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 put on your doll faces (loly)

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MessageSujet: put on your doll faces (loly)   put on your doll faces (loly) EmptyDim 30 Oct - 17:17

Elle se sent irrésistible Lola, avec son uniforme de cheerleader rouge vif, sa jupe bien trop courte et son haut qui laisse apparaître un morceau de ventre. Ses couettes suivent chaque mouvement d'sa tête, ses lentilles pourpres lui donnent un regard un peu flippant, et les traces de faux sang sur son visage et son cou complètent la panoplie. Ivy est assortie, et à elles deux, elles sont persuadées d'illuminer la soirée. Ce soir, y aura pas de roi de la promo – juste deux reines, avec leurs sourires enjôleurs et leur allure de petites pestes. La seule chose susceptible de gâcher un peu tout ce charme fabuleux, c'est leur moyen d'locomotion. C'est Lola qui conduit et faut dire que son pick up est carrément moins séduisant qu'elles, même si elle l'aime de tout son cœur. Ça la dérange pas vraiment de toute façon, et déjà elle se gare en vrac dans la cour du château, bien consciente que ça sera l'enfer pour sortir de ce bordel. Tant pis, elles auront qu'à rester ici jusqu'au bout d'la nuit. « Prête pour tous les éblouir ? » Y a un sourire radieux qui vient ourler ses lèvres alors qu'elle verrouille la voiture derrière elles, découvrant le décor qui les accueille là, dehors. Visiblement, on a pas lésiné sur les moyens. L'ambiance est lugubre à souhait, du mystère qui file la chair de poule et qui éveille déjà l'excitation de Lola. « C'est trop flippant, j'adore. » Même si elle est loin d'être la plus courageuse, et qu'elle sent déjà la peur crépiter sous sa peau ; mais c'est justement ce qui lui plaît, l'adrénaline de n'pas savoir ce qui les attend, et l'ambiance sinistre qui l'électrise. Son bras vient s'enrouler autour de celui d'Ivy, et c'est comme ça qu'elles avancent finalement jusqu'au château. Le décor est aussi sombre à l'intérieur qu'à l'extérieur, et Lola a l'visage émerveillé d'un gosse qu'on emmène à Disneyland pour la première fois. Ses yeux s'attardent sur les moindres détails et un frisson lui parcourt l'échine, mélange d'enthousiasme et de fébrilité. Elles suivent un peu le mouvement, découvrent en même temps que l'reste des gens. Lola s'attendait à voir apparaître le propriétaire dans un déguisement grandiose, avec des effets spectaculaires de fumée et d'brouillard comme s'il était Dracula. Et elle continue d'espérer, tournant la tête dans tous les sens, à la recherche de cette entrée dramatique, qui n'arrive finalement jamais. Faut croire qu'il préfère se faire désirer ou qu'il n'en a juste rien à foutre de sa propre soirée. Elle fait la moue, un peu déçue, posant les yeux sur Ivy. « Ça manque d'animation ici. » Alors elle l'entraîne à sa suite, prête à partir à la découverte de cette baraque immense, prête à fouiner chaque recoin sans relâche. Et puis elle entend des bribes de conversation à leurs côtés, des gens qui montrent une direction opposée en parlant de grand buffet, de mets délicieux et de boissons à volonté. Un truc pareil, ça s'refuse pas. Lola fait un demi-tour brutal et accélère le pas, tirant toujours Ivy dans son sillage. « Pardon, pardon, paaaaaardon ! Poussez-vous ! » Elle bouscule tout le monde, ignorant les plaintes qu'on lance dans sa direction. Elle a même le culot de lever les yeux au ciel avant d'se tourner vers son acolyte, sourcils froncés. « Aucun respect, ces gens. » Clairement, c'est l'hôpital qui se fout d'la charité.

Quand elles finissent par débouler dans la grande salle, la bouche de Lola s'ouvre et son regard s'illumine. Elle a rarement vu autant d'bouffe. Et même quand c'était le cas, c'était pas des plats aussi délicats que ceux-là. Chez elle, les buffets c'est plutôt ambiance camping. Alors elle y réfléchit pas à deux fois, elle se rue vers les rangées de tables, presque incrédule face à tout ce qui s'offre à eux. « Putain Ivy, c'est l'paradis. » Mais soudain, elle regrette de n'pas avoir pris de sac avec elle. Elle aurait pu le remplir à ras-bord de toute cette nourriture, parce que sa mère lui a toujours appris à profiter de tout c'qui est gratuit. C'est du gâchis. À défaut, elle attrape un toast au hasard et croque dedans à pleines dents, lâchant un soupir d'aise tellement elle trouve ça délicieux. « T'en veux un bout ? » Qu'elle propose à Ivy, la bouche pleine. Sans attendre sa réponse, elle lui fourre le toast entre les doigts, l'esprit déjà occupé ailleurs. Elle attrape deux verres, en tend un à Ivy et garde l'autre pour en renifler un peu le contenu. « Tu crois que c'est de l'alcool ? » Elle aimerait mieux. Du coup elle en boit quelques gorgées, histoire de mettre fin au suspens. Sauf que ça l'aide pas, parce qu'elle est incapable de dire ce qu'elle est en train de boire. « Bon, bah j'sais pas ce qu'ils ont mis là-dedans. » Tant pis. Ça l'empêche pas de continuer à boire quand même, parce que ça lui plaît. Ses prunelles quittent Ivy pour finalement se perdre sur les gens qui se sont amassés dans la salle, à picorer le buffet, boire et profiter comme elles. Certains sont en groupes, d'autres en solo ; et l'premier réflexe de Lola est d'analyser chaque type qu'elle aperçoit. Pas parce qu'ils lui plaisent, non. Juste par intérêt. Juste pour voir ce qu'ils pourraient bien avoir à lui donner. Alors elle s'penche un peu vers Ivy, prenant un air conspirateur, petit sourire au coin des lèvres. « J'suis sûre qu'on peut faire tourner la tête de n'importe qui dans cette salle. » Elle le glisse presque comme si c'était confidentiel, comme un secret entre elles. Mais dans ses yeux règne cette lueur de défi, cette étincelle espiègle, le doux appel au vice. La flamme qui s'réveille juste pour provoquer sa complice.
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MessageSujet: Re: put on your doll faces (loly)   put on your doll faces (loly) EmptyDim 13 Nov - 17:45

Y avait comme un goût de fête dans sa bouche, un peu de bonheur, pour changer de la situation orageuse à la maison, de sa relation avec Meo qui prenait un tournant bien trop différent. Quand Lola lui avait proposé de venir à la soirée avec elle, Ivy avait sauté sur l’occasion pour d’éloigner de l’appartement, fermer les yeux et oublier un instant le bleu qui fleurissait sur sa pommette droite. Le coup datait d’hier, et faisait encore mal, Ivy l’avait habilement dissimulé au milieux d’autres bleus, de cicatrices sanguinolentes pour faire honneur au thème de la soirée.
Lola et elle s’étaient mises d’accord sur leur costumes, pompom girl vampires ou zombies, uniforme rouge pour la belle et rose pastel pour Ivy. Dans le genre queen B qui revient de l’enfer pour hanter les impopulaires du lycée, y avait pas mieux, avec leurs jupes trop courtes et leurs ventres apparents, les cheveux coiffés en couettes qui leur donnait tout sauf un air innocent. Elle aimait ce choix Ivy, elle aimait vraiment ce choix. Et même si son plâtre venait gacher un peu l’effet pétasse de première classe, bah elle allait quand même profiter de cette soirée pour s’amuser à fond.
Elles en avait besoin toutes les deux, après l’ouragan, après toutes les saloperies qui leur étaient arrivées. Ouais, elle le méritait amplement, ce droit de faire chier les gens ne serait-ce qu’une soirée et de profiter d’une fête endiabler pour tout oublier.

