you can't break a broken heart ✻✻✻ Sa voiture s'installe au milieu des autres. Un regard au cadran de sa vieille Volvo et il comprend qu'il devrait bientôt faire le plein s'il ne veut pas se retrouver en panne d'essence. Cette soirée s'annonce épique. Un monde fou est déjà présent. Un pincement au coeur quand il réalise que pour la première fois depuis de nombreuses années, Lauren ne l'accompagnera pas à cette soirée. Halloween, ils adoraient le fêter ensemble et ce soir, un goût amer dans la bouche, il s'y rend seul. Pendant les dix dernières années, son ex avait été le soleil qui illuminait son quotidien, c'est con quand on y pense, de s'attacher autant à quelqu'un. De se sentir complètement démuni quand la personne en question n'est plus là. Des boulets au fond des baskets, on en traine tous un paquet, certains plus que d'autres. Le truc, c'est que Callum peine à avancer depuis quelques mois, il a l'impression de faire du sur place, ses pompes sont trop lourdes et il n'arrive plus à les soulever. Il prétend plutôt bien. Il garde le sourire pour aller au boulot mais quelque chose s'est éteint en lui. C'est amusant quand on y pense, rien qu'hier, il a du dire je vais bien une bonne vingtaine de fois. Pas une seule de ces fois il ne l'a pensé. Il ne va pas bien. Il traine ses démons derrière lui comme des boulets. Étrange de se dire qu'il devient quelqu'un qu'il n'a pas forcément envie d'être, plus malheureux, plus aigri, plus méfiant. Ces derniers temps, la seule chose qui arrive à la sortir un peu de tout ça, c'est son ange tombé du ciel. Cette fille du strip club qui se pavane comme une déesse sur la scène. Il se plait à venir l'observer et ces visites se font de plus en plus fréquentes. Parce que quand il avait mit les pieds dans cette boite de strip tease, il y a maintenant quelques semaines, il pensait que plus rien ne pourrait le surprendre. Il se contentait des activités classiques qui pondéraient ces journées: manger, travailler, dormir. Angel avait changé ça. Elle avait réveillé quelque chose en lui. Cette petite lumière qu'il pensait éteinte. Elle l'a touché en plein cœur.
Il se mêle à la foule. Son costume de Batman sur le dos. Rien de très surprenant, Bruce Wayne, son super héro préféré est celui qu'il met à chaque fête costumée. Callum n'est pas quelqu'un d'étonnant. Assez ritualisé, il ne change pas. Il n'aime pas les chamboulements qu'il ne contrôle pas. Aussi prodigieux que cela puisse paraitre, c'est déjà beaucoup de le voir ici, ce soir alors que tous les ans, il se rendait dans son pub préféré, buvait quelques bières, dansait un peu et finissait sa soirée lovée dans ses draps, une blondinette à ses côtés. Parce que le jeune pompier, il aime pas bien le changement, il aime contrôler ce qui l'entoure. Il reconnait certains visages. Il attrape un verre de champagne à une serveuse qui passe par là et l'avale d'une traite. Il marche, se faufile. Il cherche un coin plus calme. Plus tranquille. Les lieux sont divins. Il a l'habitude de ce type de structure Callum. Vous verriez la maison dans laquelle il a fait ses premiers pas. En effet, sous ses airs parfois un peu snob se cache une éducation riche et strict. Sa famille coule sous l'argent. Ce n'est pas son cas vous me direz, l'héritage qu'il considère plus comme un fardeau qu'autre chose. Si un jour la vie l'amène à récupérer les biens de ces chers parents, il en fera sans doutes don à une institution. Altruiste. Peut être aussi parce que l'argent salit et pourrit les relations et qu'il ne veut rien avoir à faire avec. Une porte qu'il prend sans trop savoir où elle mène, piqué par la curiosité. C'est sur le toit qu'il arrive et choisit de s'arrêter un instant, parce que personne d'autre ne s'y trouve. Une atmosphère imprégnée de magie hante les lieux. Depuis qu'il a mit le pieds dans le manoir, il a ce sentiment étrange, ce ressenti sur lequel il n'arrive pas à mettre de mots.
