unfortunately my one true love remains myself (Søren)
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Sujet: unfortunately my one true love remains myself (Søren) Dim 16 Oct - 18:35
my one true love remains myself
TRIX & SOREN
Do you want to get smacked? ✻✻✻ Virée. L'autre connasse du salon de coiffure l'a viré. Il semblerait que dire à une cliente qu'elle ressemble à une truie en rute quand elle se marre n'est pas approprié. Depuis le temps qu'elle se retenait. Bref, chômage = pauvreté et si elle ne veut pas devoir sucer son propriétaire pour ne pas être à la rue, il faut qu'elle retrouve du boulot et vite. C'est sa voisine qui lui conseille de se produire là où elle même bosse, le gentleman's club. Et si au départ l'idée lui semblant presque dégradante, la fiche de paye de la jeune femme suffit à la convaincre de passer un entretien. Un dernier regard face au miroir, son reflet ne lui plait pas. La robe fourreau rouge pour laquelle elle a opté lui donne l'air vulgaire. Pas le temps de se changer, elle est déjà presque à la bourre. Les transports en commun la mène juste à la devanture de la boite. Un regard à l'horloge de son portable tandis qu'elle pousse la porte de l'établissement. Un regard circulaire. Elle réalise que les lieux ne ressemblent en rien à ce qu'elle avait imaginé. L'élégance règne en maitre. Elle qui pensait foutre les pieds dans un vieux troquet un peu glauque, des types aux barbes mal rasés accoudés au bar qui se délectent d'un spectacle avilissant pour la femme. Il n'en est rien. Supposément, elle aurait prit le boulot. Elle a perdu sa lumière. Sa pureté. De celle que l'on a étant enfant. A l'époque où elle croyait encore que sa mère était parfaite, la déception avait été immense quand elle avait comprit que cette dernière ne l'aimait pas comme elle le devrait. Trixia avait pourtant continué de l'aimer aveuglément toutes ses années sans un mot et son décès avait été une épreuve douloureuse dont elle ne s'est pas encore remise. Carapacé jusqu'à l'os, elle fait semblant et elle fait ça bien. Les mots qui font mal. Les mots qui blessent. Un registre dans lequel elle excelle. Seulement, elle n'est pas si solide qu'elle en a l'air. C'est une belle illusion. Cette peur d'être aimée et de devoir. Cette envie d'être libre. De ne dépendre de personne pour n'avoir de compte à rendre à quiconque. Pas de contrainte, pas de responsabilité. Pas de risque de décevoir qui que ce soit parce que personne n'attend rien d'elle. Et paradoxalement, ce besoin d'être regardé, d'être prise en compte.
« Je peux vous aider ? » interrompt il. Elle sait pas vraiment ce qu'elle fout ici dans le fond. Les chances pour qu'elle soit prise sont infimes. La réalité, c'est qu'elle pose un regard sévère sur elle quand elle se regarde dans le miroir. La princesse est loin de se trouver aussi merveilleusement que son arrogance le laisse croire. La vérité, c'est qu'elle peine à se trouver sensuelle. Pas spécialement pudique, se dévêtir n’est pas un problème pour elle. Elle connait ses atouts. Elle sait qu'elle est plutôt jolie mais ne considère pas sortir du lot. Elle pose un regard surpris sur l'homme en question et répond simplement: « Je viens pour un entretien. » Alors il l'invite à le suivre pour l'emmener dans un coin plus reculé, plus intime. « Veuillez attendre ici. » Elle s’exécute. La décoration classe n'est pas à son goût. Elle voit une chaise devant elle et s'y assoit sans permission. Comme si elle avait l'habitude d'attendre qu'on lui en laisse la possibilité pour faire les choses. Elle est pas comme ça Trixia. Trop impulsive. Trop déroutante, elle est finalement rarement là où on l'attend. Elle pose sa main sur le papier peint rétro dans la forme amène à l'apaisement. « Mademoiselle Jones ? » La voix rauque et suave de son interlocuteur la fait frissonner. Le regard figé sur le mur, elle se lève d'un coup sec, comme prise sur le fait après avoir fait une connerie. Comme si elle venait de chiper des bonbons à la boulangerie. La stature de l'homme est à l'image de sa voix. Grand. Élégant. Quelque chose de flippant dans le regard. « Bonjour. » fit elle avant de tendre une main vers lui. Regrettant ce geste sans doutes trop amical, elle se rétracte et ses doigts se retrouvent rapidement le long de sa cuisse.
Sujet: Re: unfortunately my one true love remains myself (Søren) Dim 23 Oct - 11:46
Fanny… Fanny était sublime. Une étoile vivante, sensuelle sans vulgarité, érotique mais subtile, expansive et sobre. Lorsqu’elle montait sur scènes, que ses longues jambes en faucille se déployaient au rythme suave de la musique, le spectacle s’illuminait et se dotait d’un profond sens artistique. Søren avait aimé Fanny avec la sincérité simple d’un père, s’était occupé d’elle, l’avait protégée et élevée dans ce qu’elle avait de meilleur. Mais on ne peut guérir tous les accrocs. Fanny consommait, et ça avait fini par se voir. Par égard et parce qu’il savait tenir dans sa main la plus belle de toutes ses filles, il l’avait gardé près de lui, jusqu’au jours où, rentrée chez elle pour la nuit, elle n’était pas revenue. On l’avait découverte morte, un cocktail explosif de drogues diverses figées dans le sang. C'était il y a sept jours.
