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 (intrigue | Livy ) Until we collapse

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MessageSujet: (intrigue | Livy ) Until we collapse   (intrigue | Livy ) Until we collapse EmptyDim 11 Sep - 20:12

Il fait froid, il fait terriblement froid. Entre la peur et la pluie, le vent et les cris, Ivy ne sait plus où donner de la tête. C’est son premier ouragan et elle espère que ça sera le dernier, parce que c’était beaucoup trop flippant. Le bruit, surtout le bruit, le bruit du vent qui siffle et qui souffle, qui emporte tout sur son passage. Et l’eau qui monte, qui monte encore et encore, noyant les plantes et insectes sans aucune pitié.
Elle grelotte Ivy, dans la cour du foyer, avec les cheveux plaqués contre son visage et ses vêtements trempés. Elle a l’impression de n’être faite que d’eau et de glace, qu’il n’y a plus aucune partie de son corps qui est sèche, à l’abris de la tempête. Sur ses joues son maquillage dégouline, le noir s’étale mélangé au rouge de ses lèvres et au rose de ses joues. Elle doit surement avoir l’air d’un clown triste, mais pour le moment c’est le dernier de ses soucis. Oui. Pour le moment elle essaye désespérément de joindre Meo au téléphone pour s’assurer qu’il est bien à la maison, ou à l’abris. Parce qu’avec sa jambe cet idiot serait capable de se retrouver dans une situation bien trop dangereuse pour son propre bien. « Répond !!! Putain mais répond Meo ! » Le signal est mauvais, la pluie trop violente, le téléphone refuse de composer le numéro, d’appeler l’homme de sa vie pour apaiser sa conscience lui promettre qu’il est bien en sécurité. Rageuse, Ivy balance son téléphone au sol, les larmes se mêlent à l’eau qui goutte de sa frange et elle piétine l’écran. « Fais chier !!!! » Les sentiments s’entrelacent dans sa cage thoracique et elle a envie de hurler. C’est décidé elle déteste les ouragans.

Autour d’elle les gens s’affolent, cherchent à trouver un abri. On lui cri d’aller se réfugier à l’intérieur, qu’il faut pas qu’elle reste là, et Ivy met quelques secondes avant de comprendre ce qu’on attend d’elle. Oui. C’est vrai. Meo n’est peut-être pas mort, alors ça sert à rien de jouer les suicidaires pour le moment pas vrai ? Ivy secoue la tête pour reprendre ses esprits et se précipite vers l’intérieur du foyer pour chercher un refuge. Elle grimpe les marches quatre à quatre, fuyant l’eau qui s’engouffre au rez-de-chaussée, courant dans les couloirs qu’elle commence à connaitre que trop bien, cherchant une chambre, une salle, un endroit où se poser. Mais tout est bondé, comblé, les gens lui lancent des regards mauvais, l’incitant fortement à continuer. « Putain… Putain, putain, putain » . Frustrée par ses échecs à répétition, Ivy donne un grand coup de pied rageur dans le mur avec de regretter amèrement son geste. Parce que ça fait mal. Terriblement mal. Et qu’il lui reste encore un étage à monter. Peut-être qu’elle aura plus de chance cette fois ci.
Elle regarde autour d’elle, cherchant dans la foule un visage connu, peut être Lola ou bien Jeff à la limite, quelqu’un qui accepterait de l’aider, de la prendre sous son aile le temps que les choses se calme. Une main tendue pour la tirer de sa solitude qui commence à la faire angoisser salement. Mais il n’y a personne, juste des visages flous qui s’enchainent, des têtes qu’elle ne reconnait pas, qu’elle ne retient pas, qui la dévisage avec une curiosité malsaine. Elle se sentirait presque attaquée par leurs regards. Alors elle tâtonne, s’acharne contre une porte, réussi à l’ouvrir tant bien que mal avant de se précipiter à l’intérieur de la pièce : amène, elle est vide. Vite Ivy referme la porte et se laisse glisser au sol, le cœur battant la chamade. La pièce est remplie de cartons poussiéreux, d’objets cassés ou usés, dépassés. Elle a atterri dans un putain de grenier.

Grelottante, Ivy s’adosse à une pile de carton et enfouie son visage dans ses mains, les nerfs lâchant elle se met à pleurer comme un petit enfant, totalement paniquée par la situation, par l’absence de présence réconfortante. Elle voudrait être chez elle, avec Meo, qu’ils se blottissent tous les deux sous la couette, oubliant un instant leurs différents pour mieux se protéger. Alors quand la porte s’ouvre à la volée, Ivy relève la tête, imaginant de façon complètement stupide que Meo était venue la chercher, malgré sa jambe brisée et sa haine évidente pour elle. Il était venu la chercher parce qu’il l’aimait. « Me…. » Son cri de bonheur se meurt dans sa gorge quand son regard se pose sur la personne arrivant dans la pièce. Ha. Non. Ce n’est pas Meo. Parce qu’il ne faut pas trop exagérer non plus, on était pas dans un de ces putains de film catastrophe spécial Etats-Unis. « Oh. C’est toi River. J’pensais que t’aurais été le premier à te noyer » Elle le regarde entre ses larmes, il a l’air tout aussi paniqué qu’elle, tout aussi bousillé qu’elle. Mais ça ne la rassure pas pour autant. Alors Ivy adresse une deuxième prière au ciel, lui demandant de faire disparaitre Leo, parce qu’elle n’était pas vraiment d’humeur à support ses sarcasmes et insultes pour le moment. « Bah alors t’es pas avec Jeff ? Ou avec ta Elliot ? Tu viens passer l’apocalypse avec moi ? Putain je suis très touchée, mais fallait pas. Tu peux dégager maintenant. J’ai pas envie de voir ta gueule d’hippie pour le moment.» Et elle parle Ivy, encore et encore, comme pour étouffer son angoisse, crachant au visage de Leonard sa haine et sa rancœur pour mieux oublier à quel point elle crève de peur.
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Leonard River

Leonard River
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MessageSujet: Re: (intrigue | Livy ) Until we collapse   (intrigue | Livy ) Until we collapse EmptyLun 12 Sep - 13:45

Le trépied enfoncé dans le sol, Leo filmait un plan fixe depuis plus d'une heure. Il était plus ou moins planqué derrière un buisson et y avait Jacob qui se remettait à dealer. C'était Jeff qui voulait un bon truc pour cloturer l'épisode de la semaine. Jake, dont on avait filmé son pétage de plomb pendant une séance de psy avec Aurora et qui se remettait soudain à dealer sans se préoccuper de sa conditionnelle c'était parfait. Peu importe la pluie, à vrai dire Leo ne s'en rendait même pas compte. Il était là, sous la bâche qu'il avait installé pour protéger sa caméra, et essayait de capter à travers l'objectif, le rideau de pluie et le vent, une image en particulier, un truc que ce type pourrait faire et qui ferait esquisser un sourire au producteur en chef. N'importe quoi. LEO ! MAIS QU'EST CE QUE TU FOUS LA ? ON REMBALLE PUTAIN, T'AS VU LE TEMPS OU PAS ? la voix était sortie de nulle part. Semblait que c'était celle d'Edward. Leo ne bougea pas d'un pouce jusqu'à ce qu'il sente la main du gars se serrer autour de son bras pour le tirer hors de la bâche. Il se retrouva trempé en une seconde top chrono. JEFF A BESOIN D'IMAGES POUR L'HEBDO ! fut la seule chose qui sorti de sa bouche, comme une sorte d'obsession contre laquelle il ne pouvait rien. Mais lorsqu'une bourrasque de vent emporta la bâche avec elle, ça sonna comme un signe qu'il ne fallait plus traîner. ON FOU TOUT LE MATOS DANS LES CAMIONS ET ON DECAMPE, MAINTENANT ! il y eut une seconde d'hésitation avant que Leo ne comprenne que Jeff serait bien plus énervé en découvrant du matos foutu en l'air plutôt que l'absence d'images utilisable. Enfin, il reprit du mouvement, et par la même occasion le contrôle sur lui même.

Une heure plus tard on se serait cru en pleine apocalypse ou quelque chose comme ça. Téléporté au beau milieu de la Nouvelle-Orléans en 2005. Le sol n'arrivait plus à absorber le trop plein d'eau. On se cassait la gueule dans la boue et le premier étage n'était plus qu'une sorte de marécage qui se remplissait plus vite que la piscine gonflable qu'il avait petit dans son jardin. Chaque latte du parquet recrachait de l'eau sortie de nulle part, les murs suaient et le bois craquait. On s'était réfugié au premier étage. Après avoir arraché une serpillières des mains tremblantes de Beth qui paniquait complètement pour aller la foutre dans la première pièce apte à la l'accueillir, le reste des protagonistes tentaient tous de trouver refuge, pendant que Leo restait désespérément dans ce camion pour y caller la montage de matos et faire en sorte que rien ne se casse la gueule. Quand il ouvrit la grande porte arrière pour sortir, le vent manqua de peu de l'arracher, et la cour était vide. Il n'osait pas sortir son téléphone portable qui faisait la rumba du vibreur dans la poche de son bermuda en jean qu'il avait eut la mauvaise idée de porté aujourd'hui. Il traversa donc la cour du plus vite qu'il pu, non sans se casser la gueule au passage et s'offrir un masque de boue gratis. Quand il ouvrit la porte d'entrée, une vague d'eau froide lui glaça les pieds (car en plus d'être en bermuda, cet idiot portait des tongues) et avala un juron et monta quatre à quatre les escaliers.

