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 danger, bran + guests.

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MessageSujet: danger, bran + guests.   danger, bran + guests. EmptyMar 20 Déc - 0:08

L’horripilante soirée te laisse un goût amer sur le palais. Frissons d’une soirée désastreuse que t’aimerais oublier, souvenirs placides placardés contre une mémoire qui se souvient sans doute trop. le seul réconfort, aussi maigre soit-il, que l’on peut t’apporter c’est que t’as au moins pour toi le moment de la journée que tu préfères. Les verres vidés et les sièges désertés. l’heure de la fermeture. tu l’aimes pas vraiment, ce bar, mais t’en viens presque à le trouver un tant soit peu joli quand il est tout vide comme ici. sali. Il a du vécu, ce bar, bien même avant que tu n’y ai posé les pieds. Peut-être même un peu de charme, encore faut-il ne pas trop s’y attarder pour lui trouver une quelconque chaleur. Et pourtant c’est comme ça que tu le préfères, quand t’y es seule, sans personne pour t’emmerder. Sans aucun bruit pour te filer la migraine. T’as presque le cœur de t’y attarder quelques minutes de plus, et tu pourrais t’y laisser tenter oui, te prélasser sur l’une des vieilles chaises de bois le temps de quelques instants éphémères pour ressentir toute l’histoire de cet établissement si tu n’avais pas aussi hâte de rentrer chez toi. Alors Nora, tu fais comme d’habitude, et tu t’actives. Ranges les chaises. Nettoies les tables. Réarranges le bar. T’es habituée à tout ça finalement, ça fait des mois, plusieurs années maintenant que tu t’actives dans le but d’aider ton abruti de frère et de te faire un peu de thunes, juste de quoi pouvoir survivre et te décrocher un peu de son crochet. C’est pas le boulot dont tu rêvais nora, mais c’est tout ce que tu peux te permettre véritablement. Alors tu bronches pas, ou presque pas. Et continues ton boulot en comptant les jours avant de pouvoir tout envoyer valser si l’envie t’en prend. T’en voies presque le bout finalement, il ne te reste qu’à sortir les poubelles, ce que tu fais en ouvrant la porte de derrière pour jeter le gros sac dans la benne. Tu réagis à peine face à ce type que tu vois près de toi, ce faciès vaguement reconnu pour l’avoir croisé à plusieurs reprises à l’intérieur de l’établissement. Et si tu t’en souviens, c’est parce qu’il n’est pas resté bien longtemps à patienter devant son verre, il est rapidement passé de l’autre côté, à l’arrière salle, plus intéressé par la cargaison, l’autre genre de marchandises avec lesquelles vous faites affaire plutôt qu’un simple verre d’alcool. C’est à peine si tu lui adresses un regard, trop occupée à ne pas laisser la porte de derrière se refermer derrière toi. on est fermé. que tu soupires finalement, à bout de ta journée. Il y a les nerfs qui faiblissent, la fatigue qui retombe sagement, mais sûrement. Et l’abruti immobile te fait bien te demander ce qu’il peut bien te vouloir, pour t’empêcher de finir ta soirée tranquille. t’attend quoi pour dégager ? œil affûté, coup de menton lancé dans sa direction. T’es pas d’humeur pour un dernier verre, une énième faveur, mais l’instinct de souffle qu’il n’est sans doute pas là pour ça. Alors y a le regard méfiant du coin de l’œil qui observe, les membres tendus d’une hostilité latente que tu parviens à sentir, sans trop comprendre pourquoi. Mais tu ne recules pas. Tu croises enfin son regard et ce n’est clairement plus de patience dont tu fais preuve. t’es sourd ou bien t’es juste con ? je te dis qu’on est fermé. ça claque, c’est osé, incroyablement dédaigneux. Mais t’es comme ça, nora. A toujours te penser un peu moins conne que les autres. A naïvement penser d’être capable de tout, et n’avoir peur de rien.


Dernière édition par Nora Caldwell le Ven 3 Fév - 5:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: danger, bran + guests.   danger, bran + guests. EmptyJeu 5 Jan - 21:46

Fais flipper la gamine, qu'on lui a dit. Paraît qu'ça suffira à effrayer les deux gus qui veulent jouer dans la cour des grands mais qui sont pas foutus de le faire correctement. Vouloir vendre des armes, c'est bien. Mais le faire en bonne et due forme, c'est mieux. Sûrement qu'ils auraient pas dû se mettre à fricoter avec le gang si tôt, alors que leur trafic est tout jeune et pas encore bien rôdé. Sûrement qu'ils auraient pas dû se frotter à plus fort qu'eux, à si dangereux. Mais ils l'ont fait et après faut assumer, sauf qu'ils en ont pas été capables. À peine trois petites commandes d'effectuées, et la quatrième qui foire. Ça commence mal. Très mal. Les serbes, ça leur plaît pas. Lazar, il aime vraiment pas ça. Alors faut leur faire comprendre aux p'tits joueurs, faut qu'ils sachent à qui ils ont affaire et qu'ils soient plus soigneux la prochaine fois. Pas de bol, ça tombe sur la fille. Nora. Ça fait presque une heure que Bran patiente dans le froid, à observer les allées et venues pour s'assurer que Tic et Tac ne seront pas d'la partie. Les derniers clients s'éclipsent enfin et la donzelle semble s'activer à l'intérieur. Bran en profite pour se faufiler dans la ruelle adjacente, histoire de se camper à l'arrière du bar. Ça fera une entrée moins remarquée, plus de suspens, plus de surprise. Il adore les surprises. Mais il veut d'abord terminer sa clope, histoire d'être paré, une bonne dose de crasse dans les poumons et l'excitation au bout des doigts. Sauf que la porte s'ouvre sur la silhouette toute menue, leurs regards se croisent, et il sent ses traits s'affaisser alors qu'une vague de déception s'empare de lui. Elle vient de gâcher tout l'enthousiasme qu'il se faisait, en apparaissant plus tôt que prévu. Elle le regarde à peine, les traits durs, l'allure béton. Il peut pas s'empêcher de se dire qu'elle serait quand même plus jolie avec un sourire. « On est fermé. » Il sait. Il s'en fout, il est pas venu là pour boire un coup. Il répond pas, préférant étirer les lèvres en s'disant qu'elle va peut-être y répondre, mais même pas. Elle a vraiment pas l'air drôle. « T’attends quoi pour dégager ? » Il continue de sourire quand même, haussant les épaules pour toute réponse. Il préfère gaspiller sa salive sur son bâton de nicotine plutôt qu'à lui répondre, vu la politesse dont elle fait preuve. C'est pas comme s'il était franchement aimable lui-même – il a même pas les bases des bonnes manières, trop occupé à se comporter comme un sauvage. Mais si elle fait pas d'effort, il n'en fera pas non plus. C'est donnant-donnant dans la vie. Faut croire qu'elle, personne lui a jamais appris. « T’es sourd ou bien t’es juste con ? Je te dis qu’on est fermé. » Cette fois, elle a le mérite de lui arracher un petit rire et il vole une dernière taffe à sa cigarette, avant de l'écraser sous sa godasse. Il dit toujours rien alors qu'il s'approche enfin d'elle, à pas mesurés, l'allure tranquille mais prédatrice. Il s'arrête à quelques centimètres d'elle seulement, approchant dangereusement son visage du sien – toute notion d'espace personnel passée aux oubliettes. « T'apprendras bien vite que pour moi, tout est toujours ouvert. » Et sans prévenir, il la bouscule brutalement vers l'arrière, la faisant tomber à l'intérieur avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir. Il la regarde s'écraser au sol en ricanant, entrant à sa suite alors que la porte se ferme derrière lui. Mais il ne lui prête pas plus d'attention, s'engouffrant dans la salle sans lui demander son avis. Il cherche même pas à voir si elle se relève, si elle compte le suivre. Il fait sa vie, passant derrière le bar pour avoir accès aux bouteilles, en attrapant une de vodka. Il chope le premier verre qu'il aperçoit et le remplit, avant de se mettre à le boire tranquillement, en commençant à fouiller dans les placards. « Dis, j'sais pas trop quel taf tu fais à part être aigrie, mais tu devrais faire un peu d'ménage. » Il se redresse, avale les dernières gorgées de sa vodka en plantant son regard sur elle. « C'est un peu crade, et ça tu sais, c'est pas bon pour vous. » Il s'met à jouer avec son verre, le faisant passer d'une main à l'autre, affichant une telle nonchalance que ça en deviendrait presque horripilant. « Après, les clients sont pas contents. Et personne n'aime les clients pas contents. » Il penche un peu la tête sur le côté, esquisse un sourire, puis balance négligemment le verre derrière lui. Il se fracasse contre le mur avec fracas, alors que le sourire de Bran s'élargit visiblement. « T'es pas d'accord avec moi ? » Il reprend la bouteille pour boire au goulot cette fois-ci. Et au final, il n'attend pas vraiment de réponse. Il se fout bien de ce qu'elle pense, parce que lui, il sait que les clients mécontents c'est jamais bon. Surtout quand c'est le gang, le client en question.
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MessageSujet: Re: danger, bran + guests.   danger, bran + guests. EmptyDim 8 Jan - 15:31