Søren n’avait pu attendre bien longtemps. Trois jours de deuil et un certain nombre de numéro dont la belle Fanny avait été le centre, et il avait compris, dans son pragmatisme composé, qu’il ne pourrait laisser durer cette absence et qu’au détriment de la tristesse et des regrets, Fanny devrait être remplacée. Mais il est presque impossible de trouver l’équivalent d’une œuvre d’art, et Søren n’avait pas d’illusion sur le fait qu’il fallait qu’il accepte que sans doute, celle qui prendrait la place de la défunte ne lui arriverait pas à la cheville. En théorie, il en avait conscience. En pratique, il s’était vue renvoyer une dizaine de filles en moins de trois jours, toutes venues pour un entretient, toutes rayées de la liste. Trop vulgaires, pas suffisamment élégante, trop peu subtile, décevantes, décevantes, décevantes. Fanny était irremplaçable, et si les systèmes internes de Søren lui permettaient de ne pas ressentir une douleur trop grande face à son absence, il en concevait certainement un profond regret. Son irritation avait grandit de jours en jours et atteignait désormais une sorte de paroxysme, depuis qu’il avait compris que ses espoirs étaient vain, et qu’il allait devoir revoir ses attentes à la baisse.
C’était quelque chose que Søren ne faisait jamais lorsqu’il s’agissait de lui, et qu’il avait beaucoup de mal à faire lorsqu’il s’agissait des autres, car il était intransigeant avec le monde entier.
Sue l’avait prévenu qu’une de ses amies passerait sans doute l’entretient, qu’elle avait quelque chose de spécial. Sue avait bon goût, et un jugement que Søren jugeait sur, malgré son âge. La jeune femme l’avait souvent surpris avec des références extrêmement pointues, et désespéré comme il l’était, il avait choisit de lui faire confiance et de recevoir cette recrue, traînée par la main jusqu’au night-club. Trixia Jones, donc. Trixia, Jones. Søren apprécie la sonorité de son nom, les syllabes dures d’un prénom épineux, piquant, si la jeune femme en est la réflexion, alors elle doit avoir du caractère. Et Jones. Un nom courant, coulant comme une goute de pluie, avec un brun d’incertitude dans les sifflantes répétées. Une petite sarcastique au cœur endurcie, mais plus douce qu’on ne le pense, peut être. Il l’imagine simple, dotée d’une toilette sobre, sans réelle envie de faire impression.
C’est pourquoi lorsque devant lui se lève cette fille blonde engoncée dans sa robe à fourreau rouge, le parfum de vulgarité qui émane d’elle étourdit et déçoit Søren instantanément. Son premier réflexe est de se dire qu’il ne peut infliger ça à la mémoire de Fanny, elle qui avait la sobriété du bon goût évident. Il jauge la jeune femme, et soupir intérieurement avant de s’approcher d’elle.
- Mademoiselle Jones ? » S’enquit-il en faisant un effort modéré pour faire vibrer sa voix de manière égal. Sa politesse est glaciale et d’une formalité impressionnante. - Bonjour. » Elle tend la main vers lui, et la laisse retomber. Søren a à peine froncé les sourcils, ce qui est impressionnant aux vues de l’impassibilité globale de sa physionomie. - Asseyez vous. » Søren prend place en face d’elle, une table drapée d’une nappe les sépare. Il pose une main sur la table et la dévisage longuement, en cherchant derrière le rouge de sa robe ce que Sue peut lui trouver. Il discerne confusément une promesse d’imprévu et de surprise. Les traits de Trixia, comme ceux de tout étrangers, sont pour lui indéchiffrables. « L’une de nos meilleure danseuses est décédée il y a quelque jours. Nous sommes tous encore en deuil. » Lâche Søren du même ton posé qu’il a utilisé pour prononcer le nom de la jeune femme. « Vous êtes ici pour tenter de la remplacer. Vous supposerez que vous vous confrontez à un entretient délicat. » Il pèse ses mots, parle lentement, et ne prononce par une phrase qu’il ne juge pas strictement nécessaire, dans le but de pousser la jeune femme à s’ouvrir, à céder, et à dévoiler, par les intonations de sa voix, par la gestuelle de son corps, ce que Søren pourrait exploiter sur sa scène. « Donnez moi les raisons qui vous font penser que je devrais vous choisir. » Vous, qui portez une robe si vulgaire, plutôt qu’une autre.
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Sujet: Re: unfortunately my one true love remains myself (Søren) Mer 2 Nov - 10:12
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Do you want to get smacked? ✻✻✻ Trixia, elle est piquante. Mesquine même. Des barrières qu'elle a érigés. Un bouclier contre la violence et la peur qui l'a toujours entouré. Son arrogance n'a d'ordinaire aucune limite. Elle ne ploie jamais devant l'adversité, toujours fière et sure d'elle. Mais à cet instant et face à l’énergumène à la fois flippant et charismatique qui se tient devant elle, elle ne sait pas comment agir. Une maladresse jusque là méconnue prend le dessus. « Asseyez vous. » une table décoré sobrement les sépare, imposant une distance de rigueur. Elle est pas à l'aise dans sa robe. Trop courte. Trop voyante. Elle n'a pas besoin de ça pour qu'on la remarque. Elle a l'impression d'être un clown tout droit sorti d'un cirque. Elle finit malgré tout par trouver une position plutôt inconfortable. S'il se penchait sous la table, il pourrait sans doutes apercevoir sa petite culotte. « L’une de nos meilleure danseuses est décédée il y a quelque jours. Nous sommes tous encore en deuil. » Espérons que l'avenir ne lui réserve pas le même sort. Sa main effleure son oreille alors qu'une mèche rebelle s'était faite la malle. Elle le fixe, intensément et l'écoute avec une attention toute particulière. L'ambiance est lourde, chargé d'une forme de tension qui la dépasse. « Vous êtes ici pour tenter de la remplacer. Vous supposerez que vous vous confrontez à un entretient délicat. » Une pression dont elle n'avait pas forcément besoin. Alors passer après elle va être difficile. L'émotion est en jeu. Elle sent dans les propos du gentleman qu'elle n'était pas qu'une simple danseuse. Il la respectait, sans doutes qu'il l'appréciait. Trixia, elle a jamais passé d'entretien. Elle n'a jamais trop eu personne pour lui expliquer. Sa voisine lui a donné un conseil simple: soit toi même, il le verra si tu lui mens. Sauf que si elle se comporte comme l’électron libre qui la défini, elle n'obtiendra rien du tout. A cet instant, elle rêve de s'échapper pour fumer une clope jusqu'au filtre, aspirant une bouffée après l'autre sans ménagement. Avide de ce goût dégueulasse qui trônerait pendant des heures contre sa langue.