Bim, face to face, avec l'autre Cruella d'Enfer et sa gueule de six pieds de long. Comme si crever dans une catastrophe naturelle n'était pas assez, voilà qu'il devait passer ses dernières heures avec cette idiote qui n'avait pas été foutue de préparer du café potable de toute la journée. La pisse de chat qu'il s'était tapé sur les coups de 6heures du matin après une nuit à carburer sous coke leur avait d'ailleurs fallut une engueulade en pleine salle de montage, devant tout le monde. Depuis donc, il était complètement hors de lui. « Oh. C’est toi River. J’pensais que t’aurais été le premier à te noyer » Eeeuh, lol, qu’est-ce qu’on se marre avec elle. S’essuyant son visage boueux avec les mains il lui accorda un sourire hypocrite dès qu’il peut et balança sa misérable veste dans un coin. Il n’avait même pas envie de lui parler. Il séparait la pièce en deux mentalement, chacun son hémisphère et puis c’est tout. Il l’ignora complètement et sortit de sa poche son portable pour constater avec horreur qu’il était complètement trempé. Adieu Iphone 6, je t’aimais. Qu’il déclara intérieurement avant de le mettre à sécher un peu plus loin. Là il plongea à nouveau la main dans sa poche pour en sortir son paquet de tabac à rouler, lorsqu’il l’ouvrit, nouvelle déception, le tabac s’était transformé en bouillie humide comparable à de la merde. Il ferma les yeux et se mit une main sur le front. Il sentait la panique le gagner. Pourtant, il avait fait face à de bien pires situations dans sa jeune vie. De tempête tropicale à avalanche de neige, il avait filmé ça avec la même passion qui l’animait autrefois. Mais semblait qu’ici, à Savannah et sur ce plateau de tournage, tout était simplement pourri et flippant, même une putain d’averse. Bah alors t’es pas avec Jeff ? Ou avec ta Elliot ? Tu viens passer l’apocalypse avec moi ? Putain je suis très touchée, mais fallait pas. Tu peux dégager maintenant. J’ai pas envie de voir ta gueule d’hippie pour le moment. Il se stoppa dans ses mouvements et la considéra longuement. Attendez, elle avait dit quoi ? Jeff, Elliot, QUOI ? Hein ? QUOI ? Sentant sa patience l’abandonner depuis une bonne partie de la journée, Leo soupira longuement et envoya contre le mur opposé son tabac foutu. Mais putain, lâche-moi ! Comme si c’était pas assez chiant d’être bloqué avec toi ici. Déjà que ta coupe de cheveux va me déclencher des crises d’épilepsie alors ferme-la ok ? qu’il lâcha, rageur, sans réfléchir. Il hésita à s’arrêter là, mais voilà, ce qu’elle venait de lui dire résonnait encore en lui. Il ne pouvait pas se contrôler, vraiment pas. Obsédé par l’idée qu’elle savait ou avait entendu quoi que ce soit, il enchaîna directement, sur le même ton accusateur : Et j’peux savoir ce que vienne foutre Jeff ou Elliot dans la conversation s’il te plait ? J’sais pas ton taf c’est de faire des cafés ou inventer des conneries au juste ? Là, et comme pour lui signifier qu’il n’avait aucunement envie de partir d’ici il se laissa tomber contre un abas de trucs dont il ne distinguait même pas ce que c’était. Et au cas où t’étais trop conne pour t’en rendre compte, j’peux pas dégager d’ici, c’est le déluge dehors. Et comme pour venir appuyer ses dires, une poutre craqua dangereusement juste au dessus de sa tête.
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MessageSujet: Re: (intrigue | Livy ) Until we collapse   (intrigue | Livy ) Until we collapse EmptyDim 18 Sep - 0:54


Elle se campe tout de suite sur ses positions, griffes sorties et mots crachés. Parce que dans sa tête c’est la tempête, c’est la panique. Et franchement, elle n’a pas spécialement envie de perdre toute crédibilité auprès de Leo en se jetant dans ses bras et en pleurant de frustration. Elle n’aurait plus aucun impact après ça. Elle doit déjà pas en avoir beaucoup d’ailleurs, mais bon qu’importe, le principal c’est de conserver le peu qu’elle possède. Et pour ça y a rien de mieux que d’attaquer en première, balancer des mots acides comme elle sait si bien le faire au visage légèrement paniqué de d’un Leo fraichement débarqué. Leo qui lui offre d’ailleurs son plus beau sourire d’hypocrite. Haha. 10/10 Leo, elle y croirait presque si elle ne te connaissait pas aussi bien depuis le temps. Faut dire que passer des heures à apporter des cafés à ce pseudo cameraman en manque lui avait permis d’en apprendre un peu plus sur lui. Et plus hypocrite que Leo ça n’existait pas sur le plateau de VTT. A part elle peut être. Sans doute pour ça que le ciel avait trouvé ça marrant de les foutre tous les dans une pièce pleine de poussière, au dernier étage d’un foyer merdique, pour échapper aux éléments. Ivy ne croyait pas en Dieu, mais actuellement elle se disait que y avait bien quelqu’un, quelque chose, de supérieur qui se foutait royalement de leur gueule. Elle se vengerait plus tard, en allant voler le vin de messe ou en se pointant dans le confessionnal sans soutien-gorge. Une connerie comme ça. Elle aurait tout le temps d’y réfléchir quand elle aurait survécut à cette mini apocalypse.

Elle regarde Leo s’installer à son exacte opposé. Tant mieux. Au final, malgré leurs insultes et leurs regards noirs quotidiens, ils se comprenaient pas si mal les deux. Ils pensaient pareil, agissaient pareil. Pas question d’empiéter sur le territoire de l’autre dans une situation comme aujourd’hui, ce serait suicidaire. Il sort de sa poche son tabac et Ivy se met à rigoler doucement quand elle voit la déception se peindre sur son visage. Ca calme un peu sa panique, son angoisse, de voir quelqu’un d’autre qu’elle galérer dans sa vie. Elle se dit qu’au final elle est pas si désespérée, que y a d’autres paumés dans le même cas qu’elle. Ivy se dit même que c’est le moment de renchérir, d’enfoncer un peu plus le couteau pour le faire grincer des dents, froncer des sourcils. Pour le faire réagir. Alors elle mentionne Jeff. Elle mentionne Elliot. Parce qu’elle est pas si conne Ivy. Parce qu’à courir sur le plateau pendant la journée, elle voit des choses, elle entend des choses. Alors le soir, dans le noir, elle joue au puzzle avec ses preuves, montant de toutes pièces des histoires, imaginants des scenarios pour se divertir. Parce que la vrai vie est trop amère, trop dégueulasse, alors c’est plus simple de s’imaginer que la vie des autres est pire que la sienne, pour se mettre un peu de baume au cœur.
Elle a pas spécialement raison Ivy, elle sait juste que Jeff et Elliot sont des noms importants pour le gars qui se tient devant elle. Et vu le caractère de Leo, elle sait qu’il suffit juste de prononcer quelques mots, des suppositions pour le voir partir au quart de tour. Bingo. C’était trop facile. Mais putain, lâche-moi ! Comme si c’était pas assez chiant d’être bloqué avec toi ici. Déjà que ta coupe de cheveux va me déclencher des crises d’épilepsie alors ferme-la ok ? Pfff, classique le coup des cheveux. Vraiment, quel manque d’imagination. Si elle n’était pas en train de ronger ses ongles jusqu’au sang pour se calmer, Ivy aurait rigolé. A la place elle lève les yeux au ciel, écartant les doigts de sa bouche. « Si tu fais une crise, compte pas sur moi pour t’aider. Tu resteras tout seul à t’étouffer dans ta bave et je filmerais tout ça. Je suis sûr que ça fera une super audience. » Clin d’œil, elle appuie là où ça fait mal, tournant à la dérision la passion presque malsaine que Leo avait de filmer tout, et surtout le glauque, de la situation des habitants du foyer. Et j’peux savoir ce que vienne foutre Jeff ou Elliot dans la conversation s’il te plait ? J’sais pas ton taf c’est de faire des cafés ou inventer des conneries au juste ? On dirait un match de tennis, ils sont là tous les deux, face à face sur le terrain, à se renvoyer la balle pour marquer. Le score est serré, très serré. Tout comme les poings d’Ivy quand il la ramène à sa position sur le plateau de VTT. Oui, certes, elle fait le café, elle joue la boniche parce que Jeff l’a décidé. Mais plus pour très longtemps, ah ça non. Non. Pas question. Ça allait pas durer. Pour le moment elle se laissait faire car elle avait besoin du fric que lui donnait Jeff pour le rôle misérable qu’elle jouait. « chai pas, je pensais que sucer le patron ça apportait certains privilèges et que tu serais dans le bunker de Jeff, en sécurité, à genoux sur le tapis. » C’est tellement facile. Tellement facile de trouver les mots. Ca détourne son attention de toute la bâtisse qui grince, pliant sous le vent furieux, des fenêtres qui tremblent, du monde extérieur qui s’effondre. « Et mon café t’es bien content quand je te le fais, alors critique pas trop là-dessus si la prochaine fois tu veux pas que je te jette des OGM dedans. »

