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| 'Cause you turned out to be wicked || SEVEN | |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: 'Cause you turned out to be wicked || SEVEN Mer 27 Juil - 22:57 | |
| Bad kids, bad kids, Vanish when you shut your eyelids Bad kids, bad kids, Slip off your skin like liquid. Il n’y a pas un bruit dans la maison. C’est étrange pourtant, chez les Popescu le mot silence n’a pas de véritable définition. Pourtant, depuis quelques temps il commence à devenir de plus en plus récurrent. Faut dire qu’avec les enfants qui désertent un à un le domicile familiale, les lieux commencent à ressembler à une maison abandonnée. Bien trop grande, pour la première fois on ne se marche pas sur les pieds. Ca lui fait tout drôle à Anca, y a même plus Madalina vu qu’elle est retournée vivre chez sa mère. Pourtant lui il est toujours là, Lucian senior, avachit devant sa télé une bière à la main alors qu’il est même pas 10h. Pourtant elle est toujours là, Lavinia, affairée comme jamais dans la cuisine, à préparer on ne sait quoi pour le déjeuner. Sans un mot Poppy se faufile entre les cartons pour rejoindre sa mère, les pieds dans les pantoufles et emmitouflée dans son peignoire elle vient à peine de se réveiller. Aujourd’hui c’est son unique jour de repos, mais pas question de poireauter au lit toute la journée, Poppy a un véritable programme a respecter.
“Tu vas le voir aujourd’hui ?”
On le nomme pas, pour pas créer de tension, mais Anca sait très bien de qui elle veut parler.
“Yep. Je pensais lui amener du Baklava et deux trois autres trucs.”
Tout en parlant avec sa mère, Anca commence à empiler les assiettes sales de la veille dans le lavabo. Si on ne fait rien dans cette maison, tout à tendance à s’encrasser. C’est un boulot monstrueux de tout nettoyer et Poppy fait du mieux qu’elle peut pour aider sa mère, car c’est pas son mari qui fera quoi que ce soit. Et pendant l’heure qui suit elle lui tient compagnie, à parler de tout et de rien, de la pluie et du beau temps, des rosiers en fleurs dans la cour de la maison.
10h, l’heure n’est plus indécente pour aller le réveiller pas vrai ? Alors Poppy se prépare, elle se fait belle devant son miroir, elle met sa plus jolie robe et son rouge à lèvre préféré. C’est con, mais c’est comme ça, elle a envie qu’il soit fière d’elle, même s’il ne le remarquera sans doute pas. Mais c’est ça façon à elle de lui dire eh ptit frère, t’inquiète pas, je vais bien, bien mieux hier tu sais. J’ai plus mal dans mon coeur, j’ai plus mal dans ma vie. Regarde, chui belle et je souris. Parce que c’est vrai, tout roule pour Poppy, elle rigole, elle sourit, elle se sent vivante pour la première fois depuis longtemps. Et ça fait un bien fou. Alors ça y est elle se met en route Anca, le pas léger et le sac lourd de nourriture, elle a presque envie de rigoler. Parce qu’elle est heureuse à l’idée de voir Seven, son frère préféré. Mais chut, faut pas le dire, c’est un secret.
Arrivée devant la porte du studio de Seven, Anca toque timidement à la porte. Un coup, deux coups, trois coups. Elle attend quelques instants avant de recommencer. Silence, toujours rien. Merde. Elle l’avait prévenu pourtant qu’elle allait passer. Alors elle attend quelques minutes dehors, piétinant sur le pas de sa porte, hésitant à hausser la voix. Toujours sans réponse, Anca essaye d'ouvrir la porte, et bingo, il a sans doute oublier de la fermer.
“Lucian ? Seven ? C’est moi t’es debout ?”
Dans l’entrée elle enlève ses chaussures et pose son sac au sol avant de s’aventurer dans le studio. Son pied droit cogne contre quelque chose, un bruit de verre qui se casse et Poppy sursaute. Merde. A tâtons elle atteint l'interrupteur et illumine la pièce.Merde. Ca lui échappe pas souvent les gros mots, mais là Poppy ne peux pas s’empêcher de jurer. Elle devrait avoir l’habitude pourtant, de le retrouver dans cet état. C’était pareil à la maison, quand il revenait après une semaine d’absence, la gueule défoncée et les genoux jaunissants.Merde. Elle a envie de pleurer. Parce que ça la choque toujours autant.
“Mais putain Sev’, qu’est-ce que t’as encore foutu….”
C’est un murmure étranglé et rageusement elle essuie la première larme qui coule le long de sa joue. Non. Non. Non. Elle ne pleurera pas pour toi Seven. Non elle ne craquera pas. Parce qu’elle est forte Anca, sans prétention elle se considère comme le pillier de cette foutue famille paumée. Elle ne pleurera pas car elle a apprit à devenir forte et Anca et ses larmes de crocodile est morte et enterrée. Elle retourne mettre ses chaussures dans l’entrée pour ne pas marcher sur les morceaux de verre éparpillés puis revient auprès de son frère. Est-il endormi ? Est-il conscient ? Tout se bouscule dans la tête d’Anca, elle ne sait plus quoi penser. Ca fait pourtant un an qu’elle suit ses foutus cours d’infirmière, mais là actuelle elle se concentre sur elle pour ne pas paniquer.
“Réveille toi Seven, Réveille toi. j'en ai rien a battre que tu sois rentré y a une heure ou quatre, tu vas tu réveiller.”
Au début c’est inaudible, mais au fur et à mesure elle sent les mots prendre de l’ampleur, elle se met presque à crier. C’est rare ça, une Anca en colère. Mais tu sais Seven, elle est juste trop fatiguée pour tout endiguer. Alors elle te secoue légèrement pour te faire revenir à toi, te tirer du monde des rêves - ou des cauchemars car c’est plus ton style - . Elle ne comprendra jamais ce rythme de vie Poppy. Boire jusqu’à oublier, se battre et frapper, exploser sa chaire contre le bitume froid de la rue, embrasser des inconnus et se perdre dans leur bras le temps d’un instant, fumer encore et encore, jusqu’à engorger ses poumons. Jusqu'à en étouffer dans la crasse de cette foutue vie. Non, elle ne comprendra jamais. Parce que Poppy ne vit pas dans le même monde que toi Seven, elle a fait attention à bien s’entourer, de barreaux, de vitres blindées, pour ne plus se faire encrasser par les autres.
“Putain, tu le mérite même pas ton foutu baklava.”
Ca y est elle a craqué, et les larmes roulent silencieusement le long de ses joues, sur le bout de son nez.
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il est gay ▹ posts envoyés : 5420 ▹ points : 58 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : miserunt 666 (av+gif) ▹ avatar : sasha trautvein ▹ signe particulier : dents en vrac et sourire pété, yeux cernés, le nez qui saigne trop souvent et les mains toujours déglinguées.
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| Sujet: Re: 'Cause you turned out to be wicked || SEVEN Mer 3 Aoû - 0:12 | |
| Un coup, deux coups, trois coups. Son corps s'éveille et avec lui toutes les douleurs de la veille. Ses mains le lancent furieusement, les doigts engourdis par les coups qu'ils ont portés, la peau arrachée au niveau de ses articulations. Y a ses côtes qui grincent et il a l'impression qu'elles se sont recroquevillées sur elles-mêmes, alors que c'est sûrement l'effet des bleus qui commencent à germer sur son torse. C'est la même chose pour son dos, qui lui fait un mal de chien. Il a la gorge sèche, nouée, du mal à respirer. La sensation que sa trachée est écrasée, à force d'avoir été étranglée – ça a laissé une trace d'un violet violent, l'empreinte de doigts encore fraîche et bien visible autour de son cou. Son nez lui paraît avoir doublé de volume, traversé par une douleur sourde qui s'accroît de seconde en seconde. Même ses yeux lui font encore mal, ça pique tellement qu'ça fait comme si ses paupières étaient faites de papier de verre. Alors il les garde closes, incapable de bouger la moindre parcelle de son corps. Incapable même de répondre aux coups qui résonnent à la porte, pour gueuler à l'intrus de s'tirer et d'le laisser tranquille. Après réflexion, il se souvient même pas d'être arrivé là, avachi sur son lit. Il sait pas comment il est rentré. Il se souvient de presque toute la soirée – de tout c'qu'il préférerait oublier – puis c'est le trou noir. Il se rappelle de l'inconnu croisé au détour d'un bar puis emmené dans une ruelle discrète, comme il le fait trop souvent. Et puis le flash, et puis ce connard de Kids qui fanfaronne. Et puis les coups qui pleuvent, les insultes qui volent, le sang qui coule, les egos qui se meurtrissent mutuellement. Et puis le désespoir, la peur panique d'être exposé, rejeté, abandonné. La folie. JJ. Sa main sur lui. L'euphorie. Putain. Ça vaut plus rien, cette douce illusion de puissance, cette soif de domination qui a été étanchée le temps d'une étreinte forcée. C'est surpassé par le dégoût et la rage qui ont suivi, dès qu'il a tourné les talons, abandonnant sa victime à son triste sort. Il s'rappelle avoir vrillé, encore plus paniqué qu'avant, écœuré torturé par une furieuse envie de gerber. Il a bu jusqu'à en vider ses tripes misérablement, comme si ça pouvait le laver de toute cette merde qui germe à l'intérieur de lui, cette horreur qui s'étale comme une gangrène dégueulasse. Il a rejoint une soirée au hasard, il a craqué, il s'est déchiré. Et puis il a oublié. Il s'demande s'il a vraiment eu la force de rentrer, ou si une âme charitable a eu pitié, et l'a ramené. Il en sait rien. Il saura sûrement jamais, et dans l'fond, il s'en tape. Il est juste accaparé par les vagues de douleur qui l'assaillent, comme un tsunami qui fait des allers-retours incessants, de sa tête à ses pieds. La nausée qui lui tord encore les entrailles, impitoyable. Il a chaud. Il a froid. Il veut s'lever mais il peut pas bouger. Il veut pas bouger. Il sait même pas, il a juste pas la force d'esquisser le moindre mouvement. Ni quand il entend la porte s'ouvrir, ni quand il perçoit le bruit de pas qui s'invitent chez lui. Merde. Pourquoi c'était pas verrouillé ? Pourquoi il est aussi con ? Sûrement qu'les gens sont nombreux, à se poser cette question.