« Donnez moi les raisons qui vous font penser que je devrais vous choisir. » Elle s’arrête un instant. Elle repousse le malaise qui envahit sa gorge. En se pointant ici, elle accorde à son existence un tournant spectaculaire. Elle se mord la lèvre en retenant une grimace. Elle trouve un bon million de raisons pour le pousser à ne pas la prendre, elle est instable, colérique, mais aucune dans le sens contraire. Trixia serait parfaite pour le job si elle se laissait doucement aller. Sauf qu'elle est une étoile un peu fatiguée, à court de carburant. Elle manque d'énergie. Ses mots résonnent dans la tête de la gamine en s’écrasant les uns contre les autres comme des cymbales. Elle n'a pas de diplôme Trixia. Elle ne peut pas non plus attester d'années de danse et d'un parcourt exemplaire. Pas d'expérience. En dehors de son corps de rêve et de sa grande gueule, elle a pas grand chose. « Je suis déterminé, ponctuelle... Putain merde, c'est vraiment con. En vérité, si je suis là, c'est parce que si vous ne le faites pas, je vais finir à la rue. » Quoi, c'est un argument redoutable non ? Celui qui la mènera à sa perte. Soyons réaliste, aucun directeur ne veut entendre ce genre de phrase. Seulement, elle n'a rien préparé et elle se sent démuni face à cette question pourtant basique. « Vous vous attendez à ce que je dise quoi exactement ? » Elle se met à rire jaune en secouant la tête. Le stress qui parle. Sans doutes qu'elle n'aurait pas du lui faire perdre son temps à ce type. Alors qu'elle vient clairement de saboter ce qui aurait pu être la chance d'une vie plus douce, elle redescend négligemment sa robe contre ses cuisses. Un éléphant aurait eut plus de grâce qu'elle à cet instant. Pourtant, une partie d'elle reste persuadée qu'elle arriverait à convaincre l'homme aux traits durs et froid s'il la faisait grimper sur une scène. La magie pourrait opérer. Elle est sure d'elle Trixia. Elle y connait un rayon en séduction même si ce n'est pas flagrant, là tout de suite. Et sur une piste de danse, son corps et son esprit ne sont plus. Elle se laisse aller à la musique. Susciter l'envie, ce n'est finalement pas si sorcier.
Sujet: Re: unfortunately my one true love remains myself (Søren) Sam 12 Nov - 11:51
Søren cherche à déterminer ce qui se dissimule sous cette robe à la couleur virulente et derrière ces lèvres peintes. La gamine est perdue, ça ne fait aucun doute – elles le sont toutes, à un certains point, lorsqu’elles pénètrent ici pour la première fois.- Søren leur offre souvent plus qu’un métier et une paye : il leur donne un but, un logement, des obligations. Il en a sauvé une ou deux d’une vie de prostitution, de deals obscures dans les nuits sombres de Savannah, du suicide, peut être. Il les accueil avec discrétion, leur fait une place, et veille à ce qu’elles l’a retrouvent toujours. Mais pour bénéficier de cette place, pour que Søren accepte d’élargir l’espace et de laisser pénétrer quelqu’un dans cet univers crée sur mesure, il faut réunir les conditions très sélectives qui lui donneront envie de faire cet effort. Il faut le charmer. Et Søren, l’homme de glace, The Iceman, n’est touché que par les choses les plus exquises, les déploiements de subtilité les plus raffinés. Et pour l’instant, Trixia est à des années lumières de l’effleure du doigt.
Mais il discerne quelque chose chez elle qui ne lui a pas fait tourner les talons immédiatement. Son avis est suspendu entre un non définitif et une curiosité irrité, titillée par un facteur inconnu, quelque chose de très, très enfoui dans l’attitude de la jeune femme, quelque chose qui ne cesse defaire miroiter son ombre et de disparaître aussitôt. Face à elle, Søren a la sensation d’avoir un mot sur le bout de la langue. Mais le mot lui échappe toutes les fois où il pense parvenir à l’atteindre, il se dérobe et disparaît. Trixia est identique à ce mot : très proche, mais quelque chose de dissimulé sous la couche de vulgarité que dégage sa robe et sa position. Søren ne peut pas la renvoyer avant de s’être assuré que ce quelque chose qu’il pressant sans parvenir à le déterminer n’est que le reflet de son fantasme.
- Je suis déterminé, ponctuelle... » Søren sert délicatement les dents. « Putain merde, c'est vraiment con. En vérité, si je suis là, c'est parce que si vous ne le faites pas, je vais finir à la rue. » Il la considère longuement sans répondre. S’il savait utiliser son panel d’expressions faciales pour communiquer, il hausserait certainement un sourcil peu convaincu. Seulement, il ne sait pas, et son visage reste figé mais tout au fond de ses yeux brille une lueur de déception irritée. Trixia ne sait pas qu’elle vient tout juste de passer à côté du renvoie définitif. Parce qu’il a faillit se lever au moment où elle laissait flotter ses points de suspensions. Son honnêteté lui a permis d’échapper au pire, mais son refrain est pour le moment beaucoup trop commun pour que Søren ne se sente transcendé. Toutes, à peu près, finiraient à la rue s’il ne les avait pas embauché. Beaucoup lui ont servit cet argument. Jamais il n’y a accordé d’importance. Parce qu’il ne fait ni dans le social, ni dans l’altruisme, tant que la demoiselle n’est pas incluse au groupe. « Vous vous attendez à ce que je dise quoi exactement ? » Søren se renfonce dans son siège et croise les bras pour la dévisager. Elle est stressé, et sans doute n’a t-elle pas menti : il est son dernier espoir. Alors elle attaque. Même lui peut sentir le tragique qui secoue Trixia, et il se prend à la trouver nettement plus intéressante maintenant qu’elle commence à laisser transparaître les couches sales de sa personnalité. Sa vulgarité verbale n'est pas alourdit des couches dégoulinantes et sirupeuses de ces femmes triviales et superficielles. Il devine qu’elle meurt d’envie de monter sur scène : son corps n’est pas une statue fixe comme ces jeunes femmes qui s’assoient devant lui sans expériences, incapable de se mouvoir, persuadées qu’elles pourront apprendre à avoir le feeling directement les deux pieds sur la scène, face au chorégraphe. Søren commence à toucher du doigt cet élément dissolu que Trixia dégage comme une onde souple. Il veut à tout prix la faire imploser, la mettre à jour, qu’elle lui délivre la vérité sur elle. Mais la faire danser risquerait de fausser ce qu’elle commence à lui montrer d’elle : cette partie sous pression, un peu vulgaire sans être accordée au type de vulgarité de sa robe.
