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 (intriguelTobiney) fucked up like a boss

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MessageSujet: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptyDim 11 Sep - 4:27

(intriguelTobiney) fucked up like a boss Captur11

Il fait vraiment dégueulasse. Tobias a oublié son parapluie. Pas le genre de mec à s'habiller en fonciton de la météo. La pluie lui coule à grosse gouttes sur le visage. Le temps n’annonce rien de bon. Tobias s’active pour finir sa transaction. Il fait un geste sur le prix pour rentrer vite.. Les mecs acceptent, le prêtre sort la came de sa poche et prend son fric. Deux gros sacs. Il compte, tout y est, il est riche pour les deux prochaines semaines. Il a déjà prévu de s’acheter une nouvelle arme, ça lui changera de son vieux gun qu’il a du mal à manier.

Un téléphone sonne.

Tobias ne réagit pas. Il se dit juste que la sonnerie est moisie. Oh putain. Il y a quelqu’un. Il se retourne, c’est un mec, il a l’air perdu. Tête typique du looser américain, le genre à cloper tout le week-end en se plaignant de son niveau de vie merdique au lieu d’aller déposer des CV. Est-ce qu’il l’a repéré ? Il l’a forcement repéré. Faut être con pour pas voir deux gros sacs de fric comme ça. Et si c’est un policier, ou un putain de mec flippé qui va les dénoncer... Pas question qu’un gosse ruine les bribes de business qu’il a eu tant de mal à construire.

La pluie continue à tomber. Le mec se fige. Au mauvais endroit au mauvais moment. Tobias doit faire le job. Il ne veut pas, mais il faut faire taire Sidney. Allez, casse toi mec, court, retourne dans ton appart pourri, en dessous de ton pont, où n’importe quel endroit où tu seras mieux qu’à dix mètres d’un groupe de mafieux en pleine transaction.

Tobias met la main sur son flingue. Il va tirer, ça fait longtemps, le prêtre frissonne en repensant aux sensations de vies enlevées. Aux derniers souffles, aux supplications, aux familles en deuil. Il a toujours préféré demander aux autres de le faire pour lui, se salir les mains, c’est pas son truc. Il a toujours préféré la violence psychologique, mais un mort de temps à temps, ça rebooste. Mais le mec est trop près, il en a trop vu, pas le temps d’instaurer une stratégie, un chantage, un truc qui pourrait le forcer à fermer sa putain de gueule.

Allez, faut appuyer sur la gâchette Tobias, c’est rien, juste un de plus et puis, celui là, tu le connais même pas. Il s’approche. 20 pas. Il sort son flingue. 15 pas. Allez, fuit, pauvre connard, fuit, va-t’en, distance-moi.

L’intru bouge enfin et il bouge vite, mais le lapin est déjà pris au piège. Son prédateur connaît trop bien l’endroit. C’est la que Tobias deale, il a pris soin de noter toutes les entrées, toutes les sorties et tous les passages planqués pour prévenir une descente de flic. Il passe par les bâtiments alors que Sidney prend la rue. 10 pas. Il double sa future victime.

Tobias avance, tend son bras, pointe son pistolet en continuant de marcher. Le vent fouette son visage, fait voler son manteau. Il a l’air d’un putain de seigneur noir des Sith. Il vise le front. Qu’on en finisse vite. Le coup part avant qu’il n’y pense. L’action est mécanique. Un gamin de moins sur Terre. Bye. Bye. Pas de regret.

*… Pourquoi il n’est pas par terre ?* Il y a huit ans, avant la trahison de Jedediah, avant la prison, il n’aurait pas manqué son coup. Bien droit sur ses jambes, Sid se remet en mouvement. Tout le monde a le droit à une deuxième chance. Tobias s’apprête à la suivre, ce mec commence à lui péter sévèrement les couilles. En passant par le magasin de droite, il le rattrapera sans problème. Il pourra sortir par l’arrière du bâtiment, de là, il aurait un point de vue parfait sur sa cible, protégé du vent, il ne pourra pas le louper.

Tout se passe comme prévu, le fuyard est prévisible, il a peur et enchaîne les conneries. Il ne tiendrait pas longtemps dans un film d’horreur. Tobias tourne au bon moment, sans hésitation et croise le regard de Sid. Le prêtre fait glisser la sécurité de son arme et vise. Le cœur cette fois-ci. S’il rate, il y a des chances pour que la balle aille se figer dans une grosse artère et que le mec se vide de son sang, là, sur le béton tiède de Savannah. Avec le temps, personne ne sera là pour lui fait un garrot ou appeler les secours. C’est parfait, il agonisera tout seul, dans une ruelle sordide et la pluie effacera les preuves du passage du mafieux. Tobias jubile, son plan est parfait.

« Bouge pas connard », gueule le prêtre en direction de Sidney.

Un coup part. Le bruit de la balle résonne dans la rue. La vision de Tobias se brouille. *Merd…* Il se sent tomber et sa tête heurte lourdement le sol. Son arme tombe à ses pieds. La douleur est intenable, comme des milliers de couteaux plantés au même endroit. Il voit le ciel devenir de plus en plus noir. Dans un éclair de lucidité, Tobias se dit que la suite risque d’être bestiale.

Il aurait préféré crever d’un coup. En serrant les dents, il relève son dos et voit sa jambe explosée, rouge bordeaux, avec un trou. Un putain de trou. Il repose sa tête au sol et prends de grandes aspirations saccadées.

« Merde, merde, merde, quel con, putain... ah, ah... putain… merde »

La douleur l’empêche de réfléchir, toutes bribes de plans pour s’en sortir se transforme en insulte. Il sent un liquide étranger lui couler de la jambe jusque dans le bas du dos. C’est chaud, agréable, comme un bon bain. Un bon bain qui sent le fer et la défaite.

Il entend la pluie, le vent et des pas à travers les flaques. Ça doit être ce connard qu’il essayait de buter. Est-ce que ça a de l’importance maintenant ? Il a envie de lui faire un câlin et de lui dire que tout est pardonné, qu’on remet les compteurs à zéro et qu’on fait comme quand deux personnes normales se rencontrent et que l’un d’eux est dans une situation critique de type je vais mourir.

Tobias prend appui sur son coude.

« HÉ TOI
hurle-t-il, droit devant. FAIS PAS COMME SI TU M’ENTENDAIS PAS. » Il est désespéré. Il ne comprend pas pourquoi le gars ne s’est pas encore barré. A sa place, il aurait fui, très loin, très vite, potentiel macchabée derrière lui ou pas. Dans la vie, il faut d’abord penser à sa gueule. Il doit être con ou peureux, dans tous les cas, facilement manipulable.

Tobias laisse échapper des petits cris d’agonies. Il veut montrer sa souffrance. Il veut que Sid le voit blessé, seul, sous la pluie, pitoyable.

« Tu peux appeler les secours, s’il-te-plaît ? Si tu me laisses là, c’est comme… comme si tu m’avais buté. Et j'te jure que tu veux pas avoir un mort sur la conscience. »

Spoiler:
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Sidney Kasabian

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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptyDim 11 Sep - 22:44

Le ciel leur tombe sur la tête, sans déconner. L'eau martèle son crâne rasé, avec tellement de hargne qu'il a l'impression qu'ça va lui imbiber le cerveau autant qu'les vêtements. À défaut d'avoir un parapluie ou même une capuche, il tire sur le dos de sa veste pour la faire remonter sur sa tête, histoire de se protéger un minimum. C'est pas franchement efficace, mais c'est tout c'qu'il peut faire pour l'instant. Et il court comme un dératé, se maudissant d'être aussi con, de n'être qu'un pauvre zonard qui passe sa vie à déambuler dans les rues sans raison. Parce qu'il a rien d'mieux à faire, et qu'il a trouvé que ça pour tromper l'ennui. Pourtant il avait bien vu l'temps de merde qui se préparait – mais jamais il aurait cru s'prendre une foutue tempête en pleine gueule. Ça l'a pris par surprise et visiblement, il est pas l'seul. Les gens font comme lui, les gens fuient. À la différence près qu'il a la désagréable sensation qu'eux, ils savent où ils vont. Lui ? Il est paumé. La pluie fait l'effet d'un rideau d'fer, qui l'empêche de voir à plus de quelques maigres mètres devant lui. Il sait même plus où il est, et la panique le fait perdre les pédales. Il court et il court, comme un con, sans savoir où il va. Il est trop loin d'chez lui ; il a peur de mal finir avant d'arriver à destination. Son seul objectif, c'est de trouver un abri, un endroit sécuritaire où il sera sûr de pas s'noyer ou se manger un mur dans les dents. Il dévale les rues à toute allure, s'engouffre dans des coins qu'il a pas l'habitude de visiter, s'retrouve dans des endroits plus sombres que l'reste de la ville. P't'être qu'il l'aurait vu, si y avait pas c'putain d'ouragan. Mais voilà, il se concentre juste sur ses pieds pour pas tomber, sur sa respiration pour pas suffoquer. Il fait pas vraiment gaffe aux directions qu'il prend, et il s'retrouve seul. Éloigné des autres, qui courent pour sauver leur peau. Y a plus personne autour et ça l'effraie d'autant plus, alors qu'il a l'horrible impression de s'être perdu. Et puis il voit des silhouettes, là-bas, au loin. Une vague de soulagement le prend alors qu'il s'met à compter sur l'esprit de solidarité, en s'disant qu'il pourra se faire des compagnons d'infortune et qu'ils trouveront un refuge ensemble. Mais à mesure qu'il se rapproche, ses pas se ralentissent d'eux-mêmes, jusqu'à ce qu'il se mette à marcher de plus en plus doucement. Jusqu'à ce qu'il soit assez près pour comprendre c'qu'il voit. Un deal. Un gros deal, avec des gros sacs et des gros billets. Sûrement qu'c'est aussi des gros criminels, qui s'en chargent. Et lui, d'un coup, il se sent tout p'tit. Minuscule. Ridicule. Son corps se fige, sa respiration reste bloquée dans sa gorge. Il est comme une biche qui vient d'apercevoir l'chasseur, avant que lui ne l'ait vue. Le danger est palpable, ça lui file des frissons et un pincement dans les tripes, alors qu'il reste paralysé. Faut qu'il bouge. Mais faut pas qu'ils le voient, sinon il est foutu. Il s'prépare à tourner les talons lentement, discrètement, faire comme s'il n'avait rien vu et n'avait jamais été là. C'est là qu'une sonnerie résonne. Et il met une seconde avant d'comprendre que c'est la sienne, putain. Il sort son portable à la hâte et son cœur bondit en voyant le nom de Mads s'afficher sur l'écran, alors qu'il décroche par automatisme. Mais il a pas l'temps de prononcer le moindre mot que son regard croise celui de l'un des types. Il entend à peine son prénom résonner dans l'combiné qu'il le fourre dans sa poche, bloqué sur les silhouettes qui se sont tournées dans sa direction. « Oh, putain. » Ouais, putain. Putain d'bordel de merde, même. Parce que putain, il est fichu.

