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 ashes by night – trixia

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Serena Gianelli

Serena Gianelli
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MessageSujet: ashes by night – trixia   ashes by night – trixia EmptyLun 19 Sep - 23:19


Lourd. Son corps, sa cage d’os, son squelette, ses membres, ses muscles, sa peau. Tout est si lourd qu’elle ne peut plus bouger depuis une heure si ce n’est par hoquets incontrôlés. À moitié repliée sur elle-même, accrochée au bord du matelas, elle vient de réussir à se tourner sur le côté après s’être concentrée beaucoup trop longtemps sur ce fichu plafond fissuré.

Pour les médecins, c’est la dernière séance de chimio. C’est aussi la dernière prescription qui a encore besoin d’être dosée, celle qui est censée enfermer définitivement son démon et la laisser se remettre -enfin. Ce sont les restes. C’est le temps de s’habituer. Puis après un an de traitement et d’opérations. Des allers et retours entre deux voyages pour tout contrôler, réajuster, prévoir la suite avec des promesses. Et d’autres épisodes accrochés à ces perfusions corrosives, suivis de ces repos imposés et puants.  Elle les croit, y a pas de soucis. Mais il lui ont aussi dit que ces quatre années ne vont pas s’évaporées comme ça. Peu importe les repas sains. Peu importe la positive attitude ou la méditation dont elle se sert comme pour se purifier après tout ça. Ça ne s’effacera pas. Et dans ces moments-là, elle les croit encore plus. C’est peut-être pour ça qu’elle ne résiste pas aux soirées alcoolisées et enfumées. Cette ironie, elle fait avec. Comme tout le reste.

Mais pour elle, c’est aussi son corps qui aime lui rappeler la destruction et le mal qui l’a habité. Cancer fantôme. Pour ne pas oublier qu’elle l’a échappé belle, à deux reprises déjà. Quand les métastases ont cédées, puis après la première opération, son coeur s’est arrêté. Puis il y a les réminiscences de la chimie radiante qui a sévi dans ses organes. C’était toxique pourtant, ça l’a gardé en vie. Comme si il fallait tout tuer pour mieux revivre -qu’est-ce qu’elle était, qu'est-ce qu’elle avait qui n’allait pas avant tout ça ? Et tout ce bordel, c’est douloureux encore maintenant. De temps en temps. Parfois, c’est juste une fatigue écrasante quand elle ne peut plus rien avaler. Parfois, c’est juste une fièvre insistante. Et parfois, c’est tout ça à la fois, plus de nombreuses autres choses qu’elle ne saurait décrire mais qui la rongent encore un peu. Ça la grignote, ça la secoue jusqu’à vomir à nouveau, jusqu’à ne plus contrôler la force dans ses muscles, celle qui s’absente sans prévenir. Ça la fait disparaître de la circulation pendant quelques jours parfois aussi. Et elle reste autant que possible, enfoncée, immobilisée dans ce matelas qui devient même trop dur sous son poids.
Elle rêverait de pouvoir plonger dans un bain, se laisser un peu couler, juste un peu, pour mieux remonter. Puis expirer son mal entre deux bouffées de ces herbes magiques qui la font vriller et oublier. Oublier que la mort l’a frôlée et l’a un peu trop aimée pendant quatre années. Ombrant ses mouvements dès qu’elle était enfermée dans ses chambres d’hôpital. C’est pas pour rien que dès qu’elle pouvait -dès qu’elle peut-, elle sortait. La mort l’a éclaboussée puis l’a épargnée. Elle fait avec les dommages collatéraux. Elle peut pas se plaindre. Elle s’en sort bien après cet attentat -bombe intérieure. Alors oui oublier. Oublier qu’elle se sent encore comme du papier de verre malgré tout. Qu’elle pourrait se briser si on l’étreignait un peu trop fort -même si elle veut qu’on l’enlace plus fort.

