Sujet: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva Mar 2 Aoû - 23:26
Live boldly. Push yourself. Don't settle.
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Il fallait qu’il s’inscrive à la fac, remplir un tas de papier complémentaire pour la demande bourse qu’on lui a promis. Trop de papier, c’est à se taper la tête dans le mur, combien de photocopie il va encore devoir faire avant que son dossier soit complet, le comble dans cette histoire c’est que personne n’est capable de lui répondre convenablement quand il pose des questions. Dans sa famille, les bancs de l’université ne sont pas souvent fréquenté, il dirait bien qu’il est le seul à avoir un vrai plan pour la suite de ses études pour le moment et la fac ah la fac, leur organisation est aussi bien rôdée que les relations entre Popescu ; en bref c’est le bordel. Il a pas envie d’embêter Anca avec ça le soir quand tous les deux rentrent de leur boulot respectif, Rez, elle a aucun intérêt pour les études alors aider Mihail avec ses petits papiers administratifs ce n’est pas son fort, les frères, non il ne va tout de même pas leur demander de l’aide avec ça, ils seraient capables de faire foirer son inscription juste parce qu’ils trouvent ça drôle et que ce n’est SI important que ça, mais pour lui c’est important. C’est l’air nouveau qu’il attend depuis dix-huit ans, c’est la consécration de son travail acharné à l’école pendant toutes ses années. Il s’est fait la promesse d’y arriver, de parvenir à ce stade d’étude, aller plus loin que le lycée pour leur prouver qu’ils ont eu tort de dire qu’ils n’étaient bons à rien les Popescu, c’est faux, lui il y arrivera.
Alors, le plus jeune des fils profite d’une après-midi où il ne travaille pas pour avoir pris rendez-vous avec l’université, enfin un rendez-vous, il a appelé, on s’est moqué de sa naïveté en disant qu’il avait juste à se pointer et à attendre. Il voulait faire les choses bien Mihail, peut-être un peu trop bien, il oublie qu’il ne postule pas dans une grande agence, c’est juste une inscription, des papiers à remplir et à signer, des choses que font une bonne majorité des personnes après le lycée, c’est la norme, une norme que les Popescu ont souvent effleuré du bout du doigt sans jamais y parvenir. Ce n’est pas grand les études supérieures, ça l’est seulement pour lui, un gamin qui a grandi dans un milieu violent et peu propice au développent scolaire. Il veut prouver au monde entier que ça ne le définit pas pour autant, que peu importe ce qu’on voit de lui, de sa famille ça ne veut rien dire. Si on veut on peut. Forcément, il est un peu naïf, mais quand il prend le bus car il a la flemme de marcher, il a les yeux qui pétillent comme jamais.
Après, il a fallu attendre dans une petite pièce, il agite nerveusement son pied dans le vide, et il essaye de se remémorer toutes les questions qu’il a en tête, celle pour la bourse, celles pour les cours à suivre, celles pour le travail des étudiants au sein même du campus. Il doit exposer sa situation, trouver les bons mots, montrer qu’il en veut et puis c’est à son tour. Il tombe sur une jeune femme, pas beaucoup plus vieille que lui, elle doit seulement de sortir de l’école et puis c’est elle qui répond à tout, qui l’aiguille, elle l’encourage même dans sa volonté de travailler en partenariat avec la faculté de Savannah. Ca fait tilt dans son esprit, il a pas l’habitude qu’on se montre aussi gentil avec lui, en général il a le droit à des regards en coin, l’air suspicieux, une main toujours à porter des objets de valeurs dont il pourrait se saisir. C’est con, c’est l’image que sa famille renvoi, celle que lui aussi renvoi bien malgré lui. Il est nerveux le fils Popescu, parfois il en oublie qu’ici on ne le connait pas, pas vraiment, forcément Savannah n’est pas une ville énorme mais il va se retrouver face à des personnes qui viennent d’ailleurs et c’est nouveau ça pour Mihail, c’est grand aussi, très grand. Il remplit toutes les feuilles sous les yeux de cette dame, il lui pose un tas de questions en plus de celles qu’il avait prévu, il s’assure que tout est bien fait, elle a un certain regard attendri sur lui et ça le fait froncé les sourcils. Il y a rien de mignon à veiller à tout faire correctement. C’est nouveau pour lui, il veut lui dire mais il peut pas, c’est de famille de ne rien dire de personnel, ce n’est pas non plus son genre de se coller volontairement la honte. Déjà quand il a dû signaler sur la fiche qu’il a 8 frères et sœurs dont une seule de scolarisé, qui a son âge mais qui est encore au lycée, c’est déjà bien assez gênant. Non pas qu’il ait honte de sa famille, non il a pas honte d’eux, il les aime à sa manière mais Mimi sait qu’ils ont rien d’une famille exemplaire. Neuf gosses, ça lui colle l’étiquette de cassos sur le front. « C’est bon, on a fini ? » La dame acquiesce, il lui répond d’un sourire et il quitte la pièce. Un poids en moins sur le cœur, il est officiellement inscrit en tant qu’étudiant en première année en sciences humaines et sociales à l’université de Savannah. Il hâte de raconter ça à Poppy, enfin il le dira d’un air détaché, disant qu’il a rempli tous les papiers que c’est officiel, mais le dire c’est déjà beaucoup pour lui. Mais son attention est happée par une personne en difficulté pour passer la porte, non elle n’a pas les bras chargés d’un poids quelconque, non elle est en fauteuil et l’encadrement de la porte de sortie n’a rien d’approprié pour qu’elle puisse passer. Mihail remet correctement son sac à dos sur ses épaules et s’approche de la jeune femme en galère. Putain, mais quelle idée d’avoir foutu une plante ici aussi et un siège de l’autre côté, c’est presque aussi dure que de faire un créneau en pente, enfin il présume. « Attends, je vais t’aider. » C’est con, il n’attend pas son avis pour s’emparer des deux poignets et manœuvré le fauteuil pour lui permettre de sortir plus facilement. Et il prend la direction de la sortie où le soleil tape sur sa peau. « Eh bah, il faudrait qu’ils revoient l’agencement des meubles dans cette fac. » C’est vrai que si tous les bâtiments sont aussi mal aménagés, elle va jamais s’en sortir, puis il reprend. « Je m’appelle Mihail. » Il prend bien soin d’aspirer le h de son prénom, de bien distinguer le a du i. Combien de fois il l’a entendu massacré son prénom.
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Sujet: Re: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva Mer 3 Aoû - 22:45
LIVE BOLDLY. PUSH YOURSELF. DON'T SETTLE.
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“She had always thought applying to college would be exciting. Living away from home, meeting so many new people, Learning new things, making a few poor life desicisons....”
L'université. Yeva se serait jamais imaginé pouvoir enfin pousser les portes d'un tel établissement un jour. C'est pas comme si elle avait eu son accident en dernière année de lycée et qu'elle n'avait pu passer les examens. Son parcours scolaire est une catastrophe, le temps de la guérison, elle était trop occupée pour pouvoir aller à l'école, entre tous ces foutus rendez-vous médicaux, c'était pas possible. Elle a pris du retard, et encore, elle aurait pu rater une année seulement, mais non. Elle en a loupé deux, puisque ses parents ont eu la merveilleuse idée de la faire étudier à la maison et que ça n'a pas fonctionné terriblement, non pas qu'elle soit mauvaise à l'école, c'était juste impossible de travailler avec sa sœur, les douleurs et son corps qui la lâche. Yeva, elle est droitière à l'origine, essayer donc de vous servir de votre autre main pour copier vos cours pendant un an ? C'est dur, épuisant, en plus de ça, c'est illisible. Elle a opté pour un ordinateur, plus simple, plus efficace et moins compliqué si une des mains fatigue. M'enfin. Elle avait donc réussi à s'inscrire à l'université et pas n'importe laquelle. L'université de Savannah. C'est pas forcément un établissement super huppé, mais au moins, c'est loin des parents et de ceux qui la connaissaient avant tout ce merdier. Forcément, le personnel était au courant de sa condition, les professeurs aussi et on lui avait assuré que tout serait mis en place pour lui faciliter la vie. Qu'est-ce qu'elle détestait ça, qu'on la traite comme quelqu'un de différent. Elle est pas si différente. Elle se déplace le cul vissé sur une chaise à roulettes, c'est tout. Elle prend les ascenseurs et jamais les escaliers. Le reste… y a pas tant de différences. Et elle se tient maintenant devant les grilles de cette chose immense dans laquelle elle pourra sa perdre à sa guise en septembre, lorsque les cours auront commencé. Elle avait rendez-vous avec quelques membres du personnel, pour régler des petits papiers et récupérer les clés de l'ascenseur, un connerie de ce genre. Ils ont parlé de choses et d'autres, questions, réponses, renseignements du type « on va devoir faire quelques aménagements à la rentrée, pour vous du coup. » et blablabla. Au final, ça a duré super longtemps et elle n'a qu'une envie, c'est quitter le bureau de ce foutu doyen et rentrer. Elle comprend mieux pourquoi ils voulaient faire ça avant la rentrée, ça avait pris tellement de temps qu'elle aurait séché les cours contre son gré. Quel dommage. Bref, elle se casse et tant mieux, son bras droit commence à lui faire mal et elle se voit mal commencer à se piquer dans les chiottes. Elle gobe quelques cachetons dans l'ascenseur et croise les doigts pour que l'effet trop court et peu efficace de ceux-ci lui donne le répit voulu au moins pour rentrer chez elle. Traversée du couloir, elle repasse devant le secrétariat qui, forcément est vide. Déjà à l'arrivée, elle avait dû se faire aider par la secrétaire pour ouvrir cette foutue porte pas adaptée du tout qui EN PLUS à une petite marche. Oh, toute petite, hein. Mais une putain de foutue marche. Quelle bande de cons. Sérieusement, vous n'imaginez pas à quel point c'est chiaaaaant. Même à l'université, les bâtiments principaux ont pas forcément de rampe. Mais devant le bureau administratif ? Même pas ? P'tain. Elle jette un œil autour d'elle et soupire, bon. Tant pis, elle s'avance et grince des dents sentant son bras droit trembler, signe qu'il ne va pas tarder à cesser de fonctionner. Plantée devant la porte, elle allait devoir être ingénieuse, surtout qu'avec le mobilier autour, ça ne lui laisse pas une énorme marge de manœuvre. Elle se penche alors, saisit la poignée de sa main gauche et l'ouvre. Quand il semble y avoir la place, elle commence alors à s'engager, mais la porte avec cette connerie de truc qui la pousse à se refermer automatiquement se referme sur elle. Hardcore. Sérieux. Puis ce bras à la con qui veut juste pas. Elle peut pas ET pousser la porte ET faire avancer son fauteuil avec une seule main, c'est pas possible. Putain. Elle s'avachit dans son fauteuil et soupire. Su-per.
« Attends, je vais t’aider. »
Elle lève la tête et avant même de pouvoir réagir, elle sent deux mains fermes qui se posent sur les poignées de son fauteuil. Elle se retourne et voit ce jeune homme qui est venu à son secours. Elle est peut-être pas si ''normale'' que ça au final. Les gens normaux n'ont pas besoin d'aide pour passer une saloperie de porte, si ? Et les bras chargés, ça ne compte pas.
« - Merci… » « - Eh bah, il faudrait qu’ils revoient l’agencement des meubles dans cette fac. » « Y a plutôt intérêt… Je sais pas comment je vais faire à la rentrée, sinon… » elle soupire, mais elle lui sourit. Heureusement qu'il était là, lui. A tous les coups, le boudin de l'accueil est partie se fumer une clope ou quelque chose comme ça.
« - Je m’appelle Mihail. » « - Et moi, Yeva. Encore merci, hein. J'aurais tellement galéré si t'avais pas été là, haha. Mais elle soupire et baisse la tête, c'est tellement humiliant, haha. Désolée.. » Mais elle relève les yeux vers lui et sourit. « - Tu es venu t'inscrire ? T'es en première année ? »
Mihail. C'est un prénom de l'Est de l'Europe, ça, non ? Ça y ressemble, en tout cas. Et ce garçon… Pourquoi garçon ? Il n'a pas l'air si jeune que ça, non plus. Non : Ce jeune homme a quelque chose de … Elle sait pas trop quoi penser. Il a l'air gentil. Il a cette chose sur le visage qui lui rappelle Simon. Mais elle ne saurait pas dire quoi. Elle se tient le bras et masse ses muscles ankylosés, espérant réveiller ses nerfs qui font grève. Il est mignon, le Mihail. Serait-ce ça l'université ? Des gens sympas, cool et mignons dans les couloirs. Puis, son esprit lui rappelle son état. Meuf, tu es en fauteuil roulant. T'es la nana devant laquelle les gens s'écartent ou qu'ils ne voient pas. Puis, tu crains les moments de fatigue où même ton visage s'immobilise, mais juste la moitié de celui-ci. Tu vas faire partie des freaks. Et tu ne connais personne. Personne sauf Mihail, maintenant. Cesse de stresser, la russe. Ça va être un nouveau départ. De nouvelles têtes au tournant des couloirs. Des gens cool, d'autres un peu moins. Des cours à la con qu'il va être impératif de suivre si elle veut avoir ce fichu diplôme.