il bouge pas, le con. il bouge pas. il est planté là, immobile, adossé contre le mur de ton bar. et t’as beau lui parler, lui dire de dégager, c’est à peine s’il t’écoute. à peine s’il te répond, préférant cracher la fumée de sa clope au vent nocturne, sourire satisfait comme l’enfoiré qu’il doit être, qu’il est probablement. t’as les sourcils froncés dans sa direction, et toi non plus, tu ne bouges pas. tu pourrais rentrer. fermer la porte derrière toi et c’est sans doute ce que tu aurais dû faire. parce qu’à peine est-il en train de s’avancer vers toi que tu regrettes déjà de ne pas l’avoir fait. y a quelque chose de désagréable qui émane de ce type. son sourire abruti ou bien son regard psychopathe. un truc qui te met mal-à-l’aise. pas très sûre de toi. mais plutôt mourir que de lui montrer qu’il te déstabilise. t’as le regard qui s’affole, qui étudie le moindre de ses mouvements. il a l’air calme, le petit con. pas pressé. et tu sais pas ce qu’il te veut mais t’es bien certaine que c’est pas ici, et c’est encore moins avec toi qu’il va le trouver. t’as l’habitude de ces mecs, nora. c’est pas non plus le premier gars du genre auquel t’as à faire. t’en vois passer souvent, des types louches, devant le comptoir, ou posés à l’extérieur. y en a qui reviennent pas du fait de voir une petite gamine derrière le comptoir. c’est peut-être ce qu’il veut lui aussi. profiter de l’innocence d’une enfant. il se trompe. lourdement. t’as déjà le regard noir braqué sur lui, qui crie devine quoi, mon mignon. la gamine, elle a certainement plus de couilles que toi. oh, je vois, t’es un de ces petits enfoirés qui pensent que le monde tourne autour d’eux, pas vrai ? sourcil relevé, sans jamais perdre de ta répartie. tu sais que tu devrais pas attiser le chien méchant, mais tu peux pas t’en empêcher. tu perds jamais une occasion d’ouvrir ta gueule nora, et t’es déjà pratiquement certaine que le boomerang ne tardera pas à revenir. depuis le temps, on penserait que t’aurais appris de tes leçons. mon oeil. il s’approche encore, l’intrus, te fixe avec un certains mépris, un amusement non dissimulé. toi, ça t’amuse pas du tout. toi, t’es prête à montrer les crocs, et tu le fais déjà, avant qu’il ne te pousses brutalement à l’intérieur, si bien que t’en tombes le cul à la renverse. tu te relèves aussi vite, le coeur battant d’une inquiétude qui t’es rare, et tu pars à sa poursuite dans la pièce. pour qui tu me prends ? je suis pas la bonne, et encore moins la tienne, connard. c’est qui, ce mec, pour te dire de nettoyer ? y a personne qui te donne des ordres, pas nash, pas jack, encore moins l’abruti de première. t’en as croisé souvent, des types trop morts pour faire la différence entre le bien et le mal. mais là, c’est pas pareil. tu crois que c’est ça, le pire : il a pas l’air bourré du tout. y a le verre qui claque et s’écrase contre le mur et le tressaillement qui se fait plus violent. mais t’es cinglé ou quoi ? t’as du mal à comprendre ses intentions. et tu cherches, tu cherches, mais tu te souviens pas l’avoir connu. peut-être que tu l’as déjà croisé ici, t’en sais rien, et t’as d’autant plus de mal à réfléchir maintenant que t’as l’impression d’être en danger. y a l’esprit qui file à toutes allures, qui passe en revue les solutions. aucune que t’arrives à mettre en place, réellement, pour te débarrasser de lui. je sais pas ce que tu cherches mais c’est pas ici que tu vas le trouver. alors tu ferais mieux de te casser avant que mon frère ne rapplique. oui. ton frère. nash. nash est parti y a longtemps mais il le sait peut-être pas. nash reviendra sûrement pas, a sûrement déjà le cul bien blotti dans les couvertures de son foutu lit à la con et toi, t’es là, toute seule, face à cet homme dont t’arrives même pas à te débarrasser. t’as connu des temps meilleurs, nora, faut le dire. mais t’as pas encore dit ton dernier mot. quelques pas furtifs et minuscules et t’attrapes la batte de baseball planquée derrière le bar. parce que dans un endroit comme ça, tu sais jamais de quoi t’as besoin. t’as déjà vu jack et nash s’en servir à plusieurs reprises, et t’as toi même déjà défoncé quelques côtes sur des clients que tu ne reverras pas de si tôt. c’est comme ça, dans ton monde : ça marche à la loi du plus fort. dégage, j’t’ai dit. ou je te jure que je m’en sers. t’es droite, fière. invincible. tu reculeras pas. même que tu commenceras par sa gueule cassée d’enfoiré.
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MessageSujet: Re: danger, bran + guests.   danger, bran + guests. EmptyLun 16 Jan - 13:03