Mais pas maintenant. Elle n’a pas la force de bouger. Juste de se cramponner un peu plus à la couette pour résister au prochain rouleau compresseur. Inspire. Expire. Focus sur un autre souvenir, un ailleurs. Les médocs vont bien faire effet à un moment ou à un autre. Elle espère en tout cas, que ses veines ne sont pas déjà noyées par la pharmacie et qu’elle n’est pas juste accoutumée. Sinon, elle se laissera probablement submergée. Respire Serena, respire. Et la mâchoire se crispe. Le corps se contracte -shut down. Et les yeux se ferment aussi sous la chaleur qui enserre son crâne. Elle a le tournis. Et ça commence à faire effet. Finalement un peu de sommeil pour enfouir ses peurs. Ce qu’elle ne dit à personne, ce qu’elle combat encore. Même dans une heure ou deux, face à son reflet brouillé, elle récitera un de ses mantras. “C’est fini, ça reviendra pas. C’est fini. J’vais bien.”

Il est 4h30 quand sa fenêtre glisse vers le haut, que ses grandes jambes dénudées passent et la guident sur l’escalier en ferraille qui longe la façade. À cette heure-là, y a pas grand monde pour voir le malaise suant sur sa peau entre chaud et froid, son teint en berne, et les sens abasourdis, au ralenti. La première clope s’effrite toute seule, le regard hagard et pourtant concentré sur le bout d’incandescence qui file lentement entre ses doigts. À défaut d’une bougie sur quoi se focaliser, ça l’apaise. Et pas besoin de tirer sur le filtre pour avoir ce goût âcre sur la langue. Saveur cendres en feu.
À la deuxième cigarette et à la première vraie taffe, elle respire enfin. C’est pas pur et ça le sera jamais. Mais c’est libérateur. Elle a le poids d’un enfer en moins sur les poumons. Hell of a night. Et putain ça fait du bien.

Un son familier résonne à sa droite. C’est le même manège que d’habitude dans l’appart’ d’à côté. La blonde vénéneuse apparaît. À peine un sourcil qui vacille en l’observant rapidement, Serena lui passe le bâtonnet de nicotine. Sans un mot, mais comme un réflexe imprimé dans ses muscles. Le temps de s’habituer à la présence de l’autre quand elles se perdent encore dans ces nuits et rêves cabossés.

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MessageSujet: Re: ashes by night – trixia   ashes by night – trixia EmptyMar 4 Oct - 11:42

ashes by night
Trix & Serena

maybe we can be alone together ✻✻✻ Quatre heure et demi, elle se réveille en sursaut. Un cauchemar. Un de plus. Une qui hante chacune de ses nuits. La seule chose qui l'apaise, c'est la fumette, quelques drogues dures parfois. Parce que le temps de l'envol, elle se sent bien. Pour mieux retomber ensuite dans le chaos qu'est sa vie. Elle transpire. Elle se sent sale. Une douche. Froide. Pour calmer ces terreurs. Encore aujourd'hui, il lui arrive de l'entendre ouvrir la porte, l'impression de sentir ses mains âpres sur sa peau qui la néglige sans prendre en compte ses sentiments. Comme s'il était là. Un fantôme. Il a transformé son existence. Il a détruit ce qu'il restait de naïveté chez elle à petit feu. Il l'a rendu mesquine. Mauvaise. Plus malheureuse que jamais. Elle n'a pourtant pas