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Sujet: Re: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva Jeu 4 Aoû - 19:35
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Mihail s’est souvent senti en marge du reste, que ce soit dans sa famille parce qu’il aspirait à autre chose ou bien dans le milieu scolaire parce qu’il a eu le malheur de s’appeler Popescu. C’est bête à dire, mais où qu’il soit il a cette impression, sûrement fausse, de faire tâche. Il se sent un peu bête de poser toutes ses questions à cette femme, elle trouve peut-être cela attendrissant, mais c’est nouveau pour lui. Il a aussi l’impression d’agir un peu bêtement en aidant cette fille avec son fauteuil. Il s’est emparé des poignées pour la conduire à l’extérieur sans prendre le temps de s’inquiéter si elle sortait ou si elle devait aller n’importe où d’autre dans l’établissement avant de partir. Il entend un merci qui lui arrache un sourire, elle n’a pas besoin de le remercier, c’est normal d’aider une personne en galère. Mimi, il en a vu des choses horribles dans sa petite vie, ça ne l’a pas rendu aigri et renfermé pour autant, c’est même pire, il souffre de ce besoin viscéral d’aider son prochain. On lui a tellement répété qu’il n’arriverait à rien dans sa vie, que quand on est le huitième gosse d’une famille qui en compte neuf, tu peux pas réussir dans la vie, que si tes frères sont violents, que si ton père et un gros con, que ta mère est incapable d’ouvrir sa bouche et de se foutre sous pilule contraceptive alors tu n’es pas destiné à réussir. Ses sœurs aussi en prennent pour leur grade aussi, Rez qui retape à deux fois parce qu’elle préfère sortir le soir que d’étudier, que Poppy a voulu se suicider pour des conneries, mais il est question de suicide il ne s’agit jamais de conneries mais ça tout le monde se garde bien de le dire, quand la plus grande de tes sœurs a tué et fait de la prison, même si c’est pour se sortir de l’enfer. Toi, garçon dans cette famille de barge, tu deviendras barge à ton tour. Mihail aimerait leur dire que non, qu’il vaut peut-être pas mieux que ses frangins mais qu’il peut faire autre chose de sa vie. C’est pour ça qu’il aide sans trop se poser de question, peut-être que si on écoutait un peu plus les gamins comme ceux de sa famille alors on pourrait en sauver beaucoup plus que ceux qui ont la rage de vaincre. Il sort donc cette fille en fauteuil, car il sait que s’il ne l’avait pas fait, sans doute personne n’aurait pris la peine de l’aider. C’est con, le monde est cruel, mais tant que t’es pas toi-même dans une merde énorme, tu peux pas aider les autres parce que tu sais pas ce que c’est.
Il tente une approche avant de se présenter, pointant du doigt le mauvais agencement du bâtiment. Quand elle lui dit qu’elle espère que cela va changer sous peine de galérer au quotidien, il aimerait lui dire qu’il sera là, mais ça il peut pas se permettre, déjà parce qu’il pense qu’elle peut trouver une solution et ensuite c’est trop tôt pour se la jouer chevalier servant. Il sait pas encore ce qu’elle fait, s’ils vont avoir la possibilité de se revoir. La fac c’est grand, c’est plein de monde et il sait Mimi que la réputation de sa famille peut aussi vite le rattraper. On ne peut pas dire qu’on idolâtre son nom de famille, au contraire, c’est plutôt l’inverse. C’est Popescu la vermine, la mauvaise herbe, ça résonne bien trop durement dans ses oreilles à chaque fois, mais ce n’est pas le moment pour lui de penser à ça. Ainsi dont, la fille en fauteuil répond au doux nom de Yeva, un nouveau merci passe la barrière de ses lèvre et puis honteuse, elle baisse la tête affirmant que sa position est humiliante, elle s’en excuse même. Ça fait qu’un tour dans sa tête, il fronce les sourcils et se pose devant elle. Il s’abaisse, parce qu’il n’a pas envie qu’elle ajoute un torticolis à son handicap. « T’as pas à t’excuser d’être en fauteuil, c’est à eux de s’excuser d’avoir rien adapté pour toi, c’est pas comme si c’était de ta faute. » Et il se relève, retourne derrière pour recommencer à pousser son fauteuil. Il hallucine, la position de Yeva n’a rien d’enviable et n’a surtout aucune raison de s’excuser pour ce qu’elle est. Peu importe la raison qui fait qu’elle se retrouve aujourd’hui à mobilité réduite, ce n’est souhaitable pour personne.
Enfin, Yeva lui demande la raison de sa présence dans les locaux de l’université et il acquiesce d’un signe de tête. « Ouep, première année. Toi aussi je présume. Enfin j’espère car sinon ils sont vraiment cons de n’avoir rien adapté si tu viens de te réinscrire. » Mimi, il aime tirer des conclusions, observer le monde et déduire, pour autant il n’a pas un esprit très scientifique, il s’intéresse à quelques inventeurs comme Tesla, mais dans le fond c’est plus le personnage qui le fascine qu’autre chose. Ils se retrouvent dans la cour juste devant le bâtiment qu’ils viennent de quitter et là deux choix s’offrent à lui. Le premier, passer le portail avec ou sans Yeva, prendre le bus pour rentrer chez lui, ou bien il peut faire le tour des lieux histoires de se repérer, là encore avec ou sans Yeva. Il opte pour la seconde option. « J’étais en train de me dire que ça serait une bonne chose faire le tour du campus. Tu peux te joindre à moi. » Il ne va pas la forcer, peut-être qu’elle a des choses de prévu plus intéressant que de visiter les locaux avec Mihail Popescu et il comprendrait tellement. Lui, ça le rassure d’être avec quelqu’un, sans Rez il est un peu perdu, l’entrée au lycée sans elle avait déjà été compliqué. « Repérer la géographie des lieux et au moins tu seras pas en galère avec les portes. » Parce qu’il l’aiderait à passer chaque partie compliquée, puis dans un sens elle pourra aussi voir si tous les yeux sont aussi pourris et inadapté à sa personne. C’est con, tellement con qu’à notre époque l’accès aux personnes souffrant d’handicape soit pas totalement prise en charge. « Et sinon, tu vas étudier quoi ? On aura peut-être des cours en commun. » Finit-il par lancer.
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Sujet: Re: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva Mer 10 Aoû - 18:08
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Au début de sa convalescence, Yeva était prostrée. Elle ne sortait pas de sa chambre à l'hôpital, puis quand elle est enfin rentrée à la maison, elle n'a plus quitté les murs rassurants de sa piaule. Volets fermés, rideaux tirés, toujours dans le noir, pour ne pas avoir à se confronter à son reflet et voir l'horreur sur son corps. Les cicatrices, les hématomes. Son bras dans l'écharpe et sa jambe enfermée dans ce plâtre, en espérant que lorsque les os ressoudés puissent à nouveau reprendre leur fonction initiale. Les médecins avaient été incapables en premier lieu de découvrir que non seulement sa chair était meurtrie et ses os brisés, mais ses nerfs avaient aussi morflé. Ils avaient blagué, plaisanté en disant qu'on aurait cru qu'un camion lui était passé dessus, mais ils assuraient que tout rentrerait dans l'ordre lorsqu'ils enlèveraient les plâtres. Tu parles d'une bonne grosse plaisanterie. L.O.L. Mort de rire. L'espoir qui transcende, la joie du rendez-vous à l'hôpital pour virer cette merde rigide et le coup au moral quand la jambe ne bouge pas alors qu'elle semble actionner ses muscles. Et la douleur, toujours présente. Plus encore quand elle s'est mise à vouloir agiter ce bout de corps. Et elle ne s'est jamais tût. Toujours à résonner, à hurler, dans ses os, dans ses nerfs, cet affreux tintamarre qu'elle n'a su faire taire qu'avec sa pâte brune qu'elle s'injecte dans les veines. Maintenant, Yeva sort plus de chez elle, écrasée sur son deux-roues beaucoup moins classe qu'une cylindrée. Elle se balade beaucoup, en bordure de ville, dans les bois si elle en trouve, espérant peut-être prendre une cartouche perdue, un coup de fusil, un chasseur qui l'aurait pris pour un drôle d'animal. Tout pour stopper la douleur définitivement. Et si seulement il n'y avait que ça. Elle avait perdu tout son monde. Tout ses amies. Tout le monde. Oh, la faute aux deux partis. Yeva qui les repousse parce qu'elle a besoin d'être seule, les autres qui s’essoufflent, qui finissent par se fatiguer, à ne plus vouloir bouger pour la voir. Le fossé qui se creuse. Eux qui retournent au centre ou chez l'un des leurs pour monter et chevaucher sur les plages de Floride. Yeva qui reste sur le banc de touche. Puis, l'oubli. Un message ou deux sur Facebook ou par texto. Ça va ? Non. Puis plus rarement, puis plus rien. Arrêter l'école n'a pas aidé non plus. Apprendre à la maison plutôt qu'affronter les regards désolés de ceux qui l'ont connue en train de gambader comme une antilope dans les couloirs du lycée, toujours pleine d'énergie. Être lâche. Tout simplement. Refuser ce qui sera un quotidien douloureux pour les quelques années à venir. Ou du moins ne pas assumer. Mais il est temps. Il est temps de se redresser, de montrer les crocs et de la mordre cette chienne de vie. Prendre le temps comme il vient et vivre. S'inscrire à l'université, rencontrer de nouvelles personnes, des gens qui ne connaissent rien de son histoire ni de ses travers. Même si pour le moment, encore rien ne promettait un futur plus calme, au contraire, elle se mord les joues en espérant secrètement que tout finira pour le mieux. Peut-être que cette université, c'est une chouette parenthèse qui s'annonce. Déjà, ce garçon. Mihail avec son doux sourire. Gentil. Même si Yeva n'aime pas qu'on la traite en handicapée, elle n'est pas butée au point de prendre mal quand on essaye de l'aider. Il est gentil. C'est agréable. Elle le regarde quand il se pose devant elle et qu'il la regarde dans les yeux alors qu'elle s'excusait d'être ce qu'elle est. Il la contredit, en lui disant que ce n'est pas de sa faute, mais elle hausse tout de même les épaules, en grimaçant. De toutes manières, ils n'y peuvent rien. Ni elle, ni lui. Mais elle se radoucit tout de même. Elle n'a pas à lui faire goûter sa mauvaise humeur ou quelconque autre état d'âme. En plus, vu son assurance et sa douceur, il doit être certainement de ces gens qui ont une bonne bande d'amis, qui sont des gens soudés et qui se retrouvent le soir après les cours pour bosser ensemble ou les week-ends pour aller faire les imbéciles dans les bars à dépouiller leurs comptes en banque et remplir des verres d'alcool aux couleurs chatoyantes. Sa réplique déclamée, il se replace derrière le fauteuil de l'ex-cavalière et se remet à la pousser.
Enfin, elle lui demande la raison de sa venue ici et comme elle, il est venue s'inscrire. Comme elle, il pose les pieds à l'université pour la première fois. Il est plus jeune, donc. Mais il faudra qu'elle s'y fasse, elle risque de se retrouver avec uniquement des camarades d'au moins deux ans ses cadets. « - Yep, première année. » Elle sourit. « J'imagine que j'dois pas être la seule dans cet état, donc au pire, on ira faire blocus devant l'administration si le reste de l'uni' est aussi mal foutu. » Elle lui fait un clin d’œil et sourit encore. Mais franchement, elle n'aurait même pas pensé que le bâtiment administratif ne serait pas adapté. Dans ses souvenirs, même le lycée l'était alors qu'elle n'avait jamais vu de handicapé parcourir les couloirs et les halls de l'établissement. Peut-être que le reste l'est ? Il vaudrait mieux… « J’étais en train de me dire que ça serait une bonne chose faire le tour du campus. Tu peux te joindre à moi. » lance le nouvel ami de Yeva. Elle lève la tête et hésite une seconde. « Repérer la géographie des lieux et au moins tu seras pas en galère avec les portes. » Puis, elle n'aura pas à rejoindre la maison trop tôt. Vendu. Elle hoche la tête. « Je suis partante. Puis, c'est toujours plus sympa de se balader à deux, non ? » Sourire aux lèvres. C'est grand. C'est très grand. Plus que son ancien lycée, plus que dans les souvenirs qu'elle peut en avoir. Repérer les endroits accessibles pour elle avant le grand jour de la rentrée serait plus malin que de passer son temps à chercher par où entrer ou quel ascenseur prendre pour arriver au bon étage. Puis, tandis qu'ils commencent à se balader, à visiter, Mihail reprend la parole. « Et sinon, tu vas étudier quoi ? On aura peut-être des cours en commun. » Elle sourit, oui, encore. Elle pense peut-être trop vite, trop loin, mais… s'il se demande s'ils ont des cours en commun, c'est que pour le moment, il a apprécié sa présence… Non ? Ou alors, il est juste poli. Mais ce serait chouette d'avoir quelqu'un à retrouver à la rentrée. Une bouée de sauvetage dans la marée des gens qui va déferler d'ici quelques jours. « - Oh, oui, ce serait cool ! Je vais étudier la biologie, et toi ? » Dehors, les oiseaux se volent encore après, le vent souffle dans les branches des arbres bordant les allées de l'université. Il n'y a personne, personne à part ces deux jeunes gens cassés par la vie. Yeva qui tire sur les manches de son t-shirt, passant discrètement ses doigts sur le creux de son coude et suivant ses veines meurtries du bout des doigts. Une sombre idée lui passe dans la tête. Ça fait combien de temps qu'elle a prit sa dose ? Est-ce que cela suffira ? Elle ferme les yeux un instant et compte. Trois heures. Il lui reste trois heures avant de sentir la douleur grimper comme un rosier autour de sa jambe et planter ses épines acérées dans ses nerfs. Ses articulations et ses dents grinceront et sa température montera. Il lui faudra rentrer vite où même son souffle risquerait de la laisser, le temps qu'elle remette la main sur une seringue, pour se piquer dans sa salle de bain. Parce qu'elle se voit mal déjà le faire dans les toilettes du campus.