Sujet: Re: already broken (evelyn) Lun 7 Nov - 18:33
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you can't break a broken heart ✻✻✻ Comment ignorer cette soirée dont tout le monde parle depuis des jours, des semaines maintenant ? J’ai réussi à ne pas travailler en cette soirée sinistre et selon mes amies toute excuse sortie de nulle part était inacceptable. Je leur ai donc promis de les y retrouver pour passer un bout de soirée ensemble. Un moyen pour elles d’être assurées de m’avoir sortie de mon trou à rat ? Je n’en sais rien. J’ai décidé d’arriver plus tôt sur les lieux afin de découvrir le dit château hanté le temps d’une soirée. C’est le genre de bâtisse qui m’a toujours intrigué et qui a toujours attiré mon attention, pour les prouesses architecturales et les détails souvent aussi uniques qu’émerveillants. C’est déguisée en Audrey Hepburn que je pénètre dans l’antre féérique des lieux. Une robe noire classique, de longs gants noirs, un collier de parles, les cheveux ramenés en chignon haut, un long porte cigarette entre les doigts et un coup d’eyeliner sur les paupières et le tour était joué. Je n’y ai franchement pas mis cœur à l’ouvrage mais la ressemblance ne pouvait pas être niée, il me suffisait d’arborer la grâce anglaise et le tour était joué. J’avance dans le hall d’entrée aux plafonds déjà bien trop hauts et décide de monter les étages. En commençant par le haut, je finirai par arriver dans la grande salle et retrouverai le groupe de filles. Je me surprends à grimper les enfants telle une petite fille émerveillée, tombée dans un monde jusqu’alors insoupçonné, surprenant, fascinant et envoûtant. Mon regard se perd sur les murs, les colonnes, les plafonds, les statues, les vitraux, les pierres et quelques inconnus que je croise. Leurs costumes sont sacrément bien faits. Je semble être arrivée au point culminant, le plus haut où il m’est autorisé d’aller. Le dernier étage, n’offrant que quelques portes à pousser. Celle en bois massif plus grande et plus robuste que les autres m’attire à elle. Je ne me fais pas prier pour découvrir ce qu’elle cache. Une terrasse.
L’air frais s’engouffre aussitôt dans mes poumons et me ramène à ces nuits froides de New York. J’ai aussitôt les poils qui se dressent sur mes bras que je serre contre moi dans un réflexe. En réalité, ça me fait du bien, c’est la première fois que je ressens ces sensations d’avant. Des sensations amenant des souvenirs qui me font du bien. Je remarque alors que je ne suis pas seule sur les lieux. Un jeune homme déguisé en Batman se tient debout dans la brume à quelques mètres de moi. Il aurait pu me saisir, mais à vrai dire, j’ai plus peur des zombies et des créatures venues d’ailleurs que d’en super-héros bien caché. « Bonsoir… » lui dis-je, accompagné d’un signe de tête gratifiant. Je ne perçois que la moitié de son visage, le reste étant caché par le masque. Je ne distingue pas ses yeux et son regard mais sa mâchoire carrée et ses fossettes apparaissent. Ses lèvres entrouvertes, comme surprises, cherchant que dire, retiennent mon attention, m’envoûtant en quelques instants. Je détourne le regard et tente d’observer au loin. La nuit noire fait corps avec les bois. De nouveaux frissons me parcourent, l’ambiance de ce château et des alentours est si parfaite. J’ai peur à l’idée de traverser ces bois à nouveau, rentrant chez moi seule, et croisant ces imbéciles qui n’en ont pas eu assez et qui passeront le reste de leur soirée à tenter d’effrayer et de prendre par surprise les autres invités. J’inspire à nouveau, détendue, sereine. La solitude des lieux est apaisante. C’est tellement troublant. Une évidence me vient alors à l’esprit. « Oh, pardon, vous préféreriez peut-être être seul ? » dis-je à l’inconnu, persuadée d’être venue perturber son havre de paix de la soirée. J’ai déjà envie de me confondre en excuses et de m’effacer comme je suis venue. Il n’y a que moi pour apprécier ce genre d’endroit sans forcément avoir besoin de le partager avec quelqu’un. Fuit-il la compagnie d’amis ? Cherche-t-il à se reposer du bruit des grandes salles ? Je suis prête à lui laisser ma place, sa cause valant certainement plus que la mienne.
