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 highway to hell (nash)

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MessageSujet: highway to hell (nash)   highway to hell (nash) EmptyJeu 8 Déc - 1:02

Dehors, c’est sombre. Dehors, c’est triste. Obscurité latente, miroir d’un cœur morne. Il est tard. Les rues se sont vidées, ne laissant que le bruit des feuilles mortes rappeler que le froid est arrivé. Et Nora, parmi tout ça ? Nora, t’es juste là. A l’intérieur du vieux bâtiment aux fenêtres mal isolées, la buée recouvrant les carreaux mal nettoyés. Le vieux bar que ton frère et son abruti de bro ont récupéré, pensant qu’il serait une bonne idée de se rajouter des responsabilités. De s’endetter jusqu’au cou. Y a le soupire exaspéré à cette pensée, les yeux qui roulent un instant. Il n’y a plus personne d’autre que toi. T’as viré le dernier pilier de bar il y a presque trois quarts d’heure maintenant, et ton abruti de frère s’est bien gardé de rester pour t’aider. Alors tu montes les dernières chaises sur les tables. Passes un coup de balais. Nettoie les derniers verres et décide que ce serait tout. Ton frère, il se démerdera demain avec le reste. Le réapprovisionnement. T’as peut-être accepté de lui donner un coup de main dans son bar miteux parce que ça te rapportait un peu de fric mais t’as certainement pas signé pour devenir leur larbin de service. Alors tu claques la porte tremblante et tu te précipites retrouver cet abruti à l’appart minuscule que vous partagez à quatre, seulement pour le trouver avachi comme une vache devant la télé. C’était ça ton urgence ? T’as les sourcils froncés dans sa direction, l’attente d’une réponse qui, tu le sais déjà, provoque déjà ton exaspération. Finalement, t’es même pas certaine d’avoir envie de l’entendre. T’es fatiguée, t’as juste envie de poser ta tête sur l’oreiller et de sombrer jusqu’au lendemain. Ou bien au surlendemain. Alors tu jettes tes clés. Ton sac. Ta vieille veste et tes gants troués – t’as pas la thune pour t’en acheter d’autres. Tu jettes un vague coup d’œil à la télé allumée, et tu t’incrustes sur son canapé ridicule, forçant la place comme une princesse des bas mondes qui n’a pas fini d’en démordre. Et tu t’installes bien comme il faut, Nora, quitte à l’évincer de ce petit confort ridicule dans lequel il semble s’être installé. Bouge, t’as le cul posé sur la télécommande. Coup d’épaule pour l’éloigner, récupérer le tout précieux entre tes mains gelées. Tu t’arrêtes une autre seconde sur le programme. Une seconde de trop. Tu regardes vraiment ça ? C’est nul. Soupire fatigué et les doigts qui appuient sur les touches, font défiler les chaînes sur le petit écran. Nora Caldwell regarde peu la télé mais dieu sait qu’elle ne passera pas une seconde de plus devant un vulgaire match de foot. Ah, Nora, tu détestes tous ces gens. Ce sport stupide. Ces supporters écervelés. Tu détestes le jeu, tu détestes les règles. Tu détestes que ça existe, et tu pestes un instant contre la télé pour passer autant de merde sur les chaînes avant de t’arrêter sur une chaîne au hasard. Ce soir, ce sera les Kardashian, parce que t’as jamais rien vu de plus con que ça, parce que tu rumines déjà à l’idée de voir Kim chialer comme connasse ou Khloe se plaindre de sa vie parfaitement chiante, mais tu sais que si ça te met déjà pas d’humeur toi, ça fera d’autant plus chier Nash que t’imagines déjà râler comme un gros bébé. Et ça, bon dieu, c’est bien la seule chose capable de te décrocher un sourire diabolique, surtout après une soirée aussi pourrie. Mais tu fais mine de rien, le regard rivé sur la télé, caricature de l’enfant sage attendant l’explosion. Tu bien l’faire, Nora. Comme si de rien n’était. Ils sont où, les gueux ? T’as pas vu tes frangins depuis deux jours déjà, tu te demandes où ils se planquent. Quelle connerie ils doivent encore être en train de faire pour pas être à l’appart en train de se réchauffer les miches. Tu t’en plains pas, ça vous fait un peu plus de place dans ce deux pièces minuscule que vous vous efforcez de partager sans vous étrangler. T’espères simplement ne pas avoir à aller les chercher en gardav, parce que putain, tu crois que Nash et toi arrivez à bout d’indics à persuader de sourires charmants ou d’excuses bidons pour pas les laisser croupir en cellule. Au moins, tu profites d’avoir l’appart – presque – pour toi toute seule, c’est une victoire en son sens. Peut-être que la vraie victoire, c’est celle qui arrive juste là. Au fait, ce soir, j’ai besoin de la chambre. Y a qu’une raison pour laquelle vous vous disputez sans cesse la seule chambre de libre, et ça te fait sourire rien qu’à l’idée qu’il puisse si facilement deviner. Y a Ike qui a prévu de passer dans pas longtemps et t’as pas vraiment envie de partager ton lit avec ton abruti de frère.
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Nash Caldwell

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MessageSujet: Re: highway to hell (nash)   highway to hell (nash) EmptyJeu 8 Déc - 12:19

le silence et l'absence. c'est calme ce soir, presque trop calme. pas de cris, pas de rires, pas d'injures, pas de bousculades. rien, seulement la télé, le canapé et nash, tout seul. c'est tellement rare que la télé est resté une heure en sourdine. une heure les yeux fermé à penser, à rêver, à savourer. pas de prise de tête, pas de règlement de compte. c'est pour ça que t'as signé à l'époque. pour cette promesse de fausse sérénité, ou y'avait rien d'autre à penser. les gosses loin d'ici, loin d'empiéter sur ce petit cocon que t'as essayé de préserver. c'est minable et tout pourri mais, y'avait tout à bâtir ici. sans eux et la misère qu'ils laissent toujours après leur passage. sans eux et les emmerdes qu'ils ont apportés dans leurs sillages. c'était bien, c'était calme. puis la tempête s'est ramenée, elle a tout balayé. plus d'intimité, seulement cette oppressante proximité. les uns sur les autres à tourner en rond. les uns sur les autres à se marcher dessus, à se hurler dessus, à se cracher dessus. c'est pas facile et c'est même chiant, pourtant, quand ils sont pas là, c'est presque dérangeant. ça manque terriblement, au point de devenir angoissant. éparpillés aux quatre coins de la ville, tic et tac dans un gourbi et nora qui doit attendre en râlant que la journée soit finie. nash, qui s'est défilé de ses propres responsabilités pour espérer un peu de tranquillité. bière à la main, engouffré dans le canapé pour mater le foot à la télé. c'était presque trop beau pour durer. c'était ça ton urgence ? elle l'a mauvaise, comme tu l'aurais eu à sa place. passer la soirée à bosser pour voir les autres rien glander, ça t'arrive tellement souvent que tu as fini par t'y habituer. ta gueule john... sourire moqueur sans un regard. tu te renfrognes d'avance à l'idée qu'elle s'obstine à te le faire payer. t'avais une urgence, celle de venir t'enterrer ici pour te reposer, pour oublier sans avoir à te justifier. c'est pas les quatre badauds du coin qui ont dû l'épuiser. ça lui va pas à nora quand elle essaye de jouer les gros bras. quand elle s'amuse à râler comme toi. illusion maladroite d'autorité féminine, maman encore coincée dans le corps d'une gamine. non, ça lui va pas nora, quand elle essaye de se dresser contre toi, quand elle s'impose comme ça sans même te laisser le choix. bouge, t'as le cul posé sur la télécommande. elle force, elle pousse, elle s'impose. comme si le canapé lui était réservé, comme si tout ici lui appartenait. tu grognes, t'as pas envie de la laisser s'incruster avec ses exigences de reine. nora elle craint quand elle fait ça et toi t'aime pas. tu regardes vraiment ça ? c'est nul. même pas le temps de répliqué qu'elle a déjà pris la décision de t'en priver. ton quart d'heure de gloire vient de se terminer. tu fais chier putain. soupire amer. l'agacement grimpe mais, ça manque de conviction. t'as pas envie de t'emmerder avec elle, pas ce soir. t'as pas envie de te battre avec elle, pas maintenant. t'es juste épuisé, l'envie galopante d'aller te coucher. éviter le conflit et te laisser bouffer, comme à chaque fois, comme trop souvent. tu fais abstraction de ta chère soeur, assassinant ta bière pour aller en chercher une autre et t'épargner les conneries de gamines qu'elle s'obstine à regarder seulement pour te faire chier. ce soir elle est d'humeur taquine, prête à tout pour que tu t'abîmes. elle cherche nora mais, c'est pas maintenant qu'elle te trouvera. ils sont où, les gueux ? la question t'a traversé l'esprit plusieurs fois aujourd'hui. deux jours de presque tranquillité mais, surtout deux jours à s'inquiéter. t'es pas du genre mère poule à leur courir après, t'as simplement pas envie qui t'attire des ennuis à cause de leurs conneries. raflés par les flics, morts dans le caniveau, t'en sais rien et tu préfères pas le savoir. demain tu feras l'effort d'aller les chercher si vraiment ils ne finissent pas par rentrer. sans doute peinard dans un coin où y'a pas nora pour leur casser les couilles. t'aimerais en faire autant, ou du moins, qu'elle en fasse autant. qu'elle s'éclipse au moins une fois, loin de toi. qu'elle finisse par te manquer tellement tu la vois pas. parce que y'a que dans ces moments où