« - Au fait, Mihail, tu es d'ici, toi ? J'veux dire. Tu connais bien la ville ? » l'interroge-t-elle. Quitte à trouver un compagnon de route, autant tâter le terrain. Peut-être sera-t-il d'accord pour la rejoindre lors d'une de ses futures escapades nocturnes… ou même diurnes.
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C’est grand une université, ça regroupe tout un tas de personnes différentes, d’origines différentes, avec un passif différent. Alors oui, Yeva ne doit très certainement pas être l’unique personne en fauteuil et Mihail, il espère très sincèrement que pout elle le reste de l’université est plus adapté à son handicape que le bureau des admissions. C’est fou ça, comment on peut ne pas adapter des locaux administratif, il ne comprend pas, ça le dépasse. C’est une université, c’est grand, ça reçoit du monde de tout horizon ça devrait être adapté. Lui, il veut visiter les lieux simplement pour une histoire de repérage car l’immensité du lieu l’impressionne bien qu’il ne le dise pas, mais pour Yeva c’est une autre histoire, il faut… il faut s’assurer qu’elle puisse manœuvrer le fauteuil, voir les rampes d’accès en espérant qu’il y en ait. Il espère pour elle que ça ira parce qu’il est comme ça Mihail, a espéré que tout se passe bien pour les personnes en difficulté, il sait ce que ce d’avancer dans la vie avec ses propres casseroles, ce que c’est que de devoir se battre au quotidien pour prouver à tous ses détracteurs que non, il peut s’en sortir lui, qu’ils sont pas tous destiné à une vie de misère. Il sait Mimi que c’est rien comparé à avoir un handicape aussi lourd que celui de Yeva, il ne veut pas s’imaginer ce que c’est de ne pas pouvoir se lever et marcher, mais lui il traîne le poids de sa famille sur son dos. Finir le lycée c’est une chose, mais réussir des études supérieures c’en est une autre. C’est son purgatoire à Mihail, savoir s’il peut espérer avoir une vie meilleure ou si son nom de famille lui suffit pour lui laisser la tête dans l’eau.
Elle accepte le tour des lieux en sa compagnie et ça le rassure encore plus quand elle pose la question rhétorique du fait que ça doit être plus sympa à faire à deux. Il sourit et au lieu de sortir par les grandes portes, il bifurque en direction du bâtiment le plus proche. Puis la question de l’orientation de la demoiselle lui arrive en tête alors il lui demande le cursus qu’elle a choisi, il se dit que ça serait marrant qu’elle ait un penchant sur les sciences humaines, de toute évidence ça lui aurait fait un moins une personne dans le lot qui n’a aucune idée du passif désastreux de sa famille. Il pourrait juste être Mihail Popescu, pas le dernier Popescu, pas le petite frère de Seven, Ioan, Anca, Constantin, Elena, Iulia ou Cezar, pas le jumeau de Rez, juste lui Mihail Popescu. Lui juste lui. Pas d’idée reçue sur sa famille, sur les frangins, pas de connaissance sur le drame de Iulia et Poppy. Il aime faire de nouvelles rencontres, des personnes qui ne sont pas d’ici et devant qui il peut être qui il veut sans avoir à prouver que sa famille n’est pas si barge que ça, du moins qu’ils ne le sont pas autant qu’on semble le dire. Yeva lui annonce qu’elle a choisi la biologie, ses petites idées qui se sont échafaudées en un rien de temps dans sa petite tête s’effondrent. Tant pis, il se contentera de la croiser dans les couloirs. « En sciences humaines et sociales. » Il répond tout simplement à sa question, enfin il connait pas encore son emploi du temps, peut-être qu’ils auront quelques matières communes, il n’en sait rien encore. Ils verront bien lors de leur premier jour. Mimi, il s’emballe car il n’a pas l’habitude qu’on ne le connaisse pas, à Savannah toutes les personnes qui y ont établi domicile depuis pas mal de temps à déjà du entendre au moins une fois parler des Popescu, déjà par rapport à Iulia. Les gros titres des journaux à son incarcération puis à sa sortie, ça fait pique, ça fait mal. Il aime bien passé inaperçu, être le gars de l’ombre un peu, celui qui observe, qu’on présume avoir une vie normale. Il aime ce rôle mais ne l’a jamais la faute aux grands, la faute à Seven aussi, la ressemblance physique, les magouilles de son aîné.
Il pousse toujours le fauteuil, lentement parce qu’en soit il n’a jamais poussé le fauteuil de quiconque ça n’a rien à voir avec pousser un caddie avec Tereza dedans lors des courses ou pousser une poussette, il se demande ce que ça fait que d’être bloqué de la sorte, si le fauteuil est confortable ou non. Il se risque pas de poser la question par crainte de se montrer intrusif, car Yeva il ne la connait que de quelques minutes seulement. Alors, il profite du soleil dans cette promenade quand elle lui demande s’il vit ici depuis longtemps. Ça lui décroche un rire, si elle savait Yeva, qu’il est nait ici et qu’il n’a rien vu d’autre que cette petite ville. Si elle savait qu’il rêve de voir le monde mais que l’argent manque et qu’il se sent incapable de partir sans sa frangine, et même de laisser tous les autres. Mimi, c’est un gamin qui a le cul entre deux chaises, un pied dans le passé et un autre dans l’avenir, il oscille dangereusement entre les deux, avec ses rêves de gamin qui peuvent se réaliser et celui de rester bloquer dans cette ville et cette vie parce qu’il est incapable de faire une croix sur sa famille aussi nulle et brisée soit elle. Ils sont pas tous mauvais, leurs parents sont responsables des dégâts, c’est eux qui les ont élevé, formé, modelé à leur image. Alors ouais, Mimi il en veut pas à ses frères d’être con car c’est pas leur faute, vraiment pas la leur. « Oui, je suis né ici et j’ai grandi ici donc… je connais plutôt bien la ville. » Il la connait par cœur même, les moindres coins et recoins, il les a tous exploré à plusieurs reprises seul ou accompagné d’une bande de pote, parfois des frangins ou des frangines parce qu’il aime leur compagnie. C’est souvent Rez qui lui fait découvrir des trucs, puis il a ses petites habitudes, les toits, là où on voit le mieux les étoiles, là où t’as personnes pour venir te faire chier quand t’as besoin de disparaitre, quand tu cherches un peu de répit dans ce monde de brute, quand papa Popescu a encore cogné trop fort. « Tu es arrivée quand ? » qu’il demande, si elle ne connait pas encore bien Savannah, il en déduit que cela ne doit pas faire longtemps. On fait vite le tour, même si les meilleurs endroits sont un peu en retrait et qu’il faut un certain talent d’explorateur, mais il se doute que Yeva armée de son fauteuil roulant ne peut pas se permettre de telles escapades. « Si tu cherches quelqu’un pour visiter, je suis ton homme ! » Il lance ça ne manière enjouée, il adore sortir mais malheureusement le temps lui manque c’est pourquoi il ajoute tout de suite après. « Enfin, quand je bosse pas bien sûr. » L’argent, le travail, une nécessité dans sa famille qui a du mal à joindre les deux bouts. Il a Poppy en soutien mais… il veut pas se reposer sur sa grande sœur, c’est pas à elle de l’entretenir. « Tu fais quoi de ton temps libre ? » question qu’il pose, il a l’impression que c’est bête et stupide de lui demander ça, mais il s’y risque quand même.
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Sujet: Re: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva Mar 23 Aoû - 20:34
LIVE BOLDLY. PUSH YOURSELF. DON'T SETTLE.
Mimi & Yeva
“She had always thought applying to college would be exciting. Living away from home, meeting so many new people, Learning new things, making a few poor life desicisons....”
De la fraîcheur. De la fraîcheur et un peu d'espoir. C'est tout ce dont elle avait besoin. C'est la promesse que lui offrait son inscription dans cette université, mais de nombreuses épées de Damoclès pendent au-dessus de sa tête. Sur la garde de l'une d'entre elle, est gravé à la pointe d'une seringue « Overdose », sur la suivante « Paralysie Totale» et enfin, sur la dernière « Abandon ». Ces trois choses lui pendent au nez tant elle flirte avec les risques. Elle se ferait bien Valkyrie et affronterait ses démons, mais elle n'en a pas la force, elle puise déjà depuis trop longtemps dans ses réserves. Ce nouveau tournant, ce nouveau chapitre dans sa vie lui permettra peut-être de prendre une pause, peut-être aura-t-elle le droit à un peu de répit. Elle n'est pas seule, même si ses parents sont loin, elle a Solveig. Mais Solveig est compliquée, trop dure à cerner, trop sauvage pour qu'elle puisse l'approcher vraiment et se confier à elle. Trop farouche pour qu'elle partage un peu de son fardeau avec elle. Elle l'envie tellement. Elle aimerait, comme elle, pouvoir parcourir les rues de Savannah d'un pas leste, aller boire un verre, accoudée au comptoir du bar, flirter avec autre chose que des risques idiots. Elle aimerait avoir des amies, se lier aussi facilement qu'elle avec les autres. Qu'on ne la regarde pas avec pitié, mais peut-être avec envie, ou au moins comme n'importe quelle fille de vingt ans. Elle aimerait pouvoir attraper Simon par la main et lui dire « Ce soir, on fait la fête ! ». Ces deux bras cassés, que la vie a frappé en plein estomac et s'est amusée à tabasser, les laissant avec leur lourd passé. Quelle équipe ils font ! Au moins, y en a pas un pour rattraper l'autre, même si leur ''handicap'' n'est pas le même, ils se retrouvent au même point mort. Incapables de se lier comme il faut à d'autres, incapables de faire ce qu'ils veulent de leur corps, d'aller là où ils veulent quand ils veulent. Mais même avec lui, elle ne partage pas tout ce qui la tracasse, tout ce qui la travaille. Sait-il qu'elle se drogue ? Elle ne lui a jamais dit, il l'aura peut-être deviné cela dit, mais il ne lui en a jamais fait part. On tait ce genre de choses. Tout comme lui est silencieux sur d'autres choses qui pourraient l'inquiéter ou la blesser. D'ailleurs, elle jette encore un œil à Mihail. Elle l'observe pendant qu'ils parlent. Elle le scrute parce que son visage lui rappelle quelqu'un. Mais elle ne dit rien, elle ne lui fait pas part de cette interrogation. Parce qu'elle n'est sûre de rien, c'est peut-être juste qu'elle a du le croiser un jour dans la rue, quelque chose dans cet esprit. Elle ne sait pas trop et quand on ne sait pas, on ne dit rien. Le jeune homme lui répond ensuite qu'il sera en sciences humaines et sociales. Sur le coup, elle se dit C'est pour ça..., parce qu'on ne peut pas être aussi gentil et serviable avec une handicapée sauf si on veut bosser pour aider les gens comme ça, si ? Parce que pour elle, y a les gens cassés d'un côté et les autres et ils ne sont pas censés se mélanger, du moins, ça paraît tellement abstrait et impossible. Il suffit de regarder comment Solveig et ses copines se comportent avec Yeva, ou encore comment l'ont traitée ceux qu'elle appelait ses amis par le passé. Puis si ce n'est pas avec méchanceté qu'on la considère, c'est avec pitié et elle déteste autant l'un que l'autre. Alors, Mihail doit appartenir à l'une ou l'autre des castes, ou alors il en existe une autre qu'elle n'a encore jamais rencontrée, l'espèce en voie de disparition des gens qui semblent considérer les autres comme des êtres humains malgré leurs différence et qui n'ont pas de comportement plus ou moins limite envers eux. Encore une fois, elle lève les yeux vers lui et se dit que si c'est vraiment le cas, elle a intérêt à le garder auprès d'elle. Bien qu'elle soit loin de s'imaginer que lui aussi puisse faire partie des gens cassés. Mais encore une fois, en le regardant, elle a cette impression de déjà-vu, cependant, elle chasse cette pensée de sa tête, ça sert à rien de pousser pour chercher, il y a quinze mille raisons pour lesquelles elle a cette impression et en se creusant la mémoire pour trouver, elle risque de s'éloigner de la réponse. Celle-ci viendra d'elle-même en temps voulu.
