Barbra avait subi pas mal de coups durs ces derniers temps. Entre la crise panique qui l’avait blessée à la tête et l’avait laissée avec un baisé de l’ennemi, la tempête qui lui avait cassé un bras et ses histoires de cœur qui lui avait détruit le sien. Elle n’était pas plus que l’ombre d’elle-même. Sa famille, celle qu’elle s’était forgée et à laquelle elle s’était tant attaché lui semblait plus aussi solide qu’auparavant. Son pilier n’était plus son pilier. Elle avait perdu son meilleur ami, sa branche, son Joe. Au fond, peut-être que sa jalousie avait tout gâché. Elle n’avait jamais été jalouse, elle n’avait jamais expérimenté ce sentiment. Et aujourd’hui, elle se sentait au plus mal. Son amitié lui manquait et elle s’en voulait d’avoir tout gâché à cause des sentiments qu’elle avait pour lui. Mais chaque nuit, alors qu’elle rêvait de son corps, elle se refusait de le voir avec trixia. Elle n’était pas aussi forte. Alors elle préfère ignorer ses fautes, et continuer à l’ignorer et  l’oublier. A le considérer comme un membre de sa famille avec qui elle ne parle plus. Elle décida d’aller jeter un coup d’œil à leur petite pièce située dans les coulisses de la salle de concert où ils jouaient. L’endroit des répets qui ne finissaient jamais bien.  Les ravages de la tempête n’avaient sûrement pas fait des dégâts qu’à son bras et elle avait peur de retrouver leurs instruments complètement mort. Parce que oui, elle avait laissé sa guitare là-bas comme une débutante. Elle arriva sur place, après un taxi, qui lui aurait couté la blinde mais heureusement elle l’avait eu gratuit. Son décolleté avait probablement joué. Elle arriva vite jusque dans les coulisses et croisa étrangement personne. Faut dire que la plupart des gens étaient devenus un peu casanier après cet évènement et se reposait chez eux. Elle tournait la clé dans serrure prête à découvrir les décombres. La pièce n’était pas si touché que ça, l’eau s’était insinuée sous la porte est le sol était encore humide. Elle décida de ranger comme elle pouvait. Et pris la décision peu intelligente de déposer un médiateur sur la bibliothèque, presque vide. Et pour raison, celle-ci était connu du groupe pour son instabilité. L’armoire qui s’abattit sur le frêle corps de la blonde. Elle se retrouva coincée sous l’imposante base boisée. Après le choc, elle sentait encore tous ces membres, c’ était bon signe mais elle ne parvenait pas à dégager son bras valide. Oui elle s’était renseignée sur les premiers gestes à effectuer en cas d’accident. Elle portait la poisse en ce moment…
« BORDEL MAIS JE T’AI FAIT QUOI ? » et clairement elle destinait sa question à l’entité supérieure. C’était le destin, le karma, dieu, bref elle  manquait cruellement de bol en ce moment. Elle tenta de s’extirper mais en vain. Elle finit par regarder autour d’elle quelque chose qui pourrait l’aider. Appeler à l’aide ne servait à rien, il y avait que les rats pour lui tenir compagnie. Elle aperçut miraculeusement son téléphone qui avait atterrit sur le sol non loin d’elle. Sauf que le seul membre qui pouvait l’atteindre était son bras emprisonné dans ce plâtre. « FUCK »
Elle tenta d’appuyer sur le bouton de commande vocal. Elle y parvint après beaucoup trop d’essais. Elle commençait à perdre ses forces. Elle n’était déjà plus vaillante après les évènements de la tempête. Elle aurait mieux fait de rester chez elle au chaud comme tout le monde ! Elle entendit sa commande vocale s’enclencha « Que puis-je faire pour vous ? » Elle tenta de s’exprimer le plus fort possible pour que Jacques, oui c’était le nom de son téléphone, puisse l’entendre « appelez Leo ». Elle commençait à perdre réellement ses forces. « J’appelle Joe ».
« QUOI ???? NON NON ANNULEZ L’APPEL, ANNULEZ l’APPEL »  Elle émit un soufflement. C’était plus la peine. C’était décidé demain elle allait aider à la soupe populaire.

