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 shameful revelation - ike

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MessageSujet: shameful revelation - ike   shameful revelation - ike EmptySam 17 Déc - 14:23

Shameful Revelation
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L'aube s'est levée depuis déjà quelques heures sans que tu ne puisses pourtant fermer l'œil de la nuit. Entre ton boulot indécent et celui que tu enchaînes pour que ceux du monde normal puissent lire leur journal au petit dej'. T'es épuisée, un peu trop déprimée. Livreuse de journaux, c'est tout ce que t'as trouvé pour le moment, un job que t'arrives à garder pour l'instant. Après les nuits à flâner avec la luxure, dans les bras d'hommes qui veulent s'échapper de leur quotidien. Après les heures où ton âme s'éteint pour laisser les courbes de ton corps parlait. Il y a le paquet de papier rêche que tu vas devoir t'emmerder à foutre dans les boîtes aux lettres, même journal survolé puis jeté à peine entamé. Boulot tellement ennuyeux et matinale, mais qui rapporte un peu, c'est déjà ça. T'as jamais trouvé mieux, t'as jamais réussi à avoir assez pour vivre convenablement. Alors t'es tombée à la fois dans la difficulté et la facilité. Franchir le pas pourtant inenvisageable dans ce monde brut et malsain, un peu trop bizarre. Tomber au plus bas, prêter tes formes contre quelques billets, c'est pourtant le moins compliqué. Tu ne montres rien, lors de ces soirées au bar, où tu aguiches le premier venu qui tient les bouts de papier dans sa main. Tu restes la fille fière qui s'en fout de ce que peuvent penser les autres de ton activité frauduleuse. Pourtant tu n'as jamais réussi à l'avouer aux plus proches, trop honteuse de révéler à quel point t'es dans la merde pour faire une chose pareille. Alors certains le savent déjà malgré toi, mais les autres, tu leur épargnes ça. Pour Ike, t'as toujours fait l'air de rien, t'as jamais mentionné ce que tu faisais ces nuits-là. Tu pourrais arrêter de le voir pour éviter ces faux semblants, pour ne pas avoir peur de gaffer quand t'es trop bourrée. Mais t'aimes bien Isaac, t'aimes bien sa compagnie depuis le temps. C'est pas n'importe qui non plus pour toi. Ce matin, t'as envie de squatter un peu sur son canapé, ça t'arrangerait même si tu peux t'y endormir un peu. T'as la mine fatiguée et le souffle coupé quand t'as fini de monter les étages jusqu'à son palier. Affalée contre l'encadrement de la porte, t'attends impatiemment qu'il t'ouvre pour pouvoir te poser. Un large sourire malgré toi quand tu vois enfin sa figure. Ça faisait longtemps que tu l'avais pas vu Ike, même si pour toi ça paraît anodin, mais un peu trop anormal. T'as pas le temps parfois, peut-être que lui non plus. "Hey beauté, alors, t'étais passé où ? Je commençais à croire que tu voulais plus me voir." Ton ironique, espérant par la même occasion qu'il ne pense vraiment pas ça. A peine ta phrase finie, tu t'octrois une place pour passer à côté de lui et entrer dans l'appartement. T'as bien compris tout de même qu'un truc allait pas. T'as bien compris qu'Ike, il a quelque chose dans la tête qui l'éloigne. Tu sais pas trop pourquoi, ni par rapport à qui, mais t'es curieuse d'en apprendre plus. "Au fait, j'espère que je te dérange pas, peut-être que t'étais avec une blonde au pieu, j'aimerais pas qu'elle soit jalouse si elle me voit ici." T'es déjà dans le canapé, exténuée de cet enchaînement de boulot. A vrai dire, tu t'en fous si une fille bien gaulée arrive à moitié à poil dans le salon, c'est pas le truc qui te dérange. T'as juste envie de parler un peu avec Ike, t'as juste envie d'oublier cette existence trop sombre. T'as juste envie de passer du temps avec lui, juste tous les deux. Comme ça a toujours été.