« Lucian ? Seven ? C'est moi t'es debout ? » Il grimace en entendant son prénom résonner, lâchant un grognement de protestation parce qu'il supporte pas qu'on l'utilise. Et ils le savent, putain. Tous les Popescu le savent, mais certains persistent à l'appeler comme ça. S'il en avait la force, il aurait déjà gueulé pour réprimander Anca. Mais il y arrive même pas. Alors il grogne une deuxième fois, pour lui dire que non, il est pas debout, et qu'elle l'emmerde déjà un peu trop, là. À elle de s'débrouiller pour interpréter. Il l'écoute avancer dans le studio et la maudit intérieurement de lui rendre visite quand il faut pas. D'habitude, il se plaint pas. Enfin, pas trop. Un peu quand même, pour la forme, parce qu'elle reste un membre de cette famille de cinglés. Mais pas tant que ça, parce qu'elle lui mène toujours des trucs. Elle est gentille, Poppy. Sûrement la plus gentille de la fratrie. « Casse...toi... » C'est marmonné si doucement, la moitié des syllabes avalées, qu'elle a p't'être pas entendu, ou probablement pas compris. Et puis y a un bruit de verre qui se brise et il sursaute sous l'effet d'la surprise, avant de lâcher un petit cri de douleur. Faut pas qu'il bouge, sinon il a l'impression qu'il va se disloquer en un millier de morceaux. « Fais gaffe, putain. » Il a parlé un peu plus fort, un peu plus distinctement, même si c'est à moitié étouffé dans son oreiller. Mieux réveillé maintenant qu'elle a fait tout c'boucan. Mais comme si ça lui suffisait pas, elle juge bon d'appuyer sur l'interrupteur pour illuminer la pièce, pour aveugler Seven. Il grogne une fois de plus, posant difficilement une main sur ses yeux pour les protéger. « Mais qu'est-c'tu fous, bordel... Éteins ! » Mais elle l'écoute même pas. Il l'entend vaguement jurer et il s'demande quel est son problème, elle qui n'est pourtant pas si vulgaire d'habitude. « Mais putain Sev, qu'est-ce que t'as encore foutu... » De quoi elle parle ? Il pige rien et ça commence déjà à l'énerver. « Éteeeeeeins ! » S'il était dans son état normal, il lui aurait déjà hurlé de s'exécuter et de s'tirer. Mais il est trop fatigué pour ça. Trop engourdi, trop ankylosé. Il entend bien pourtant, qu'elle est bouleversée. Contrariée. Énervée ? Il en sait foutrement rien. Ça lui échappe complètement, en fait. Il veut juste qu'elle laisse ce qu'elle a mené, et qu'elle reparte aussi vite qu'elle est venue. Mais visiblement, c'est trop en demander. Il tend l'oreille pour essayer de suivre ses mouvements, toujours aussi réfractaire à l'idée d'ouvrir les yeux. Il se sent con, couché sans bouger, pendant qu'elle gravite autour de lui comme un satellite. Comme elle le fait toujours.
Et puis, cette fois, il en est sûr. Cette fois, elle est vraiment en colère. Il le sait parce qu'elle crie, et c'est tellement rare qu'il en est presque fier. « Réveille toi Seven, réveille toi. J'en ai rien a battre que tu sois rentré y a une heure ou quatre, tu vas te réveiller. » Enfin, il daigne baisser sa main, exposant son visage à la lumière qui en éclaire toutes les couleurs, toutes les nuances de rouge et de bleu qui commencent déjà à se dessiner. En plus d'être amoché, il est crade, même pas douché. Des vêtements tachés, de pourpre, d'alcool, de bouffe, de trucs non identifiés. Il sent la sueur, le sang, le sexe, le vomi. La débauche à plein nez, la débauche à pleins poumons. Y a de l'hémoglobine séchée qui s'étale sur sa peau, près de ses lèvres entaillées, un peu partout sur ses traits et puis ses doigts. Une partie qui lui appartient, l'autre non. Ah, il est beau, le tableau. « Ta gueule, j'suis réveillé. » Elle le secoue doucement, lui arrachant un énième grognement d'ours mal léché. « Mais arrête de faire chier ! C'est quoi ton problème ? » Tant bien que mal, il se redresse en position assise, grimaçant et pinçant les lèvres pour ne pas grogner face à l'effort que ça lui demande. « Si t'es venue faire ton hystérique, tu peux retourner chez les vieux direct, j't'ai rien demandé moi. » Ni de prendre soin de lui, ni de venir lui faire la morale. Y a rien qu'il déteste plus que ça, et il a l'odieuse sensation que c'est ce qu'elle compte faire – le gronder comme s'il était un sale gosse qui est encore allé se traîner dans la boue. « Putain, tu le mérites même pas ton foutu baklava. » Pour le coup, il a presque envie de retirer ce qu'il a dit, juste pour s'assurer d'en avoir au moins une part. Sa nausée est presque oubliée, éclipsée par son ventre qui crie famine, trop vide depuis trop longtemps, sûrement. Il saurait même pas dire depuis combien de temps exactement. « Ouais bah si t'es pas contente, j'te retiens pas. » Foutue fierté. Il marque une pause, se mord la lèvre, se ravise. « Mais donne-moi au moins une part. » Une nouvelle pause. La politesse putain, la politesse. « S'te plaît. » Et puis il se force à cligner des yeux, les plissant en deux fentes pour lutter contre la lumière quand il les lève vers sa sœur. Sa sœur, qui pleure. Silencieuse, le visage creusé par deux sillons humides, à l'regarder comme s'il était le dernier des enfoirés. Elle a certainement raison. « Pourquoi tu chiales là ? » C'est brusque mais ça reste quand même teinté d'une pointe d'inquiétude, malgré lui. Parce qu'il comprend rien, saisissant absolument pas ce qui a pu mettre Anca dans cet état. Perplexe, confus. Paumé. L'empathie, faut dire que c'est franchement pas son fort.
Dernière édition par Seven Popescu le Sam 10 Sep - 17:20, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: 'Cause you turned out to be wicked || SEVEN Dim 7 Aoû - 0:52 | |
| Bad kids, bad kids, Vanish when you shut your eyelids Bad kids, bad kids, Slip off your skin like liquid. Parfois elle se demande, ce qu’elle a fait au bon Dieu pour mériter une famille comme ça. Une famille qui se fait exploser la gueule à chaque soirée et qui revient le visage contusionné, les doigts brisés ou bien la chaire à vif au niveau des rotules. Alors quand Anca comprends que Seven est bien réveillé, et pas tout simplement crevé sur le canapé, elle se permet de l’observer. Les dents serrés elle laisse son frère râler, lui dire de se casser, d’arrêter de crier. Comme si elle pouvait partir maintenant alors qu’il est clairement dans un sale état, et que si elle ne l’aide pas à se soigner, il oubliera ou un truc comme ça et ça finira par s’infecter. “Je fais pas mon hystérique. Le jour où je ferais l'hystérique, je te promets que je te préviendrais.” Ouai, parce qu’il en faudra plus la faire craquer, parce que tout ça, elle l’a déjà vu. Sur leur père d’abord, le soir, après ses combats clandestins, et sur ses frères, toujours prêt à frapper pour un oui ou pour un non. Foutus Popescu, à préférer utiliser les poings plutôt que leur cerveau, ils finissaient toujours par lui revenir cassés en milles morceaux. Jusqu’au jour où ils ne reviendraient plus… Parce que c’est sa peur la plus fondamentale, à Anca. d’être appelée par la morgue, la police ou un truc comme ça, identifier un corps déchiré, appartenant à un de ses plus proches parents. Et ptêtre que ça sera Seven le premier. Alors qu’il la laisse râler,s‘inquiéter, sinon la jeune femme risque de finir par exploser.