C’était Lola qui avait prit le volant, et Ivy s’était accrochée comme elle pouvait quand son amie avait appuyé sur l’accélérateur. Ivy avait pas osé lui avouer que la voiture la traumatisait légèrement depuis son accident avec Meo et s’était cramponnée, souriant du mieux qu’elle pouvait pendant tout le trajet. Respire Ivy, ça va aller, tout va bien se passer
Prête pour tous les éblouir ? Lui demande Lola quand elles sortent enfin de cet enfer métallique. Ivy réajuste sa coiffure, sa jupe et sautille sur le pavé avec ses béquilles avant d’offrir un sourire rayonnant à son amie : « hm totalement, après nous ils seront aveugles. » Et elle y croit. Parce qu’elles sont belles ce soir, comme tous les soirs. Parce que Lola et Ivy c’est Roxy et Velma, c’est la classe en un duo, c’est du glam mélangé à un sex appeal de folie. Et c’est comme ça. Y avait bien que Jeff pour pas le remarquer sur le plateau télé.
Elles entrent dans le château, le bras de Lola vient s’enrouler autour du sien et Ivy se repose légèrement sur elle. Sans la jeune femme, elle ne serait surement pas là, où alors si mais elle finirait surement minable en quelques secondes, à vider les coupelles de champagnes et à finir par chialer dans un coin. Au moins avec Lola, elle avait un semblant de dignité. C'est trop flippant, j'adore. « J’te jure ! Pour une fois que j’ai un décor qui me correspond dans cette foutue ville ! » Poupée vampire, gamine flippante, avec son noir à lèvre et ses cheveux bicolores, elle se fond à la perfection dans l’ambiance lugubre du château.
Ensemble elles suivent la foule, se laissent porter, poussent des oh et des ah, et Ivy se sent comme une enfant Disneyland. Pendant un instant elle est transportée dans un autre univers où la magie existe, où les rêves sont rois. Elle regarde partout, sent la tension monter en elle, mais plus le temps passe et plus la fête reste…. Morne ? Y a rien, rien qui se passe, pas un discours, pas une apparition. Ça manque d'animation ici. Clairement. Lola a tout à fait raison. « C’est fou ça, ce gars aurait du nous contacter pour organiser la soirée, on lui aurait expliqué comment faire une super entrée du tonnerre ! » que Ivy répond en pouffant. Et toujours en rigolant, Ivy se laisse de nouveau embarquer par Lola à travers la foule, sourire heureux sur les lèvres, tentant tant bien que mal de suivre son amie avec ses béquilles.
Elle court Lola, elle vole Lola, à rythme qu’Ivy ne suis presque pas. Pourtant la dernière ne l’abandonne pas, elle se retourne de temps en temps pour vérifier qu’elle est là, qu’elle la suit malgré tout. Pardon, pardon, paaaaaardon ! Poussez-vous ! que s’exclame son amie, se frayant un chemin dans la foule pour se diriger vers le buffet. C’est Lola ça, aucune gêne, aucune remise en question. Pour ça qu’Ivy l’aime autant, enfin en partie, pour sa bouche sans censure et son je-m’en-foutisme constant. Ca faisait du bien d’avoir quelqu’un comme ça avec elle, un peu comme Solveig, à pas la juger pour ce qu’elle va sortir comme connerie en parlant de telle ou telle personne. Aucun respect, ces gens. « Non. Vraiment aucun l’éducation sa perd que veux tu.» et Ivy en profite pour donner un coup de béquille au gamin qui lui bloque le passage, sans aucun remord.

Une fois dans la salle, c’est comme tomber en plein pendant une scène de repas d’Harry Potter. Y a de la bouffe de partout, à boire aussi et des gens, beaucoup de gens. Lola à ses côtés ne se contient plus, elle virevolte de table en table, reniflant un peu tout comme une gamine le matin de Noël. Ivy plus posée, ignore royalement la nourriture pour chercher du regard l’alcool. Parce que bon, hein, si c’est open bar, autant en profiter pas vrai ? Elle compte bien boire jusqu’à n’en plus pouvoir, jusqu’à être totalement anesthésiée et frôler le coma éthylique. Puis elle demandera surement à Lola de la raccompagner ou alors si elle peut dormir chez elle pour ne pas à avoir à affronter Meo en rentrant. Putain Ivy, c'est l'paradis Ivy rigole devant l’air émerveillé de Lola. Ca lui fait plaisir de la voir comme ça, elle a quelque chose d’innocent qui la rend heureuse, plus pure, et quand Ivy est à ses côtés, elle se sent vraiment bien. « Fais gaffe ma belle, y a pas mal de films d’horreurs qui commencent avec un buffet à volonté » qu’elle réplique, taquine, sourire narquois aux lèvres. Mais Lola ne l’écoute déjà plus, elle se sert, goûte, soupir de bonheur, et Ivy doit retenir un haut-le-cœur. T'en veux un bout ? « Non mer… » sauf que Lola la coupe et lui fourre dans les mains un toast. Ivy reste un instant interdite devant la nourriture, elle fixe le toast qui dégouline de fromage, de graisse et mentalement essaye de faire un total des calories contenues dans une aussi petite portion. C’est affolant. Le cœur au bord des lèvres, elle laisse tomber le toast au sol et s’essuie rapidement les mains sur la nappe de la table pour effacer toute trace de gras, de miettes, pouvant la contaminer. Tu crois que c'est de l'alcool ? C’est Lola qui la sort de ses pensées, lui tendant un verre remplis d’un liquide bizarre. Ivy pose sa béquille contre la table et prend le verre dans sa main. « Qu’une façon de le savoir » et d’un geste la jeune femme vide son verre, avant de le poser fièrement sur la table. Ivy se passe lèche la lèvre, récupérant les dernières gouttes avant de secouer la tête « non. Ou alors c’est un cocktail que je ne connais pas et l’alcool est très bien camouflé. » et Ivy regrette déjà d’avoir bu ce verre pour rien, parce que les seuls glucides qu’elle laisse filtrer dans son corps, sont ceux alcoolisés. Lola en face d’elle continue de siroter son verre tranquillement haussant les épaules. Bon, bah j'sais pas ce qu'ils ont mis là-dedans. « Surement du poison, si on meurt j’espère quand même qu’on érigera un monument à notre gloire. On est quand même sacrément bonnes ce soir, ça mérite un trophée. » Et puis merde c’est vrai quoi, y a que des thons dans la foule, alors bon faut pas déconner.

Ivy arrête un serveur et attrape un nouveau verre, elle renifle d’abord et quand l’odeur de la vodka lui fait plisser le nez, elle accepte de boire à nouveau. A côté d’elle Lola scrute la foule avant de se pencher vers elle. J'suis sûre qu'on peut faire tourner la tête de n'importe qui dans cette salle. Ca c’est sur. Et Ivy se met à rigoler, vidant son deuxième verre elle attrape ses béquilles et fait signe à son amie de la suivre. « Eh bah on a qu’à tester ta théorie! » et sans plus attendre elle se dirige vers un groupe de trois hommes, légèrement plus âgés qu’elles, bien propres sur eux et pas franchement dégueu. Mine de rien, Ivy trébuche, fait tomber sa béquille et se rattrape au bras d’un des gars, prenant son air le plus désolé possible. « Oh. Oh… Je suis vraiment désolé. Je… » l’homme l’aide à se redresser et se baisse pour ramasser sa béquille ? Pas de soucis, vous allez bien ? Il la regarde droit dans les yeux et Ivy lui offre son sourire le plus innocent possible. Elle n’est plus Ivy, non non, elle Dolly, la poupée qui s’étale sur papier glacé, discrète, séduisante, pure. « Oui, c’est les gens, vous savez comment ils sont, égoïstes, ils ne font pas attention à mon amie et moi depuis tout à l’heure on se fait bousculer » petit rire triste, elle replace mèche derrière son oreille avant de faire signe de la tête à Lola de venir plus prêt, après tout c’est elle qui a lancé l’idée pas vrai ?
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MessageSujet: Re: put on your doll faces (loly)   put on your doll faces (loly) EmptyMar 22 Nov - 18:54

