- Merci mec, tu déchires. Ma main échappe une tape amicale sur l'épaule d'Al en guise de remerciement. Après encore deux ou trois mots échangés, il finit par repartir, me laissant seul face à la porte désormais ouverte de l'appartement d'Assia. Ce mec rentrerait n'importe où s'il le voulait, faudrait vraiment que j'apprenne à forcer une serrure un jour moi aussi. Je referme la porte derrière moi et commence la visite du petit appartement dans lequel Assia a trouvé refuge depuis... Depuis notre dernière entrevue. Je fouille sans gêne, placards et tiroirs, rigole bêtement en tombant sur sa lingerie que je passe rapidement en revue avant d'aller me prendre un truc à manger dans ce qui lui sert de cuisine. Je surveille l'heure, sachant très bien quand est-ce qu'elle termine le boulot. Faut dire qu'à force de la suivre, je connais à peu près tout de sa petite vie hyper bien rythmée et rangée. Comme si le fait qu'elle soit cadrée la rassurait d'une façon ou d'une autre. Et c'est pour ça que je suis là. Pour lui rappeler que quoi qu'elle fasse, où qu'elle aille, j'peux toujours la rattraper et la prendre par surprise. Qu'elle n'oublie pas que si un jour lui venait l'envie d'ouvrir sa gueule, je lui tomberais dessus. Samih ne doit pas savoir. Jamais. Je finis par m'installer devant la télévision, assis comme un pacha sur le canapé, pieds sur la table basse, maître des lieux. Lorsque j'entends enfin des pas dans le couloir, je coupe la télévision et quitte le canapé pour aller m'installer dans la cuisine, m'asseyant sur le rebord de l'évier, les pieds qui pendent dans le vide, calme et détendu. Je l'entends qui rentre et j'essaye de deviner la gueule qu'elle peut bien faire en voyant que sa porte n'est plus fermée à clé. Et dès qu'elle apparaît dans mon champ de vision, avant même qu'elle ne m'ait vu, je m'annonce sur un ton victorieux et insolent. - Salut Assia. Je souris de plus belle et descend de mon perchoir pour l'approcher. - C'est sympa chez toi. Je croise les bras et prend appui contre un mur, dans une attitude naturellement dominatrice.

La sensation était partie. Parfois elle ne se sentait plus observé. C’était passager, mais ne pas savoir quand cette sensation allait surgir était plus épuisant encore que si elle était perpétuelle. Mais aujourd’hui, elle respirait. Elle rentrait du boulot, comme à son habitude, elle avait filé directement vers son appartement, déclinant les offres d’un verre par ses collègues. Elle n’avait plus de vie, en tout cas plus de vie sociale. Elle se recroquevillait dans son cocon, son appartement, sa réserve, son nid, sa sécurité. Elle avait sa bombe au poivre à la main, qu’elle ne lâchait, petite, à une seule utilisation, assez pour la cacher dans la manche de son manteau d’hiver. Elle avait le sourire aux lèvres, un léger sourire, celui du soulagement. Et puis, le sourire s’éteignit, se barra, le sourire se cassa à triple vitesse. La sensation. Une pire. Elle s’approcha, du pas de sa porte. Il fallait qu’elle retrouve la sécurité. Elle arriva sur le pas, elle aurait sorti ses clés, en se disant que si elle les sortait, comme d’habitude, ce serait comme d’habitude. Mais la porte était entrouverte. Elle n’était plus verrouillée. Elle poussa la porte. Son cœur, son corps lui criait de se barrer, de courir, de ne surtout pas rentrer mais elle le fit, elle entra. Appelez ça la curiosité, l’habitude ou l’inconscience mais elle était entrée. Elle l’entendit avant de le voir. Son petit ton arrogant, ce petit con, cette petite brute. - Salut Assia. elle leva le regard pour croiser les siens. Ces yeux, qui hantaient ses nuits, qui hantaient ses souvenirs. Il se mouvait comme le serpent dans le livre de la jungle. Persuadé qu’il était le plus fort et le plus malin. Et le corps de Sia en était persuadé, lui aussi. - C'est sympa chez toi. Putain. Elle était paralysée. Elle serrait la bombe dans sa main, prêt à en user mais elle ne pouvait même pas lever le bras. Les yeux rond, terrifiée, tremblante. Elle ne voulait pas fuir, ce n’était que JJ. Elle essaya alors de se rappeler l’homme qu’elle pensait connaitre, pour trouver la force, la force de lui faire face. – Qu’est-ce que tu fou ici. CASSE TOI. elle retenait les larmes, essayant de garder son assurance, sa force. C’était comme avec un animal sauvage, ne pas lui montrer que tu as peur sinon il attaquera. – T’avise plus de t’approcher de moi. Et de son havre de paix, qui ne l'était plus.