Il se laisse tomber au sol, et Ivy se remet à charcuter ses ongles du mieux qu’elle peut. Elle doit avoir l’air pathétique avec ses cheveux trempés dégoulinants et son maquillage étalé sur son visage. Mais ça la rassure un peu de voir que Leo est dans le même état qu’elle. Et malgré tout ce qu’elle peut dire, elle est quand même soulagée qu’il soit là. Au fond ; Tout au fond ; Mais ça, elle ne l’avouera jamais. Et au cas où t’étais trop conne pour t’en rendre compte, j’peux pas dégager d’ici, c’est le déluge dehors. Ah, ce langage fleuri. C’était tellement agréable à écouter. Ivy relève la tête pour lui offrir un sourire désabusé. Elle desserre ses lèvres, se prépare à renvoyer la balle dans le camp ennemi. Mais juste avant que les mots ne sortent de sa bouche, une poutre se met à craquer de façon sinistre au dessus de Leo. Alors à la place de l’acide qu’elle s’apprêtait à lancer, Ivy resserre un peu plus ses genoux contre sa poitrine avant de murmurer. « T’as entendu ça ? » Oui. Il a dû l’entendre aussi. Après tout c’est pas comme si la salle était vraiment un terrain de tennis, y avait seulement quelques mètres pour les séparer. « Si ça pète, tu seras le premier écrasé. T’as un truc que tu veux que je dise à ton enterrement ? »

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Leonard River

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MessageSujet: Re: (intrigue | Livy ) Until we collapse   (intrigue | Livy ) Until we collapse EmptyVen 23 Sep - 20:58

Si tu fais une crise, compte pas sur moi pour t’aider. Tu resteras tout seul à t’étouffer dans ta bave et je filmerais tout ça. Je suis sûr que ça fera une super audience. Leo soupira bruyamment. Manquait plus qu'elle se prenne pour la nouveau CEO de la boite aussi, non ? Il ne l'aimait pas, Ivy. Pas viscéralement, parce que dans d'autres circonstances, il était persuadé qu'il aurait pu bien s'entendre avec elle. Mais voilà, il l'avait connu pendant sa quête ridicule de la boite, il avait fallut qu'elle fasse de la lèche à Jeff, il avait fallut qu'elle se gâche comme ça. Il n'avait jamais compris pourquoi elle faisait ça. Pourquoi elle traînait sur le plateau comme un chien errant qui attendait un bout de bacon ? Pourquoi ressentait-elle le besoin de capter l'attention de Jeff, de la télé, des caméras ? Une chose est sûre, ce n'était pas pourquoi elle servait des cafés aux vraies personnes qui travaillent vraiment qu'elle était du métier. Voilà pourquoi, agacé, Leo marmonna : C'est ça, fait comme si t'y connaissais quoi que ce soit. Il n'avait pas envie d'épiloguer plus longuement là-dessus. Elle n'avait pas tord, dans le fond, dans cette boite, filmer des personnes qui craquent psychologiquement ou physiquement était souvent synonyme d'une promotion. Et si elle le savait, pourquoi voulait-elle revenir dans ce système pourrie ? Pourquoi quémandait-elle une dose supplémentaire de ce poison ? Un poison qui coulait déjà dans les veines de la pseudo starlette. En servant le café, elle avait compris la mécanique tordue de cette grande machine bien huilée qu'était Virtual. Elle le prouva une fois de plus, balançant une phrase qui fit l'effet d'une bombe dans le cerveau du blond. chai pas, je pensais que sucer le patron ça apportait certains privilèges et que tu serais dans le bunker de Jeff, en sécurité, à genoux sur le tapis. Il bloqua complètement une seconde, se demandant ce qu'elle savait. Ce qu'elle avait exactement. Son entrevue avec lui de la semaine passée ne le quittait plus, jamais. Il lui collait à la peau. Cette sensation, ce sentiment d'être pris au piège par son patron. Jeff était devenu immense, terrifiant, et d’un autre côté, y avait cette envie qu’il avait eut, furtivement. Jeff l’avait-il raconté à sa boniche ? A tout le monde ? Il chassa rapidement cette idée de sa tête. Il n’avait pas pu le dire, sinon, tout le monde l’emmerderait avec ça. Alors il se devait de faire comme s’il n’y avait pas de double-sens dans cette phrase. Comme si elle le prenait juste pour le chouchou du prof -qu’il était très certainement, faut l’avouer, mais qu’il ne voulait définitivement pas être. Il secoua la tête de droite à gauche en soupirant longuement un pffff plein de dédain, et il répliqua même, mauvais : Toi par contre, même si t’es la boniche de tout le monde, personne t’invite dans son bunker, ou ne prête attention à toi en fait. sourire haineux. Ivy, c’était cette meuf en manque affectif, pour Leo. Fallait avoir un sérieux problème psycho pour accepter de faire un taf aussi merdique dans le simple but d’être produite par Jeff le sociopathe de service. Elle traînait sur les plateaux, voyait parfaitement comment ça se passait et avec quelle manque de considération les sujets des reportages étaient traités. Mais non, elle continuait de foncer tête baissée dans la merde. Bon sang mais fuis meuf, FUIS ! Qu’il avait envie de lui gueuler. Elle, elle le pouvait encore. Mais il se tut.

Alors qu’il se laissa tomber lourdement dans les cartons ou quoi que ça puisse être, Leo ne décolérait pas. La pression subit, l’inquiétude qu’il avait pour ses proches, ses amis, ses collègues, sa famille, le déluge de dehors et devoir en plus de ça supporter cette nana… C’était trop pour son petit corps cocaïné. Et Ivy (qui avait des airs de Carrie le soir du bal de promo) s’arrachait nerveusement les ongles en balançant des méchancetés. Et mon café t’es bien content quand je te le fais, alors critique pas trop là-dessus si la prochaine fois tu veux pas que je te jette des OGM dedans. » C’est toi l’OGM ! qu’il pensa lui répondre lieu de ça il haussa les sourcils l’air de penser que c’était très très intéressant tout ça et attrapa à nouveau son iPhone pour tenter de le faire marcher. Pour pouvoir appeler, n’importe qui. Anna sa mère, sa grand-mère, son meilleur ami d’enfance n’importe qui de plus intéressant que cette fille en fait et pour qui il s’inquiétait véritablement. Peine perdue, le portable était foutue. Un craquement sonore lui fit relever la tête. T’as entendu ça ? Qu’elle demanda soudain. Il la regarda, pas rassuré du tout. Y a eu un échange de regards paniqués de quelques secondes. Il se pensait en sécurité dans ce débarras, en hauteur, à l’abris du vent, et franchement il n’avait pas pensé que ce vieux corps de ferme puisse lâcher. Là, cette pensée lui traversa l’esprit. Celui de l’autre psycho-dingue aussi, visiblement : Si ça pète, tu seras le premier écrasé. T’as un truc que tu veux que je dise à ton enterrement ? Il ferma les yeux une seconde. Qu’est-ce qu’elle pouvait être conne cette nana. Si ça pétait, ils seraient tous les deux dans la merde. Cela dit, puisque ça semblait être le moment idéal pour en parler, il balança, cynique : Il me faudra un cercueil bio dégradable, y en a qui existe en bambou ou en osier. Sourire funèbre. Il savait parfaitement que ses convictions faisaient plus rire qu’autre chose ici, mais il s’en fichait éperdument. Pour dire la vérité, il avait réellement mis sur le papier ses dernières volontés concernant un enterrement 100% écologique. Mais par contre si tu pouvais éviter de ramener ta sale gueule à mon enterrement ça m’arrangerait, ma grand-mère sera assez mal comme ça, j’ai pas envie qu’elle se coupe les veines en voyant ta tronche. Et puisque le plafond refaisait des siennes, Leo lui jeta un coup d’œil rapide et tapa violemment sur l’écran de son téléphone. Pour dire la vérité, il aurait préféré être dans le bunker de Jeff à l’heure actuelle. Il soupira longuement et se releva dans la hâte. Allez c’est bon, j’en peux plus là, j’préfère encore me faire emporter dans une tornade que de rester ici avec une meuf aussi conne. ragea-t-il. Et au moment où il allait atteindre la porte… un grand bruit.
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MessageSujet: Re: (intrigue | Livy ) Until we collapse   (intrigue | Livy ) Until we collapse EmptyDim 9 Oct - 21:47