Il hausse imperceptiblement les épaules. « Je n’attends rien, exactement. J’ai besoins que vous me montriez ce que vous avez de plus et de différent qui mérite qu’on vous prête attention. » Il a plongé son regard dans le sien, l’a verrouillé, sans intention d’y lire quoi que ce soit parce qu’il sait parfaitement qu’il en sera incapable. L’handicape de Søren le rend à la fois profondément inatteignable, car on ne peut le convaincre avec un artifice de mise en scène, de jeu d’acteur savamment travaillé, de mimiques charmeuses et charmantes. Et paradoxalement, cela lui permet de discerner l’essentiel, la nature profonde et délicate, juteuse, savoureuse, la véritable élégance disséminée sous ce paquet de chaire. Il sait que ce facteur existe chez Trixia. Il ne sait simplement pas à quel degré. « Que pensez vous du choix de votre robe, Mademoiselle Jones ? Qu'est-elle supposée dire sur vous ? » C’est quelque chose qui le dérange profondément. Mais il sent que la réponse à cette question est primordiale. Qu’elle pourrait balayer d’un seul coup un jugement faussé. Il se demande à quoi elle ressemblerait, en tee shirt et jean. Et il commence à sentir que c’est peut être là que se dissimule le problème.
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Sujet: Re: unfortunately my one true love remains myself (Søren) Mar 15 Nov - 19:19
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Do you want to get smacked? ✻✻✻ « Je n’attends rien, exactement. J’ai besoins que vous me montriez ce que vous avez de plus et de différent qui mérite qu’on vous prête attention. » Son histoire, aussi tragique soit elle, ne mérite pas vraiment que l'on s'y attarde. Né à Nashville, Trixia a douze ans lorsque son calvaire débute. Avant ça, c'était une gamine plutôt heureuse, des soucis d'une banalité sans nom, de ceux qui touchent les pré-adolescentes classiques. Avant ça, elle se réveillait chaque matin avec le sourire, prête à affronter son petit monde. A cet âge, elle ne savait encore rien des tourments que pouvait lui apporter la vie. Puis il est arrivé dans sa vie. Il a fait d'elle une âme esseulé. Misérable. Pendant longtemps, elle a pensé mette fin à ses jours, c'était pour elle d'une logique implacable, la fin des tortures. Un rêve inaccessible. Trop lâche. Peut être aussi plus accrochée à la vie qu'elle ne le croyait dans le fond. Elle a finit par choisir de partir. Elle n'a pas su dire non. Son corps frêle désarmé face à lui. Elle aura attendu d'avoir dix neuf ans pour gouter à la liberté sournoise et malheureuse. Parce qu'à cet âge, déscolarisée et sans un sous, elle a du se contenter de vivre des restes que les poubelles voulaient bien offrir. Puis y'a eu Samih et les Kids. Et là, c'était mieux. Le règne de terreur qui prenait fin. Sauf qu'elle a jamais trop réussi à tourner la page et elle a finit par tomber dans un schéma plutôt classique: cinglante, froide, méchante. Elle laisse jamais trop les autres l'approcher et aujourd'hui, c'est d'autant plus vrai. Alors voilà. Est ce que tout ça, ça lui vaudrait une place ici ? Sauf qu'elle a aucune envie de raconter ça à ce mec. Ce type qui l'effraie et l'intrigue en même temps. Face à un regard oscillant entre froideur et bienveillance, elle n'arrive pas à se dévoiler. Elle n'a pas la force de vider son cœur. Elle préfère se taire à son sujet. Elle n'est pas parvenu à tout dire, même aux personnes qui lui sont les plus proches. Ce n'est pas à un parfait inconnu qu'elle va révéler ces choses là. Elle aurait presque l'impression d'être face à un psychologue à cet instant. Il veut creuser, connaitre les failles, les qualités. Il veut comprendre et Trixia n'est pas sure de pouvoir lui donner un seul détail de cet ordre. Après tout, elle sait danser et c'est tout ce qui devrait compter à cet instant. Elle avait naïvement pensé que sa belle gueule et son jolie corps suffiraient à la faire embaucher. Peut être pas.