Sujet: Re: already broken (evelyn) Mer 9 Nov - 10:59
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you can't break a broken heart ✻✻✻ Son déguisement lui permet de passer incognito à travers la foule. Tant mieux. Il n'a pas envie d'être arrêter et qu'on lui pose cette question fatidique et qu'il redoute un peu plus chaque jour qui passe: ça va ? Le tout accompagné d'un regard qui se veut compatissant mais que le pompier perçoit comme de la pitié. Dévasté par sa propre histoire, Callum en vient à mieux comprendre tout ces films attraits à l'amour. Sauf que les fins heureuses ne sont pas toujours de mise. Les questionnements subsistent. C'est le plus dur dans cette histoire proche du sordide. Il n'a aucune réponse. Il est dans le flou le plus total et franchement, c'est terrifiant. D'en venir à se dire qu'on est pas assez bien, qu'on a pas su retenir l'autre, les fragments d'une histoire dont il pensait connaitre la fin. Il y a cru Callum à son conte de fée. Comme une gamine devant un disney, sa fin heureuse n'avait aucun secret, il n'avait qu'a tendre le bras pour l'attraper... Une bien belle connerie. Et aujourd'hui, il ne sait pas, il ne sait plus si le romantisme qui l'a toujours caractérisé a encore sa place à l'intérieur. Le froid lui glacerait presque le sang, le vent qui vient caresser son visage lui donne des frissons. Il avance dans cette ambiance chargé d’électricité et ne perçoit pas tout de suite qu'une autre l'a rejoint sur le toit. « Bonsoir… » Il se tourne, virevoltant. Sa cape qui le suit harmonieusement dans le dos. Son chignon bien dessiné sur son crâne, ces yeux de biche. Elle est magnifique. Son regard se perd sur sa silhouette féminine et harmonieuse. Et si son estomac se tord comme à chaque fois où il va la voir danser, il ne la reconnait pas instantanément. Il reste là, incertain. Les lèvres entrouvertes à la recherche de mots mais aucun son ne sort, comme envouté par sa beauté. C'est là qu'il fait le lien. Qu'il comprend. Aucune autre -en dehors de Lauren- n'arrive à accélérer les battements de son cœur de cette façons.