Puis, elle rebondit, s'enquérant de savoir s'il venait d'ici. Parce que Yeva, si elle pouvait profiter de lui pour renouveler ses escapades en ville et dans les quartiers périphériques tout en chassant la solitude à coups de pieds au cul, elle en serait bien contente. « Oui, je suis né ici et j’ai grandi ici donc… je connais plutôt bien la ville. » Yass. Elle ouvre grand les yeux et sourit encore. Décidément. Elle sourit rarement. Si rarement que les seules fois où c'est le cas, c'est quand elle se trouve en compagnie de Simon et qu'ils plaisantent tous les deux. Sinon, c'est bien trop rare. Raison de plus pour apprécier le jeune homme. Une autre réflexion lui traverse l'esprit : elle n'a que des amis mecs. Pas de fille dans son entourage proche ou dans ses connaissances qu'elle apprécie à peu près. Celles qu'elle connaît ayant décidé que c'était mieux de lui en foutre plein la tronche, comme si elle ramassait pas assez au quotidien. « Tu es arrivée quand ? » questionne Mihail en la sortant de ses pensées. « J'suis arrivée début juillet, autant te dire que c'est vraiment tout frais. » lui répond-elle. Puis, il rebondit d'une manière enjouée complètement adorable en lui proposant d'être son guide. « Enfin, quand je bosse pas bien sûr. » Elle hoche la tête, grand sourire aux lèvres. Qu'est-ce qu'il est adorable ce garçon, il a vraiment l'air d'avoir un cœur gros comme ça. Yeva serait quelqu'un de tactile et d'affectueux ( et ils se seraient connus depuis un peu plus longtemps ), elle l'aurait pris dans ses bras et lui aurait fait un gros câlin. Mihail, c'est vraiment une grosse peluche sur pattes, ce genre de peluche gigantesque à la fourrure toute douce qu'on gagne dans les fêtes foraines. Puis là, pour le coup, Yeva, elle est tombée sur le gros lot. « Ce serait vraiment avec plaisir ! » Peut-être qu'ils n'auront pas de cours en commun, mais cette proposition sonne vraiment comme une promesse de se revoir, une promesse de passer du temps ensemble, de s'éloigner du cœur de la ville à deux. Juste lui et elle. Elle rougit un peu. Elle passe peut-être énormément de temps avec Simon, mais c'est surtout à glander sur le perron de sa maison ou sur le canapé. Pas à sortir. Avec Mihail, ça sonne plus comme … un rendez-vous ?… Haha noooon. Non. Elle chasse cette idée de sa tête. C'est pas un rendez-vous. C'est simplement un service rendu par un garçon qui a le cœur sur la main, rien de plus. P't'être qu'ils vont être amis, mais comme d'habitude, ça n'ira pas plus loin. C'est sa sœur qui conclut avec les garçons, Yeva, elle, devient surtout leur amie ou une connaissance de loin. De toutes manières, elle a pas le faciès d'une femme. Elle restera femme-enfant une grande partie de sa vie. Elle ne se trouve même pas jolie, alors en plus étant dans un fauteuil, ça réduit son degrés d'attirance à zéro, du moins selon elle.
« Tu fais quoi de ton temps libre ? » qu'il lui demande. Pas grand-chose de bien passionnant, malheureusement. « Oh. Euh. Je me balade surtout. A cheval. Tu sais monter ? Je pourrais peut-être t'apprendre si tu veux. » Elle lâche un petit rire et hausse les épaules. Elle guette sa réaction, parce que d'ordinaire, lorsqu'elle annonce qu'elle continue de monter à cheval, les gens tirent une tête de dix pieds de long en plus de se demander comment c'est possible. D'ailleurs, c'est possible ? Bien sûr que oui ! Compliqué, mais possible. Il lui a fallut réapprendre à monter, d'ailleurs, elle ne monte plus à l'européenne, mais en western. Parce que c'est plus simple quand on peut tenir les rênes à une seule main. Idem pour son cheval, le même avec qui elle a eu son accident, elle a du lui enseigner de nombreuses nouvelles choses, comme se placer et rester immobile jusqu'à ce qu'elle se hisse sur son dos et à gérer sa peur pour ne pas la faire tomber, de toutes manières, c'est compliqué de tomber avec une selle western, c'est tellement confortable et bien foutu. « J'ai ramené mon cheval avec moi depuis la Floride, tu verras, c'est un amour. »
Puis, soudain. Elle percute. Son impression de déjà-vu, elle sait d'où ça vient. Elle regarde encore Mihail et hoche légèrement la tête. Il ressemble énormément à l'autre roumain qui lui vend de la brune. Mais bon… C'est relativement moyen de demander s'il y a un lien de parenté sans dévoiler les raisons pour lesquelles elle va voir ce type. S'ils sont de la même famille, elle n'aura même pas besoin de dire pourquoi. Mihail saura et il risquerait de ne plus la regarder de la même manière, ce qu'elle refuse. Elle refuse qu'il lui colle l'étiquette camée » sur le front. Parce que ça ruinerait tout. Pour palier à cette sombre pensée, elle renchérit en s'intéressant à ce qu'il fait. Il a bien dit qu'il travaillait, non ? « Mais sinon, du coup, tu travailles où ? »
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Sujet: Re: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva Mer 24 Aoû - 22:59
Live boldly. Push yourself. Don't settle.
You can only actually help someone who wants to be helped.
Mihail est curieux, un peu comme tout le monde il pense. Il pose des questions aux gens, s’interroge sur la vie mais ce n’est jamais rien de très indiscret. Ce n’est pas le mec un peu bizarre qui fait preuve de voyeurisme, simplement parce qu’il n’aime pas qu’on pose trop de question à son sujet. Sa vie, elle a fait le tour de la ville sous plusieurs formes, qu’il s’agisse du sujet Iulia, de Seven et sa bande de naze, des frasques de Tereza ou de la tentative de suicide d’Anca. Il a toujours eu cette impression que sa vie avait un certain intérêt public. Les Popescu, on adore les détester, on s’attache à eux sans le vouloir, puis on s’en veut d’avoir osé poser un œil sur eux. Parce qu’ils portent la poisse les Popescu, ils attirent les ennuies comme le miel et les abeilles. Il déteste qu’on s’approprie sa vie sans savoir ce qu’il a vécu, ils ne peuvent pas imaginer les gens ce que ça fait que d’avoir un nom de famille comme le sien, un nom qui lui collera à la peau toute sa vie parce qu’il ne peut pas le fuir. Ça sera toujours une ombre qui pèse sur lui, même s’il venait à le changer. Le pire dans cette histoire, c’est qu’il ne le changera pas, parce que Popescu, c’est lui, un ruiné, un brisé, un mec tout cabossé depuis qu’il est gosse, la vie qui l’a dépouillé, une sourire fracassé et les poings usés. Donc, il pose quelques question à Yeva, depuis quand elle est en ville notamment, Mimi comprend mieux, ce n’est qu’une question de semaines. C’est marrant de voir comment la vie est faite, que lui qui est natif de Savannah, qui n’a connu que Savannah, cette ville qu’il rêve de fuir secrètement et dont il n’aura sûrement jamais le courage de quitter, puisse attirer des personnes comme Yeva. L’université, c’est une chose, mais il n’y a pas que ça. Il y a des meilleurs cursus dans des endroits beaucoup plus intéressant, Savannah, elle vous prend tout ou presque, c’est un taux de criminalité avec des voyous, des pseudos gang qui jouent les gros bras et à côté de ça, il y a ces gens normaux, ceux qui ferment plus ou moins les yeux et qui apprécient le confort des grandes villes et de la proximité des petites villes. Savannah, un joli compromis.
Enfin, il l’interroge sur ses passe-temps, il ignore ce que peut bien faire une femme en fauteuil dont les jambes ont cessé de fonctionner. Un tas de questions qui brûle ses lèvres mais on lui a appris certaines bonnes manières, l’une d’elle consiste à ne pas se montrer trop insistant. Alors, il collecte les brides de passée que Yeva accepte de lui livrer. Elle dit monter à cheval, ça bloque dans sa tête, comment peut-elle monter à cheval avec des jambes non-fonctionnelles ? Forcément, ça semble pas logique, il connait mal ce monde, le sport handi et ce genre de choses. Mihail est incapable de contenir une moue surprise, il espère que ça ne la dérange pas car, il ne comprend vraiment pas. Elle ajoute pouvoir lui apprendre s’il ne sait pas, mais il n’a pas encore saisi les autres informations. Elle monte à cheval malgré son handicap… Ça dépasse son entendement et sa logique, c’est beaucoup trop gros pour qu’il gobe ça. Il ne dit pas que Yeva lui ment, il pense juste être un gros inculte. Enfin, l’annonce qu’elle vient de Floride, qu’elle a même sa propre monture. Mais qu’est-ce qu’elle vient foutre ici ? De toutes les facs qu’elle peut s’offrir, son choix s’est porté sur Savannah avec son bureau des admissions non adapté. Lui, il a pas la thune pour s’éloigner de chez lui, il peut certainement pas s’offrir un appartement, ni même une chambre étudiante, il peut pas non plus prétendre à une bourse de folie parce que ses petits problèmes de comportement ont pesé lourd sur l’argent qu’il recevrait en aide. Il ne peut pas prétendre à une grande université prestigieuse, il a rêvé de la Ivy League, mais il se contentera de Savannah, ce n’est pas d’un prestige monstre mais ça fait briller les yeux de Poppy. « Sans vouloir te vexer, je ne savais même pas que c’était possible de faire du cheval quand on est en fauteuil… Ce n’est pas vraiment mon domaine. » L’équitation, c’est pour les bourges, les personnes avec un revenu stable et plutôt intéressant. Dans sa famille, ils se taxent les uns les autres pour l’alcool, la bouffe, les fringues, la came, les soirées, on casque pour le loyer et les charges, on va trimer dès qu’on en a l’âge car si on veut rester à la maison il faut pouvoir assurer un minimum derrière. Alors, monter à cheval ça lui semble stupide, pas que Yeva le fasse, mais que lui puisse s’adonner à une activité qui lui plait vraiment. On lui demande jamais de faire ce qu’il aime.
Question ultime, celle sur ses activités professionnelles. Oh Mimi ne traine pas dans des histoires louches comme Seven, mais ça le gène un peu de parler de ce qu’il fait, de tout évidence Yeva n’a jamais manqué de rien et lui il a manqué de tout jusqu’à la simple reconnaissance en tant que personne. Mimi, c’est un Popescu parmi tant d’autres, ce n’est pas le plus connu parce qu’il est celui qui fait moins de vague mais on reconnait sa mâchoire et la gueule de Seven. On reconnait son penchant pour la bagarre et les filles mais jamais à outrage. Yeva ne sait rien de lui et de son passé, elle connait pas la traînée de poudre à canon qu’il traîne à ses pieds, que lui et ses frangins ne sont que des bombes à retardement, que lui il n’a pas la chance d’avoir de l’argent et que du coup il multiplie les jobs à la con pour donner le peu d’argent qu’il gagné à la fac ou à sa famille. « Tu veux savoir ce que je fais maintenant ou à la rentrée ? » Car sa réponse serait différente, il lâche un léger rire et se lance. « Disons, que j’ai 4 grands-frères, 3 grandes-sœurs et une sœur jumelle. Et de toute évidence, mes parents n’ont pas les moyens de Brad Pitt et Angelina Jolie. » Il a un peu honte de parler de sa situation financière devant Yeva qui a grandi en Floride et qui possède un cheval. Il est presque sûr que son cheval vaut le prix de la baraque dans laquelle lui il a grandi. « Pour l’instant, je fais la plonge dans restaurant et parfois je charge et décharge des camions de livraisons. À la rentrée, je bosserais à la cafeteria ici et… je voulais faire autre chose mais j’ai pas trouvé encore et… » Et Poppy veille au grain, elle lui fou des billets dans la main, il comprend qu’elle veut qu’il se mette à fond dans les études, c’était elle le cerveau de la maison jusqu’à maintenant. « Enfin, c’est vachement moins classe que d'avoir à cheval, je te l’accorde. » Il joue la carte de l’humour parce qu’il n’est pas super à l’aise quand il discute de sa famille et de leurs incapacités à gérer l’argent. Il a pas envie d’être une œuvre de charité, il veut pas que Yeva le prenne en pitié ou qu’elle s’éloigne de lui comme la peste en sentant que sa famille est un désastre. « Attends, tu as un cheval, je trouve ça énorme ! J’ai jamais approché un cheval de ma vie. Mais c’est grand d’après ce que j’ai pu comprendre. » Il se sent un peu stupide, parce qu’il n’a jamais pu approcher un cheval, sa voix ne colle pas avec son gabarit de grand gaillard, il y a un peu de curiosité, de la naïveté. « Tu as un cheval. » qu’il répète. Vraiment ça le laisse sur le cul.
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Sujet: Re: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva Dim 11 Sep - 2:01
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C'est compliqué, pas logique. Parfois, elle se dit imposteur et rêverait de se lever de son fauteuil avec un air dramatique pour vous dire « hahaha, je vous ai tous eu, en fait. Je marche ». Mais sa vie, c'est pas une telenovela. Sa vie, c'est un drame à l'américaine, avec des arômes de Trainspotting ou Requiem For A Dream. Alors, oui, elle aurait pu rester la petite fille sage, pupille et fierté de ses parents, pousser le vice jusqu'à se contenter de ses cachets inefficaces et s'entraîner pour concourir du côté du handisport, en parallèle d'étudier dans une faculté renommée. Elle avait tout pour y arriver. Tout. Presque. Il lui manquait le soutien. Les bras pour la tenir, l'empêcher de tomber ou pour la serrer fort quand elle a mal. Elle a manqué de courage, de volonté, peut-être. Elle a vu la fin de sa vie et s'en est contentée. Parfois, elle se surprend à penser qu'elle aurait préféré que son cheval l'écrase entièrement et que son petit cœur cesse de battre. Parce que parfois… C'est mieux comme ça. Au lieu de ça, elle s'est retrouvée au goulag, prisonnière dans la Sibérie de son corps. Savannah, c'était un peu ce genre de ville où elle s'était dit qu'elle pourrait battre en retraire tranquillement. Jolie ville du sud avec un bagage culturel et historique sympathique. Mais elle était loin de se douter que ces rues étaient aussi corrompues, pourries jusqu'à la moelle, l'ordure cachée derrière les façades de carte postale. En si peu de temps, elle avait capté les bonnes mauvaises personnes, elle avait branché ses prises sur le réseau underground et parallèle de la ville, côtoyant la crasse et les fonds de tiroir de ce patelin de Géorgie. Son nouveau meilleur ami est un assassin et son amie la plus proche est Bonnie avec sa bande de Clyde. Comment avait-elle fait pour se retrouver plongée là-dedans ? Elle ne sait même plus, pourtant, ça date presque d'hier, son arrivée, ses escapades, ces rencontres fortuites qui l'embarquèrent avec elles dans ce tourbillon de crime, de came et de commerce parallèle. Tout est allé si vite. Elle avait rencontré machin avec qui elle avait parlé ( ou alors ça venait de lui ? ) de drogue, ils s'étaient piqué dans les chiottes du bar en rigolant, elle lui avait demandé où choper de la brune et il lui avait donné un nom et un lieu, c'est comme ça qu'elle avait rencontré Seven, ce foutu roumain qui a le melon gros comme ça. Insupportable mec a la belle gueule toujours défaite, qui sent la clope, l'herbe ou cette forte odeur de fer si caractéristique au sang. Sa forte mâchoire qu'elle croit reconnaître sur Mihail, ou alors c'est leur façon assez similaire de se mouvoir, même si l'un est beaucoup plus doux et prévenant que l'autre qui se prend pour le roi du monde de la came. Popescu roi de la merde qu'il refile aux paumés des rues.