t'as l'impression de l'aimer, quand elle est pas là pour t'embêter. quand t'assistes pas à ses tentatives foireuses de te faire chier. quand nora elle parle pas, quand nora elle est sympa. quand t'as pas envie de l'étrangler, quand t'as pas envie de la secouer. comme là, où tu reviens t'assoir à côté d'elle mais, que t'es pas serein. ça semble trop beau qu'elle ai décidé de se calmer mais, tu souhaiterais que ça reste comme ça une éternité. coincé à deux, la clope au bec, à regarder votre vie minable défiler. loin des emmerdes qui vous ont écorchés, dans cette tragique pauvreté. c'est presque bien les moments comme ça, même si c'est trop chiant ces instants-là. au fait, ce soir, j'ai besoin de la chambre. les volutes brûlantes de ta blonde t'étouffent. t'es pas sûr d'avoir bien entendu. ou plutôt, t'aimerais faire comme si. parce que c'était trop beau pour être vrai et qu'en un instant elle arrive encore à tout gâcher. ce putain de sourire. nora tu la tiens pas, tu la contrôles pas. elle fait ce qu'elle veut, avec qui elle veut. t'as juste pas envie de te sacrifier encore une fois alors que pour toi, elle le mérite pas. t'as déjà assez donné. de ton temps, de ta vie, de ton âme, de ton sang. t'as toujours tout fait pour essayer de les contenter, pour rattraper le manque de vos parents inadaptés. c'est pas le fait qu'elle ai envie de niquer un pauvre gars dans vos draps, pendant que toi tu seras obligé de squatter le canapé en attendant qu'ils aient fini leurs ébats. t'as juste pas envie de céder encore une fois. parce que ça lui ferait trop plaisir à nora. tu rêves, si t'as envie de baiser tu vas le faire ailleurs mais, pas ici, sérieusement... vous pouvez pas aller chez lui pour faire ça ? y'a ce rire cynique. celui qui teste, celui qui cherche. celui qui essaye de voir si elle se paye ta tête ou si elle est vraiment sérieuse. nora elle a plus de limite, elle en même jamais eu. ce besoin incessant de te rendre fou, de te pousser à bout. tu sais même pas pourquoi elle fait ça, pourquoi y'a que toi pour supporter ça. des fois, tu te dis que c'est peut-être le seul moyen qu'elle a trouvé de te montrer qu'elle pouvait t'aimer. aimer. nora elle aime dans les coups, dans la rage et l'amertume. nora elle aime de colère, surtout toi, son propre frère. je me casse le cul à longueur de temps pour toi, pour vous et faudrait encore que je me sacrifie parce que princesse nora a envie de se faire tringler ? questions rhétoriques qui s'étouffent dans ta risible nervosité. nash, tu ris jaune, tu ris rouge, tu ris noir. tu ris de toutes les couleurs tellement tu sais pas à quoi t'attendre. tellement tu lui en veux de te prendre la tête avec ses histoires de fesses. tellement tu lui en veux de te pousser à bout et de te laisser te décomposer dans ta colère. tu les a pas élevés comme ça. égoïstes. pourtant, ils le sont devenu, comme toi. toi qui montre les crocs dès qu'ils essayent d'abuser. toi qui partage plus tellement t'as trop donné. elle fait chier nora. trop chier. t'as qu'à faire comme toutes les traînées de ce monde, dehors dans la rue, au moins tu seras à ta place. c'est amer et méchant. ça t'écorche la bouche en sortant. tu le penses pas, tu le crois pas non plus. nora c'est pas une pute de bas étages, elle s'assume juste un peu trop. t'as seulement la haine contre elle, contre son mec, contre tout. t'as la haine d'être coincé là, entre l'envie de la laisser se démmerder pour la nuit et l'impossibilité d'accepter. ça serait fini sinon. le peu d'autorité s'en irait en fumée et elle finirait de te bouffer. alors, t'en démordras pas en te réservant encore le choix. puis nora elle a chaud au cul, un petit tour dans le froid, ça lui refroidira.
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MessageSujet: Re: highway to hell (nash)   highway to hell (nash) EmptyDim 11 Déc - 5:15

Il te doit bien ça, nash, non ? une soirée dans un vrai lit. Pendant qu’il dort dans le canapé, ou peu importe où d’ailleurs. Toi, tu rêves de ce lit. T’as jamais l’occasion de t’en approcher, toujours occupé par nash – à qui il appartient de base – ou bien par les frères, quand ils jouent bien leur coup. Toi, c’est plus rare, parce que t’es la seule fille, c’est toujours leur excuse bidon à tout de toute façon. Toi tu connais plus le matelas gonflable du salon qu’autre chose, pauvre gamine laissée à l’abandon. Ce soir c’est différent. Ce soir t’es pas toute seule et tu le veux ce lit, tu l’auras. Même si nash fait la gueule. Il t’a abandonnée salement au smoking dog pour venir poser son cul sur le vieux divan troué et mater la télé pendant que tu récurais les tables, et il te doit bien ça. Mais il se laisse pas faire, nash, ça aurait été trop espérer de lui. Nash, il se débat, rend les coups. Il insulte, comme il sait si bien faire. Tu vois l’air agacé et fatigué marqué sur son visage et t’as qu’une envie, le lui arracher pour le lui faire bouffer. toi ta gueule ringo. c’est sec, ça claque dans l’air. Tu réponds comme une gamine mal élevée, mais c’est peut-être tout ce que tu es, finalement. toi tu casses les couilles ? toi ?? tu crois pas non. C’est pas toi qui casse les couilles, c’est tout le monde autour de toi. l’enfer, c’est les autres. t’en as la preuve tous les jours. Et toi tu subis. Toi tu te caches en attendant qu’ils aient fini de t’emmerder. Ce sera pas non plus ce soir visiblement. T’as cherché l’ours et tu regrettes même pas de l’avoir trouvé. Y a que comme ça que tu te sens bien, nora. Y a que dans la douleur et les cris que tu te trouves, que dans la haine et l’enfer que tu t’élèves. Tu te fiches de la télécommande, des kardashian, de la putain de télé. Y a plus rien de tout ça qui t’intéresse à présent, encore faut-il que ça l’ait un jour fait. T’avais juste envie d’emmerder, de titiller. T’as réussi, et si le sourire moqueur aurait presque pu trouver sa place sur ton visage marqué par la rue, il s’en est bel et bien en allé. Y a plus rien du rictus amer, y a juste le visage fermé, les yeux qui torpillent. c’est quoi ton problème putain ? et tu t’énerves à ton tour, parce que t’aimes pas ce qu’il te dit. T’aimes pas ce que t’entends, encore moins de la part de ton propre frère. Les limites se sont effacées, fondues dans la masse sombre et dégueulasse dans laquelle vous vous perdez depuis trop longtemps. depuis quand j’peux plus avoir la chambre ? monsieur fait un caprice de princesse et décide qu’il vaut mieux que ça ? mieux que nous ? tu t’es redressée inconsciemment, les genoux repliés contre toi, les membres tendus sur le sofa de merde. T’as le regard-fusil qui le cherche, les sourcils froncés de la gamine en colère. Nora la tornade se réveille et ça ne prévoit rien de bon. Nora, elle est vexée, elle est blessée. Jamais tu le montreras, parce que t’es pas comme ça. Parce qu’ils ont pas besoin de savoir, tous. Ils savent qu’ils font du mal, en particulier nash, parce que nash, c’est celui qui te ressemble le plus de tous les caldwell. Celui que tu pourras jamais laisser partir, peu importe combien il peut être con. t’es qui pour dire ça. J’me casse le cul tout autant que toi. A la seule différence que j’ai au moins l’intelligence de pas me foutre dans la pire emmerde du siècle. y a le soupire éreinté, le rire nerveux qui transperce. Parce que toute cette histoire de fout la trouille. Parce que tu veux pas du trafic d’armes, tu sais que ça n’annonce rien de bon. Tu sais que vous vous en sortirez en étant encore plus dans la merde que vous ne l’êtes déjà, si vous vous en sortez tout court. Tu le diras pas ça non plus, mais ça te garde éveillée certaines nuits. Alors oui, ça t’énerve. Ça te rend folle de rage que nash, il comprenne pas. Il comprend pas que tu préférais cent fois, mille fois vivre une vie de misère plutôt que de vivre sans lui. t’as dit quoi là ? c’est moi la traînée connard ? alors finalement, c’est même plus à propos de la télécommande. C’est plus à propos de la chambre, ni des insultes lancées dans l’air. Nash, il va trop loin, chaque soir plus loin encore. Et là, la limite, il frôle dangereusement avec, jusqu’à la dépasser. traînée, qu’il t’appelle. et sans réfléchir tu l’attrapes brutalement par le col que tu ramènes vers toi, la rage l’emportant sur la raison. Comme toujours. c’est vrai que tu t’y connais bien en putes, hein ? elle va comment, la tienne ? coup de menton dans sa direction, l’amertume et le dégoût palpable dans une voix tremblante, trop railleuse pour être honnête. tu sors les vieilles histoires pour blesser, pour sortir gagnante. jill, c'est pas vraiment le sujet à aborder, ni avant ni maintenant. et pourtant, t'es comme ça, nora, ça te gratte la gorge, ça menace d'exploser. tu peux pas t'en empêcher. t’oublies un peu trop souvent que sans toi, ta traînée elle en serait pas là. que tu craches avec fureur. Nash il a chatouillé l’ours lui aussi. Y a que comme ça que vous vous entendez, que comme ça que vous savez faire. Alors parce que t’as pas décidé d’en démordre et que t’es bien certaine que lui non plus, tu te lèves soudainement, lançant un bonne soirée. provocateur et tu te faufiles dans la chambre, claquant la porte derrière toi. Peu importe ce qu’il te dit, ce dont il a envie. Ce soir, c’est toi qui prends le lit.