Y a cette animosité qu’est presque palpable dans la pièce. Et si on foutait les deux sur un ring, ils s’écharperaient sans doute sans aucune pitié. C’est l’ouragan qui fait ça, la tension de l’eau qui monte un peu partout, l’isolation au sommet, les bruits de grincements, les abonnés absents du téléphone. C’est leurs cœurs qui battent à l’unisson, un peu trop fous, entre peur et rage. Alors ils crachent des mots acides, parce qu’ils savent faire que ça, plutôt que d’avouer qu’ils préféreraient un peu de soutient, un peu d’affection. Rien qu’une fois. Du moins pour Ivy. Putain ce qu’elle avait envie que Meo soit là pour la prendre dans ses bras. Ou même Junior, ptin Junior. Est-ce qu’il avait trouvé un endroit où s’abriter ? Et y a cette panique qui cogne contre ses dents, ce cri qu’elle se retient de balancer, parce qu’elle veut pas. Pas devant Leonard. Surtout pas devant lui. Connard.
C'est ça, fait comme si t'y connaissais quoi que ce soit. Hm. Malheureusement elle ne connaissait que trop bien, ptêtre qu’elle n’avait jamais tenu de caméra en main mais la téléréalité c’était sa vie. Littéralement. Le nombre d’émissions stupides auxquelles elle avait été sélectionnée, Ivy ne comptait plus. Cet étalage gratuit dégueulasse, monté de toute pièces qui fournit aux citoyens moyens de quoi se gausser le soir en bouffant leurs frites saturées en graisse, elle connaissait Ivy. Et dernièrement en trainant sur le plateau de VTT elle avait vu que ces méthodes étaient universelles. Tristement universelles. « J’y connais assez pour savoir qu’un mec que tout le monde déteste en train de se noyer, ça fera un bon chiffre. » Rire amer. « Surtout si le mec en question est un putain de hippie. L’Amérique paierait cher pour vous voir crever dans l’eau. Retour à la chasse aux rouges, ça distrait dans les chaumières. » Mais tais toi Ivy putain. Tais toi au lieu de continuer à enchérir, à envenimer la situation. Parce que lorsque vous sortirez de là tu devras à nouveau lui apporter son putain de café avec sucre biodégradable et gluten-free. Manquerait plus qu’il devienne vegan et qu’elle soit obligée d’aller chercher du lait d’amande pour satisfaire les caprices de l’enfant roi. Même pas que ça la dérange en plus. C’est même pas contre Leonard, c’est plus contre l’hypocrisie qu’il a de travailler pour VTT avec des valeurs pareille qu’il défend. Surement que si la boîte faisait un reportage sur les bienfaits de la fourrure authentique ou Monsanto qu’il se barrerait en claquant la porte. Quoi que. Peut-être pas. Et ça Ivy elle comprend pas. Ils se comprennent pas. Putain. Y a comme un mur entre eux, une dimension parallèle qui les empêche de communiquer. Alors à la place ils s’écharpent à coup de mot, parce que c’est bien plus facile comment ça pas vrai ? De deviner où ça fait mal plutôt que de complimenter.

Toi par contre, même si t’es la boniche de tout le monde, personne t’invite dans son bunker, ou ne prête attention à toi en fait. Ha. Non. Il a raison. En fait. Il a putain de raison. Et ça lui reste en travers de la gorge. C’est douloureux, tellement douloureux. Elle sait même pas quoi répondre sur le coup, la bouche ouverte et les yeux se remplissent de larmes. Non elle ne craquera pas. Mais c’est la vérité. Parce que y a personne pour lui dire de rentrer, qu’on va la protéger. Meo doit surement être entrain de se taper la belle blonde d’instagram dans leur lit bien au chaud, pendant que Junior a été invité chez la fille dont il lui parle de temps en temps, quant à Jedediah. Jedediah il doit être comme un roi à boire son porto tout en écoutant la 9eme symphonie de Beethoven. Et pendant ce temps-là Ivy faisait quoi ? La causette avec commerce-équitable-man le super héros des temps modernes. « Ouais. En attendant moi mes genoux sont pas pleins de gravier. Alors ferme la Leonard. » Parce qu’elle sait pas trop quoi répondre Ivy, qu’elle perd un peu de son panache, de sa répartie, qu’elle sait qu’il va voir qu’il a réussi son coup et qu’elle est à deux doigts de chialer dans sa putain de solitude amère.
Et c’est un nouvel échange, balle au centre, ils se la renvoi encore et encore, à grand coup de raquette rageur, pour percer la défense de l’autre, le faire craquer, le bousiller. Peut être que si Ivy n’avait pas commencé, peut être que si elle avait fermé sa gueule, les choses se seraient mieux passé et ils seraient tous les deux en train de s’entraider, de tendre la main à l’autre. Mais Ivy était Ivy et Leonard était Leonard. Deux putains de dramaqueen bossant au même endroit, pas étonnant que ça fasse des étincelles pas vrai ? Alors ils s’enfoncent un peu plus dans leur cynisme, leur humour noir, parce qu’ils sont passés maîtres à ce jeu. Il me faudra un cercueil bio dégradable, y en a qui existe en bambou ou en osier. Sérieusement, ça existe ces conneries ? « Hm. Mais si ton cercueil se dégrade plus vite que tes os, comme jvais faire pour retrouver ton squelette quand je vais devoir t’exorciser ? » sel, essence, allumette, la base des films d’horreurs. Parce que Leo était forcément un gars chiant, du genre à devenir un fantôme rien que pour te casser les couilles jusqu’à ta propre mort. Mais par contre si tu pouvais éviter de ramener ta sale gueule à mon enterrement ça m’arrangerait, ma grand-mère sera assez mal comme ça, j’ai pas envie qu’elle se coupe les veines en voyant ta tronche. Elle fait semblant d’être outrée, main sur la poitrine et rire mauvais. Quelle actrice de talent, putain mais qu’attendait Jeff pour l’embaucher. « Je vais me gêner tient. J’ai déjà choisi ma tenue et la chanson que je chanterais pendant ta mise en terre. » Un truc bien salé. Plein de haine et de rage. Le grand show quoi. La base.
Elle sourit, fière de sa trouvaille, tout en le regardant s’énerver sur son téléphone. Pas comme si les gens pouvaient répondre. Elle était même étonnée qu’il y ai du réseau en ce moment. Puis il se redresse et lui tourne le dos, direction la porte : Allez c’est bon, j’en peux plus là, j’préfère encore me faire emporter dans une tornade que de rester ici avec une meuf aussi conne « Ouais c’est ça. Va te noyer, casse-toi. » Pars pas. Mais ses derniers mots sont étouffés et sans prévenir y a comme l’enfer qui vient les punir.
C’est un bruit immense, un bruit à vous faire trembler de la tête aux pieds. Et soudain le toit s’effondre. Sans pitié. Sans prévenir. Ou peut être que si mais les deux avaient été trop stupide pour entendre les avertissements. C’est un amas de bois, de poussières, de brique et d’eau qui leur tombe dessus et Ivy n’a pas le temps de faire quoi que ce soit pour se protéger. De toute façon qu’aurait-elle pu faire ? Ouvrir un parapluie ? Et puis quoi encore. Alors elle subit, impuissante, poutre ou brique sur la tête y a quelque chose qui lui fait perdre conscience. Un instant. Elle se retrouve allongée de force au sol et tout devient noir.
C’est la violence du vent et de l’eau qui la réveille en sursaut. Elle a la vision trouble comme si quelque chose de poisseux lui cachait la vue. Merde. Paniquée elle passe la main sur son visage pour la retrouver pleine de sang. Ivy sent son cœur s’affoler, un gémissement s’échappe se de ses lèvres et elle essaye de se relever, de comprendre ce qui s’est passé. Deuxième échec, à peinde debout qu’elle retombe tout au suite au sol, une douleur fulgurante dans la jambe. Instantanément elle sent la nausée monter tellement elle a mal. Putain putain putain. Mais il se passe quoi ? Rageuse elle inspire, expire, tente de se rappeler des exercices de yoga qu’on lui a appris pour se calmer. Ca marche, un peu. Elle essuit son visage avec son bras et retrouve assez de vision pour observer sa jambe. C’est violet. Ou bleu. Dégueulasse. Ptêtre cassé. Ptêtre pas. « Leonard ? » Elle appelle, au sol, parce que soudain y a plus d’animosité en elle. Y a juste de la peur de l’incompréhension, et que malgré leurs différents il la laisserait pas dans la galère pas vrai ? « LEO ??? » Pas de réponse. Merde. Non. Et s’il avait été touché lui aussi ? « MERDE » Elle panique Ivy. Bon sang ce qu’elle panique. Elle regarde autour d’elle, avant de poser la main sur un long morceau de bois. Rester d’une poutre brisée par l’impact. Ca fera l’affaire.
Alors elle se redresse tant bien que mal Ivy, entre la tête qui tourne, le vent et la pluie, le choc, la peur. Elle a envie de retomber au sol et de fermer les yeux, de dormir pour oublier, d’attendre qu’on vienne les sauver. Et puis ses yeux se posent vers là où la porte se trouve. Trouvait ? Y a un amas de planches, de poutres. Et sous cet amas, une touffe de cheveux blonds trempés, un visage qu’elle ne connait que trop bien. Leonard. Claudicante, gémissant à chaque pas effectué, Ivy se dirige vers lui avant de se laisser tomber à son niveau. « Hey Leonard ? » Y a de la panique dans sa voix, elle monte, dans les aigus, presque brisée. Putain Leonard. Repond. Elle le secoue encore et encore. « MAIS OUVRE LES YEUX LEONARD PUTAIN » Rien. Il est pas mort quand même ? Pitié. Faites qu’il soit pas mort ! Et Ivy craque, elle pleure, larmes et sang qui coulent sur sa joue, elle continue encore et encore s’agrippant au t-shirt du cameraman. « Mais connard je déconnais tout à l’heure, putain crève pas Leonard ! » Elle a pas envie de te chercher un cercueuil en bambou tu vois, elle a pas envie de danser sur ta tombe, elle a pas envie de bruler tes os. « Me laisse pas.» Parce qu’elle a bien trop peur Ivy, toute seule. Parce que t’es le seul Leonard, à être là pour elle aujourd’hui.