Elle essaye de lutter contre les larmes Anca, de rigoler à la demande de Seven à propos du gâteau. Elle l’a apporté pour lui de toute façon, pas question de repartir avec.Il devrait la connaitre, depuis le temps. “Je te laisse le plat en entier t’en fais pas… T’auras de quoi nourrir un régiment avec. Y a aussi de la soupe, et un reste de gratin.” Elle parle énumérant le contenu de son panier, pour ne pas craquer. Mais sans réel succès. Parce que ça la tue Seven, de te voir comme ça, inconscient de l’effet que ça lui fait quand elle te retrouve dans cet état là. Parce qu’elle a envie de te hurler dessus, de te secouer, pour que t’ouvre les yeux et que t’arrête enfin d’être aussi con. Aussi borné. Et toi qui dit ne plus vouloir être lié avec les Popescu, t’en est un malgré ton déni. Aussi têtu et buté que le reste de la fratrie. Alors ouai, elle pleure, parce qu’elle ose faire que ça. Parce qu’elle veut pas que Seven la jarte de sa vie, ça la tuerait sans doute. Parce que Seven c’est son petit frère, c’est celui qui est arrivé juste après, le trésor de sa famille. La beauté. Elle se souvenait encore de la joie qu’elle avait eu, du haut de ses trois ans quand il était apparu dans la maison. Comment elle restait à côté de son berceau à le regarder dormir, à s’assurer qu’il soit toujours protégé. Lucian Junior, le septième, qui préférait se faire appeler Seven. Et ça, Anca ne pouvait pas le condamner. Alors ouai elle pleure, sans même s’en cacher, portant sa main au visage tuméfié de celui qu’elle a toujours tant admiré. “Tu sais que je chiale tout le temps. C’est pas nouveau.” Anca se relève, tournant le dos à son frère pour se laisser le temps de se calmer. S’il comprend pas pourquoi elle se met dans ces états là, c’est pas elle qui ira lui expliquer. Faut qu’il se réveille un peu, qu’il ouvre les yeux et se rende compte que y a d’autres personnes que lui, lui et sa foutue bande de ratés.
“Bouge pas je reviens” Anca retourne dans l’entrée à la recherche de son sac et en tire sa trousse de premier secour. C’est con, mais c’est comme ça, une habitude, toujours l’avoir sur elle au cas où y aurait un truc à soigner. Et c’est souvent le cas quand elle vient visiter son frère. Elle fait aussi un tour dans la cuisine, cherchant la poche de froid qu’elle avait laissé la dernière fois dans son congelo. Plus vraiment utile maintenant que les bleus se sont formés, mais au moins ça le soulagera un peu. Un tout petit peu. De nouveau dans le salon, la jeune femme tend à son frère deux comprimés et une bouteille d’eau. “Tiens c’est du paracétamol et de la codéine. Ca devrait te soulager un peu. Et enlève ton t-shirt. je veux voir dans quel état t’es, vérifier si t’as une côte cassée ou pas.” Elle ne lui laisse pas le temps de refuser, et l’aide à retirer son t-shirt,. C’est pas beau à voir tout ça, les contusions qui recouvre sa peau. Mais rien de grave, juste le résultat d’une bonne baston, d’un bon tabassage en règle. “Râle pas Seven. Promis après je fais ce que tu veux, je me casse ou j’en sais rien. Mais laisse moi au moins m’occuper de toi pour cette fois. S’il te plait.” Elle a toujours les yeux embués Anca, même si cette fois ci la détermination a remplacé la détresse. Et Seven doit savoir, qu’à ce jeu ils sont tous les deux perdants, vu leur tendance à rester camper sur leurs positions, refusant de céder à l’autre. Après tout, malgré les apparence, Anca est bien sa soeur. Elle aussi sait être tétue. Alors elle sort de sa trouve des compresses, qu’elle mouille légèrement avec de l’eau pour commencer à nettoyer les plaies, enlever le sang et les graviers, pour estimer la profondeur des entailles. “Je peux demander ce qu’il s’est passé ? Ou là aussi tu vas m’envoyer chier ?” Parce qu’elle veut faire partie de ta vie Seven, elle veut savoir, elle veut rentrer. Arrête de la rejeter. Tu sais elle a besoin de toi, elle a besoin de ton soutient pour continuer à avancer. On dirait pas comme ça mais c’est important mine de rien. Pour qu’elle ne finisse pas par rechuter. Doucement Anca commence à palper les côtes de Seven, ses os, ses doigts. Vérifier qu’il n’y a rien de fêlé, rien de brisé. Rien d’irrattrapable. Mais c n’est pas le cas, alors Anca se retrouve à soupirer de soulagement. Car y a rien de plus douloureux qu’une côte fissurée. Elle sait, car tout ça elle connait, elle est elle aussi passé par là. Sauf qu’Anca na jamais répondu, elle n’a jamais rendu les coups. Non. Elle s’est toujours contenté de subir.
“Tu sais pourquoi je chiale Seven ? Parce que j’ai pas envie que tu souffre comme ça. Parce que ça me bouffe de savoir que le soir tu te fais tabasser comme ça et que tu rend le double. Je chiale parce que ça me rend terriblement triste. Parce que je t’aime vraiment, et même si t’essaye de nous écarter de ta petite vie, bah moi je serais toujours là à me ronger les sang.”
C’est les yeux dans les yeux qu’elle lui annonce le fond de sa pensée, ce qui lui pèse sur le coeur. Foutu Seven. Egoïste Seven. Mais petit frère tellement adoré.
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| Sujet: Re: 'Cause you turned out to be wicked || SEVEN Jeu 25 Aoû - 16:48 | |
| « Je fais pas mon hystérique. Le jour où je ferais l'hystérique, je te promets que je te préviendrais. » Seven s'met à rire, un peu, pour se moquer. Et puis le rire devient gémissement, meurt dans sa gorge, remplacé par un grognement. Même ça, ça fait mal. Putain. Il devrait être habitué pourtant, c'est pas la première fois qu'il finit comme ça, pas la dernière non plus. Mais peu importe le nombre de fois où il détruit et s'fait détruire, ça reste la même douleur. C'est pas comme l'alcool ou la came, dont les effets se réduisent avec la force de l'habitude, demandant des doses plus grandes au fil du temps. Non, là, son corps s'y fait pas. Son corps pleure chaque fois. Mais c'est ça, qu'il aime. C'est ça, qu'il cherche. Et sûrement qu'il est pas tout à fait net, sûrement qu'un truc tourne pas rond dans sa tête. Maso, ou juste con, allez savoir. Mais il vit pour ça. Il crève pour ça. La douleur qui lui fait sentir la moindre parcelle de son être au centuple, qui éveille des coins auxquels il a pas l'habitude de prêter attention. Et ça fait mal et ça tiraille, et ça va durer pendant des heures, des jours, jusqu'à ce que les traces s'estompent. Puis il devra les remplacer, trouver un nouvel adversaire à attaquer, un autre moyen de se dégommer. Y a qu'avec ça, qu'il se sent réel. Il a bien essayé d'rester propre, d'rester sain, d'rester en bon état pendant un jour ou deux. Juste pour voir. C'était la pire expérience de sa vie – la sensation d'être un fantôme, d'errer sans but, de n'pas être vu, de n'rien voir non plus. Seven existe pas sans la douleur. Et s'il était pas aussi enfermé dans son monde, il verrait que c'est crève-cœur. Il verrait que ça la rend triste, Anca. Mais il est trop aveugle pour ça et tout c'qu'il retient pour l'instant, c'est le baklava. « Je te laisse le plat en entier t’en fais pas... T’auras de quoi nourrir un régiment avec. Y a aussi de la soupe, et un reste de gratin. » Malgré lui, il lui sourit. C'est pas joli, teinté de toutes les traces qui lui encrassent le visage, et ça rouvre l'entaille sur sa lèvre. Il passe la langue dessus pour éponger le sang, le goût métallique lui envahissant la bouche comme un vieil ami, comme son meilleur allié. Mais il sourit quand même. Parce que les visites d'Anca, c'est toujours synonyme de bons p'tits plats. Et il a beau détester et renier tout ce qui se rapproche de près ou de loin aux Popescu, il crache rarement sur la bouffe bien d'chez eux. Parfois, ça lui rappelle les bons moments – rares, trop rares. Les concours de celui qui fera le plus de bruit en mangeant sa soupe, jusqu'à ce que le paternel en aie marre et leur foute la tête dans le bol trop chaud. Les minis catapultes de gratin qu'ils s'envoyaient dès que les adultes avaient l'dos tourné, feignant l'innocence la plus totale dès que Lucian Senior tournait les yeux vers eux. Les p'tits bouts de baklava généreusement offerts par leur mère en secret, dévorés planqués sous la couette pour pas s'faire prendre, à picorer les miettes pour effacer toute preuve. Y en a eu, des trucs partagés, des trucs qui réchauffent le cœur et auxquels on veut s'accrocher. Chaque fois qu'Anca lui mène un plat, elle embarque avec elle les souvenirs qui s'y rapportent. Et quand Seven mange, tout seul, il se surprend parfois à sourire en se rappelant de leurs morceaux d'enfance. Puis il la maudit, parce qu'elle a pas l'droit de faire ça. Elle a pas l'droit de lui donner que le bon, comme si ça pouvait effacer tout l'mauvais, tout ce qui les a tous tués. Alors il se renfrogne un peu alors que son sourire a disparu, et au lieu de lui dire merci, il hausse les épaules d'un air désinvolte. « Ok. Cool. » C'est pas encore tout à fait ça, mais c'est déjà quelque chose. Il a pas mieux à lui donner.