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MessageSujet: Re: highway to hell (nash)   highway to hell (nash) EmptyDim 11 Déc - 18:07

nora elle abuse. chaque fois qu'elle ouvre la bouche, elle use. nora elle pige pas tout, elle voit pas tout. elle comprend encore moins. y'a que quatre ans qui vous séparent, pourtant, dans ces moments-là, c'est comme si une éternité s'était glissée entre vous. génération pourrie jusqu'à l'os, avec pour seule considération que les injures et son égoïsme écoeurant. nora elle exige, toujours. de ses caprices agaçants elle réclame l'impossible, comme si le monde entier lui était dû. peut-être parce qu'elle a ce vide immense à combler, comme chacun d'entre vous. peut-être juste, surement, parce qu'elle a décidé d'être chiante. parce que nora elle est comme toi, parce que vous êtes pas connu pour être autrement que cons. toi ta gueule ringo. ça pique, comme tout ce qu'elle dit. elle ne trouve jamais les mots justes, les mots doux. un semblant de politesse qui donnerait envie de lui donner ce qu'elle tente toujours de réclamer. nora, elle dégoûte à chaque fois qu'elle s'exprime. avec sa rancoeur déplacée, son arrogance mal maîtrisée. nora, elle fait toujours mal, elle envoie chier, comme si c'était tout ce dont la vie l'avait dotée. elle est pas plus différente de toi, finalement. c'est pour ça que vous vous écorchez toujours. vous confronter, c'est un peu comme vous conforter vous-même. comme deux comètes qui se rencontrent. un big bang qui balaye tout autour de lui. c'est quoi ton problème putain ? y'a cette envie prenante de lui hurler que c'est elle. que c'est eux. que c'est cette putain de vie que tu ne souhaiterais même pas à ton pire ennemi. ce cauchemar réalité qui te bouffe à longueur de journée. cette vie minable à gratter la terre à main nue pour tenter de survivre. c'est bien ça ton putain de problème. tu ne vis pas, tu essayes de vivre. chaque jour, tu tentes de garder ta place dans ce monde avant qu'il ne t'arrache le peu qu'il t'a donné. chaque heure, tu donnes le peu que tu as reçu, uniquement pour eux. chaque minutes, tu encaisses les reproches pour ceux qui ne sont plus là pour les écouter. chaque secondes tu te débats pour donner l'impression de garder la tête hors de l'eau alors que ça fait bien des années que tu as sombré. ton problème ? c'est que personne ne le voit, surtout pas nora. ton problème, c'est que tu souffres, là au fond, sous ton amertume, ta rancoeur et tes regrets. sous la couche épaisse de ta froideur et de ta méchanceté. ton problème ? c'est que même si à cet instant tu venais à le lui dire pour qu'elle en prenne conscience, ça n'y changerait rien. ton problème, c'est que t'es seul en étant quatre. depuis quand j'peux plus avoir la chambre ? monsieur fait un caprice de princesse et décide qu'il vaut mieux que ça ? mieux que nous ? les yeux dans les yeux, tu sourcilles pas. t'as juste la prétention d'esquisser un sourire narquois. tu vaux pas mieux qu'eux, jamais ça ne sera le cas. tu t'en fiches pas mal de ce qu'elle peut penser de toi, de la manière dont son regard se pose sur toi. parce que la fierté, l'admiration et toute la connerie humaine, vous ne connaissez pas. parce que ce qu'elle pense, tu le sais que trop bien pour en avoir toi-même abusé sur elle. c'est ça ouais... arrogance triomphale que tu viens noyer au goulot de ta bouteille. t'as même pas envie de te justifier. t'as pas envie de discuter, ni pour lui donner raison, ni pour la contredire. t'as pas envie de perdre ton temps à essayer de changer ce qu'elle est persuadée de savoir. nora, elle a sa conscience pour elle et ce que le monde en pense, elle s'en fiche. nora, elle croit connaître la vie et t'es bien le dernier capable de lui prouver le contraire. t'es qui pour dire ça. j'me casse le cul tout autant que toi. a la seule différence que j'ai au moins l'intelligence de pas me foutre dans la pire emmerde du siècle. c'est vrai. nora elle essaye. du haut de ses vingt ans à peine, elle essaye. elle aurait pu aspirer à mieux, pourtant, elle trime à tes côtés en frôlant les mêmes merdes dans lesquelles tu t'es plongé. celles que tu aurais préféré lui éviter. t'as pas besoin de l'entendre de sa voix pour t'en vouloir. t'as pas besoin d'elle pour culpabiliser, pour flipper, pour regretter. t'as pas besoin de ses reproches quotidiens pour savoir que t'as pas fait les bons choix, que tu seras jamais un gars bien, le frère qu'il aurait fallu que tu sois. ça te vas bien de me reprocher ça, est-ce que t'as au moins conscience du pourquoi je le fais ? t'as pas besoin d'elle pour le savoir, pourtant, tous les jours elle le dit, comme si elle avait peur que tu l'oublies. tout le reste de conneries qu'elle peut bien te servir, t'as fini par ne plus t'en soucier mais, l'idée même qu'elle puisse t'en vouloir pour avoir essayé de leur donner ce qu'ils n'auraient jamais eu sans toi, ça fait mal. assez mal pour déverser ce flot nocif de colère. celui qui fait dire ce qu'on ne pense pas. celui qui rend méchant alors que dans le fond on l'est pas. t'as dit quoi là ? c'est moi la traînée connard ? t'as toujours ce rictus moqueur au bord des lèvres, même quand elle joue les gros durs en t'attrapant comme la pire des raclures. t'as le culot de hocher la tête pour confirmer tes mots, parce que tu sais que la blesserait pas autant si elle pensait pas, parfois, que c'est le cas. c'est vrai que tu t'y connais bien en putes, hein ? elle va comment, la tienne ? les mots de trop. les mots que pour rien au monde t'aurais voulu entendre de sa bouche. des mots pour lesquelles tu pourrais vriller, exploser, tout briser. de ses putains de doigts qu'elle a osé poser sur toi. de sa putain de tronche un peu trop fière de t'avoir dit ça. t'oublies un peu trop souvent que sans toi, ta traînée elle en serait pas là. nora, elle sait pas. elle a jamais rien su. que des apparences trompeuses. des rumeurs fumeuses. nora, elle croit que ce qu'elle voit. ce qu'elle a vu. le pire des connards incapables de faire un truc bien, pas même d'aimer. mais, nora, elle sait pas ce que tu dis pas. elle sait pas ce que tu caches tout au fond de toi. tout comme jill, elles le sauront jamais. pas temps que t'auras encore de quoi ne pas l'assumer. t'as pas le droit de dire ça, sale conne. grognement sourd pour une colère certaine. y'a tes doigts qui tentent de l'attraper, se heurtant au vide qu'elle a laissé. bonne soirée. qu'elle lâche à la volée. aussi vite qu'elle a attisé ta colère, elle s'éclipse. malgré ta volonté, elle accapare la chambre. laissé comme un con sur le canapé. sur les ruines de votre vie et de la haine qu'elle a réveillée. y'a que cette porte claquée pour vous séparer et même si tu le regrettes déjà, c'est loin de pouvoir t'arrêter. la fin de la clope noyée dans le fond de ta bière délaissée, tu trouves le courage de te lever pour la rejoindre avec la ferme intention de te venger et calmer la colère qu'elle a engendrée. à peine la porte ouverte, aveuglé de cette rancoeur qu'elle a soulevée, tu te jettes sur elle, sur ce putain de lit jamais fait, en oubliant de penser que tu pourrais la blesser. ça sera jamais pire que ce qu'elle te fait. tu veux que je te dise ce que c'est mon problème ? tu hurles presque en saisissant ses bras pour lui couper toute envie de répliquer, de se débattre là où elle ferait mieux de se la fermer. y'a la raison qui crie que ça sert à rien, que ça amènera jamais rien de bien. puis, y'a la colère qui lui somme de se taire, qui te supplie de lui faire payer de te faire si salement regretter. alors, y'a cette patte lourde qui rejoint son visage pour lui enfoncer le nez dans les draps. ça, c'est tout ce que j'ai, tout ce qu'il me reste que vous avez pas encore gâché. t'insiste sur tes mots, t'insiste sur sa joue. t'insistes partout. t'insistes pour elle, pour vos frères. t'insistes sur cette putain de misère. ce peu de confort pour lequel t'as dû trimer, te sacrifier. ce semblant de vie que t'as essayé de reconstruire tout seul avant qu'ils ne te suivent. t'insistes pour votre mère qui n'a jamais été capable de faire les bons choix. t'insistes pour ton votre père qui n'a même pas fait l'effort d'essayer. t'insiste pour ces deux cons qui vous ont condamné. tu vois nora, tu me craches tout le temps à la gueule ce que je fais de mal mais t'as trop tendance à oublier que sans moi tu serais pas là non plus. tes doigts viennent écraser ses joues pour la forcer à te regarder. y'a la rage qui suinte de tes mots. l'écho assourdissant de ta colère qui transperce la lourdeur de l'atmosphère. nora elle reproche souvent, trop souvent. jamais elle remercie. nora elle détruit, elle anéanti. t'as aussi tendance à oublier que j'aurais pu me barrer moi aussi. t'as le sourire nerveux quand tu craches ça, juste-là sous son nez. ça aurait été plus simple mais, tu l'as pas fait. parce que t'as beau être un caldwell, t'es pas aussi lâche que ceux qui t'ont fait. parce que t'as beau être le grand frère raté, t'es pas aussi con qu'elle semble le penser. parfois je me dis qu'ils ont eu raison eux, au moins ils se sont pas emmerdé avec vous. le ton calmé d'aigreur. les mots congestionnés de rancoeur. t'as même plus envie de gueuler, la gorge étouffée par l'amertume qu'elle a causée. la gorge nouée par cette sombre vérité. des nuits à songer à la meilleure façon de partir. des jours entiers à penser que ça ne servait plus à rien de rentrer. parce que parfois, t'en arrives à te dire que sans toi, ils auraient pu s'en sortir. parce que parfois, t'en arrives à croire que c'est tout ce qu'ils méritaient. eux, comme toi, être abandonné. mon problème, c'est d'avoir été assez con pour croire que vous méritiez mieux. conclusion soufflée dans un soupir amer avant de finalement la relâcher, te redresser. chancelant, serrant les poings nerveusement. t'as le coeur colère, comme nora mais, t'as aussi les yeux tristesse. ceux qui regrettent toujours d'en arriver là, même si jamais tu ne l'avoueras. parce que dans ces moments là, nora elle mérite pas que tu t'excuses, pas plus que tu sois encore là.