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MessageSujet: Re: (intrigue | Livy ) Until we collapse   (intrigue | Livy ) Until we collapse EmptyDim 23 Oct - 17:35

Ouais c’est ça. Va te noyer, casse-toi. Qu'elle hurle, haineuse, telle la gamine qu'elle est et sera toujours. Foutue conne qui ne connait rien à la vie. Foutue conne tout court ! JE T'EMMERDE ! qu'il prit le temps de répondre, en articulant bien chacune des syllabes pour que ça rentre dans son cerveau de dégénéré qui a un jour pensé que les cheveux bicolores, c'était une chouette idée. Faut être sacrément atteinte pour penser ça. Et Leo allait partir, il allait le faire, là, à la seconde.

Un grand bruit. Puis plus rien. Si, des visions psychédéliques du cerveau qui panique et part définitivement en couille. Mamie un peu, et cette fille rencontré cinq ans plus tôt au Togo aussi, il ne sait pas pourquoi. Sa mère, son père. Mads. Ouais, sa soeur. Succession de formes et couleurs. Le cerveau qui tente d'halluciner sur un dernier lambeau de vie. Et puis le blackout total. Ou bien, il ne s'en souvient pas.

« MAIS OUVRE LES YEUX LEONARD PUTAIN » Ca lui parvint de très loin, mais ça eut le mérite de faire vivoter l'étincelle de conscience qui lui restait. Pourtant, immobile et incapable d'émettre le moindre son, Leo restait allongé là, inerte. Ses yeux à demi-clos fixait une masse de couleur. Il ne voyait pas, il ne sentait pas, il entendait mal. Putain, mais foutez-lui la paix. Il voulait du calme, juste du calme.

blackout.

« Mais connard je déconnais tout à l’heure, putain crève pas Leonard ! » Et le voilà ramené sur Terre, violemment. Une douleur atroce lui oppresse la poitrine. Le voilà qui ouvrit les yeux en grands, paniqué. Au dessus de lui, l'enfer, l'apocalypse et un ciel déchiré, et puis le visage ensanglanté d'Ivy, juste au dessus du sien. Elle pleurait. Qu'est-ce qui s'était passé putain ? Qu'est-ce qui s'était passé ? Y a une seconde ils étaient... ils étaient là debout, entrain de parler et la seconde d'après...  « Me laisse pas.» Leo ferma les yeux une seconde, (ce qui lui parut une seconde en tout cas, mais dura en réalité une minute). Quand il les rouvrit, il était toujours à la même place, ni mort, ni vivant. Tourmenté par un ouragan qui le tuerait certainement dans la journée. Qu'était-il arrivé ? Il ne sentait ni son corps, ni ses muscles, ni ses os. Juste une douleur fulgurante. J'... tenta-t-il. Mais la douleur dans ses côtes lui coupa la chique. Il avala sa salive -horriblement douloureux également- et reprit : J't'en su...sup...supplis... Il ferma les yeux de toutes ses forces pour ravaler un cri tant il avait mal. ...Ne...ne... chante p..pas à mon... ent...enterr...m.. la fin du mot fut étouffé par une toux incontrôlable et des frissons. Il avait froid, très froid. Un filet de sang et de bave lui coulait de la joue. Par miracle, l'un de ses bras était libre de mouvement, il le leva donc, doucement, car il chaque particule de son être était endolorie. Il essuya d'un revers de main le sang qui coulait d'entre ses lèvres et regarda le sang. Putain... Il était mal. Très mal. Ses yeux humides se voilèrent d'une peur qu'il tentait de garder pour lui. Mais il tenta de lever légèrement l atête pour découvrir un amas de truc au dessus de lui, qui ne laissait son corps découvert qu'au milieu du torse. Il ne savait même pas dans quel état était le bas de son corps. Ou s'il était encore là, tout simplement. Il ne sentait plus rien. Rien. Il ferma les yeux et pinça ses lèvres. Mais quand il les rouvrit et tomba nez à nez avec Ivy il tenta un sourire tordu avant de la pousser légèrement en arrière pour qu'elle recule et le lâche. Ca... casse-toi I...vy. répliqua-t-il doucement, dans un souffle. Et vu qu'elle ne semblait pas capter le messager, il répéta, plus durement : DEGAGE ! Et là, ce fut plus fort que lui, il se mit à chialer à chaude larmes.

Alors il allait crever là ? C'était ça la fin du bouquin ? Mourir sur ce plateau pourri, dans cette ville pourrie qu'il avait passé sa vie à fuir ? Tout ça pour ça ? Y avait tellement de truc qu'il voulait faire, tellement d'endroit où il n'avait jamais posé les pieds, tellement d'images à tourner, tellement de langues à apprendre, de gens à connaitre... Le monde tout simplement. Tout allait devenir noir. Tout allait disparaitre. La peur, mêlée et à la colère de crever ICI lui qui avait toujours pensé crever d'un coup d'une overdose de coke ou dans un crash de saut en parachute, tout ça créait des sillons salés dans sur ses joues. Histoire d'échapper à sa propre peur, il se concentra sur Ivy, toujours là, désespérément à côté de lui. Tu...tu p..peux te barrer... moi... moi j'p...peux pas bou...bouger. Alors va..t-en... va... te mettre à...l'abris. Elle ne pourrait pas le tirer des décombres, pas dans son état, après tout elle n'avait pas l'air en forme olympique non plus. Et elle ne pouvait pas prendre le risque de rester ici, sous cette pluie torrentielle, avec ce vent et le risque de se faire emporter. Fallait qu'elle rentre au foyer, dans les chambres. Fallait... Qu'elle se casse, et rapidement. Leo arrêta de la regarder pour fixer le ciel, il tentait de calmer ses tremblement, de se convaincre que ça irait, que ce n'était peut-être pas aussi grave qu'il ne le pensait, mais ça l'était.
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MessageSujet: Re: (intrigue | Livy ) Until we collapse   (intrigue | Livy ) Until we collapse EmptyVen 28 Oct - 16:41

JE T'EMMERDE ! sans doute un des mots qu’on lui adresse le plus. Ta gueule Ivy, ferme la Ivy, t’es qu’une conne Ivy, je t’emmerde Ivy. Le plus souvent prononcés par celui qu’elle aime le plus au monde. Elle pourrait se les tatouer sur la peau tant Meo passe son temps à les gueuler. Alors elle s’en fout pas mal au final, de ce que Leonard peut bien lui cracher à la gueule, toutes les insultes au quotidien. Ta gueule Ivy, ferme la Ivy, dégage Ivy, disparait Ivy. Un jour elle écoutera les voix. Un jour elle craquera. Mais pas aujourd’hui, pas maintenant. Ca glisse pas sur elle comme elle aimerait le faire croire, mais qu’importe. Allez, qu’il se casse, qu’il retourne voir le patron, qu’il retourne à sa petite vie de merde et qu’il se noie comme un con en glissant dans les escaliers. Elle restera là haut, en sécurité. Qu’il l’abandonne comme tout le monde le fait. Ils sont même pas amis, alors pourquoi est-ce que au fond ça la touche autant ? Merde. Non. Ca la touche pas. Ta gueule le cœur, ta gueule la tête. Elle hésite entre hurler et pleurer encore plus, frapper sa tête contre les murs pour faire taire un instant la folie qui rampe.