Elle entend les sons de son appel sortant comme des coups de couteau. Elle prie secrètement qu’il ne réponde pas, qu’il ne voit pas l’appel, ou qu’il le voit et qu’il le refuse. Et puis elle prie pour qu’il réponde, parce qu’elle a mal, qu’elle veut sortir de là et aussi parce que l’idée qu’il puisse refuser son appel la blesse. Elle a pourtant tenté d’oublier ses sentiments à plusieurs reprises. Sortie avec Damian, discussion avec beau, et puis l’épisode de son bras cassé et de la tempête avait réussi à l’occuper assez… mais le destin en avait décidé autrement. Il semblait obstiné à confronter Barbra à ses sentiments et à Joe. Et puis le choc, comme le coup de trop, le son répétitif, le bip bip s’interrompit pour laisser la place à la voix si angélique de Joe. Cette voix qui avait le don de la rassurer même quand elle refoulait ses sentiments. « Allo ? » .  elle fit la grimace, sans parler. Elle ne savait pas quoi dire, comment le dire. Elle hésita à faire croire que c’était un appel de poche, non voulu, involontaire… elle souffla, énervé par sa maladresse et par son fichu téléphone qui comprenait rien. Elle leva les yeux au ciel, enfin vers le canapé vu qu’elle se trouvait actuellement en position couché. «   Barbra ? » .  elle ne sait pas si c’est l’envie de le revoir, son cœur qui s’emballe, la douleur du poids de l’armoire ou autres mais elle lui répondit, un son sortit finalement de sa bouche. «  « Salut ». .  Ouais, fallait pas trop en demander non plus, cela faisait des semaines qu’elle avait rangé Joe dans une petite boite au fond de son cœur et au fond de son cerveau. «  « Euh… je suis vraiment désolé de te déranger… » .  Il fallait dire qu’après tout, si il y avait bien un homme pour soulever cette étagère c’était Joe. De loin le plus baraqué d’entre tous les yobbos. «  « En fait je suis au Savannah et … une étagère a décidé d’élire domicile sur mon corps. ». Elle avait tout gagné, si jamais il décidé de se pointer pour l’aider, il allait la voir comme ça en position de faiblesse. Elle prit peur, peur qu’il fasse une photo et l’envoie à Trixia. Dans sa tête, elle vira à la paranoïa d’un plan machiavélique genre minus et cortex. En attendant, elle n’avait pas trop le choix, elle ne pouvait qu’espérer qu’elle n’est pas complètement perdu son meilleur ami….

« Y’a pas de soucis, tu ne me déranges pas. Jamais. » Cette phrase la ramène direct au temps d’avant, celui où ils étaient proches, celui où ils étaient amis. elle réprimande les quelques larmes qui voudraient sortir, de ce souvenir mais également de la douleur. Elle lui explique sa situation et il semble s’inquiéter pour elle. et à carrément lui demander si elle allait bien. « je me porte aussi bien qu’on le peut coincer en dessus d’une armoire... mon bras cassé n’est pas comprimé mais par contre l’autre… » il réplique de suite, sans attendre… Siri avait peut-être raison, peut-être que son téléphone savait que malgré les différends, malgré la merde que barbra avait causé, Joe était sa famille, son ami, son pote et qu’il serait toujours là pour elle. Elle souffla un faible merci, espérant à demi qu’il l’entende et qu’il ne l’entende pas. Des bruits informes sortis du combinée téléphonique, il s’excusa de raccrocher. Elle préférait qu’il le fasse, elle ne voulait pas vraiment qu’il se tue en moto. Elle entendit les vrombissements du moteur à son arrivée. Elle se surprit à sourire, parce que son sauveur était arrivé, mais aussi parce que c’était Joe. Il lui manquait. Elle se rendait compte qu’à l’éviter elle s’était peut-être fait plus de mal, pas fierté et par jalousie. « Je suis là ! » Il surgit de la porte, précipitamment, preuve de son intérêt pour elle et de son inquiétude. Elle lui sourit sincèrement, elle eut l’impression que cela faisait une éternité qu’elle ne lui avait plus souri. Il s’accroupi pour voir la situation. Elle essaya de bouger pour ne réussit qu’à afficher une grimace de douleur sur son visage. « T’es prête ? A trois je soulève, et tu t’extirpes. » elle acquiesça de la tête, ni pipa mot préférant laisser son destin entre les mains de Joe. Il réussit à soulever l’armoire assez longtemps pour qu’elle s’extirpe de l’imposante masse de bois. Une fois ses pieds dégagés, il lâcha l’armoire qui fit un bruit lourd. Elle tapa l’armoire de sa main, comme une petite enfant qui dit à sa poupée qu’elle a été