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MessageSujet: Re: shameful revelation - ike   shameful revelation - ike EmptyMer 21 Déc - 16:51

Premier mois. Le mur des certitudes s'est effrité, il a fini en lambeaux sous les révélations hasardeuses lancées comme s'il savait déjà tout. Vérité glaciale sortit d'une autre bouche que cele qui aurait du tout lui dire. La révélation douloureuse qu'il a fait mine de déjà connaître dans un vague sourire crispé et des mots déjà oublié qui feignaient l'ironie grasse de celui qui sait, de celui qui en rit, de celui qui s'en fiche. Deuxième mois. Y a eu les regards tristes posés sur elle. Dévisager le trouble pour mieux en saisir les contours, il l'avait observé longtemps et souvent, assis au Smoking Dog comme s'il saisirait mieux, espérant soudainement se rendre compte de l'évidence de ce qu'il avait apprit. mais il comprenait pas, Ike. Alors quand Jill posait sur lui son regard, effleurait le myocarde d'un sourire assuré il savait rien faire d'autres que la fuir. Habile manière pour ne pas avoir a accepté la vérité et le mensonge. Pour ne pas accepter son sort à elle. Troisième mois, y a cette déception inébranlable qui s'est mué en une colère assourdissante, elle résonnait dans ses tympans chaque fois qu'il la voyait, le coupant de la réalité dégueulasse pour l'engloutir dans toute la rancune qu'il avait emmagasiné depuis. Et dans tout ça, il avait jamais cessé de fuir. stupidité. Il y avait réfléchit, Ike, tourner le problème dans tout les sens sans jamais réussir à déchiffrer l'énigme. Il se souvient de Jill, de ces gosses qu'ils étaient, de ces nuits dans les rues. De ces instants ou, l'un pour l'autre, ils étaient tout jusqu'à n'être plus rien aujourd'hui. Il se rappelle le vieil appartement qu'il habite ou elle venait si souvent, ou il l'accueillait dans un sourire comme si c'était chez elle. parce que c'était chez elle. Mais l'antre est souillée par les non-dits douloureux, des vérités omises qui impose une distance farouche entre eux. Un fossé qui se creuse chaque jour un peu plus, un ravin qu'on ne comblera plus jamais. Pas de passerelle entre les deux bords, y a que le vide saturé en déception. Et comme en écho à ses pensées morose, y a le visage souriant d'une blonde sulfureuse qui se dévoile derrière là porte. comme si rien n'avait changé. « Qu'est-ce que tu fais là Jill? » Pas une once de sympathie, pas un seul frémissement de joie dans le timbre de sa voix. Ils ont basculés, là, sans rien y voir, dans ce trouble dérangeant qui les a éloigné l'un de l'autre et elle ne s'en rend pas compte. Il la dévisage, le regard éteint, il croit soudain déceler des traces qui prouvent tout ce qu'il a su sans qu'elle n'en dise rien, comme si la vérité avait été sous ses yeux sans qu'il soit capable de la voir. Il a pas le temps de continuer son inspection, Jill elle fait comme chez elle, comme avant, elle s'affale sur le canapé et sa voix fend le silence comme si de rien n'était. parce qu'elle sait pas, jill, elle sait pas que tu sais. Il lâche pas la porte, sans cesser de soupirer, déjà lassé de ses propos futiles. Il a pas envie de la voir, pas envie de l'entendre, encore moins envie de l'affronter. Y aurait mille choses a dire pourtant, aucune qu'il est prête à accepter vraiment. Le boulot. Le mensonge. La trahison. Y a toute une relation terni et leur amitié fissurée sans qu'il sache exactement pour quelles raisons. Il avait mit tant d'ardeur à l'éviter – un de ces innombrables talents de lâche – qu'il avait fini par croire qu'il n'aurait jamais a affronter le regard brillant de joie de Jill pour lui cracher toute une rancœur conservée précieusement ces quelques derniers mois. Ike, roi des con. « Je suis sérieux Jill, je suis pas d'humeur. Tu dégages, maintenant. » tant qu'il est encore temps, tant que j'peux éviter tout ça. T'éviter toi. Sa poigne s'intensifie sur la poignée de la porte toujours grande ouverte, lui intimant dans un regard courroucée de sortir maintenant, parce que ça place elle est pas ici. et t'es plus sûr qu'elle l'ait déjà eu en ces lieux.