« Hm totalement, après nous ils seront aveugles. » Lola se met à rire, hochant frénétiquement la tête pour montrer combien elle approuve. Persuadée qu'elles vont voler la vedette au château tout entier, que tous les projecteurs seront braqués sur elles. Parce qu'elles sont jeunes, elles sont belles, elles brillent de mille feux et elles méritent mieux, tellement mieux que leur quotidien un peu bancal, un peu houleux. Elles méritent la gloire et l'attention et l'admiration – et ce soir, elles auront tout ça, tout à la fois. Lola se le promet, croix de bois croix de fer, si elle ment elle va en enfer. Mais l'enfer c'est plutôt la décoration, délicieusement flippante, qui lui colle des étoiles dans les yeux et qui fend son visage d'un sourire presque candide. « J’te jure ! Pour une fois que j’ai un décor qui me correspond dans cette foutue ville ! » C'est pas faux. On la loupe pas Ivy, avec ses cheveux bicolores et sa dégaine qui se détache toujours du décor, ses fringues un peu décalées et ses dentelles sucrées. Parfois, Lola aurait envie de lui ressembler. Elle aussi, elle aimerait que tous les regards se tournent dans sa direction quand elle entre dans une pièce, se savoir incontournable, irrésistible. Mais pour l'instant on ne leur porte pas tellement d'attention, tout le monde se focalisant sur la découverte des lieux. Et il s'passe rien, pas d'apparition grandiose, pas de feu d'artifice, pas de surprise pour tous les couvrir d'horreur et de paillettes. C'est décevant. « C’est fou ça, ce gars aurait du nous contacter pour organiser la soirée, on lui aurait expliqué comment faire une super entrée du tonnerre ! » Au moins, elles sont sur la même longueur d'ondes. « Tant pis pour lui, ça nous laisse plus de place pour être les reines de la soirée. » Un clin d'œil pour appuyer ses mots puis Lola fait une pirouette sur elle-même, avant d'aider Ivy à faire pareil, lui tenant les mains pour l'empêcher de tomber. Et puis elles fendent la foule à toute vitesse, ou du moins, aussi rapidement qu'elles le peuvent avec les béquilles d'Ivy. Parce qu'y a un buffet gratuit, et que ces trucs-là, c'est toujours une aubaine pour Lola. Ça ne se refuse absolument pas. Tant pis si dans sa précipitation, elle bouscule tout l'monde et récolte une pluie d'exclamations révoltées. Elle a même le culot de scander que c'est eux, qui n'ont aucun respect. « Non. Vraiment aucun, l’éducation se perd que veux-tu. » Elle se tourne vers Ivy, juste à temps pour la voir foutre un coup de béquille à un pauvre garçon qui était sur sa route. Et à nouveau, elle éclate de rire, applaudissant à moitié sa camarade. Deux sales gosses, qui se comportent comme si tout leur était dû, comme si le monde entier leur appartenait. Attendant de voir leurs têtes enfin être couronnées.

C'est dans cet élan d'enthousiasme qu'elles atteignent finalement la grande salle, qui prend soudain des airs d'Eldorado. Lola papillonne et virevolte de table en table, de met en met, les yeux brillants, excitée comme un môme le matin de Noël. Elle regrette juste de n'pas avoir de quoi stocker de la bouffe à emporter. Un regard en biais dans son propre décolleté, et elle tente d'évaluer combien de biscuits elle pourrait réussir à y stocker. Sûrement beaucoup. Sûrement jusqu'à avoir le tour de poitrine de Pamela Anderson, à mille lieues de ses attributs actuels. Elle garde l'idée de côté, pour la fin de soirée. « Fais gaffe ma belle, y a pas mal de films d’horreurs qui commencent avec un buffet à volonté. » Elle a pas tort Ivy, et Lola fait la grimace. Puis elle se rassure. Parce que dans les films d'horreur, celle qui a souvent le plus de chances de survivre, c'est la vierge de la bande. Alors là-dessus, elle se sent plutôt bien protégée, même si elle risque pas de le dévoiler. « T'inquiètes, on est trop belles pour s'faire tuer les premières. » Sourire en coin, sourire complice, et déjà elle se désintéresse pour jeter son dévolu sur les toasts. Elle en prend un, le goûte, s'extasie, puis veut faire partager ce bonheur à sa comparse. « Non mer... » Mais elle écoute pas, Lola. Elle le lui colle entre les doigts, sans voir le malaise que ça provoque. Elle attrape un verre, se questionnant sur le contenu – qu'est-ce qu'elle donnerait pas, pour un peu de tequila. « Qu’une façon de le savoir. » Cul sec – ou presque. Le verdict est mitigé. C'est franchement bon. Mais c'est pas de l'alcool. « Non. Ou alors c’est un cocktail que je ne connais pas et l’alcool est très bien camouflé. » Tant pis, c'est trop bon pour être gâché. Lola en avale jusqu'aux dernières gouttes, se foutant bien d'en connaître la composition. « Sûrement du poison, si on meurt j’espère quand même qu’on érigera un monument à notre gloire. On est quand même sacrément bonnes ce soir, ça mérite un trophée. » Ça, ça n'fait pas un doute. Les plus bonnes de la soirée. « Si on meurt, Jeff regrettera toute sa vie de n'pas avoir exploités nos talents tant qu'il le pouvait. Tu crois qu'il nous achètera un tombeau en or massif ? » Elle aimerait bien. Parce que c'est pas sa mère qui aura les moyens de payer autre chose qu'une pauvre pierre toute triste.

Son attention se porte sur les gens dans la salle, et surtout les hommes. Ça réveille son goût du jeu et elle a envie de tester leur pouvoir de séduction, de voir à quel point elles sont jolies ce soir. « Eh bah on a qu’à tester ta théorie ! » Sans hésiter, Ivy se dirige droit vers un groupe de trois gars, mais Lola reste en retrait, le temps d'attraper une nouvelle coupe. Elle la vide tranquillement, observant le p'tit manège d'Ivy qui fait mine de trébucher. Classique, mais toujours efficace. Lola ricane dans son verre, le terminant avant d'en attraper un nouveau et de rejoindre le petit groupe d'un pas chaloupé. « Oui, c’est les gens, vous savez comment ils sont, égoïstes, ils ne font pas attention à mon amie et moi depuis tout à l’heure on se fait bousculer. » Elle acquiesce d'un air consterné, captant le regard de l'un des hommes en avalant quelques gorgées de son verre. « Personne ne voulait faire d'la place dans le couloir, elle a même assommé un gamin avec sa béquille pour passer. » Non, attendez, c'est pas ça qu'elle voulait dire. Sa main se crispe un peu autour de son verre et elle affiche son plus beau sourire enjôleur pour faire diversion, lançant un coup d'œil désolé à Ivy. « Mais bon. Heureusement qu'y a des gens un peu plus civilisés, comme vous. Vous avez l'air friqués d'ailleurs. » Mais. Non. Elle a encore sorti un truc qu'elle voulait pas, et elle sent ses joues rougir à cause de l'embarras. Faut qu'elle se rattrape. Tout n'est pas encore perdu. « C'est pour ça qu'on est venues vous parler. Enfin, moi en tous cas. C'est un peu ma spécialité vous voyez, j'voulais vous allumer pour essayer de récolter des trucs, et puis vous laisser en plan comme des pigeons. » Merde. Merde, putain, fait chier. C'est pas ça qu'elle voulait dire. Les vérités s'alignent comme un dégueulis acide sur lequel elle n'a aucun contrôle. Ses yeux s'écarquillent un peu et elle sent la panique monter, incapable de comprendre pourquoi elle sort autant de trucs gênants à la suite. Elle ose plus ouvrir la bouche, de peur d'en rajouter une couche, fuyant les regards interloqués des trois hommes. Elle se rabat sur son verre, le sirotant en baissant la tête, espérant finir par s'y noyer. Peut-être que comme ça, la honte pourra s'effacer.
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MessageSujet: Re: put on your doll faces (loly)   put on your doll faces (loly) EmptyLun 26 Déc - 17:11