vilaine. « Tout va bien ? Rien de cassé ? Tu veux que j’appelle une ambulance ? » Soulagée, et sensibilisé par l’attention que lui porte Joe, elle se réfugia dans ses bras. Pendant cette instant, elle se fichait de ses sentiments, de trixia, du baisée, et de la distance qu’elle s’était promis d’installer. Elle voulait juste, se retrouver dans les bras de son meilleur ami. « Rien de plus, de cassé. (en faisant référence à son bras meurtri). Tout va bien je sais bouger mes orteils. J’aurai juste quelques bleus un peu partout ». Elle lui répondit sans quitter ses bras. Elle se refusait de remettre de la distance entre nous. Elle se laissa aller, quelques larmes sur les creux des yeux, qu’elle cachait bien, blottis dans le corps musclé de Joe. « Je suis désolé. Je voulais… » elle s’excusa, pour l’accident et pour cette distance et ce pétâge de câble qu’elle a fait. Elle aurait du être heureuse pour lui, si elle l’aimait vraiment, elle aurait été heureuse pour lui. elle se ferait mal, elle le laisserait être heureux avec Trixia. « tu m’as manqué… mon meilleur ami m’a manqué ». en espérant qu’il comprenne, qu’elle voulait se faire pardonner, qu’elle ne voulait plus perdre leur amitié. Elle s’échappa alors de ses bras, de peur de sa réponse.

« Je suis content que tu m’ais appelé. » Elle n’osa pas lui avouer qu’elle ne l’avait pas vraiment appelé… que ce n’était qu’une erreur… Elle avait en fait essayé de joindre Léo, celui-ci qui l’avait un peu sorti de cette histoire de gang, l’avait un peu donné l’estime qu’elle avait perdue. Elle apprenait à être moins… vindicative, moins révoltée. Cette distance l’avait fait souffrir mais avait été aussi nécessaire, elle avait relativisé, vu la situation de loin. Elle se demandait si elle était réellement tombée amoureuse de Joe. Bien sûr, elle l’aimait, bien sûr il lui manquait quand il n’était pas là. Mais peut-être avait –elle ressenti cela par peur… peur qu’il la laisse pour Trixia. Elle aurait agis par pure jalousie. Elle était totalement perdue et elle ne savait plus ce qu’elle ressentait. Elle savait juste que sa présence la faisait sourire. Et si elle devait mettre dans une boite ses sentiments et ses interrogations à leur égard alors elle le ferait. Elle profita de ses quelques secondes entre ses bras pour finalement partir, s’éloigner. Comme une droguée qui ne veut pas faire une overdose tout de suite. « Je n’ai pas aimé ces dernières semaines… Je n’imagine pas ma vie sans que tu ne sois dans la mienne. » Elle lui sourit. Elle n’avait pas aimé non plus. Elle s’était d’autant plus inquiétée avec l’ouragan même si elle avait eu des nouvelles par les autres membres du groupe qui ne comprenait absolument pas son comportement. Elle prit sa main dans la sienne, pour la serrer tendrement. « Moi non plus. Et puis j’ai un peu harceler les autres pour avoir de tes nouvelles … ils en ont marre aussi je pense… » Elle lui sourit, il lui propose de retourner entre ses bras, il était si attentionné qu’il fit même attention à ne pas lui faire mal. Remplie de bleu de partout, elle devait être moins belle à voir et pourtant, pour lui rien ne changer. Elle s’en voulait de douter ainsi de leur relation, de leur amitié, de leur complicité. Elle se maudissait d’avoir cru que cette complicité soit mise en danger. Elle avait manqué de confiance en lui, son meilleur ami. « Plus jamais d’accord ? » Elle acquiesça de la tête, et murmura un petit « promis ». Elle leva le visage, alors que le tout petit mot sortie de sa bouche et elle le perçu à nouveau. Cette tension, cette complicité, cette intimité qui les unissait. Il le ressenti aussi, alors qu’il sauta sur l’occasion de toucher à nouveau ses lèvres. Elle profita de se baisée, lui rendit même. Et lorsque leurs lèvres s’éloignèrent elle ne put s’empêcher de mordre celle-ci, comme si il fallait les punir d’avoir commis un crime. « Je… Je suis paumée… Je pensais que tu voulais oublier tout ça » Elle ne s’éloigna pas de ses bras. Autrefois, la Barbra vindicative serait partie en live, à crier, à s’énerver mais elle n’avait plus l’énergie et puis elle avait changé. « Je ne peux pas mettre tout ça dans une boite si tu… » M’embrasses. Mais cela ne sorti pas. Elle ne voulait pas qu’il arrête de l’embrasser. Elle ne partageait pas Barbra mais elle ne voulait pas être de celles qui donnaient un ultimatum du genre : c’est elle ou moi.