Heureusement qu'elle a Alicante, son étalon gris, pour se vider la tête et se croire au bon vieux temps. Il paît dans un champ qui longe la mer, non loin du cirque. Parfois, elle vient le monter, parfois, elle se contente simplement de s'allonger dans son champ et de regarder le ciel en sa compagnie. Mais, ce qu'elle préfère encore, c'est quand elle parvient à grimper sur son dos et qu'ils partent des après-midis voire des journées entières en dehors de la ville, le long de la côte. Mais forcément, qu'elle fasse part à Mihail de ses escapades équestres, c'est surprenant, ça sort de l'ordinaire, surtout qu'il ne sait pas qu'il n'y a qu'une seule de ses jambes qui est capricieuse. « Sans vouloir te vexer, je ne savais même pas que c’était possible de faire du cheval quand on est en fauteuil… Ce n’est pas vraiment mon domaine. » « Mais y a rien de vexant là-dedans, t'inquiètes pas ! Avant je ne pensais pas que c'était possible non plus, à vrai dire… » Avant. Avant, forcément qu'elle savait pas. Elle se posait pas la question, ça lui traversait pas l'esprit, puisque celui-ci était focalisé sur les compétitions et son propre entraînement. Et à quoi ça lui aurait servi de s'en préoccuper ? A rien. Parce que pour elle, le risque était loin, elle n'aurait jamais pensé que la rivalité entre elle et cette pétasse avait pu la faire agir de la sorte, manquant de la tuer et la laissant marionnette aux fils cassés. Si elle voulait lui mettre une belle quenelle devant tout un public et lui ravir la coupe, elle n'avait pas imaginé que son acte l'enverrait en centre de redressement pour mineurs avec un casier lourd sur les épaules et briserait ses rêves ainsi que ceux de Yeva. Mais la russe avait au moins cette chance d'être née dans le bon milieu social. Si cet accident était arrivé à quelqu'un de moins aisé qu'elle, il se serait vu endetté jusqu'à la fin de ses jours ou pire encore : à ne pas avoir pu se faire opérer par manque de moyens. Quel aurait son quotidien si sa famille n'avait pas eu d'argent ? Il vaut mieux ne pas y penser. Parce qu'elle sait que ça aurait été bien pire.
Elle avait rebondit, changé de sujet assez rapidement pour chasser cette idée saugrenue selon laquelle cet enfoiré de roumain serait lié à cet adorable bonhomme. Elle avait donc saisi sa phrase au vol, s'y accrochant pour détourner le courant de la conversation et le dirigeant vers cette facette de lui qu'il avait laissé entrevoir : son boulot. C'est idiot, mais Yeva l'envie un peu. Elle aussi, elle aimerait pouvoir aller travailler. Encore cette histoire de faire ce qu'elle veut de son corps, ce qui lui est interdit, tant par les médecins que par son corps lui-même. « Tu veux savoir ce que je fais maintenant ou à la rentrée ? » « Les deux ? » Pourquoi pas ? Assez parlé d'elle, elle voulait en savoir un peu plus sur lui, l'apprendre, le découvrir. S'intéresser, parce qu'elle a le sentiment que ce garçon dans sa simplicité pourrait être une véritable bouffée d'air frais. « Disons, que j’ai 4 grands-frères, 3 grandes-sœurs et une sœur jumelle. Et de toute évidence, mes parents n’ont pas les moyens de Brad Pitt et Angelina Jolie. » Elle rit avec lui. Waouh. Ça c'est de la famille. Mais du coup, ça collerait. Le Popescu du centre-ville pourrait être de sa famille. Flippant, faudrait pas qu'elle le croise en compagnie de Mihail, il la grillerait direct… « Pour l’instant, je fais la plonge dans restaurant et parfois je charge et décharge des camions de livraisons. À la rentrée, je bosserais à la cafeteria ici et… je voulais faire autre chose mais j’ai pas trouvé encore et… » Elle écarquille les yeux et affiche une mine surprise. Tout ça ??? Elle était trèèès loin d'imaginer que quelqu'un fut capable d'enchaîner autant de choses et être toujours aussi… pauvre ? C'est bien ce qu'il a dit ? Il roule pas sur l'or. Il bosse énormément et il va devoir travailler à côté de l'université. Ca l'attriste. Et sa santé à lui dans tout ça ? Elle lui donnerait bien un peu d'argent si ça peut l'aider, mais il risquerait de mal le prendre. Elle sait pas. Elle verrait bien, mais elle ne le laisserait pas dans la mouise s'il a besoin d'aide. « Enfin, c’est vachement moins classe que d'avoir à cheval, je te l’accorde. » Elle secoue la tête, l'arrêtant tout de suite. « Ah nan, nan. Tu travailles pour t'en sortir, y a pas plus respectable. C'est vachement cool. Faut pas te dénigrer comme ça ! Y en a peu qui mettrait la main à la pâte comme toi, moi la première, si j'avais pas été dans ce foutu fauteuil. » « Attends, tu as un cheval, je trouve ça énorme ! J’ai jamais approché un cheval de ma vie. Mais c’est grand d’après ce que j’ai pu comprendre. » Elle se met à rire, d'où il sort ce garçon ? Il a l'air de tomber de la lune, naïf et pur comme un enfant qui découvre le monde. « Tu as un cheval. » Qu'il répète. Bon sang, à quoi ressemble la vie des gens de cette ville ? « T'en as jamais approché ??? Faut qu'on arrange ça tout de suite. Tant pis pour la visite du campus, je t'emmène le voir ! Et t'as pas le droit de dire non ! » Comment peut-on arriver jusqu'à l'université sans avoir vu un cheval de sa vie ? Dans quelle misère ont-ils grandi pour ne pas être allés découvrir la région ? Pour ne pas aller au cirque ? Y a toujours des chevaux au cirque et il lui semble en avoir aperçu non loin, en bordure de la cité, y a des mustangs qui galopent dans des plaines fermées par une clôture si loin qu'on la croit absente. Ça la laisse sur le cul. C'est tellement énorme à gober. Alors oui, forcément, elle se sent obligée de palier à ce manque. Alicante et Mihail se rencontreront. Aujourd'hui ou même peut-être un jour prochain. Elle attrape les poignées de ses roues entre ses mains et se dégage de la prise de Mihail pour lui faire face, la malice éclairant son regard. « Let's go on an adventure ! » pour ne pas citer un célèbre Hobbit.
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Sujet: Re: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva Dim 18 Sep - 17:05
Live boldly. Push yourself. Don't settle.
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Elle a un cheval, à elle, le sien. Il trouve ça impressionnant Mimi, parce qu’il n’a jamais approché de près ou de loin un cheval. Disons que s’il est intelligent, ce n’est certainement pas grâce à son milieu social. C’est triste à dire, mais c’est deux fois, non trois voire quatre fois plus de travail quand on vient d’un milieu défavorisé. Mimi, les seuls musées qu’il a visités sont le résultat de sortie scolaire quand il n’y avait rien à débourser parce que l’argent manque cruellement dans sa famille. Il s’étonne pas que Seven et d’autres ont choisi la facilité en tombant dans l’illégalité, il ne les blâme même pas pour ça, c’est juste trop facile. C’est trop simple de se dire que de toute façon foutu pour foutu autant ne rien changer. Mihail, il n’a jamais pensé comme ça, pour lui il y a toujours une solution, il ne sait pas trop d’où il tient cet optimisme naïf mais c’est comme ça. Mimi, il ne renonce pas facilement, il fonce tête baissé quand il veut quelque chose et si pour certains Popescu c’est de foutre leur vie en l’air, Mimi, lui c’est pour s’en sortir. Mais, ça n’empêche pas que posséder un cheval, c’est la chose un peu folle qu’on ne voit que dans les films. Il sait même pas combien ça coûte ce genre d’animal, autant à l’achat qu’à l’entretient, car ça il sait que c’est de l’entretient. Il est presque sûr que même sans l’avoir vu, le cheval de Yeva vaut bien plus que sa baraque avec tous les vieux meubles et la tapisserie qui empeste l’alcool et la clope. Après, quand il voit Yeva en fauteuil, il se dit qu’il préfère être valide et pauvre que riche et infirme, d’un autre côté, il se dit que Yeva a plus de chance que lui, car si jamais il perdait l’usage de ses jambes, Mimi serait contraint à être bloqué dans un lit pour le reste de sa vie, pas sûr que ses parents puissent investir dans un fauteuil roulant, il doute même que son père ait envie d’investir là-dedans. Yeva annonce qu’il n’y a pas plus respectable que de travailler pour s’en sortir. Non, il y a rien de respectable à ça, dans sa famille c’est marche ou crève. Il ne peut pas lutter, pas contre Lucian senior, pas quand toutes ses économies partent pour réparer les conneries de Tereza, pour acheter un nouveau pull à Anca, pour aider Madalina à suivre à l’école et toujours dire à Iulia que ça va, qu’il va bien. Il reste jamais beaucoup d’argent pour lui, il y a toujours les autres avant lui, les Popescu. Il avoue que la fac, c’est son seul caprice, c’est son truc. C’est pour ça qu’il bosse, il a pas le choix et ce choix il aurait aimé l’avoir. Il aurait aimé avoir le luxe de ne pas travailler pour ses études, de ne pas s’endetter un peu plus et de ne pas voir sa sœur se tuer à la tâche pour l’aider un peu plus dans l’accomplissement de la réussite scolaire. Alors, Mimi assure à Yeva que posséder un cheval, c’est bien plus cool que lui qui s’use la santé pour espérer avoir une vie plus convenable. Mimi, son rêve c’est pas d’avoir assez d’argent pour s’acheter un cheval, il sait même pas ce qu’il ferait s’il avait trop d’argent. C’est un gars tout simple, il se dit que s’il réussit alors il pourra peut-être louer une maison qui n’est pas un taudis, et peut-être que même il pourrait sortir les autres de la merde, genre donner un peu d’argent à ses frangines pour que par exemple Anca reprenne ses études et que Iulia, elle puisse vivre ailleurs que dans un mobil-home. Peut-être que Ioan, il décidera que la drogue c’est vraiment mal et qu’il peut avoir mieux que ça. Il rêve un peu là, il le sait pas ça le motive, c’est ce qu’il fait se lever le matin, se dire qu’un jour il pourra se barrer sans pour autant continuer dans la médiocrité.
Yeva semble un peu halluciné quand il dévoile n’avoir jamais vu de cheval en vrai, un peu comme s’il venait d’une autre planète. Il ne le dira pas, mais il ne pensait pas que c’était un impair si grave de ne pas en avoir vu, pour lui c’était commun, mais il faut croire que non. Du coup, il a un peu honte. Honte d’être ignorant et de n’être jamais sorti de ce trou paumé de ville. Honte ne pas avoir pu voyager et voir la vraie vie, parce que Savannah et sa vie, ce n’est sûrement pas la vraie vie. Alors, Yeva va l’emmener voir son cheval, il veut résister dire qu’ils doivent visiter pour elle, son fauteuil, pour lui aussi, pour ne pas avoir son habituel air de tocard en se perdant dans l’immensité du campus. Mihail connait la ville comme peu de personne mais quand on l’éloigne de sa zone de confort il est comme un poisson hors de l’eau. Il a peur un peu, de la vraie vie, des vraies expériences, pas celles qui finissent au poste de police ou en overdose. Elle ne lui laisse pas le choix, elle profite aussi de la surprise pour dégager le fauteuil de l’emprise de Mimi. Elle cite le hobbit, et ça il connait, parce qu’il a été éduqué par la télé et les vieux bouquins poussiéreux de la bibliothèque. « Comme je n’ai pas mon mot à dire, je te suis. » Après tout, il a aucune idée d’où son cheval peut être. Il tente de cacher un malaise parce que s’il doit aller chez elle ou dans une écurie quelconque, il aura l’impression de faire tâche et c’est quelque chose qu’il n’aime pas. Dénoter, il a horreur de ça, il préfère passer inaperçu, qu’on oublie même son prénom, il ne vit pas mal le fait d’être le petite frère de… le jumeau de Tereza. Non, vraiment il aime quand on l’ignore, qu’on l’oublie même s’il aime bien parler aux gens, charmer et flirter parce qu’il est bon à ça, mais oui vraiment il tient à sa zone de confort. Il la suit, sans trop râler parce qu’elle a vraiment eu l’air contente de pouvoir lui présenter sa monture et de pouvoir lui apprendre quelque chose. Jusqu’à maintenant, il n’avait pas imaginé qu’il s’agissait d’un manque cruel dans sa vie que de n’avoir jamais croisé la route d’un cheval. Cependant, il y a une question qui le taraude et Mimi, c’est pas vraiment un mec qui a un filtre alors… il pose sa question. « Donc tu as assez d’argent pour avoir ton propre cheval… Pourquoi venir ici ? Genre Savannah quoi… On est peut-être pas les plus nuls dans niveau étude sup’ mais… T’aurais pu intégrer une des facs de l’Ivy League sans souci. Yale, Brown, Harvard… » Rien que ces noms le font rêver, c’est juste l’excellence en matière d’étude supérieure avec des coûts exorbitants. « Enfin, Savannah, ça vend pas du rêve quoi…»
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Sujet: Re: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva Ven 21 Oct - 21:23
LIVE BOLDLY. PUSH YOURSELF. DON'T SETTLE.