Et elle s'met à pleurer. Il comprend pas. Il sait pas pourquoi il a cet effet là sur les gens, sur les filles en particulier. Il finit toujours par les faire pleurer. Ses sœurs. Damian. Celles qu'il jette comme si elles valaient rien. Celles qu'il déteste, celles dont il se fiche, celles qu'il aime. C'est p't'être l'un des domaines dans lesquels il excelle le plus : toutes les faire pleurer. Faut croire qu'il est bon que pour les trucs mauvais. « Tu sais que je chiale tout le temps. C’est pas nouveau. » Elle porte sa main à son visage abîmé et il grimace, se reculant pour tenter de se dérober à elle. « Me touche pas. » C'est pas dit méchamment, pourtant. C'est juste qu'il a mal partout et qu'elle aide pas en faisant ça : ça fait mal aussi à l'intérieur. Quand elle met la douceur et la tendresse dans ses gestes, comme une mère rassurante, comme cette sœur qui l'aime plus qu'il ne le mérite probablement. « Et ouais, je sais. Mais c'est chiant. » Il ricane un peu pour faire bonne figure, même si au fond, il sait qu'un truc cloche. Elle pleure souvent, certes. C'est pas nouveau, certes. Mais elle pleure jamais pour rien, Anca. Ça aussi il le sait bien, alors il devine sans mal que c'est pas aussi léger qu'elle le laisse entendre, qu'il accepte de faire semblant d'le croire. Il sait qu'y a plus que ça, même s'il arrive pas à saisir exactement. Alors comme souvent – comme toujours – il préfère ignorer tout ça et faire comme si de rien n'était. C'est plus facile comme ça. « Bouge pas je reviens. » Comme s'il avait vraiment la force de faire quoi qu'ce soit. Chaque mouvement est douloureux, alors il risque pas de s'éloigner. Il parvient tout juste à s'asseoir sur le rebord du canapé-lit, posant ses pieds au sol en se tenant l'abdomen dans une grimace. Il a pas encore vu la gueule qu'il arbore, mais il devine sans trop de mal que c'est pas beau à voir. Il essaie de se lever pour la forme, parvient à se mettre debout, et commence à voir le monde tourner autour de lui. Ok, non, mauvaise idée. Il se laisse lamentablement retomber dans le canapé, lâchant un cri de douleur à la force de l'impact. Mauvaise idée : le retour. « Fait chier, putain. » Il continue de grogner dans son coin alors qu'Anca fait son retour, les mains chargées comme la digne infirmière en devenir qu'elle est. Il la regarde d'un air perplexe alors qu'elle arrive jusque lui, comme si elle était prête à sauver un blessé de guerre. « Tiens c’est du paracétamol et de la codéine. Ça devrait te soulager un peu. » Il pose même pas de question, se contente de prendre ce qu'elle lui tend et de l'avaler fissa. C'est ça qui est bien, avec Anca. On peut lui faire confiance. Il sait qu'y a pas d'entourloupe, qu'elle lui donne le mieux pour lui, qu'elle fait tout pour le soulager. C'est presque ironique, ce contraste avec lui. Si Seven vient vous tendre deux pilules, c'est à vos risques et périls. Vaut mieux pas les prendre, à moins d'être sûr d'avoir une importance capitale dans sa vie pour être à l'abri – et encore, même ça, ça veut rien dire. Même ça, c'est pas assez pour protéger les gens de lui. Alors cet écart entre elle et lui, ça a quelque chose de profondément comique. Et de profondément triste, aussi. « Et enlève ton t-shirt. Je veux voir dans quel état t’es, vérifier si t’as une côte cassée ou pas. » Il a pas envie d'obéir, juste parce qu'elle a formulé ça comme un ordre. Et qu'il aime pas les ordres. Surtout pas quand ils viennent d'un Popescu. Il est prêt à bouder comme un gosse en l'envoyant chier, mais elle lui en laisse pas le temps, venant carrément l'aider à se déshabiller. « Arrête arrête ! P'tain, MAIS AÏE ARRÊTE BORDEL ! » Oui, ça fait mal. Et une fois qu'il est extirpé de sa prison en tissu, il la fusille du regard, y mettant toute la hargne dont il est capable en cet instant. « C'est quoi que tu comprends pas dans : ARRÊTE ? » Il gueule le dernier mot pour bien lui faire comprendre qu'il est pas content, et c'est ridicule, c'est comme un gamin capricieux qui tape du pied dans un magasin parce que sa mère a pas voulu prendre les biscuits qu'il voulait. « Tu m'casses les couilles. » Voilà, ça c'est dit. Mais en fait, elle s'en fout. « Râle pas Seven. Promis après je fais ce que tu veux, je me casse ou j’en sais rien. Mais laisse moi au moins m’occuper de toi pour cette fois. S’il te plaît. » Elle a encore les yeux humides quand ils se plantent dans les siens, et il la dévisage en gardant cet air fâché. Mais la vérité, c'est qu'il sait qu'il a besoin de soins. Certaines de ses plaies sont pas jolies jolies, et s'il traite pas un minimum tout ça, ça va être moche. Et ça va faire mal encore plus longtemps. Alors certes, la douleur n'le dérange pas, n'le dérange plus depuis longtemps. C'est sa plus vieille amie, sa meilleure alliée, mais si elle est trop grande elle le paralyse. Il a besoin d'souffrir, mais de pouvoir détruire aussi. Et là, vu son état, il est pas capable de faire grand-chose à part rester chez lui comme une loque en attendant que ça passe. Donc il a deux options : soit il accepte de laisser Anca faire ce qu'elle a à faire, soit il devra se démerder pour aller voir Zoe. Mais sa sœur est déjà là, prête et déterminée. Autant aller au plus simple ; il l'enverra chier une autre fois. Même si c'est pas pour autant qu'il veut qu'elle se pense en terrain conquis, qu'elle croie qu'il acceptera de lui donner plus de place dans sa vie. « C'est bon, arrête de faire chier. Mets-moi un pansement et on en parle plus. » C'est sa façon à lui d'lui donner son accord. De lui dire : « vas-y, mais j'vais continuer à jouer au connard quand même » comme si elle l'avait pas déjà deviné toute seule. Elle le connaît assez pour savoir qu'il en faut plus que ça, pour l'amadouer.
Ses muscles se crispent quand la première compresse se pose sur sa peau, accentuant les douleurs qui sont déjà bien présentes. Il serre les dents et les poings, s'efforçant de n'rien laisser paraître, de rester un homme comme on lui a toujours appris. « Je peux demander ce qu’il s’est passé ? Ou là aussi tu vas m’envoyer chier ? » Ouais, bien sûr. Il crève d'envie de tout lui expliquer, de lui dire qu'il galochait un mec, qu'un autre les a vus, qu'ils se sont battus comme des malpropres et qu'il a fini par se rapprocher un peu trop de son adversaire. Il adore lui raconter ses histoires, surtout quand elles mêlent sa guerre des gangs et ses membres, tous ces connards qui lui pourrissent la vie autant qu'il peut cracher sur la leur. Ouais... Ouais. Et puis quoi encore, putain ? Ses phalanges se resserrent d'autant plus mais cette fois, c'est pas la douleur. C'est la colère. Il ricane un peu, de cet air méprisant, prunelles vrillées sur les mains d'Anca qui s'affairent sur ses plaies. C'est plus simple que d'affronter son regard – il a trop peur de ce qu'elle pourrait y lire. « À ton avis ? Pose pas d'question. » C'est sec et ça claque dans l'air, comme une balle qui fuse entre ses dents acérées. « Ça t'regarde pas. » Il essaie désespérément d'les virer de sa vie, remember ? Il risque pas de lui expliquer quoi que ce soit, et si elle espère pouvoir le faire parler et le faire quitter sa carapace, c'est peine perdue. Il a aucune envie de baisser sa garde, le sauvage. Pourtant il se laisse faire sans broncher, se contentant juste de grogner et grimacer quand ça fait mal, quand elle s'met à lui palper les côtes et tout l'reste du squelette, à la recherche de séquelles. Il s'dit qu'elle a compris. Qu'elle va arrêter de parler, le laisser tranquille, le soigner et se tirer. Mais évidemment qu'non. Évidemment, c'est Anca. « Tu sais pourquoi je chiale Seven ? Parce que j’ai pas envie que tu souffres comme ça. Parce que ça me bouffe de savoir que le soir tu te fais tabasser comme ça et que tu rends le double. Je chiale parce que ça me rend terriblement triste. Parce que je t’aime vraiment, et même si t’essayes de nous écarter de ta petite vie, bah moi je serai toujours là à me ronger les sangs. » Ok, c'est quoi, ça ? Pourquoi elle fait ça ? Pourquoi maintenant, pourquoi lui ? Pourquoi, putain ? Il la fixe sans répondre, sans bouger, sans respirer. Il sait pas quoi faire de tout ça, lui. Il sait pas comment réagir quand on essaie d'lui dire qu'il est important, qu'on l'aime, et toutes ces conneries. Ça le dépasse complètement et ça lui donne juste envie de s'barrer. Mais il peut pas. Déjà parce qu'elle le rattraperait sans mal, vu l'état dans lequel il est. Puis de toute façon, il va pas fuir son propre studio à cause de sa sœur, bordel. « Ta gueule. » Son tact légendaire fait encore des siennes, mais il est à bout d'souffle, le cœur qui s'affole parce qu'elle éveille trop de trucs en lui balançant tout ça à la tronche. Elle peut pas. Elle a pas le droit. « À quoi ça t'sert de chialer ? J'suis vivant, j'fais mon truc, pourquoi tu m'prends la tête putain ? » Il a l'air d'être en train de l'engueuler, mais en même temps, ça sonne comme une plainte. Parce que ça fait mal, parce qu'il veut qu'ça s'arrête. Parce qu'il veut qu'elle, elle arrête. « T'es triste de quoi ? J'me bats, et alors ? C'est pas nouveau, j'comprends pas pourquoi tu fais ça. » Ça le dépasse complètement. Et ça s'lit dans le fond de ses yeux, à quel point il est perdu, à quel point ça le fout en colère, à quel point il sait pas comment gérer sa sœur et les émotions qu'elle lui crache dessus et les larmes qu'elle donne pour lui. « Putain. » Du revers de la main, il la pousse sur le côté et se lève d'un bond – tant pis si ça fait un mal de chien. Il s'éloigne en quelques enjambées mal assurées, sans même savoir où aller. C'est tellement petit chez lui qu'il a nulle part où se planquer, nulle part où lui échapper. « TU FAIS CHIER. » Et sous le coup d'la vague de colère qui s'est emparée de lui, il envoie son poing valser dans le mur, un craquement résonnant sous l'impact. Il lâche un cri de douleur en se tenant la main, essayant immédiatement de bouger ses phalanges. Ça marche, c'est que c'est pas cassé. Mais la douleur est quand même fulgurante, décuplée par toutes celles qui résonnent en écho dans le reste de sa carcasse. Il s'appuie contre le mur et se laisse glisser jusqu'au sol parce que c'est trop dur de rester debout, gardant sa main blessée contre lui. Il a l'air con. Il est con. Et il a mal, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur.