Si elle avait su en se levant ce matin qu’autant de merdre leur arriveraient, elle serait restée bien au chaud chez elle, blottie sous la couette à planer, cachets après cachets, un verre de whisky pour tout faire passer. Mais non. Ivy s’était levée, elle avait fui cette maison qui l’étouffait plus qu’autre chose et s’était ramenée sur le plateau. Et maintenant elle avait l’impression que l’apocalypse se déchainait, son cœur était au bord de l’apoplexie et elle n’arrivait pas à assimiler tout ce qui se déroulait devant ses yeux. Le sang, le vent. La douleur, l’eau. La peur, Leonard. Et cette nausée qui monte, encore et encore. Leonard ne se réveille pas, est-ce qu’il respire même ? Elle ne sait pas. A cause de la violence du vent elle n’entend plus rien, elle ne voit plus rien, la pluie l’aveugle, mélangeant larme et eau sur ses joues creusées. Elle hurle Ivy, elle pleure Ivy, elle appelle Leo, persuadé au fond qu’il n’est pas crevé, qu’il va se réveiller. Et ptêtre que ses efforts payent parce soudain y a comme un mouvement sous elle. Une voix, qu’elle entend presque pas. Comme une illusion. J't'en su...sup...supplis... « Oh mon dieu Leo !! » Elle se relève, se rapproche de son visage, l’oreille tendue pour entendre ce qu’il essaye de lui dire. Il est vivant. Putain. Mon dieu. Elle en pleurerait presque de soulagement si ses yeux étaient pas déjà trempés. ...Ne...ne... chante p..pas à mon... ent...enterr...m.. C’est. Absurde. Totalement absurde. Un rire nerveux la transperce et Ivy pose sa main sur la joue du jeune homme. « Si tu veux pas que je chante à ton enterrement va falloir que tu m’en empêche » Elle ferme les yeux un instant, pour reprendre ses esprits, elle a la tête qui tourne, sans doute dû au choc reçut tout à l’heure. « Alors accroche toi Leonard, parce que je vais pas te laisser crever » On pourrait croire pourtant, vu la situation, qu’Ivy n’attendrait que ça, juste se lever et se barrer, laissant le blond agoniser sous les débris. C’est mal la connaitre. C’est juste se fier à la putain d’image qu’elle se complait à offrir au reste du monde. Pourtant Leonard ne semble pas du même avis. Il la pousse faiblement en arrière comme s’il voulait l’écarter. Ca... casse-toi I...vy. Elle se laisse faire, les mots qui s’embourbent dans sa gorge l’étouffe. DEGAGE Non. Non. Non. Pas encore. Pas maintenant. Putain. Non. Ta gueule Ivy avec tes démons qui ne font que te bouffer, soit grande Ivy, arrête de paniquer. Elle se relève, tremblante, hésitante. Est-ce qu’elle va vraiment le laisser là ? Il veut pas d’elle, il a pas besoin d’elle. Ils ont jamais besoin d’elle. Les sanglots redouble et elle porte la main à sa bouche.
Et d’autres larmes répondent aux siennes. Comme un écho.
Il pleure Leonard. Il pleure sous les débris, bouche en sang et cœur détruit. Il pleure parce qu’il sait qu’il va crever. Et c’est trop pour Ivy. Beaucoup trop. De nouveau elle se laisse tomber à ses côtés, attrapant sa main dans la sienne, elle serre fort. Fort. Trop fort. Mais qu’importe. Elle veut lui faire comprendre qu’elle le laissera pas. Qu’elle partira pas. Qu’il a autant besoin d’elle qu’elle a besoin de lui. Tu...tu p..peux te barrer... moi... moi j'p...peux pas bou...bouger. Alors va..t-en... va... te mettre à...l'abris. Ivy passe sa deuxième main libre dans les cheveux de Leonard pour lui dégager la vue, avant de la poser sur sa joue. « Non, non , non. » Qu’elle murmure, la voix craquelée. « Je te laisse pas là Leonard. » Pas question que sa propre lâcheté le condamne. Elle a pas fait grand-chose de bien dans sa vie, mais abandonner Leonard la détruirait. « On va trouver une solution ensemble Leo je te promets, en attendant concentre toi sur moi, sur ma voix, sur ma main. » Le peu de chaleur qu’elle peut lui donner, elle le lui offre. Prend tout Leo, prend tout. Et regarde bien parce qu’elle va te sauver.
Ivy se relève lentement, titubante, un coup de vent la fait vaciller et elle se repose sur sa mauvaise jambe. La douleur lui arrache un cri qui se perd dans la tempête. Mais elle se reprend bien vite avant d’observer la pièce. Le toit est à moitié écroulé, bloquant le fond de la pièce mais pas l’accès à l’escalier. Heureusement. Autour d’elle les cartons son éventrés, et les objets éparpillés au sol. Rapidement son regard se pose sur un tas de tissus. Bingo. Une vieille boîte pleine de couvertures et draps usés. Tant bien que mal elle attrape deux trois linges qu’elle ramène près de Leonard avant de recommencer son manège deux fois. Sa vision se trouble à chaque fois que son pied touche le sol mais elle continue d’avancer. Pas question. Pas question d’abandonner. Alors elle soulève doucement, avec précaution, la tête de Leonard et place dessous un drap plié pour lui servir d’oreiller. Elle attrape ensuite une couverture en laine et la place sur le torse du jeune homme. « Tu dois être habitués aux couvertures qui puent le lama fermenté pas vrai ? » Elle essaye tant bien que mal de faire de l’humour dédramatiser. « Si tu as encore froid dis moi. Faut absolument éviter l’hypothermie. » Elle redevient sérieuse Ivy, avant de s’asseoir à côté de Leonard pour reprendre son souffle un instant. Il faut absolument qu’ils arrivent à contacter les gens qui sont encore dans le foyer. Ils viendront forcément les aider. « Ton téléphone, il marchait pas ou personne ne répondait ? » Parce qu’ils peuvent essayer à nouveau, appeler les secours, appeler quelqu’un, quelque chose pour les sauver.
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MessageSujet: Re: (intrigue | Livy ) Until we collapse   (intrigue | Livy ) Until we collapse EmptyDim 27 Nov - 19:47

Elle s'était levée, et Leo lui lança un regard encourageant, un sourire tordu sur son visage. Allez, va-t-en maintenant Ivy. Va te mettre à l'abris, dans une chambre dont le toit ne se serait pas effondré. Va soigner cette jambe. Va te réchauffer, te sécher, continuer à vivre. Le toit s'était effondré, qui sait ce qui pourrait arriver d'autre sur ce foutu toit. Dans une minute ou une heure, ils seraient peut-être morts tous les deux, se prenant un tronc d'arbre volant ou quoi que ce soit d'autres. Pendant une seconde, il pensait qu'elle partirait. Il l'espérait. Il ne voulait pas lui transmettre sa peur ou sa souffrance. Juste l'encourager à partir, sans rancune. Ca va aller. Qu'il voulait même dire sans y parvenir. De toute façon, elle ne l'aurait pas cru. Leo était nul comme menteur. Et pourtant, mentir, c'était son fond de commerce ces dernières semaines. Ivy se laissa à nouveau tomber près de lui. Il ferma les yeux, tenta une dernière fois de la convaincre. Elle ne voulait rien entendre. Elle glissa sa main dans celle de Leo, et il fallait avouer que le contact fit un bien fou au blond. Comme si les pulsation de son corps se calaient sur celles d'Ivy. Comme si y avait de l'énergie qui circulait entre eux, en elle, en lui, et passait par ces doigts emmêlés. Je te laisse pas là Leonard. Qu'elle murmura d'une voix cassée. Le menton du blond tremblait, il se remit à pleurer, ce qui franchement ne changeait rien vu le déluge au-dessus d'eux. Il serra de ses maigres forces la main d'Ivy. Me...merci. qu'il lâcha avec difficulté. Merci d'être là, de rester. Les autres se seraient barrés, et ils auraient eu raison de le faire. Parce que personne ne savait ce que cette décision signifiait, et peut-être qu'elle se condamnait en faisant le choix de rester. Qu'elle soit prête à prendre un tel risque uniquement pour ne pas le laisser seul, ça claquait au visage de Leo, encore plus fort que ce vent glacial. Parce qu'Ivy avait une belle âme. Elle était profondément gentille, et simplement pervertie par un monde cruel. Cela confirmait l'impression qu'il avait depuis le départ. Car s'il avait tellement de mal avec elle, c'était parce qu'elle ne faisait que refléter ce qui n'allait pas chez lui. Il se retrouvait en elle, et détestait la voir prendre tout un tas de mauvaise décision. Car si elle s'en était sortie, peut-être que lui pourrait s'en sortir aussi. Mais fallait se rendre à l'évidence, ils étaient tous les deux, dans cette putain de tempête, sans pouvoir  ni vouloir s'échapper.  On va trouver une solution ensemble Leo je te promets, en attendant concentre toi sur moi, sur ma voix, sur ma main. Ce qu'il essayait de faire, mais il sentait bien que son cerveau se déconnectait. Il avait tellement froid, et il avait tellement mal. Il ne trouva pas la force de lui répondre et se contenta de fixer le vide, en tenant fermement sa main. Mais d'un coup, il ne sentit plus rien. Ni les pulsation d'Ivy, ni son énergie, ni sa peau douce et réconfortante. Elle lui avait lâché la main. Il chercha un moment dans le vide avant de faire retomber sa main sur les débris, sur la paume, sans trop savoir où elle était partie. Elle n'était qu'à deux mètres, mais il ne la voyait pas, il ne l'entendait pas. Pour dire la vérité, il était dans cet espèce d'état second quand on se sent partir, mais qu'il nous reste encore un peu de conscience. Elle revient une première fois, mais repartit si vite que Leo était presque sûr d'avoir halluciné.  Il ferma les yeux, décidant de s'endormir, c'était la meilleure chose à faire, et peut-être qu'il ferait un rêve génial et que quand il ouvrirait les yeux, il serait bien au chaud dans son appartement, ou mieux chez sa grand-mère. Penser à elle lui tordit le coeur. Son menton se mit à trembler, sans qu'il ne sache si c'était la peine ou le froid. Ivy revint à ce moment-là, il essaya de se concentrer sur elle, mais elle disparut aussitôt. Il se mordit la lèvre et regarda vers le temps de débris sur son torse. De sa seule main libre il tenta d'extraire un bout de bois, il dû bien accepter qu'il n'avait aucune force. Il tenta un autre morceau, une brique, qu'il envoya plus loin. Il recommença cela avec quelques petits débris insignifiants mais cela lui donna l'impression de ne pas attendre sa mort lamentablement. Il essayait de ne pas penser à ce qu'il y avait en dessus de ce gros tas, à l'état de son bassin et de ses jambes, qu'il ne sentait tout simplement pas. Il se mit à trembler en imaginant son corps coupé en deux tel Anakin Skywalker mais c'est à ce moment là qu'Ivy revint pour de bon. Tu dois être habitués aux couvertures qui puent le lama fermenté pas vrai ? Il la regarda, aurait aimé rire mais il n'en avait pas la moindre envie. Il ne s'arrêta pas de d'enlever les plus infimes débris qu'il pouvait dégager, jusqu'à ce qu'une douleur foudroyante le paralyse et le force à s'allonger à nouveau, la tête contre la couverture drue qu'Ivy venait de ramener. Bordel ! qu'il jura d'une voix déchirée. Il ne savait pas quoi faire, le déni de tout à l'heure se transformait en marchandage, colère. Il n'avait pas envie de crever ici, pas la moindre. Cependant la douleur l'avait forcé à se calmer. Il finit par regarder Ivy, descendre son regard sur les couvertures qu'elle étalait sur lui. Il remarqué cette jambe qui semblait la faire souffrir, la déranger. Elle ravalait sa douleur pour lui. Elle tenait le coup, pour lui. Si tu as encore froid dis moi. Faut absolument éviter l’hypothermie. Il ne lâchait pas du regard sa jambe. Il répondit d'une voix distraite : Ca va. en fait, il crevait de froid. La pluie torrentielle avait glacé les couvertures avant même qu'il n'ait pu gagner un degré de chaleur corporelle. Mais ça ne servait à rien de lui dire, elle n'y pouvait rien. Tu devrais te faire un garrot. conseilla-t-il. Vu la couleur de sa jambe, elle avait au mieux un os de cassé, au pire une hémorragie interne. Cependant elle soumit l'idée de réessayer d'appeler avec son téléphone, demandant s'il était encore en état de marche. Leo n'en avait pas la moindre idée, il ne se souvenait pas de l'état de son téléphone, mais il ne devait pas être très loin. Il l'avait dans les mains au moment de l'impacte. Oui, fallait, fallait appeler. Fallait appeler des secours. Fallait appeler Jeff. Il saurait quoi faire.