été la plus meurtrie. Certaines personnes ont subit des traumatismes plus déroutant mais elle n'arrive pas à s'en remettre. C'est un souvenir qui reste. Qui tue. Son corps se détend doucement sous l'eau qui glisse sur sa peau. Une main sur son visage, elle a envie de hurler mais ne le fait pas. Personne n'entend de toutes façons, ces SOS. Même lui ne l'écoute plus. Même lui a décidé de la sortir de sa vie. Elle l'y a en quelques sortes obligé quand on y repense. Nocive. Malsaine.  Elle sort, une serviette autour de la taille tandis que son visage se confond dans le miroir. Pauvre conne. Elle voudrait frapper le reflet pour le fendre, comme l'est son âme mais elle se contente de détourner le regard pour rejoindre sa chambre et enfiler une chemise de nuit en coton. De là, ses pas la mènent jusqu'à la fenêtre. Envie de nicotine pour combler le vide ambiant. Serena est là. Deux âmes torturés qui se retrouvent. Prédisposés au malheur. La solitude qui plombe et qui s'échappe le temps d'une cigarette. Pendant de longues minutes, elles ne disent rien, partageant la même cigarette, mêlant deux salives sur le bout au goût amer. C'est vraiment une merde ce truc, c'est même pas bon quand elle y pense mais sa dépendance est trop grande pour qu'elle songe une seule seconde à arrêter. Elle n'en a pas la moindre envie de toutes façons. Le pire: un cancer. Au moins, elle en crèverait, elle qui est trop lâche pour mettre fin à ses jours. Un coup d’œil à l'intérieur. Trixia finit par briser le silence. « Pas de mec ce soir ? » Parfois, y'en a un qui dort dans le fond, dans les draps de satin de la belle. Pas de grande histoire d'amour. Juste pour un soir, c'est ce qu'elle a comprit. Des étreintes éphémères qui comblent un vide, le temps d'une nuit. Elle connait bien ça aussi la blonde. « Non parce que j'ai cru comprendre que t'écartais les jambes facilement. » Elle ne sait pas grand chose de cette voisine. Rien même pour être honnête. Seulement, depuis quelques semaines, elles partagent ces moments de presque intimité ensemble. Sans rien dire. En se lançant quelques vacheries ou implorant des banalités les plus communes. Trixia, elle est contente de la trouver ce soir dans le fond. Parce qu'elle n'arrivera pas à rejoindre Morphée tout de suite. Parce que même si elle n'admettra jamais ce détail, ça lui fait du bien de se trouver là, avec elle et de partager ce moment en sa compagnie. Elle lit dans son regard cette détresse qui l'anime aussi de son côté. Une âme esseulée. Parce qu'elles ont finalement ce point commun toutes les deux, même si elles n'en ont jamais parlé... Sans doutes qu'elle devrait la remercier de combler un peu ces nuits mais elle ne le fera jamais. Aucune envie de donner de l'importance à ses moments. Serena pourrait comprendre que Trixia y tient comme à la prunelle de ses yeux. Trop fière pour le dire. Impossible. Elle préfère l'insulter, la traiter de fille facile. Elle allume une autre cigarette alors que celle qu'elles partageait s'écrase dans le cendrier entre les deux fenêtres.
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Serena Gianelli