Il doit avoir l'air bête. Comme devant la chef des pom pom girls au lycée alors que l'on fait parti du club d'échec. Un beau cliché mais qui persiste. Des images lui viennent en tête, elle, sa perruque rose sur le crâne qui éprouve sa sensualité sur scène. Il finit par sourire. Niaisement sans doutes mais peut elle voir le malaise qui nait sur son visage alors que la moitié de celui reste caché. Il espère que non. Peut être que c'est elle. Peut être qu'elle sera cette fille, celle qui arriverait à lui apporter un peu de bonheur. La lumière au bout du tunnel. « Oh, pardon, vous préféreriez peut-être être seul ? » Sa tête remue de gauche à droite. Il se surprend à écouter le timbre de sa voix avec plus d’intérêt qu'il ne le devrait. Un brin rauque. C'est diablement sexy. Toujours aucun son ne témoigne de son attrait pour elle. Il est là, à la fixer sans rien dire. Maladroit. Presque gauche. C'est si surprenant de la croiser ainsi. Elle qui n'était jusque là que son ange. Celle qui lui permettait de rêver de temps à autres mais qu'il avait mit dans la case rêverie de son esprit. Comme si elle n'existait pas réellement. Et dans un souffle, la voilà, en face de lui. Il fait frais mais la chaleur fait rosir ses joues. Il pourrait presque être à l'aise sans son manteau. Elle éveille un truc en lui. Du désir ? Plus que ça ? Il n'en sait trop rien mais la sensation est douce et agréable en ces temps un peu chaotiques. « Le toit ne m'appartient pas. » fit il élégamment avant de reprendre: « De plus, la compagnie pourrait être plus désagréable. » Sa voix n'est pas réelle, un changeur de voix, comprit dans le prix exorbitant de ce déguisement l'amène à plus de mystère. Il l'avait presque oublié avant d'ouvrir la bouche. Un bruit sourd derrière eux, comme si le ciel se tordait de douleur. Un amoncellement de nuage. Surpris, il se rapproche de la jeune femme, son instinct protecteur prend le dessus.
Sujet: Re: already broken (evelyn) Lun 14 Nov - 20:25
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CALLUM & EVELYN
you can't break a broken heart ✻✻✻ Ma respiration s’échappe en volutes au contact de la fraicheur qui règne en dehors des murs du château. Une froidure qui me paraît cependant douce et délicieuse. Si délicieuse que j’ai comme l’envie de m’y blottir, de rester là et de faire abstraction des cette chair de poule qui m’envahit. Je suis heureuse d’avoir décidé de commencer par découvrir cet endroit, avec les yeux brillants d’une petite fille émerveillée par la moindre féérie possible. Qui aurait cru que je puisse encore me mettre dans un tel état ? Je revis, quelque peu, en tout cas, je ressens ce petit quelque chose au fond de moi. Comme une jeune pousse qui sort de terre, prend vie dans mes entrailles et ne demande qu’à se répandre à tous mes membres. Pourquoi ? D’où est-ce que ça vient ? Je souris bêtement à mon compagnon de solitude lorsqu’il me dit que ma présence ne le dérange pas. Du moins c’est ce que je comprends à travers ses paroles maladroites qui auraient fait fuir n’importe qui d’autre. « De plus, la compagnie pourrait être plus désagréable. » Voilà qui est mieux. Je lui adresse un signe de tête pour le remercier de ces belles paroles. « Je vois que vous n’êtes pas du genre à prendre Halloween à la légère ! » dis-je avec amusement en référence au changeur de voix, tout comme l’accessoire du ”réel” Batman. Ceci dit, si on y regarde de plus près, je semble également m’être investie dans mon déguisement et pourtant, Halloween et moi, ça fait deux. À bien y réfléchir, je pense que c’est même la première fois que je le fête vraiment, et ce depuis plus de vingt ans. Même enfant, j’avais d’autres choses à faire que d’aller sonner aux portes pour ramener des bonbons. Pour commencer, je devais garder la ligne, et ensuite, je devais m’entrainer, encore et encore, inlassablement, ne finissant