« Que pensez vous du choix de votre robe, Mademoiselle Jones ? Qu'est-elle supposée dire sur vous ? » reprend t-il alors que la blonde reste silencieuse face à lui. Son regard la sonde. La mettant presque mal à l'aise. Dire la vérité serait un aller simple vers la porte de sortie. En tout cas, c'est ce qu'elle pense. Seulement, aucun mensonge ne veut sortir de sa bouche. Comme bloquée, la manipulatrice ne sait pas quelles cartes jouer et c'est assez déroutant pour elle. Elle fronce les sourcils, laisse un silence de plomb s'installer quelques secondes. « Qu'est ce que vous en pensez vous ? » demande t-elle, cet air enfantin dans les traits. Devant le regard réprobateur de son futur employeur, elle reprend: « Que j'ai des goût affreusement mauvais ? » Elle hausse les épaules. « Le soucis voyez vous, c'est que ma garde robe se compose de deux jeans et quelques tee shirts et pulls. Rien de bien saillant. L'ironie, si vous voulez tout savoir, c'est que cette robe est mon déguisement d'Halloween de l'année dernière. » Une belle blague. Et oui, ce petit merdeux de JJ avait foutu le feu à la quasi totalité de ses fringues quand la gamine sournoise avait retourné sa veste pour rejoindre les BO. Les finances ne lui avait pas permis de faire beaucoup d'achats onéreux. Surtout en ce moment. Alors voilà, avant de venir aujourd'hui, dans sa tête, elle s'était dit que la robe fourreau ferait l'affaire. Elle l'avait regretté presque immédiatement mais le soucis, c'est qu'elle était déjà en retard pour faire marche arrière. L'idée de dépenser des sous pour venir ici ne lui avait même pas effleurer l'esprit. Elle espérait plutôt en gagner. A cet instant, elle a presque envie de se barrer, juste comme ça, sans dire un mot en plus. Peu de chances que l'entretien se termine par une embauche. La blonde est loin d'être experte en la matière mais elle imagine que certains codes sociaux sont à respecter. Le soucis, c'est qu'ils sont si éloignés de son quotidien, qu'elle ne sait plus vraiment ce qu'il faut faire, ce qu'il faut dire. Dans ce genre de situation, elle aurait rêvé avoir une épaule sur laquelle se reposer. Quelqu'un qui l'aide à se préparer aux éventuelles questions que l'on recevait. Rien. Elle ne savait rien. Complètement à l'arrache, elle commençait même à se demander si c'était pas la plus grosse connerie de sa vie de venir ici se ridiculiser ainsi. Elle passe une main dans sa chevelure trop sauvage pour être domptée et reprend: « Je n'avais pas vraiment anticipé que je devrais m'adonner à une presque psychanalyse pour avoir le job. Parler de moi. C'est pas ce que je fais de mieux. » Elle hausse les épaules. Elle le regarde. Perdu pour perdu, elle dévoile son visage. Celui qu'elle offre au monde qui l'entoure en tout cas.
Sujet: Re: unfortunately my one true love remains myself (Søren) Sam 10 Déc - 23:37
Søren sent bien que derrière la crinière blonde de Trixia Jones se dissimule pudiquement une histoire tragique. C’est un halo particulier, quelque chose de différent qui s’exhale de cette génération décapitée durant l’enfance, qui grandit le dos arqué sous les souffrances du quotidien avec le courage de ceux qui n’ont jamais rien connu d’autre. Elle n’ouvre pas la bouche, elle ne lui dit rien d’elle et dans ses yeux glisse quelque chose d’une fierté égocentrique et solitaire que Søren n’interprète que parce qu’elle est le trait caractéristique de tous les grands truands du monde. Ce mystère composé qui garde pour soi les origines terribles, les humiliations et les douleurs, sans jamais les formuler par peur de se déprécier et d’offrir aux autres la possibilité de vous faire du mal. Trixia, malgré elle, semble réclamer une sorte de respect, sans qu’elle semble en avoir conscience, et Søren apprécie instantanément cette réserve silencieuse. Il ne supporte pas ceux qui s’épanouissent sur leur vie tragique pour tenter vainement de faire venir dans ses yeux une larme d’apitoiement justifiée. Søren n’a aucune empathie, encore moins lorsqu’il s’agit de compassion ou de pitié, et ça fait bien parti des éléments de son caractère qui lui ont permis de ne jamais trébucher dans le milieu. Parce qu’il n’a pas besoins d’avoir confiance en son client, de ressentir pour lui de la sympathie, de le plaindre. Il peut se contenter de fixer les faits, les preuves, froidement, avec pragmatisme, et de ne songer qu’à l’état matériel des choses, en brodant superbement sur le domaine sensible, jamais dans un autre but que celui d’attendrir les jurés, jamais attendris lui même. Et puis, tuer un homme à parfois du bon. Trixia lui fait l'effet de ces femmes du Système capable d’affronter le pire pour se donner les moyens d’aller au bout des choses. « Qu'est ce que vous en pensez vous ? » Il l’aime d’autant plus maintenant qu’elle ose le fixer dans les yeux pour laisser son véritable visage transpercer le masque altier qu’elle s’était composé, savamment, en entrant au Gentlemen’s. « Que j'ai des goût affreusement mauvais ? » Søren sourit, d’un sourire intime et profilé qui apparaît à peine sur ses lèvres pâles. Le charisme de Trixia fait enfin surface, alors qu’elle assume avec indécence la vérité de sa pensée, et son jugement vis à vis d’elle même. Ses chances augmentent significativement, car pendant un instant, l’avocat a oublié Fanny et ses regrets, pour se contenter d’admirer Trixia dominatrice, Trixia assumée, Trixia pleine d’une fierté amer contre elle même. « Le soucis voyez vous, c'est que ma garde robe se compose de deux jeans et quelques tee shirts et pulls. Rien de bien saillant. L'ironie, si vous voulez tout savoir, c'est que cette robe est mon déguisement d'Halloween de l'année dernière. »« Vous me rassurez. » Affirme Søren avec un calme poli. Il se permet de considérer la robe d’un rapide coup d’œil, assez peu nécessaire puisqu’il en avait mémorisé les moindres ourlets lorsque la jeune femme s’était levée devant lui pour lui serrer machinalement la main. « Elle ne vous va pas du tout. Mais que vous le réalisiez est le principal. » Søren ne ment pas, rarement, jamais. Si Trixia lui avait affirmé avoir exécuté un choix de style en se glissant dans ce fourreau de vulgarité, Søren aurait été désespéré. Mais sa nature, l’urgence de sa situation, sa décision prise au pied levé et surtout, la transaction entre le déguisement et la robe d’entretien apaise ses craintes. Trixia a bon goût. Ou du moins suffisamment pour réaliser que sa robe ne colle ni à l’endroit, ni à sa silhouette, et renvoi d’elle une image faussée qui ne lui va pas.