« Oh, je vois, t’es un de ces petits enfoirés qui pensent que le monde tourne autour d’eux, pas vrai ? » Elle a d'la répartie la gamine, et Bran ça le fait rire. C'est même pas du mépris, y a pas une once d'arrogance. C'est sincère, parce qu'il trouve sa réponse réellement drôle. Et c'est sûrement ça le plus déstabilisant – cet éclat aussi franc qu'innocent, qui contraste avec sa dégaine, son attitude, la lueur qui crame au fond d'ses yeux. « On peut dire ça ouais. » Elle y est presque. Le monde, c'est pas autour de lui tout seul, qu'il tourne. C'est autour du gang. Mais il prend pas la peine de lui expliquer et déjà il la pousse brutalement, l'enjambant pour s'enfoncer dans le bar. Il entend vaguement qu'elle le suit mais il n'y prête pas attention, trop occupé à aller piocher une bouteille et se lancer dans un discours un peu décousu. « Pour qui tu me prends ? Je suis pas la bonne, et encore moins la tienne, connard. » Susceptible, apparemment. Il trouve ça toujours aussi drôle, un large sourire venant fendre son visage en deux alors qu'il hausse les épaules d'un air désinvolte. « Désolé, avec ta gueule de harpie, j'ai cru. »  Au final, il s'en contrefout. Ça peut être aussi crade qu'ils le veulent, ça changera rien à sa vie, de toute façon quand il met les pieds ici c'est pas vraiment pour consommer. C'est pour passer à l'arrière-boutique, qui n'a malheureusement pas su tenir ses promesses la dernière fois. C'est ce qu'il tente de lui faire comprendre avec un sous-entendu, balançant son verre contre le mur. Technique d'intimidation à deux balles, classique. Ça fait toujours un peu d'effet pour les novices, et même si elle montre rien, il est prêt à parier que ça marche quand même. « Mais t’es cinglé ou quoi ? » Il lève les yeux au ciel sans prendre la peine de répondre, parce qu'elle a pas l'air de comprendre, alors qu'il se donne du mal pour ne pas lui rentrer dedans directement. Paraît que ça fait toujours sensation, la subtilité. Visiblement, ça marche pas à tous les coups. « Je sais pas ce que tu cherches mais c’est pas ici que tu vas le trouver. Alors tu ferais mieux de te casser avant que mon frère ne rapplique. » Cette fois, son rire est moqueur. Il la fixe une seconde, presque incrédule, avant de secouer la tête de gauche à droite dans un soupir. « Ton frère, tu veux dire celui qui s'est barré y a une heure déjà ? Ton frère, ce p'tit con qui fait pas son taf correctement ? » Il est pas là, l'garçon. Bran le sait. Nora le sait. Ça sert à rien de faire comme s'il allait rappliquer. Et puis Bran préfère pas, il serait obligé de sévir avec lui aussi, et sa soirée serait franchement moins tranquille que prévu. Il compte pas couper de doigts ce soir, alors il aimerait mieux qu'on ne s'éloigne pas trop du programme. Sauf que quand il porte son attention sur la donzelle à nouveau, il découvre que son bras s'est considérablement allongé. Y a une batte qui est venue le compléter. Il arque un sourcil en la fixant, comme pour lui demander silencieusement si elle est sérieuse. « Dégage, j’t’ai dit. Ou je te jure que je m’en sers. » Ah – faut croire que oui. Il a presque envie de rire, mais finalement, ça l'énerve. Elle coopère pas le moins du monde, et ça commence à lui taper sur les nerfs. Il la regarde. Elle le regarde. Y a une seconde où le monde s'arrête de tourner, où la tension est si palpable que ça frôle l'intolérable. Puis il s'met en mouvement d'un coup, aussi rapide qu'agile. La bouteille vole et atterrit dans le ventre de Nora pour détourner son attention – quel gâchis putain, y a d'la vodka partout et elle finit sa course sur le sol, en mille morceaux. Bran en profite pour se ruer sur elle et attraper son bras armé, passant dans son dos en embarquant le membre avec lui, le pliant dans un angle douloureux. Il la force à lâcher la batte, la balançant à quelques mètres d'eux en continuant de tenir Nora. Il remonte son bras un peu plus haut, à la limite de lui disloquer l'épaule, avant de la faire pivoter et la pencher en avant. Il écrase son visage contre le comptoir, utilisant sa main libre pour tenir sa tête en place – il appuie tellement fort qu'elle aura sûrement la trace du bois incrustée dans la joue. Et il se colle tout contre elle, penchant sa carcasse contre son dos, la dominant sans lui laisser la moindre échappatoire. « Tu sais pas à qui t'as affaire, hein ? » Probablement pas, sinon elle se serait pas risquée à le provoquer comme ça. « J't'ai dit qu'les clients pas contents, c'pas cool. C'est quoi qu'tu piges pas ? Tu veux que j'te l'dise en serbe ? » Et sans attendre de réponse, il s'exécute. Il répète la même chose dans sa langue natale, même si elle en comprendra certainement pas un mot. Il exerce encore un peu plus de pression sur son crâne, tordant légèrement son bras en plus de le tenir en place. Il veut qu'elle ait mal, jusqu'à en chialer, jusqu'à avoir tellement peur qu'elle ait l'impression qu'elle va en crever. « Putain c'que vous êtes cons, les 'ricains. » Cons d'être trop fiers, cons de se risquer à lui taper sur les nerfs. Il est censé y aller avec calme et subtilité, mais ça a pas l'air de fonctionner sur elle. Tant pis pour les ordres et les bonnes manières, si elle veut jouer la sauvage, il se mettra à sa hauteur. Le problème c'est qu'si personne vient l'arrêter quand il est comme ça, des limites, il en a pas.
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MessageSujet: Re: danger, bran + guests.   danger, bran + guests. EmptyMar 24 Jan - 20:05

Soir, nuit, Jedediah met le nez dehors alors qu’il n’a rien demandé à personne. Ou presque. Il y a des périodes de la vie où on ne fait pas ce qu’on veut, où on doit accepter l’inéluctable, où ce n’est plus l’heure de nier le rôle qu’on joue sur terre. Jedediah met le net dehors, avec au coin du crâne les instructions de Lazar, transmises dignement autours d’un verre de whisky pur malt, et au creux du poing la violence à peine oubliée. Jedediah sait ce qu’il a à faire. Il espère que cela sera bref, et sans dommage.

Il marche d’un pas vif. Son attention est concentrée sur sa mission. Fracasser des gamines n’a jamais fait parti de ses plaisirs. Père, diplomate, membre de Cosa Nostra et de ses systèmes patriarcaux, il a toujours su laisser à la gente féminine de moins de dix huit ans le bénéfice du doute. Mais il les connaît aussi, les gamines de la rue. De véritables tigresses. Ressources de machiavélisme inépuisables. Problèmes ambulants prêts à saisir une arme et à vous la glisser sous la jugulaire pour le besoin de leurs désirs. Jedediah admire les femmes autant qu’il les aime, et père, fils, tout en lui se hérisse à l’idée d’en punir une qui n’a rien fait.