L'espoir embrasa son âme et le réchauffa légèrement. Parce que s'il arrivait à joindre Jeff, ils étaient sauvé, c'était certain. Il avait la certitude profonde qu'il déplacerait tous les débris d'une main pour le sortir d'ici, en l'insultant au passage d'être assez con pour se réfugier dans un grenier moisi, mais au moins il le mettrait en sûreté. C'était assez bizarre, cette confiance aveugle qu'il avait en lui, ce sentiment de sécurité qui l'envahissant rien qu'en y pensant. Alors que la plupart du temps, il le prenait pour cet espèce de psychopathe qui faisait de sa vie un enfer. Mais il viendrait l'aider aujourd'hui. Après ce qui s'était passé la dernière fois, il viendrait l'aider. Il est... là... là à gauche ! Indiqua Leo lorsqu'il repéra son Iphone sous la pluie. Elle lui tendit et il l'attrapa de sa main libre, le déverrouilla. L'écran marchait, il était cassé, mais il marchait. Cependant, il grésillait l'eau créait des court-circuits. Fallait qu'il se dépêche s'il espérait contacter qui que ce soit. Il se contenta d'aller dans ses favoris et de cliquer sur "Jeff". Une sonnerie.... Deux peut-être, et le portable s'éteint définitivement. Noooon... non non ! qu'il ragea en essayant de le rallumer, sans succès. Il arrêta de s'exciter sur l'appareil, le regarda avant de l'envoyer deux mètres plus loin, grimaçant parce que ce mouvement d'humeur lui procura une douleur intense dans les côtes. Il soupira longuement. L'espoir l'abandonna aussi vite qu'il était venu le cueillir. HS. expliqua-t-il, même si c'était évident. Il y eut une seconde de flottement pendant lesquelles tout deux semblaient se rendre compte qu'ils étaient dans une merde noire. Leo jeta un coup d'oeil à la porte, condamné par des débris elle aussi. Il soupira et puisque la douleur de sa cage thoracique ne se calmait pas, il souleva légèrement la tête et tira sur son t-shrit de sa main libre pour essayer de voir ce qu'il en était. Il ne voyait pas grand chose dans cette obscurité morbide, mais il n'aimait pas du tout ce qu'il apercevait. Une tâche bleuté qui s'étalait sur ses côtes douloureuses. Il était à ce jour ravi de n'y connaitre rien du tout en médecine et d'arriver à se persuader que ça ne pouvait être que quelques côtes de pétées, rien de plus. Mais un sale sentiment l'empêcher de respirer. Ce même sentiment qui le poussa à dire, d'une voix apaisée, le regard dans le vide. Tu... T'sais je... j'pensais pas to..tout ce que j'ai dis. sa petite voix était pratiquement entièrement couverte par le vent qui hurlait dans leurs oreilles En f...fait j'adore tes... cheveux... Sourire tordu, le pire c'est qu'il était sincère. J'ai... J'aimerais bien me les teindre aussi... tu... tu vois faire un ... un truc cool comme toi. Bon il ne serait pas à une connerie capillaire près, rappelons qu'il avait eu des dreadlocks fut un temps. Mais là, c'était simplement histoire de se changer les idées, ,et arrêter de se dire qu'il était entrain de se liquéfier de l'intérieur. Et... et pis j'te comprend... pour le taf ici et... Jeff et... je sais ce que sais que... en pincer pour ce mec complètement psychopathe, imbue de sa personne, sans aucune morale ? Attendez il avait bien pensé "en pincer" ? Pour Jeff ? Heureusement, une bourrasque de vent emporta ses pensées coupables au loin. Mais... f..faut que tu te tires d'ici avant.. avant qu'il te la mette à l'envers et te dét... détruises... parce ... que... C'est ce qu'il fait... toujours. terriblement objectif sur sa propre condition, pour une fois, Leo avait conscience d'être une cause perdue, tandis qu'Ivy n'était qu'une version moins perdue de lui-même, une version qui pouvait encore fuir, faire autre chose de sa vie, sortir de ce star-system à la con. Une quinte de toux lui donna envie de crever immédiatement et de la bave et du sang coagulés s'échappa à nouveau de ses lèvres avant que la pluie n'efface les traces de ses blessures internes. Il grelotta légèrement. Il avait envie de se sortir de là sans en avoir la force. Il jeta un nouveau coup d'oeil à la porte. Fa..Faut que tu... tu dégages la porte. Et.. Et que t'appelles de l'aide... Comme ça moi je... j'essaies de me... dégager de là en.. attendant. Il ne savait pas si c'était simplement pour la faire bouger d'ici ou s'il avait réellement l'espoir de se tirer de ces décombres seul, naïveté ou optimisme, fol espoir de la sauver et de terminer sur une note humaniste ? Il n'en savait rien, son cerveau ne fonctionnait plus très bien en fait.
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MessageSujet: Re: (intrigue | Livy ) Until we collapse   (intrigue | Livy ) Until we collapse EmptySam 10 Déc - 1:54