Elle est pétrifiée. Elle me fixe, sans bouger, devenue statue de verre. J'ai ce sentiment qui grandit dans ma poitrine, ce sentiment de puissance. Comme une petite voix qui me dit que je pourrais la briser d'un claquement de doigts. Ce serait si facile. Elle est déjà toute fissurée de partout. Je crois qu'une part de moi culpabilise. C'est l'enfant qui est en moi qui n'assume pas. Parce qu'Assia représente beaucoup pour moi. Mais je fais taire cette partie en l'étouffant de mes propres mains, chassant toutes traces d'humanité dans ma poitrine. - Qu’est-ce que tu fou ici. CASSE TOI. Elle est agressive, sur la défensive. Je souris. - Hé bien, l'accueil s'est nettement refroidis ici. Je ricane, tellement détendu que ça en devient insolent. Mes yeux la détaillent sans ménagement, alors que je me remémore chacune de ses courbes, offertes à ma vue, ondulant de douleur sous mes mains. Je serre les dents, alors que la lutte qui se joue dans ma cage thoracique reprend de plus belle. Mon conscient et mon inconscient se confronte dans un combat sanglant. La vérité hurle dans ma tête et tente désespérément de se faire entendre. Tu l'as violée, qu'elle dit. Mais quelque chose l'empêche de parvenir jusqu'à moi. Elle se perd en chemin, dissoute dans le méandre des mes pensées sales. - T’avise plus de t’approcher de moi. Je ris de plus belle, insupportable. Mon regard se fixe sur sa main serrée. Je la pointe du menton, dans un mouvement de tête nonchalant. - Tu comptes faire quoi avec ça, hm ? Sans crier gare je bondis et me retrouve à sa hauteur, ma main attrapant la sienne et lui arrachant violemment l'objet des mains. - Sérieusement ? Une bombe au poivre ? J'arrête de rire et envoie valser l'objet à l'autre bout de l'appartement, furieux. Je la toise, la dépassant largement d'une tête. Je m'avance, jusqu'à coller mon torse contre elle, la forçant ainsi à reculer. - J'crois qu'il est temps que nous ayons une vraie discussion, Assia. Histoire de lui rappeler qu'elle doit vraiment fermer sa gueule. Définitivement.

- Tu comptes faire quoi avec ça, hm ? Il la vue, il la vue et il s’approche, comme un lien face à sa proie. Sauf que son instinct de survie à elle, il est mort, il s’est cassé, il a pris l’avion et un all-in. Elle est pétrifiée, paralysée, bref, elle aurait même pas su se gratter le nez. Sans s’en rendre compte, il est là, prêt d’elle, quelques centimètres. Son corps réagit, sent le danger, sent l’ennemi, l’inhumain devant elle. Il la touche, il touche sa main avec sa salle pate. Elle ne bouge toujours pas, retient sa respiration, comme si le fait de rester si impassible aller le faire partir. POUF magie plus de JJ. Il lui arrache sa seule défense, son meilleur ami de ces derniers temps. - Sérieusement ? Une bombe au poivre ? Bah ouais, ça aurait pu être utile même. Sauf que dans les brochures il t’explique pas comment bouger face à son tortionnaire. Elle s’était pourtant imaginer, plusieurs fois la scène. Elle s’était vu le mettre chaos, physiquement mentalement. Le réduire en esclavage. Il rit. Il la toise. Il se moque d’elle. Elle voit alors le fou derrière son visage. Elle ne voit plus l’enfant qu’elle croyait juste perdu, c’est fini. Elle ne voit plus que l’homme sans limite et sans peur. Il est là, il s’avance, chaque centimètre l'a fait souffrir comme un couteau dans le cœur. Elle veut lui crier stop, ne pas avancer, de rester là où il est. Elle recule, forcé par l’homme qu’elle craint toujours… Elle se retrouve bloquer par le mur, derrière son dos. Et le corps de son pire cauchemar. J'crois qu'il est temps que nous ayons une vraie discussion, Assia. Comme si entendre son nom dans sa sale bouche la réveille. Elle ne peut plus. Elle s’y est préparée. Autant de mois à le voir, à l’entendre à le craindre. Il a fait l’erreur de lui laisser le temps, celui de se venger. Alors, elle sert le poing, démuni de sa seule arme. Enfin presque… elle pose son poids sur sa jambe gauche. – Ah oui ? Elle arque sa jambe droite – Moi je crois que t’es pas le bienvenu ici. Et elle lève, d’un coup sec, violent. Le point sensible. Celui qu’il faut viser. Elle lui fait un magnifique coup de genou dans les boules. Et elle sait qu’il en a. et elle sait qu’il y tient. Ces cours intensif avec Ace, d’auto-défense auront servi à quelque chose tout compte fait… Elle s’éloigne se met en position de défense. Elle est plus fragile, plus légère et elle est terrifiée mais elle a appris. –Je crois que de toute manière, mieux vaut pas que tu te reproduises. Insinuant que si c’était bijoux de familles étaient morts c’était pas plus mal.