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MessageSujet: Re: shameful revelation - ike   shameful revelation - ike EmptyMar 10 Jan - 15:52

Shameful Revelation
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C'est la seule idée que t'ais eu, de venir ici sans prévenir. C'est sûrement un des seuls Ike, que t'as vraiment envie de voir sans pour autant te foutre dans son pieu. Alors c'est simplement habituel tout ça, c'est simplement vous deux depuis toujours. Depuis l'époque des gamins qui traînaient jusqu'à pas d'heures dans les rues, jusqu'à aujourd'hui malgré vos parcours différents, malgré vos vies un peu trop torturées. Même si tu ne lui as pas tout dit, pour le protéger, pour éviter que votre amitié termine brisée. C'est un peu égoïste, de dissimuler ce qui a pourtant bouleversé ta vie. De le laisser dans l'ignorance, face à cette illégale activité. C'est pour toi, pour lui aussi. Pour éviter les soucis, les discussions sur le mec trop pervers ou l'autre trop radin, les réflexions sur tes fringues trop petites ou ton allure de chaudasse. C'est un ami, ça pourrait être de la famille. C'est simplement dérangeant, trop pour lui avouer si tard. "Qu'est-ce que tu fais là Jill ?" Cet écart qui se fait sentir, la distance qu'il s'obstine à garder entre vous. Il reste de marbre, l'air dérangé par cette apparition soudaine. Tu fais mine de ne rien voir, de ne pas comprendre ce qu'il peut bien se passer dans sa tête face à ta venue. Tu te remémores vos dernières entrevues, à la recherche de la cause de cet éloignement. Il n'y a rien, rien de plus que d'habitude. Aucun faux pas, aucune remarques déplacées. Rien qui ne puisse laisser à penser que tu aurais fait quelque chose de mal. "Je voulais juste passer te voir un peu après le boulot, ça ne t'a jamais dérangé avant." Il y avait cette complicité, avant, ces moments où tu as pu trouvé refuge chez lui. Pour quelques heures, quelques jours. Pour quelques mots échangés, quelques silences apaisants. Il y avait les mots durs mais les mauvaises passes oubliées, les confrontations qui finissaient toujours par s'estomper. Il a le regard noir pourtant, à cet instant Ike. Comme un trouble qui le dévore de l'intérieur depuis des semaines, des mois peut-être. Et finalement, c'est sûrement toi le problème. Toi qui a fermé les yeux sur ses innombrables fuites, toi qui a voulu croire qu'avec le temps, ça passerait, simplement, sans qu'il ne t'en parle, sans froisser votre amitié. Mais Ike fait plus semblant désormais. Ike, il en a gros sur le cœur, gros contre toi. "Je suis sérieux Jill, je suis pas d'humeur. Tu dégages, maintenant." Amusée un temps en pensant que la plaisanterie était de rigueur, son air sévère et son ton glaçant te font deviner le contraire. Interloquée par son visage froid, le corps crispé devant un écho si cassant. Tu le connais pas comme ça, pas à ce point-là. Tu pourrais filer sans rien dire, oublier cette passe bizarre sans pour autant plus ne t'en soucier. Pour une fois tu pourrais te la fermer. "Mais qu'est-ce que t'as Ike, qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu sois aussi con avec moi ?" Déjà relevée, t'approchant de lui, toujours scellé à la porte d'entrée, t'as les traits plus graves, le regard qui ne se décroche pas du sien. T'as rien dit avant, parce que tu ne comprenais pas, tu ne voulais pas comprendre non plus. Mais t'acceptes pas, qu'il te parle comme ça, t'acceptes plus. Ni qu'il t'évinces de sa vie sans explications. T'es toute proche, juste la figure coléreuse face à la sienne tout autant agressive. T'as peur au fond pourtant. Que tout explose aujourd'hui, que tout se détruit sans que vous puissiez réparer quoi que ce soit. ça t'emmerde, de te prendre la gueule avec lui, qu'il te parle de cette manière aussi. Dilemme où dans les deux cas, un rien causera la fin certaine de quelque chose. De vous, sans vous épargner. "Je partirais pas sans réponses, y'en a marre de tes conneries." Y'en a marre que ce soit plus comme avant, y'en a marre qu'on se retrouve comme deux étrangers, là où on a pourtant tout vécu ensemble.