Il marche et voit à peine les voitures qui défilent autours de lui. Il sait qu’il n’a pas le choix et qu’il est taillé pour le rôle : il a besoin de protection, et personne n’est plus diplomate dans ce milieu que lui. L’élégance, la politesse, le calme. Le strict opposé de ce qu’il a pu lire sur les traits de Bran Kovac lors de leurs premières rencontres. Le gosse lui a fait l’effet d’un tourbillon de comédie naïve. Un chien fidèle, comme ils le sont tous, aveuglé par les caresses de son maître habile. Le sang qui coule dans ses veines est plus chaud que le sien, plus apte à la brutalité et réceptif à l’insulte. Bran est le stade ultime de la colère que peut rencontrer Jedediah, mais à chaque instant de sa vie. Pour le psychiatre, ça en fait un gamin dangereux, pour lui et pour les autres. Il en a connu beaucoup, des garçons impulsifs. Des muscles avec une paire de jambes dont la bestialité et le manque de réflexion pouvaient plonger dans les tréfonds de l’enfer quiconque aurait le malheur de faire équipe avec lui. Parce qu’il ne s’agit pas de frapper fort, dans ce milieu, il faut aussi savoir être malin. Et surtout, savoir s'arrêter à temps. Jedediah n'est pas certain que Bran maîtrise totalement ces deux notions.

Le premier indice qui vient appuyer ce sentiment prend forme dans son absence. Jedediah est certain d’être strictement ponctuel: il a apprit pour des raisons de survie à ne jamais rater le bon moment d’être à l’heure. Il regarde autours de lui la chaussée vide. L’attente dure quinze minutes. Quinze minutes d’un doute désagréable qui se confirme brutalement alors qu’il doute que la garçon puisse manquer à une directive de Lazar : Bran ne l’a pas attendu. Pris d’une profonde irritation puisée dans de mauvais souvenirs de binômes forcés avec des types assez peu qualifié pour la tâche, Jedediah jette la cigarette qu’il consommait dans une tentative de relaxation vaine, et prends la direction du bar avec la certitude d’y trouver son comparse. Il espère simplement qu’il n’a pas déjà mis en marche sa petite danse macabre.

Jedediah connaît mal Bran. Il n’en a que les renseignements qu’il a pu extirper avec subtilité, car le gang est solidaire et respecte la règle : personne ne parle, ou seulement pour l’essentiel. Actuellement, Jedediah est un outcast. Il parle Italien, pense Cosa Nostra, et ça se sent. Il n’a pas trop forcé la discussion : remettre en cause les capacités du favoris du patron aurait pu être très mal considéré. Jedediah en a retiré la certitude que Bran est un pro, élevé dans le milieu, doté d’une certaine retenue mais aussi d’un instinct incisif et sanglant capable de le pousser aux pires excès. Difficile de savoir à quoi s’en tenir. Lorsqu’il arrive devant le Smoking Dog, après avoir jeté un coup d’œil dans la rue, Jedediah comprend que la patience n’est certainement pas non plus l’une des grandes vertus du garçon. « Tu sais pas à qui t'as affaire, hein ? » Il pousse la porte. Une bouteille git sur le sol où elle y éparpille ses morceaux. Contre le bar, il y a la gamine, fermement maintenu par le serbe qui lui prend une batte des mains pour la jeter plus loin. Bon, se dit Jedediah. Elle ne facilite la tâche de personne. « J't'ai dit qu'les clients pas contents, c'pas cool. C'est quoi qu'tu piges pas ? Tu veux que j'te l'dise en serbe ? » Lentement, Jedediah referme la porte. Les sonorités de la langue le heurtent. Il souffle, marmonne une réponse en italien, pour purger l’irritation qui la étreint en comprenant que le petit bâtard s’est senti le droit de se passer de ses services. Bran fait trop le malin à son goût, il pourrait se contenter de rendre la punition expéditive. Ensuite ils iraient boires une bière, perspective nettement plus agréable. « Putain c'que vous êtes cons, les 'ricains. » Il redresse la tête et siffle légèrement entre ses dents. « Bran. » D’un geste, il éteint la lumière de la salle. De la rue ne sont plus visibles que des ombres, et les quelques néons qui se réverbèrent au travers de la vitre et leur donne l’apparence d’un balai de fantômes. Avec un calme exemplaire, il ramasse la batte sur le sol et y passe sa main. « Bonsoir, signorina. Excusez la brutalité de mon ami, il a le sang chaud.» Il s’accoude au bar, près du visage de Nora. C’est une petite souris nerveuse enferrée dans une cage d'acier. Jedediah fait négligemment rebondir le bout de la batte dans sa main pour en tester le poids. « Désolé pour le retard, j’ai eu un léger contretemps. » Il jette un regard à Bran, qui sous entend qu’ils régleront ça plus tard. « Je suppose que Bran était en train de t’expliquer ce que génère une mauvaise attitude. Je ne voulais pas vous interrompre. » Il jette un nouveau regard à Bran. Il capte la rage dans ses yeux et pince légèrement les lèvres. Il ne connaît pas les méthodes de pression exactes des serbes. Il sait seulement que Lazar lui a dit de faire comme d’habitude, et de ne pas laisser Bran encastrer Nora dans le bar à tout jamais. C'est ce que traduisent ses yeux, plantés dans ceux de Bran.
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MessageSujet: Re: danger, bran + guests.   danger, bran + guests. EmptyVen 3 Fév - 5:58