Ses jambes s'réveillent avant ses neurones, et il fait demi-tour en courant, incapable de réfléchir. Courir, fuir, sauver sa peau – c'est tout c'qui tourne en boucle dans son cerveau. Mais ses réflexes sont humains, ses réflexes sont cons. Il tourne la tête pour vérifier si son agresseur le poursuit, surpris de découvrir que non, y a personne dans son sillage. Et quand il regarde à nouveau devant lui, l'premier truc qui entre dans son champ de vision est un bras, au bout duquel trône un flingue. Bang. Ça résonne entre les murs jusqu'au creux d'ses entrailles, et il lève les mains pour se protéger, inutilement. Il a senti la balle siffler près, tout près ; effleurer son oreille, comme un baiser avorté, empoisonné. Il se fige, le temps en suspens autour de lui. Et puis son cœur reprend sa course, l'oxygène gonfle ses poumons, il est en vie. L'autre l'a loupé. « Bordel. Bordel bordel bordel bordel ! » Ça lui échappe comme une litanie incontrôlable, incompréhensible. Et avant même de reprendre son souffle, il s'remet à courir. Il sait pas où il va putain, il voit plus rien, complètement affolé. Les sens en ébullition, le souffle court, le palpitant prêt à imploser. Et une seconde fois, il s'retrouve stoppé par son attaquant, sorti de nulle part. C'est quoi l'délire – il se croirait dans un jeu vidéo, où l'méchant débarque toujours quand tu t'y attends le moins, pour bien te défoncer la gueule à la déloyale. « Meeeeerde, » qu'il murmure à moitié, son regard croisant celui du type, lui glaçant le sang. Il freine et se fige, à quelques mètres de lui, voyant le canon se pointer sur son torse. Ça y est. Il va crever. Et tout c'qui lui vient à l'esprit, c'est qu'il a même pas réussi à glisser un mot pour Mads quand il a décroché, tout à l'heure. « Bouge pas connard. » Le pire c'est qu'il obéit, paralysé par la peur. Quand le coup part, ses paupières se ferment, son cœur s'arrête. Il est mort. Il est mort. Il est mort, ça craint. Mais ses yeux se rouvrent. Juste à temps pour voir son adversaire s'effondrer, et comprendre que c'est lui, qui a été touché. Là encore, c'est son instinct qui prend l'dessus quand il se jette derrière la poubelle la plus proche de lui, pour s'abriter des éventuels coups d'feu à suivre. Mais rien ne vient. Les seuls coups qui emplissent l'air sont ceux des gouttes qui s'écrasent autour d'eux, sur eux ; le vent qui siffle comme un monstre en colère et les sirènes qui continuent d'beugler sans s'arrêter. Il a l'impression de rester prostré dans son coin pendant une éternité, alors que ça n'fait que quelques minutes. Et lorsqu'il se lève enfin, se planquant à moitié pour vérifier que la voie est libre, ses jambes tremblent tellement qu'il a peur de retomber. Mais il voit personne – personne, si ce n'est la silhouette échouée sur le bitume. Prudemment, il sort de sa cachette, paniqué à l'idée de voir ressurgir le reste des criminels. « HÉ TOI. » Il fait un bond, ses prunelles glissant sur l'homme à terre. Pendant une seconde, il s'demande s'il hallucine ou si les morts se sont mis à parler. Mais faut croire que non, faut croire qu'le type a simplement été épargné. Et bizarrement, il est pas sûr que ça soit si cool que ça. « FAIS PAS COMME SI TU M'ENTENDAIS PAS. » Il est repéré, c'est l'merdier. Incapable de bouger, il pèse le pour et le contre, s'demandant s'il ferait pas mieux de fuir tant qu'il le peut, repartir à l'autre bout d'la ville et se planquer pour l'éternité. Mais les cris d'la victime claquent dans l'air autant que dans sa boîte crânienne, et il se sait incapable de laisser crever un type sans s'retourner. Même si c'est une putain d'ordure. « Fait chier. » Dents serrées, il passe nerveusement une main sur son crâne rasé avant d'avancer dans la direction du blessé ; avec l'intime conviction qu'il va l'regretter. « Tu peux appeler les secours, s'il-te-plaît ? Si tu me laisses là, c’est comme... comme si tu m'avais buté. Et j'te jure que tu veux pas avoir un mort sur la conscience. » Il se fout d'sa gueule. Il se fout vraiment d'sa gueule, là. Mais Sid se contente de pincer les lèvres alors que ses yeux se posent sur l'arme abandonnée du mec, celle-là même qui était censée le tuer quelques minutes plus tôt. Il hésite une seconde et puis il finit par l'attraper, s'assurant de remettre la sécurité pour éviter tout incident – heureusement qu'son flic de père lui a enseigné les rudiments d'un flingue. Il le cale à l'arrière de son pantalon, comme on voit dans les films, à défaut de savoir où le ranger. « Venant d'un type qui voulait m'coller une balle dans la tête y a pas cinq minutes, j'trouve ça plutôt ironique. » Et puis enfin, il vient s'accroupir près de l'homme, restant malgré tout sur ses gardes. Il pose les yeux sur la blessure, réprimant un haut-le-cœur quand il voit le trou qui orne la jambe. « Ok, wow, j'vais gerber. » Il s'retient quand même, ça ferait désordre. Et il sort son portable, composant le numéro des secours sans attendre. Et ça sonne mais ça n'marche pas, alors il réitère l'opération, une fois, deux fois, trois fois. Visiblement, y a un sacré problème. Il sait pas si les lignes sont saturées ou si c'est autre chose, mais ça l'rassure pas des masses – si même les secours sont pas joignables, c'est qu'ils sont vraiment mal barrés. « Ça marche pas. » Son regard s'fixe sur l'écran comme s'il allait lui donner une réponse, et son cœur se serre en voyant le nom de Mads s'afficher trop de fois dans les messages et appels manqués. Il a qu'une seule envie : l'appeler, la trouver, s'assurer qu'elle va bien. Mais l'autre s'vide de son sang depuis tout à l'heure, et ça commence à devenir inquiétant. Surtout s'ils peuvent pas obtenir d'aide. Alors Sid s'force à se concentrer, à peu près certain qu'la priorité, là, c'est de stopper l'hémorragie. Il soupire en retirant sa veste, à défaut d'avoir mieux qu'ça à portée de main. « Ça va faire mal. J'crois. J'sais pas, j'ai jamais eu la jambe trouée, mais t'as pas l'air de t'éclater. » Il hausse à moitié les épaules avant de grimacer, pas si enthousiaste que ça à l'idée de s'la jouer médecin improvisé. Il se force à réguler sa respiration pour calmer la panique et le dégoût qui dansent dans son for intérieur, alors que ses mains s'font hésitantes en arrivant près de la blessure. Ses mâchoires se crispent tellement que c'en est douloureux, mais il parvient tant bien que mal à combattre sa réticence, nouant la veste aussi fort qu'il le peut sur la blessure. Il sait pas s'il a fait ça bien ou pas, mais il a fait d'son mieux alors c'est déjà ça. Le teint livide, il lutte contre son envie d'se tirer fissa, conscient qu'ils sont pas du tout à l'abri pour l'instant. En proie aux éléments, et aux connards qui peuvent revenir à tout moment – même si Sid est coincé avec l'un d'eux, pour le coup. « Tu crois que tu peux t'lever ? » Ce serait pratique. Sinon, il est à peu près sûr qu'ils sont dans la merde.
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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptyLun 12 Sep - 22:17

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Le sang, c’est fait pour rester dans les veines. Tobias aurait aimé entendre son cœur pomper ses artères bien remplies. Il n’était pas de ceux qui se les ouvre délibérément, c’est un coup à attraper le tétanos. Quand il était triste, il préférait se venger sur les autres, pas porter atteinte à son précieux corps. Mais quelqu’un avait décidé pour lui. Cette personne avait cru inutile de lui demandé son point de vue sur ses vaisseaux et voilà que le prêtre se retrouvait plongé dans un bain de sang. Son propre sang. C’était comme si son énergie sortait par le trou de sa jambe. Il se sentait partir à chaque millilitre qui s'échappait et Tobias savait que s'évanouir sur le champ de bataille était comme signer un contrat avec la mort.

De son côté, Sid était incapable de bouger. Immobilisé par sa peur ou sa connerie. Tobias voyait sa silhouette, celle d’un animal tellement gentil qu’il avait de lui même mis son pied dans le piège à loup. Le piège s’était refermé, mais pas sur lui.

Tobias rageait. Il rageait de se voir par à terre, de voir son destin lui échapper. Par dessous tout, il se demandait pourquoi celui qui lui avait tiré dessus n’avait pas tué Sidney. La situation était incompréhensible et Tobias détestait les choses illogiques. La pluie et le vent n’arrangerait rien. Il bascula sur son flanc et se concentra pour comprendre les mots qui sortaient de la bouche de Sid.

Ok, wow, j'vais gerber.

« … Oh putain… me gerbe pas dessus s’il-te-plaît » pensa tout fort Tobias. S’il devait mourir ici, dans une rue merdique de cette ville sordide, il préférait autant ne pas être souillé par le vomi d’un inconnu. Pas sûr qu’il y ait un pressing en enfer.

Voilà que le gars se met à appeler les secours et à tenter un garrot avec sa veste.

Tobias ne comprend pas pourquoi Sidney l’aide. A chaque seconde qui passe, il s’attend à le voir sortir un couteau et l’enfoncer profondément dans la plaie. Il se prépare à sentir la lame cogner sur son os. A entendre le mec lui sortir un discours typique de revanchard. Lui dire qu’il l’a bien mérité, lui qui, il y a à peine cinq minutes, donnait tout ce qu’il avait pour lui foutre une balle en pleine tête. Le prêtre se dit qu’il devrait peut-être utiliser ses dernières forces pour attraper la gorge de Sidney et la serrer, jusqu’à lui enlever sa dernière once d’oxygène, son dernier morceau de vie. Au moins, pas de risque d’être humilié plus que maintenant. Mais qui lui ferra son garrot si Sidney meurt ? Si on peut appeler ça un garrot.

« Serre plus… fort… putaaaain » gémit Tobias en serrant les dents. Il est sûr que Sidney n’y met pas totalement du sien. Il a l’air préoccupé par des problèmes plus important qu’un mec en train de crever devant ses yeux. Pauvre petit. Il doit chercher sa meuf. *Vu le temps, la personne que tu cherches est probablement noyée quelque part. On peut passer à mon problème d’hémorragie externe maintenant ou bien ?*

« Tu crois que tu peux t'lever ? »

Tobias avait la gueule d’un mec qui pouvait se lever ? Sa blessure lui donnait des envies de meurtres plus violentes que d’habitudes mais la douleur l’empêchait de faire part de son discours à voix haute. C’est donc dans sa tête que Tobias tirait sur Sid, pour qu’il voit ce que ça fait.

Tobias n’était pas con, il savait qu’il allait devoir y mettre du sien. Il estimait Sid plus gentil que la moyenne, mais le mec pouvait prendre peur et fuir. Ou pire, les mafieux avec qui il dealait pouvait revenir et finir le travail. Et pas question que quelqu’un tue Sidney à sa place. Il l’avait traqué, il lui avait tiré dessus, ils baignaient maintenant tout deux dans le même sang. C’était sa proie. Il tuerait celui qui le tuerait. *Ouais, c’est débile, mais j’temmerde* pensa Tobias en insultant sa propre conscience.

« Ouais… je crois… » Tobias arrêta la mauvaise foi et s’appuya sur sur sa jambe valide, s’éleva d’un mètre et retomba au sol, face contre terre.

Deuxième tentative. Il attaqua en posant ses coudes à terre et trouva un équilibre debout. Sa jambe touchée lui criait de se rallonger et d’attendre des secours qui ne viendraient jamais. Tobias réfléchit, vite, et comme à chaque fois qu’un mafieux décide de prendre une décision dans la panique, il eut une idée à la con. Il ouvrit son manteau et sortit la plaquette d’antidouleurs qu’il utilisait pour calmer ses migraines matinales. Il avala les pilules.

« T’en veux une ?» demanda-t-il à Sid. « Nan j’déconne » poursuit-il sans répit et gobant le dernier cachet.

Tobias appuya son bras sur les épaules de son nouvel ami et fit un pas en boitant. Le sang coulait toujours.

« Bon. On va à l’hôpital... je.. je sais pas où il est. Et si je m’évanouis… fous moi des baffes. »
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Sidney Kasabian

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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptyDim 18 Sep - 16:05

« Oh putain... Me gerbe pas dessus s’il-te-plaît. » Pour toute réponse, Sid lui jette un regard noir. Il le mériterait, ce connard. Il mériterait qu'on lui vomisse dessus et qu'on le roule dedans comme un burrito. Mais il sait qu'il doit garder son calme, lutter contre la nausée, la colère, la peur qui lui tord les boyaux. Alors il s'tait. Il ferme sa gueule, il ravale sa fierté et il fait de son mieux pour l'aider. C'est à s'demander pourquoi il le fait – c'type n'en vaut peut-être pas la peine, peut-être même qu'il lui plantera un couteau dans l'dos à la première occasion. Sauf que c'est soit prendre le risque en serrant les dents, soit le laisser crever comme un chien et garder ça sur la conscience. Sid peut pas. Sid pourrait jamais faire ça. Et il fait taire le chaos dans sa tête, l'inquiétude qui le ronge concernant ses proches, s'attelant à faire un garrot au grand blessé. Mais faut croire qu'ça lui suffit pas, faut croire que ce gars fait partie des pires enfoirés qu'la Terre ait porté. « Serre plus... fort... putaaaain. » Il devrait déjà s'estimer heureux qu'y ait quelqu'un pour lui sauver les miches, au lieu de faire chier. « Ouais bah je fais comme je peux, ça sert à rien d'râler ! » Il s'retient de l'insulter, mais ça lui brûle les lèvres. Et s'il fait exprès d'appuyer sur la blessure en s'assurant que le garrot tient, faut pas trop lui en vouloir. C'est l'autre qui a commencé, et qui se met sérieusement à l'agacer. Tellement qu'il se redresse en lui demandant s'il peut en faire de même, et qu'il ne cherche même pas à l'aider. Il le regarde se lever puis s'écraser au sol à nouveau, comme une loque. C'est pathétique. Et sûrement que Sid aurait pitié, si ce type n'avait pas tenté d'le tuer. Alors plutôt que d'lui tendre la main, cette fois, il met ses élans altruistes de côté et croise les bras contre sa poitrine. Histoire que ses membres n'agissent pas contre sa volonté. Histoire de le laisser un peu galérer. Et pendant que l'autre s'écrase comme Bambi qui apprend à marcher, Sid prend une seconde pour s'inquiéter, pour penser à Mads, à son père, à tous ceux qui peuvent être en danger à cause de cet ouragan. Il crève d'envie de s'barrer, se trouver un coin sec et tous les appeler, un par un. S'assurer qu'il sont en sécurité, qu'ils vont bien. Mais pas l'temps de s'affoler que déjà, la voix désagréable de son acolyte résonne à nouveau. « T'en veux une ? » Sans piger de quoi il parle, il pose les yeux sur lui. Juste à temps pour voir les pilules qu'il a sorti, et celle qu'il extirpe pour l'avaler. « Nan j'déconne. » De toute façon, c'est pas comme si Sid comptait dire oui. Il touche pas à ces merdes. Mais pour l'coup, c'est loin de le rassurer. Alors quoi ? C'est un trafiquant ? Il a pas l'air d'être un p'tit joueur et ça le rassure pas du tout, parce qu'il a bien compris qu'il a beau être en vie, il est pas forcément tiré d'affaire pour autant. Et automatiquement, sans qu'il s'en rende vraiment compte, sa main passe dans son dos pour effleurer le flingue qu'il a subtilisé, et rangé à sa ceinture. Comme pour vérifier qu'il a pas bougé. Comme pour se rassurer. S'dire qu'il a de quoi se défendre en cas de force majeure, même s'il est pas un as de la gâchette. Sauf qu'au lieu de l'apaiser, ça le fait encore plus flipper. Et intérieurement, il s'met déjà à prier pour ne pas avoir à utiliser c'truc. Ni maintenant, ni jamais.