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MessageSujet: Re: ashes by night – trixia   ashes by night – trixia EmptyMar 18 Oct - 20:44


Héé non. La déception enlace ces deux petits mots. « Non parce que j'ai cru comprendre que t'écartais les jambes facilement. » Sois pas jalouse… J’peux les écarter pour toi aussi si tu t’sens seule. Faut savoir demander ce qui est bon pour l’avoir tu sais. Et oui oui. Elle ose lui décocher un clin d’oeil bourré de confiance. Même pas peur. Enfin bon, elle va pas trop insister sur le sujet quand elle a déjà du mal à tenir sur ses jambes. Mais sinon la plupart du temps, que quand j’en ai envie. Son sourire s’étire entre malice et pure honnêteté. Pas du tout vexée par la remarque. ... C’qui peut être souvent quand on est égoïste, j’avoue. Mais un peu comme toi, non ? Le vieux préjugé opposant “l’homme-à-femmes” dont le comportement n’étonne plus personne et la “putain” qui est décriée trop facilement : il est encore bien gravé dans notre société. Même entre elles, les femmes se jugent, font grincer leurs canines dans le dos de leurs “soeurs”. Et au milieu de ces esprits passés et dépassés, il y a des gens comme Serena qui ne cachent pas leurs désirs. Elle n’a pas honte et elle n’a pas à l’être. Les moeurs frivoles, légères, un peu dépravées, ça fait partie des libertés de chacun du point de vue de l’italienne. Et il n’y a pas de petits plaisirs. Une fois qu’on a trouvé c’qui nous fait du bien, pourquoi le lâcher ? Au contraire, ça se communique, ça se partage même. Et sinon tu serais pas là maintenant... Elle se redresse pour mieux laisser tomber son dos contre le mur frais de la façade en briques rouges, et elle replie ses genoux, talons contre fesses, dans une de ces postures d’ado un peu rebelle qui n’a que faire des apparences. Elle est fatiguée par l’étranglement qu’a subi son corps ses dernières heures. Mais elle a géré ça en silence. Comme toujours pour ça. Et j’aurais préféré entendre un certain type d’insanités, ça m’aurait distraite au moins. Les murs ne sont pas très épais. Autant dire qu’elles peuvent s’entendre (sur)vivre de temps à autre. Mais c’est ça, ça fait une bonne distraction, quand elles sont là en même temps. Faut dire que leurs quotidiens ne les invitent pas à se croiser souvent, en dehors de ces parenthèses teintées de gris. Qu’est-ce que tu vis ? Qu’est-ce que tu subis ? Elle aimerait la questionner, et en même temps, elle ne veut pas mettre ces mots-là sur ce qu’elle perçoit de Trix. Elle n’aimr pas ce dernier mot. Les renvoyant à l’état d’objets sur lesquels s’exercent un pouvoir, une force non-voulue, l’action de personnes ou d’événements pénibles et inévitables. C’est être sous la contrainte, la domination invisible et incontrôlable. Comme si elles étaient au creux d’une main qui les contrôlaient -poupées de chair, poupées en sang. À leur merci. Et Serena refusait d’exprimer ça à voix haute, surtout pas à quelqu’un comme sa voisine dont l’indépendance forcenée bouillait dans ses beaux yeux. Ce truc qu’elle était prête à arracher de l’emprise des autres jusqu’à ce qu’hémoglobine s’en suive si quiconque osait essayer de l’emprisonner -comme elle l’avait probablement été par le passé.    
Il fallait être aveugle et sourd pour ne pas comprendre que le système de défense et de préservation de Trixia Jones se résumait à l’attaque pure et dure. Pas de demi-mesure. Elle plaint les pauvres âmes qui tentent de s’y frotter, qui se croient à armes égales -trop tentées pour pouvoir l’éviter. Trixia elle doit avoir ce goût de fruit défendu, arôme passion, tendance poison, sauvage addiction. Elle rend méchamment fou, Serena en est certaine. C’est peut-être aussi pour ça qu’elle l’adore déjà, qu’elle l’envierait presque un peu. S. a de la répartie, sait mordre aussi mais dans une rixe, elle serait certainement la première à perdre et s’briser un truc par la même occasion. Trixia elle, a ce piquant toxique qui survit coûte que coûte, qui attire les maniaques, les faibles, les accros en manque de plus, de tout. Roulée comme une princesse, elle t’arracherait pourtant tes couilles avec ses dents si il le fallait. Ses proches doivent en voir de toutes les couleurs. Et tout ça, elle l’a déduit en quelques échanges nocturnes avec la belle. P’t-être qu’elle se plante sur toute la ligne.
Elle souffle, cherche comme à lisser sa fatigue en passant ses doigts sur son front. Elle se sent presque vieille parfois. Déglinguée. Mais elle efface la sensation en chopant le sachet et les feuilles à rouler qu’elle avait mis de côté sur le rebord de sa fenêtre. Et elle s’élance dans la préparation agile de leur prochaine évasion. Alors, quoi de moche à raconter aujourd’hui ? Serena lui laisse souvent parler de ce qu’elle veut, qu’elle crache ce qu’elle a besoin de fusiller, ou pas. Peu importe, elle l’encaissera, le laissera planer loin au-dessus d’elle si nécessaire. C’est l’jeu abominablement vrai où elle risque de s’en prendre plein la gueule elle aussi. Un peu comme si Serena disait toujours oui et Trixia toujours non. Mais que la dernière chasse toute la nuit ses montres et devienne la bête qui contrôle cette colère incrustée dans ses os. En échange, que la mort dans la peau de la première puisse commettre son crime ailleurs au lieu de revenir loger là.
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MessageSujet: Re: ashes by night – trixia   ashes by night – trixia EmptyVen 21 Oct - 16:54