la batte dans la main, t’es prête à taper dans le tas. ce serait pas la première fois. tu t’en sers comme menace, la plupart du temps, mais t’es prête à taper s’il le faut. à réduire ce sale petit connard en cendres s’il le faut, parce que sinon, c’est qui va y passer. tu le vois, à ses yeux fous, qu’il est pas là pour taper la discute. tu le vois, qu’il sera pas clément avec toi, même si tu sais pas pourquoi c’est toi, justement, à qui il s’en prend. t’as jamais vu ce mec de ta vie. autrement t’aurais pas tenté l’expérience une seconde fois - parce que tu t’approches pas des mecs pullulants, c’est comme ça. c’est quoi ton putain de problème à part celui d’être un putain de détraqué mental ? et toi non plus nora, t’es certainement pas la plus intelligente du lot. tu forces. tu provoques même si tu sais que ça ne va te causer que plus de soucis, mais t’es comme ça, tu sais pas fermer ta gueule, surtout pas quand il le faudrait. tu sais que pousser à bout, même si ça va mener à ta fin. l’espace d’un instant t’as l’estomac qui se serre, et tu sentirais presque la lueur de regret traverser ton visage. mais non, tu bouges pas. et très vite, la bouteille pleine s’abat en plein dans ton estomac, cognant violemment contre tes côtes avant de s’effondrer au sol en milles morceaux. une excuse de plus pour faire gueuler le rapiat qu’est jack, à coups sûr. tu perds l’équilibre, te pliant soudainement sous l’effet du choc, le souffle coupé, assez pour qu’il te retire la batte des mains, pour qu’il se force à toi. t’as pas le temps d’y comprendre quoi que ce soit que t’as la gueule écrasée dans le bar, l’épaule à la limite d’être disloquée. et tu l’entends murmurer ces trucs au-dessus de ton oreille. un coup dans une langue que tu comprends. un coup en charabia qui t’es inconnu. ça suffit pour provoquer les frissons d’effroi le long de l’échine, et ça devrait peut-être suffire à faire taire n’importe laquelle des filles. mais pas toi. parce que tu te laisseras pas faire, jamais. lâche-moi connard, lâche-moi j’te dis ! et tu hurles, tu te débats de toutes tes forces, te secouant comme une épileptique, balançant des coups de pieds vers l’arrière. il suffirait que t’atteigne sa minuscule paire de couilles - parce qu’elle est forcément ridicule, pour avoir un complexe de supériorité aussi développé - pour reprendre du terrain. pour trouver une issue. mais t’es coincée, là. la gueule enfoncée dans le bois de ce bar. et t’es presque certaine que ça laissera des cicatrices. au moins de jolies ecchymoses sur les pommettes, sans compter celles sur le ventre qui te coupent encore le souffle. il a probablement touché la côte, le connard, et t’en sers les dents d’avance, de rage, de douleur. tu lui feras payer, tu l’jure. tu l’regarderas crever comme un chien s’il le faut, même si c’est la dernière chose que tu fais. parole de nora caldwell. encore faut-il qu’il ne t’achève pas avant. et tu continues de gesticuler dans les sens, même si la douleur tiraille dans ta cage thoracique, même si c’est comme des coups de poignards qu’on t’inflige, là, entre les côtes. lents et méticuleux. c’est saccadé, tu respires mal. en partie parce que t’es essoufflée. en partie parce que t’as mal, l’épaule relevée au plus haut point dans ton dos, le bar appuyant sur les plaies de l’estomac. en partie parce que t’as comme l’impression d’être foutue. là, où y a personne pour te trouver. là, où la porte grince soudainement derrière toi, où les lumières s’éteignent. tu le sais, c’est la fin. mais tu cèdes pas, parce que t’es pas comme ça, parce que t’en es incapable. alors t’essayes deviner ce qu’il se passe, là, derrière toi. et puis la silhouette s’impose à toi, dans ton seul angle de vue. encore un autre ? comme si le p’tit con était pas capable de se débrouiller tout seul. t’es qui toi ? le chien de garde ? que t’aboies, et tu sens la pression de ta tête collée un peu plus contre le bois. tu grognes, ça fait mal. c’est pas confortable. t’as le poids du pestiféré dans ton dos, si bien que t’es à peine capable d’écouter ce que l’inconnu semble avoir à te dire. mais il a l’air différent. un peu plus classe. un peu plus calme, aussi. certainement pas le genre qui passerait les portes de ton bar. ouais, vous avez une belle façon de vous exprimer dans votre pays. pourquoi vous y retournez pas, hein ? tu marmonnes à moitié, plus pour toi que pour lui. rien que pour le plaisir de le contredire, à défaut de pouvoir vraiment te défendre. vous êtes qui, putain ? y a les yeux alertent qui s’activent, les pupilles humides, de rage, d’impuissance. y a la colère contre le monde entier chatouillée, l’envie de tout casser. de les casser eux, surtout, si seulement on t’en laissait l’occasion. y a la voix brisée, la rage emportée. énième tentative de t’en sortir, de desserrer la poigne autour de tes bras. de te laisser un peu respirer. tu sais pas qui ils sont, non. mais t’as une vague idée de pourquoi ils sont là. une autre idée de ce qu’ils viennent chercher, si ce n’est pas toi. vous lui voulez quoi, hein ? il a rien fait. que tu craches, amère. c’est nash qu’ils viennent chercher mais c’est pas nash qu’ils trouveront, tu laisseras pas ça arriver. même si c’est le plus con de la planète, mais si tu le détestes plus que personne d’autre sur cette planète à cet instant. c’est ton frère. et on touche pas à tes frères. jamais.
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MessageSujet: Re: danger, bran + guests.   danger, bran + guests. EmptyJeu 23 Fév - 20:17