Tant pis pour lui, ça nous laisse plus de place pour être les reines de la soirée. Totalement. Reines de la soirée, voilà un objectif qui leur convenait à la perfection. De toute façon y avait pas d’autres possibilités, c’est tout. Parce que quand Lola et Ivy avaient quelque chose en tête, rien ne pouvait les faire changer d’avis. Elles seraient donc couronnées avant la fin de la nuit, deux diadèmes brillants sur leurs jolies têtes et une foule d’admirateurs à leurs pieds. Ca fait rigoler Ivy, un rire cristallin, presque enfantin, qui trahit l’enfant qui reste endormie sous sa peau. Lola tourne sur elle-même avant de lui tendre la main pour l’aider à faire de même. C’est pas très gracieux mais ça a le mérite de lui faire oublier pendant un instant qu’elle a un foutu pied dans le plâtre. Lola ne la traite pas comme une handicapée, loin de là, et pour ça elle est infiniment reconnaissante envers son amie.
Finalement elles atteignent le buffet, et Ivy en profite pour se comporter en peste royale. Faut dire qu’elle a eu un bon modèle, avec sa mère, la dramaqueen par excellence, à jeter des verres contre les murs au moindre mécontentement. Alors oui, elle n’a aucune honte Ivy à bousculer les gens, et quand elle voit que ça fait même rire son amie, ça la conforte dans son idée que de toute façon, tout leur est dû et que les autres ont pas à se mettre en travers de leur chemin. Merde à la fin, elles ont suffisamment morflé dernièrement, alors une seule soirée à briller c’est trop demander ?
Puis Lola se rue vers le buffet, attirée par la nourriture comme un aimant par le métal. Ivy reste un peu en retrait, nauséeuse à la simple vue de tout cet amas de nourriture. Pourtant elle ne montre rien, actrice en toute circonstance, elle se contente de plaquer sur visage un sourire amusé et se rapproche de son amie pour lui lancer une petite pique amusée.  T'inquiètes, on est trop belles pour s'faire tuer les premières. La réponse fuse comme une évidence et Ivy explose de rire. « Tout à fait, le tueur il tombera amoureux de nous, il voudra pas nous tuer. Non. Il pourra pas. »   Deux bimbo en tenue de pompom-girl bien trop courte pour la bienséance, comment résister pas vrai ? Mais son rire meurt bien vite dans sa gorge quand Lola lui fourre de la nourriture dans les mains. La jeune fille se demande un instant si le gras peu rentrer dans son corps par les pores de sa peau avant de secouer la tête. Non. Bien sur. Heureusement Lola porte ensuite son attention sur les boissons. Ca c’est mieux, plus rassurant. Verre vidé sans savoir la composition les deux amies se mettent à débattre sur la probabilité que ça soit un poison et qu’elles meurent foudroyées en un instant. Au fond Ivy, ça ne la dérangerait peut être pas tant que ça. Elle espère juste que Meo pleurera à son enterrement et qu’on parlera d’elle à la télévision. Si on meurt, Jeff regrettera toute sa vie de n'pas avoir exploités nos talents tant qu'il le pouvait. Tu crois qu'il nous achètera un tombeau en or massif ? « J’espère bien. Au moins en or. Ou alors en diamant. Et il consacrera une émission en notre honneur j’en suis sur. »   Ivy se perd dans ses pensées, sourire amusé fiché aux lèvres. « T’imagine il renomme la chaine en notre honneur ? »   Après tout combien de gens sont devenus célèbres après leur mort ? Beaucoup trop. Le succès dans l’au-delà, ça a quelque chose de poétique.

Leur attention se porte finalement sur les convives, la salle, et Lola lance une phrase en l’air qui met Ivy au défi. Après tout que seraient deux reines sans leurs rois ? Tant pis pour Meo, il avait qu’à l’accompagner à la soirée, ils auraient fait un joli couple d’estropiés pourtant. Mais non. Alors Ivy prend les devants, accostant avec habilité un groupe de trois hommes. Trop facile. Elle se retourne pour voir Lola arrivée, belle dans sa tenue un peu trop osée. Un des hommes s’écarte pour la laisser intégrer le cercle, sourire aux lèvres. Ivy sait que ça y est le poisson a mordu à l’hameçon. Ou alors il est sur le point. Personne ne voulait faire d'la place dans le couloir, elle a même assommé un gamin avec sa béquille pour passer.  pardon ? Ivy manque de s’étouffer, adressant un regard outré à la jeune femme. « Pas assommé… J’en serais jamais capable »   qu’elle murmure, feignant l’embarras. Les mots sortent difficilement de sa bouche, comme si son cerveau voulait qu’elle dise autre chose. Mais Lola reprend la parole bien vite et Ivy oubli tout ça. Mais bon. Heureusement qu'y a des gens un peu plus civilisés, comme vous. Vous avez l'air friqués d'ailleurs. Cette fois ci Ivy tousse carrément. Elle essaye de se rattraper en rigolant comme si son amie avait prononcé la blague du siècle. Et peut être que c’est le cas en fait. Elle voudrait attraper Lola par le bras et lui demander pourquoi elle fait ça que la jeune femme a déjà enchainé. Et c’est pas vraiment mieux. C'est pour ça qu'on est venues vous parler. Enfin, moi en tous cas. C'est un peu ma spécialité vous voyez, j'voulais vous allumer pour essayer de récolter des trucs, et puis vous laisser en plan comme des pigeons. Oh. Mon. Dieu. Non. Elle a pas dit ça ? Ivy regarde Lola baisser les yeux pour recommencer à boire son verre puis les hommes autour d’elles qui semblent se demander si tout ça n’est qu’une immense blague ou la réalité. Bon. Ivy. Respire. C’est à toi d’entrer en scène. Que toutes ces années de défilés, d’émissions et autres conneries servent à quelque chose. Elle se met à rigoler un peu plus fort, rire cristallin qu’elle camoufle avec la main devant sa bouche. Les cils battants elle se tourne vers celui qui la soutient depuis le début et secoue la tête « Pardonnez mon amie. Je crois qu’elle a un peu trop bu. C’est son troisième verre…Même si ce n’est pas de l’alcool dedans je crois »   La fin de la phrase n’était définitivement pas prévue. Ivy écarquille les yeux avant de secouer la tête et de reprendre « Mais bon elle a raison »  quoi ? « Moi je viens pas la pour vous plumer comme elle. C’est plutôt que j’ai besoin d’un substitut »    mais ferme ta gueule Ivy. Pourtant les mots continuent de couler, encore et encore. « Faut dire que mon copain ne m’a pas touchée depuis un an sauf pour me frapper. Comme ce matin. Bam une bonne grosse claque dans la tronche »   Ivy porte la main à sa bouche se mordant la langue pour arrêter de parler. Elle vient de révéler une des rares choses qu’elle n’aurait jamais avoué, même sous la torture. Les larmes lui montent aux yeux en un instant éclaire mais elle fait de son mieux pour se retenir de chialer. « Je sais même pas pourquoi je dis ça, je sais même pas pourquoi je vous parles, vous êtes vraiment trop moches pour moi et cette veste et totalement démodée »    Cette fois ci s’en est trop, elle se met à pleurer avant de crier « PUTAIN »  trop frustrée par ce qui se passe, trop perdue. Et sans prévenir elle tourne les talons, claudiquante, la main devant ses yeux pour essayer de cacher ses larmes, sa faiblesse. C’est la première qu’elle pleure en public Ivy. La première fois et sans doute la dernière fois. Parce qu’elle ne veut plus jamais ressentir la honte qui l’envahit actuellement. Elle espère juste que son amie la rejoindra rapidement parce qu’elle ne se sent pas capable de continuer toute seule.
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MessageSujet: Re: put on your doll faces (loly)   put on your doll faces (loly) EmptyJeu 5 Jan - 22:13