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MessageSujet: Re: shameful revelation - ike   shameful revelation - ike EmptyLun 16 Jan - 17:00

ça t'a jamais dérangé avant. Avant, c'était quand ? Y a longtemps déjà. Des mois de ça. C'est loin d'eux, loin de lui. Avant, c'était quand y avait pas eu l'explosion sur le pont qui les menait l'un l'autre. Avant, c'était deux gosses qui se connaissaient trop bien, des adolescents paumés qui se sont facilement trouvés. C'était deux gamins qui se comprenaient sans parler, qui se rassuraient sans un geste, qui pleuraient sans larmes, qu'étaient toujours là l'un pour l'autre. Avant c'était des enfants qui avaient grandis, qui n'avaient nul part ou aller sinon l'un vers l'autre, c'était l'assurance de pas être seuls puisqu'ils étaient deux, dans les rues sombres, dans la chaleur ou le froid. A refaire le monde et a survivre maladroitement assis sur le bord d'un trottoir. C'était les matins frais réchauffés par un sourire et quelques piques lancés sous un œil brillant d'amusement. C'était simple. Aussi doux que c'était dur. Avant, c'était deux adultes différents mais semblable. Des personnes qui ont changés sans jamais se dissocier. C'était jill qui venait sans cesse chez ike comme si c'était chez elle parce que ça l'était vraiment, au moins un peu, comme une évidence. C'était le trublion qui faisait sans cesse irruption, ouragan de tendresse masquée derrière une acidité délectable. Mais si on parle d'avant, c'est qu'il y a l'après. et elle a raison Jill, avant c'est plus maintenant, c'est avant la fissure, avant la blessure. Maintenant y a plus que l'après. Après le doute et la rancœur. Après, cet instant ou il ne reste plus grand chose. Elle le dit sans vraiment le comprendre, sans même en saisir le sens mais elle comprend déjà que rien n'est pareil, alors elle pique Jill. Pourquoi t'es aussi con Ike ? Incapable de dire la vérité, de cracher le morceau, de calmer le jeu et d'arranger les choses ? Pourquoi c'est plus facile de te braquer, de faire mine de ne plus t'en soucier ? « Si tu poses la question c'est que t'es bien plus conne que ce que je pensais. » Sans demi-mesure. Ike c'est le trop et le trop peu. Aujourd'hui c'est le trop. Ca écorche la langue d'être aussi insensible aux réactions de Jill, mais il a beau la regarder, il ne parvient pas à la voir. Elle est entourée d'une nuée opaque qui trouble toute l'affection qu'il a pu lui porter, aveuglé par la déception que procure le sentiment de trahison. Il aurait pu douter de tout le monde Ike. De Jack pour son histoire avec Nora. De Nora pour mille et unes choses. De Nash pour la pente glissante sur laquelle il se trouve. De Serena qui trouble la façade de quiétude de son existence. De Sil pour son inconstance. De Farrah revenue trop abruptement pour que ça semble normal. Y a que Jill en qui il croyait, que Jill qui savait tout, qui disait tout, sans jamais rien omettre. Y a qu'elle qui avait sa confiance aveugle. Ou peut-être qu'il a refusé de voir chacun des doutes qu'il aurait pu avoir, chacune des évidences qu'il a inconsciemment loupés, pour pas voir la vérité. Pour pas a avoir à accepter. Dans le fond il est pas sûr, Ike, que si elle lui avait dit il l'aurait bien prit, il lui aurait offert bien plus pour pas qu'elle soit soumise à cette vie-là et sans doute que Jill aurait refusé toute aide. Peut-être que peu importe le chemin qu'ils aient empruntés, ils allaient forcément se retrouver à cet instant-là. la fissure. « Mes conneries? » Rire rauque. Rire amer. Il coince dans sa gorge comme une lame de couteau. Ça suinte de colère à l'intérieur. Il répète les deux mots comme une litanie, sourire dément aux coins des lèvres comme s'il était seul à comprendre la blague qu'elle tente de lui faire. Il se perd lentement dans l'entre-deux douloureux, partagé entre l'affection de longue date et la colère, nouvelle et vivace. Y a pour toute réaction un regard brillant de colère, dévoilant une certaine amertume lorsqu'il se pose sur elle. Blonde sulfureuse. Il songe malgré lui à toutes ces fois ou il l'a vu sans qu'elle dise rien, toutes ces soirées au Smocking Dog ou elle mentait sur sa présence. j'passais dans le coin. Il fait un pas rapide jusqu' elle, attrape son bras avec fureur pour mieux la traîner sur le palier, sans ménagement, sans une once de douceur. Il agrippe presque violemment la peau, sûrement en cherchant à la blesser, laisser une trace visible pour palier la douleur de celle qu'elle a laissé sur lui. Invisible. « T'en a pas fais des conneries toi, Jill? » Il perd plus ce sourire amer, ironie contrastant avec la fureur de son regard. Les lèvres s'étirent un peu plus, rythmé par le pas qu'il fait jusqu'à elle. Encore. Troublé par l'envie de la voir s'en aller et le besoin de sauver ce qui peut encore l'être. Sans rien en montrer. « ouvrir les cuisses pour quelques billets, c'est pas une connerie, ça? » Et il lâche plus son regard, la défie de nier. Attendrait presque qu'elle le fasse. Sans doute qu'il la croirait, qu'il ferait semblant du moins, qu'il oublierait pour ne pas la perdre, juste parce que ça fait peur. pour que tout ne finisse pas détruit.