plus par me rendre compte de l’enchainement des saisons. Un bruit sourd attire mon attention, me saisir même. Au-dessus de nos têtes, le ciel se déchire par un éclair qui illumine le château et les horizons comme de jour. Un énorme coup de flash qui s’éternise, persiste et finirait presque par me brûler la rétine. Je ferme les yeux avant de me rendre compte que la lumière ne s’évapore pas. Je ne sais comment, mais je me retrouve désormais à côté de l’inconnu. Je rouvre les yeux, la lumière m’aveuglant, je tends mon bras devant moi pour que l’ombre se pose sur mon regard. La lumière s’estompe enfin, mais je suis baignée dans un autre monde. Ce n’est pas comme dans un rêve. Je suis spectatrice de la scène. C’est comme si mon âme errait autour de moi. Je me vois…
Je me vois conduire cette voiture, lever le regard vers le rétroviseur et sécher mes larmes d’un revers de la main. Tentative désespérée puisque les larmes ne s’arrêtent pas de dévaler en torrents sur mes joues. Je renifle disgracieusement. Mon téléphone sonne mais je n’y prête pas attention. Un regard vers le compteur. Je roule bien trop vite. Je le sais parce que je viens de passer un panneau de signalisation rappelant la vitesse autorisée. Il pleut à verse. Les goutes accrochées au pare-brise passent du bleu au rouge, à intervalles réguliers. Je me rends compte que je suis une ambulance. Qui se trouve dedans ? Pourquoi est-ce que je la suis ? Pourquoi est-ce que je suis dans un état pareil ? Bouleversée, inconsolable, en colère… je semble même avoir l’air coupable. Je brûle un feu rouge, à nouveau sans sembler m’en rendre compte. Je tourne à droite et deux rues plus loin à gauche. L’ambulance s’engouffre dans une allée alors que je me dirige vers un sous-terrain. C’est à la hâte que je sors de l’habitacle et me dirige vers les portes de l’hôpital. Les portes des urgences s’ouvrent et je me précipite vers le brancard. La main du blessé est fameusement amochée. Je l’attrape et me confonds en excuses. Spectatrice, je ne suis pas le mouvement. Je reste plantée là à ne plus rien y comprendre. Les médecins, le patient et moi-même progressons dans le couloir. Les roues du brancard manquent de m’écraser les pieds. Je me recule dans un réflexe mais je ne semble pas exister dans cet univers. Ce n’est qu’alors qu’il m’est donné d’apercevoir l’identité de la victime. Mon regard suit attentivement les traits de son visage. Un parfait inconnu. La scène poursuit son cours devant nos yeux, mais je semble revenue sur la terrasse du château. Bien qu’en fait je ne l’ai jamais quittée, c’est simplement cette impression d’être au cœur de l’action que j’ai eue tout le long. Est-ce que je deviens folle ? C’est l’inquiétude marquée sur le visage que je me tourne vers Batman. Il semble l’avoir remarqué et tourne le regard vers moi. Son expression, bien que difficile à percevoir, semble étrange, entre la surprise, le trouble, la crainte et l’incompréhension. Tout cela marqué sur un regard et une bouche crispée. Mon visage s’illumine, éclairé d’une évidence. Ces yeux au doux caramel… ils sont identiques à celui du blessé.
Sujet: Re: already broken (evelyn) Jeu 17 Nov - 12:30
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CALLUM & EVELYN
you can't break a broken heart ✻✻✻ Callum a réussi à faire croire à tout le monde qu'il avait oublié. Bien sur, c'était faux, l’empreinte douloureuse du passé était encore là. Ceci dit, la plupart des gens s'en fiche. Ils ne veulent pas connaitre vos secrets. Ils ne veulent pas percer la carapace et voir au dessus de la méfiance. Sans doutes que ce qui se trouve en dessous serait trop compliqué à gérer. Tant mieux, il n'a plus à revivre cette journée à travers le regard des autres désormais. Il n'est plus écrasé par le chagrin. Il prétend avec ce truc un peu latent au coin du cœur. Elle l'a bien amoché Lauren. Et