Dernière édition par Seven Popescu le Sam 10 Sep - 17:19, édité 1 fois |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: Re: 'Cause you turned out to be wicked || SEVEN Sam 3 Sep - 1:24 | |
| Bad kids, bad kids, Vanish when you shut your eyelids Bad kids, bad kids, Slip off your skin like liquid. Il rigole à sa remarque, mais pas pour longtemps. Haha, bien fait connard, ça t’apprendra à te moquer quand t’as le larynx explosé. Parce qu’elle sait qu’il se moque Seven, qu’il se moque de ce côté bien trop sensible qu’elle a développé depuis le berceau. Alors oui rigole Seven, gémis Seven si ça t’amuse. Ca la touchera pas. Ca la touche plus depuis longtemps, elle a l’habitude de toi et de tes rires de blasés, des rires des autres, ceux du paternel ou bien d’Elena. Et secrètement elle espère que la douleur que son frère ressent actuellement lui passeront l’envie de recommencer, qu’elle ne le retrouvera plus le visage tuméfié et les côtes fêlées. Mais c’est beau de rêver pas vrai ? Enlever la violence à Seven ça serait comme lui enlever son oxygène. Il en crèverait. Taré de petit frère. Elle avait jamais compris. Et puis y a ce sourire qui vient fleurir sur son visage, au milieu de tous les bleus naissants, du sang coagulé et de la saleté. Y a ce putain de sourire de gamin qui la ramène 15 ans en arrière quand il était encore à la maison, innocent, ou presque. Parce que chez les Popescu, votre innocence on vous la dérobe à la naissance. Merci Papa. Alors elle sent son cœur se gonfler d’amour Anca. Elle sent encore une fois sa vision se troubler et elle détourne rapidement la tête pour qu’il ne la voit pas essuyer la larme qui a décidé de percer. Elle est heureuse Anca, dans toute sa misère. Elle est heureuse de savoir que son petit frère est toujours partant pour accepter un peu de son passé, de chez eux, même si c’est emballé dans du cellophane ou congelé. Et c’est ce qu’elle préfère dans la journée, cuisiner pour lui. Pour les autres aussi. Parfois elle se dit qu’elle aurait dû essayer de devenir cuisinière Anca, paraitrait qu’elle était douée pour ça. Mais elle n’avait jamais eu le cran de se bouger, de tenter, alors elle était resté à la seconde chose qu’elle savait le mieux faire : réparer les gens cassés. Comme Seven actuellement. « Ok. Cool »C’est un merci amplement suffisant dans le langage Popescu, et Anca se contente d’hocher la tête, laissant le sujet de la nourriture se tarir sans un regret. Elle aimerait lutter Anca. Lutter contre ses larmes et contre ses sentiments. Contre sa tristesse permanente et qui, malgré les 7 ans de thérapie avec Jed, ne finit pas de la hanter. N’en finira jamais. Surtout quand elle retrouve son frère comme ça, alors qu’hier c’était Ioan et que demain ça sera Elena. « Me touche pas. » Et Anca retire sa main comme brulée. « Pardon… » Et Anca s’excuse. C’est pas sa faute si quand elle le voit comme ça elle a juste envie de le prendre dans ses bras et de ne plus jamais le lâcher. Pour être sûr qu’il ne l’abandonnera pas. « Et ouais, je sais. Mais c'est chiant. » Haha. A son tour de se mettre à rigoler, la gorge trop nouée, elle arrive seulement à tousser. C’est ridicule. Alors elle shoot dans une canette par terre, le regard baissé, se contentant de marmonner. « Désolé d’être chiante Seven. ». Désolé de pas être assez bien pour que tu veuille d’elle dans ta vie comme elle veut de toi dans la sienne. Anca part vite à la recherche de quoi le soigner avant de craquer. C’est mieux comme ça, beaucoup mieux pour eux deux : qu’ils se laissent un peu de temps pour respirer, pour reprendre leurs esprits et essayer d’arrêter de faire des conneries.
Un cri la fait sursauter et en quelques secondes Anca est de nouveau là dans le salon, le cœur battant, s’attendant à retrouver son frère agonisant sur le sol. Pitié. Jamais. Mais non, il est juste là, dans sa douleur, sur le canapé, à râler parce que la moindre molécule de son corps doit actuellement se jouer de lui et le torturer. T’inquiète Seven, elle connait. Si tu savais le nombre de coups qu’elle a pris dans la tronche quand t’étais plus là. Le nombre de lèvres éclatées et d’hématomes dans le dos, sur le ventre. Au fond, tout au fond, y a une ptite voix qui lui murmure salement que ce qu’elle faisait dans la salle de bain c’était pas mieux, que les poings dans les dents, c’était un peu comme la lame contre sa peau pour Seven. Et ça, ça la tue encore plus. Alors elle pince les lèvres en le regardant avaler ses comprimés, elle se laisse pas faire quand il essaye de protester, lui retirant son t-shirt sans aucune pitié. « Arrête arrête ! P'tain, MAIS AÏE ARRÊTE BORDEL ! » Non. Pas question d’arrêter tant qu’elle l’aura pas recousu, retapé, réparé et rendu tout rutilant. Il peut crier autant de fois qu’il veut, quand on vient d’une famille de 9 gamins, la pitié on connait plus. Même quand on s’appelle Anca Popescu. « C'est quoi que tu comprends pas dans : ARRÊTE ? » « NON. TOI TU ARRETE. Arrête de faire ton gamin de 10 ans Seven, j’ai des choses plus importantes à faire que de subir tes caprices. » Comme le soigner pour que ses plaies ne s’infectent pas, vérifier qu’il a pas d’os brisés, fêlés. Ce qu’elle fait, consciencieusement, minutieusement. Parait qu’elle est douée pour ça, c’est son prof qui lui a dit la semaine dernière. Faut dire qu’elle fait ça depuis qu’elle a 8 ans la gamine.« Tu m'casses les couilles. » « Bien. C’est mon but dans la vie.» De les faire chier comme une mère les ferait chier. De tirer les oreilles de Mihail pour qu’il finisse ses devoirs, de râler contre Ioan pour qu’il arrête de boire, de faire les gros yeux à Seven à chaque fois qu’il revient le nez brisé. Parce que c’est pas la mère qui jouera ce rôle. Non. Jamais. C’est pas le père non plus. Et Iulia n’est plus là depuis longtemps. Alors qui d’autre si ce n’est elle ? « C'est bon, arrête de faire chier. Mets-moi un pansement et on en parle plus. »Un petit sourire s’épanouit sur le visage d’Anca, chassant ses larmes. Elle le connait suffisamment pour savoir que c’est le feu vert pour continuer. Ils sont tous pareils chez eux, incapable de dire la vérité, ce qu’ils pensent vraiment, sans doute de peur de passer pour un faible, pour un lâche. Alors ils s’envoient des messages codés, des regards pleins de sous-entendu pendant que leur bouche crache le contraire. Doucement Anca pose son regard sur la peau marquée de son frère. Une fois le sang et la saleté nettoyés, c’est déjà bien plus clair, bien plus propre. Ca mettra quelques jours à cicatriser et la douleur restera là les premiers jours, mais ce n’était pas comme s’il allait falloir l’amputer ou bien recoudre un membre. « À ton avis ? Pose pas d'question. » Ca fuse. Elle aurait dû s’y attendre quand les mots avaient franchi ses lèvres. « Ça t'regarde pas. » Son ton sec, froid, sans appel. Et Anca sent quelque chose se briser un peu plus au fond d’elle. Son cœur. Parce qu’elle aimerait qu’il se confie un peu plus. Elle aimerait en savoir plus sur lui, sur sa vie. Mais c’est un peu égoïste pas vrai ? Parce qu’elle serait incapable de faire la même, elle se contenterait d’enfermer ses secrets à double tour et de les cacher. Bien au fond. Comme Seven le fait actuellement. Construisant un mur de brique entre leurs deux âmes, les empêchant de s’aimer, de s’aider. Elle serait incapable de lui dire qu’elle ne sait pas si elle va pouvoir continuer à se payer ses cours du soir, qu’elle a de plus en plus peur de rechuter et que parfois le soir elle a envie de se couper, qu’elle étouffe dans sa petite vie de merde, chez papa maman à jouer la nounou de service au lieu