Le Pablo Escobar version discount parvient enfin à s'relever, et il vient s'appuyer sur Sid, qui n'bronche pas. Il se raidit un peu, toujours aussi angoissé, mais il s'efforce de ne rien montrer. « Bon. On va à l’hôpital... je.. je sais pas où il est. Et si je m’évanouis... fous moi des baffes. » Il a bien envie d'lui foutre des baffes même s'il s'évanouit pas, et il est à la limite de lui dire. Mais il s'ravise. Parce que la vérité, c'est que ce gars lui fait peur. Et plus ça va, plus il regrette de s'être foutu en tête de l'aider. « Ouais 'fin... Regarde-toi. Jamais d'la vie on arrive jusqu'à l'hôpital, vu ton état. » Faut pas déconner. Maintenant qu'il est un poil calmé, Sid a reconnu le quartier, et il peut d'ores et déjà dire que l'hôpital, c'est pas la porte à côté. Il doute qu'ils puissent y arriver en un seul morceau, le type est trop blessé pour faire le chemin sans encombres. Et puis vu le temps qui empire de seconde en seconde, ils risqueraient de s'faire noyer, assommer, transpercer – on sait pas, mais y a trop de risques. Sid veut bien continuer de l'aider, mais pas au prix d'sa vie. Alors il secoue la tête de gauche à droite en signe de négation. Il se laissera pas démonter, peu importe si c'mec est flippant. « C'est trop loin, faut qu'on trouve une autre solution. Avance et on verra. » Et pour lui montrer qu'il a pas trop le choix, Sid attrape le bras que l'autre a passé autour de ses épaules, le tenant fermement pour l'aider à garder un équilibre. Puis il s'met à marcher, lentement, vérifiant que le boiteux peut suivre le rythme. Ils ont l'air fins, putain. Sid le tire à moitié, accélérant sans s'en rendre compte, utilisant toutes ses forces pour soutenir la carcasse du blessé. La pluie lui bat le visage, le vent le glace jusqu'aux os – d'autant plus qu'il est maintenant en t-shirt, sa veste devenue garrot de fortune. Il avance et il avance, prêtant peu d'attention à celui qu'il traîne comme un boulet, bien décidé à se mettre en sécurité. Mais au bout de quelques mètres, il est forcé de s'arrêter, alors que le niveau de l'eau monte et ralentit considérablement leur cadence. Et alors qu'il commence sérieusement à s'demander comment ils vont s'en sortir, il aperçoit une enseigne juste en face. « Putain y a une pharmacie ! » C'est une foutue aubaine – de quoi s'abriter, et surtout, de quoi soigner un peu mieux la jambe du type. Alors sans attendre, Sid s'accroche à nouveau à lui, le tenant cette fois par la taille pour le coller à lui et le forcer à avancer le plus vite possible. Il marche pour deux, une sensation de brûlure parcourant l'ensemble de ses muscles à cause de l'effort fourni. Mais il fait tout pour l'ignorer, ciblant toute sa concentration sur l'objectif à atteindre. Et une fois qu'ils arrivent à la devanture, il lâche prise sur l'inconnu, s'approchant pour essayer d'ouvrir la porte. Verrouillée. « Merde. » Il colle ses mains sur la vitre pour essayer de regarder à l'intérieur, des fois que quelqu'un puisse leur ouvrir, mais il voit que dalle à cause de la pluie qui trempe tout. Alors il s'met à tambouriner, comme si on allait l'entendre, comme si on allait accourir. « OUVREZ BORDEL ! » Même si y a des gens à l'intérieur, ils risquent pas de l'entendre vu le chaos extérieur. Il change donc de tactique, bien décidé à entrer quel qu'en soit le prix. Scannant ce qui les entoure, il aperçoit une barre de fer sur le mur, qui semble sur le point de se détacher sous la pression de l'eau et du vent. Il s'tourne vers l'enfoiré, s'assurant au passage qu'il peut encore tenir debout pour l'instant. « Bouge pas. » Et, déterminé, il fonce tête baissée pour attraper l'objet. Ça lui prend plusieurs tentatives et tout le reste de son énergie, mais il finit par réussir à l'extirper. Quand il revient à la devanture, il abat la barre aussi fort qu'il le peut sur la porte vitrée. Là encore, ça marche pas du premier coup et il s'y reprend à plusieurs fois. Mais il finit par y arriver, et utilise la barre pour écarter un maximum de débris afin de rendre le passage plus pratique. Sans attendre, il chope le bras de son camarade de galère, et le tire pour l'inviter à entrer au plus vite. « Allez dépêche-toi ! » Une fois qu'il a réussi à le pousser à l'intérieur, il entre à son tour. Le soulagement est immédiat, alors qu'il ne sent plus le poids de la pluie et du vent sur sa pauvre carcasse. Il se désintéresse de l'autre, jetant un regard circulaire dans la pharmacie, qui a l'air vide à première vue. « Eh, y a quelqu'un ? » Mais il prend pas le temps de chercher une quelconque réponse, se rendant finalement compte du trou dans la porte. C'est bien : ils ont pu enter. Mais maintenant, l'ouragan aussi, peut entrer. Et c'est tout d'suite moins cool, quand il voit la pluie s'abattre dans l'entrée. C'est pas grand-chose pour l'instant, mais suffit que la tempête empire et ils sont faits comme des rats. « Fait chier. » À défaut de savoir quoi faire pour l'instant, il s'tourne à nouveau vers le blessé, s'approchant prudemment. Et faut avouer qu'il a vraiment une sale gueule. « Tu tiens l'coup ? » Il espère bien. Parce que putain, il a pas fait tout ça pour rien.


Dernière édition par Sidney Kasabian le Lun 26 Sep - 18:01, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptyMar 20 Sep - 22:59

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Des éclairs, du vent qui souffle plus fort et le temps qui se déguise en l’apocalypse. Du haut de son trône, Dieu devait bien rire de voir les humains voler au rythme des tornades. Tobias avait une vision particulière de la religion, mais il avait toujours été persuadé que les phénomènes climatiques étaient des manifestations divines. Des bonnes blagues pour passer le temps.

Au milieu des éléments, Sid avait l’air inquiet et il avait raison. Il jetait des coups d’œils dans les rues, comme s’il s’attendait à voir surgir quelqu’un. Un ami, une famille. Son visage se décomposait à l’idée qu’un de ses proches soit en train de crever alors qu’il était là, à aider un inconnu qui n’aurait jamais bougé le petit doigt pour le sortir de sa merde. Même s’il l’avait voulu, Tobias n’aurait jamais pu imaginer un plan aussi diabolique. Encore une preuve que les ouragans étaient l’œuvre de Satan. Tobias été presque fier d’avoir capté toute l’attention de Sidney. Il avait quelques vannes en stock et il comptait bien les sortir une fois à l’hôpital.

Ouais 'fin... Regarde-toi. Jamais d'la vie on arrive jusqu'à l'hôpital, vu ton état.

Tobias prit cette petite phrase comme un défi. *Ah ouais ? On n’arrivera jamais à l’hôpital. Ben tu vas voir. Allez, on y va, marche plus vite petit.* Il cracha du sang. Plus faible que jamais, Tobias se répétait de marcher, sans jamais s’arrêter, en évitant les barres de fer qui volaient au vent sans prévenir. Et il allait y arriver, aux urgences. Une fois là-bas, il crirait très fort pour passer devant tout le monde.

Sid avait bien compris son rôle dans l’histoire et se mit à porter Tobias. Découvert, le prêtre s’attendait à le voir s’écrouler d’une pneumonie à chaque seconde et voulait donc profiter au maximum de son nouvel ami. Il appuya un peu plus son poids sur Sidney.

Putain y a une pharmacie !

Une pharmacie ? Une putain de pharmacie ? Tobias laissa échapper un long soupir plein de rage.  La boutique était fermée. C’était à parier. Les médecins sont des gens prévoyants, le genre à regarder la météo de la semaine et à prévoir les tornades. Bravo Sid. Ils avaient perdu de précieuses minutes et des millilitres de sang que Tobias aurait préféré dans son corps que par terre. Slow clap. Le mec prend une barre de fer. *Fais gaffe avec ton truc* Tobias titube, monte ses mains au niveau de sa tête pour se protéger. En même temps, il l’a bien mérité. Sid l’a porté, a supporté ses insultes, il mérite bien de se faire frapper. Il serre les dents. Il s’attend à entendre ses os craquer, à sentir la douleur envahir son corps jusqu’à l’étouffer.

Allez dépêche-toi !

« De quoi, de mourir ? »

Sid avait ouvert la porte. Sid ne l’avait pas frappé. Okay, Sid était un mec sympa. Ils entrèrent à l’intérieur de la pharmacie, le soulagement était partagé. Ils étaient abrités, protégés de la pluie mais pas du vent qui s’engouffrait violemment. Les présentoirs de médicaments tombaient les uns après les autres, faisant valser les brosses à dents dans tout les sens. *Ca doit être marrant de se faire péter une dent par une brosse à dent* se dit Tobias, content de ne pas avoir dit cette blague tout haut.

Tu tiens l'coup ?

Tobias se laissa tomber devant les caisses du magasin.

« On est vraiment dans une pharmacie là ? Tas pas vu mon putain de trou dans la jambe ? J’ai l’air d’avoir besoin d’un doliprane ? »

Il prit un temps pour respirer.

« Tu connais la différence entre un médicament et un médecin ou il faut que je t’explique ? Ou alors tu vis dans un monde où un cachet recoud une jambe ? »


Gueuler sur Sidney n’était peut-être pas la meilleure option, mais Tobias était dans une situation si absurde qu’il ne pouvait réfréner son énervement. Promis, quand tout ça sera fini, il lui payera un verre pour se faire pardonner. Une petite grenadine.

Il ferma sa gueule et se mit à observer son environnement. Il avait faim, soif, envie d’être seul et recousu. Un téléphone rouge pendait au mur. Il aurait aimé que tout s’achève comme ça, par un petit appel à 911, mais Sid avait eu l’idée avant et n'avait eu pour réponse que la jolie mélodie du répondeur. Tobias aurait le temps de se vider trois fois avant que les secours arrivent. Il fallait faire vite, il ne comptait pas mourir comme ça, pas à cause d’une soirée pluvieuse, pas à Savannah. Le prêtre rampa jusqu’à un étalage, en tira une boite de premiers secours. Il en sorti une aiguille et une bobine et passa le fil dans le chas. Grande inspiration. Tobias remonta le col de sa chemise jusqu’à sa bouche et se mit à le mordre en grognant. Sa main droite s’approcha de sa plaie sanglante. L’aiguille piqua la peau à vif et ressorti de l’autre côté de la plaie. Le prêtre ne savait pas bien ce qu’il faisait mais il avait estimé que coudre sa plaie était une bonne idée. En théorie, le sang arrêterait surement de couler et il gagnerait quelques minutes. En pratique, la première couture s’accompagna d’un cri dément qu’il ne put retenir. S’il y avait des gens dans la pharmacie, c’était sûrement le moment qu’ils avaient choisi pour fuir. Les yeux rougis par l’effort, Tobias se tourna vers Sidney, encore debout. Il le regarda, presque désolé de ce qu’il allait lui demander, et il tendit son bras, l’aiguille sanglante au bout des doigts.

« Tu peux finir le travail s’il-te-plaît ? Après je te laisse tranquille. »

Tobias n’avait pas du tout l’intention de laisser Sidney. Il comptait arriver accompagné à cette fête magnifique que serait l’hôpital.
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Sidney Kasabian

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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptyLun 26 Sep - 19:32

Quand il aperçoit la pharmacie, c'est comme s'il avait vu le messie. C'est leur salut – Sid en est convaincu. Il fonce tête baissée, il cherche même pas à savoir si l'autre est d'accord. Et puis de toute façon, il commence sérieusement à fatiguer de l'porter à moitié, faut qu'il fasse une pause s'il veut pas s'écrouler. Alors il agit, vite, fort. Il les amène jusqu'à la devanture, arrache une barre de fer, pète la porte vitrée. Et quand il voit que son acolyte ne bouge pas, il le somme de s'dépêcher. « De quoi, de mourir ? » Mais quel con, sérieusement. Pour toute réponse, il le force un peu à entrer, histoire qu'ils puissent s'abriter rapidement. Échapper au vent qui s'déchaîne, à la pluie qui les malmène. Mais les bourrasques s'invitent à la fête avec eux, faisant voler des trucs dans tous les sens. Et déjà, Sid se tourne vers le blessé pour savoir comment il va, s'assurer qu'il va pas lui clamser entre les doigts. Manquerait plus que ça, putain. Mais il a l'air de pas trop mal se porter – ou du moins, de pas être à l'article de la mort, c'est déjà ça. « On est vraiment dans une pharmacie là ? T'as pas vu mon putain de trou dans la jambe ? J’ai l’air d’avoir besoin d’un doliprane ? » C'est une blague ? Il est en train de se payer sa tête, c'est ça ? Incrédule, Sid le fixe sans bouger, bouche bée. Il sait même pas quoi lui répondre. Si c'type a l'intention de le faire craquer et le pousser à s'énerver, il va finir par y arriver. « Tu connais la différence entre un médicament et un médecin ou il faut que je t’explique ? Ou alors tu vis dans un monde où un cachet recoud une jambe ? » Putain. Il a jamais vu un mec aussi ingrat. Et alors que l'vent commence à le faire grelotter, il lâche un soupir exaspéré. Cet espèce d'enfoiré commence vraiment à lui taper sur l'système, là. « Et toi, tu connais pas l'concept de la reconnaissance ou t'es juste un gros con ? J'essaie de te sauver les miches, au cas où t'aurais pas remarqué. Alors arrête un peu d'râler, putain. » Il plonge son regard dans le sien, mais il ose pas s'approcher non plus. Ce mec lui paraît beaucoup trop imprévisible, et le fait qu'il soit en mauvaise posture ne fait qu'appuyer cette idée. Une sale bête, quand c'est blessé, c'est toujours plus dangereux. « Sois content d'être vivant, déjà. Pour l'reste on verra. » Puis il se détourne, bien décidé à voir si y a pas quelqu'un qui peut les aider ici. Il entend l'autre bouger derrière lui mais il n'y prête pas grande attention, commençant déjà à faire le tour de la pharmacie. Il fait un rapide passage dans l'arrière-boutique, constatant bien rapidement que c'est vide. Y a qu'eux. Et y a une vague de déception qui l'assaille, parce qu'il aurait préféré ne pas être seul avec un type pareil, il aurait préféré avoir du renfort. Avoir de l'aide, une épaule sur laquelle s'appuyer, plutôt qu'avoir l'impression qu'un poids trop lourd s'est posé sur les siennes. Mais faut croire qu'son karma pourri en a décidé autrement. Ça doit être l'humour de merde de la vie qui fait ça, qui s'marre de le voir galérer avec une ordure pareille. Tout c'qu'il espère, c'est qu'il en ressortira entier. Et que ce gars, là, il le verra plus jamais.