Mimi & Yeva
“She had always thought applying to college would be exciting. Living away from home, meeting so many new people, Learning new things, making a few poor life decisions....”
Y a énormément de choses qu'elle s'imagine pas Yeva. Auxquelles elle n'a jamais pensé. Parce que obnubilée par son nombril et par le fait, que -ohmondieu- elle ne sera plus jamais la grande championne qu'elle était et qu'elle ne vivrait plus jamais comme elle a pu vivre. Mais même avant. Elle pensait pas aux autres, pas à sa sœur : l'aînée se sentait-elle à sa place dans cette famille de cavaliers alors qu'elle n'a jamais été fichue de s'y intéresser ? Elle s'imaginait pas non plus ce qu'il se passait dans la vie des gens qu'elle croisait aux écuries, elle ne discutait pas vraiment avec les palefreniers, elle flottait dans les hautes sphères de sa société élitiste. Elle était la meilleure et elle le savait. Son père le lui disait, sa mère le lui répétait et Solveig se taisait. Elle battait le pavé entre les box de ses talonnettes et époussetait sa veste de concours avant d'embrasser le chanfrein de son hongre. Elle ne vivait que par et pour l'équitation, ses cours étaient basés là-dessus et suivaient le rythme des compétitions. Elle n'avait qu'une hâte, c'était en finir avec l'école et pouvoir se consacrer entièrement et exclusivement à la compétition. Se consacrer à son cheval et à garnir ses étagères de coupes et de récompenses multiples et diverses. Yeva, c'est le nombrilisme. C'est oublier les autres parce qu'elle ne pense qu'à elle. Mais le pire ? C'est qu'elle ne s'en rend pas compte. Elle ne le sait pas. Elle ne l'a jamais su et ne le remarquera sûrement pas avant longtemps. Parce qu'elle souffre, elle ne s'imagine pas que d'autres puissent souffrir aussi, parce qu'elle déprime, elle ne pense pas que ça puisse avoir un impact sur ceux qui l'entourent. Elle ne pense qu'à elle, qu'à sa douleur, qu'à ses problèmes et elle se renferme. Elle se recroqueville sur elle-même en se disant « Je suis seule, de toutes manières ». Enfin. Ce n'est pas totalement vrai. Elle a Simon à qui elle pense souvent. Beaucoup. Pour qui elle sort de sa route quotidienne et qui la fait resonger à ce qu'elle fait. C'est bien la seule personne pour qui elle agisse de la sorte, même si c'est contraire à ce qu'elle est dans son essence. Cet homme entré si vite et si fort dans sa vie pour laisser une marque indélébile sous sa peau, dans sa poitrine, gravée sur son cœur. Elle pense à elle parfois quand elle se pique. Elle sourit. Elle ne se dit pas que ça pourrait le blesser de savoir exactement ce qu'elle fait ou que ça pourrait le faire s'inquiéter qu'elle flirte autant avec le danger. De toutes manières, elle pense que disparaître de la surface de la planète ne serait pas quelque chose qui marquerait les esprits. Elle ne s'imagine pas que rien que son envie de ne plus être pourrait blesser profondément ceux qu'elle aime. Elle n'y pense pas, parce qu'elle ne pense qu'à la disparition, qu'à la fin de sa douleur. Égoïste, Yeva. Même l'Egyptien serait touché par sa disparition, parce que ça voudrait dire qu'il n'aurait plus ses cachetons, peut-être même ce garçon qu'elle venait de rencontrer. Mais elle y pense pas Yeva. Elle n'a ses yeux rivés que sur elle. Incapable de voir plus loin que le bout de son nez, la russe. Puis, en plus, elle a grandi dans le luxe, ses vêtements sentaient peut-être le cheval, mais c'est bien une puanteur de riche ça. Elle sait pas ce que c'est que de galérer à la fin du mois pour payer les factures, elle sait pas ce que c'est que de paniquer après le 10 du mois en se disant que, merde, qu'est-ce qu'on va manger ? Pour elle, c'est même pas passer dans son esprit. Tout lui a toujours été servi sur un plateau d'argent. Oh, elle ne dénigre pas forcément les autres, elle a peut-être juste un mal fou à se mettre à leur place. Quoiqu'elle dégringole. Qu'elle en côtoie de plus en plus depuis qu'elle est ici, depuis qu'elle se pique dans des squats ou des bars miteux dans les bas-quartiers de Savannah. Elle touche du doigt la misère, tout en y plongeant ses propres orteils. Elle comprend peu à peu la galère. Mais son esprit de petite riche finit toujours par l'emporter. Parce qu'eux, ne sont pas infirmes. Ils peuvent toujours travailler pour s'en sortir, n'est-ce pas ? Ils ont deux bras, deux jambes valides. Ils sont pas forcément plus cons que les autres, alors pourquoi ? Ça elle comprend pas. Alors quand un type qui lui dit être pauvre, mais se bouger le fion pour s'en sortir, oui, elle trouve ça respectable. En plus d'être gentil et serviable, ce Mihail fait tout pour s'en sortir. Il va à l'université, il travaille, il se démène pour ne pas rester embourbé dans une situation précaire et, sincèrement, Yeva trouve ça respectable.
Outre ces choses auxquelles elle n'a pu pensé, qu'elle n'a pu s'imaginer, il y a le fait que Mihail n'ait jamais approché de cheval dans sa vie. C'est impensable, tellement surprenant. Preuve encore du gouffre social qui les sépare tous les deux. Mais Yeva, elle a beau être riche et avoir des à-priori à la con, c'est pas une mauvaise personne. Elle a presque même un bon fond. Et pour elle, c'est lui rendre service que de combler ce manque impensable à sa culture. Puis, ce serait quand même vachement plus rigolo que se balader dans cette université dont ils seront très vite fatigués de parcourir les couloirs. « Comme je n’ai pas mon mot à dire, je te suis. » Elle fronce les sourcils en souriant et en lui tirant vaguement la langue, taquine. Elle l'a remarqué son malaise, s'il n'ose pas, elle trouve ça presque normal, mais elle ne lui laisse même pas l'occasion de protester. De toutes manières, il se rendra vite compte que c'est souvent le cas. Puis, elle est tellement contente de pouvoir le présenter à Alicante. Elle le regarde, regarde comment il est habillé, comment il se tient. Il lui rappelle un peu les palefreniers qui se succédaient dans les écuries qu'elle fréquentait. Ces gars autour de la vingtaine, bien formés et en old blue jeans, chemise attachée autour de la taille et un sourire ravageur. Les palefreniers, ce sont un peu les pauvres qui sont intéressés par le milieu équestre, ceux qui travaillent pour pouvoir s'acheter leur cheval mais qui sont pas forcément moins doués que ceux qui ont papa et maman pour assurer leurs dépenses. Elle se rappelaient les miss plus âgées qu'elle qui regardaient ces garçons avec un regard soit dédaigneux, soit charmeur, parce que, pour elles, le palefrenier pauvre, c'était super sexy. Presque exotique. Leur côté, je suis une rebelle, mais pas trop. En y repensant, maintenant, elle les comprenait ces filles-là, Yeva. Il y aurait eu un type comme Mihail aux écuries, elle aurait peut-être prêté plus attentions aux gens qui travaillaient sur place. Tandis qu'elle le guide vers les lignes de bus qui les emmèneront en bordure de la ville, Mihail la questionne à nouveau : « Donc tu as assez d’argent pour avoir ton propre cheval… Pourquoi venir ici ? Genre Savannah quoi… On est peut-être pas les plus nuls dans niveau étude sup’ mais… T’aurais pu intégrer une des facs de l’Ivy League sans souci. Yale, Brown, Harvard… » Elle marque une pause et le regarde. « Enfin, Savannah, ça vend pas du rêve quoi…» Elle inspire et expire longuement, elle ne sourit plus, Yeva. Il lui a tellement cassé sa vibe, d'un coup. Elle grimace, tordant un peu sa bouche sur le côté. « Parce que j'ai envie de me faire oublier. Passer inaperçue. Ici, personne ne me connaît. Dans la rue, on me regarde avec pitié, mais simplement parce que je suis une gamine de vingt ans en fauteuil. Ici, personne ne connaît mon histoire. Dans toutes ces universités fancy, il y aurait eu tellement de choses et de gens qui m'auraient rappelé que je ne serais pas celle que j'aurais pu être. » Elle hausse les épaules et interpelle le bus en faisant un signe de la main gauche. « Pour moi, Savannah ça me vend du rêve. Ça veut dire recommencer. » Elle entre dans le bus et paie les deux tickets sans demander son avis à Mihail. « Tu sais. J'ai pas toujours été en fauteuil. » Puis, elle s'avance vers l'emplacement prévu pour les gens comme elle, l'invitant à la suivre. « Y a pas si longtemps, mes parents espéraient encore que j'intègre une université super cotée comme celles que t'as cité. Mais bon. » Elle hausse encore les épaules en s'interrompant. Elle veut pas jouer des violons et le faire s’apitoyer sur son sort. Parce que même en fauteuil, même prisonnière d'une addiction mortelle, elle risque quand même de s'en sortir mieux que lui, juste parce qu'à la naissance, on lui a donné plus de cartes utiles. Quand le bus redémarre, elle regarde vaguement par la fenêtre, fixant ce type qui court parce qu'il l'a loupé et qui s'arrête, essoufflé au milieu de la route. Elle serre sa main sur sa jambe droite, passant ses doigts autour de sa rotule, pour la masser. Elle tend ses muscles, ils ont peut-être été suffisamment au repos pour, au minimum, harnacher Alicante, avec l'aide de Mihail, mais au moins, elle n'aura pas uniquement à le guider. Elle pourra observer, pour être sûre que tout est à sa place, serré comme il faut. Et le bus continue son chemin. Il traverse la ville à allure modérée, laissant le temps aux deux jeunes gens de s'interroger encore sur quelques détails de leur vie et à Yeva de préciser : « Oh et, t'inquiètes pas. Mon cheval est dans un endroit un peu excentré. Y a pas grand monde là-bas, du coup, t'as pas à avoir peur d'être ridicule, y aura que toi, moi et lui. » Elle lui sourit. Ils sont bientôt arrivés, ils ont déjà passé les quartiers d'habitation, il n'y as plus que quelques rares maisons, mais on peut déjà voir la plage non loin. Elle appuie sur le bouton demandant au bus de marquer l'arrêt et de les déposer. Les pieds à nouveau sur terre, elle tend le bras dans une direction. « Il est par là-bas, faut juste marcher cinq minutes et on y est. Normalement, il va nous voir arriver et approcher le premier. C'est un grand excité, faut pas que tu aies peur, il est juste très expressif ! » Elle rigole un peu et prend les devants pour guider Mihail. En peu de temps déjà, ils arrivent à hauteur du pré où paît Alicante un bel hongre gris pommelé haut perché sur ses longues jambes. La blonde siffle et il lève instantanément la tête, alerte, balayant le paysage de ses grands yeux doux pour trouver sa cavalière. Quand il l'aperçoit enfin, il s'agite d'un coup et arrive en trottant, la queue haute, presque en panache, mimant les étalons arabes. Il s'arrête devant les fils, puis repart en galopant, faisant l'imbécile, trop heureux à l'idée de pouvoir aller se balader ou faire autre chose que brouter de l'herbe à longueur de journée. Le visage de Yeva s'est illuminé, elle en oublierait presque qu'elle est accompagnée. Elle rit en regardant son cheval faire son show, les accompagnant jusqu'à l'entrée du champ. A l'intérieur, plus loin, il y a une cabane en bois que le père de la russe a fait construire et qui fait office d'abri en cas de pluie, mais aussi d'écurie et y sont stockés tout ce qui est nécessaire pour s'occuper la monture, mais aussi pour le harnacher. Elle s'approche d'un boîtier et coupe le courant avant de se tourner vers Mihail qui doit certainement être impressionné par la montagne grise excitée devant lui. « Je te présente Alicante. Lui et moi avions pour habitude de s'envoler vers les nuages, il y a quelques années. Il est un peu énergique, mais il est très doux, faut pas avoir peur de lui. »
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Sujet: Re: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva Jeu 10 Nov - 15:01
Live boldly. Push yourself. Don't settle.