parfois, l'apparence dégagée et aisé qu'il offre à son public craquelle. Ce n'est pas un surhomme Callum. Il chancelle. La chute avait été redoutable. Inattendue. Le pompier se remet doucement de ses émotions. Il essaye en tout cas mais rien n'est simple quand on aime. Alors des fois, il se dit qu'elle est là la solution, retirer toute romance de ses existence. Ouais. Il y avait songé. Puis elle s'était pointée avec sa gueule d'ange et ses mimiques envoutantes. Il avait finit par se convaincre que ce n'était rien d'autre qu'une appréciation du scénisme, de la beauté de son corps qui se fond dans une perfection sublime. Dans ce contexte presque sournois, au club, il avait finit par se convaincre qu'elle n'était qu'une étoile filante. Comme si elle ne pouvait être réelle. Comme si son corps était animé d'une force trop vive pour percevoir l'humain. Et à la voir là, en face de lui, dans un contexte totalement différent, il comprend qu'il s'est trompé. Elle est belle. Drôle aussi même si les quelques mots échangés ne permettent pas sincèrement de définir un caractère.« Je vois que vous n’êtes pas du genre à prendre Halloween à la légère ! » Il s'amuse de sa remarque et vient retirer le bien de devant sa bouche. C'est vrai, il ne fait pas les choses à moitié, ce costume, acheté dans une boutique de farces et attrapes avait tout de suite plus à son ex. Et voilà crétin, tu penses encore à elle... Ca le fait chier mais c'est plus fort que lui, s'il pouvait s'écraser la tête contre le mur une dizaine de fois pour la sortir de là, ça l'enchanterait presque. Parce qu'à cet instant de sa vie, alors qu'elle se rappelle constamment à lui. Il rêverait sincèrement de pouvoir tout oublier. Façon men in black, un coup de style magique et pouf, plus de souvenirs. « Qui vous dis que je ne suis pas le vrai batman ? » ajoute il, un sourire au coin des lèvres tandis que le temps se gâte.
Une ambulance. Il la reconnait bien. C'est celle que lui conduit habituellement. Le numéro sur le côté. Sauf que d'ordinaire, ce n'est pas lui sur le brancard. Ses sourcils se froncent alors qu'il se trouve être spectateur d'un moment criant de vérité. Il déglutit alors que les médecins s'affairent autour de lui. Puis la voilà qui arrive, le visage abimé par les larmes. Le mascara le long des joues. Les pardon qui fusent quand elle se penche sur lui, son propre corps, inerte. Puis tout s'éteint, le noir surgit à nouveau. Ce sentiment un peu sournois et cette soudaine tristesse au fond du coeur. C'était quoi ça ? La jolie danseuse se tourne vers lui. Aussi confuse qu'il l'est apparemment. Ils ne savent pas qu'ils sont sur le point de partager un amour. Callum voit cette vision incompréhensible comme un appel. Il ne sait pas trop qu'en faire. Après tout, l'Allister est du genre terre à terre, il ne croit pas ce qu'il n'arrive pas à prouver. Alors ce soir, comme s'il était dans un rêve, il se demande comment... Une projection de désir et de peur enfouies à l'intérieur. Mais elle l'a aperçu aussi non ? Sinon, elle ne le regarderait pas avec une telle intensité. « wow... » il est à court de mots. Lui qui se voudrait rationnel et rassurant ne trouve rien à dire. Il est juste là, maladroit, face à celle qui a réussi à hanter des pensées noires et tristes. Les mains serrés, il les observe un instant. Rien, pas de sang, pas comme dans cette vision trop réaliste pour ne pas être stressante. « vous... Enfin... Vous l'avez vu aussi ? » Il bafouille, il cherche ses mots. Il en tremblerait presque Callum. Il est en train de se dire que ce qu'il vient de voir est attrait au futur. Une chance de modifier les choses peut être. Et elle ? Elle en fait parti. Alors cette rencontre ne sera pas unique ? Ou est ce juste un stratagème de son esprit pour l'aider à tourner une page encore brûlante ? Ce qui est sure, c'est que c'est réellement étrange cette histoire...