Pendant que l'autre semble être occupé, Sid en profite pour se foutre dans un coin et sortir son portable. Rapidement, il envoie un texto à son père et répond aux quelques-uns qu'il a reçus. Puis il fonce écouter le message vocal que lui a laissé Mads. Et là, il se fige, son cœur se brise, le monde s'effondre autour de lui. Il entend la peur-panique dans sa voix, elle demande où il est, elle dit qu'elle a besoin d'lui, qu'elle est coincée dans une voiture où le niveau d'eau monte, elle veut pas mourir putain, elle veut qu'il vienne la chercher, elle a peur, elle s'excuse et il sait pas pourquoi, elle répète son prénom, elle pleure ; il crève. Automatiquement, il essaie de l'appeler. Une fois. Deux. Sept. Douze. Il appuie sur son nom encore et encore, ne faisant que tomber sur la messagerie. À la treizième tentative, il laisse un message. « MADS RÉPONDS BORDEL DE MERDE ! T'ES OÙ ? DIS-MOI QUE TU VAS BIEN PUTAIN ! » Il hurle comme un con, et il sait qu'ça sert à rien. Alors il raccroche rageusement, luttant contre l'envie d'envoyer son portable s'exploser contre le mur. À défaut, il lui envoie des textos aussi – peut-être qu'elle a pas assez de réseau pour téléphoner, p't'être qu'elle verra quand même ses SMS. Il sait pas. Il est désespéré. Tellement qu'il donne un coup d'pied dans les étagères les plus proches de lui, en faisant tomber une, qui renverse tout son contenu sur le sol. Et en plus, il s'est fait mal, bordel. « FAIT CHIER ! » Il peut pas rester là. Il peut pas attendre. Faut qu'il y aille. Elle a dit qu'elle était sur Historic District. Faut qu'il fonce, faut qu'il aille la sauver, faut qu'il s'assure qu'elle va bien, qu'elle est en sécurité, qu'il lui arrivera rien. Il s'retourne, prêt à partir, et s'immobilise finalement quand son regard croise celui de l'étranger. Putain, il l'avait oublié. « Tu peux finir le travail s’il-te-plaît ? Après je te laisse tranquille. » Quel travail ? Il veut quoi, encore ? Puis Sid baisse les yeux sur l'aiguille qu'il lui tend, et sur la plaie qu'il a commencé à coudre à vif. Il est cinglé. Rien que d'voir ça, ça lui file encore la nausée. Il grimace une seconde, mais retrouve bien vite une expression affolée, accaparé par Mads. Mads. Mads. Mads. Faut qu'il la sauve. « J'dois partir. » Il sort ça comme ça, de but en blanc. Et il s'rend compte qu'il est dans la merde à l'instant où il le dit. Parce que s'il part, ce type a encore moins de chances de s'en sortir. Et si l'eau s'met à s'engouffrer ? Et s'il finit noyé ? Et s'il se vide avant même que ça puisse arriver ? Y a trop de facteurs qui s'allient contre lui. Si Sid part, il le condamne presque. Mais s'il reste, il a l'impression de tuer Mads. Quoi qu'il fasse, il sent qu'il le regrettera, qu'y a un truc qui clochera. Et puis s'il part, il risque lui-même de s'faire coincer dans l'ouragan, et de crever avant même d'arriver jusqu'à elle – mais ça, il s'en rend pas compte, il s'en balance. « Y a mon... Ma... » Putain, il sait même pas comment la qualifier sans s'trahir. Il soupire. Inspire. Expire. « Y a quelqu'un qui est en galère, faut que j'aille l'aider. Faut que j'aille la sauver, j'peux pas rester là. » Mais il veut s'donner bonne conscience ; s'il doit abandonner la victime derrière lui, faut qu'il soit sûr de lui laisser un maximum de chances de survie. Il commence déjà à faire le tour des étalages, complètement enfermé dans sa bulle de panique, les mains tremblantes et l'esprit incohérent. Il chope toutes les boîtes qu'il voit, complètement au hasard. Il les envoie à l'autre, continuant sa course, s'agitant dans tous les sens en arpentant la pharmacie comme un dératé. Tellement que le flingue qu'il avait pris glisse de sa ceinture, et finit sa course sur le sol, pas loin du gars. Mais Sid le voit pas, trop pressé de finir ce qu'il a en tête puis de s'tirer. Il jette son dévolu sur des bouteilles de désinfectant, sur un tas de rouleaux d'bandages, sur tous les trucs qui lui paraissent importants pour soigner une plaie sommairement. Et il revient en courant près de son blessé, s'accroupissant sans même le regarder, pour tout foutre à ses côtés en vrac. Les mains toujours plus tremblantes, le cœur battant à ses tempes, il observe tous les produits amassés. Comme pour s'convaincre qu'y en a assez. Qu'il a fait ce qu'il fallait. « Je... J'sais pas si t'as tout c'qu'il te faut, normalement oui, t'as de quoi tenir encore un peu tant qu'tu restes à l'abri. » Il culpabilise déjà à l'idée de se barrer, d'le laisser là sans savoir s'il pourra s'en sortir. Putain, ça va l'rendre dingue. « J't'enverrai des secours, promis. » Ouais, pour ça, faudrait déjà qu'il en croise, des foutus secours. Mais il voit pas quoi faire de mieux. Y a un choix, entre rester avec ce type qui a pourtant essayé de le tuer ; ou aller chercher Mads, sans laquelle il peut plus respirer. Forcément, dans sa tête, y a aucune hésitation possible. S'il a le libre-arbitre, c'est elle qu'il choisit. Il la choisira toujours.
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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptyMar 27 Sep - 19:58

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Le Sid était un petit animal gentil et affectueux lorsqu'il était exposé à des conditions climatiques extrêmes. Une fois à l’abri, le Sid devenait méchant. Tobias en faisait les frais. Le petit con avait osé le traiter de gros con. Peu de gens qui s’étaient permis ce genre d’insultes étaient encore en vie pour s’en excuser. Cette fois-ci, Tobias devait se l’avouer, Sid avait raison. Il n’avait pas été dans la finesse, mais il avait mal. Quand ton sang s’étale par terre, tu n’as le temps pour les politesses. Trop impulsif, trop agressif, Tobias n’avait jamais été bon dans l’art de se faire des potes mais il excellait dans celui de faire fuir les gens.

Le prêtre était content d’être vivant, même s’il en était réduit à jouer le cadavre en devenir au fond d’une pharmacie dévastée. C’était toujours mieux qu’être dehors et de manquer de se faire buter par un simple coup de vent. Il fallait juste que Sid couse sa blessu.. J'dois partir. Le petit animal avait envie de sortir de sa cage, mais Tobias ferma le loquet d’un coup sec. Il avait encore besoin de lui ici avant qu'il aille rejoindre celui dont le sort l’angoissait autant. Ou celle.

« Es-tu putain de sérieux ? » renvoya le prêtre, en pointant ses mains vers sa jambe, d’un air ahuri. Sid a-t’il seulement le courage de laisser crever un mec qui lui demande de l’aide ? Dans son état, Tobias ne pouvait ni parcourir toute la ville, ni courir. L’eau commençait à entrer dans la pharmacie. Il pouvait encore moins nager.

Y a quelqu'un qui est en galère, faut que j'aille l'aider. Faut que j'aille la sauver, j'peux pas rester là.

« S’il-te-plait, me dit pas que c’est ta copine. » C’était forcement sa meuf. Pour la première fois depuis leur rencontre, Sid se mit à s’activer. Mais pas pour Tobias. Pour quelqu’un qui n’était même pas là, quelqu’un qui était déjà surement être en train de rendre son dernier souffle dans une cave inondée ou une voiture qui lui serait malencontreusement tombée dessus deux heures plus tôt. Sid prit des boites au hasard. Tobias le regardait faire, atterré. Ce n’est pas en étant aussi stressé qu’il allait réussir à sauver quelqu’un. « C’est pas pour te vexer, mais j’suis sûr que ton amie ne viendrait pas te sauver si c’était toi qui était dans la merde. »

Un bruit familier contre le carrelage trempé. Au pied de Sid, Tobias reconnu son vieil ami. Il croyait l’avoir abandonné après s’être fait tirer dessus. Il le pensait perdu. Il n’y pensait même plus. Mais un bon flingue revenu toujours à son maître.

Tobias n’entendait plus Sid déballer ce qui ressemblait à un tas de fausses excuses. Il l’observait, démuni devant ses médicaments, espérant arrêter les dégâts de l’ouragan avec un paquet d’anti-inflammatoire. Tobias lacha son aiguille et se laissa basculer en avant. Le ventre contre le sol, le visage rouge de sang, il s'appuya sur ses avant-bras pour ramper. Ses muscles lui criaient de rester calme. La douleur était telle qu’il s’arrêta pour vérifier qu’il ne s’était pas pris une nouvelle balle. Rien à signaler. J't'enverrai des secours, promis. Dans un dernier effort, Tobias se saisit de son arme. Allongé sur le dos, il visait la tête de Sid. « Les secours sont déjà là j’crois.»

Tobias espérait que l’échange ne s’éternise pas. Il peinait à garder les bras levés. Il voulait que Sid revienne à l’état d’esprit obéissant qu’il avait pris tant de plaisir à manipuler. « Tu crois que tu vas pouvoir t’en sortir seul dehors ? » Il avait dit ça d’un air innocent, presque soucieux de ce que l’ouragan ferait subir à son sauveur. « Allez, vas y, pars. Mais fait gaffe, mes mains risquent de déraper sur la gâchette. Ce serait bête que je te tire dessus non ? » Ils étaient revenus à la situation initiale. Le prêtre aurait presque trouvé ça agréable si la moitié de son corps n’étaient pas engourdie.

Tobias savait que ses menaces ne pesaient pas grand chose. Il n’était plus capable de tirer droit et son pistolet était trempé. Si Sid courait vite, il lui échapperait, et il ne pouvait pas compter sur lui pour revenir prendre de ses nouvelles. Tobias était prêt à jouer sa survie sur du bluff. Il fit glisser la sécurité de son arme et la serra entre ses deux mains. « Écoute, c’est simple. La seule solution pour que tu sortes de cette pharmacie en vie, c’est que tu partes avec moi. On doit aller là où on avait dit. Tu sais, l’hôpital ? Avec un peu de chance, ta copine doit y être aussi. »

Un coup de vent plus violent que les autres fit voler en éclat les portes vitrées de la pharmacie. L’eau s’engouffra en une demi-seconde, engloutissant les médicaments qui trainaient au sol.

« Je crois que toi et moi, on a plus le temps de discuter. Il y avait une ambulance au coin de la rue. Les clés doivent être derrière le comptoir. On se tire d’ici, tu conduis. »
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Sidney Kasabian

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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptyJeu 29 Sep - 21:50

« Es-tu putain de sérieux ? » Le regard de Sid suit les mains du type, qui pointent directement vers sa blessure. Comme pour lui dire qu'il est en train d'faire une connerie. Lui rappeler qu'avec une plaie pareille, le laisser là sans l'aider, c'est le condamner. Et y a un goût amer qui brûle sa gorge alors que ses tripes se tordent, ses prunelles vrillées sur le trou dans lequel l'aiguille a été passée, le trou dégueulasse qui lui donne envie de hurler. Mais il a pas l'temps pour ça. Il a plus l'temps, maintenant. Il s'explique vaguement, se contenant comme il peut pour pas partir en courant tout d'suite. « S’il te plaît, me dis pas que c’est ta copine. » Sid est trop accaparé pour lui répondre mais ça empêche pas son cœur d'se serrer, même s'il fait mine de n'avoir rien entendu. Récoltant tout ce qu'il peut alors qu'ça sert à rien, alors qu'ça pourra jamais recoudre une blessure par balle. Il s'agite comme une boule de nerfs, sous le regard pesant de l'autre, qui lui donne l'impression de s'prendre un coup de poing dans les boyaux dès qu'il l'aperçoit. « C’est pas pour te vexer, mais j’suis sûr que ton amie ne viendrait pas te sauver si c’était toi qui était dans la merde. » Il s'arrête. Se fige, l'espace d'une seconde. Il considère la question pendant un instant, avant d'secouer la tête, mâchoires crispées. Mads viendrait. Mads le ferait. Il peut pas parler, ce con. Il la connaît même pas. « Arrête. » Ça le déconcentre. Qu'il ferme sa gueule – même si Sid a évité d'le dire aussi vulgairement. Il le pense très fort, et ça transpire au travers de sa voix, de ses gestes qui se sont rigidifiés. Il renverse un tas de trucs sur son passage, à tel point qu'il capte même pas le flingue qui glisse de sa ceinture. À tel point qu'il n'se rend compte de rien, et qu'il continue de courir partout, avant de revenir se poser près du blessé. Observant le butin amassé, avec l'horrible sensation que c'est ridicule, qu'il a fait tout ça pour rien, qu'il le condamne un peu plus à chaque seconde. Qu'il le tue, sans avoir à poser les mains sur lui. Et ça l'tue, lui aussi. Il tremble, sans savoir si c'est le froid, la peur, le doute. Sans savoir comment faire pour soulager sa conscience qui commence déjà à le ronger comme de l'acide dès qu'il esquisse un geste pour repartir. Sa conscience qui le pulvérise de l'intérieur quand il songe ne serait-ce qu'une seconde à rester là, sans aller chercher Mads. Il sait plus quoi faire. Du coin de l'œil, il voit le type se foutre par terre et il comprend pas, mais il s'en occupe pas, prenant sa tête dans les mains. Il lui enverra les secours, voilà. C'est un bon plan, ça. Mais ils sont où les secours, bordel ? Il sait pas. Il sait rien. Il contemple encore toutes les boîtes qu'il a amassées sur l'sol, et il a envie d'avaler tous les comprimés pour faire taire la tempête dans sa tête. « Les secours sont déjà là j’crois. » Quoi ? Y a une vague d'espoir qui lui gonfle le cœur subitement, alors qu'son premier réflexe est de regarder dehors. C'qu'il peut être naïf, putain. Et comme il voit rien d'autre que l'orage qui fait rage et l'eau qui commence à rentrer, il se tend. Il s'tourne vers son acolyte, prêt à lui demander quel est son putain de problème. Mais il se ravise. Parce que l'temps vient d'être remonté. L'autre a un flingue serré entre les doigts. Le canon dirigé vers la tête de Sid. Et à nouveau, il devient un animal sans défense, piégé. « Merde. »