de parcourir le monde comme elle avait toujours rêver. Non. Alors pourquoi t’essaye de savoir Anca hein ? Pourquoi tu demandes quelque chose à Seven que tu ne pourras jamais lui donner ? Mais la voilà qui remet le couvert, qui craque, qui bafouille, qui déverse ses sentiments et ses ressentis, le fixant sans faillir. Et puis merde, être la grande sœur ça lui impose ce rôle : celui d’être celle qui s’inquiète de tout, des autres avant d’elle-même, de leur douleur ; Et ce putain de rôle ça la bouffe, encore et encore, ça lui donne envie de chialer tous les jours quand elle se regarde dans le miroir. « Ta gueule. » : Non. « À quoi ça t'sert de chialer ? J'suis vivant, j'fais mon truc, pourquoi tu m'prends la tête putain ? » : T’es pas vivant Seven, t’es un cadavre avec un sursis. « T'es triste de quoi ? J'me bats, et alors ? C'est pas nouveau, j'comprends pas pourquoi tu fais ça. » : Non c’est pas nouveau, mais ça fait mal. Ca a toujours fait mal. A toi comme à elle. Anca inspire entre ses dents. Elle serre la bouteille de désinfectant entre ses doigts et combat l’envie de tout jeter au sol et de partir, d’aller s’enfermer à double tour dans sa chambre et de chialer, encore, encore, encore, jusqu’à s’en vider les glandes lacrymales. Pourtant elle sait que même si ce matin on lui avait annoncé le déroulement de sa journée, Anca n’aurait pas tourné les talons, elle aurait foncé droit vers la confrontation. « Putain. » Il la repousse et se lève, et Anca est incapable d’esquisser le moindre geste pour le retenir. « TU FAIS CHIER. » Le coup. Le cri. La douleur. Elle sursaute. Elle pousse un petit cri à son tour, presque un gémissement étouffé entre ses mains. Parce que c’est une chose de voir le résultat de la violence, s’en est une autre de la voir en pleine action. Une fois la surprise passée Anca se précipite à côté de Seven, ramassant la poche de froid sur la table, elle s’agenouille en face de lui et plaque la glace contre sa main. Ca doit bruler. Tant mieux. Ca lui apprendra à se blesser à nouveau alors qu’elle vient de tout rafistoler. Elle met encore quelques secondes avant d’accepter ses trois derniers mots et la violence avec laquelle il les a crachés. « Non toi tu fais chier Seven » C’est un murmure. Un aveu. Une vérité qu’aurait jamais dû sortir. Mais elle est à bout Anca. Tellement à bout. Alors les mots fusent avant qu’elle puisse les retenir. « Tu fais tellement chier Seven, toi et ton égo surdimensionné. Est-ce que tu te rends compte que y a d’autres gens autour de toi ? Que t’es pas tout seul sur la planète ? Que tes actions ont des putains de conséquences ? » Et d’un bond elle se lève et retire son pull. Elle se tient droite, tremblante, en débardeur. C’est rare. Tellement rare. Tremblante elle lui fout ses bras sous le nez, elle lui montre ses veines anciennement lacérées, les petites lignes blanchâtres qui recouvrent ses avant-bras. Et son ventre. Car elle soulève légèrement le bas de son débardeur pour dévoiler les cicatrices. « « Tout ça c’est à cause de vous. De toi, de lui, d’eux. De ce foutu nom. Alors je comprends Seven, que t’ai envie de nous jarter, de nous oublier. J’aimerais bien moi aussi. » Anca se laisse tomber au sol, elle est trop fatiguée pour continuer à pleurer, continuer à hurler. « Mais j’peux pas Seven, parce que vous êtes tous gravé sur ma peau. » A l’encre indélébile, car même si la douleur passe avec le temps, les cicatrices restent pour la vie. Elle laisse tomber le masque Anca, celui de la grande sœur parfaite, forte. Parce qu’elle voudrait qu’il comprenne combien ça lui coûte tout ça. Qu’elle fait pas toute cette merde par amusement. Loin de là.
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| Sujet: Re: 'Cause you turned out to be wicked || SEVEN Sam 10 Sep - 17:17 | |
| « Pardon... » Seven la fusille du regard et elle retire sa main, regrettant probablement de s'être risquée à le toucher. C'est con pourtant, ça n'a même pas d'sens. Le contact physique le dérange pas, l'a jamais dérangé, qu'ce soit en bien ou en mal. Les poings qui pleuvent et l'électrisent, les accolades fermes et parfois maladroites, les coups d'bassin qu'on donne ou qu'on reçoit – ça rythme son quotidien. Pourtant, ce contact là, il le supporte pas. P't'être parce que c'est une Popescu, p't'être parce que ses boyaux s'tordent quand ceux qui partagent son sang viennent un peu trop près. P't'être parce que c'est Anca. Dans toute sa splendeur ; dans toute sa douceur. Y a ses émotions qui transpirent jusqu'à travers ses doigts et ça fait mal. Sev en crève rien qu'à la regarder, alors il ose même pas imaginer s'il la laisse le toucher, l'attraper, le serrer dans ses bras comme elle a sûrement envie d'le faire – il la connaît. Il supporte pas, ces gestes-là. Va falloir qu'elle retienne si elle veut pas en faire les frais. « Désolée d'être chiante Seven. » Elle a l'air vexée. Regard baissé, le pied qui shoote dans l'un des nombreux cadavres jonchant le sol, les lèvres qui laissent échapper un truc à mi-chemin entre la toux et le rire désabusé. Il voit bien qu'il l'a blessée, mais il reste de marbre. Pas un mot, pas un geste pour s'faire pardonner. Il se contente de la fixer en silence, dents serrées, alors qu'elle finit par s'éclipser. Elle le fuit le temps d'une seconde, pour aller chercher de quoi le soigner. Et dans l'fond, il la soupçonne aussi d'avoir envie de respirer ; lui qui semble bon qu'à faire suffoquer les gens. Il voudrait s'lever, s'étirer et lui montrer qu'il a rien pour pouvoir la faire dégager. Mais il est même pas foutu de tenir debout et il finit sa course sur le rebord du matelas, les pieds ancrés dans le sol, une grimace déformant ses traits. Plus douloureux qu'il le pensait. Lui qui s'croyait indemne, grand gagnant du combat d'hier soir ; visiblement il avait tort. Son squelette le rappelle à l'ordre et le juron qui lui échappe rappelle Anca, qui s'met soudainement en tête de l'examiner. Il proteste quand elle essaie de lui enlever son t-shirt – dégueulasse, au passage – mais elle écoute pas. Elle écoute rien alors qu'il se défend comme un gosse de cinq ans, avec l'impression que tout son être se déchire quand elle lui ôte finalement le vêtement. Il le suit du regard alors qu'il s'échoue à ses côtés, et y a une ombre dans ses yeux quand il voit les taches qui le jonchent, faisant remonter tout c'qui s'est passé la veille. Et quand il s'met à l'engueuler, il s'attend pas à la voir riposter. Il sait bien qu'elle est pas aussi faible que les gens aiment le penser, mais ça l'surprend toujours quand elle hausse le ton. Elle le fait toujours quand il s'y attend le moins. « NON. TOI TU ARRÊTES. Arrête de faire ton gamin de dix ans Seven, j’ai des choses plus importantes à faire que de subir tes caprices. » C'est comme s'il se faisait réprimander par sa mère à la sortie de l'école et il plisse les yeux d'un air contrarié, tellement proche de celui qu'il avait y a dix ans. « Bah casse-toi alors, j't'ai rien demandé moi. » Qu'il grogne entre ses dents, avant de finalement lui rappeler combien elle lui casse les couilles. Même si quelque part, il sait qu'elle a pas tort, qu'il est qu'un gamin insupportable. Alors Anca, elle a pas l'temps pour ça. « Bien. C’est mon but dans la vie. » Et il voudrait s'marrer, lui montrer combien il a envie de se moquer, mais c'est un échec. C'est la souffrance qui grimpe le long d'sa gorge comme une remontée acide, qu'il transforme en un rire forcé, brisé, le cœur au bord des lèvres. Il est pas crédible, putain. Tellement pas qu'il finit par céder et accepter d'la laisser faire. Elle a gagné, pour cette fois.