Sujet: Re: already broken (evelyn) Sam 3 Déc - 7:13
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CALLUM & EVELYN
you can't break a broken heart ✻✻✻ Cette soirée me semble tellement décalée, comme suspendue au fil d’une pendule qui s’est arrêtée de mouvoir pour contempler le monde, ses frasques et ses délires. Ça pour un délire, Halloween en est bien un. Je ne parviens toujours pas à comprendre comment j’ai réussi à me laisser tenter mais heureusement, le château est là pour prendre la relève de la soirée. À peine avais-je posé un pied à l’intérieur que je m’étais laissé emporter par la magie des lieux. Une vraie gamine découvrant le monde avec ses yeux de princesse, pétillants et rêveurs. En quelques minutes, j’étais retombé quelques années plus bas, à contempler sans penser, à m’émerveiller par de simples choses et à ne pas réfléchir plus loin que de par la beauté des choses. Un sentiment nouveau, ou plutôt renouveau qui, quelque part, me réchauffe un peu le sang. Mon habitude revenant au galop, il fallait cependant que je m’isole avant de retrouver les filles. Ces quelques minutes, rien que pour moi, où je n’ai de comptes à rendre qu’à moi-même, et surtout aucun faux sourire à afficher sur mes lèvres. Une bouffée d’air frais aux odeurs d’ardoise et de sapin mouillés, et puis cette autre présence contre laquelle je ne suis pas en désaccord. Aussi étrange que cela puisse paraître, la présence de l’inconnu me rassure même, et c’est étrange, qui craindrait de se retrouver seul sur un toit de toute façon ? Le coup de tonnerre passe et je ne sursaute pas. Pire encore, je suis comme attirée par cet éclair et l’étrange phénomène qui va suivre. Attirée comme un aimant, captivée, hypnotisée. Quelques secondes à peine où je me laisse complètement embarquer par le récit dont je semble être l’actrice principale.
Les images qui défilent sont incroyables, irréelles, hors du temps. Elles défient toute logique tout en paraissant si vraies et authentiques à la fois. Un présage ou une annonce de ce qui se serait passé dans une autre vie. Une chimère qui se veut violente et brutale. Les émotions qu’elles transmettent me parviennent comme un torrent qui déverse absolument tout sur son passage. Je me laisse emporter par les flots et me fais prendre dans le tourbillon des vagues, peinant à retrouver la surface pour respirer. C’est pire qu’un cauchemar, cela semble tellement vrai, tellement sincère, j’en ai presque la nausée. Mon regard plein d’incompréhension, de doutes, d’inquiétude, de peur aussi, se tourne vers Batman, à la recherche d’une explication plausible. Lui aussi, il est comme une évidence. Une évidence que je ne saurais croire. Des yeux qui me semblent si uniques, un regard intense et perçant. Le même qui semblait m’appeler à l’aide dans les images qui ont précédé. « Mais qui êtes-vous ? » Je m’étonne d’être parvenue à articuler quelques mots, tellement je suis perdue face à l’immensité qui vient de s’ouvrir à moi. La question peut paraître débile puisqu’il porte toujours son masque. On dirait presque un remake de Batman où la jolie fille, éperdument amoureuse, tente de découvrir l’identité de son héros. Je secoue la tête. Non, ce n’est pas ça. C’est plus profond, c’est réel, c’est censé. Qui est cet homme ? Comment s’appelle-t-il ? Est-ce que nous nous connaissons ? Pourquoi ces images ? Pourquoi lui et moi ? Ou cet autre homme et moi ? Quelle blague lui a-t-on demandé de jouer pour moi ? Cependant, sa réaction semble toute aussi surprise et sincère que la mienne. J’inspire à nouveau une bouffée d’air, un air qui à présent me semble beaucoup trop frais. Mon regard s’était perdu sur l’immensité de la forêt, tentant de relativiser, mais je reste indéniablement accrochée à mes convictions. Je reviens à lui, le regardant avec attention. « C’était vous, n’est-ce pas ? » La question est lâchée dans un murmure. Je pose la question simplement pour ne plus être dans le doute, mais mon corps et mon esprit en sont persuadés. Je le scrute, je l’observe. Sa taille, sa carrure, sa mâchoire, ses mains, des mains que je tenais presque… « Qu’est-ce que ça veut dire ? » demandais-je, comme s’il avait toutes les réponses, comme s’il était la clé.