Après une seconde à rester figé, tout son organisme reprend sa course, trop vite, trop fort. Son cœur s'affole, sa respiration a du mal à passer la barrière de sa gorge, le sang bat à ses tempes et il s'remet à trembler de plus belle. Putain, putain, putain. Il peut pas crever. Pas maintenant. « Tu crois que tu vas pouvoir t’en sortir seul dehors ? » Très franchement, il s'dit que seul dehors, il sera toujours mieux que dedans avec lui. Mais quelque chose lui dit que c'est pas une bonne idée de lui avouer ; il voudrait pas risquer de le vexer. Alors il se contente de le fixer, sans oser bouger ne serait-ce que le p'tit doigt. « Allez, vas y, pars. Mais fais gaffe, mes mains risquent de déraper sur la gâchette. Ce serait bête que je te tire dessus non ? » Il déglutit difficilement, toujours figé sur place. « Ouais. Ce s'rait vraiment, vraiment bête. » Y a aucune ironie dans sa voix, pas la moindre trace de sarcasme. C'est qu'une simple constatation, qui fait grimper la panique en lui, alors qu'il s'imagine déjà étalé sur le sol avec un trou dans le dos, ou dans la tête, ou il sait pas – mais sans doute un endroit beaucoup moins sympathique que la jambe. Il voit les doigts de l'autre se mouver sur le flingue, entend le cliquetis de la sécurité. Et il a jamais eu autant envie de piquer un sprint de toute sa vie. « Écoute, c’est simple. La seule solution pour que tu sortes de cette pharmacie en vie, c’est que tu partes avec moi. On doit aller là où on avait dit. Tu sais, l’hôpital ? Avec un peu de chance, ta copine doit y être aussi. » Levant les paumes devant lui en signe de paix, Sid hoche doucement la tête pour pas le contrarier. « Je... » Mais il a pas l'temps de finir sa phrase, alors qu'une bourrasque explose les restes des portes vitrées, permettant à l'eau accumulée de déferler comme une vague dans la pharmacie. Sid se lève immédiatement, lâchant un juron au passage, alors que la voix de son bourreau le rappelle à l'ordre. « Je crois que toi et moi, on a plus le temps de discuter. Il y avait une ambulance au coin de la rue. Les clés doivent être derrière le comptoir. On se tire d’ici, tu conduis. » Pendant une seconde, Sid contemple l'idée de se tirer sans lui. Avec l'eau qui s'engouffre et le vent qui secoue tout dans la pharmacie, il aurait une bonne chance de pouvoir passer entre les éventuelles balles. Mais s'il fait ça, il est persuadé que l'autre va crever. Et il aurait trop l'impression de l'avoir tué. Alors il serre les dents et ne cherche pas à discuter les ordres, même si ça lui plaît pas. Il fonce vers le comptoir, se mettant à fouiller comme un dingue, balançant tout par terre. Une fois qu'il a trouvé les clés, il les enfonce dans sa poche, et revient vers le type. Il tergiverse pas, se contente de l'attraper directement sous les aisselles pour l'aider à se relever – et putain ce qu'il est lourd. Il l'aide à trouver un équilibre, le laissant s'appuyer sur lui comme il l'avait fait un peu plus tôt, avant de s'mettre à avancer aussi vite que possible vers la sortie. Et y a la flotte qui ralentit leur cadence, et y a ses muscles qui se crispent un peu plus à chaque effort qu'il fait, et y a sa carcasse qui tremble de la tête aux pieds. Il a mal partout, puis il fait tellement froid qu'ça le brûle, alors que ses dents se mettent à claquer sans qu'il puisse les arrêter. Il se cramponne à son comparse de toutes ses forces, enfonçant ses doigts dans son flanc, s'agrippant à lui comme si sa vie en dépendait, s'accrochant tellement fort que c'en est douloureux. Mais il a peur de le lâcher, il a peur de l'voir s'écrouler, et d'être emporté dans sa chute. Alors ils avancent comme ça, lentement, difficilement, jusqu'à l'ambulance. Sid bataille avec son jean quelques secondes pour réussir à extirper les clés d'sa poche, et puis il déverrouille le véhicule. Sans demander l'avis du type, il le pousse à l'arrière, histoire qu'il ait d'la place – et puis de toute façon c'est là qu'il devrait se trouver, en grand blessé qu'il est. Il referme les portes et grelotte jusqu'à l'avant, se plaçant au siège conducteur tandis que ses doigts tremblent tellement qu'il a l'impression d'être atteint de Parkinson. Il regrette tellement d'avoir filé sa veste à l'autre, putain. Mais pas l'temps pour s'attarder là-dessus ; il démarre, et commence à rouler prudemment. Le niveau d'eau commence à monter lentement mais sûrement, et il veut pas risquer d'finir dans le mur. Ils sont assez dans la merde comme ça, pas la peine d'ajouter un accident à la liste. Mais il peut pas sortir Mads de sa tête. Il arrive pas à s'faire à l'idée qu'il sait pas où elle est, ce qu'elle fait, comment elle va. Ça lui vrille les tripes et ses mains vibrent autour du volant, alors qu'il décide d'écouter son cœur plutôt qu'un inconnu. Il prend le chemin qui mène au quartier que Mads lui a désigné dans son message, au lieu d'aller direction l'hôpital. Il s'dit qu'à l'arrière, l'autre s'en rendra pas compte tout de suite. Et puis il a qu'à le tenir occupé, ça fera diversion. Mais il sait pas quoi lui raconter, à cet enfoiré. « Au fait, j'm'appelle Sid. Tu t'en fous peut-être, mais au moins tu sauras le nom du type que t'as voulu buter. Trois fois. » Le reproche est palpable, mais il doute que l'autre en ait quelque chose à foutre. Et il est tellement frigorifié qu'sa voix tremble quand il parle, trahissant l'état de son corps qui n'parvient pas à se réchauffer. « C'quoi ton nom ? » Il pense pas que l'autre répondra, ou du moins pas pour dire la vérité. Dans l'fond, il s'en fiche. Il veut juste lui accaparer l'attention, pour l'empêcher de voir qu'il lui désobéit délibérément. « Tu sais, t'es vraiment pas la personne avec qui j'voulais être coincé pendant un ouragan. J'veux dire, enfin, sans être méchant hein, le prends pas mal. Mais disons que t'es pas super avenant, tu vois. Faut dire... » La voiture n'avance plus. Merde. « Que... Euh, oui, non, brandir un flingue dans la direction des gens... » La voiture n'avance vraiment plus. Merde, putain. « C'est vraiment pas très... sympa... ça donne... » C'est une blague ? Ils arrivent tout juste dans le quartier où Mads est censée se trouver, et ça veut plus avancer. Sans que Sid ne sache pourquoi. « Putain. » Il arrête le moteur et redémarre, puis presse l'accélérateur pour avancer. Ça marche pas et il change de tactique, enclenchant la marche arrière pour essayer de reculer. Sans succès. Ses membres tremblent un peu plus violemment à chaque seconde qui passe, son visage blêmit, ses forces s'amenuisent. Et la voiture semble vraiment bloquée. Là, il commence à paniquer. « Non, non, non. » Il s'énerve sur l'accélérateur, sans que ça ne serve à quoi qu'ce soit. Visiblement, y a un obstacle dans l'eau, qui continue de monter encore et encore. Et faut qu'ils bougent, vite. Il veut trouver Mads, il veut l'embarquer, il veut foncer vers l'hôpital avec elle – et le sale type, tant qu'à faire. Mais ils sont coincés. Pas du tout dans l'bon quartier. C'est son détour qui vient de les foutre dans la merde, et il a envie de hurler et tout casser. Mais il s'retient. « Fait chier ! » Il tourne ses prunelles apeurées vers son camarade d'infortune, pour lui signifier l'évidence. « Y a un truc qui nous bloque. » Et il commence à s'dire qu'y a pas trente-six solutions : va falloir s'engouffrer dans le chaos extérieur s'ils veulent reprendre leur route. Mais il a vraiment pas envie d'y aller. « J'crois qu'il faut aller voir. » Il dit ça, mais il bouge même pas. Paralysé par la peur, par cette insupportable angoisse qui grimpe en lui encore plus vite que la flotte dehors. Pourquoi il est pas resté chez lui, aujourd'hui ?
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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptySam 1 Oct - 23:10

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Ouais. Ce s'rait vraiment, vraiment bête. Une petite lueur de lucidité dans l’esprit de Sid. Ouais, ça serait stupide de gâcher un talent comme ça. Sid méritait de vivre, encore un peu. Peut-être pas jusqu’à la centaine, la Terre portait déjà trop de personnes gentilles sur son sol. Dieu l’avait dit à Tobias un jour de prière. Un dimanche matin, alors que le prêtre essayait de quémander une place au Ciel, Il lui était apparu et l’avait imploré de continuer à vendre armes et drogues. Le paradis était surpeuplé, incapable de supporter un autre humain valeureux. Mais l’enfer embauchait les âmes abimées par centaines. Tobias estimait que Sid méritait encore trente ans. Il méritait au moins de survivre à cette soirée.

Le prêtre le regardait paniquer, lui ordonnait dans sa tête de ne pas bouger. Surtout, de ne pas courir. Il n’irait pas vite, moins vite que la balle qui suivrait son dos. Sid attrapa Tobias sous les aisselles comme s’il était un putain de morceau de viande. Un gros lardon. Il serra les dents, Sid serra les dents, les deux grognaient alors que Tobias tentait d’aider son médecin improvisé. Il s’appuya sur ses pieds, essaya de marcher. Le sang, l’eau, les boites de médicaments détrempées, pas moyen de tenir debout.

L’eau bouillonne sous ses pas, le vent fouette son visage. Tobias est seul, pendu aux muscles de Sid. Ils se soutiennent l’un l’autre, pour ne pas crever ici. Pas dans une pharmacie. Sid a bien fait son boulot, il ouvre l’ambulance et balance Tobias à l’arrière, comme un gosse. Le prêtre veut lui demander s’il a bien son permis, mais le son ne sort pas de sa gorge. Pas le temps. Et vu l’état de la route, ça ne changerait rien.

Au fait, j'm'appelle Sid. Tu t'en fous peut-être, mais au moins tu sauras le nom du type que t'as voulu buter. Trois fois. Tobias sent que Sid lui en veut légèrement. Mais il est toujours en vie, de quoi il se plaint ? Manifestement, s’il s’est autant loupé, c’est qu’il n'a pas mis toutes ses forces pour le tuer. Peut-être qu’au fond, il n’avait pas envie de l’ajouter à son tableau de chasse. Tobias n’avait jamais vraiment aimé tuer. « bias… » Il crache de l’eau. « Moi c’est Tobias. Tobias Levi. » Tous les samedi matins dans ta paroisse. Il aurait préféré prêcher la bonne parole, même sous un ouragan, plutôt que d’entendre celle de Sid. Braquer quelqu’un, c’est mal ? Tobias s’en doutait  un peu. Mais il avait juste voulu protéger son business. Et puis il pleuvait, il avait froid, il n’avait fait qu’écouter ses réflexes pour sauver sa peau. De toute façon, il n’avait jamais dit qu’il était sympa.

Sid aurait mieux fait de se concentrer sur la route, ça lui aurait évité de caler, comme ça, en plein milieu. C’était un coup à se manger le véhicule qui suit en plein dans la gueule. Il panique, il se met à jurer. Ça sonne moche dans sa bouche. Tobias a envie de le virer de son siège pour prendre les pédales, mais il est trop occupé à accrocher sa ceinture de sécurité, pour prévenir d'une collision. Il ne se sent pas bien, il veut lui crier de mettre ses putains de feux d’alerte. Sid s’énerve sur l’accélérateur. La voiture ne va pas aimer. En général, ça commence comme ça, et ça finit au fond d’un ravin piégé dans une voiture en flamme. Tobias n’a aucune envie de mourir brûlé vif. Y a un truc qui nous bloque. « Ta capacité à conduire une voiture visiblement. »

Sid est persuadé que quelque chose bloque le véhicule. « Tu sais, c’est un coup classique des lâches d’accuser le matériel comme ça » répond Tobias d’un ton très froid. Il attend de voir Sid sortir et vérifier, mais il ne bouge pas. Paralysé par son incompétence. Tobias sent bien que c’est son rôle. Sid a fait la partie conduite, c’est logiquement à lui de faire la mécanique, mais ça pue le sale plan. « Okay, je sors, je vais vérifier et après ? Tu redémarres la voiture et tu te barres tout seul, c’est ça ? Tu m’as pris pour un débutant ? » Sid n’a pas l’air de réagir. Comme si son esprit était parti ailleurs, laissant son corps à la merci du prêtre.

« De toute façon si tu te barres sans moi, tu peux être sur qu’une fois ce putain d’ouragan passé je te retrouverai pour te le faire payer. » Il ouvre la portière et se glisse dehors, en appui contre la voiture. Sid avait raison, encore une fois. Il y avait bien un truc devant les roues de l’ambulance. Une forme allongée, entre un et deux mètres. Tobias s’approche. C'est pas beau à voir. Ça lui rappelle des souvenirs de soirées qui se sont mal terminées. Il a envie de vomir.