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MessageSujet: Re: highway to hell (nash)   highway to hell (nash) EmptyLun 12 Déc - 4:12

T’es partie. Dans la chambre, de l’autre côté de la pièce, le seul mur qui vous sépare. T’aurais peut-être pas dû. T’es sans doute allée trop loin, nora, mais qu’est-ce que t’y peux, tu contrôles rien. Y a toutes ces âneries qui sortent sans même que tu ne puisses les réfréner. Y a les accusations qui écorchent la langue et le cœur, les attaques lancées avec rage et animosité. T’es en mission, nora. En mission pour faire mal, pour détruire tout ce qui t’approche d’un peu trop près. Y a que comme ça que tu sais faire, dans le mal et la douleur. Y a que comme ça que tu respires, dans le noir et la poussière. Ce soir, tu le pousses à bout nash, parce qu’il t’énerve tellement, parce qu’il t’insulte de traînée, te rabaisse au même rang que tous ces gens. Ce soir t’es plus vraiment sa sœur à ses yeux, t’es juste une inconnue. Rien d’autre qu’une traînée. Et tu supportes pas ça, surtout pas de lui. Alors tu t’enfuis, dans la chambre que tu clames comme étant la tienne. Et Nash, il est pas d’accord, il te suit, la porte claque une deuxième fois dans l’autre sens et tu te retrouves bien vite sous son emprise, la gueule dans les draps, suffoquant à moitié, à te débattre comme une folle enragée. y a les larmes de colère qui montent malgré elles, que tu ravales par fierté, parce que tu le laisseras jamais voir que ça t'atteint. Ça crie, ça hurle dans tous les sens, ça donne des coups de pieds, des coups de genoux, ça te plaque contre le matelas un peu plus en espérant que tu la fermes, que tu te calmes enfin. Mais nora, t’es pas de celles qui abandonnent, pas de celles qui capitulent. la guerre, elle fait que commencer là, et quand il te relâche enfin, tu sens encore la douleur de ses doigts appuyés contre ton visage, la mâchoire endolorie, le souffle court. Et on penserait que ça suffirait. Que ce serait la fin de votre querelle stupide, que chacun finirait dans son coin sans se parler et que tout reviendrait à la normale d’ici demain. Non. Y a ses mots qui font barrière dans ton esprit, qui te bloquent la gorge. Et la rage qui t’envahit, comme un souffle empoisonné injecté dans tes veines. Ça fait mal, très mal. Y a les reproches douloureux qui s’impriment dans ton cerveau, la colère qui boue depuis trop longtemps qui remonte à la surface. ta gueule nash. Et puis soudain, y a ton poing qui s’écrase contre sa face pour qu’il s’écarte, pour qu’il te laisse enfin respirer. Y a un instant de flottement durant lequel t’assimiles chacun de ses mots assassin, les yeux noirs, le cœur palpitant. Et puis d’un coup tu penses plus. Tu te jettes sur lui et y a vos corps qui s’écrasent au sol dans un bruit sourd, tes petites mains qui se referment autour de sa gorge, comme si t’étais capable de l’étrangler. Y a la rage qui t’aveugle, y a tout le reste qui perd de son importance. tais-toi nash, tais-toi ! t’hurles en retour, incapable de te regagner un semblant de calme, ou bien de raison. Y a les larmes de haine qui montent et qui finissent par couler malgré toi, les mains tremblantes que tu serres toujours autour de son cou. Nash il dit les mots interdits. Les mots qui font mal, les mots que jamais vous ne pouvez échanger. Pas même en menace, pas même comme ça, quand ça dérape. Nash veut partir, et y a nora qui pète un câble quand elle le sent glisser entre ses doigts. tu veux partir ? bah vas-y, t’attends quoi ? dégage, barre-toi ! y a les sanglots que t’es incapable de réprimer, qui se mélange à la colère sourde, à ces accusations que tu balances à bout de souffle. Y a ton corps au-dessus de sien, ton visage qui surplombe le sien pourtant, qui l’empêche de véritablement se relever et s’en aller. Y a tes mains que tu serres toujours plus fort, comme si ça avait un quelconque effet, et surtout y a la douleur, toujours plus intense, qui creuse son trou à l’intérieur, à l’idée d’un souvenir qu’on ravive trop souvent. l’abandon. tu crois que tu seras mieux sans nous, connard ? et tu vas faire quoi, hein ? ton petit bar, ton trafic à la con ? ou bien tu vas tomber dans la bouteille, toi aussi ? t’as l’œil méchant, la bouche vipère. Oh oui, c’est affreux. Mais tu t’en fiches, tu veux blesser, trouer, démanteler en tout petits morceaux. Tu veux qu’il ne reste rien de lui, rien de sa carcasse, qu’on l’oublie comme il voudrait pouvoir vous oublier, vous. Y a l’œil fou qui se concentre sur son visage, le visage qui se hoche de lui-même, comme s’il trouvait sa raison dans la déraison, comme s’il trouvait les solutions dans les tréfonds de la folie. t’as qu’à faire comme maman, comme lui. casse-toi nash, reviens jamais. C’est vrai, tu lui ressembles déjà tellement. c’est fourbe, hypocrite et venimeux, là, ces mots que tu lui balances à la gueule, comme revanche du mal qu’il peut causer. lui comme un souvenir qui hante, une présence que vous détestez tous autant. Papa, en restant, il a gâché les vies, il a détruit les bonheurs, les chances d’exister sereinement. Papa, peut-être que c’est le seul qui aurait dû partir. Papa, il aurait dû essayer, plus fort, plus longtemps. Pour vous. Papa, il a rien fait de tout ça, et y a nash comme clône parfait, physiquement, moralement, qui s’y substituera si vous n’y faites pas trop attention. Nash, il sera jamais comme papa, pourtant tu sais qu’effleurer l’idée, c’est déjà la pire des insultes. C’est pire que tout, pire que nora la traînée, pire que nash le lâche. y a ce mélange écoeurant de larmes et de colère que tu ne caches même pas, les mots à bout de souffle que tu balances, avec horreur, avec stupidité et méchanceté. Y a la peur inévitable et incontrôlable qui te fait perdre tes moyens, qui t’envoie des années en arrière, la petite nora fragile. non. Plus maintenant. Nora, t’es forte, et t’aimerais tellement, tellement lui prouver que t’as pas besoin de lui, comme t’as jamais besoin de personne. tu vas nous laisser hein ? tu vas me laisser, moi ? tu vas oser, nash ? sauter le pas ? m’abandonner ? comme tous les autres ? dans l’inconstance de ton existence, y a toujours eu que nash en figure troublante. Celle vers laquelle tu lèves la tête dès que les choses dérapent. Nash, il est toujours là, quoi qu’il arrive. Nash, c’était celui qui t’abandonnerai jamais, jusqu’à maintenant. Et tu lui en veux, tu lui en veux tellement. T’es incapable de voir au-delà de ses mots qu’il balance dans le vent rien que pour te provoquer, pour t’anéantir. Nash il brise la promesse implicite, ce pacte informel, celui d’être là pour vous, toujours. Celui de rester souder, quoi qu’il arrive. Comme les restants d’une famille brisée qui tente de se recoller. et y a ton cerveau qui file à toute allure, qui ne t’attend même plus. Y a l’idée d’une vie sans nash, l’idée d’une absence trop présente, d’un trou béant dans le cœur, d’une fureur dévastée, incapable d’être apaisée. Et y a tes mains qui se retirent enfin de sa gorge, qui se referment autour de son pull. Y a tes poings qui cognent contre sa poitrine, son pull que tu secoues, que tu malmènes, que tu ramènes un peu vers toi, jusqu’à ce que vos visages se touchent presque. t’as pas le droit de partir. Jamais. c’est mélangé entre les cris entre les sanglots, c’est presque incompréhensible. Mais si t’es pas capable de le dire par les mots y a le cœur qui hurlera pour toi. tu peux pas partir, j’te laisserai pas faire. Jamais.