« C’est quoi ton putain de problème à part celui d’être un putain de détraqué mental ? » Ah, si elle savait. La liste est longue, suffisamment pour durer toute la nuit ou presque – une chance qu'il n'ait pas l'intention de se lancer là-dedans. La seule chose qu'il lance c'est la bouteille, et il embarque la donzelle dans une valse brutale pour la plaquer contre le comptoir, victime de sa poigne, prisonnière entre ses doigts. Elle l'agace autant qu'elle l'amuse, à ne pas coopérer, à se rebeller. Il a toujours adoré l'insolence, même si ça finit systématiquement par l'mettre en colère. Elle se secoue et il jubile intérieurement, resserrant quand même son étreinte pour l'empêcher de lui échapper, se collant plus fermement contre elle pour éviter qu'elle puisse l'atteindre si facilement. « Lâche-moi connard, lâche-moi j’te dis ! » Il soupire, un rictus venant déformer ses lèvres, son regard se faisant plus dur. « Et en plus d'être débiles, vous êtes vulgaires. Va falloir que j't'éduque, p'tite conne. » C'est l'hôpital qui s'fout de la charité, mais il n'en a clairement rien à faire. Emporté par ses propres travers, il en oublie presque la raison de sa présence ici, et surtout la directive qui a été donnée : la faire flipper, pas la massacrer. « Bran. » La voix fend l'air et le ramène brusquement à la réalité, alors qu'il lève les yeux pour apercevoir la silhouette de Jedediah, juste avant qu'ils ne se retrouvent tous dans la pénombre. « T’es qui toi ? Le chien de garde ? » Et à nouveau son attention se porte sur sa proie, qui ne perd rien de sa répartie malgré sa position délicate. Il sait plus s'il doit se marrer, ou juste la cogner. À défaut, il grogne en guise de désapprobation, la gardant toujours prisonnière. « Bonsoir, signorina. Excusez la brutalité de mon ami, il a le sang chaud. » Et v'là l'autre qui se la ramène, avec sa politesse et sa voix posée. Bran peut pas s'empêcher de lever les yeux au ciel – cette amabilité le dépasse, à quoi bon jouer le bien élevé quand il est juste censé la malmener ? Il comprend pas. P't'être qu'il veut tout simplement pas comprendre, finalement. Jed s'amuse avec la batte, la gosse baragouine encore, et Bran tente de partager son attention entre les deux, faisant des allers-retours qu'il trouve déjà fatigants. « Désolé pour le retard, j’ai eu un léger contretemps. » Il comprend bien que Jed n'a pas apprécié le fait de n'pas être attendu, mais c'est tant pis. Il devrait certainement présenter ses excuses, mais il est tout sauf désolé, alors il préfère hausser les épaules avec une désinvolture qui mériterait des claques. « Je suppose que Bran était en train de t’expliquer ce que génère une mauvaise attitude. Je ne voulais pas vous interrompre. » Le regard de Jedediah prend un air dur, qui semble soudain trop sévère, comme des remontrances silencieuses. En réponse, celui de Bran déborde d'une arrogance couplée à la frustration. « Ouais bah c'est raté alors. » Dans l'fond il saisit pas vraiment pourquoi Jed est là – il a la désagréable impression que c'est un peu pour le surveiller, et ça lui plaît pas. C'est bien pour ça qu'il a pas daigné l'attendre. « Vous êtes qui, putain ? » Nora met fin à leur échange, et Bran soupire d'un air dramatique, se penchant à nouveau sur elle. « Faut que j'te l'répète combien d'fois, putain ? P't'être que si j'te pète le bras, ça rentrera mieux ? » Comme pour imager ses mots, il tire un peu plus sur son bras, frôlant l'insupportable. Mais elle le stoppe dans son élan quand elle reprend la parole. « Vous lui voulez quoi, hein ? Il a rien fait. » Il lui en fallait pas plus pour retrouver le sourire – il revient même sur son geste, pour n'pas risquer de lui disloquer l'épaule pour de bon. « Ah bah tu vois, quand tu veux. » C'est tout ce qu'il demande, un peu de coopération. Maintenant qu'ils en arrivent à quelque chose, il est même prêt à faire des concessions. Il sort son couteau à cran d'arrêt et relâche peu à peu Nora, l'invitant à se redresser tout en apposant la lame contre sa gorge, histoire de la dissuader de tenter quoi qu'ce soit. Il reste plaqué contre son dos, toujours autoritaire mais moins brutal, même si la menace sur la jugulaire de la gamine est ferme. « Le problème c'est un peu ça ouais, il a rien fait. Même pas son taf. » Il approche son visage de l'oreille de Nora, tout en gardant le regard planté sur Jedediah. « Mais j'suis d'humeur généreuse aujourd'hui, du coup j'te laisse choisir. Tu préfères que j'lui envoie lequel de tes doigts ? » C'est balancé sur un ton presque léger, comme si toute cette situation était parfaitement normale – pour lui, elle l'est. Il s'met à sourire, son souffle continuant de courir vers l'oreille de sa victime, la maintenant en place contre lui. « Quoi que, la langue ça peut être cool aussi. Ça t'apprendra à fermer ta grande gueule. » En vérité c'est pas dans les plans, c'est pas l'ordre donné. Il est pas censé l'amocher physiquement, ou en tous cas, pas à ce point-là. Il cherche surtout à l'effrayer, à la tester. Mais le doute plane, dans l'angle de son sourire tordu, dans la lueur sombre qui tangue dans ses prunelles. Et s'il continue de fixer Jedediah, p't'être bien que c'est pour se donner un point d'ancrage. Un truc à quoi s'accrocher, pour pas faire un carnage.
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MessageSujet: Re: danger, bran + guests.   danger, bran + guests. EmptySam 4 Mar - 12:42

Jedediah sent partout cette odeur entêtante qui annonce avec crudité les dérapages de la violence. Dans l’œil de Bran, par dessus l’arrogance contrastée de fidélité aveugle, il y a cette folie à peine contenue qui lui intime de se nourrir du goût du sang. Le sang de Nora, dans la situation présente, Nora qui gesticule avec force entre ses bras, avec un désespoir révolté à la fois pathétique et grandiose. A défaut de toucher au but, elle tente, par la verve, de faire valoir des droits que Bran détruit en lui déboîtant à moitié l’épaule.

Jedediah n’aime pas ça. Bran est trop violent, trop directe. Il agit comme une petite frappe de quartier, sans subtilité ni élégance. Il lui rappelle ces conflits entre les générations de Mafia, l’évolution des états d’esprits, et se surprend toujours à en avoir conservé les crédos anciens, comme un historien dévoué si imprégné par les cultes qu’il inspecte qu’il en épouse malgré lui l’état d’esprit. Il n’aime pas non plus la position de Nora, qui a droit au respect malgré sa faute subalterne – celle d’être la sœur de celui qu’on veut punir-. Bran l’humilie instinctivement, avec un besoin pugnace de lui prouver sa domination. Jedediah est agité d’un doute sur sa propre position : traiter avec des gens comme ça est difficile, et le petit tour que Lazar leur joue lui fait remettre en question la sincérité de ses services. « Ouais, vous avez une belle façon de vous exprimer dans votre pays. pourquoi vous y retournez pas, hein ? » Crache Nora entre deux spasme de fierté bafoué, avec au fond de la gorge un long sanglot réprimé de terreur. Cette répartie lui semble dirigé vers Bran et glisse froidement sur lui, empesé d’indifférence. Il s’assoit avec calme. « Je suppose que Bran était en train de t’expliquer ce que génère une mauvaise attitude. Je ne voulais pas vous interrompre. » Bran lui rend un regard qui le pousse dans une irritation commune, qu’il pourrait partager avec Nora s’il n’était pas ici pour la punir. Intimement, il se sent plus proche d’elle que de lui, et il comprend avec une résignation las qu’il a été dépêché dans le but ultime d’empêcher Bran de commettre l’irréparable. Lazar se joue d’eux trois avec une finesse exécrable.
- Ouais bah c'est raté alors. » Réplique Bran.
- Vous êtes qui, putain ? »
- Faut que j'te l'répète combien d'fois, putain ? P't'être que si j'te pète le bras, ça rentrera mieux ? » L’angle change lorsque Bran se redresse, tire sur l’épaule. Il est aisé de ressentir la douleur qui doit traverser Nora. Jedediah sert les dents mais conserve une façade de calme étudiée. Il s’apprête à faire un geste pour arrêter le garçon lorsque la jeune fille interrompt d’elle même sa torture en crachant une dernière question furieuse. Lentement, Bran se rétracte. Il n’a pas quitté Jedediah des yeux, qui dissimule très bien combien il sent que la bataille, pour lui, ne se fera pas contre la fille mais contre Bran lui même. Pour le courage et la fierté que la demoiselle met à l’œuvre, il se promet de ne pas laisser le Serbe l’amocher sans raisons. Même si à la vérité, il serait bon pour elle d’apprendre à faire profil bas dans certains moments difficiles. « Le problème c'est un peu ça ouais, il a rien fait. Même pas son taf. » Nora tente de protéger son frère, avec la verve de quelqu’un qui n’a aucune idée de la faute qu’il a commise. Ce dévouement le touche, c’est une part de grandeur d’âme qui lui rappelle son autre vie. La fidélité du sang dans la violence et dans la mort ne le laisse pas indifférent.
D’un geste leste, Bran glisse un couteau sous la gorge de Nora, en lui soufflant dans l’oreille. Il l’étreint dans un étau d’animalité dangereuse, sans raisonnement. Seul l’instinct subsiste et Jedediah se demande si le garçon tente encore de le défier, pour lui faire comprendre qu’il n’a pas à être là, qu’il n’est pas de son devoir d’intervenir dans une punition que Bran maîtrise à la perfection, ou si au contraire il cherche au fond de ses yeux un élan de pragmatisme capable de retenir sa main. « Quoi que, la langue ça peut être cool aussi. Ça t'apprendra à fermer ta grande gueule. » Jedediah aimerait beaucoup se servir un verre. Il sait que la partie compliquée de l’affaire débute à présent. « Bran, Bran. » Il retient l’attention du garçon en découpant les syllabes de son nom dans le silence épais du bar. « Notre cliente mérite le respect. Certaines personnes ne souhaitent pas apprendre que des morceaux d’elle se promènent indépendamment de son corps. Donne lui une chaise. » Il en a maté, des impulsifs, des violents, des irraisonnés. Il sait comme un mot, un seul, peut déclencher une pulsion macabre et irrémédiable. Il sait que l’intégrité de Nora ne tient à pas grand chose, et surtout, il sait qu’il doit paraître parfaitement en accord avec Bran tout en lui expliquant tacitement combien son attitude ne lui convient pas. Certaines personnes n’évoque personne d’autre que Lazar lui même, et Jedediah sait de source sure qu’il est le seul argument qui sera peut être capable d’endiguer le sursaut d’imagination soudain du garçon. De là à ce que Bran se plie gentiment à son ordre, qu’il glisse une chaise sous les fesses de Nora, et la regarde dans les yeux pour discuter calmement, il y a un faussé large dont il a conscience. Mais il réalise très bien que son rôle est désormais de protéger la jeune fille, sans faire disparaître cette peur qui court sans doute dans ses tripes. « Elle a compris que nous avions quelques déception vis à vis des services prodigué par sa famille. N’est ce pas ? » Il s’adresse à Nora directement, en espérant qu’elle ne jouera pas l’héroïne humiliée en jetant une insulte où en défiant Bran. Il serait bon pour eux tous qu’elle acquiesce calmement (et dans la mesure du possible étant donné la lame posée sur sa trachée). « Je pense que la demoiselle est prête à coopérer. » Il jette un coup d’œil à Bran, glacé et inquisiteur, invoquant l’image de Lazar à tout prix. Nous devons travailler ensembles. « Elle n’est pas censée servir tout de suite de réparation. » C’est ce que Lazar à dit. Et c’est logique : la réparation, c’est Nash. S’il y avait eu un message direct et une demande de compensation, ils auraient traité avec lui. Où l’auraient refroidis, aussi bien. Nora n’est qu’un catalyseur. Un catalyseur injustement désigné, mais malheureusement pour elle, très efficace.