J'vois sur son visage qu'elle retrouve une certaine assurance, alors qu'elle est bloquée entre le mur et moi. Et ça ne me plait pas. J'ai envie d'lui enlever cet air à cause de chaussures dans la gueule. - Ah oui ? Elle veut jouer à la plus maligne avec moi, vraiment ? - Moi je crois que t’es pas le bienvenu ici. J'n'ai pas le temps de riposter que déjà, j'sens son genoux s'enfoncer entre mes jambes et m'arracher un râle de douleur. Automatiquement, je me plie en deux et pose mes mains sur la zone douloureuse, les larmes aux yeux, les dents serrées. PUTAIN. La douleur est vive, à la limite de l'intenable. J'pose même un genoux à terre, pendant qu'elle s'éloigne, je ferme les yeux et souffle douloureusement. Putain, putain, putain. La salope. - Je crois que de toute manière, mieux vaut pas que tu te reproduises. J'vais la tuer. Je vais réellement la tuer. Je souffle tant bien que mal, gémissant un peu. La douleur commence à s'estomper et j'en profite pour me redresser. Je pose ma main gauche sur le main, le temps pour moi de reprendre un peu mes esprits et je relève la tête vers elle. Là, je la fusille du regard. - T'aurais pas dû faire ça. Où alors t'aurais dû en profiter pour m'achever. Ouais clairement, elle aurait dû. Parce qu'elle ne m'aura pas deux fois. Je tourne la tête et attrape le premier objet que je trouve sur l'un de ses meubles et je lui balance dessus, juste pour la forcer à quitter sa position de défense. J'en profite pour fondre sur elle et lui retourner une gifle magistrale. Puis, j'attrape ses cheveux et la tire en arrière jusqu'à la faire tomber par terre, avant de rapidement m'installer sur elle pour la bloquer. Je me saisis de ses poignets et les serre de toute ma force, sans me soucier du mal que je lui fais. - J'en ai marre que tu joues les pleureuses et les victimes Assia. Que je lui aboie dessus, en colère. - Toi et moi on sait que c'n'était pas un viol. J'suis pas un putain d'violeur ! Ça faisait des années que tu me chauffais. La vérité, c'est juste que t'assumes pas devant Samih, parce que t'es une sale traînée. Je serre son abdomen entre mes cuisses, de plus en plus en colère. J'vois rouge et mes burnes me font toujours mal en plus. - Tu profites de la naïveté de Sam pour le mener par le bout du nez. T'as même profité de mon attachement pour toi pour réussir à m'foutre le doute et me faire croire que je t'avais violée. Mais c'est FAUX ! Ce. n'était. pas. un. viol ! Je hurle presque. Putain. J'suis pas un violeur. JE NE SUIS PAS UN VIOLEUR.

