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 In the depths of the dark waters. ▬ Ellie

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ellie - In the depths of the dark waters. ▬ Ellie Empty
MessageSujet: In the depths of the dark waters. ▬ Ellie   ellie - In the depths of the dark waters. ▬ Ellie EmptyMer 12 Oct - 16:02

In the depths of the dark waters.
ELLIE & ALEXANDREA
Il y a les ombres et la clarté, cette bataille incessante entre ces danses lancinantes et ce calme plat. Il y a la brise et les rafales, tantôt violentes, tantôt apaisantes. Et elles persistent, elles forment ces paradoxes qui intriguent les poètes jusqu'aux peintres, en passant par l’âme en perdition qui, pour une fois, médite sur la raison et dieu seul sait quoi d'autre. Elle fait partie de ces derniers, ce soir. Elle fait partie de ceux dont les questions viennent tristement s'imposer à l'esprit qui, fatigué, n'en tient pas compte ; ou presque pas. Parce qu'il travaille, plus qu'il ne laisse penser. Il y songe, au détour d'une ruelle, dans un virage de métro. Il y pense et réfléchit, encore et encore, il alimente le subconscient qui essaie d'offrir quelques idées. Des idées envolées aussi certainement que le récent tapis orangé qui orne presque toutes les rues de sa misérable petite ville. Alexandrea s'y perd. Elle risque ses prunelles sur ces horizons brisés, sur ces vues délavées. Il avait été beau, l'automne, autrefois ; lorsque rien ne semblait aussi insipide qu'en cet instant-là, qu'en cette soirée-ci. Parce qu'au détour des beautés capucines subsistent cette absence de couleur, cette absence de vivacité qui, pourtant, avait été sienne durant des années. Alexandrea s'est tue, Alexandrea s'est abandonnée. Elle a laissé la tristesse prendre les devants, diriger ses pas jusqu'aux halos sombres d'une Savannah presque, maintenant, détestée bien qu'elle ne puisse la quitter. Un comble pour le cœur qui survit sous sa poitrine, une pénitence pour l'esprit qui se doit de se souvenir : l'échec de toute une vie. Elle est seule alors qu'elle n'aurait jamais dû l'être ; ou pas de suite, pas encore. C'est la seule vague qui s'impose dans les limbes de son for intérieur, l'unique message qui parvienne à remonter jusqu'à la surface de ses eaux troubles. Elle a faillie. Un soupir s'extirpe d'entre ses lèvres tandis qu'elle daigne enfin relever les yeux, un crépuscule déjà légèrement installé, gagnant du terrain là où ses yeux se perdent. Elle n'aura pas le temps de se rendre jusqu'à Lui, pas ce soir. Pas une larme ne vient témoigner de son regret qui, pourtant, s'ancre contre ce qui bat douloureusement sous sa cage thoracique. Non, Alexandrea s'est vidée de toute émotion, de tout ressenti, davantage quand le temps lui manque, davantage quand tout l'éloigne de cette dernière demeure pour le seul être qu'elle ne sut sauver à temps ; le seul qui aurait pourtant mérité, à ses yeux, de subsister. Et si les places pouvaient être échangées, égoïstement elle s'y risquerait. Elle le ferait, rien que pour la satisfaction de savoir son rire toujours bien vivant plutôt que vulgaire murmure derrière les murs, possible par cette folie qu'elle ne combat plus.