« Tout à fait, le tueur il tombera amoureux de nous, il voudra pas nous tuer. Non. Il pourra pas. » C'est au tour de Lola de se marrer, hochant frénétiquement la tête pour montrer combien elle est d'accord. Elles racontent un peu n'importe quoi mais elles s'en foutent tant qu'elles sont sur la même longueur d'ondes et c'est tout c'qui compte – c'est leurs rires qui se répondent en écho et les mots qui servent à se flatter l'ego. De toute façon si elles ne le font pas, personne ne s'en chargera à leur place. Surtout pas Jeff, qui est incapable de les apprécier à leur juste valeur si vous écoutez ce qu'elles racontent. « J’espère bien. Au moins en or. Ou alors en diamant. Et il consacrera une émission en notre honneur j’en suis sûre. » Pendant une seconde, Lola se perd à imaginer ce qu'une telle émission donnerait, et ça lui arrache un large sourire. Dans l'absolu, elle préférerait quand même que ça arrive de son vivant – quel intérêt d'avoir tout ça si elle peut pas en profiter ? Mais l'idée d'avoir un truc érigé en son honneur, quoi que ça puisse être, la fait vibrer. « T’imagine il renomme la chaîne en notre honneur ? » Ses yeux s'écarquillent un peu, s'emplissant d'étoiles alors qu'elle les plonge dans ceux d'Ivy. Elle attrape ses mains brusquement, les serrant un peu entre ses doigts alors qu'elle trépigne comme un môme qui reçoit ses cadeaux d'anniversaire. « Imagine Virtual Trash TV qui se transforme en Trash Queens TV ! Et le logo ça serait nous. Y aurait nos photos et nos noms affichés en grand dans les studios. » Ça lui paraît absolument grandiose, et elle se met à pouffer stupidement en s'approchant un peu plus d'Ivy, une lueur complice dans le regard. « J'suis sûre que notre photo serait même sur la tasse de Jeff, et qu'il la remplirait plus de larmes que de café. » Elle continue de rire à moitié, avant de finalement relâcher Ivy pour mieux se concentrer sur la salle et les gens qui la peuplent. Le défi plane dans l'air et la machine est lancée, alors qu'Ivy fonce sans hésiter. Lola l'observe de loin un instant, sourire au coin des lèvres, fière de son amie et de leur petit jeu, aussi puéril soit-il. Elle finit par les rejoindre et elle se dit que tout est déjà joué d'avance de toute façon, qu'elles vont gagner sans le moindre problème parce qu'ils ont déjà le regard qui s'attarde sur leurs costumes provocants. C'est un jeu d'enfant, c'est tellement facile pour elles que ça en deviendrait presque ridicule mais ça leur plaît et l'œillade qu'elles s'échangent est teintée de complicité – Lola se dit qu'elles vont certainement s'amuser. Mais elle déchante vite parce qu'elle les trahit elle-même et elle comprend pas pourquoi, elle sait pas trop c'qui se passe quand les mots passent la barrière de ses lèvres sans son accord, quand elle met Ivy dans l'embarras en balançant qu'elle a cogné un gamin dans le couloir. Même si c'est vrai, ces types n'avaient pas besoin de le savoir. « Pas assommé... J’en serais jamais capable. » Bien sûr que si et elles le savent aussi bien l'une que l'autre, mais Lola voulait pas le dire, Lola comprend pas, Lola est désolée. Elle essaie de lui présenter ses excuses en un regard, malgré l'air outré qui danse dans les iris de son amie. Alors elle veut se rattraper, elle veut réparer ce petit dérapage non-contrôlé. Sauf qu'elle aurait pas dû. Ça n'fait qu'empirer la situation et elle sent ses joues se parer de rouge, alors qu'Ivy tousse comme si elle allait s'étouffer. Elle fait mine de rire et Lola l'en remercie silencieusement, elle espère que ça suffira à faire passer tout ça pour une petite blague alors qu'elle comprend rien à ce qui lui arrive. Il est encore temps d'se rattraper, mais quand elle reprend la parole elle enfonce le clou, elle continue de se ridiculiser. Y a la panique qui s'infiltre dans ses veines et elle sait pas si elle veut pleurer ou hurler, du coup elle fait ni l'un ni l'autre, baissant la tête dans son verre en espérant peut-être s'y noyer. Tout, pourvu que l'affront soit lavé.

Elle reste plantée là sans savoir quoi faire, sans oser lever les yeux de peur de croiser ceux des hommes qui les accompagnent. Elle a envie que le sol s'ouvre sous ses pieds pour l'avaler, elle aimerait qu'on la tire de ce cauchemar, que toute cette soirée n'ait finalement jamais existé. Mais Ivy vient à la rescousse, et Lola se dit qu'elle va enfin être sauvée. « Pardonnez mon amie. Je crois qu’elle a un peu trop bu. C’est son troisième verre... Même si ce n’est pas de l’alcool dedans je crois. » Ça commençait bien mais la dernière phrase vient tout gâcher, alors que Lola jette un œil à Ivy, un peu pressante, un peu flippée. Comme pour la pousser à se reprendre et à tout réparer pour elles deux. « Mais bon elle a raison. » Lola avale de travers et s'étrangle à moitié, se mettant à tousser bruyamment. « Moi je viens pas là pour vous plumer comme elle. C’est plutôt que j’ai besoin d’un substitut. » Mais. Non. Non, c'est pas ça qu'il fallait dire. C'est pas comme ça qu'elle va laver leur honneur. Lola est aussi outrée qu'affolée, ses yeux lançant des signaux de détresse – elle a l'impression de clignoter comme une guirlande de Noël et de virer au rouge puis au violet puis au vert jusqu'à finir translucide. Si elle pouvait devenir invisible, ce serait mieux. « Faut dire que mon copain ne m’a pas touchée depuis un an sauf pour me frapper. Comme ce matin. Bam une bonne grosse claque dans la tronche. » « QUOI ? » Elle a pas pu retenir son cri, son regard interloqué se braquant sur Ivy. Ivy qui se cache la bouche avec sa main, Ivy qui a l'air de ne rien comprendre non plus, Ivy qui regrette sûrement chaque parole qu'elle a prononcé. Ivy qui a les yeux qui se troublent et les traits qui se fanent, son air de poupée prenant les couleurs du désespoir. « Je sais même pas pourquoi je dis ça, je sais même pas pourquoi je vous parle, vous êtes vraiment trop moches pour moi et cette veste est totalement démodée. » Lola laisse échapper un hoquet de stupeur, Ivy se met à chialer. « PUTAIN. » Ivy se barre. Seule face à leurs proies qui les prennent désormais pour des cinglées, Lola entend vaguement leurs voix s'élever, la questionner, comme s'ils étaient un peu outrés de tout c'manque de respect. Mais elle s'en fiche, tout ce qu'elle voit c'est le désastre qui vient de se passer. « Oui bon bah c'est bon, on en a rien à foutre de vous, qu'est-ce que vous voulez que j'vous dise ? C'est la vie, vous êtes nuls, c'est comme ça. J'y peux rien moi ! » Sans même écouter ce qu'ils ont à répondre, elle les bouscule pour courir jusqu'à l'estropiée en fuite, la rattrapant sans mal. Elle pose une main sur son épaule pour l'arrêter, sa propre honte momentanément oubliée à cause des larmes qui font couler le maquillage de son acolyte. Elle l'a jamais vue pleurer, Ivy. Et elle pensait pas que ça lui ferait autant mal au cœur. « Viens, on va s'asseoir. » Elle a pas le courage de traverser toute la salle pour en sortir, alors elle s'avance jusqu'au fond de la pièce, se posant par terre avant d'inviter Ivy à faire pareil. « On s'en fout, c'était des gros nazes t'façon, ils méritaient pas qu'on leur parle. » Ils méritaient pas de savoir ce qu'elles ont révélé, surtout. Lola se sent mal. Terriblement mal, comme si un morceau du voile qu'elle garde constamment devant ses yeux s'était déchiré, comme si une part d'elle avait été offerte au grand public sans son accord. Ça la tue. « Je sais pas pourquoi j'ai dit tout ça... Je sais pas pourquoi on a dit tout ça. J'voulais pas Ivy, je te jure, j'ai pas fait exprès. Pardon, c'est ma faute. » Elle s'excuse pas souvent, Lola. Mais elle a l'impression d'avoir tout gâché et elle est aussi désolée pour Ivy que pour elle-même. C'est elle qui a commencé à déblatérer n'importe quoi, alors c'est sûrement un peu à cause d'elle si elles en sont là, pas vrai ? C'est un peu à cause d'elle qu'Ivy pleure comme ça. « C'est vrai c'que t'as dit pour Meo ? » Elle pose les yeux sur elle avant d'attraper l'une de ses mains, incapable de cacher son inquiétude. « Tu veux que je lui casse les genoux ? Enfin je sais pas me battre. Mais on peut demander aux ex-taulards du foyer, j'suis sûre que certains en sont capables. Pis on pourra même filmer et ramener ça à Jeff, il pourra plus nous résister après, tu verras. » Elle essaie de sourire mais c'est raté, c'est tout tordu et ça fait peine à voir. Elle est perdue. Elle sait pas pourquoi elle a pas pu contrôler sa langue, elle sait pas pourquoi Ivy a fait pareil. Elle espère juste que ça va pas recommencer, parce qu'elle a aucune envie de balancer tous ses p'tits secrets.
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MessageSujet: Re: put on your doll faces (loly)   put on your doll faces (loly) EmptyDim 19 Fév - 16:41