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Nash Caldwell

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MessageSujet: Re: highway to hell (nash)   highway to hell (nash) EmptyMar 13 Déc - 3:30

elle a appuyé sur la détente de son propre suicide. bang. c'est comme ça que ça a commencé, dans le fracas de cette putain de porte qu'elle a fermée pour vous séparer. et toi ? t'as pas trouvé vieux que de rallumer la mèche qu'elle avait laissée s'éteindre. t'aurais pu rester là, la laisser avoir raison encore une fois. t'aurais pu garder le silence et ta conscience pour toi. t'aurais pu mais, tu l'as pas fait. t'as juste explosé dans un million de morceaux brisés. de la colère à la furie. de la peine à la folie. oui, tu deviens fou quand elle est comme ça, nora. quand elle te pousse à bout, pour le plaisir de te voir souffrir. quand elle s'arrête pas malgré tes menaces, qu'elle s'acharne et qu'elle t'agace. tu deviens fou. fou et aveugle. con et méchant. t'en oublie que tu pourrais la blesser, au dehors et dedans. bêtement, tu fais comme elle. comme ce que t'as toujours connu, comme ce que vous avez toujours voulu. parce qu'on vous a pas appris à parler, à dire les choses comme il fallait. y'avait que les poings pour se faire comprendre, que les cris pour se faire entendre. alors, t'as reproduit le même étau oppressant que celui dans lequel elle t'as foutu. juste comme ça, pour lui faire peur. pour lui donner un bon coup de frayeur. pour qu'elle étouffe comme toi sous la colère, comme à chaque fois où elle te fait la misère. t'as ignoré ses râles, ses bras lancés en l'air pour tenter de se libérer. t'as ignoré qu'elle pouvait avoir mal, l'importance de tes mots qui n'avaient rien de banal. puis t'as relâché quand t'en as eu assez. quand c'était plus assez marrant pour valoir la peine de continuer. quand la rage a fait place aux regrets. ta gueule nash. c'est violent, virulent. les mots qui frappent, son poing qui tape. en une fraction de secondes, t'es repoussé, calmé, vidé. t'as même plus envie de luter, plus envie de protester, plus envie de parler. tu restes là, comme un con. contrit. consterné. confus. un con, qui n'a pas été capable d'éviter le pire avec sa volonté terrifiante de la faire souffrir. un con qui s'en veut d'être trop fière pour l'admettre. un con, qui sait même plus où regarder tellement il a honte de ce qu'il a dit, autant que fait. un con qui comprend seulement maintenant qu'il a jamais été capable d'aimer sa soeur. pas comme il aurait fallu. pas comme il aurait voulu. un con, qui a soudain l'impression qu'il vient lui-même de s'arracher le coeur. un con, qui voudrait juste que ça s'arrête pour ce soir, jusqu'à demain où tout sera de nouveau bien. mais, nora elle le voit pas, elle l'entend pas comme ça. tellement pas, qu'elle a pas hésité pour se jeter sur toi. la chute. la chute d'une soeur et d'un frère incapable de s'attraper les mains pour ne pas sombrer. incapables de se parler encore moins de s'écouter. la chute d'un lien indéfectible avec lequel vous n'auriez jamais dû jouer. que vous n'auriez jamais dû oublier. la chute de ce dernier morceau de vous qui vous unissait. brisé, dans le fracas assourdissant de vos corps se débattants, sous la poigne hostile de ses mains t'étranglant, derrière ton silence pesant. tais-toi nash, tais-toi ! c'était rien. rien d'important. rien de différent. c'est toujours comme ça que ça commence et que ça fini. dans les hurlements et les cris. c'est toujours comme ça entre vous, dans la rage et la haine. le doigt levé bien haut contre ce putain de monde qui vous a écorché, malmené, brisé, oublié. c'est toujours comme ça, entre les coups et les injures. les mots qui font mal, les gestes qui sauvent. c'est toujours comme ça et ça changera pas. ça devait pas changer. ça devait pas être différent. pourtant, nora elle a trouvé la faille. elle a changé les règles de votre petit jeu malsain à celui qui qui gueulera le plus fort, qui frappera le plus salement. ses mains autour de ton cou, c'est juste une dernière tentative de t'atteindre mais, finalement, ce qui fait le plus mal, c'est les larmes qui s'échappent. elle pleure. de haine, de rage, de tristesse. de tout, de rien. tu sais pas. tu connais pas ça. nora elle pleure jamais, même quand elle souffre, elle arrive toujours à se relever. nora elle crie, elle hurle, elle frappe, elle fait mal mais, elle pleure jamais. jamais pour toi, encore moins à cause de toi. nora elle a le coeur asséché. petit bout de glace dans son corps bouillant de colère. nora elle pleure jamais. elle a jamais pleuré avant. pas devant toi, pas à cause de toi. arrête putain ! arrête de pleurer. t'es gêné, malaisé, attristé. tu comprends pas pourquoi elle est dans cet état-là nora. c'est mieux quand elle hurle, quand elle essaye de t'atteindre avec ses petites mains. quand elle pique, quand elle montre les crocs. quand elle est mauvaise, quand elle a que la rage au fond des yeux. c'est mieux quand tu sais pourquoi elle est comme ça. parce que là, tu saisis pas. tu veux partir ? bah vas-y, t'attends quoi ? dégage, barre-toi ! t'aimerais bien partir. juste-là, pour échapper à ça. pour pas voir la terreur dans ses yeux. pour plus entendre la colère dans sa voix. pour plus sentir ses mains se refermer autour de toi en même temps qu'elle te repousse. pour plus apercevoir ton misérable reflet dans miroir de ses larmes. t'aimerais bien partir pour que ça s'arrête. pour t'aérer la tête, la maudire et revenir. comme à chaque fois, parce que t'as dit, tu le pensais pas. tu pensais pas non plus qu'elle t'encouragerait. qu'elle te le reprocherait. tu crois que tu seras mieux sans nous, connard ? et tu vas faire quoi, hein ? ton petit bar, ton trafic à la con ? ou bien tu vas tomber dans la bouteille, toi aussi ? t'y as jamais pensé. t'as jamais tenté d'imaginer comment ça serait. parce que tu préférais pas. t'as essayé un temps, de t'échapper, de te sauver. t'as essayé par égoïsme. t'as essayé à force d'être usé. t'es parti toi aussi. un petit peu, pour essayer de reconstruire un semblant de vie. mais, sans eux, c'était pas la vie. c'était juste un coma douteux. un échec foireux. parce que sans eux, y'avait pas de raison de se tuer à la tâche. parce que sans eux, t'étais pas toi nash. t'étais juste l'ombre d'un sale type sur le point de gâcher ce qu'il avait probablement de plus précieux. eux. alors, ouais, t'aurais probablement fini par sombrer, en bon caldwell que t'as toujours été. que tu seras toujours. t'as qu'à faire comme maman, comme lui. casse-toi nash, reviens jamais. c'est vrai, tu lui ressembles déjà tellement. toi aussi. comme papa. comme tout ce que tu hais. comme tout ce que ces derniers temps tu es. à noyer ta vie dans fonds de whisky. à rejeter tout ce que tu as. à fuir ta vie, tes frères et nora aussi. ce père bon qu'à donner la vie avant de la reprendre avec lui. parce que quand il a sombré, il a tout emporté. il a jamais essayé, il a juste abandonné. abandonné sa famille, son sang, sa chair. abandonné sa propre existence. abandonné la seule chose qui aurait pu le sauver. tellement bien abandonné qu'il vous a condamné. et toi nash ? t'as toujours été-là pour tout rattraper. t'as toujours été-là où il était pas mais, où il aurait dû. t'as pris ce rôle qui était pas fait pour toi. toi, nash, t'as pas abandonné, t'es quand même resté. ta gueule je suis pas comme lui ! cri désespéré, comme ta poigne brute dans ses cheveux pour la forcer à te lâcher. lui qui a tout gâché. lui qui a jamais rien achevé de ce qu'il avait commencé. lui qui a toujours fait que renoncer. lui qui s'est barré, sans jamais revenir vous chercher. non, t'es pas comme lui. tu le seras jamais. ni en partant, ni en restant. toi t'es toi, lui c'est lui. tu seras jamais comme lui, parce que toi tu seras jamais seul, t'auras toujours ces pauvres gosses derrière toi. t'auras beau tout faire pour les oublier, t'auras toujours trop de coeur pour y arriver. lui, il en avait plus. c'est la vie qui lui a brisé, maman qui lui a volé. le tien, il a beau être un peu trop dur, un peu trop petit, éraflé par tout ce que nora te dit, il a pas encore cessé de fonctionner. et, tant qu'ils seront encore là, jamais il ne se fatiguera. tu vas nous laisser hein ? tu vas me laisser, moi ? tu comprends, à l'instant. nora elle pleure parce qu'elle a peur. c'est plus la rage que t'entends dans ses cris, c'est juste la terreur. plus la colère que tu sens de ses doigts, c'est juste cette tentative désespérée de se raccrocher à toi. nora elle l'avouera jamais mais, elle a que toi. comme toi, tu n'as qu'eux et surtout nora. parce qu'elle est plus proche de toi que tu ne l'avoueras jamais. parce que c'est pas juste papa ou maman que tu vois quand tu la regardes, c'est surtout toi. et, tu veux pas la voir comme ça. tu veux pas l'entendre pleurer parce qu'elle flippe que tu puisses l'abandonner. non, tu veux pas, parce que ça arrivera pas. parce que même si parfois t'es assez con pour le penser, tu laisseras jamais ça arriver. parce que tu pourrais pas, parce que t'y arriverais pas. parce que même si parfois tu la détestes, c'est juste parce que dans le fond tu l'aimes trop. parce que tu la détestes d'être ce à quoi tu tiens le plus alors que souvent, elle le mérite pas. alors, t'acceptes pas qu'elle puisse douter de toi. t'acceptes pas qu'elle s'énerve encore et encore contre toi alors qu'elle aurait pu s'arrêter là. à ce moment où elle a cessé d'essayer de t'étrangler, pour recommencer à frapper. dans le vide de ta poitrine qui suffoque sous le poids de la culpabilité. parce que oui, tu t'en veux, plus que t'as envie de hurler. t’as pas le droit de partir. jamais. c’est comme un ordre insidieux. comme une promesse qu’elle t’impose, là maintenant. t’aimerais bien lui jurer que tu partiras jamais. jamais parce que tu l’auras voulu mais, tu peux pas. parce que c’est