Me...merci C’est bien la première fois que quelqu’un la remercie pour quelque chose. Et ça lui fait tout drôle. Elle s’arrête un instant, sur le visage trop blanc de Leo, la douleur qui se fixe sur ses traits comme un masque, et elle se demande pourquoi elle devient soudain aussi altruiste, pour aider un gars comme Leo qui a passé ses journées à l’emmerder. Elle sait pas Ivy, elle sait plus. Peut être que c’est comme ça, qu’en période de crise tous les rôles attribués s’effondres et on finit tous pour jouer la même chose, il faut alors bien s’entraider pour espérer survivre.   « Tu ferais pareil »  qu’elle murmure doucement, essuyant les larmes qui coulent sur les joues du blond. Peut être que non, peut être que Leo n’aurait pas fait pareil. Mais elle ne peut s’empêcher d’y pense, d’espérer, un peu. Elle se dit qu’elle a déjà trop sur la conscience pour laisser le jeune homme crever, que si elle se casse maintenant, il reviendra la hanter, et qu’elle y survivra pas. Y a trop de choses déjà, qui viennent la réveiller la nuit, trop de fantômes, de regrets, des jours passés. Putain. Elle secoue la tête avant de commencer à réfléchir à la situation, pour pas se laisser submerger.  
Elle parle Ivy, essayant de le rassurer, de le focaliser sur sa voix, sur elle, pour qu’il ne la lâche pas, pour qu’il n’abandonne pas. C’est tellement facile de tout laisser tomber dans ces moments là. Tellement plus simple que de lutter pour survivre. Y a le vent, le froid, l’orage. Fermer les yeux ça serait se couper de tout ça, de la douleur, de la réalité. Mais non, il faut pas. Elle le claquera s’il faut, elle lui hurlera dans les oreilles. Si elle décide de rester avec lui, c’est pas pour qu’il l’abandonne comme un gros lâche. Ils vont s’en sortir, tous les deux ou pas du tout. Mais ça sera pas l’un sans l’autre, elle en est persuadé.
Alors se mit à s’affairer un peu partout, cherchant un moyen de les sortir de là, de les sauver tous les deux. Un coffre, des couvertures, elle revient le plus vite possible vers Leo pour essayer de le réchauffer. Elle tente même une vieille blague, mais il ne rigole pas. Il essaye de se libérer, morceau de bois par morceau de bois, et Ivy sent son cœur se serrer. Y a quoi dessous hein ? Qu’est-ce qui est encore intact après un choc pareil…Elle veut pas y penser, elle voudrait même demander à Leo d’arrêter, de pas se forcer, mais rien ne sort. Bordel ! Il exprime tout haut ce qu’elle pense tout bas, et ça la bouffe. Non, pas bordel. Non. Pas question. Râle pas Leo, baisse pas les bras, jette pas l’éponge. Elle secoue la tête faisant semblant de n’avoir rien entendu et entreprend de finir d’installer les couvertures. Elles sont déjà trempées mais Leo ne semble pas s’en plaindre. Au moins ça le protègera déjà du vent, c’est mieux que rien. S’ils avaient du temps à perdre elle se blottirait contre lui pour lui offrir le peu de chaleur corporelle qui lui reste, mais faire ça, ça serait signer leur arrêt de mort, car personne ne les retrouverait jamais. Ca va. Elle en doute mais la jeune fille fait comme si. C’est plus simple de cette façon là. Tu devrais te faire un garrot. Elle sursaute, regarde sa jambe et manque de tourner de l’œil. La couleur ne dit rien qui vaille.  « Un garrot… »  Elle sait pas Ivy, elle sait pas tout ça.  « Non, ça va aller t’en fait pas, on a pas de temps à perdre. » Parce que le temps qu’elle comprenne comment en faire, la foudre se sera peut être abattue sur eux. Alors pas question.
Elle relance l’idée du téléphone, regrettant amèrement d’avoir réduit le sien en bouillie sous l’accès de la colère. Elle était stupide. Stupide gamine gâtée, stupide enfant colérique. Il est... là... là à gauche ! Elle suit l’indication de Leo et son regard se pose sur le téléphone hors de prix au sol. Rapidement elle s’en empare et le temps à Leo, le cœur battant la chamade. Pitié. Si jamais ça fonctionnait ils seraient sauvés. On viendrait les aider, on les sortirait de là, on les empêcherait de crever de froid, de douleur, d’hémorragie. Ivy ne quitte pas Leo des yeux, ni la petite lumière provoquée par l’écran du téléphone, elle a le ventre noué, les tripes qui se tordent et l’espoir qui gonfle. Noooon... non non ! Et c’est comme un poignard planté entre les côtes, elle regarde Leonard envoyer au loin le téléphone, rageur ; Et elle aussi. Putain. Elle essuie rapidement une larme sur sa joue avant d’inspirer un grand coup pour se calmer. HS.  « Peut être mais pas nous. On peut encore y arriver »  Elle a la rage Ivy. Elle en peux plus, de ce destin de merde, de la vie qui se dresse sans arrêt en travers de son chemin. Elle a envie de trouver le responsable – Dieu peut être – pour lui foutre son poing dans la tronche et recommencer à respirer. Tu... T'sais je... j'pensais pas to..tout ce que j'ai dis. La voix de Leo semble si lointaine. Elle se rapproche de lui, se met à son niveau, reprenant sa main dans la sienne, comme une balise dans le brouillard, une bouée en pleine mer. C’est autant pour elle que pour qu’elle prolonge le contact, comme pour se retenir mutuellement de sombrer. En f...fait j'adore tes... cheveux... Il la prend par surprise. Là, comme ça, sans prévenir ; C’est si ironique, qu’elle se met à rigoler, avant de se mettre à chialer, sans vraiment réussir à se contrôler. . J'ai... J'aimerais bien me les teindre aussi... tu... tu vois faire un ... un truc cool comme toi. Elle s’agrippe un peu plus à ses doigts, passe son autre main libre sur son visage, écarte une mèche trempée des yeux du blond.  « Quand on sortira de là, on fera un truc cool ensemble, tu verras. J’y crois. Ca les rendra fou sur le plateau » Ca rendra fou Jeff, et tous les autres moutons, ils verront jamais ça venir. Et elle rigole, entre deux sanglots, imaginant la tronche des gens qu’elle déteste plus que tout en les voyant débarquer comme ça sur le plateau. Et... et pis j'te comprend... pour le taf ici et... Jeff et... je sais ce que sais que... Elle redouble de plus belle silencieuse, elle pleure comme jamais elle n’a pleuré en publique, y a que Meo pour assister à ses crises. Et puis Leo, à partir d’aujourd’hui. Il saura après ça, quelle pleureuse elle est, mais c’est pas grave, elle en peux plus de lutter, elle a besoin de tout laisser sortir au fur et à mesure que le blond parle. Il touche juste, tellement juste, pour elle, pour lui, pour eux. Cette tension qui n’a fait que grandir entre eux deux lors de leur cohabitation sur le plateau, juste des mots pour ne pas avouer la vérité. Qu’au final ils se ressemblent bien plus qu’ils ne veulent le penser, que y a plus de compréhension que d’incompréhension quand ils se dévisagent pendant la journée.   « Leo… » Mais il la coupe. Mais... f..faut que tu te tires d'ici avant.. avant qu'il te la mette à l'envers et te dét... détruises... parce ... que... C'est ce qu'il fait... toujours. Jeff. Il parle de Jeff. Et soudain elle regrette ses paroles blessantes balancées plus haut concernant Elliot, Jeff et Leo. Elle est pas stupide Ivy, elle sait reconnaitre les regards, les manques dans les ventres, le fait de se mentir à sois même. Peut être qu’elle comprend pas tout, mais elle sait que y a quelque chose. Doucement elle se rapproche de Leo, sa main toujours dans la sienne, l’autre sur son visage fantomatique. Elle lui caresse doucement la joue avant de demander  « c’est ce qu’il t’as fait ? Il t’a foutu à l’envers Leo ? » Qu’est-ce qu’il a fait ce Jeff pour que le blond en arrive à parler de ça comme ça hein ? Pour le moment elle, elle se laisse faire, elle laisse Jeff jouer, parce qu’elle les a toujours laissé jouer avec elle, les hommes comme elle. Comme un vulgaire os entre leurs canines. Elle est devenue insensible Ivy. Ou presque.
Soudain le jeune homme est traversé par une toux, elle a le temps de voir quelques gouttes carmin perler au coin de ses lèvres et la panique reprend le dessus. . Fa..Faut que tu... tu dégages la porte. Et.. Et que t'appelles de l'aide... Comme ça moi je... j'essaies de me... dégager de là en.. attendant. « D’accord. » Qu’elle répond en murmurant.  « Fais attention à toi Leo. Me laisse pas je… Ferme pas les yeux Leo d’accord ? Je vais revenir. On va s’en sortir » Doucement elle se baisse pour déposer un baiser sur son front puis s’écarte, se relevant tant bien que mal, malgré la douleur toujours plus présente dans sa jambe. Rageusement elle essuie son visage et se dirige vers la porte encombrée.

Combien de temps a-t-elle mis pour libérer l’entrée ? Elle a les doigts en sang, et la vision trouble. Elle est sur pilote automatique tant le froid la glace et le vent la fait vaciller. Elle regrette de ne pas peser quelques kilos de plus, rien qu’une fois. Puis quand elle vient à bout du dernier débris elle se retourne pour vérifier que Leo est toujours vivant, toujours là, toujours avec elle.  « BOUGE PAS LEO JE REVIENS ! »  qu’elle hurle dans le vent espérant que le jeune homme l’entende malgré tout le boucan. Une fois hors de la pièce, elle est surprise par le silence. Du moins, le bruit beaucoup moins fort, l’absence de la pluie aussi, comme si l’enfer n’était limité qu’à une seule pièce. S’agrippant à la rampe d’escalier elle descend tant bien que mal, poussant un cri de douleur à chaque fois que sa jambe abimée lui serre d’appuis. La souffrance la vrille de partout, mais elle continue, encore et encore, jusqu’à arriver dans le couloir. Titubante, elle avance, encore et encore. Y a plus que du noir autour d’elle, elle a l’impression qu’elle va lâcher d’un moment à l’autre. Bordel… Hey ! Ca va ? Y a une voix, lointaine. Quelqu’un qui court vers elle, des bras qui l’enserrent, qui la tiennent, elle se rattrape tant bien que mal. Elle arrive pas à discerner qui est qui, c’est juste chaud, humain, vivant. Une aide.  « Y a Leo…Au grenier… » Elle a mal, tellement mal.  « Il a besoin d’aide vite, il va crever ! »  qu’elle murmure, la voix pâteuse et les yeux papillonnants.   « Les secours vite s’il te plait » T’en fais pas ça va aller, on va t’aider, toi et Leo, t’en fais pas[/b] Et ça lui suffit Ivy. Ces mots, la chaleur du corps contre lequel elle est serrée, la certitude soudain que tout va bien se terminer. Alors elle se laisse happer par le néant, finit par s’effondrer.
C’est le bruit de la sirène qui la tire hors de ses pensées, la vitesse aussi. Elle ouvre un œil, puis deux, se redresse malgré la douleur qui ne semble faire qu’un avec son corps entier. Elle est paumée pendant un instant Ivy, allongée sur une civière, dans ce qui semble être une voiture. Non. Une ambulance.   «Leo »  qu’elle murmure, se tournant pour regarder autour d’elle, soudain paniquée comme jamais. Mais quand son regard se pose sur le blond allongé à côté d’elle, Ivy soupire de soulagement. Lentement elle se laisse retomber, tournant la tête pour regarder Leonard. Ils sont sauvés. Putain. Ils sont sauvés. Difficilement elle tend la main pour attraper la sienne, refusant de le lâcher de nouveau, puis se laisse happer de nouveau par le néant, cette fois ci totalement rassurée. Tout va bien se passer.
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