Imagine Virtual Trash TV qui se transforme en Trash Queens TV ! Et le logo ça serait nous. Y aurait nos photos et nos noms affichés en grand dans les studios. Imagine, des si et des peut être, des futurs alternatifs où y a pas que la misère pour remplir leurs poches. Elle rigole doucement Ivy, silencieusement cette fois ci pendant que Lola s’emporte, pendant que Lola invente. Un univers où ce sont elles les reines, et où les autres se prosternent. J'suis sûre que notre photo serait même sur la tasse de Jeff, et qu'il la remplirait plus de larmes que de café. Jeff, l’évocation de cet homme laisse un goût amer dans sa bouche, mais ce n’est pas le moment pour penser à ça. Alors Ivy rigole, Ivy bat des mains, Ivy balaie d’un geste ses soucis et ses pensées pour se concentrer sur l’essentiel, sur l’actuel. « Je pense qu’on tient un projet. Mais bon, ça serait dommage de devoir crever pour que tout ça arrive » surtout si c’est une mort style film d’horreur, donc pas vraiment reposante et surement bien douloureuse. Haussement d’épaule et la fête peu continuer.
Le truc c’est que la fête ne se déroule pas vraiment comme prévu. Y a quelque chose qui patauge sur leurs langues, qui appuie sur les mauvais boutons de leur cerveau. Et très rapidement les deux jeunes femmes se retrouvent dans une situation plus que compromettante, leurs secrets dévoilés, balancés à qui veut les entendre et rien pour les étouffer. Au début c’est juste Lola, Lola et ses gaffes habituelles, Ivy se dit que c’est normal qu’elle a pas toujours l’habitude. Lola elle est pas comme elle, elle est nouvelle dans tout ça. Ivy se contente de faire les yeux ronds, d’essayer de rattraper le coup mais son amie enfonce un peu plus le clou. Et soudain Ivy se sent mal. Vraiment mal. Comme un pressentiment qui vous prend à la gorge, cette impression que tout va déconner et rien ne va se passer comme prévu. Les mots s’enchainent, peut être un peu trop vite et Ivy se retrouve à cracher son poison sans inhibition sur trois pauvres gars qui ne comprennent pas vraiment ce qui leur arrive. Et elle non plus. Et Lola non plus. Elle essaye de ravaler ses mots Ivy, de pas balancer la vérité. Mais c’est tellement plus fort qu’elle ; Alors elle balance tout, elle balance surtout Meo et ça fait terriblement mal. QUOI ? Le cri de surprise de Lola la fait sursauter elle réalise ce qu’elle vient de raconter, porte la main à sa bouche trop choquée pour répondre à son amie. Elle panique Ivy, elle panique totalement et c’est encore pire. Chaque mot prononcé ressemble à une descente aux enfers sur et certaine et elle a envie de chialer, de hurler, de tout casser. Parce qu’elle déteste ça, cette sensation de perdre le contrôle. Elle n’a presque pas bu pourtant et c’était pas de l’alcool, alors pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle se retrouve à balancer tout ça ?
Elle craque. Pleure. Putain. Elle pleure. Elle pleure devant ces hommes, elle pleure devant Lola, elle pleure devant toute cette foule. Elle pleure et c’est encore pire, elle panique, s’étouffe, a envie de crever là tout de suite tellement elle a honte de ce qui vient de se passer. Sa mère serait furieuse. Tellement furieuse. Ridiculisée. Merde. Sa vision est trouble et elle ne sait pas vraiment où elle va, vers où, comment. Elle avance juste, le corps secoué de sanglots silencieux et les yeux qui la brulent à cause du maquillage qui se met à couler. Viens, on va s'asseoir. C’est Lola qui la rattrape, Lola qui la tire doucement vers le fond de la pièce et qui l’aide à s’asseoir au sol. Ivy se laisse faire, tremblante, trop choquée par ce qui vient de se passer pour refuser. On s'en fout, c'était des gros nazes t'façon, ils méritaient pas qu'on leur parle. Les mots un peu rustre de son amie l’atteignent tant bien que mal et Ivy rigole doucement entre ses larmes. Elle essaye d’inspirer, expirer, de calmer son cœur qui bat trop fort et la douleur qui s’insinue dans ses tempes. La jeune femme essuie difficilement ses joues, étale surement un peu plus son maquillage mais qu’importe. Non ils ne méritaient même pas qu’elles leur parlent. Elles étaient bien trop au-dessus de ces trois mecs ridicules mais c’était pour le geste, pour l’action, pour se prouver qu’elles étaient les meilleures. Et les voila toutes les deux le cul vissé sur le sol poussiéreux de la grande salle, Ivy en larme et Lola perplexe. Tu parles d’une soirée. Je sais pas pourquoi j'ai dit tout ça... Je sais pas pourquoi on a dit tout ça. J'voulais pas Ivy, je te jure, j'ai pas fait exprès. Pardon, c'est ma faute. Ivy secoue la tête doucement. Ce n’est pas de la faute de Lola. Ce n’est pas de sa faute à elle non plus. Jamais elles n’auraient été capable de foirer tout ça d’une façon aussi monumentale. C’est quelque chose d’autre, mais elle ne sait pas vraiment quoi, incapable de mettre le doigt dessus. « Pourquoi tu t’excuse Lola ? T’as rien fait de mal. Et j’ai dis quoi déjà ? Une diva ça s’excuse pas. » Non. Ca piétine, ça fait fi des conséquences, des regards déplacés. Et déjà Ivy sèche ses larmes, inspire un grand coup pour se reprendre. Calme toi, calme toi, calme toi. C’est rare qu’elle remercie sa mère, mais ce soir elle est contente de l’entrainement qu’elle a subit depuis qu’elle est gamine, grâce à ça elle arrive à retomber sur ses pattes et à essayer de toujours tourner la situation a son avantage.
C'est vrai c'que t'as dit pour Meo ? La voix de Lola se fait plus hésitante, plus petite, comme une enfant qui a peur d’entendre la vérité. Elle lui attrape la main et Ivy se laisse faire fixant son amie droit dans les yeux. Elle voudrait lui mentir, lui dire que ça va, que tout va bien, mais elle a le sentiment que dès qu’elle ouvrira la bouche la vérité sortira. « Oui. C’est la première fois. Et la dernière sinon je le tue et je me tue après » voilà. Bim. La vérité. Amère, franche, sèche. Dégueulasse. Ivy fait claquer sa langue de mécontentement pendant que Lola reprend. Tu veux que je lui casse les genoux ? Enfin je sais pas me battre. Mais on peut demander aux ex-taulards du foyer, j'suis sûre que certains en sont capables. Pis on pourra même filmer et ramener ça à Jeff, il pourra plus nous résister après, tu verras. Ah Lola. Lola et ses idées un peu trop naïves. Elle l’aime pour ça Ivy. Lola c’est pas une diablesse c’est un ange qui fait semblant, qu’a pris les mauvaises habitudes. Mais Ivy n’est pas celle qui la ramènera sur le droit chemin, ce n’est pas son rôle. Alors à la place elle rigole doucement avant de serrer la main de son amie un peu trop fort « Non. J’ai pas envie. J’ai pas envie que tu le blesse je l’aime trop pour ça. » Et c’est vrai encore une fois. Cet amour qui la ravage, qui la ronge, cet amour qui la rend incapable de riposter quand Meo ne la considère même plus comme une femme qu’il a un jour aimé. Lentement Ivy se redresse, prenant appuie sur ses béquilles pour ne pas tomber elle fait ensuite signe à Lola de la suivre « On va chercher les toilettes, pas question de ressembler à un panda pour le reste de la soirée » Même si elle sent qu’elle ne va pas faire long feu à cette foutue soirée, parce que déjà elle se sent fatiguée. Très fatiguée. Trop fatiguée.
Les deux femmes déambulent dans les couloirs ouvrant un peu les portes au hasard avant de tomber sur les toilettes. Immenses, vides, blanches. Ivy soupire, décidément tout est bien trop cliché dans cette soirée, manquerait vraiment plus que le putain de fantôme des toilettes pour couronner le tout. Posant son sac sur le rebord du lavabo, Ivy en sort son maquillage et commence à retoucher son mascara, son fond de teint. Elle transforme les sillons noirs en des cernes encore plus flippantes. Cette fois ci elle devient la pompom girl abandonnée, vengeresse, prête à tuer le quaterback qui a osé la tromper.
Une dernière touche de rouge à lèvre et elle se tourne vers Lola. « Et toi c’est vrai ce que t’as dis à propos des gars ? genre… Jamais tu…Couche avec eux ? » Elle est curieuse Ivy. Elles sont toutes les deux curieuses, à croire qu’elles font tomber les masques ce soir, alors qu’elles devraient normalement en porter. « Tu les drague, tu les plumes et hop ? » Hop elle se casse ? C’est drôle, ça ne serait jamais venu à l’idée à Ivy de ne pas coucher avec les hommes après leur avoir soutiré de l’argent. Mais encore une fois, merci maman pour l’éducation de détraquée.
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MessageSujet: Re: put on your doll faces (loly)   put on your doll faces (loly) EmptySam 11 Mar - 2:31