Ce qu'elle croit d'ailleurs entendre, s'arrêtant brusquement, un retour rapide à la réalité de l'instant, le son de ces conversations qui reviennent à elle, le passage des quelques voitures encore pressées pour cette heure tardive de fin d'été. Tout lui revient, à commencer par le vide qui s'est installé à ses côtés, à commencer par ce manque qui lui revient en pleine figure et qui revient ronger petit à petit les bords du trou béant, littéralement parlant, qui s'est installé sous sa gorge. C'est cette même souffrance que ce soir-là qui revient, ce même vent léger qui vient faire danser la cascade blonde qui tombe dans son dos, ce contact horrible qu'elle aimerait ne jamais avoir à connaître, pas encore. Ce sont tous ces souvenirs qu'elle n'oublie pas, la lumière des phares, aveuglante, cette aura meurtrière qui va et vient, qui flamboie et agresse. Cette luminosité qu'elle craint, qu'elle déteste, qu'elle maudit presque autant que sa propre vie. Car c'est ce qui l'a enlevé, ce qui l'a privée de ce qui faisait d'elle une personne à part entière plutôt que le maigre mirage d'un passé désormais brisé. Alexandrea en revient à l'instant présent, à tout ce qui manque, tout ce qui perdure malgré ce qui s'est perdu. Elle en revient au fait qu'elle soit encore là, qu'elle ait survécu malgré le poids qui continue de s'abattre sur ses épaules, malgré la manière dont tout son corps semble vouloir lâcher prise parce qu'à bout de force, parce que las de cette existence qui, finalement, ne la mène nulle part ; du moins, pour l'instant, ce qu'elle n'ose pas se dire puisque pessimiste, puisque peu désireuse de parvenir à remonter la pente. Elle n'arrivera pas à se l'autoriser, Alexandrea ne se risquera jamais plus à s'offrir une parcelle de bonheur, pas après tout ça, pas après cette soirée-là parce qu'elle connait le mal qui peut s'engendrer, parce qu'elle connait les séquelles que laisse la perte, parce qu'elle connait la souffrance qu'apporte le monde sans qu'elle ne soit pour autant méritée. Elle ne s'en relève déjà pas et ne se risquera pas à perdre une deuxième fois, pas en sachant ses forces limitées et sa volonté fracassée. Davantage maintenant que la panique retrouve sa place, maintenant qu'elle vient régner en maitre sur tous ses sentiments, tous ses ressentis, la belle, perdue dans des ruelles qu'elle connait paradoxalement par cœur, se laisse submerger par elle, par cette détresse qui s'immisce jusqu'à ses songes, jusqu'à son esprit, jusqu'aux limbes de sa personne pour ne plus rien laisser que sa présence et ses conséquences. Car son regard fuit l'horizon qu'elle s'était surprise à fixer, s'imaginant déjà sa silhouette, sa présence tant souhaitée mais définitivement volée. Et tous les bruits extérieurs à sa petite bulle lui rappelle l'instant présent, la réalité des choses aussi brutale qu'elle puisse être.