Sa simplicité est également appréciable. Parce que si Søren considère avec beaucoup de componction l’image du Gentlemen’s, il n’est pas adepte des déguisement d’entretien. Trixia est simplement victime d’une faute de goût, et d’un manque de temps crucial pour la réparer à temps. Et ça, Søren estime que c’est un défaut qui peut être corrigé. Bella en a redressé plusieurs, des gamines bien moins objectives sur leur propre style. « Je n'avais pas vraiment anticipé que je devrais m'adonner à une presque psychanalyse pour avoir le job. Parler de moi. C'est pas ce que je fais de mieux. » Lâche t-elle, en abandonnant totalement son masque. Søren secoue vaguement la tête. « J’ai peu d’intérêt à connaître votre vie, vos phobies ou vos angoisses, Miss Jones. Simplement, le Gentlemen’s est une famille, et je n’ai pas exactement la sensation que vous ayez conscience de ce que vous mettez beaucoup d’énergie à essayer de rejoindre. » Il la sonde, ou du moins fait extrêmement bien semblant, son œil unique braqué dans ses yeux à elle. « Je me devais d’éclaircir le but de votre tenue, parce qu’elle renvoi l’image de quelqu’un qui tenterait de postuler pour une place dans un vulgaire club de strip-tease. Nous ne faisons pas de ça ici, Miss Jones. » Søren préfèrerait se tuer plutôt que de voir une de ses passions les plus intimes destituée au rang de tribulations sexuelles ignobles. « Vous ne pensiez tout de même pas entrer dans un club de strip-tease, n'est ce pas ? » Et sa question semble chargée de menace. Il s’enfonce paisiblement dans son siège, avec ces gestes glacés de statue douée de mouvement. « Qu’est ce que vous pensez du burlesque ? » Et toute sa légitimité à intégrer le club réside dans cette dernière épreuve.
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Sujet: Re: unfortunately my one true love remains myself (Søren) Sam 17 Déc - 11:42
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TRIX & SOREN
Do you want to get smacked? ✻✻✻ Bordel il fait quand même froid dans le dos ce type. Il parle de famille, de ces filles comme si elles étaient ses proches mais semble aussi chaleureux qu'une porte de prison. Contradiction totale. Elle ne doute pas de sa sincérité. Elle peine juste à croire que le robot qui est en face d'elle puisse générer la moindre émotion. « Vous me rassurez. Elle ne vous va pas du tout. Mais que vous le réalisiez est le principal. » Ouch, ça s'est dit. Il dénonce la vulgarité de ce look avec le même ton que depuis le début. Il semblerait qu'il n'est qu'une intonation dans sa voix. Elle ne vrille pas, virile, assurée. Il garde une parfaite maitrise de son rôle. Elle ne se doutes pas qu'il est ainsi en toutes circonstances. Après tout, n'est il pas vrai qu'il règne en nous une multitude de sentiments qui n'attendent qu'à être dévoilés. Sans exception. Il est juste plus fort que les autres pour masquer. Son jugement n'est pas hâtif, il a creuser. Il a essayer de voir plus loin que cette apparence vulgaire qu'elle a imposer par ce choix maladroit. Il a du en voir d'autres avant elle. Il a du voir débarquer pas mal de filles dans son genre. Parce que Trixia n'a rien d'extraordinaire. Elle n'est pas plus originale qu'une autre. Et si elle opte pour une sincérité presque déroutante, c'est parce qu'elle n'arrive pas à saisir celui qui se trouve en face d'elle. Plutôt douée pour appuyer là où elle le devrait en tant normal, ce clone robotique reste de marbre. « J’ai peu d’intérêt à connaître votre vie, vos phobies ou vos angoisses, Miss Jones. Simplement, le Gentlemen’s est une famille, et je n’ai pas exactement la sensation que vous ayez conscience de ce que vous mettez beaucoup d’énergie à essayer de rejoindre. » Elle se dit à cet instant qu'elle aurait du prendre plus de renseignements auprès de sa voisine. Elle se dit qu'elle n'aurait pas du s'arrêter à l'image un peu glauque que l'on se fait d'un strip-club. Celle que l'on aperçoit dans les films. Ce cliché que beaucoup imaginent. Elle aurait du. Elle est douée avec les mots quand il s'agit de blesser, de torturer son interlocuteur. Beaucoup moins quand il faut se vendre ou simplement parler d'elle. Les actes en disent sans doutes bien plus sur elle que les mots.