Une vague de satisfaction, légère et trop courte à son goût alors qu’elle observait son violeur se tordre de douleur. Les bijoux de famille ou le point faible des hommes… Une arme précieuse pour les femmes. Epris d’une soudaine confiance en elle retrouvée, elle ose s’imposer, elle ose faire face à son agresseur comme elle n’a pu auparavant. Elle aurait dû, elle aurait dû lui faire face dès le départ, mais elle était trop tétanisée par la rage dans les yeux du jeune homme. Une rage insoupçonnée. Et puis, il lui lança ce regard, celui du fou, de l’autre JJ, du yang qui dormait en lui. - T'aurais pas dû faire ça. Où alors t'aurais dû en profiter pour m'achever. Ouais. Elle aurait dû. Mais elle ne pouvait pas. Elle n’était pas comme lui ; elle n’était pas un monstre. Alors il saisit un objet qu’elle ne perçut même pas et qui vient se balancer sur elle. La faisant perdre prise, la faisant perdre sa défense. Des leçons tout ça pour rien. Il s’approcha alors, sans qu’elle ne se rende compte et lui saisit les poignets. Des flashes de son viol lui parvinrent. Elle redevint la petite chose sans défense qu’elle était devenue sur jour-là. - J'en ai marre que tu joues les pleureuses et les victimes Assia. Il crie, il assène, le Ying est parti, il a laissé au monstre les rennes. - Toi et moi on sait que c'n'était pas un viol. J'suis pas un putain d'violeur ! Ça faisait des années que tu me chauffais. La vérité, c'est juste que t'assumes pas devant Samih, parce que t'es une sale traînée. Ses yeux s’embuèrent, à l’évocation de ses mots qu’elle ne dit plus : viol, violeur. Samih. Samih. Et elle pleurait, alors qu’elle ne voulait pas, ne pas montrer ses faiblesses face à son bourreau. Elle n’eut pas la force de lui répondre trop occupé à oublier l’image de son frère alors que son agresseur l’impressionné d’autant plus. - Tu profites de la naïveté de Sam pour le mener par le bout du nez. T'as même profité de mon attachement pour toi pour réussir à m'foutre le doute et me faire croire que je t'avais violée. Mais c'est FAUX ! Ce. N’était. pas. un. Viol. Et alors, elle comprit. Peu importe d’où lui vint ce courage. Celui de comprendre son agresseur. Des séances de psy, des semaines à taper contre un sac. Peut-être la force qu’elle avait toujours eue en elle. Mais elle comprit alors qu’elle l’avait touché. Que le Ying était toujours là quelque part et qu’il s’en voulait lui, qu’il se demandait lui, le Ying si c’était un violeur. Alors que le yang continuait de le persuadait que non. Elle perçut le doute en lui. – NON. JE NE VEUX PAS DE TOI. Les larmes cessèrent. Elle ne lui pardonnait pas. Bon dieu non. Mais elle n’avait pas porté plainte. Elle n’avait rien fait parce qu’elle ne voulait pas détruire samih. Elle ne voulait pas détruire son frère en lui montrant le yang de son meilleur ami. – MAINTENANT QUE C’EST CLAIR ; TU VAS FAIRE QUOI HEIN ? Tu vas encore poser tes mains sur moi. Et prétendre que je le voulais. Elle s’approcha de lui, elle détruit la distance, le peu de distance qu’il restait. Elle avait envie de fuir, de vomir, de partir, de le tuer même. Mais elle arriva à prendre un peu de force pour lui souffler ces derniers mots – Je croyais en toi. En espérant qu’il la lâche, qu’il s’en aille, enfin.