plus fort que toi. parce que tu traînes trop dans les emmerdes pour lui promettre ça. parce que demain il pourrait se passer n’importe quoi. parce que même si tu le voulais pas, on pourrait t’arracher à nora. alors tu veux pas jouer au plus con en promettant une chose que t’es même pas sûr de tenir. parce que si tu le faisais et que demain tout devait se terminer, nora elle t’en voudrait à jamais. et tu veux pas qu’elle garde de toi l’image d’un lâche, parce que t’es pas comme ça nash. tu l’as jamais été et tu le seras jamais. arrête nora, tais-toi… c’est calme, trop calme. t’as plus la force de gueuler, plus l’envie non plus. t’as juste de quoi attraper ses poignets pour la forcer à te lâcher. t’as juste de quoi la repousser un peu parce que t’as l’impression d’étouffer. chancelant et tremblant. tu fais plus le fière, maintenant. t’as mal en dedans. t’as mal partout. pour elle et ses coups. pour tous ces cons qui se sont joué de vous. t’as mal et t’es à bout. tellement à bout que t’as même plus envie de luter. t’as juste envie de te relever et de laisser tout ça s’oublier. que plus jamais ça recommence. qu’elle sèche ses larmes et qu’elle avance. sans plus jamais douter, sans plus jamais regarder en arrière et vos vies qu’on a gâchées. tu crois que je serais encore là si je le voulais vraiment ? tu crois que j’aurais attendu que tu me le dises pour me barrer ? rhétorique malheureuse, parce que dans le fond tu t'en fous de ce qu'elle croit. tu t'en fous parce que tu le feras pas. même si elle t'en suppliait vraiment, tu la lâcherais pas. tu resterais là, accroché à ses poignets, accroché à cette petite miette de coeur qu'elle a bien voulu te donner. et, jamais, au grand jamais tu l'écouterais. j'ai pas demandé tout ça mais, je partirais pas... je peux pas. j'ai pas le droit. j'ai pas le choix. Pour eux, pour toi, jamais tu le feras. ni ce soir, ni demain. qu'importe la rage dans laquelle elle te replongera demain. qu'importe les reproches qu'elle fera sa changera rien. qu'importe le mal qu'elle continuera à faire avec ses mains. avec sa peine. avec sa colère. avec sa haine. y'a que dans la mort où tu sombreras, où malgré toi tu l'abandonneras. mais, jamais, au grand jamais, parce que ça viendra toi. arrête de pleurer, t'es moche quand tu chiales t'as un peu l'envie d'en rire pour sécher ses sanglots. qu'elle arrête de fondre où d'habitude elle crame. non, elle est pas belle nora. elle l'est jamais de toute façon. elle a toujours le visage tordu par ses regrets. le dos courbé par des années de galères accumulées. mais, elle l'est encore moins quand elle devient fragile. quand comme ce soir elle redevient la petite fille que t'étais pressé de voir grandir. quand elle te rappelle que ton rôle s'est d'empêcher que ça arrive. parce que ses larmes tu devrais les sécher, les venger, pas les provoquer. mais, ce soir c'est toi le fautif. alors pour quelques instant t'aimerais qu'elle soit un peu belle. belle d'avoir craché sa hargne et sa peine. belle d'être nora et de t'avoir rappelé qu'elle n'a plus que toi. t'es pas une pleureuse nora, frappe moi, gueule, fais ce que tu veux mais pleure plus plus jamais. plus pour ça. pas pour moi. son visage dans tes mains, à essuyer sa peur du bout des pouces. t’aimerais qu’elle te promette que ça n’arrivera plus jamais, comme du fond de tes yeux tu lui jures de jamais l’abandonner.
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MessageSujet: Re: highway to hell (nash)   highway to hell (nash) EmptyLun 19 Déc - 6:45

T’as l’âme au bord des lèvres. Les cris qui hurlent la douleur. La colère. Le désespoir. Non, Nash il a pas le droit de te laisser. Pas maintenant, pas jamais. Y a l’image d’un passé incomplet, d’un futur absent. Quelque chose qui cloche et tu devines déjà quoi. Nash il fait partie de ta vie, de toi, de ton tout. Nash c’est le double un peu plus vieux, parfois maléfique, parfois serein. Parfois tempérant, parfois violent. Le pilier dont t’as désespérément besoin. Tu peux rien imaginer sans lui, ni le ciel ni la mer. Ni hier ni demain. Nash, il a gravé chaque jour de ton existence dans la sienne, et chaque jour de son existence dans la tienne. Nash et Nora, ça marche à double sens, jamais l’un sans l’autre. Indissociables. Parfois incompris, parfois gênants. Ceux qu’on aimerait oublier, ceux qui sont là, toujours, à traîner dans les pattes de ceux qui aimeraient s’en débarrasser. Nash et Nora, c’est fort, c’est brut, c’est pas l’amour fraternel comme on l’espérerait mais c’est ce à quoi tu te raccroches à défaut d’avoir quoi que ce soit d’autre. Alors non, Nash, il peut pas partir, pas même s’il en a envie, pas même s’il en a besoin. Parce que toi, t’es là. Toi tu seras son pilier, comme il est le tien. Parce que toi, t’as besoin de lui, besoin qu’il soit là, tout le temps, pour combler toutes les absences perdues. Et il a tord de penser tout ça, Nash. Tord de penser qu’il s’en tirera comme ça. Tord de penser qu’il peut seulement passer cette porte l’esprit libre. Toi tu le laisseras pas, jamais. Il s’en ira pas, pas à moins qu’on te passe sur le corps, que tu le payes de ton âme. Nash, c’est ici qu’il appartient, avec vous. C’est ici qu’est sa maison, ce vulgaire appart mille fois trop petit, c’est ici qu’est sa famille. C’est vous, sa maison, sa famille. C’est vous, et personne d’autre. Alors qu’il ose, Nash. Qu’il ose seulement lever ses fesses et vous tourner le dos. C’est un monde d’enfer et de peines qui l’attend. Un monde bien pire qu’ici encore, un monde qu’il regrettera d’avoir connu. Parce que la vie sans vous, c’est pas vraiment une vie. C’est ce que tu te dis toujours, que tu serais rien sans eux. Et t’espères vraiment que c’est aussi le cas pour eux, mais parfois, t’en es pas aussi sûre. Parfois tu peux pas t’empêcher de te dire qu’ils sont tous plus forts que toi, Nora. Que sans eux, t’y survivrais peut-être pas, mais que sans toi, eux s’en sortiront bien. C’est pas drôle. c’est comme si tu les remarquais seulement, les sanglots qui te dévisagent, et tu les essuies d’un revers rageux, parce que t’étais pas censée pleurer, surtout pas devant lui. Pleurer c’est pour les filles, c’est ce qu’ils t’ont toujours dit, tes trois frères, à chaque fois que tu t’apprêtais à chialer comme une gamine. Et peut-être que ça le fait un peu rire nash, peut-être qu’il veut te faire rire toi aussi, avec ses blagues pourries. Mais tu peux pas rire, pas même pour lui faire plaisir, parce que tout ce qu’il te dit, tout ce qu’il t’a dit juste avant, ça te reste coincé au fond de la gorge, ça pèse sur ta poitrine, comme des évidences qui paraissent floues tout d’un coup. Y a le vide qui se fait peu à peu, le calme qui retombe, contrebalance un palpitant qui cogne et résonne furieusement dans la poitrine. pourquoi t’es encore là ? y a la grippe qui se fait moins brusque autour de la veste, qui le relâchent peu à peu, les yeux qui cherchent. Le souffle qui retombe, malgré tout, et les question qui fusent, parce que c’est tout ce à quoi tu penses, à présent. C’est vrai ça, pourquoi t’es pas parti, comme tout le reste ? ça te tracasse, énormément. Ça te ronge l’esprit même, depuis des années, depuis que t’es assez grande pour comprendre. Nash, t’as beau lui dire pour le faire tomber, s’il était comme eux, ça ferait déjà longtemps que t’en verrai plus la couleur. Alors ça baisse les yeux, de rage, de honte, ça aimerait profiter d’un instant de plus de ses mains autour de ton visage, qui se font presque douces alors qu’elles en essuient les contours. Si seulement t’étais capable de tout ça. Les choses seraient bien différentes. me touche pas. regard furibond alors que tu t’éloignes légèrement, la fierté mordante dévorant l’âme. et arrête de me regarder comme ça. c’est dit les sourcils froncés, alors que tu replaces ta veste tombante sur tes épaules, la colère au coin des yeux, le cœur blessé plus que tout autre chose. C’est pire que tout, ce que t’es capable de déceler au fond de ses yeux. la pitié. et tu regrettes instantanément de t’être emportée, parce que ça, tu le digères pas, tu détestes ça, et t’as pas fait tout ça pour faire face à ce regard plus désolé qu’autre chose. Y a ce temps mort qui se dessine, le ton qui retombe, les nerfs qui se relâchent. Les sens fatigués d’être malmenés à ce point. Y a le visage rouge et les yeux gonflés que t’es capable de sentir, la voix et les mains tremblantes qui te font défaut, que t’écrases contre ton jean comme si ça pouvait les arrêter. Et puis tu recules. Encore un peu, jusqu’à te relever tant bien que mal. Epuisée, comme si la vie toute entière venait de te rouler dessus. tu dis ça mais c’est que des conneries. Tu peux pas promettre. Tu sais pas de ce qui se passeras ce soir, demain ou les autres jours. y a l’amertume des mots qui saisissent les silences qui tape dans l’air. C’est dit avec le plus grand calme du monde, ou bien toute la fatigue de l’univers, mais ça fait toujours mal de le dire, d’autant plus mal d’en prendre conscience. Nash il peut dire ce qu’il veut, promettre monts et merveilles. Peut-être qu’un jour il sera plus là. Peut-être qu’un jour il partira lui aussi. fais pas de promesses que tu peux pas tenir. c’est presque brisé, la voix qui t’échappe, qui s’enfuit, le cœur vide d’une réalité trop présente, chaque jour. tu pourras rien supporter de tout ça, les faux espoirs et les promesses écrites dans l'air. t'es juste pas assez forte pour y croire encore. Y a un dernier regard pour ton frère, sans trop que tu saches ce qu’il signifie. toi et moi, on vaut pas mieux qu’eux de toute façon. c’est amer, mais fatidique. C’est pas un choix, un reproche ou une insulte. C’est l’évidence même inscrite dans vos veines, celle qu’il serait sans doute temps d’enfin accepter. peut-être qu’il est inutile de continuer à lutter, après tout. l’adn que vous avez fui trop longtemps s’en frotte d’avance les mains.