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MessageSujet: Re: shameful revelation - ike   shameful revelation - ike EmptySam 28 Jan - 19:11

Shameful Revelation
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C'est jamais arrivé, ça. D'avoir la sensation d'être de trop, dans son appart', là où t'as toujours su trouver ta place, là où il a toujours accepté que tu sois. D'avoir l'impression de ne pas le connaître, de ne plus le connaître, de son humeur massacrante dont tu n'as jamais dû avoir affaire, à son visage trop fermé et stricte qui ne lui ressemble pas. Pas face à toi. Tu veux comprendre ce qui peut bien lui passer par la tête pour faire autant de vacarme. ça te fait mal qu'il ai autant envie de te fuir. Ton double, ton ami. Celui que t'as toujours estimé au-dessus des autres, oubliant ses frasques et conneries, malgré quelques remontrances. Celui qui t'a jamais laissé tomber, qui t'a toujours supporté. Celui où toi aussi, t'as toujours su être à ses côtés. Et t'as peur, t'as peur que ça se termine là, sans savoir pourquoi il te montre une telle ignorance. T'as peur d'avoir fait quelque chose qui serait la fois de trop, celle qu'il n'accepte pas. Et tu ne peux pas t'empêcher de lui demander, malgré son ton fracassant qui t'intime de déguerpir au plus vite. Tu ne peux pas t'empêcher de laisser ta curiosité s'emparait de ce moment où t'aurais mieux fait de te la ferme. "Si tu poses la question c'est que t'es bien plus conne que ce que je pensais." Il pique, autant que toi, avec cette indifférence qui t'agace. Non, tu sais pas, tu sais pas ce que t'as bien pu foutre pour qu'il te rejette autant. Pour que tu sois le cauchemar de sa journée qu'il a vite envie d'oublier. Tu creuses pourtant, à la recherche du moindre détail qui expliquerait son comportement. Pour une fois tu te remets en question, en te demandant ce que tu as bien pu faire de mal. Parce qu'il s'énerve pas pour rien Ike, du moins pas face à toi. "Mes conneries ?" Il a une longueur d'avance sur toi, avec ce rire moqueur qui te laisse la sensation d'être coincé. Entre ses murs, entre lui et la vérité. Lui et ce qui le dérange le plus. Lui et sa main qui t'agrippe le bras. Sa colère qui découle dans la force de ses doigts contre ta peau, pour te foutre sur le palier comme une malpropre. Comme deux étrangers, comme ses nombreuses personnes qui finissent par se déchirer. Ce n'est plus vous quand vous avez foutu hors de vos vies certains cons. Ce n'est plus vous et les autres. C'est vous deux, avec ce que vous n'avez jamais connu ensemble. L'amertume et l'incompréhension. "T'en as pas fait des conneries toi, Jill ?" Une lueur de lucidité apeurée qui te traverse l'esprit, cette idée un peu folle qui paraît impossible. Peut-être que tu sais finalement, peut-être que t'as compris ce qui l'énerve autant. T'en ris nerveusement tellement ça te paraît insensé, tu perds cette confiance qui s'était initiée sur ta façade colérique. ça se mélange, entre l'angoisse qu'il puisse savoir, l'inquiétude suite à ce secret dévoilé. Tu devrais fuir à l'instant même pour ne pas l'écouter balancer la bombe. Celle que t'as essayé de cacher, pour préserver cette amitié que tu pensais plus importante que cette frauduleuse activité. Scandaleuse pour lui. Tu reste tétanisée sur le pas de la porte, incapable de bouger, comme si ta sentence avait enfin sonné. "Ouvrir