Il la fixe, comme s'il voulait sonder son âme, percer le personnage à jour. Elle possède une force de caractère peu commune. Une réserve de fierté en quelque sortes qui l'oblige à maintenir son regard rivé sur celui de son peut être patron. Pas question de baisser les yeux, aussi déroutant soit il. « Je me devais d’éclaircir le but de votre tenue, parce qu’elle renvoi l’image de quelqu’un qui tenterait de postuler pour une place dans un vulgaire club de strip-tease. Nous ne faisons pas de ça ici, Miss Jones. » Oups. Grillée. Bien sur qu'elle le pensait mais elle se garde bien de lui dire. « Vous ne pensiez tout de même pas entrer dans un club de strip-tease, n'est ce pas ? » La voilà au pieds du mur. Elle joue avec des mains moites sous le table. La vérité lui vaudrait un aller direct vers la sortie. Et ce job, elle en a besoin. Financièrement. Elle se garde de répondre quelques secondes, cherchant la réponse la plus crédible possible dans son esprit étriqué. « tout dépend de la définition que vous attribuer à strip tease. » Une ruse bien maladroite qui risque de ne pas fonctionner sur Soren. Renvoyer la question à chaque fois que la réponse ne convient pas. Alors, comme pour appuyer son propos de tout à l'heure, il reprend: « Qu’est ce que vous pensez du burlesque ? » Et voilà, la question fatidique. Celle qui laissera son empreinte ou non sur cet endroit. Elle se voit déjà en train de ruminer sa honte parce qu'elle n'aura pas été capable de passer et d'obtenir le boulot. « Je dirais que le burlesque est dans le paraitre, dans le majestueux. Il en met plein la vue de part son exagération. Je crois que c'est ce qui plait justement, il sort de l'ordinaire pour déployer son caractère de grandeur. Il manque peut être d’authenticité mais ce n'est pas ce que les gens cherchent je suppose. Ils ne veulent pas de l'ordinaire, ils veulent du rêve. » Elle hausse les épaules. Sa réponse criante de sincérité une fois de plus n'est probablement pas celle attendu. Elle ne veut pas se munir d'hypocrisie. Il semble si enclin a entendre la vérité qu'elle préfère jouer franc jeu. De toutes façons, il le verrait sans doutes à l'inverse. Alors elle ajoute: « Donnez moi ma chance, je pourrais vous surprendre. » Un sourire qui s'étale, presque factice mais qui laisse croire qu'elle a confiance en elle. Ses mains viennent se poser sur la table devant elle. Elle n'a pas quitter l'homme du regard, essayant de percer la carapace en vain.
Sujet: Re: unfortunately my one true love remains myself (Søren) Dim 22 Jan - 19:45
Trixia a raison, Søren en a vu des dizaines, des filles comme elle défiler devant lui, assissent sur cette même chaise, les mains sur la table, l’air fier et la poitrine en avant. La plupart minaudent, s’enfoncent dans un jeu de séduction terriblement subtil auquel Søren n’a pas la moitié d’un début de réceptivité. Isolé dans son incompréhension des autres, il ne parvient à réagir qu’à la franchise, à l’honnêteté, ou au mensonge direct. Le flirt, les déhanchés tout juste exprimés, les battements de cils ne lui évoquent rien d’autre qu’un abîme vain d’ennui profond. Alors Trixia, qui n’affiche rien d’autre qu’un visage de battante fière et pure malgré les travers qui semblent l’habiter, est une brise rafraîchissante au travers de jours d’entretiens passés à faire face à des femmes qui n’ont récoltées que le mépris. Peut être que si Trixia savait l’effet qu’elle est capable de donner, lorsqu’elle agit naturellement, peut être prendrait-elle suffisamment confiance en elle et cesserait de se haïr.
Søren n’a aucune idée qu’il est la cause par défaut de ses réactions sincères. Il lui est impossible d’imaginer que la jeune femme à choisit de s’ouvrir parce qu’elle ne parvient pas à mettre des mots sur le type qui se tient en face d’elle. Si Søren pouvait lire ses pensées, et qu’il y percevait les termes qui y défilent –robots, marbre, clone – il trouverait très certainement une manière explicite et directe de lui faire remarquer qu’elle lui manque de respect. Søren est habitué à ce genre de jugements, on le lui fait régulièrement savoir. Seulement, incapable de lire les autres, il ne se doute pas que c’est un effet qu’il produit de manière si régulière, et surtout pas dans des cadres comme celui-ci. Il se sent naturel, aussi honnête et directe que peut l’être Trixia. Il n’imagine pas qu’elle se sent incapable de le lire, qu’elle cherche une intonation dans sa voix quasi monocorde. Elle pourrait se demander si un cœur bat à l’intérieur de sa poitrine. Søren ne perçoit pas le malaise, et c’est tant mieux pour Trixia, car il lui accorde malgré elle le bénéfice de sa franchise. Comme si elle l’avait choisit au lieu d’y être confrontée. « Tout dépend de la définition que vous attribuer à strip tease. » Dit Trixia. Du fond de sa chaise, elle n’a plus l’air aussi sure d’elle. Søren ne se fait pas avoir. Coutumier de tous les types de techniques oratoires, il réalise parfaitement que la jeune femme tente de gagner du temps. Il comprend du même coup qu’elle possédait en fait cet apriori, avec le bon sens de ne pas lui en faire part au moment où elle se retrouve coincée au pieds du mur. Une fois de plus, il range dans le tiroir positif de son avis sur Trixia Jones sa capacité à dissimuler un apriori drastiquement faux au milieu d’une situation de crise. Même si elle n’a pas su l’abuser, elle a trouvé le moyen de ne pas perdre toute crédibilité. Sans surprise, elle est intelligente et vive.