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Nash Caldwell

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MessageSujet: Re: highway to hell (nash)   highway to hell (nash) EmptyJeu 22 Déc - 22:29


c'est le rictus nerveux. le rictus dédaigneux. celui qui dit que les mélodrames c'est pas pour vous. c'est pas pour elle, encore moins pour toi. celui qui veut que nora elle sèche ses larmes parce qu'elle a pas de raison de s'en faire. du moins qu'elle a pas de raison de te montrer que ça peut la toucher. parce que nora elle a jamais été aussi faible pour fondre aussi facilement, aussi ridiculement. parce que nora elle a trouvé le truc qui fait mal, le truc qu'on oublie mal. parce qu'elle a réveillé des angoisses que t'as longtemps essayé de mettre de côté. des brides de cauchemars que t'as tout fait pour oublier. parce que l'abandon, ça devait se terminer. t'as toujours tout fait pour que jamais ça ne puisse recommencer. tu t'es toujours juré que toi, tu partirais jamais. parce que t'aurais jamais trouvé la force. parce que t'aurais jamais pu fermer les yeux sur ceux que t'es toujours censé aimer. qu'importe leur présence dévorante, leurs tempéraments agaçants, leur rage de vivre flippante. parce que tu t'es toujours senti obligé d'assumer ce que d'autres avaient si lâchement rejeté. parce que si d'autres ont pensé que vous ne méritiez pas une chance, t'auras toujours tout fait pour vous l'octroyer. même si nora elle pense parfois le contraire. même si nora elle voit pas toujours la détermination avec laquelle tu t'affaires. t'as au moins la satisfaction de te dire qu'elle pourra jamais te le reprocher. ni elle, ni tes frères, ni tes paires, ni personne. parce qu'à défaut d'être le frère rêvé, t'auras au moins essayé. c'est pas drôle. non, ça l'est pas. c'est juste tragique. cynique. c'est tout sauf drôle, tellement qu'au fond, à part t'éclipser, y'a rien d'autre qui te traverse l'esprit. c'est juste moqueur, parce que tu sais que y'a que ça pour retrouver la nora qui pleure pas. celle qui gronde parce qu'elle est vexée, parce qu'elle a toute la misère du monde à te reprocher. celle pour qui ça sera toujours plus facile de te détester que de t'aimer. celle que, finalement, t'as toujours préférée. parce que nora qui pleure, t'as jamais eu besoin d'y faire face. parce que t'as jamais eu besoin de gérer. parce que l'affection, même pas tu connais, et la consoler, même pas tu saurais. c'est dérangeant et malaisant. angoissant et oppressant. d'un coup d'un seul, ça t'a renvoyé en plein visage tout ce que t'as toujours mal fait pour eux, dont aucun n'avait rien demandé. toutes ces tentatives désespérées de leur offrir un semblant de vie, un semblant de survie. un avenir incertain, alors que toi-même, tu sais pas où tu vas. t'as essayé nash mais, ça s'est pas vu et toi tu t'es perdu. pourquoi t'es encore là ? t'as le soupir las. celui soulagé qu'elle ait presque décidé de se calmer. celui usé d'avoir encore et encore à te justifier. tu pourrais passer des heures à tout lui expliquer. aligner les mots aussi maladroitement que tu peux le faire pour tenter de lui donner envie d'y croire. tu pourrais admettre que c'est uniquement parce que t'as pas la force de t'en décrocher. que le seul renoncement que tu auras fait, c'est dans le simple fait de rester. tu pourrais assumer, que c'est uniquement parce que tu tiens à eux et que tu sais très bien qu'ailleurs tu trouveras pas mieux. égoïstement, tu pourrais lui dire qu'en fait, c'est même pas à toi de partir. juste à eux, qui sont venus t'envahir. tu pourrais lui révéler toutes les raisons qui te poussent à fuir, toutes celles qui te force à rester. tu pourrais tout lui avouer, juste là, dans le tumulte de votre rage, dans votre incompréhension persistante, dans l'agressivité de votre affection inexistante. tu pourrais, seulement, tu sais même pas par où commencer. tout ce que tu sais, c'est qu'elle attend pas forcément de réponse. parce qu'elle flotte partout autour de vous. elle émane de ses pleures qu'elle a versé. elle s'échappe de ta veine tentative d'effacer ses sanglots. elle embaume la misère autour de vous. elle trône partout. me touche pas. t'as le regard qui fait écho au sien. les reproches en sourdine. t'aime pas jouer ce petit jeu-là. celui du grand frère soucieux qui écoute, console et pardonne. tout ça, c'est de la faute de nora. et arrête de me regarder comme ça. nora qui fait l'air de rien, qui retrouve son acidité tant maîtrisée, sa verbe farouche tant méprisée. nora à qui t'en veux vous de vous avoir coincé dans cette presque vulnérabilité. bah dégage. nora que tu repousses loin de toi parce que t'as honte autant qu'elle. parce que vous êtes pas fait pour ça et que jamais plus ça arrivera. parce que même quand les choses pourraient être différentes, elle fait tout pour que ça change pas. comme si finalement, vous n'aviez le droit qu'à ça. les reproches en seule arme. la haine en armure. la distance qui se creuse à nouveau n'est même pas angoissante. juste rassurante. parce que ça sonne la presque fin de cette joute apocalyptique que t'aurais préféré éviter. tu dis ça mais c'est que des conneries. tu peux pas promettre. tu sais pas de ce qui se passeras ce soir, demain ou les autres jours. tu le penses tous les jours. du lever au coucher. chaque fois que tu passes la porte pour sortir ou rentrer. quand tu traînes avec jack dans ce qu'il y a de plus louche à trafiquer. quand tu vois le cercle pernicieux du vice se refermer autour de toi. quand t'es même pas sûr de finir cette journée en rentrant chez toi. tu le penses, à longueur de temps, comme si c'était devenu la seule prière à faire, le seul souhait auquel se raccrocher. celui que la vie t'arrache pas à eux. parce que t'es pas assez égoïste pour te dire que tu perdrais tout, toi mais, eux si. alors, même si elle y'a rien de mauvais dans ses mots, tu peux pas t'empêcher de les refuser. tu veux pas qu'elle en prenne conscience. tu veux qu'elle arrête de te coincer entre ce que tu voudrais et ce que tu ne pourras jamais assumer. fais pas de promesses que tu peux pas tenir. tu te renfrognes en te redressant. la nervosité qui fait grincer les dents. t'as pas le droit d'être condamné avant même d'avoir pu essayer. puis de toute façon tu le sais. tu l'as toujours su. c'est eux qui partiront les premiers. c'est eux qui fileront vers d'autres horizons quand la vie leur offrira la chance qu'elle a tant tardée à donner. c'est eux qui t'abandonneront quand ils en auront assez. quand ils auront assez de force pour se débrouiller. c'est eux qui disparaîtront les premiers quand cette famille aura finie de s'étioler. toi, tu resteras là où tout à commencer. où tout a semblé mille fois se terminer. alors arrête de faire ta pleureuse pour que je te dise le contraire. sévérité retrouvée, le regard mauvais. nora, tu la comprendras jamais. tu sauras jamais où elle veut en venir. ce qu'elle attend de vous, surtout de toi. ce qu'elle attend plus. ce dont elle a peur, en dehors de ces conneries. ce qu'elle attend de la vie. tu sauras jamais ce qu'il aurait fallu dire, ce qu'il aurait fallu faire. à l'inverse, elle dira toujours ce que t'as loupé, tout ce que t'as gâché. comme si, finalement, elle avait que ça pour se souvenir de toi. et tu le sais, tes erreurs perdureront longtemps après toi. toi et moi, on vaut pas mieux qu'eux de toute façon. coup sournois auquel tu t'attendais pas. c'est encore pire que toutes les saloperies qui ont fusées jusqu'ici. ça fait mal parce que c'est vrai. aussi violemment que tu le refuses. c'est vrai. c'est parce que ça fait partie de vous. ça fait partie de votre tout. c'est votre héritage, la cause même de votre rage. c'est ce boulet pesant que vous devez trainer sans cesse. c'est la seule chose qu'ils ont bien voulu vous laisser. c'est tout ce que vous êtes autant que vous détestez. c'est tout ce contre quoi vous n'arrêterez jamais de luter. c'est tout ce que tu n'accepteras jamais. ta gueule. la voix qui se casse, la main qui s'égare avec dureté sur sa joue. partagé entre l'envie de gueuler et l'envie de renoncer. t'as plus le courage de râler, comme tu peux pas la laisser dire ça alors que t'es persuadé que c'est pas vrai. t'as même plus le courage d'être troublé par ton geste. par ta maladresse. elle le mérite. pour tous ceux que t'aurais voulu marteler de coup à sa place. elle le mérite. on vaut mieux qu'eux, on a juste pas encore eu l'occasion de le prouver. ni aux autres, ni à nous. parce qu'on vous en a jamais laissé l'occasion. parce qu'ils ont tracé le sillon d'un malheureux dessein qui n'était pas le votre. parce que votre avenir misérable semble déjà suivre celui qu'ils ont imposé. toi, t'es déjà trop comme lui. nora, elle se confond déjà trop avec elle. et y'a la rage qui grimpe, parce que tu sais que malgré tout ce que tu feras, ça changera pas. ça changera