Alexandrea en suffoque, elle essaie de se reprendre, de retrouver cette vue qui, petit à petit, semble se brouiller et de la pire des manières. Car tout lui revient, en pleine figure, tout vient s'abattre sur elle comme pour que la douleur ne s'estompe pas, comme pour que le souvenir tienne, sans ternir, sans que la moindre parcelle de cette souffrance ne s'éteigne. Et la brise légère de ce soir persiste à souffler, à frapper, délicatement, contre la peau de la jeune femme qui, du mieux qu'elle peut, essaie de respirer, de ne pas céder à cette folie qu'elle sent s'immiscer jusqu'à son for intérieur, jusqu'à son esprit qu'elle ne parvient pas à sevrer de cette absence. Alexandrea ferme alors les yeux, elle attend, souffle, encore et encore mais elle persiste, blessantes, meurtrières, ces images dans sa tête. Elles viennent, se bousculent, s'imposent à elle comme pour rappeler à sa mémoire les traits qu'il pouvait avoir, ce sourire contagieux, cette voix si singulière, cet accent qu'elle aurait pu reconnaître n'importe où et qu'elle croit entendre. La folie derrière les murs, ces murmures qui appellent et fissurent toute raison, toute conscience. La fatigue aura eu raison d'elle, la tristesse aussi, la solitude qui plus est. Tout semble jouer contre elle sans pour autant qu'elle ne puisse échapper à cette sentence. Alexandrea est bloquée dans ce qui reste de ses pensées, la menant droit à la crise de panique, si ce n'est pas pire. Parce qu'elle semble entendre ce même bruit sourd qu'au cours de cette nuit-là, ce même crissement qui n'en finit plus et qui semble parvenir à faire des secondes des éternités. Ce sont les mêmes, les mêmes que dans son souvenir, les mêmes qui parviennent à ne pas lui faire prendre conscience du danger qui – rapidement – se hisse à sa hauteur. Elle est encore loin de l'instant présent, même malgré sa vue dégagée et ancrée sur celui-ci, persuadé qu'il n'arrive qu'un mirage d'un instant passé et regretté. Alexandrea n'a pas conscience de là où elle se tient, ayant essayé de fuir ses hallucinations pour se diriger droit là où elle avait pu perdre la première fois. C'est un violent coup qui la ramène définitivement à elle alors qu'elle vient heurter le sol, un poids plus que réel sur son corps affaibli. Elle suffoque, sent les larmes lui monter pour finalement se perdre sur ses joues, s'abattre à même le sol où sont posées ses mains. Elle n'arrive pas à relever la tête, pas encore, abasourdie par autant de stupidité. Sa stupidité. « Mademoiselle, vous allez bien ? » Et ça termine de la ramener pleinement. Elle prend conscience du moment, de ce qui vient de se passer, de ce qui aurait pu arriver. La voiture s'est arrêtée, un peu plus loin, d'autres ont suivies, curieux sûrement de comprendre ce qu'elle faisait là, espérant des réponses ; des réponses qu'elle ne connait même pas. « Vous n'avez rien ? » Elle veut répondre, elle veut retrouver clairement ses esprits mais titube encore légèrement, venant s'asseoir contre la devanture du bâtiment vers lequel on l'a ramené, ou plutôt poussée. Et ses yeux clairs se lèvent enfin, détaillant le visage qui s'impose à elle, ces traits que sa volonté de vivre voudrait remercier et que sa tristesse vient maudire.
©junne.
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ellie - In the depths of the dark waters. ▬ Ellie Empty
MessageSujet: Re: In the depths of the dark waters. ▬ Ellie   ellie - In the depths of the dark waters. ▬ Ellie EmptyJeu 13 Oct - 16:30


≈ ≈ ≈
{in the depths of the dark waters}
crédit/ tumblr

L'eau ruisselait sur son visage, sur son corps tout entier, tandis que ses yeux restaient clos. Cela faisait déjà plusieurs minutes qu'elle se tenait assise sur le sol froid de cette douche. Les larmes ne cessaient de couler, la douleur intense lui faisait perdre pied et Ellie s'accordait un moment seul avec elle-même et sa souffrance. Les flashs incessants, son corps étendu sur le sol, ses mains recouvertes de sang. Elle craquait et garder tout ça pour elle devenait de plus en plus difficile. Elle se forçait à sourire, à prendre la vie du bon côté, alors que la seule chose qu'elle désirait s'était hurlé. Le passé resurgit toujours et elle appréhendait ce moment, elle flippait complètement. Elle savait que tôt ou tard, tout allait se savoir, qu'elle serait à nouveau trainée dans la boue et présentée comme une mauvaise personne, une meurtrière et au fond, c'est ce qu'elle était. Du sang sur les mains, comment pouvait-elle encore se regarder dans une glace ? Comment était-elle capable de se lever chaque matin en prétendant être une autre ? Elle n'avait plus cette force Ellie et pourtant, il était bien trop tard pour faire machine arrière. Évidemment, elle avait conscience des risques et ce qui l'effrayait davantage, c'était que Derek soit mêlé à tout cela. Lui non plus il n'en pouvait plus, il lui rappelait sans cesse qu'il fallait qu'elle aille voir la police, qu'elle assume ses actes, mais s'en était trop pour ce petit bout de femme. Présentement, elle était vulnérable, incapable de stopper l'eau qui l'inondait, sa peau était brûlante, presque aussi chaude que l'eau. Elle s'infligeait de tas de douleurs, mais ce n'était rien à côté des marques qui resteraient à jamais graver sur sa peau. Elle était exténuée Ellie, vidée de toute cette positivité qu'elle répandait partout autour d'elle, pour prouver au monde entier que sa vie rimait avec joie.