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MessageSujet: Re: danger, bran + guests.   danger, bran + guests. EmptySam 11 Mar - 5:28

étrangement, t’es pas plus rassurée d’avoir été rejointe par un acolyte. deux contre un, et tu tu te dis que ça y est, t’es foutu. même si l’autre connard dans ton dos a l’air de se raidir autant que toi. il est un peu sur la défensive, c’est ce que tu sembles comprendre. peut-être qu’ils sont pas trop d’accord sur la marche à suivre et ça t’arrangerait vraiment qu’ils se mettent d’accord pour ne pas te découper en petits morceaux. t’es coincée contre le bar, jusqu’à ce qu’il te redresse brusquement, la douleur lancinante dans les côtes reprenant son rôle et te coupant la respiration. et si t’étais pas déjà assez paniquée comme ça, si tu sentais pas déjà tes genoux et tes poings tremblants, y a la lame qui se place juste en dessous de ton menton, la lame qui frôle dangereusement ta peau, la lame qui t’empêche de respirer un peu trop profondément, ou de déglutir une fois de trop. y a la nausée au bord des lèvres, la panique qui te rend incapable de toute pensée intelligible. tu connais pas la marche à suivre. tu t’es jamais retrouvée dans un traquenard aussi dangeureux. jusqu’ici, t’as toujours eu à faire aux voyous bas de gamme, rien qui ne t’empêche de te défendre de tes poings, de tes insultes ou de ta batte de baseball. mais là, c’est pas au même genre de voyous que t’as à faire et tu l’as compris bien vite. cet autre mec, il est pas pareil. un peu plus de classe. des mots un peu trop compliqués que tu comprends pas toujours. tu sens que c’est définitivement pas des gars de ton niveau et ça t’inquiète un peu plus, parce que t’as beau avoir l’habitude de foutre dans les emmerdes, tu t’es jamais retrouvée autant dans les embrouilles. et tu sens que ça devient compliqué pour toi. sans même que tu ne l’aies mérité. tu sens que tu vas prendre pour le reste des cons qui se pensent au-dessus des gens dans ce bar et tu sens que ton heure à toi est peut-être presque arrivée. autant me buter tout de suite, non ? qu’est-ce que t’attends, hein ? j’te dirai rien, connard. que tu finis par dire méticuleusement, très consciencieuse de ne pas sentir ta peau toucher la lame tenue fermement contre ton coup. t’as un regard alerte pour ceux qui t’entourent, sans parvenir à apercevoir ce même con qui laisse son souffle dégueulasse de psychopathe s’écraser dans ton oreille. t’essayes de faire la forte, nora, mais t’es à deux doigts de tout laisser tomber et d’abandonner la partie. mais tu gardes le menton relevé, parce que c’est comme ça chez les caldwell. ils montrent que jamais qu’ils ont peur. si c’est l’argent qui vous inquiète il vous le rendra. dès demain. que t’essayes de convaincre, sans savoir si tu cherches à les persuader eux plus que tu ne cherches à te persuader, toi. tu sais bien que nash a pas cet argent. qu’il l’a plus, du moins. tu sais que vous avez rien pour bouffer, rien pour vivre. vous vivez pas de cet argent, parce que vous l’avez déjà bouffé, parce que vous n’aviez que ça. et t’as aucune idée de la façon dont nash va pouvoir se démerder pour trouver une somme pareille, mais c’est pas ta principale occupation, là. t’en as même rien à foutre de comment nash va trouver ce fric parce que tu vas pas t’en mêler. t’as rien avoir avec tout ça, toi. et t’as passé ton temps à lui répéter encore et encore que ce qu’il faisait était une erreur. pas une erreur comme partir avec la brune déglinguée au lieu de la blonde un peu plus sage. mais une erreur du type monumental, une erreur qu’on peut pas réparer, une erreur qui finira un jour où l’autre par vous tomber dessus. et le voilà, ce jour. et comme par hasard, ça ne tombait pas sur nash, que t’as prévenu encore et encore, mais bien sur toi. sur toi, qui ne veut rien avoir à faire de près ou de loin à ce trafic. toi qui ne souhaite pas y être associée d’une quelconque façon, parce que ça, ce sont ses conneries. pas les tiennes. et il est hors de question que tu prennes pour ton abruti de frère. ni aujourd’hui ni demain. alors tu te raidis un peu plus quand ça parle de coopérer alors que tu sens très bien que tu t’enfonces un peu plus dans la merde. t’as rien à dire toi. encore moins pour balancer. j’suis au courant de rien, j’vous dis. et c’est à demi vrai seulement. parce que tu mets un point d’honneur à ne pas te mêler de ces affaires-là. à rester dans l’ombre pour tout ce qui concerne les commandes, le transport, la logistique de ce petit business dans lequel nash s’est lancé en pensant que ce serait facile, sans problème. non, c’est pas sans problème. et à trop jouer les grands, ça finissait par retomber sur la seule personne qui n’avait rien demandé de tout ça. alors tu lances un regard glacial devant toi, vers l’homme qui vient de vous rejoindre. t’as comme l’impression qu’il a un certain contrôle sur l’autre dégénéré et ça te fait retrouver le maigre espoir de ne pas finir décapitée. alors quoi que vous ayez à faire, faites-le. que tu lances pourtant, le souffle court. c’est peut-être la mauvaise carte à jouer. mais c’est la dernière que t’as, parce que tu vois pas vraiment ce qu’ils viennent chercher. tu sais pas trop ce qu’ils veulent de toi, ni s’ils attendent que tu sortes un lapin rose de ton chapeau magique, parce que c’est pas prêt d’arriver. alors tu joues la carte la plus dangereuse, un peu comme au poker. un bon coup de bluff qui pourrait peut-être bien marcher.
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MessageSujet: Re: danger, bran + guests.   danger, bran + guests. EmptyDim 19 Mar - 19:08