les cuisses pour quelques billets, c'est pas une connerie ça ?" Le souffle coupé quand il prononce ces mots, quand il avoue ce qui l'empêche de côtoyer ces derniers temps. Toutes émotions qui s'effondrent sur ta gueule pour y laisser cet air ahuri. Effrayée, énervée. Il sait. Il a compris ce que tu foutais au bar, quand tu lui jurais le contraire, il a su par tu ne sais quel con que t'avais tendance à courir après l'argent le cul à l'air. Il lâche pas ton regard, il lâche pas le semblant de vérité qui pourrait enfin être dévoilée si t'oses ouvrir la bouche comme tu sais si bien le faire. Tu ne voulais pas qu'il sache, tu ne voulais pas qu'il soit déçue, dégoûtée de toi. C'est ce qui arrive aujourd'hui, depuis plusieurs semaines déjà. C'est ce qui arrive depuis que sa patience a explosé, s'est faite à l'idée que t'étais pas que livreuse de journaux. Prostituée. ça doit résonner en lui comme une humiliation, un foutu mensonge qui vient tout bouleverser. Parce que t'as pas osé, parce que t'as été lâche, parce que t'as flippé. C'est à lui que t'aurais voulu te confier, c'est avec lui que t'aurais voulu te réconforter. T'as préféré mentir et oublier ce que t'aurais souhaité, pour le protéger. Pour te protéger aussi. "Comment.. Putain comment t'as su ?" Et tu cherches encore celui qui t'a balancé, et tu cherches encore ce qui a pu te trahir. Et tu l'avoues sans totalement le dire. A Ike. Que c'était pas une connerie, ni une vieille rumeur. Et tu ne voulais pas le voir, ce regard dépité, répugné rien qu'en levant un œil sur toi. Tu voulais éviter tout ça, cette confrontation, ses silences accusateurs. Tu voulais éviter cette fissure qui ne promet rien de plus qu'une cassure entre vous deux. Tu voulais préserver ce cocon, cette bulle que t'avais nul part ailleurs qu'ici. Tu voulais garder Ike, comme ça, sans que rien ne change. Et pas que cette connerie se mette entre vous deux. "C'est pas une connerie si ça ramène du fric, tu le sais, toi aussi." Parce que vous êtes nés dans un monde sans pitié, où rien n'a jamais laissé croire qu'un jour vous seriez quelque peu chanceux dans votre vie. Cette vie piétinée, détruite, sans jamais être entièrement reconstruite. Il devrait comprendre, que t'as pas eu d'autres choix. Grossier mensonge. Mais c'est ce qui rapporte le plus, le plus facilement. Parce qu'il n'y a pas d'indulgence quand il s'agit d'argent. Parce qu'il n'y a plus que ça qui compte. Et que la course aux billets, c'est ce qui vous fait vivre. Ike, il peut pas le nier non plus. Ike, il sait que t'étais dans la merde, tout autant que lui. Il sait la galère que vous avez vécu et que vous ne voulez pas revivre. Mais Ike, il a pas l'air de comprendre. Et toi, t'as pas non plus envie d'être vulnérable pour lui expliquer. "C'est pour ça que tu veux plus me voir Ike ? Parce que t'as honte de traîner avec une pute, c'est ça ?" La mine ébahie qui s'assombrit à nouveau, alors que tu t'es pas décrochée de son regard. Parce que tu ne sais pas finalement, ce qui l'emmerde le plus. Que tu sois dans cette maudite situation, ou que tu sois cette pute à laquelle on a pas envie d'être assimilé. Il est pas comme ça, Ike. Mais t'en sais rien, t'es perdue, face à cette décevante nouvelle, face à cette triste fin. Tu sais plus, ce que tu dois faire ou dire. Tu sais plus, si Ike, tu dois encore le considérer comme partie entière de ta vie.