« Pourquoi tu t’excuses Lola ? T’as rien fait de mal. Et j’ai dit quoi déjà ? Une diva ça s’excuse pas. » Elle a raison Ivy – tellement que Lola se met à rire doucement, hochant un peu le menton. « Mais même une diva, ça aime pas voir ses amies pleurer. » Et puis au final, p't'être qu'elle en est pas une, de diva. Juste quand ça l'arrange, juste quand elle l'a décidé. Une diva en carton qui bat des cils et qui lève sa jupe pour attirer l'attention, pour que tout l'monde la regarde, en priant pour que tout l'monde l'aime. Une diva de pacotille, qui fait le yoyo entre les cornes et l'auréole, qui tangue d'un côté puis de l'autre pour toujours finir le cul entre deux chaises. Paumée entre les bobards et la vérité – celle qui les rattrape toutes les deux ce soir. Surtout celle d'Ivy, qui a fendu l'air et la tête de Lola, les mots qui claquent comme la main de Meo. « Oui. C’est la première fois. Et la dernière sinon je le tue et je me tue après. » Lola dit rien mais Lola comprend, même si ça fait un sale goût dans la bouche d'entendre tout ça, un truc amer qui glisse sur la langue comme les aveux qu'elles ne retiennent plus. Elle balance des idées en vrac et ça sonne presque léger, comme si elle essayait de peindre un sourire par-dessus le maquillage qui a coulé, pour planquer le masque fissuré. Mais y a du vrai dans ce qu'elle dit, parce qu'elle supporte mal d'imaginer Ivy s'faire malmener, ça lui donne envie de la venger. Les mauvais garçons, les torturés, les écorchés, elle trouve ça bien que dans les films. Elle trouve qu'Ivy mérite bien mieux que ça, mais le problème c'est qu'Ivy le sait même pas. « Non. J’ai pas envie. J’ai pas envie que tu le blesses je l’aime trop pour ça. » Elle soupire. « Même s'il te fait mal ? » Pourtant elle voit bien que l'amour d'Ivy prend trop d'place. Ça déborde et ça dégouline et ça laisse des traces, comme son mascara. « On va chercher les toilettes, pas question de ressembler à un panda pour le reste de la soirée. » Elle hoche la tête en se redressant, un vague sourire au coin des lèvres. « La prochaine fois faudra prévoir du waterproof plus plus plus. » C'est taquin mais bienveillant ; de toute façon même en version panda, Ivy reste une diva. Et elles s'mettent en route, Lola défiant du regard quiconque ose arquer un sourcil sur leur chemin, agissant comme un garde du corps alors qu'elle a plutôt la dégaine d'un chihuahua. Elle se pense très efficace puisque personne ne bouge, alors que c'est juste parce que tout l'monde s'en fout. Elles arrivent à destination sans encombres et pendant qu'Ivy se remaquille, Lola se recoiffe. Elle affiche un large sourire en voyant les talents de son acolyte à l'œuvre. « Wow, t'es devenue une cheerleader prête à dégommer du zombie. » Elle admire, sans s'attendre à un retour de flamme sur ses propres confessions involontaires. « Et toi c’est vrai ce que t’as dit à propos des gars ? Genre... Jamais tu... Couches avec eux ? » Son sourire se meurt instantanément, et elle la fixe la bouche entrouverte, les bras ballants. Elle veut nier, esquiver, mais Ivy la devance en enfonçant le clou. « Tu les dragues, tu les plumes et hop ? » Ouais, hop. Comme la vérité, hop. « Ben j'aime bien essayer d'les séduire, mais je les laisse pas me toucher vraiment. En fait personne m'a jamais touchée. » Ses yeux s'écarquillent, son cœur loupe un battement – putain, elle voulait pas le dire. Elle ouvre la bouche puis la referme plusieurs fois, comme un poisson qui agonise sur le sable. Faut qu'elle se rattrape. « C'est drôle parce qu'on dit parfois que j'suis une salope, alors que je suis vierge. Je sais pas si c'est à cause des minis jupes ou des flirts. P't'être les deux. » Elle s'enfonce comme elle l'a fait devant le groupe d'hommes et elle comprend pas, elle sait pas pourquoi sa langue fourche et ne lui obéit plus, c'est n'importe quoi. Mortifiée, mais un peu soulagée qu'Ivy soit le seul témoin de sa chute. « Je... Mierda. Ivy, j'veux pas que ça se sache. Promets que tu diras rien. » Dans ses yeux la panique, dans sa voix une supplique. « Surtout pas aux gens de VTT, s'te plaît. Promets-moi. » Ça la gêne pas Lola, qu'on la traite d'allumeuse et qu'on la prenne pour ce qu'elle n'est pas. Elle préfère – c'est con mais ça la rassure, elle peut continuer de se planquer derrière sa façade, derrière les rôles et les mensonges qu'elle brandit en étendard. Quand on l'aime pas c'est pas grave, c'est pas vraiment elle qui est touchée, juste son masque. C'est pas elle qu'on attaque, c'est son armure. Elle peut le gérer. Alors faut pas qu'Ivy la trahisse, faut pas qu'Ivy vende la mèche. Ça commence à l'affoler Lola, tellement qu'elle s'agite un peu trop, sans pouvoir la regarder dans les yeux plus d'une seconde. « On devrait rentrer. » C'est un désastre, tout ça. Elle voulait s'amuser et au final y a rien qui s'passe comme prévu, c'est la honte et la gêne et la vulnérabilité, plus que jamais. Ivy qui pleure et Lola qui panique ; tu parles d'une soirée.
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MessageSujet: Re: put on your doll faces (loly)   put on your doll faces (loly) EmptyMer 22 Mar - 2:25