Les questions d'Anca resteront sans réponse et elle le sait – il laisse aucune place au doute quand il l'envoie chier. Elle répond même pas et il se renferme encore plus, prunelles vrillées sur les mains de sa sœur pour pas avoir à l'affronter. Sûrement qu'c'est moche, tout ça. Y a pas qu'avec elle qu'il est comme ça, il parle de rien à personne et p't'être bien que c'est de famille, une tare de plus chez les Popescu. Faut pas s'demander pourquoi ils sont tous aussi déglingués, s'ils sont même pas foutus de se confier et décharger tout ce qui pèse dans leurs cœurs. Chacun trouve son moyen pour l'apaiser. Y en a qui pleurent, y en a qui cognent, y en a qui gueulent. Qui boivent, qui fument, qui s'droguent. Qui baisent, qui soignent, qui fuient. Et toujours le masque pour tout planquer – un sourire, un sarcasme, un excès. Ils sont que des putains de bombes à retardement, et Seven fait partie d'celles qui passent leur temps à exploser. Il s'énerve, il l'engueule – encore – et il perd pied parce qu'il comprend pas pourquoi ça lui brûle l'intérieur. Pourquoi ça fait un mal de chien alors qu'il scande qu'il en a rien à foutre. Ça tourne en lui jusqu'à le rendre dingue et lui faire perdre le contrôle, alors qu'il se lève en la poussant, les jambes flageolantes. Porté par sa rage, qui fait craquer son poing contre le mur. Il termine sa course au sol, dos collé au mur trop froid, les mains tremblantes contre son torse teinté de bleu, de rouge et de violet. Il a la respiration irrégulière et le cœur qui tambourine au creux d'sa poitrine, alors qu'il continue d'éviter le regard d'Anca. Même quand il l'entend bouger, venir jusqu'à lui pour s'agenouiller en face. Elle lui plaque une poche de glace sur la main et il grogne mais se laisse faire, les yeux toujours vissés au parquet. « Non toi tu fais chier Seven. » Il bouge pas. Ne répond même pas. Il se borne à fixer le sol sans broncher, se concentrant sur la douleur pour essayer de se calmer. Et elle, elle en profite pour continuer sur sa lancée. « Tu fais tellement chier Seven, toi et ton égo surdimensionné. Est-ce que tu te rends compte que y a d’autres gens autour de toi ? Que t’es pas tout seul sur la planète ? Que tes actions ont des putains de conséquences ? » Il la sent lâcher prise sur sa main et il vient tenir la poche de froid lui-même, alors que sa sœur se lève. Surpris, il daigne enfin la regarder, un peu paumé quand il la voit enlever son pull sans raison apparente. Et puis elle vient lui fourrer ses poignets dans la tronche, le forçant à poser les yeux sur les lignes qui les fissurent. Y a un truc qui se serre dans son cœur et sa gorge se noue, alors qu'il se raidit de la tête aux pieds. Putain, il aime pas voir ça. Il aime pas s'rappeler qu'elle a failli crever – qu'elle le voulait. « Arrête. » Ça sonne comme un avertissement craché entre ses mâchoires crispées, mais Anca ne l'écoute pas. Elle pousse le vice à soulever le bas d'son débardeur, dévoilant des cicatrices que Seven avait jamais vues. Qui le heurtent en plein dans l'mille, comme une lame acérée. « Tout ça c’est à cause de vous. De toi, de lui, d’eux. De ce foutu nom. Alors je comprends Seven, que t’aies envie de nous jarter, de nous oublier. J’aimerais bien moi aussi. » Elle s'laisse retomber au sol sans qu'il ait esquissé le moindre mouvement. « Mais j’peux pas Seven, parce que vous êtes tous gravé sur ma peau. »
Figé comme une statue, la seule chose qui bouge c'est sa cage thoracique, se soulevant difficilement au rythme de son souffle saccadé. Et ses doigts, qui se resserrent autour de la poche de froid. Encore et encore, jusqu'à c'que les jointures blanchissent. Jusqu'à appuyer tellement fort qu'il a l'impression que sa main blessée va se disloquer sous sa propre poigne. Elle avait pas besoin d'faire ça putain. Ça le remue beaucoup plus qu'il n'veut le laisser paraître, luttant contre le chaos qui se déchaîne dans sa tête. Il se souvient d'ses poignets tranchés, des bandages qu'elle avait à l'hôpital, de la colère qui l'avait habité en voyant sa sœur dans un état pareil. Tout lui revient en pleine gueule et c'est comme un voyage dans l'temps, il a l'impression d'être revenu sept ans en arrière. De n'être qu'un gamin désarmé face à la douleur de son aînée, avec l'envie de tout péter, de défoncer le monde entier – c'monde qui l'a cassée, Poppy. Cette colère sourde reprend forme dans ses veines et il sait pas quoi en faire, il a plus l'habitude. Il les a tous reniés ; il a décidé d'oublier qu'il les aimait. Anca, elle vient de tout dégommer comme un bulldozer et il se sent comme un tas de gravier en train d'se faire piétiner. « Pourquoi t'as fait ça ? » Il dévisage ses propres mains en continuant de serrer, comme s'il voulait s'exploser les os. Et il sait même pas à quoi sa question se réfère. Il sait pas s'il demande pourquoi elle lui crache ça à la tronche, à lui donner une part de responsabilité dans tout c'merdier – lui qui est si bon pour ignorer le mal qu'il peut semer. Pourquoi elle lui montre tout ça, éveillant toute cette fureur en lui, ce sentiment d'impuissance aussi. Pourquoi elle fait tout remonter à la surface quand il s'donne tant de mal à les sortir de sa vie, tous autant qu'ils sont. Pourquoi elle a voulu crever, pourquoi elle s'est loupée, pourquoi elle est restée au lieu de tous les fuir, pourquoi elle continue de s'enfoncer dans la misère. Y a trop de pourquoi, pas assez de réponses, il est perdu et il arrive pas à tout gérer. Ça lui vrille le cœur et les tripes, ça lui fout mal au crâne et une envie de gerber latente, couplée à un besoin de cogner. Mais il s'retient. Il essaie de tout contenir et ça fait trembler sa carcasse malgré lui. Puis il finit par lever la tête et planter ses yeux dans ceux d'Anca, son tourment intérieur se lisant sans mal sur ses traits. « J'te comprends pas. Si c'est à cause de nous, t'as qu'à partir. Barre-toi Anca. » Sa voix a l'air étrangement calme, plus amère qu'autre chose. Il lui aboie pas dessus pour une fois, et c'est tellement rare qu'on dirait pas lui. « Pourquoi t'es là ? Pourquoi tu fais tout ça si c'est c'qui t'as donné envie d'crever ? » C'est bien ce qu'elle a voulu lui dire, non ? Qu'c'est leur faute. À tous. Il la blâme pas. Il a l'même discours – c'est juste que lui, il a pas les couilles de supporter le quart de ce qu'elle accepte sans broncher. « T'as envie d'recommencer ou t'es juste teubée ? Ça t'fait plaisir, d'être coincée avec eux ? » Les parents. Dans la crasse, dans cette spirale qui les a tous amochés salement. Il comprend pas pourquoi elle essaie pas de s'échapper, pourquoi elle s'embourbe dans ce truc destructeur. C'est comme si elle aimait souffrir, comme si elle aimait savoir qu'elle crève à p'tit feu. Quelle ironie – comme s'il était en position de juger ça. C'est exactement c'qu'il fait, lui. À la différence qu'il le fait selon ses propres termes et qu'il contrôle tout, ou du moins qu'il s'en persuade. Il croit s'être échappé alors qu'il n'fait que s'enfermer dans un schéma similaire, c'est pathétique. « Barre-toi, p'tain, » qu'il répète sans la quitter des yeux, comme s'il cherchait à la convaincre. C'est l'genre de phrase qu'il lui crache constamment au visage, mais pour une fois, c'est pas pour la blesser. C'est pas pour lui dire de sortir d'chez lui et lui foutre la paix. C'est pour lui dire de s'évader, de fuir, d'aller vivre loin de tout ça. C'est sûrement elle, la meilleure de tous – c'est celle qui mérite le plus de s'tirer. Mais pourtant elle reste là, à se battre dans le vide. Il comprendra jamais. |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: Re: 'Cause you turned out to be wicked || SEVEN Jeu 29 Sep - 12:04 | |
| Bad kids, bad kids, Vanish when you shut your eyelids Bad kids, bad kids, Slip off your skin like liquid. Anca ne compte plus le nombre de rejets que Seven lui crache à la figure. Anca ne compte plus non plus toute cette acidité qui émane de lui dès qu’elle s’approche un peu trop de sa zone de confort, qu’elle tente une percée. Ta gueule, t’es chiante, casse toi. Si Anca buvait un verre à chaque fois qu’elle entendait ces mots-là, elle aurait fini par faire un coma éthylique depuis bien longtemps et son foie ne serait plus qu’une petite boule nécrosée. Mais Anca ne buvait pas. Ou alors très peu. Elle ne buvait plus pour être honnête. A la place elle aimait. Elle dépensait ce trop plein d’amour autour d’elle, à ses proches, à sa foutue famille qui en voulait ou n’en voulait pas. Pour chaque dégage de Seven, elle serrait un peu plus fort Ioan. Pour chaque ta gueule de Seven, elle disait un peu plus à Madalina à quel point elle l’aimait. Pour chaque ta gueule de Seven elle hurlait à Mihail de jamais abandonner. Mais malgré tout ça, pour rien au monde elle n’accepterait d’être séparée de ce frère trop rustre, trop brutal, trop égoïste et égocentrique pour accepter ouvertement qu’elle soit à ses côtés. Ouais. Si y a bien une chose certaine dans ce monde c’était l’amour que portait Anca à son frère. Presque vital. Non. Tout à fait vital. Car Anca préférait crever que d’exister dans un monde où Seven ne serait plus. Injuste injustice et cruelle absence. Alors quand elle récupère son frère brisé en mille morceaux, de corps et de mental, y a quelque chose en elle qui se casse en parallèle, comme si pour chaque coup qu’il prend, elle en récupère une partie. Un pourcentage. Putain d’empathie amplifiée. Comme si y avait un lien entre leurs deux cœurs qui se tendait à chaque émotion dégueulasse, serrant, étouffant le palpitant de l’autre.