- Je dirais que le burlesque est dans le paraitre, dans le majestueux. Il en met plein la vue de part son exagération. Je crois que c'est ce qui plait justement, il sort de l'ordinaire pour déployer son caractère de grandeur. Il manque peut être d’authenticité mais ce n'est pas ce que les gens cherchent je suppose. Ils ne veulent pas de l'ordinaire, ils veulent du rêve. » - Précisément. » Søren croise les mains devant lui et s’avance légèrement. Trixia a compris certaines choses, et a su s’adapter suffisamment vite pour le convaincre que même si, pour elle, le statu du gentlemen’s est passé de strip club à standing élaboré environ une demi minute plutôt, elle comprend l’essence même de ce qu’il tente d’y construire, et c’est l’essentiel. Qu’elle se méprenne sur un club où elle n’a jamais mis les pieds est compréhensible. « Il n’est pas question de dégradation. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, ce que nous faisons ici à une valeur noble. » Énonce –til calmement, et déjà, il sait qu'elle a gagné. « Personne ne sera autorisé à vous toucher. Vous serez sous la direction de Belladone. Elle est chorégraphe et a un certain talent pour maintenir une cohésion de groupe : lorsque je ne suis pas disponible, vous dépendez-d'elle. » Søren ne lui laisse pas réellement le temps de réaliser qu’il est très simplement en train de lui souhaiter la bienvenu, à sa manière. « Quinze autres filles sont employées ici. Vous les respecterez, et elles vous respecteront. Vous travaillerez avec elle les chorégraphies de groupes, et disposerez d’un temps particulier pour exécuter des solos si vous êtes suffisamment à la hauteur. Il n’y a pas de compétition : vous fonctionnerez toutes ensembles. Je vous demanderai bien entendu d’être disponible pour chaque répétition. Le Gentlemen’s est ouvert de dix neuf heures à sept heures du matin. Ce seront vos créneaux. Vous pourrez manger et consommer, en plus de votre salaire, et si vous n’avez nul part où dormir, des locaux sont à votre disposition. En échange, je vous demande un investissement total. » Søren se renfonce dans son fauteuil avec l’air exacte qu’il avait lorsqu’elle lui a tendu la main. « Ce sont les termes du contrat, miss Jones. J’apprécie votre manière d’être, vous avez suffisamment de grâce en vous pour qu’on puisse en faire quelque chose, et votre esprit est vif et droit. Ce sont autant de qualités qui me donnent envie de vous donner votre chance, si vous vous sentez prête à respecter les règles. » Il hausse vaguement un sourcil dans sa direction. « Qu’en dites-vous ? »
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Sujet: Re: unfortunately my one true love remains myself (Søren) Mar 21 Fév - 16:48
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TRIX & SOREN
Do you want to get smacked? ✻✻✻ Trixia n'est pas convaincu de sa prestation, son assurance s'est envolé avec lui, ce type qui peu fou qui semble lire en elle trop facilement. Ceci dit, il est possible qu'elle soit juste facile à lire, facile à manipuler pour la mener là où il le souhaite. Un piège sur lequel elle rebondit avec sincérité à défaut d'autre chose, parce qu'elle n'a rien de mieux à proposer. « Il n’est pas question de dégradation. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, ce que nous faisons ici à une valeur noble. Personne ne sera autorisé à vous toucher. Vous serez sous la direction de Belladone. Elle est chorégraphe et a un certain talent pour maintenir une cohésion de groupe : lorsque je ne suis pas disponible, vous dépendez-d'elle. » Ce calme olympien qu'il parvient à maintenir au milieu de toutes ses explications. La blonde ouvre grand les yeux et le regarde, presque abasourdie qu'il la choisisse. Elle a le poste non ? Sinon, il ne s'embêterait pas à dire tout ça. Une conclusion bien agréable. Trixia, elle a besoin de se job si elle veut pas servir de repas à tous les vautours qui voudront bien payer pour son corps quelques rues plus loin. Sa dernière alternative. Parce qu'elle n'a aucun talent particulier. Parce qu'elle ne sait pas foutre grand chose de ses dix doigts et qu'elle n'a plus un rond en poche. Sans piper mot, elle l'observe et l'écoute avec attention, une élève assidue, bien plus que lorsqu'elle était encore à l'école. Ça n'a jamais trop été son truc les cours. Un soucis d'inattention et de cadre si l'on croyait ses professeurs. Une gamine trop perturbé pour qu'elle devienne quelqu'un. Pas d'études envisageable. Alors, elle a aucun diplôme en poche, rien pour embellir un CV relativement vide. « Quinze autres filles sont employées ici. Vous les respecterez, et elles vous respecteront. Vous travaillerez avec elle les chorégraphies de groupes, et disposerez d’un temps particulier pour exécuter des solos si vous êtes suffisamment à la hauteur. Il n’y a pas de compétition : vous fonctionnerez toutes ensembles. Je vous demanderai bien entendu d’être disponible pour chaque répétition. Le Gentlemen’s est ouvert de dix neuf heures à sept heures du matin. Ce seront vos créneaux. Vous pourrez manger et consommer, en plus de votre salaire, et si vous n’avez nul part où dormir, des locaux sont à votre disposition. En échange, je vous demande un investissement total. Ce sont les termes du contrat, miss Jones. J’apprécie votre manière d’être, vous avez suffisamment de grâce en vous pour qu’on puisse en faire quelque chose, et votre esprit est vif et droit. Ce sont autant de qualités qui me donnent envie de vous donner votre chance, si vous vous sentez prête à respecter les règles. » C'est pas les horaires qui vont le plus la gêner Trixia, elle qui a pour habitude de peu dormir, d'errer la nuit plutôt que de fermer les yeux pour trouver dans son sommeil des cauchemar trop brusque et répétitifs. C'est plutôt la notion de groupe qui l'assomme en réalité, parce que Soren donne l'impression que cet endroit est une grande famille. Trixia elle a jamais trop su se comporter entouré de gens, emmerdeuse patenté, elle a tendance à foutre la merde partout où elle va. Ceci dit, pour avoir un toit sur sa tête, elle est prête à fournir les efforts nécessaires pour que tout se passe pour le mieux. Elle ne cherchera des noises à personnes si la réciprocité s'applique. « Qu’en dites-vous ? » Elle le regarde intensément, ces yeux de biche posés dans les prunelles sombre de son nouveau patron. Il lui faut quelques secondes pour arriver à parler. « Bien sûr... » Elle se mordille la lèvre et ajoute: « Je... Merci. » finit elle par avouer. De croire en elle, de lui donner sa chance. Cela fait maintenant beaucoup trop longtemps que ce n'est plus arrivé dans son existence à la belle blonde. Elle se demande même si quelqu'un a cru en elle par le passé. D'un mouvement brusque et maladroit, elle se lève. Il ne regrettera pas de lui avoir donné sa chance. Une chose est sûre, Trixia fera ce qu'il faut pour ne pas se faire licencier. A commencer par ne pas insulter les clients, après tout, c'est ce qui lui a coûté son dernier job. Un mal pour un bien quand elle voit où elle en est. SUJET TERMINE