Le prêtre ouvre la portière conducteur, pour parler à Sid. « Je vais être très franc. Il y a un corps. Et t’étais à deux doigts de rouler dessus. Vu la taille de la flaque rouge par terre, je pense qu’on peut estimer que cette personne ne fêtera plus Noël en famille. J’ai pas vu son visage, il est caché par ses cheveux, mais ça a l’air d’être une femme. Plutôt jeune» Tobias détaille la situation comme s’il rendait un rapport de police. Il attrape le bras de Sid pour le pousser dehors. « Va falloir déplacer ça du chemin. A deux. »
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Sidney Kasabian

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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptyMar 25 Oct - 0:27

« Moi c’est Tobias. Tobias Levi. » C'est bien, ils font des progrès. Y a pas de flingue tendu et ils se sont présentés officiellement – à ce rythme, ils pourront p't'être même se faire une raclette la semaine prochaine. Même si dans l'fond, Sid est pas sûr d'être tout à fait partant. Il aurait trop peur de s'retrouver avec du fromage à l'arsenic. Mais pour courir ce risque là, faudrait déjà qu'ils sortent de l'ouragan vivants, et c'pas gagné. L'ambulance refuse d'avancer. Sid a beau jurer, accélérer, redémarrer, tenter de reculer ; rien n'y fait. Rien n'veut marcher. Et il sent déjà la panique le gagner, alors qu'ils sont proches du but, si proches. Enfin, d'son but à lui, pas celui de Tobias. Il a l'impression que Mads est juste là, tout près, qu'il a juste à bien regarder pour la trouver. Mais tout c'qu'il voit, là, dehors, c'est le chaos environnant, le déchaînement des éléments. Il voit pas Mads, et il voit pas non plus ce qui bloque leur progression. « Ta capacité à conduire une voiture visiblement. » Il se serait bien passé de l'avis d'son comparse, mais faut croire qu'il fait un concours avec lui-même pour voir jusqu'à quel point il arrive à être odieux. « Sérieusement ? C'est pas l'moment de faire du sarcasme, bordel ! » Il flippe. Putain, il flippe. Il a pas envie d'sortir, il a pas envie d'aller voir. Il a pas envie d'se faire fouetter à nouveau par le vent et la pluie, de sentir le froid s'incruster jusqu'à sa moelle épinière, d'avoir l'impression qu'un millier d'aiguilles s'enfoncent dans sa peau. « Tu sais, c’est un coup classique des lâches d’accuser le matériel comme ça. » Putain. Il se fout vraiment de lui, là. Pour toute réponse, Sid lui lance un regard noir, chargé de son angoisse croissante et de sa détresse qui s'fait de plus en plus pressante. Qu'est-ce qu'il donnerait pas pour être loin d'ici, quelque part de chaud, de sécurisant, entouré par ses proches, à regarder ces histoires d'ouragan à la télé. Faut croire que ça s'lit un peu sur son visage, et que Tobias n'a aucun mal à deviner qu'il a pas envie de sortir voir ce qui pose problème. « Okay, je sors, je vais vérifier et après ? Tu redémarres la voiture et tu te barres tout seul, c’est ça ? Tu m’as pris pour un débutant ? » Mais il raconte quoi encore, lui ? Sid a vraiment la gueule d'un type qui vous laisse crever sous la flotte ? Pas d'réponse exigée, c'est qu'une question rhétorique – il sait bien qu'il a plus une tronche de voyou que de bon samaritain, même si ça reflète assez mal qui il est. Et puis de toute manière, s'il avait vraiment voulu le laisser mourir, il se serait pas emmerdé à le traîner jusqu'à l'ambulance. Il l'aurait abandonné à la pharmacie. Tobias ne lui laisse pourtant pas le temps d'exposer cette évidence, puisqu'il reprend déjà la parole. « De toute façon si tu te barres sans moi, tu peux être sûr qu’une fois ce putain d’ouragan passé je te retrouverai pour te le faire payer. » Ouais, ouais. Pas besoin d'le dire. Sid a déjà peur qu'il le fasse dans tous les cas, même s'il lui sauve les miches. Mais il préfère pas penser à ça – faudrait déjà qu'ils puissent se sortir de là, pour la suite on verra. « T'inquiètes, j'avais compris. »

Et puis il le regarde sortir. Il le regarde s'avancer le long de la bagnole, et il croise les doigts pour qu'ce soit rien. Pour qu'ce soit comme il dit : sa capacité à conduire une voiture. Mais faut croire que c'est bien pire que ça, à voir la tête qu'il fait quand il revient jusqu'à Sid. « Je vais être très franc. Il y a un corps. » Bam. C'est comme se prendre un uppercut dans la tronche, ça le heurte de plein fouet et il sent ses yeux s'écarquiller. « Qu-quoi ? » C'pas vrai. C'est une mauvaise blague. C'est de l'humour de criminel, il le teste juste pour voir sa réaction. Pas vrai ? Non. « Et t’étais à deux doigts de rouler dessus. Vu la taille de la flaque rouge par terre, je pense qu’on peut estimer que cette personne ne fêtera plus Noël en famille. J’ai pas vu son visage, il est caché par ses cheveux, mais ça a l’air d’être une femme. Plutôt jeune. » Là, c'est pas juste un uppercut. C'est une putain d'grenade qui lui explose au creux des tripes. Mads. Son cœur s'arrête et sa respiration reste bloquée dans sa gorge alors qu'il se met en mouvement brusquement. Il pousse Tobias sans ménagement, sans même l'entendre continuer de parler. Il le dégage de son chemin et se précipite vers l'avant du véhicule, s'retrouvant agenouillé par la force de l'ouragan. Il rampe à moitié, se redresse, trébuche, et arrive jusqu'au corps. Il fait abstraction de tout – du sang, des blessures, de tout c'qui est moche à voir. « MADS ? » Il écarte les cheveux pour voir son visage, et un haut-le-cœur le secoue violemment. Elle a une profonde entaille sur le front, du sang partout et les yeux grands ouverts, vitreux. Mais c'est pas Mads. C'est pas elle, putain. Le soulagement qui le prend est au moins aussi fort que l'horreur du spectacle. Et il est tellement reconnaissant que ça n'soit pas elle que ça lui paraît soudainement irréel. Comme si c'était qu'un pantin, un mannequin de film d'horreur, un truc en plastique qu'on a tartiné de peinture et de maquillage. C'est pas une femme. C'est pas un être humain. C'est qu'une poupée qu'ils doivent dégager, s'ils veulent s'en sortir – s'il veut trouver Mads. « Ok. Ok. Ça va, je gère. Tiens les pieds, j'prends la tête et... putain. » Clairement, il a pas fait le meilleur choix. Mais c'est trop tard maintenant, et il fait tout pour n'pas la regarder quand il l'attrape sous les aisselles, s'assurant que son acolyte en fait de même de son côté. « Prêt ? » Il compte jusqu'à trois avant de soulever la carcasse difficilement, et d'se mettre à reculer pour l'éloigner du chemin. Une fois qu'elle ne bloque plus le passage, il lance un regard à Tobias pour signifier qu'ils peuvent la lâcher, et vient la reposer délicatement sur le sol. Quand il s'redresse, ses genoux sont flageolants et il a le teint tellement livide qu'il ressemble à un fantôme. Il a tout juste le temps de se détourner que déjà, il rend ses tripes. Il vomit, là, dans la flotte, sous la flotte, trempé jusqu'aux os et la silhouette grelottante. Il s'essuie sommairement, du dos d'la main, avant de s'avancer péniblement jusqu'à Tobias. Et même si ce dernier n'a rien demandé, Sid lui attrape les épaules, comme ils l'ont fait à chaque déplacement jusqu'ici. Sauf que cette fois, c'est autant pour s'appuyer lui-même que pour aider le blessé. Mais ils ont à peine fait deux pas que déjà, il ose lancer un dernier coup d'œil à la morte. « On devrait pas la laisser là, comme ça. » Il a tellement de mal à s'dire que c'est bien un être humain, qu'elle était vivante y a pas si longtemps, et qu'elle a juste eu moins de chance qu'eux. Il sait pas trop quoi faire, mais il préférerait encore la porter jusqu'à l'ambulance que d'la laisser là. Même si vu son état physique, c'est pas l'idée du siècle. C'est à peine s'il tient debout sans tanguer – il ferait mieux d'garder ses forces pour conduire, surtout qu'ils sont pas encore dans le bon quartier. Et puis il a même pas trouvé Mads. Mais il voit difficilement comment il peut réussir à arpenter le district de long en large sans encombres, puis ensuite conduire jusqu'à l'hôpital, avec Mads et Tobias. C'est complètement absurde. Et plus il s'en rend compte, plus ça lui brise le cœur. « J'suis désolé. Je t'ai pas mené au bon endroit. On est pas dans le bon quartier, pour l'hôpital. » Il sait même pas pourquoi il lui avoue ça. Ça risque de l'énerver, ou même de lui donner encore plus de raisons de le buter. Mais il est épuisé, à bout d'nerfs, complètement paniqué à l'idée que Mads finisse comme cette inconnue. « J'voulais la chercher. » Et quand il regarde le niveau de l'eau qui monte et la pluie qui l'empêche de voir à plus de quelques mètres devant lui, il réalise bien que c'est du suicide. Il est censé l'aider comment, s'il crève avant d'la trouver ?
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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptyDim 30 Oct - 0:32

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Il prend presque plaisir à voir la panique s’emparer totalement de Sid. Il a l’agréable impression de le manipuler comme un pantin. Le jeune homme se penche fébrilement sur le corps sans vie, le touche délicatement, comme s’il y tenait. C’est surement sa petite amie, la par, terre, le corps noyé par l’orage, la tête entaillée par ce qui ressemble à un sacré coup de malchance. Au mauvais endroit, au mauvais moment.
Tobias ferme les yeux, bloque sa respiration. Il attend le cri de son ami, un hurlement chargé de désespoir. Ça va lui rappeler de bonnes soirées. Mais rien ne vient, ni les cris, ni les pleurs. Sid se relâche, la morte ne semble pas être la sienne, ce n’est pas encore la bonne. Il dit qu’il va gérer avec un ton d’auto-persuasion mignon à voir.

Tobias suit ses instructions, il accepte de jouer le jeu, un peu pour lui faire plaisir, un peu parce qu’il se sent à quelques secondes de l’évanouissement. Surtout parce qu’il refuse de finir comme la dame par terre. Le prêtre prend le paquet par le bas. Il espère que son ami n’a pas prévu de la livrer jusqu'à chez elle. Ils ont des choses plus importantes à faire, comme s'occupe de lui et de sa jambe. Ils la lachent à quelques pas. Livraison faite. Sid est tellement content qu’il vomit. Tobias a envie de le taper amicalement dans le dos, de lui expliquer qu’il n’y a pas de honte à avoir. C’est toujours comme ça le premier cadavre. Dans quelques corps, il ne verra plus qu’un tas de chair morte, comme un bon gigot à ficeler, découper, vendre.

On devrait pas la laisser là, comme ça.

*Ben si en fait.*
Le prêtre est déçu. Sid avait tellement bien agi en la dégageant du chemin sans rien tenter de plus. Juste ce qu’il fallait, il avait été net, clair, précis. Et voilà qu’il voulait jouer au héros. Mais putain, personne ne sera là pour l’applaudir. *Vas y, joue au con, et après c’est moi que tu vas devoir ramasser.* Tobias s’approche de Sid et le prend par l’épaule. Il prend sur lui pour le rassurer, il s’apprête à lui susurrer quelques mots doux pour le remettre sur le droit chemin. *Tu sais, c’est rien de grave, une fois que ce temps de merde sera passé, les secours viendront la récupérer. Tu as fait ce que tu as pu, sa famille sera reconnaissante. Et puis tu arrêtes de faire chier et tu avances bordel de merde*

J'suis désolé. Je t'ai pas mené au bon endroit. On est pas dans le bon quartier, pour l'hôpital. J'voulais la chercher.

« Qui ça, elle ? Oh non, pas ta copine s’il-te-plaît... » Tobias le regardait avec un air désabusé. Il espérait au plus profond de son être que ce ne soit qu’une mauvaise blague. Allez, on a bien rigolé, maintenant tu me dis qu’on est à côté de l’hosto. Il s’en voulait de ne pas avoir plus exploré la ville. Il aurait du noter le chemin des secours, il avait déjà fait face à tant de situation qui aurait pu l’y entrainer. Et voilà qu’il se retrouvait à deux doigts de crever, à devoir s’occuper d’un gamin. Il voulait l’étrangler. Il lui avait fait perdre du temps. Du sang. Des bons centilitres qui allaient lui couter la vie.

Dans un bon jour, Tobias se serait dit que Sid était un mec bien. Il cherchait sa meuf, quitte à perdre la vie, à ramasser des cadavres, à manquer de se faire cogner par un inconnu. C’était une telle preuve de fidélité. Le prêtre aurait voulu qu’il entre dans la mafia. Un mec comme ça, c’est précieux, ça ne trahit jamais, ça garde les secrets et ça vient te sauver à trois heures du matin par temps d’orage. Le prêtre en a marre. La situation tourne en rond. Il pourrait agresser Sid une nouvelle fois, mais il est tellement manipulé par sa meuf qu’il ira forcement la retrouver, quoi qu'il lui en coûte. Peut-être même qu’il préférerait mourir en la cherchant plutôt que t’aider Tobias. Ca ne donne rien, Sid ne lui donnera plus rien. Ni son temps, ni sn énergie. C’est peine perdue.

Tobias retourne vers le cadavre. Pas pour le déplacer, pas pour lui dire bonjour, mais pour lui voler sa veste. Il tire sur la manche pour l’arracher et enroule le tissu autour de sa jambe. Il est tellement énervé qu’il n’a presque plus mal. La colère prend le pas sur la douleur, il a tout envie de casser, surtout la tête du mec qui flippe juste en face de lui. Tobias ouvre la porte de l’ambulance et laisse son corps s’écrouler côté passager. Il n’a pas l’énergie pour fermer la portière.

« T’as vu le cadavre là ? Ça t’a fait gerber hein. Bientôt, t’en auras un autre à gérer. Oh je sais, t'en as rien à carrer de ma gueule, pas besoin de me regarder avec ton air désolé. Tu préfères t’occuper de ta copine qui doit se trouver quelque part, potentiellement. C’est ton petit instinct de merde qui te fait dire ça, ou c'est que tu flippes d'être tout seul tout ta vie si elle est meurt ? » La vulgarité de ses propos est la seule chose qu'il l'empêchait d'aller lui faire du mal. Lui non plus n’avait pas envie de se retrouver avec un autre mort à porter.

Tobias crache une gerbe de sang sur le tableau de bord. Il remarque un talkie par terre, sous les pédales, et se laisse glisser pour l’attraper. C’est peut-être sa seule chance d’échapper à l’incompétence de son ami. Il appuie, un crissement sort de l’appareil. Il marche, encore faut-il que quelqu’un réceptionne le signal de l’autre côté.

« Hé, je sais pas qui m’écoute, mais je suis dans une ambulance au sud de la ville. Je suis blessé. Il y a quelqu’un avec moi, mais il est dangereux, il m’a menacé de mort et j’ai très peur qu’il me tue. S’il-vous-plait, vous êtes mon seul espoir » Il donne le nom de la rue, en priant pour que son récit fasse faire venir des secours rapidement.