« Autant me buter tout de suite, non ? Qu’est-ce que t’attends, hein ? J’te dirai rien, connard. » Elle a beaucoup trop de répondant, la gamine. Et si en temps normal il adore ça – ça a tendance à l'faire rire, voire à l'attirer comme un aimant – là, c'est l'inverse. Là, il a une lame au bout des doigts et l'goût du sang sur la langue. Ça le tente. Ça le tente beaucoup trop, et il enfonce assez le couteau pour que quelques perles pourpres à peine viennent embrasser le côté tranchant. Juste le temps d'une griffure, puis il se stoppe net. « Bran, Bran. » La voix de Jed le ramène à la réalité et il lève la tête vers lui si brusquement qu'il manque de se dévisser le cou. « Notre cliente mérite le respect. Certaines personnes ne souhaitent pas apprendre que des morceaux d’elle se promènent indépendamment de son corps. Donne lui une chaise. » Tout c'que Bran retient, c'est l'évocation de Lazar. Son nom n'a pas été prononcé mais il se devine aisément dans les sous-entendus, même pour quelqu'un d'aussi peu subtil que lui. L'ordre est de faire flipper, pas de tuer. Malmener un peu si nécessaire, pas mutiler. Alors il se concentre sur ça – sur l'image de Lazar, sur sa voix encore claire dans son esprit, sur la déception qu'il causerait en faisant n'importe quoi. Il fixe Jedediah, y superpose l'autorité de Lazar une seconde, et même si ça l'fait grogner, ça suffit pour l'instant. Il relâche à nouveau la pression, ne risquant plus de couper la chair même si l'arme reste à sa place. « Elle a compris que nous avions quelques déceptions vis à vis des services prodigués par sa famille. N’est ce pas ? » « Si c’est l’argent qui vous inquiète il vous le rendra. Dès demain. » Bran ricane, approchant une nouvelle fois ses lèvres de l'oreille de sa proie, la voix aussi basse que menaçante. « Ah ouais ? Et il va l'sortir d'où c'fric, en même pas vingt-quatre heures ? De ton joli p'tit cul, peut-être ? » Il se plaque un peu plus contre elle, parce qu'il a bien compris que ça n'lui plaisait pas, parce qu'il sent combien elle veut mettre fin à tout contact avec lui. Alors il veut empirer la chose, pour s'assurer que tout soit désagréable pour elle. S'il peut pas céder à l'appel du sang, il s'assurera au moins de ne lui faire aucun cadeau. « Je pense que la demoiselle est prête à coopérer. » Tu parles, elle se raidit encore plus contre lui. C'est pas une fille qu'il a l'impression de tenir, c'est une putain de barre en métal. « Elle n’est pas censée servir tout de suite de réparation. » Pas tout de suite. Peut-être un jour. Peut-être jamais. Dans le fond il s'en fiche, il connaît tout juste son prénom, n'a rien contre elle personnellement. Qu'elle vive ou crève ne lui fait pas de différence, pas plus que de la savoir en bonne santé ou en train d'agoniser. Il n'a pas ou peu de compassion pour les personnes qui lui sont extérieures, alors il se fout du sort de Nora. Il sait juste que là, en cette seconde, il perçoit sa chaleur et la souplesse de sa peau – la facilité qu'il aurait à la trancher. Non. Non, putain, faut pas. Jed. Se concentrer sur Jed. « J’suis au courant de rien, j’vous dis. » Elle aide pas. À chaque mot prononcé, il sent sa gorge vibrer contre la lame, près de ses doigts. « Alors quoi que vous ayez à faire, faites-le. » Il pense à Lazar, ne trouve que Jed à la place, serre les mâchoires, se raidit. Il sent la détermination et la résignation de Nora, devine malgré tout qu'elle n'est pas rassurée, grince des dents, inspire profondément. Soudain il la relâche et la force à faire volte-face pour lui asséner un coup de poing, violent. Ses bagues ripent sur sa peau, lui égratignent la pommette et lui ouvrent la lèvre. Il revient placer le couteau sur son cou, là où la lame a déjà laissé une trace. Et de sa main libre il lui attrape le visage, ses doigts lui comprimant les joues, fort, trop fort – jusqu'à faire mal. À défaut d'utiliser son arme réellement, c'est son regard qu'il plante sur elle. « On vient passer un message. C'est c'que j't'ai dit : mauvais service, clients pas contents. Clients pas contents.. » Il presse un peu la lame contre sa peau pour lui laisser deviner la fin d'sa phrase, ne la quittant toujours pas du regard. « C'est l'premier avertissement, donc j'suis sympa. Au prochain j'le serai moins, alors j'te conseille d'faire en sorte que ça s'reproduise pas. » Il lâche son visage, mais seulement pour le taper doucement avec la paume de sa main. Le geste s'apparente à une série de gifles mais ne claque pas, ne fait pas vraiment mal – c'est plus humiliant qu'autre chose. « Ça m'ferait chier d'venir défigurer une si jolie fille. » Son sourire ressemble à une grimace, et ses yeux se parent d'une lueur trop sombre. Il continue de la tenir en place, levant le regard vers Jedediah. Comme pour lui demander silencieusement s'il est satisfait, s'il a quelque chose à ajouter. Celui qui sait manier les mots c'est lui, pas Bran. La seule chose qu'il gère c'est sa lame.
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