. « Moi aussi je croyais mais… » Mais quoi ? Mais quoi ? Elle avait envie de tout balader, elle s’était forgé à l’image qu’il ne l’aimait pas, pas comme ça. Elle s’était obstiné à l’oublier, à le mettre dans un coin de sa tête, à ne plus penser à lui, à ses lèvres. En vérité, elle avait eu beaucoup de mal au départ, elle rêvait de ses baisées toutes les nuits et s’imaginait une relation dans ses plus beaux rêves. Elle avait fini par réussir, à le mettre de côté, à se concentrer sur autre chose. Elle s’était éloigné de la bande, elle commençait à sortir de cette logique, un peu grâce à Leonard. Elle avait enfin vu autre part, plus loin que ces amis qui étaient un peu sa famille... « Je n’ai pas arrêté de penser à ce que tu m’as dit…et à ce baiser…Cela m’a perturbé plus que je voulais bien le faire croire… » Elle n’arrivait plus à parler, boire les paroles de son ancien meilleur ami, qui ne l’était plus, plus vraiment. Elle avait tellement eu du mal à mettre ses sentiments de côté, qu’elle avait peur, peur de rouvrir cette porte… elle était terrifiée, elle, la battante, la courageuse blonde au caractère fort. « Je suis aussi paumé que toi je crois. » Elle émit un petit rire. Ils allaient faire quoi maintenant ? Ces deux amis, pas vraiment amis, perturbés, paumés. Elle avait toujours imaginé ces sentiments comme mauvais, parce qu’il ne les partageait pas… mais aujourd’hui, elle se disait que même si c’était le cas, leur relation serait impossible, pas avec Jimmy, pas avec Trixia. Ils étaient des amants maudits d’un autre type. « Il y’a qu’une seule chose dont je suis sur à l’heure actuelle, c’est que j’ai envie de t’embrasser de nouveau. » elle lui sourit, elle était paumée, elle avait peur de rouvrir cette porte, elle ne savait pas si elle était prête à sauter à pied joint dans cette amour pour lui… elle qui était partie dans cette direction, celle de s’éloigner de lui… « Alors fait le » elle se laissa aller à un tendre baisée, à nouveau, avec son joe. Elle se laissa porter par ses envies, comme elle le faisait avec seven auparavant. Plus de questions, de craintes. Il n’y avait pas d’ex/meilleur ami jimmy, pas de ennemi/plan cul trixia, pas de damian, ni de seven, pas de leonard… juste eux deux, les bras dans l’un et l’autre. Elle lui offrit ses lèvres pour plusieurs baisées. Et quand enfin, elle arriva à s’éloigner à nouveau de ses lèvres. « Tu embrasses vraiment bien. Enfin je le savais … » elle faisait référence à cette nuit qu’ils avaient passés ensemble. Mais l’alcool n’aidant pas elle n’était pas sûre que ce souvenir était clair et non modifié par les effluves de whisky. « mais j’étais pas sûre » elle lui sourit. Cette soirée était derrière eux, et devant eux, il n’y avait que des questions, des doutes mais surtout une profonde affection pour l’un et l’autre. « Je crois que j’ai jamais été aussi heureuse qu’une armoire me tombe dessus ».