Mais même une diva, ça aime pas voir ses amies pleurer. Et les mots qui touchent Ivy en plein cœur. Amies. C’est rare. Et ça fait tellement du bien. Elle voudrait mettre sur pause ce moment et retourner en arrière, encore et encore pour entendre Lola prononcer cette phrase. Amies parce que ça veut dire qu’elle a une place dans le cœur de la jeune femme et que c’est essentiel, et que c’est important. Pleure pas Ivy, pleure pas. Parce qu’elle veut pas montrer à quel point ce que vient de dire Lola l’atteint. Elle se dit toujours que lorsque Meo disparaitra il ne lui restera rien. Mais c’est faux. Il lui restera ces bribes de sentiments, Lola, Soan, Solveig, ces gamines au cœur en or, qui lui sauvent la vie un peu plus chaque jour. Alors elle se raccroche à la chaleur de son amie, elle dévoile un peu plus qu’elle ne voudrait, poussée par un quelconque artifice ou tout simplement le besoin de se confier. Sur son cœur piétiné par le brun qui vit chez elle. En elle. Même s'il te fait mal ? Surtout s’il lui fait mal. Elle ferme les yeux, serre les poings. « Un amour pareil te bousille Lola, ça te retourne en entière, ça te rend capable de supporter des montagnes de choses que tu ne pensaient pas possible » elle est amère Ivy. Terriblement amère, parce que lorsqu’elle parle tous les mots de Meo lui reviennent, ses insultes, ses gestes, ses hurlements et la détresse dans leur regard respectif. Parce qu’ils n’ont jamais réussi à surmonter complètement leurs sentiments bousillés. Tombe jamais amoureuse Lola, ça fait trop mal.
Les larmes qui ont coulées et les yeux qui piquent agressés par le mascara. Heureusement que c’est Halloween et que le style mariée dévastée est à la mode. Encore un stupide hommage à un Tom Burton ou une connerie du genre. Non pas qu’elle déteste. Mais passons. La prochaine fois faudra prévoir du waterproof plus plus plus. Elle rigole Ivy et ça fait du bien. Parce que Lola c’est aussi la naïveté, c’est des paroles qu’Ivy ne pourrait plus jamais prononcer. Et elle l’aime terriblement pour ça, pour se côté qui lui rappelle ce que ça fait d’être encore innocente, pas tâchée, malgré tous les airs que Lola essaye de se donner. « Change rien Lola. Change jamais rien. » et le regard qui se verrouille au sien un instant, pour insister sur ses mots, ses paroles, pour souligner combien elle est sincère.
Finalement elles atterrissent dans des toilettes vides, tant mieux et Ivy commence à se remaquiller pendant que Lola se recoiffe à côté. De vraies princesses, de vraies poupées. La soirée aurait tellement pu être parfaite si tout n’avait pas foiré. Pourquoi, comment, Ivy n’en sait rien. Mais ce qui est fait est fait. Wow, t'es devenue une cheerleader prête à dégommer du zombie. Ivy rigole, fait tourner une batte de baseball imaginaire à la Harley Quinn puis prend la pose. Elle aurait pu s’arrêter là, entrainer Lola de nouveau dans la foule, mais c’est plus fort qu’elle. Les mots de la brune lui reviennent à l’esprit et elle a besoin de savoir.
Ben j'aime bien essayer d'les séduire, mais je les laisse pas me toucher vraiment. En fait personne m'a jamais touchée. Encore une fois les mots semblent sortir trop facilement et Ivy tique. Elle sait que c’est la vérité. C’est obligé que ce soit la vérité. Et soudain tout prend sens. Elle écoute, attentive, ne juge pas, ne rigole pas. Elle écoute juste les mots de Lola, comme le ferait une véritable amie. C'est drôle parce qu'on dit parfois que j'suis une salope, alors que je suis vierge. Je sais pas si c'est à cause des minis jupes ou des flirts. P't'être les deux. C’est vrai que des rumeurs elle en a entendue sur Lola, à cause de son comportement d’allumeuse, de ses tenues trop moulantes et de cette façon d’attirer l’attention sur elle. Ivy elle-même ne se serait jamais doutée que Lola pouvait être encore vierge, et que tout ça n’était qu’un jeu. Elle ouvre la bouche pour répondre mais Lola reprend, paniquée cette fois ci. Je... Mierda. Ivy, j'veux pas que ça se sache. Promets que tu diras rien. Et la panique qui suinte de partout, et le cœur d’Ivy qui se sert. Tous des hypocrites, comme Leo l’avait si bien souligné. Ils ont tous leur rôle, un masque qu’ils enfilent le matin en se levant pour continuer à exister. Une trainée trop pure, une poupée salie, un patron angoissé…Hypocrites, à se poignarder dans le dos, encore et encore. C’est fatiguant, usant. Surtout pas aux gens de VTT, s'te plaît. Promets-moi. Ivy soupire, se rapproche de Lola et pose ses mains sur les joues de la jeune fille. « Hey Lola. C’est moi d’accord ? Je suis petite une vraie connasse, mais jamais avec mes amies. » Elle transforme le geste en étreinte et serre Lola fort contre elle, posa sa tête sur son épaule. « On a chacun nos vices, chacun nos secrets. C’est pas honte ce que tu viens de me dire, en un sens je comprends, je fais pareil c’est tellement plus facile de faire semblant » trop honnête, toujours trop honnête. « Je dirais rien promis. Puis si t’as pas envie de coucher avec eux, t’as pas envie, c’est ton droit. » Elle aurait aimé qu’on lui dise ça aussi Ivy, avant, y a longtemps. Mais c’est trop tard. Alors elle caresse doucement les cheveux de Lola avant de s’écarter pour la dévisager. On devrait rentrer. « Je crois. Oui. Est-ce que ça te dérange si je dors chez toi ? J’ai peur de…. Dire des choses que je ne veux pas à Meo… » Des choses trop honnêtes, la vérité.
Et Ivy attrape ses béquilles et fait signe à Lola de la suivre. Pas question de rester un peu plus longtemps ici, pas question de continuer à se faire bousiller. Il y a eu suffisamment de révélation pour une soirée. Ce dont elles avaient besoin maintenant c’était d’une bonne douche, d’un bon pyjama et d’un film débile à la télé pour se changer les idées, avant de s’endormir et d’oublier la soirée. Comme un mauvais rêve, qui ne s’est jamais vraiment passé. Si seulement
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