Elle se met à chialer, là, allongée par terre, prisonnière de mon emprise. Mais ça ne me fait ni chaud, ni froid. Je m'en fous. Elle l'a cherché. Elle l'a mérité. C'est pas moi le méchant et je ne me gêne pas pour le lui rappeler. Je lui dégueule mes mots au visage, hors de moi, furieux du rôle qu'elle m'a attribué dans l'histoire. Celui du violeur. Et je n'ai pas l'intention de la laisser faire. Jamais. Quand je me tais enfin, elle me dévisage quelques secondes, ses pleurs se calment et subitement, elle me hurle dessus. - NON. JE NE VEUX PAS DE TOI. J'entrouvre la bouche, stupéfait. Je cligne des yeux à plusieurs reprises, ne sachant quoi répondre à ça. Son ton est dur et je me sens repoussé. Sensation désagréable. Insupportable. Depuis l'abandon de mes parents, je deviens fou dès qu'on ne veut pas de moi. Personne ne le sait, parce que je mens. Parce que je dis à tout le monde que mes parents sont morts. Je ne veux pas que les gens sachent que je suis suffisamment nul pour être abandonné par ses propres parents. Mais la peine dans mon regard disparais bien vite. - MAINTENANT QUE C’EST CLAIR ; TU VAS FAIRE QUOI HEIN ? Tu vas encore poser tes mains sur moi. Et prétendre que je le voulais. Mon visage se tord de colère, mes prunelles deviennent assassines. - Bien sûr que tu le voulais putain ! Tu me dragues depuis des années, arrête de mentir merde ! Faut qu'elle arrête ça. Elle n'a pas le droit de se jouer de moi comme ça. Elle peut pas nier tout le gringue qu'elle m'a fait ces dernières années. Non, bordel, elle n'a pas le droit. C'est dégueulasse. - Je croyais en toi. Et là, pour la seconde fois ça part tout seul. Je la gifle à nouveau, fou furieux. - TA GUEULE ! Que je hurle, le cœur à vif. Et y a cette envie de violence qui gronde sous ma peau et qui ne demande qu'à sortir. Je serre les dents, je tente de me retenir mais je n'y parviens pas plus de trois secondes. Cette fois-ci, c'est mon poing qui s'abat sur sa mâchoire. - TA. GUEULE. J'ai envie de la frapper, encore et encore. Jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus rien dire. Mais j'pense à Samih, j'pense à tout ces moments que j'ai vécu avec elle aussi. Je souffle, je tremble et je finis par me relever, l'épargnant. Mais faut que ça sorte. Alors je me venge sur son appartement. J'attrape tout ce qui me passe sous la main, j'envoie tout valser, je jette contre les murs, par terre. Je fais tomber les meubles et je finis même par cogner les murs. Je m'arrête seulement quand je tape si fort que j'sens un de mes os craquer dans mon index. - MERDE ! Je recule de plusieurs pas et entoure ma main blessée de mon autre main. Le calme revient progressivement et je finis même par me laisser tomber par terre, le dos appuyé au canapé. Je tremble encore, j'ai froid, j'ai chaud, je n'sais plus vraiment en fait. Je sais à peine où je suis et ce que je fous là. - Tu vas l'dire à Samih hein.. ? Et j'ai peur. Parce que Sam, c'est toute ma vie. Et je sais qu'il me pardonnerait pas tout ça. Et je supporterais pas de vivre sans lui. J'pourrais pas.

Elle poussa un furieux non. un non désespérée presque mais déterminée. Pourtant, elle n’avait aucune l’espoir que cela fonctionne. Cela n’avait pas fonctionné avant. JJ n’avait pas pris en compte son avis. Et il avait pris possession d’elle sans même lui prêter un regard. Sans même lui prêter une oreille. Et elle ne se demandait plus pourquoi il était comme ça. elle n’était pas assez forte pour prendre son courage, oublier la honte, oublier la peur, oublier la colère et essayer de comprendre pourquoi JJ agissait comme ça. elle aurait peut-être dû. En sachant que c’était le meilleur ami de son frère. Mais elle ne pouvait pas. Bien sûr que tu le voulais putain ! Tu me dragues depuis des années, arrête de mentir merde ! Elle n’arrivait pas à parler, à assimiler. Elle essayait de voir, de comprendre ce qu’elle avait fait pour qu’il pense ainsi. Elle ne l’avait pas dragué. Elle ne l’avait as dragué. Jamais. Elle avait été là pour lui, comme ami de son fils. Peut-être JJ était-il si déranger que la moindre marque d’affection était pour lui un signe pour le viol. Était-il si brisé ? Alors elle lui assena son dernier coup de grâce. Et puis, d’un coup. Il la gifle. Violemment. Elle sentit la main sur sa joue, elle