Bah casse-toi alors, j't'ai rien demandé moi. Oops, encore un verre mentalement vidé d’un trait. Et elle sourit tristement Anca, parce qu’elle sait qu’il sait que de toute façon elle ne partira pas. Malgré tous ces moments à râler, ces réponses un peu trop cinglantes qu’ils s’échangent, elle partira pas. C’est impossible pour elle. Pas tant qu’il est comme ça, belle gueule cassée dans le canapé, le torse se soulevant difficilement et la respiration un peu trop sifflante. Pas de côte brisée mais ça aurait pu. Et rien qu’à l’idée de voir son frère en petits morceaux sur le sol, Anca a envie d’hurler. Au fond, égoïstement, elle espère, elle se dit, que l’autre gars, celui qu’a fait ça, il est encore plus dans un sale état. Parce que pour écorcher un Popescu faut en vouloir à la vie. Ils apprennent, avant de savoir marcher, à t’envoyer au tapis. Et parfois Anca aimerait elle aussi, savoir jouer des poings et des dents, comme ses frères, comme ses sœurs, se creuser un trou dans cet univers de chien qui ne cesse de l’enfoncer. Mais elle sait pas. Elle peut pas. Et malgré les remarques amères qu’elle lance à Seven, dès que ce dernier se met à gémir parce qu’il a voulu rigoler, elle sent sont cœur s’affoler. Souffre pas Seven. Jt’en pris, souffre pas. Arrête de pleurer Seven, dis moi ce qui va pas. Cette douleur dans son corps qu’elle n’a jamais compris comment soigner. Depuis gosse que ça la hante, ces nuits sans sommeil à coudre de quoi le réconforter, peluche maladroite pour absorber les cauchemars qu’il n’a jamais voulu avouer. Souffre pas Seven, s’il te plait, arrête toi. Pleure pas Seven, parce que y a rien de plus beau qu’un sourire qui s’étale sur ton visage. Ce qu’elle donnerait là tout de suite, pour un de ces sourires qu’il garde si précieusement au fond de ses poches. Un sourire pour la faire rire, pour balayer la lassitude, la peur et les doutes. Un sourire qu’elle photographierait dans sa mémoire, souvenir à emporter quand les jours se feront trop pluvieux. Trop venteux.
C’est un défilé de sentiments sales qui s’entrechoquent, de phrases crachés acides et amères. Pied qui shoote dans du verre ou main écrasée contre le mur, ça se brise, ça se craque, ça s’explose, comme leurs vies trop sordides qui finissent toujours par se percuter. Alors y a ce trop pleins de sentiments qui se déverse à travers sa gorge, ses lèvres, elle peut plus retenir Anca. Elle peut plus retenir ce qu’elle cache depuis trop longtemps, pseudo rancœur pour camoufler son inquiétude, sa lassitude, de Seven et de ses caprices de diva. Alors qu’ils ont pas le temps. Non. Ils ont pas le temps pour ça, pour des engueulades inutiles et des querelles chronophages. Leur vie s’écoule en un rien de temps et dans quelques minutes ils auront déjà 50 ans. Et y a comme un déclic dans sa tête, une espèce de sérénité passagère qui l’envahit quand elle retire son pull pour dévoiler ses marques. Qu’elle les lui fout sous le nez, pour l’empêcher de faire l’autruche. Arrête. Arrêter quoi ? De dire la vérité ? Non pas cette fois. Ses doigts se glissent sous le tissus, dévoilant son ventre, les cicatrices de son passé bien trop présente encore aujourd’hui, comme des plaies à vif pour l’éternité. Regarde Seven, chacun porte sa douleur à sa façon, fierté ou honte, pourtant elle est bien là, comme un gène récurent dans votre ADN, s’exprimant quand la situation l’exige. Ca le secoue, elle le sait. Il se crispe à ses côtés, les jointures si blanchies qu’elle a envie de les réchauffer, pour qu’il arrête de se torturer. Elle sait qu’il repense à ce qui s’est passé y a 7 ans, à cet échec cuisant dans sa vie. C’était qu’un gamin à cette époque, juste un gosse qui aurait pas dû voir ça. Et elle s’en veut encore aujourd’hui Anca, quand elle repense à son visage vrillé quand il était venu la voir pour la première fois. Pourquoi t'as fait ça ? Ils sonnent comme les gamins d’autrefois, ceux qui comprennent pas ce qui leur arrive, pourquoi ils sont là, pourquoi ils ont fait ça, pourquoi si, pour ça. Jamais de réponses. Y en aura jamais, de toute façon, juste des suppositions maladroitement balancées en espérant apaiser cette dette de vide avec laquelle ils sont nés. Doucement Anca vient poser sa main sur celle de son frère. Il la regarde pas. Elle le regarde pas. Ils évitent comme les lâches qu’ils sont le regard de l’autre pour mieux se préserver, pour pas y lire toute la détresse qu’est peinte dans leurs pupilles. « J’sais pas » Qu’elle murmure tout bas, comme une enfant prise en faute. « Au bout d’un moment t’en as assez que personne t’entende hurler je suppose » Assez d’être dans ta bulle, dans ta cage, dans ta cellule. Assez de ces murs capitonnés et de ce son qui ne sors jamais. Assez de trouver des portes closes, des regards fuyants, des attend j’ai pas l’temps. Il lève la tête. Et instinctivement elle fait de même. Leurs regards se verrouillent et y a plus de colère dans leurs cœurs, une sorte de calme imparfait. J'te comprends pas. Si c'est à cause de nous, t'as qu'à partir. Barre-toi Anca. Si seulement c’était aussi facile, elle serait partie depuis longtemps. Elle ouvre la bouche pour répliquer mais il l’interrompt. Pourquoi t'es là ? Pourquoi tu fais tout ça si c'est c'qui t'as donné envie d'crever ? Elle resserre sa prise sur le poing de Seven, serrant fort à son tour, ptêtre un peu trop, parce qu’elle aime pas qu’il balance des trucs comme ça. Ca la rend triste, encore plus triste qu’elle ne l’est déjà. Alors elle pose sa tête contre son épaule, profitant du contact fugace qu’elle n’aura peut-être pas la chance de réitérer. « Parce que c’est aussi ce qui me donne envie de vivre » Alors comprends bien ça Seven, elle pourra jamais se casser. Jamais. Parce que votre famille, vos emmerdes, c’est autant son carburant que son poison, et qu’elle passe sa vie à frôler l’overdose sans jamais tomber. T'as envie d'recommencer ou t'es juste teubée ? Ça t'fait plaisir, d'être coincée avec eux ? Des mots, toujours des mots et elle relève la tête pour le regarder à nouveau. Ce regard putain. Ce regard qui n’a aucune cohérence avec la violence de ses mots, ce regard auquel elle se raccroche comme on se raccroche à une bouée de sauvetage. Ce regard qui pourtant la transperce de part en part. « Jpeux pas laissez les jumeaux comme ça. Ni Ioan. Putain mais t’as vu l’état de Ioan ce moment ? C’est une loque. » Et y a sa gorge qui se serre quand elle repense à son frère, le grand, toujours bourré, toujours noyé dans cette marre de tristesse, à la limite de l’agonie. « Chui pas stupide Seven, je vais pas rechuter, j’me soigne tu sais. J’ai un très bon psychiatre même s’il est un peu chiant sur les bords. » Et ça l’aide a pas craquer, à pas choisir le flingue plutôt que la lame.
Elle desserre doucement sa prise sur la main de son frère, et y a comme un vide qui se fait sentir dans sa paume. Il fait froid soudain, sans Seven et sans son pull, plus d’armure et un corps mis à nu. Barre-toi, p'tain. Mais cette fois ci pas la peine de lever le coude pour avaler son verre mental, non. Y a comme une supplique dans cette phrase, comme lorsqu’on libère un oiseau de la cage. Mais Anca n’est pas cet oiseau, et même si son cœur crève de liberté, elle s’agrippe à sa cage, à ses chaines, pour ne pas se faire emporter. « Un jour peut être. » Mais ils savent tous les deux qu’elle n’y pense pas vraiment. Alors elle brise le contact Anca, elle ferme les yeux et dépose un baiser sur le front de Seven , léger, comme ceux qu’elle lui faisait quand il dormait dans son berceau. Caresse sur la joue, il râlera s’il a envie, qu’il la laisse avoir une seconde de bonheur, à ses côtés. C’est tout ce qu’elle demande. Juste ça. Pour une éternité à brûler. Elle se lève sans un regard en arrière, attrapant son pull au sol, Anca l’enfile, faisant ainsi disparaitre tout ce qui les rend triste. Elle sort de son sac une petite trousse qu’elle dépose sur la table, à côté des plats cuisinés puis se retourne vers Seven. « T’as des anti douleurs dedans. Pour toi, pas pour les autres. Je suppose que tu sais comment en prendre. Y a de la crème antiseptique, passes en sur tes plaies. Si jamais t’as le moindre problème, si ça s’infecte, si t’as mal quelque part tu m’appelle. Et pas de conneries du genre oh non je vais pas appeler Anca, je suis grand j’ai pas besoin d’aide» Elle attrape son sac, ferme son manteau. Regarde Seven, elle s’en va, tu vas pouvoir retourner t’embourber dans ton malheur en paix. C’est pas génial ça ? « Je repasserais dans quelques jours, pour récupérer les assiettes, et voir si tout va bien je te dirais quand d’accord ? » Et sans lui laisser le temps de répondre, de dire que de toute façon, c’est pas la peine il a pas besoin d’elle, elle ferme la porte et sort. Marche vite Anca, marche droit, avant de t’effondrer chez toi, dans ton lit et de pleurer toutes les larmes que t’as pour lui.
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