Péniblement, elle se hissait contre le mur glacé de la douche, pressant le robinet pour arrêter l'eau. Elle restait un moment appuyé contre celui-ci avant de finalement quitter celle-ci. Elle enroulait sa serviette autour d'elle, observant dans les moindres détails chacune de ses blessures. Les marques sur ses hanches ne disparaissaient pas, elles ne disparaîtront certainement jamais, ce n'était pas beau à voir et la jeune femme ne supportait plus de se voir aussi marquée. Elle n'était encore qu'une enfant Ellie et même son frère ignorait l'existence de son mal-être. Elle semblait douée pour la comédie puisque personne n'avait su déceler ça chez elle. Peut-être qu'elle n'était pas si importante en fin de compte, peut-être que les personnes qui prétendaient la connaitre n'étaient pas des plus attentives à ses besoins. Elle posait ses deux mains aux extrémités du lavabo, plantant son regard dans son reflet du miroir. Une menteuse, une manipulatrice, voilà ce qui se cachait derrière ce stupide sourire. Ellie inspirait profondément, ramenant tous ses cheveux du même côté. Humides, elle les caressait du bout des doigts, sans même baisser les yeux. Seul son reflet l'importait à ce moment précis. Elle se donnait tout simplement la nausée. Elle était fausse et son acte la rongeait. Ses paroles revenaient à elle comme un coup de poignard. Elle se dégoûtait tout simplement et ce dégout l'incitait à vider toutes ses tripes dans les toilettes.

Ellie s'installait un instant dans le canapé, vêtue d'un jean et d'un pull à motif. Elle tapotait du pied, cherchant quoi faire pour chasser ses mauvaises pensées. Une balade en ville lui ferait amplement du bien, elle devait se retrouver au milieu de la foule pour paraitre invisible aux yeux de tous, pour ne plus attirer l'attention. Elle attrapait ses clopes et son téléphone qu'elle glissait dans ses poches, quittant cet appartement bien trop sombre à son gout. Elle marchait Ellie, pour se vider la tête, sa clope entre les lèvres, sans même se retourner. L'étudiante restait dans sa bulle, elle oubliait, elle se morfondait. Le bruit sourd des pneus sur les sols, la sortait de ses pensées, tandis qu'elle reconnaissait sans même une hésitation la personne qui se trouvait au milieu de la route. Quelqu'un venait se jeter sur elle tandis qu'elle heurtait de plein fouet le bitume. Il n'en fallait pas plus à Ellie pour détaller à vive allure, elle oubliait à présent tout ce qui la tracassait, seule Alexandrea avait de l'importance. L'homme s'intéressait à son état, mais il semblait s'adresser à un mur. Ellie se rapprochait très vite, s'agenouillant face à elle. Elle attrapait sa tête entre ses mains, cherchant à attirer son attention, son regard déjà bien trop vide. “Alex, ça va ?” qu'elle demandait, inquiète à son sujet. Heureusement que cet homme était là, il lui avait probablement sauvé la vie. “Elle va bien.” Laissait-elle entendre à l'égard des personnes qui les encerclaient. Certains tournaient les talons, tandis que d'autres restaient là, à la fixer comme si elle sortait d'un asile. “C'est bon, elle va bien. Cassez-vous!Ellie se montrait très froide face aux autres, mais c'était loin d'être un spectacle. “Je suis là Alex, je suis là.” Balbutiait-elle d'une voix particulièrement douce. Elle caressait délicatement sa joue du bout des doigts, un sourire sincère sur les lèvres. Elle semblait encore sous le choc, mais Ellie allait s'occuper d'elle, aucun inconnu n'allait s'approcher d'elle. “Viens.” Elle l'aidait à se relever, la serrant un instant dans ses bras avant de l'aider à marcher pour s'éloigner un peu de cette foule de curieux. “J'ai tout vu, mais enfin qu'est-ce qui ta pris ? Tu as perdu la tête ?” Malgré ses paroles, elle demandait cela tout doucement pour ne pas l'offenser. “Tu m'as fichu la trouille Alex !
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