senti le sang se précipitait vers l’endroit, la douleur lacérait sa visage. Les larmes débordèrent, se déversèrent sur ses petits joues, et brulèrent sur la trace de main qui s’affichait peu à peu. - TA GUEULE ! Elle sentit le coup sur sa mâchoire. Sa mâchoire se disloqua presque. Elle souffrait tellement que du sang se déversait dans sa bouche. - TA. GUEULE. Elle entendit les choses se fracasser mais ne vit rien. Ses mains portaient à son visage. Elle était trop occupée à être tenir la douleur pour regarder ce qui se passait. Elle se protégeait, protégeait de ce monstre. - MERDE ! Elle ne vit pas la scène. Elle frissonnait, terrifiée à chaque pas qu’il faisait de peur qu’il se rapproche d’elle, peur qu’il assène à nouveau des coups sur son corps frêle. Tu vas l'dire à Samih hein.. ? Elle ne répondit pas tout de suite, encore trop occupé à craquer le sang dans sa bouche. Comment osait-il ? Comment osait-il lui demander ça, encore lui parler ? elle pleurait, elle crachait, elle souffrait. Elle avait si mal qu’elle voulait le tabasser à son tour. Elle voulait lui arracher les couilles et lui faire comprendre qu’il n’était qu’une merde. Elle s’en foutait de son enfance, de ses souffrances, peu importe les explications, rien rien ne pouvait justifier cela. Elle le détestait tellement. Elle était terrifiée mais elle ne lui dirait pas ce qu’il voulait entendre. Il la taperait encore mais elle s’en foutait. Elle souffrirait encore mais elle souffrait déjà. J’en sais rien. elle osa un regard vers lui. elle décida de jouer l’attaque, parce qu’elle était à bout, parce qu’elle ne vivait plus, qu’elle ne dormait plus. elle voulait gueuler, lui gueuler dessus comme il venait de lui taper dessus. Par sia n’était pas une pauvre petite fille qui se cachait, non elle était forte, elle était emplie de colère et elle n’avait plus peur, le pire était déjà arrivé. Casse-toi de chez moi. Et à chaque fois que tu regarderas Sam, tu chiras dans ton froc en te demandant si il le sait. Tu dormiras plus à l’idée que chaque matin il puisse le savoir. Elle baissa les yeux à bout de souffle. Le visage tuméfié. CASSE TOI OU JE TE JURE QUE J’APPELLE SAMIH. Elle osa un sourire, mesquin. Tu sais qu’il me croira plus que toi. Parce qu’au fond, samih, il sait à quel point JJ est cassé.

- J’en sais rien. Je souffle, ma tête entre mes mains. Mes mains tremblantes, cassées, écorchées. Ses mains qui font tellement de mal partout où elles passent. Mais j'y peux rien, putain. J'y peux rien si le monde ne tourne pas rond, si le monde m'agresse et fait n'importe quoi. Je relève la tête vers elle et la regarde depuis mon coin. Y a du sang qui coule de sa bouche, le visage déjà en train d'enfler et je n'arrive pas à percuter que c'est moi qui ait fait ça. Je le sais sans le savoir. Ma culpabilité est amoindrie par ma conviction de n'a pas avoir eu le choix. Comme de la légitime défense. - Casse-toi de chez moi. Et à chaque fois que tu regarderas Sam, tu chiras dans ton froc en te demandant si il le sait. Tu dormiras plus à l’idée que chaque matin il puisse le savoir. Je vire au rouge et écarquille les yeux, tandis que je serre les dents. Comment est-ce qu'elle ose ? Je me relève maladroitement, tanguant un peu, encore légèrement sonné par cet excès de rage qui vient de me traverser. Je vais la tuer, putain. Et là, elle ne pourra plus rien dire. Plus jamais. Elle n'a pas le droit de briser ce qui m'unit à Samih. Lui et moi, c'est pour toujours. Toujours, putain ! Et ce n'est pas elle qui pourra casser ça. - CASSE TOI OU JE TE JURE QUE J’APPELLE SAMIH. Tu sais qu’il me croira plus que toi. Elle sourit. Le sang me monte à la tête et je me sens vriller à nouveau. Je m'approche d'elle en quelques enjambées et je lui attrape les cheveux, immobilisant sa tête. - Ah ouais, t'en es sûre ? Parce que moi, je l'ai jamais abandonné tu vois. Alors j'sais pas qui il croira le plus entre sa lâcheuse de sœur et son fidèle meilleur ami. Je relâche sa tête en la balançant en arrière et me relève. Je la toise, méprisant et je finis par lui cracher dessus. - J'me tire. Mais si tu parles, à qui que ce soit. J'te tue Assia. J'te tue. Je fais demi-tour et quitte son appartement que j'ai autant fracassé qu'elle. Je ne laisserais personne m'éloigner de Samih, personne. Jamais.