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Dans sa famille, le sport c’est plutôt combat de rues et sprint pour éviter de se faire coffrer par la police. Alors oui, l’équitation est un domaine qui le dépasse, loin d’être un spécialiste il se juge maladroit avec les animaux, les cheveux sont grands à ce qu’il a entendu dire et il n’est pas qu’un peu angoissé à l’idée d’en approcher de près. Yeva ne lui a pas laissé le choix, elle l’embarque dans une nouvelle aventure, non pas que ça le dérange, mais Mihail c’est sans doute le plus posé des neuf gosses. Mimi, il n’aime pas vraiment les imprévus alors que sa vie en est remplie, il a besoin de prévoir un minimum justement parce qu’ils n’ont pas l’argent et qu’il faut toujours être prêt à la moindre éventualité. Il est pragmatique Mimi et là il se sent un peu gêné de devoir la suivre. Elle doit le trouver idiot, c’est ce qu’il pense du moins simplement car il n’a pas l’éducation parfaite, parce qu’il manque de culture, que l’école l’évalue sur des choses dont il n’a pas accès parce qu’ils sont sacrément pauvres dans sa famille. Pourtant, il rêve d’apprendre, de découvrir et il n’avoue que rarement ce petit côté avide de savoirs, parce qu’en soit l’argent il s’en manque. C’est sa curiosité qui prend rapidement le dessus, l’excitation de découvrir autre chose, de s’approcher d’un cheval. Alors qu’elle lui tire la langue, il se gratte l’arrière de la tête. C’est qu’il n’est pas à l’aise Mimi, cruellement mal à l’aise. Qu’est ce qu’il peut bien lui dire ? Il ne va pas dire merci quand même ? Enfin, il sait pas, il se sent honteux d’être… lui… oui d’être lui, d’être ce pauvre type, le gamin sans éducation. Pour la première fois depuis qu’il a fait la connaissance de cette jeune femme, il voit que les rôles se sont inversés, c’est elle qui l’aide désormais, qui va tenter de palier à ce manque d’éducation, à la misère dans laquelle il a grandi. C’est ça qu’il le rend mal à l’aise, c’est que déjà c’est visible : les stigmates de la smalah Popescu. Huit frères et sœurs dont une jumelle, c’est pas facile, c’est rien d’agréable, rien de bien enviable que de grandir à sa place. Il y a rien de chaleureux dans sa famille, ça manque de s’étriper à chaque rencontre, ils sont tellement bousillés que c’est plus facile pour eux de se cracher tout le venin du monde à la gueule que de parler honnêtement. C’est alors à ce moment précis qu’il interroge Yeva sur la raison de sa venue ici. L’université de Savannah, il y a rien de claquant, rien de bling bling qui selon lui justifie l’arrivée d’une personne financièrement à l’aise.
Sans le savoir, il s’est lancé sur un sujet glissant, maladroit. Mihail, ce n’est pas un grand orateur, il parle pas énormément, plus dans l’observation des autres, c’est toujours le dernier à prendre la parole dans sa famille, déjà parce qu’ils ne prennent jamais le temps de s’écouter et qu’ensuite, il ne pense pas avoir de chose intéressante à partager. Parler pour parler, ça le dépasse. Mais la gêne le pousse à questionner, à s’intéresser et il voit bien sur le visage de Yeva que c’est différent, ce n’est pas le même sourire qu’elle abordait précédemment pourtant, il ne recule pas, il ne lui dit pas que si elle veut, elle peut ignorer sa question bête. Non. Alors, Yeva répond. Ils sont à la hauteur de l’arrêt de bus, elle explique qu’ici, elle n’est qu’une jeune adulte en fauteuil, que son histoire ne court pas les rues et que rien que pour ça, c’est un nouveau départ. Il ne comprend pas, il voudrait pourtant mais pour Mimi Savannah est gangrénée, c’est grand sans l’être, pas assez pour passer totalement inaperçu comme elle le dit. Les histoires circulent, elles lui pourrissent la vie. Il l’aide à monter dans le bus en se disant que Savannah a tué sa famille, qu’ailleurs ça aurait peut-être été meilleur, ou pas. Mais, il pense que sa ville n’aide en rien à se faire oublier, que tout reste, même les histoires entre bandes rivales, qu’on sait tous qu’il est le petit dernier de Popescu, que c’est la gueule de Seven en un peu plus carré, que l’aîné à fait de la prison, que Poppy est cassée, qu’Elena s’est barrée, que Ioan est perché, que sa nièce Madalina a écopé de cette vie pourrie. Yeva ne sait pas encore, pourtant elle finira par le savoir, pas besoin de lui dire, on lui répète suffisamment souvent pours que les gens s’occupent de la mettre au courant. Il se sent coupable encore, quand elle paye, comme si elle fait ça pour lui faire la charité, il est pauvre mais il trouve le moyen de payer le bus, mais là encore c’est dans sa petite tête qu’il proteste. Il est surpris Mimi, quand elle dit ne pas toujours avoir été en fauteuil. Un accident alors, il présume. « Oh » qu’il lâche, il ne sait pas quoi dire, qu’est-ce qu’il pouvait bien dire ? Enfin, ils arrivent à destination, il suit Yeva en n’ayant aucune idée de l’endroit où se trouve le fameux animal. Pas très loin qu’elle lui annonce en expliquant que son cheval est en liberté, loin des turbulences de la ville, qu’il n’a plus à craindre d’être ridicule. « C’est bon à savoir. » Comment monte-t-on à cheval ? il n’en a aucune idée, il sera forcément ridicule mais seulement devant le cheval en question et Yeva. Il s’approchera d’eux, il n’a pas avoir peur, un cheval expressif, c’est le terme employé par Yeva pour le décrire. Il rigole nerveusement, dans quoi s’est-il encore embarqué ? Popescu toujours dans les coups fourrés.
L’animal s’approche comme convenu, un peu trop rapidement au goût de Mihail qui instinctivement fait un pas en arrière, simple reflexe, un mouvement de recul et puis il est stupéfié. Il n’avait pas envisagé que ça soit si… si grand, si massif, si imposant. Il se sent minusculement et ridiculement petit à côté de cette bête. Rien à craindre pourtant, c’est ce que Yeva lui a certifié mais il ne peut pas en penser autant, il est bouche bée, impressionné. « J’avais imaginé ça… moins grand. » Mais, il ne peut pas retirer le fait qu’il trouve l’animal beau, c’est juste qu’il faut dépasser le choix. Un pas en avant pour réduire la distance, il aimerait le toucher Mihail mais il est encore un peu sur la réserve. Comment peut-il se comporter face à l’inconnu. Il regarde Yeva dans son fauteuil, et n’a pas peur pourtant il parvient à l’imaginer dans sa globalité, debout, même si elle reste coincée dans son fauteuil, elle n’a rien d’une jeune femme imposante. « Depuis quand tu l’as ? » Combien de temps ? assez pour qu’elle puisse le montrer avant son accident, mais depuis quand est-elle paralysée ? Tant de question qui lui brûlent les lèvres et que le politiquement correct lui interdit de poser à une première sortie. Qu’il se sent stupide Mimi dans cette situation, Rez serait la première à le pointer du doigt face à cette situation tant il dégouline d’inquiétude. « T’as jamais eu peur ? » Parce qu’il peut le dire maintenant, qu’un cheval c’est grand et que ça peut être angoissant. « Je veux dire, c’est haut, c’est grand c’est… [/color]» Il n’a pas les mots, la surprise, son vocabulaire qui est limité aussi. « Merci de partager ça avec moi. » Après tout, c’est un inconnu bien attentionné qui a voulu lui rendre service. Mihail a l’impression qu’elle le fait rentrer dans son quotidien qu’elle partage un truc aussi gros qu’Alicante avec lui. « Alicante, je suis Mihail. Une chose est sûre c’est que ton cheval n’abimera pas plus mon prénom que les humains. »
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Sujet: Re: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva Dim 4 Déc - 2:38
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“She had always thought applying to college would be exciting. Living away from home, meeting so many new people, Learning new things, making a few poor life decisions....”
Elle glousse, il est mignon, Mihail. Il a ce côté adorable des enfants paumés. Il est décontenancé quand elle prend les choses en main, mais c'est pas grave. Pour elle, c'est une aventure, c'est son côté gosse de riche, insouciante, malgré… malgré tout. P't'être qu'il a pas envie de voir son cheval, peut-être qu'il n'en a rien à foutre. Mais au moins, il est suffisamment sympa pour ne pas le dire ou le lui faire comprendre. Il a un petit côté qui lui rappelle Simon. Lequel ? Elle sait pas encore mettre le doigt dessus, mais c'est quelque chose dans les yeux. Peut-être la douleur, profonde, ancrée, enfouie. Savannah, c'est un repaire de gens cassés. Un refuge pas forcément bien famé. Mais on fait avec ce qu'on a. Et elle s'y sent bien ici, Yeva. Même si elle est aux premières loges pour admirer la décadence de cette ville qui tire les gens vers le bas. Mais pour elle, même si elle traîne toutes ses casseroles, elle a au moins cette chance d'avoir un compte en banque incroyablement fourni, une chose qui la rend moins miséreuse que les autres. Et Yeva, c'est pas une mauvaise personne. Négative, certes, mais pas mauvaise, alors c'est pas en pensant à mal qu'elle paie pour le ticket de bus de Mihail. Il lui a dit être pauvre et elle le sait, y a pas de petites économies. Elle est riche, mais ne vit pas dans un autre monde. Elle côtoie suffisamment de gens au fond du trou ici, qu'elle sait que le dollar cinquante qui sert à prendre le bus peut servir plutôt pour s'acheter un peu plus de quoi manger. Puis, c'est rien pour elle, ça. Un ticket de bus. C'est ridicule. Elle réfléchit pas, en fait. C'est normal pour elle. Elle l'emmène à l'extérieur de la ville, elle paye pour le trajet, elle l'a interrompu dans ses plans pour lui en imposer d'autres. Elle peut bien faire ça. Puis, si c'est pour se faire un nouvel ami, pourquoi pas.
Ils discutent, il s'interroge. Pourquoi elle reste pas dans des universités qui cadreraient bien dans son cercle social. Ça la fait grincer des dents forcément. Ces gens-là sont des ordures, mais au lieu de te cracher leur verve à la gueule, ils vomissent ton nom dans le creux des oreilles de ceux qui veulent bien les entendre. Elle partage, lui glisse que sa vie ne s'est pas toujours déroulée sur ces foutues roues. Il comprend, mais se tait. Elle apprécie son silence, l'absence de questions indiscrètes sur les raisons qui l'ont fait atterrir là-dessus. Puis, terminus. Elle lui présente Alicante, lui fait un petit topo et les deux jeunes étudiants rejoignent le hongre. Elle claque la langue et le cheval s'approche en trottant du fil, puis s'arrête. Elle tend la main et il vient la renifler, elle lui caresse le chanfrein et il souffle longuement par les narines. « J’avais imaginé ça… moins grand. » Elle rit et tourne la tête vers Mihail. « C'est vrai que c'est un géant ! Mais y en a qui sont beaucoup plus petits. Lui, il est grand parce que c'était un champion de saut d'obstacles. » Elle regarde le jeune homme et le voit osciller entre l'envie d'avancer et le fait qu'il n'ose pas trop, qu'il hésite. Elle ne le brusquera pas. C'est comme un cheval nerveux, il faut laisser le temps au temps. C'est leur première rencontre, il faut qu'ils s'apprivoisent tous les deux. « Depuis quand tu l’as ? » Elle réfléchit un instant. « Depuis toujours, ou presque. Je l'ai depuis qu'il est poulain, ça fait…du coup… 5 ans que je l'ai. » Elle lui grattouille encore le nez et lui secoue la tête. « T’as jamais eu peur ? Je veux dire, c’est haut, c’est grand c’est… » C'est à elle de secouer la tête. « Jamais. Enfin… Si une fois. » Elle baisse les yeux vers ses jambes et passe sa main sur son genou droit. « Mais c'était pas de sa faute. » Elle sourit, comme pour dédramatiser la bombe qu'elle venait de lâcher. C'est vrai que c'était pas de sa faute à Alicante. Lui non plus il a rien compris. Lui aussi a du être aussi choqué et surpris de sentir son harnachement rompre et de voir sa cavalière chuter entre ses jambes sans qu'il ne puisse rien faire pour éviter de la piétiner. Quelle terreur il avait ressenti à ce moment-là ! Sous ses sabots, il avait senti les os se rompre, il avait cru la tuer. Alors il s'était assuré qu'elle respirait toujours, que son cœur battait toujours sous ses côtes endommagées. Il aurait laissé personne s'approcher d'elle. Il l'aurait pas laissée entre les mains de prédateurs qui lui arracherait son dernier souffle, mais il s'était laissé emmener. Il était nerveux, mais on l'avait maîtrisé et on les avait séparés. Étrangement, cet accident les avait encore plus liés l'un à l'autre, il y avait cette harmonie et ce langage silencieux entre ces deux-là qui communiquent d'un seul regard. Une douce symbiose, une affection, un sentiment protecteur. « Merci de partager ça avec moi. » L'ancienne championne regarde le jeune homme, à nouveau. « De rien. » Elle sourit. « Tu peux le caresser si tu veux, hein. Hésite pas, il mord pas. » Son sourire s'étire un peu plus malicieusement. « Alicante, je suis Mihail. Une chose est sûre c’est que ton cheval n’abîmera pas plus mon prénom que les humains. » Elle attrape le menton du cheval entre ses doigts et l'agite, faisant bouger ses lèvres, puis elle prend une grosse voix. « Bonjour Mihail. Je suis enchanté de te rencontrer ! » Elle rigole, puis reprend avec une voix normale. « Tu veux entrer dans le champ ou tu veux attendre un peu ? » Elle lui laisse du temps, le regarde vaincre ses appréhensions petit à petit et parvenir jusqu'à Alicante.
Puis, après lui avoir accordé les instants nécessaires pour qu'il soit suffisamment rassuré en la présence du grand hongre, elle se penche au-dessus de son fauteuil et, parmi les herbes, elle attrape un licol et la longe posée à côté. Ensuite, elle décroche le crochet des clôtures situé le plus proche du sol pour l'accrocher à celui du dessus, laissant une ouverture. Puis, elle fixe les freins sur son fauteuil et pose le pied gauche au sol pour se redresser. Elle prend un temps pour trouver son équilibre, mais finit par s'appuyer sur le poteau de la clôture pour passer sous les fils. Sa jambe droit est capricieuse, mais ça ne l'empêchera pas de venir dans le champ embrasser son compagnon des cinq dernières années. Elle boite, mais Alicante vient l'accueillir avec sa tête, à laquelle elle se raccroche pour finalement lui passer le licol et le refermer. Elle place la longe dans l'anneau sous son menton et garde le bout libre à la main. « Viens, tu vas m'aider. Faut qu'on aille jusqu'à l'abri, là-bas. » Abri situé à une dizaine de mètres, mais dans un champ cabossé par les quarts d'heure de folie d'Alicante.