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MessageSujet: Re: shameful revelation - ike   shameful revelation - ike EmptyVen 24 Fév - 17:48

Il voit la surprise se dessiner sur les traits de Jill, coup de massue auquel elle ne s'attendait pas. S'il pensait être soulagé d'asséner la vérité dans un claquement sourd, finalement, non. Y a que le silence en réponse et les yeux ahuris de la blonde le temps qu'elle intègre ses paroles. Il l'observe, l'oeil attentif, presque capable de prononcer les mots qu'il ne dit pas, cacher derrière son silence. et oui, je sais jill. Maintenant, je sais. Et il attend. Il attend sans savoir quoi attendre. Sans savoir ce qu'il veut entendre ou ce qu'il voudrait dire de plus. Il croyait qu'il saurait, sur l'instant, que ça apparaîtrait comme une évidence, qu'il y aurait autre chose à dire mais il trouve rien. Y a plus que les tic tac assourdissant qui claquent dans les tympans pour rythmer l'espace entre eux qui se fait de plus en plus grand. Jusqu'à ce qu'elle brise le silence. comment t'as su? Il serre le poing jusqu'à ce que les phalanges blanchissent, jusqu'à planter les ongles dans la paume assez fort pour avoir mal, pour s'empêcher de frapper les murs, de casser les meubles, de briser jill elle-même. Le sourire s'étire en une grimace consterné. alors c'est tout?  « Comment je sais? » Cynisme amer, le goût acide sur le palet quand il répète la question, fendant l'air avec un mépris qu'il sait offrir à la perfection. Jamais a jill pourtant. Jamais à Jill, avant. Les cartes sont redistribuées, elle n'est plus sur le piedestal bien ancré sur lequel elle est restée si longtemps posée. « on devrait plutôt se demander pourquoi, tu crois pas? » pourquoi toi tu me l'as pas dit, pourquoi je l'apprend d'une autre bouche que la tienne, pourquoi ça dure depuis si longtemps sans que j'en sache rien, pourquoi t'as accordé la confiance de ce secret à tout le monde. Tout le monde sauf moi. « Tu crois que jt'en veux juste parce que tu vends ton cul ? » La seconde de silence s'étire, parée d'un froncement de sourcil consterné. Elles s'égrènent comme des lames de couteaux aiguisées glissants sur sa peau, mettant les chairs à vif dans un soubresaut de trahison. Puis y a un rire, bref, trop bref mais presque hystérique tandis qu'il observe le panorama de leur vie. A eux. A deux. Il se souvient pas d'un seul instant ou y ait eu besoin de se tourner le dos, pas une seconde de regards dérobés pour se soustraire au besoin de dire la vérité, pas une journée sans que l'un d'eux osent bâtir un mur entre l'autre. qu'est-ce qui a changé? Entre le tout et ce rien, ils ont prit un tournant qu'Ike a pas su voir, ce point de non-retour ou Jill se tourne ailleurs que vers lui, ou elle cache les vérités, s'en remet à d'autres. Il sait pas, si c'est de sa faute ou celle de Jill. S'il a pas été assez là, s'il a pas su lui donner assez confiance, s'il a couper la parole dans les instants ou elle voulait se lancer ou même si elle a déjà voulu le lui dire. Il en sait rien et maintenant il se demande si Jill et lui ne sont pas éloignés. Trop. Sans le voir, juste parce que ça semblait naturel, que la vie suivait son cours et que les tempêtes se faisaient invisibles. « Qui le sait déjà, Jill? » Il a reposé son regard sur elle, a demi-mot il lui crache la vérité, celle qui blesse réellement. Cette place unique qu'il avait dans la vie l'un de l'autre balayé d'un revers de main par la honte d'un secret mal caché ou simplement d'une indifférence pur. Il en sait rien, Ike, il sait pas pourquoi elle a fait ça, pourquoi il est mit à l'écart comme s'il n'était rien alors qu'elle, elle a été beaucoup trop. « Nora le sait ? Nash aussi, c'est évident. Alors qui ? Jack ? Sil ? Tout le smocking dog ? La ville entière ? » Crescendo de rage, la voix qui monte dans les octaves, jusqu'à presque hurler sa déception. Gerber les relents de trahison qui lui reste dans le gosier. Il est plus capable de la regarder, Ike, il détourne les yeux, fixe la fenêtre en espérant y trouver un échappatoire, prendre assez d'élan pour quitter l'espace confiner de l'appartement et s'envoler. Juste une minute. Ou deux. Le temps de la chute, le temps de se calmer. Il cherche dans les fissures du plafond les réponses à ses questions, le silence qui calmera les battements sourds de son cœur irrité. il trouve rien de plus que le vide, le même qui grandit dans ses tripes quand il voit jill. « Est-ce que je suis le seul qui méritais pas de le savoir? » et enfin, il ose.  Il reporte ses yeux vides dans ceux douloureux de jill et il a l'impression de tomber dedans sans retenue. Sans filet. Emporté par une lame de fond, un raz-de-marée qui dévale sur les ruines de leur complicité d'autrefois, laissant derrière lui quelques fragments informes.
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