jamais. cette rage qui lève la main jusqu'à sa nuque pour qu'elle échappe pas à ton regard haineux. cette vérité qu'elle a bien voulu libérer. votre reflet qui se confond avec ceux que vous ne cesserez jamais de détester. ça changera jamais. on est pas condamnés à finir comme eux parce qu'on est des caldwell, c'est des conneries tout ça. front contre front. la colère peinée qui suinte de tous les pores. la furie sourde dans ce murmure trop silencieux. t'aimerais gueuler, l'envoyer chier. elle et tous les autres. ceux qui croient en rien. rien de bien pour des gosses comme vous. ceux qui s'imaginent que votre place n'est pas ailleurs qu'au fond d'un égout. elle trahit de pas y croire. elle trahit de manquer d'espoir. ce sale espoir que t'as tenté de gratter depuis le premier jour où tout s'est effondré. ce sale espoir que t'as tenté de trouver, pour eux. parce que t'as toujours tout fait pour paraître mieux. mieux qu'un connard usé par la vie, que l'alcool aurait pu noyer s'il avait eu un semblant de pitié. mieux qu'une fausse mère aux esquisses tremblantes, trop aveuglée de sa connerie et de sa dinguerie. mieux que toute cette merde que t'as toujours cherché à éviter. mais ça, nora elle le voit pas. elle le verra jamais. puis tu peux pas dire ça, sinon ça veut dire que tout ça, ça compte pas pour toi. amer et douloureux. amer et rageux. t'as jamais attendu de remerciements, ni de compréhension, encore moins de compassion. t'as jamais rien attendu en retour. seulement la certitude qu'aucun d'eux ne puisse jamais dire que t'as rien fait. pour ta propre conscience. pour ton palpitant souffreteux qu'elle a jamais cessé de malmené, comme tout le monde. c'était là le seul réconfort que tu pouvais réclamer, dire que t'avais au moins tenté le coup. parce que tu dois rien à personne si ce n'est à toi. pas à eux, qu'ils soient tes frères et soeur ou ces cons de géniteurs. pas même à tes amis, encore moins à la vie. seulement à toi et cette volonté stupide sur laquelle elle vient de cracher. nora, qui n'a jamais eu de meilleur talent que celui que tout gâcher. casse-toi puisque que tu vaux pas mieux qu'eux. la main qui relâche furtivement sa pression pour saisir son bras. la distance qui se creuse à nouveau pour la sortir de là. tu veux plus la voir si elle y croit pas. elle a plus rien à faire là si tout ça, ça compte pas. qu'elle disparaisse sur la même route que ce destin fumeux auquel elle croit. qu'elle joue les lâches si c'est ce en quoi elle croit. qu'elle touche le fond là où t'essayes de remonter à la surface. qu'elle se damne parce qu'à c'est yeux c'est tout ce qu'il lui reste. mais, sans toi, parce que t'es encore assez con pour prétendre que t'y crois.
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MessageSujet: Re: highway to hell (nash)   highway to hell (nash) EmptyVen 30 Déc - 2:33

Y a les questions qui restent sans réponses. Celles qui occupent l'esprit, celles qui rongent l'âme. pourquoi t'es encore là ? c'est honnête et désespéré, le regard perdu au fond du sien, c'est aussi la seule réponse à laquelle tu peux te raccrocher. T'as besoin de savoir, autant que t'as besoin d'entendre la vérité. T'as besoin de te confronter à tout ça, après trop longtemps à l'éviter. C'est plus quelque chose que tu peux fourrer sous le tapis. C'est plus quelque chose que tu peux balancer comme une pique amère, presque comme un reproche. C'est pas pour blesser que tu demandes. C'est ni pour lui ni pour satisfaire une curiosité presque malsaine. Non. Cette fois c'est pour toi que tu demandes. Parce que cette question, tu te la poses depuis longtemps, pour ne pas dire depuis toujours. Y a l'écho de la gamine nora, dix ans plutôt, qui se pose la même question. Dans un entourage où absolument tout le monde s'est fait la malle, pourquoi lui, il resterait ? Pourquoi lui, et pas un autre ? Y a toutes ces questions qui t'ont gardé éveillée pendant des années qui refont soudainement surface. Y a toutes ces questions qui ne sont plus maîtresses de tes insomnies mais qui conservent leur importance. Et pourtant, quand tu les poses enfin, t'es à peine surprise de n'y trouver que le vide en écho, que le silence en retour. Nash, il répond pas. Il reste muet, peut-être bien qu'il y réfléchit tout autant que toi. Y a pas de réponse logique à ta question, tu le sais, pourtant tu continues de gratter chaque fois comme si t'allais y trouver la réponse miracle. Alors vous restez là à vous dévisager, moment de calme sûrement trop rare entre vous, avant qu'il ne te repousse soudainement, avant que les hostilités ne reprennent de plus belle. C'est tout ton corps qui bascule en arrière alors qu'il te pousse violemment pour échapper à ton emprise, et tu te relèves furtivement, incapable de t'adonner à la honte d'être terrassée. Et forcément, les bonnes habitudes reprennent, vous ne savez faire que ça. Les insultes et les accusations qui volent à foison, sans même chercher à déterminer un vrai coupable, qui tranchent l'air simplement pour atteindre et faire mal. j'suis pas une pleureuse. Que tu marmonnes alors que t'essuies les derniers sanglots d'un revers rageux de manche. Non t'es pas une pleureuse. Et non t'aurais jamais osé pleurer, encore moins devant lui. Mais il t'énerve, il te pousse à bout nash, et parfois - souvent - tu contrôles plus bien ce que tu fais. C'est pas étonnant que tu craques, petite boule de rage à bout de nerfs. C'est pas surprenant, et c'était même attendu, parce que nash, il trouve toujours le moyen d'aborder les sujets qui te font vriller, qui te barrent la vue et t'imprègnent de colère. Tu vois même pas la gifle s'abattre sur la joue qui finit de t'achever, et tu te contentes de le regarder, avec surprise et hargne, à rester plantée comme une idiote au milieu de la chambre comme si les explications allaient pleuvoir. Nash il a pas le droit de te frapper. Ca l'empêche jamais de le faire, mais tu restes jamais comme ça, sans rien faire. T'as juste tous les muscles qui crient à l'agonie, qui ne demandent qu'à se replier sur eux-mêmes. T'as juste l'estomac noué, la boule de nerfs au fond du ventre à tel point que ça t'en donne la gerbe. Et pourtant, plutôt que la lutte sans merci d'un combat qui n'en finira jamais, y a juste les poings serrés contre toi qui répondent tant bien que mal à l'affront tout juste administré. Et t'attend quoi pour le prouver, connard ? Tu crois que ça va se faire miraculeusement, que tu vas te réveiller un matin et décider que tu vaux mieux que les autres ? T'hurles avec colère, c'est tout ce que t'as toujours su faire. T'es con à ce point nash ? Qu'est-ce que tu vois pas dans cette putain d'existence de merde, hein ? Regarde, on a rien ! Rien du tout ! T'appelle ça une vie, toi ? Cri atterré par l'aveuglement du frère. Comment il peut pas voir, nash, que ça, c'est tout ce à quoi vous aspirez, tout ce que vous n'aurez jamais ? Comment il peut pas voir ce que toi, tu vois si clairement ? T'as raison, c'est pas une vie. C'est à peine de la survie. Et t'enrages d'autant plus d'en avoir conscience, parce que nora, tu vois, t'es pas sûre que vous méritiez ça. Vous vous êtes battus comme des acharnés toute votre vie, avez pansé les plaies là où elles n'avaient pas lieu d'être, vécu des guerres trop douloureuses pour des corps si jeunes. Non, aucun de vous ne méritait et pourtant c'est tout ce que vous avez, votre enfer. Y a le sang qui boue à l'intérieur, qui claque contre les temps et contre la joue abîmée. Y a les yeux noirs de la furie qu'on ne retient plus, et soudain, le silence abrupt après l'énième coup de poignard. Le coup de grâce. tu me fous dehors ? C'est tremblant, la voix faible et incertaine. Y'a l'incertitude au bout des lèvres, et au bout des doigts aussi, fébriles, qui ne savent plus faire part du sérieux et de la colère. Et enfin y a les yeux-fusils qui trouvent les siens, et qui y décèlent la part de colère nauséabonde qu'ils n'ont que très rarement croisé auparavant. La part de déception mêlée aux regrets qui arrivent bien trop tard seulement pour être éprouvés à ton égard. Alors, de rage et de fierté, tu détournes le regard uniquement pour attraper un vieux sac de sport et y fourrer toutes tes affaires qui te tombent sous la main. T'y glisses tout ce que tu peux, ferme la fermeture d'un geste rageur. t'as enfin ce que tu voulais finalement. un morveux de moins dans tes pattes et ton putain de lit. C'est dit dans un dernier regard des plus furieux, alors que la porte d'entrée se referme violemment derrière toi. Y a plus que le silence soudainement. Plus que le silence et l'affreux goût des erreurs. T'as eu ce que tu voulais finalement. Déchaîner les colères et les passions. C'est trop tard pour revenir en arrière. t'es bien certaine, maintenant, que t'as plus vraiment de frère. Plus celui qui comptait le plus, en tout cas.
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