Tobias espère que Sid a entendu son petit jeu, qu’il s’amuse aussi de la situation. Il veut se relever, lui lancer un petit regard de défi et le voir s’enfoncer un peu plus dans le désespoir. Il pousse sur ses coudes, puis tout se brouille. Les coins de sa vision deviennent noirs. Il entend Sid prononcer quelques mots, puis une pulsation irrégulière efface tout. C’est son cœur qui ralenti, qui va pomper les dernières bribes de sang disponible. Il sent sa tête s’enfoncer dans le siège. Le noir envahit tout. Il va mourir. Il aurait aimé buter deux trois personnes avant que ce soit son tour. Jed, Sid. Sid. Il va en profiter pour se barrer. A vrai dire, il ne lui en voudra pas vraiment. Lui se serait barré depuis longtemps. De toute façon, on crève tout un jour. En enfer, il aura l’éternité pour régler ses comptes.
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Sidney Kasabian

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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptyMer 2 Nov - 12:17

« Qui ça, elle ? Oh non, pas ta copine s’il-te-plaît... » Tobias a l'air tellement désabusé – voire même déçu – que Sid a envie de recommencer à s'excuser, encore et encore, jusqu'à s'en user la langue. Il sait bien que c'était complètement con d'sa part et que ça l'est toujours, mais il est incapable de faire taire cette voix dans sa tête, dans son cœur. Celle qui lui hurle de repartir et de continuer à chercher Mads, jusqu'à en crever s'il le faut. Lancer une dernière banalité à Tobias et l'abandonner lâchement, pour mieux aller s'noyer dans l'ouragan comme un pauvre idiot. Mais déjà, il voit Tobias s'éclipser le premier, et il le suit du regard sans comprendre c'qui lui prend. Il l'observe aller jusqu'au cadavre et lui retirer sa veste, pour enrouler un pan de tissu autour de sa blessure. Ses gestes semblent méthodiques mais secs, et Sid parvient à deviner sans mal qu'il l'a mis en colère. Il comprend. Et il voudrait lui gueuler pardon quand Tobias repasse devant lui, mais les mots refusent de sortir, bloqués dans l'fond de sa gorge pour l'empêcher de respirer. Sid se met à le suivre lentement jusqu'à l'ambulance, et il reste posté près de la portière quand son acolyte se laisse tomber sur le siège passager. « T’as vu le cadavre là ? Ça t’a fait gerber hein. Bientôt, t’en auras un autre à gérer. Oh je sais, t'en as rien à carrer de ma gueule, pas besoin de me regarder avec ton air désolé. Tu préfères t’occuper de ta copine qui doit se trouver quelque part, potentiellement. C’est ton petit instinct de merde qui te fait dire ça, ou c'est que tu flippes d'être tout seul toute ta vie si elle est morte ? » Les mots le heurtent de plein fouet, comme une série de couteaux lancés à la volée. Incrédule, il le dévisage quelques secondes, jusqu'à retrouver l'usage de la parole. « Écoute, je... » Il a pas l'temps de finir sa phrase. Tobias crache du sang, Sid fait un pas en arrière. Il a vu suffisamment de films pour savoir que ça, c'est jamais bon signe. Et quand il le voit sortir un talkie walkie de nulle part – ou presque – il regrette amèrement qu'ils n'aient pas inspecté le véhicule plus tôt. Ça aurait probablement évité bon nombre de leur problèmes actuels. « Hé, je sais pas qui m’écoute, mais je suis dans une ambulance au sud de la ville. Je suis blessé. Il y a quelqu’un avec moi, mais il est dangereux, il m’a menacé de mort et j’ai très peur qu’il me tue. S’il-vous-plait, vous êtes mon seul espoir. » Sa bouche s'ouvre, se ferme, et réitère l'opération une bonne dizaine de fois alors qu'il écarquille les yeux, un peu outré. Il a un sacré culot. Oser s'placer en victime alors même que Sid a encore peur qu'il finisse par le buter, c'est sacrément gonflé. « Eh, mais ça va pas d'raconter ça ?! T'es vraiment un bel enfoiré ! » Il aurait aussi pu dire parfait connard, mais il voudrait pas trop le vexer non plus. Il a pas l'impression qu'ce soit une très bonne idée.

Manifestement, Tobias ne l'écoute pas de toute façon. Il a l'air trop occupé à s'laisser crever. Sid le voit fermer les yeux et s'enfoncer mollement dans le siège, comme s'il perdait conscience. Et ça, c'est comme cracher du sang : ça veut dire qu'il est pas près de danser la polka. « Merde. Tobias ? » Il s'approche prudemment, de peur que l'autre ne dégaine soudainement une arme et la lui colle entre les deux yeux. Mais il le voit pas bouger, et au final, ça le rassure pas du tout. Il se risque à poser une main sur son épaule pour le secouer doucement, ne recevant aucune réaction. « Eh oh, Tobias ? » Toujours rien. Putain. Maintenant, il panique. Ok, ok. Il peut pas le laisser comme ça. Il peut pas s'barrer, pas tout de suite – pas tant que les secours ne sont pas arrivés. Il ferme la portière et contourne rapidement l'ambulance pour venir s'installer au siège conducteur, remettant le contact pour pouvoir allumer le chauffage à fond. Déjà parce qu'il se gèle vraiment – dans le rétroviseur, il aperçoit ses lèvres qui ont pris une teinte bleutée – et aussi parce qu'il se dit qu'il vaut mieux garder le grand blessé au chaud. Il essaie de le réveiller à nouveau, sans succès. Les doigts tremblants, il vient prendre son pouls à la gorge, rassuré de voir qu'il est bien en vie. C'est déjà ça. Il glisse sa main jusqu'au front de Tobias, pour essayer de voir si sa température est normale ou non, mais il a bien trop froid pour pouvoir se fier à sa paume. Il sait pas quoi faire, son cœur s'affole, l'angoisse s'empare de lui ; il veut pas le voir crever. Il veut pas avoir cette mort sur la conscience. « Ça va aller. » Il sait pas s'il parle vraiment à Tobias ou s'il essaie juste de se rassurer lui-même, mais il préfère ça que le silence pesant et le bruit de la pluie qui continue d'marteler l'habitacle. Alors il continue. « Tu vas t'en sortir. Même les connards, ils sont obligés de les sauver. » Pour le coup, il est plutôt content que Tobias soit inconscient – ou du moins il en a toujours l'air, et il ose espérer qu'il ne l'entend pas. Le temps lui paraît s'éterniser quand il finit enfin par entendre du bruit, apercevant ce qui semble être les pompiers. On vient à leur rencontre, on ouvre les portières, on pose des questions à Sid. Il explique sommairement la situation – omettant consciencieusement le fait que Tobias l'a menacé à plusieurs reprises, n'est-ce pas – et essaie de lui attribuer un délire fiévreux pour expliquer cette sombre histoire de mec qui veut le tuer. Il voit quelqu'un en train d'examiner Tobias à côté de lui, et ça l'rassure, ça lui montre qu'il est définitivement sauvé. Ça fait un poids en moins sur ses épaules, mais celui de Mads continue à l'écraser. Maintenant que Tobias est en sécurité, il a plus aucune raison de rester. Il peut aller la chercher. Il se redresse, tente de sortir mais on lui bloque le passage. « Non, laissez-moi, j'dois partir. J'dois aller chercher quelqu'un. » On lui répond qu'il peut pas. Qu'le niveau d'eau continue de monter, qu'il va finir coincé quelque part. Qu'il est pas en état, qu'il frôle l'hypothermie et que son corps ne le portera pas. On veut pas le laisser faire. « Non, non, vous comprenez pas... Faut que j'aille la chercher. Poussez-vous. » On continue de lui dire non et il s'affole, se mettant à gesticuler dans tous les sens, essayant de forcer le passage même s'il a plus de force, le souffle court et le regard alarmé. Faut qu'il sorte. Faut qu'on le laisse la trouver. La sauver. « Tobias... Tobias, dis leur ! Dis leur que j'dois y aller ! » Il sait pas pourquoi il se repose soudainement sur lui, qui a bien montré qu'il se foutait de cette fille dont Sid n'arrête pas de parler. Mais il est resté avec lui jusqu'à être sûr qu'il soit sauvé, bordel, il lui doit bien ça. « S'te plaît Tobias ! ET PUTAIN MAIS LÂCHEZ-MOI VOUS ! » On le contient comme s'il était en crise d'hystérie et ça le frustre, ça l'énerve, ça réveille son désespoir. « Faut aller la chercher. Faut la sauver. S'il vous plaît. Mads, allez chercher Mads. » Il continue d'essayer de lutter sans grand succès, s'retrouvant complètement désemparé, avec l'impression d'être en aussi piteux état que Tobias – la blessure par balle en moins. Il répète frénétiquement le nom de Mads, le lançant à tort et à travers pour les convaincre qu'ils doivent aller la chercher à tout prix, que c'est leur mission désormais, qu'ils ont pas le choix. Mais on l'écoute pas vraiment, on se focalise juste sur les soins et sur le transport jusqu'à leur véhicule. Alors ses yeux s'accrochent à Tobias, comme si c'était son seul allié, comme si y avait que lui qui pouvait l'aider. Et pendant un instant, il oublie presque qu'il a failli s'faire buter par cet homme. Il oublie presque l'ouragan. Il oublie tout – sauf cette présence étrangement devenue le seul point rassurant autour de lui. Et le nom de Mads, qui continue de résonner dans sa tête comme une litanie.
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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptyMer 9 Nov - 22:37

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Tobias était effectivement un bel enfoiré. Oui, il avait délibérément menti et s’était fait passer pour une victime alors qu’il était l’agresseur. C’était un connard, mais vu son état n’importe quelle personne avec une once d’intelligence aurait agi de la sorte. Il n’y a plus de respect qui tenait, il devait juste sauver sa peau et un petit mensonge n’allait faire de mal à personne.

Il s’était évanoui. Il voyait deux murs noirs et infinis, puis la lumière au bout du tunnel. Sa conscience lui proposait d’y aller, de ne surtout pas écouter Sid qui répétait son nom. Ses lèvres deviennent froides, il sentait des doigts effleurer son cou. Il avait presque peur qu'on en profite pour lui faire des choses sales, comme lui voler son porte-feuille. De toute façon, il ne s’en souviendrait pas. Il continuait à marcher, son esprit dérivait à chaque inspiration, s’en allant un peu plus loin vers la mort. « Je dois aller chercher quelqu’un ». Les voix dans sa tête l’accompagnaient dans ses derniers instants. A moins que ce ne… putain, la vie réelle. Il aurait préféré rester évanoui, sa mort aurait presque été agréable mais son corps en avait décidé autrement. Il se réveilla allongé, comme s’il n’était parti qu’une ou deux minutes. Sid était tourné, il parlait à un deux personnes en uniforme. Ils étaient pleins de boues mais de large bandes réfléchissantes ceinturaient leurs corps, d'une couleur qui rappelait le feu. Pompiers.

Tobias avait l’impression que sa prière avait été entendue, que Dieu lui avait accordé un peu plus de temps sur cette foutue terre. Il regardait à travers le pare-brise, l’eau tombait toujours, presque à l’horizontale, mais il était sauvé. Les hommes allaient l’emmener, suturer sa jambe sans douleur et ce cauchemar serait enfin fini. Enfin. Sid n’avait pas du tout l’air d’être du même avis. Il se débattait, hurlait, comme pour échapper à l’entrave de leurs sauveurs. Tobias voulait lui dire que c’était des pompiers, pas des potes mafieux, qu’il n’avait aucune raison de s’inquiéter. Le mieux à faire était qu’il le rejoigne dans la voiture et qu’il attende. Il le regardait s’exciter tout seul. Après tout, s’il voulait s’épuiser, c’était son choix. Lui n’avait pas une balle dans la cuisse.

Mads. Mads. Mads. S'te plaît Tobias.
Sid répètait sa litanie, pire qu’un fanatique de Dieu en train de faire pénitence. Merde, il n’avait aucune envie d’être impliqué dans ce nouveau problème. Tobias avait bien l’attention d’arrêter de faire des efforts, et voilà qu’on lui demandait d’aider. Putain, il était mafieux, dealer, tueur, pas une putain d’assistante sociale. Il ne répondit rien. Il écoutait. Les complaintes de Sid se faisaient de plus en plus longues, elles se remplissaient de larmes. Comme s’il imaginait que Mads mourrait un peu plus à chaque seconde qui passait sans qu’il ne la cherche. Le prêtre était effaré. Presque impressionné. Il est seul mais il gueulait comme une armée, comme si rien d’autre ne comptait dans ce monde. Visiblement, à ses yeux, sa vie valait moins que celle de cette fille. Elle devait être précieuse. Cette scène pitoyable rendrait jaloux n’importe qui. Même Tobias. Lui aussi aimerait que des gens se démènent pour lui comme Sid se tuait pour elle. Mais il n’y avait personne. Ni ses relations mafieuses, ni ses mules. Bordel.

« Ouais non... enfin ouais, putain… » Il se relève, étonné d’y arriver encore une fois. Sa tête balance, il n’a aucune idée du sens vers lequel il regarde. Il n’y a que des ombres devant lui.

Tobias n’aime pas les autres, mais il n’a pas envie d’être celui qui brisera les espoirs de ce jeune mec. C’est peut-être l’endorphine que son corps lui envoie, ou le manque de sang. Quoi qu’il en soit, il a envie d’aider et il se maudit pour ça. Il serait tellement plus simple de ne rien dire et de laisser les pompiers faire leur job. Cette connerie va peut-être lui coûter la vie, au mieux, sa jambe. Mais quel connard. Compassion de merde.

Il tente de passer une tête dehors, pour s’adresser aux pompiers. « Le gosse a raison. Y a quelqu’un, en train de crever dehors » Ils ne le laisseront jamais y aller tout seul, ce serait suicidaire. Ils ne sont pas là pour voir un jeune gars courir les bras ouverts à la mort, ça serait trop bête. Au fond, Tobias a la petite satisfaction d’être le dernier espoir de Sid. Il a l’impression d’avoir réussi, que son petit jeu d’emprise a été un succès total, au point que ça lui retolbe en plein dans la gueule. Mais ça lui donne de l’énergie pour continuer de parler. « Merde, allez, on se bouge, il va vous indiquer le coin, on va la sauver et après on va à l’hôpital. ». Son air est grave, aussi sérieux que possible, loin de l’hystérie de Sid. Les pompiers se regardent, semblent hésiter, puis hochent la tête. C’est oui.

En uniforme, les deux pompiers s’installent devant. Tobias se laisse tomber sur les places arrières, rejoint par Sid. Il a l’air pressé de donner toutes les directions, mais le prêtre est persuadé qu’il n’a aucune idée d’où il va. Son espoir fait de la peine à voir, mais on ne sait jamais. Avec une bonne prière, ça peut passer… Mais pas trop longtemps. Le prêtre fait cet effort pour lui, parce que Sid le rend profondément triste. Il est paumé au milieu de ces sentiments qu’il ne ressent jamais et qu’il a choisi d’écouter, pour une fois. Mais pas trop.