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Sujet: Re: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva Ven 9 Déc - 12:27
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Yeva a beau lui expliqué les raisons qui font que son cheval est grand, Mihail reste bouche bée. Quand on lui parlait cheval, il avait cru comprendre que c’était grand, en même temps, pour pouvoir supporter les poids des hommes et tirer des charrettes dans l’ancien temps, l’animal se doit d’être un minimum costaud. Mais, il avait quand même imaginé ça moins grand, moins imposant. Il comprend mieux pourquoi il ne faut pas passer derrière un cheval. Il ne va pas mentir, il est impressionné, il y a de quoi. Le premier cheval qu’il croise dans sa vie est une champion de saut d’obstacle, c’est comme ça que Yeva lui a présenté la chose. Champion de saut d’obstacle… Cette formule trotte dans sa tête et il arrive à un constat affligeant. Ce cheval, a accompli plus de chose que lui dans sa vie, et la monture a gagné sans doute plus de trophée que Mihail ne pourra jamais rêvé de gagner. C’est pas un champion Mimi, c’est plutôt l’inverse, c’est un looser, c’est presque écrit en gras et en rouge sur son front dès lors qu’il ose prononcer son nom de famille. Popescu. Ils sont la mauvaise graine, les outsiders et pas seulement des compétitions mais de la vie en général. Popescu. Il faut comprendre qu’il faut se battre pour réussir, plus que n’importe qui, que les privilèges ils ne connaissent pas, c’est pour les autres, pas pour eux. Sa vie, c’est réalisé un 100m en partant après tout le monde, les pieds attachés et un boulet aux chevilles. C’est ça, sa vie. Face à ce cheval, face au champion de saut d’obstacle qu’il est, Mihail se sent petit, ridiculement petit, pas seulement en taille, c’est un constat général. Ce cheval, il a accompli plus de chose que lui et en plus de ça, il est très probablement plus respecté que Mimi ne le sera jamais. Jaloux d’un cheval ? Non pas vraiment, il prend juste conscience qu’il n’y a rien de juste dans la vie. Il vient à lui demander depuis quand elle le possède. Environ 5 ans, soit pas loin de son âge. Ça le faire rire doucement. Ça conforte ce qu’il pense. En cinq ans, ce cheval a fait plus de truc que lui en dix-huit ans. Mihail n’est pas du genre à être jaloux, à envier la réussite des autres, dans le fond, même sans connaître l’animal, il est content pour lui d’avoir réussi à gagner des prix. C’est ça quand on est champion, on gagne des prix. Si Yeva n’a pas toujours été en fauteuil, alors c’est une championne aussi. Raisonnement simple et logique. Il demande si elle a déjà eu peur, car lui il a peur-là, peur de l’animal, non pas qu’il le pense méchant ou sauvage, juste que… c’est impressionnant. Yeva rétorque que non, avant de se corriger en déclarant qu’une fois, elle a bel et bien eu peur. Il tourne son regard vers elle, ses mains sur ses jambes. C’est là qu’il comprend, comme frappé par l’horrible vérité. C’est l’équitation qui lui a fait perdre l’usage de ses jambes. Il ravale difficilement sa salive. Putain Mihail, pas capable d’engager une conversation sans parler de sujet triste. Il s’en veut terriblement, sa putain de maladresse. C’est ça aussi d’être Popescu, même quand on veut bien faire, on finit par tout foutre en l’air. Il préfère donc la remercier de partager un bout de sa vie avec lui, cet inconnu qui a simplement voulu lui rendre service, là encore de manière maladroite. Puis finalement, il se présent à Alicante, tentant l’humour par la même occasion. Yeva lui a donné l’autorisation de le toucher alors, il s’approche d’un pas un peu timide pour ne pas brusquer le cheval, aussi pour vaincre cette peur qui le paralyse depuis plusieurs minutes. Mihail approche sa main, la passe d’un geste bref et maladroit avant de se reculer vivement. « Voilà. » Il a l’impression d’avoir fait quelque chose d’obscène, comme si caresser Alicante était un crime, comme si lui, Mihail, n’était pas digne de ça. C’est là que Yeva répond à la place du cheval, ou alors, elle prend le rôle d’une traductrice et ça le fait rire un peu nerveusement. Il n’est pas serein Mimi.
C’est là que les choses se corsent pour lui, il doit entrer dans le champ. Aller Mimi, te dégonfle pas. Il dirait quoi ton père s’il savait que t’as peur d’une bête ? Il dirait quoi s’il te savait pétrifier ? Qu’une nana en fauteuil à plus de couilles que toi pour l’instant. Mais il a peur Mimi, parce qu’il ne sait pas comment se comporter, il n’aime pas non plus penser à son père dans ces circonstances parce que ça le rend dingue de savoir que même quand il est loin, il contrôle la manière dont il pense. Respire gamin. Une inspiration, une expiration, et il passe la barrière. « Voilà ! » Comme un gamin fier de lui. Tient dans ta gueule papa je l’ai fait. Yeva fait de même, et il est totalement subjugué en la voyant faire, en se levant, en boitant en… il en oublie de lui venir en aide parce qu’il la regarde faire, médusé et c’est quand elle vient à s’adresser à lui qu’il reprend véritable conscience des choses. Elle lui désigne l’abri, quelques mètres plus loin, elle a besoin de lui, de son aide et il acquiesce positivement la tête. Mihail a bien vu qu’elle était en galère avec ses jambes, il ne va quand même pas lui demander d’essayer de marcher sans soutien. Il se sent pas non plus d’attaque à porter le fauteuil pour le faire rentrer dans le champ. Il se gratte l’arrière de la tête, hésite un instant, il n’a pas envie de la mettre mal à l’aise mais il ne se voit pas aller seul dans l’abri pour prendre il ne sait trop quoi. Une selle par exemple ? « Je te porte ? Je me dis que… si tu sais monter à cheval, tu sais monter à dos d’humain non ? Bon ok… je suis pas champion de saut d’obstacle, mais d’après ma nièce, je fais un très bon dada. T’as juste besoin de me diriger. »
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Sujet: Re: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva Mar 20 Déc - 23:32
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Elle a bien vu son regard désolé, ses yeux qui disaient, merde, les pieds dans le plat, mais c'est pas grave, elle lui sourit. Elle lui fait un clin d’œil, l'air de dire C'est rien. Puis, après qu'elle l'ait invité à se présenter à Alicante, elle le regarde faire. Elle le regarde hésiter, mignon, maladroit, adorable, timide. « Voilà. » Elle rit. « Tu as le droit, hein ! Il aime les grattouilles et les bisous. C'est un gros nounours. » Puis, elle devient la voix d'Alicante, elle s'amuse, l'imite, lui prête des mots pour que Mihail se détende un peu. Mais, visiblement, ça ne marche pas énormément, elle comprend pas trop, Yeva. Elle comprend pas qu'il se soit fermé d'un coup, comme ça, qu'il flippe un peu ou qu'il soit juste super nerveux. Elle comprend pas. Pour elle, être en présence d'un équidé, c'est apaisant, ça calme et … tout simplement, elle se sent beaucoup mieux. Pas jugée, rien. Juste. Bien. Alors, elle comprend pas pourquoi Mihail est si peu à l'aise. Timidité ? Sans doute. Mais ça le rend terriblement mignon. Elle se le répète depuis qu'elle l'a rencontré, mais ce garçon est vraiment, vraiment attachant, aucun doute, elle n'a rencontré personne comme lui jusque là. Même Simon n'est pas aussi cute et ne donne pas autant envie de le prendre dans ses bras pour le serrer fort. Mais Mihail, comme Simon, c'est quelqu'un chez qui on a envie de voir le sourire poindre au coin des lèvres. « Voilà ! » Il est adorable. A-do-ra-ble. On dirait un enfant fier d'avoir réussi un exploit, comme si passer cette barrière pour rentrer dans le champ avec Alicante était une épreuve dingue. Comme si Alicante lui-même était un monstre insurmontable. Son sourire gigantesque qui s'étire sur ses lèvres. Elle fond, Yeva. Il n'est pas que mignon, Mihail, il est même carrément beau garçon, il aurait aisément gagné les élections des mecs les plus bg que la russe a pu rencontrer. Elle se mord les lèvres. Elle est chanceuse, la russe. Elle est bien entourée à Savannah. Simon, Samih, Pénélope… Solveig… et Mihail. Elle est contente. Il y a des choses biens qui lui arrivent ici, dans cette ville. Bon… Il y a la drogue, ce boulet qu'elle traîne derrière elle et qui la plombe. Elle a cet handicap, qui la bloque aussi et qui ronge ses nerfs, qui la font souffrir. Mais Yeva, elle sourit de plus belle, même quand elle se tortille comme un ver qui fait du moonwalk sous les fils du champ. Elle attend Mihail le mimi qui a vraiment pas l'air à son aise. Elle le regarde tout en harnachant son Alicante. Il l'a pas aidée et elle l'en remercie, il s'imagine pas ce que c'est de ne pas avoir fait ce geste, de ne pas l'avoir fait se sentir comme une handicapée, encore là, près de son cheval, le seul être qui ne la jugeait pas. Y a rien qui change, y a juste un paramètre agréable en plus. Un beau jeune homme pas à l'aise, comme les premières fois où une Yeva blessée a remis les pieds dans un champ. Alicante, c'est un peu sa marraine la bonne fée. Plus que les médecins, les kinés ou les ostéopathes, c'est lui qui l'a plus aidée à avancer, à grandir, à changer. A guérir. Elle marchait, beaucoup, accrochée à son encolure, les mains glissées dans sa crinière. Alicante, patient, l'aidait à se maintenir droite ou à ne pas glisser et s'il advenait qu'elle chute, il l'attendait, il la poussait avec sa tête pour l'aider à se relever. Encore maintenant, eux deux, ont un manège millimétré, elle se tient à lui, le harnache, lui passe son licol et ne se sert que de la longe comme rêne. Elle repose sur le milieu de l'encolure, la demoiselle à côté.
Puis, elle demande de l'aide à Mihail. « Je te porte ? Je me dis que… si tu sais monter à cheval, tu sais monter à dos d’humain non ? Bon ok… je suis pas champion de saut d’obstacle, mais d’après ma nièce, je fais un très bon dada. T’as juste besoin de me diriger. » Elle rigole et secoue la tête. « Non non, pas tant ! T'inquiètes pas ! Faut juste que tu m'aides à passer ma jambe par-dessus et à me hisser sur lui. » Elle lui fait un clin d’œil, puis, elle s'approche de son hongre et le pince derrière l'articulation de la jambe avant. La langue qui claque et le cheval pose un genou au sol, pour rapprocher son dos le plus possible du sol. Elle lui flatte l'encolure et se tourne vers Mihail. « Ça risque d'être un peu corsé, haha. » Elle commence à lever sa jambe, aidée par son nouvel ami et finit assise sur le dos du cheval gris, un coup de talon léger et il se relève d'un grand coup. Elle par habitude, elle tient, elle n'a pas peur, même, elle a une bouffée d'adrénaline, un souffle de bien-être qui l'emplit. Elle rigole, elle se sent légère. Elle préférerait largement passer sa vie sur le dos de son ami de toujours, plutôt que sur son fauteuil qui lui n'a ni émotion, ni personnalité.
« Tu viens ? Ça va être encore plus génial par là ! »
Rapidement le duo équin-humain suivi de leur nouvel ami arrive à la hauteur de l'abri et sans même prévenir, Yeva parvient à passer sa jambe par-dessus la croupe de son destrier et descend sans bruit de son dos. Elle jette un regard à Mihail et lui sourit. « Désolée, je sais que ça surprend, mais on a l'habitude, haha ! »
Elle tend la main vers Mihail et attrape la sienne pour l'emmener, claudicante, vers l'intérieur de l'abri. « Bienvenue dans notre antre ! » C'est poussiéreux, mais c'est rangé. Sur les murs sont accrochés plusieurs selles de formes différentes, des filets aux cuirs dans des teintes toutes assorties, mais jamais les mêmes, des boîtes qui débordent de brosses ou d'accessoires en tous genres. Puis, sur des étagères, plusieurs tapis bariolés entassés et des pièces toutes de moumoutes qu'un non-initié ne pourrait pas vraiment identifier. Elle se tient au mur et s'arrête d'un coup avant d'éternuer. « Aatchoum ! » Elle secoue la tête. « Ouah, pardon. J'suis désolée. Y a un tapis rembourré avec des plumes d'oies, je crois que je suis allergique… Faut que je le jette, olala. » Elle attrape le-dit tapis et elle l'envoie valdinguer dans un coin. « Hop, poubelle. » Puis, elle saisit des brosses dans une boite et un cure-pieds avant de se tourner à nouveau vers son nouvel ami. « T'as bien vu, j'ai pas de carrosse ou même de traîneau, mais je vais quand même te faire te déplacer avec mon cheval. Tu vas monter dessus. Mais d'abord, faut le nettoyer. C'est même plus important que le reste du harnachement. » Elle lui en lance une pour qu'il l'attrape au vol. « Allez, au boulot ! »
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Sujet: Re: Live boldly. Push yourself. Don't settle. ≈ Yeva