La voiture démarre. Tobias se tourne vers Sid, lui pose une main sur l’épaule et s'approche de son visage. Il chuchote. « Dix minutes. Pas plus. Si dans dix minutes t’as pas retrouvé ta copine, je me mets à crier de douleur et on fonce tout droit vers l’hosto. »

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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptySam 19 Nov - 18:17

« Le gosse a raison. Y a quelqu’un, en train de crever dehors. » La voix de Tobias met fin aux protestations désespérées de Sid, qui se fige et cesse enfin de lutter dans des gestes mal coordonnés. Il tourne le regard vers lui, et dans ses yeux on peut lire toute la gratitude du monde. Il pensait pas que Tobias se rangerait réellement de son côté – qu'il viendrait appuyer ses mots pour l'aider. « Merde, allez, on se bouge, il va vous indiquer le coin, on va la sauver et après on va à l’hôpital. » Il a l'impression qu'y a enfin une lueur dans ce putain d'ouragan, un truc venu l'empêcher d'se noyer, un truc qui l'aide à se souvenir comment faire pour respirer. Inquiet, il observe les pompiers, les suppliant du regard. Il ose pas ouvrir la bouche, de peur qu'on cherche encore à le contenir et que ça réduise à néant toutes ses chances de retrouver Mads. Mais Tobias est manifestement plus crédible que lui, avec son air grave et son calme qui joue en sa faveur. Les pompiers acquiescent. Sid se sent soudainement léger, comme si on venait de soulever l'enclume qui lui pesait sur le cœur. Il se précipite sur les sièges arrières, se cognant un peu partout au passage, mais il n'y prête pas attention. Il attrape Tobias et l'encercle de ses bras, le serrant contre lui, ses doigts s'enfonçant dans le tissu de ses vêtements. Il l'étreint de toutes ses forces, comme s'il était un être cher, comme s'il lui portait une affection énorme. Son soulagement est palpable et il lui est tellement reconnaissant que ça lui donne presque envie d'se mettre à chialer. À la place, il murmure, d'une voix étranglée : « Merci. » Sid le relâche enfin, posant ses prunelles sur lui une seconde, esquissant un sourire qui laisse transparaître à quel point il se sent redevable. Puis il se tourne vers le conducteur qui démarre, mais il sent la main de Tobias se poser sur son épaule. « Dix minutes. Pas plus. Si dans dix minutes t’as pas retrouvé ta copine, je me mets à crier de douleur et on fonce tout droit vers l’hosto. » Avalant péniblement sa salive, Sid hoche la tête pour montrer qu'il a compris, son visage retrouvant instantanément l'angoisse qui s'était presque calmée. Il se cale sur le siège du milieu pour avoir une meilleure vue de la route, pose ses mains sur les deux sièges avant pour y prendre appui, se penchant afin de mieux communiquer avec leur pilote. Il s'met à donner des directions hasardeuses, se rendant compte qu'au final, il sait même pas où chercher. Elle lui a juste dit qu'elle était dans ce quartier, mais elle n'a donné aucune indication précise. Alors il essaie de s'mettre dans sa tête, il se demande où elle pouvait aller, d'où elle sortait, qu'est-ce qu'elle foutait. Il les fait arpenter le quartier sans destination précise et ses yeux naviguent entre l'extérieur, les minutes qui défilent sur l'horloge du tableau de bord, et Tobias à ses côtés. L'heure de la sentence approche et toujours pas une trace de Mads – Sid panique, Sid lance des œillades désespérées à son acolyte, se mettant à s'agiter sur son siège, les mains tremblantes et une pointe d'affolement dans la voix à chaque fois qu'il tente un nouvel itinéraire. Il a l'impression d'être sous le joug d'une bombe à retardement. Le temps lui est compté, et il le sait.

Dix minutes. Ça fait pile dix minutes. Il est au bord de l'implosion, prêt à hurler, pleurer, supplier. Et c'est là qu'il l'aperçoit. La voiture de Mads. En plein milieu de la route, immobilisée. « LÀ ! ARRÊTEZ-VOUS ! LÀ, C'EST ELLE ! » Son cœur se gonfle d'espoir et avant que quiconque n'ait pu réagir, il ouvre sa portière à la volée et bondit à l'extérieur, se ramassant la gueule par terre puisque l'ambulance n'était pas encore à l'arrêt. Mais il sent à peine la douleur, à peine la pluie glaciale qui se remet à le marteler, à peine le vent qui lui gifle le visage. Il s'met à avancer aussi vite que possible – c'qui n'est pas facile, avec l'eau qui le ralentit et l'état de son corps qui l'empêche d'être aussi performant qu'il le voudrait. Il court à moitié, se prend les pieds dans des obstacles qu'il ne voit pas, se rattrape où il peut et reprend sa route. « MAAAAADS ? » Il finit par arriver jusqu'à sa voiture et il sent son cœur se gonfler d'espoir, s'attendant à la voir à l'intérieur, paniquée certainement, mais saine et sauve. Mais quand il arrive à la portière conducteur, il ne trouve que de l'eau. La fenêtre ouverte, et l'intérieur inondé. Personne. C'est vide. Le monde s'écroule autour de lui, son cœur se brise, ses jambes flanchent. Ses réflexes lui permettent de se rattraper à la voiture quand il s'effondre, s'retrouvant à moitié affalé dans la flotte, les bras agrippés au niveau de la fenêtre ouverte. « MADS. MADS. NON. PUTAIN NON, MADS ! » Il hurle, ça brûle, il voit plus rien et y a un bourdonnement à ses oreilles. Elle est pas là. Il a échoué. Il sait pas où elle est, il a aucun moyen de la trouver. De la sauver. Il est qu'un putain de bon à rien, et si elle crève, ce sera sa faute. Il s'le répète en boucle, lâchant un cri de douleur – celle de son cœur arraché. Il sent vaguement des bras l'empoigner et le relever, le forcer à se remettre sur ses deux pieds, commencer à le tirer. Il se laisse faire, complètement amorphe, incapable de protester. Il se fait traîner à nouveau vers le véhicule et on l'aide à grimper sur la banquette arrière, sur laquelle il se laisse tomber lamentablement. Il sait même pas à quel moment il s'est mis à pleurer ; il ne s'en rend compte que maintenant, sentant les larmes se joindre aux gouttes de pluie qui lui maculent le visage, la poitrine soulevée par des sanglots silencieux. Il chiale comme un gosse, prenant sa tête entre ses mains. Ravagé par le désespoir, dévasté à l'idée d'avoir perdu Mads. Il tremble comme une feuille, tellement vulnérable que ça fait pitié. Il pleure et il pleure, levant la tête quand l'ambulance se remet en marche. Il a perdu. Il a tout perdu. Et toute sa souffrance transpire au travers de ses pupilles quand il les vrille sur Tobias, bien conscient que c'est terminé. « J'l'ai pas trouvée. J'sais pas où elle est, j'sais pas ce qui s'est passé... » Il renifle, essayant de calmer ses larmes sans y arriver, cherchant même pas à les cacher. Il s'en fout. « Et si elle est morte ? Si elle est morte parce que j'suis pas allé la chercher plus tôt ? » Il se le pardonnerait jamais. Il en crèverait, et il a même pas besoin de le dire pour qu'on puisse le deviner. Il blâme même pas Tobias. Il ne s'en prend qu'à lui-même, estimant qu'il a fait les mauvais choix, qu'il a pas su gérer la situation, qu'il a pas été à la hauteur. « J'suis désolé. J'suis tellement désolé. » Désolé de l'avoir forcé à le suivre dans cette quête vouée à l'échec, désolé de n'pas l'avoir emmené aux urgences comme prévu dès le début, désolé d'avoir tout raté. Il a pas trouvé Mads. Il a pas aidé Tobias comme il le fallait. Il a rien fait de bien. Il lui reste plus que ses yeux pour pleurer, alors qu'ils prennent enfin la direction de l'hôpital. Et il a envie d'crever, parce qu'il a jamais eu aussi mal.
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MessageSujet: Re: (intriguelTobiney) fucked up like a boss   (intriguelTobiney) fucked up like a boss EmptyVen 25 Nov - 23:10

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Sid l’attrape. Ses putains de grands bras sont autour de son torse. Il ose, sans que personne ne l’y ait invité, s’introduire dans l’espace vital de Tobias. Le prêtre se fige, jusqu’à bloquer sa respiration au fond de ses poumons. Il ne sait pas quoi faire. L’éviter, c’est trop tard, le virer, il n’en a pas la force, gueuler, il ne sait plus quoi dire. Il est pris de surprise par cet acte de tendresse et se contente de serrer les dents. Tobias ne sait pas depuis combien de temps il n’a pas senti la présence de quelqu’un si près de lui. Peut-être lorsqu’il a retrouvé Jed. Il avait eu besoin de savoir si c’était bien lui, l’odeur de sa peau, d’observer ses yeux au plus près, corps contre corps. C’était la dernière fois et il n’en avait pas voulu plus. Il préfére communiquer par la parole, par la pensée. Le physique, c’est superflu, c’est gênant, ça fait trop réfléchir à la bonne façon de se comporter. Avec un air de dégoût, il sent la pression qui augmente autour de lui. Tobias se demande sérieusement si Sid n’est pas juste en train d’essayer de mettre fin à sa vie. En l’étouffant, ce ne serait pas très gentil, mais ce serait fairplay. Tobias est terriblement gêné alors qu’il baisse la tête vers l’objet de son malaise. Il voit le jeune homme l’enlacer de toutes ses forces. Il a l’impression d’être son papa. Le prêtre est si désolé, désolé pour Sid qu’il n’ait personne d’autres que lui sur qui rejeter son affection. Le pauvre, sa vie doit être tellement dure pour se lancer dans les bras d’un homme d’église avec tant de ferveur. Il finit par cracher un merci, comme une supplication. Tobias aurait préféré qu’il ne dise rien. Trop de proximité.

Le conducteur démarre, le libérant de cette emprise malsaine. Sid se remet debout et retrouve son masque d’angoisse si cher à Tobias. Il préfère le voir aux prises avec le conducteur qu’occupé à lui faire un câlin. Qu’il ne recommence jamais, ou il comprendra qu’on peut faire beaucoup de mal avec quelques doigts et une carotide.

Sid donne des directions, à droite, à gauche. Tobias a l’impression qu’ils tournent en rond, peut-être qu’il ne connaît juste pas assez la ville. Mais les indications sont données avec un ton fébrile. Il n’a vraiment pas l’air de savoir ou il va. Il espère quoi ? Quadriller le coin en espérant tomber, comme par hasard, sur sa meuf au coin d’une rue. Tobias est plus blasé que jamais et son corps tremble encore du contact à peine achevé. Il aimerait bien avoir quelqu’un a buter sous la main, pour se calmer, faire cesser les pulsations irrégulières dans ses veines.

« LÀ ! ARRÊTEZ-VOUS ! LÀ, C'EST ELLE ! » Merde, Sid vient littéralement de lui exploser les tympans. Tobias lâche un râle désespéré, il ne croit pas un instant à ce que le gosse a cru voir. Il a juste l’air d’un fou, ou d’un enant qui viendrait d’apercevoir le père Noël. Il sort de l’ambulance sans attendre son arrêt complet, manquant de rejoindre la longue liste des victimes de l’ouragan, à défaut de celle de Tobias. Il court, il gueule, il appelle Mads de tout son être. Mais c’est le sol mouillé qui vient à lui, comme une cruelle vérité, et qui s’étale tout le long de son corps. Tobias se traîne hors du véhicule. Il regarde Sid à terre, un pauvre petit oiseau ravagé. Il aurait dû le prévenir. L’espoir n’apporte que le malheur.

« Et si elle est morte ? Si elle est morte parce que j'suis pas allé la chercher plus tôt ? »

C’est un risque. La vie entière est un risque. Quand on s’attache, on perd, c’est tout. La vie est une putain d’injustice et les rares instants de bonheur ne sont là que pour tomber plus bas. Sid ne le sait pas encore. Sid est trop jeune. Il croit que la vie est belle, que si on fait des efforts, on est récompensé. Il croit qu’aimer une femme la forcera à lui rester fidèle. Il croit qu’il aura des enfants et qu’ils seront heureux, qu’ils aimeront leurs parents et qu’ils les remercieront de les avoir mis au monde. La naïveté, comme n’importe quelle maladie, se guérit avec le temps et un bon coup de poing dans la gueule. « J'suis désolé. J'suis tellement désolé. »

« Tu peux. A cause de toi on est dans un putain de coin paumé, surement encore plus loin de l’hôpital qu’avant. » Il crache par terre, plus pour montrer son dégout de la situation que par nécessité de se débarrasser du sang qui encombre sa gogrge. Il n’a aucune idée de l’endroit où ils se trouvent. Les ambulanciers doivent savoir, mais ils ne vont pas les aider des heures à chercher une disparue. « Tu t’es monté tout un film dans ta tête, t’as espéré, je t’ai même aidé, maintenant c’est fini, tu laisses les adultes gérer la situation. » Tobias regarde Sid qui se roule sur la banquette arrière. Il a pitié pour lui. Qu’est-ce qu’il peut encore faire ? Il a donné de son temps et avec le sang qu’il a perdu, c’est presque comme s’il lui en avait donné quelques litres. Alors ? Il est hors de question qu’ils partent encore à la recherche de cette fille stupide, incapable de donner de ses nouvelles ou de se déclarer en sécurité. Maintenant, direction la lumière, cette belle porte dorée qui brille au fond du couloir noir. Non, merde, pas elle, pas tout de suite. Direction, l’hôpital, c’est ça.

« Ca te fait chier si on va à l’hosto maintenant ? » Le ton est sarcastique. Il donne ses ordres au conducteur et se laisse glisser comme Sid sur les banquettes. Ils sont deux, étalés, à bout de nerfs et de fatigue. Le prêtre est prêt à se laisser aller. Il remue, pour ne pas s’endormir, puis parle, pour repousser cette putain de lumière blanche qui avance dans le tunnel. « Si elle est morte… Si elle est morte…  Tu sais à qui tu peux en vouloir ? A Dieu. Après tout, c’est Lui qui fait le vent, la pluie. C’est Lui qui a décidé que cet ouragan frapperait Mads. Alors si tu es furieux, dirige ta haine contre la seule personne responsable du désastre qu’est ta vie. » Un éclair déchira le ciel. Tobias sourit, une larme au coin de l’œil. C’était l’Eternel qui le remerciait d’avoir détourné de son chemin un jeune homme trop faible pour prétendre au repos éternel.
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