ashes by night
Trix & Serena

maybe we can be alone together ✻✻✻ Son reflet dans le miroir. Cette image qui la débecte de plus en plus. Celle qu'elle n'est plus et qu'elle aimerait parfois redevenir. La gamine de dix ans. Tu parles. Elle chasse cette idée de sa tête, parce que l’innocente gamine qu'elle était ne survivrait pas une seule seconde. Elle serait noyée dans la boue qui règne en maitre à l'intérieur. Elle regarde sa voisine du coin de l'oeil. Serena a la capacité de l'apaiser. Elle devine et admet les contradictions qui la caractérisent. Elle n'en joue pas. Elle ne cherche pas à comprendre. Elle fait avec simplement.  « Sois pas jalouse… J’peux les écarter pour toi aussi si tu t’sens seule. Faut savoir demander ce qui est bon pour l’avoir tu sais.   » Les volutes blanchâtres s'échappent de ses lèvres. « Mais qui me dit que tu es bonne ? Dis moi, ça les fait mouiller d'habitudes les gonzesses que tu veux mettre dans ton pieu ? » Réponse à tout. Un combat illusoire mais qui comme souvent lui donne l'impression de tout maitriser alors que tout lui échappe. Trixia, c'est un carnassier. Un être sans trop de morale qui n'attend plus grand chose de la vie. Elle a trop donné et en même temps si peu.  « ... C’qui peut être souvent quand on est égoïste, j’avoue. Mais un peu comme toi, non ? Et sinon tu serais pas là maintenant... » Elle laisse le silence s'imposer. Rien à répondre. Rien à dire. Étrange quand on la connait, elle qui a habituellement toujours le mot pour blesser. Pour détruire. Pourrir ceux qu'elle considère comme des ennemies et leurs retirer l'envie de vivre. Peut être qu'elle est là la différence, elle ne perçoit pas Serena comme hostile. « Et j’aurais préféré entendre un certain type d’insanités, ça m’aurait distraite au moins. » Une esquisse de sourire. Elle tourne la tête pour ne pas accorder un tel plaisir à sa voisine. C'est con sans doutes mais c'est comme ça. Elle aussi est adepte de ses moments un peu fugaces. Parce que s'attacher exige un prix exorbitant à payer et elle n'en veut plus Trixia. Ceci dit, elle n'avait pas du entendre beaucoup d'insanités venir de chez elle, elle invite personne dans sa bulle. Le seul à être venu jusque là, c'est Samih et on ne peut pas dire que ça se soit terminé sur une notre positive. Une séparation presque brutale. Ca lui pendait au nez de toutes façons. Pour lui l'amour était devenu synonyme d'oxygène, pour elle, c'était au bout du compte une putain d'imposture. Ils n'avaient pas cette vision en commun. Pour ça qu'elle s'était barré. Elle resserre son pull contre elle pour fâcher la brise qui se lève tandis qu'un frisson la parcoure.

Serena est là. A ces côtés. Ce point commun qu'elles partagent: la solitude comme meilleure amie. C'est peut être ça qui les rapproche, parce qu'il faut pas croire que Trixia ferait ça avec n'importe quel habitant du bâtiment. Les relations de bon voisinages, elle s'en contrefou. Elle chierait volontiers devant la porte de l'un d'eux si on l'emmerde un peu trop. « Alors, quoi de moche à raconter aujourd’hui ? » Elle écrase sa cigarette dans le cendrier tandis que son autre main remet une mèche blonde derrière son oreille. « Ma mère est morte. » Elle ne se reconnait pas. Elle prononce ces mots et un poids harassant s'échappe de sa poitrine. Comme si ça devait sortir. L'extirper de son esprit une fois pour toute pour réussir à oublier. Si elle confie cette vérité à Serena, c'est parce qu'elle sait qu'elle ne la prendra pas en pitié. Un premier pas vers la guérison. Ca doit lui faire une belle jambe de le savoir. « Pas comme si j'avais besoin d'elle de toutes façons. » essaie t-elle de sa convaincre. Parce que toutes ses années, c'était elle qui avait manqué à son existence. Son soutien. Son amour. Elle qui aurait du voir en elle la bonne personne. Celle qu'elle refusait de montrer aux autres. Pendant toutes ses années, elle avait pensé qu'elle l'aurait recherché, qu'elle serait revenu vers elle. Rien. Et elle était partie sans qu'elle puisse lui cracher toute cette rancoeur au visage. Parce que même dans la mort, elle avait fait comprendre à sa fille qu'elle ne comptait pas vraiment. Pas de lettre, pas d'héritage...

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MessageSujet: Re: ashes by night – trixia   ashes by night – trixia EmptyJeu 27 Oct - 18:47


Elle s’est léchée les babines. Et elle a failli rétorquer tout de suite. Ouais juste failli. Parce qu’elle n’a rien dit. Elle a failli répondre que oui, ça les faisait mouiller -en tout cas, personne ne s’était jamais plaint. Mais en réalité, elle ne pouvait pas dire quel goût elle avait, ne s’étant jamais goûtée, donc absolument aucune raison d’affirmer qu’elle était bonne. Ou du moins pas dans ce sens-là. Elle n’est pas tout le temps, totalement perchée Serena. Quand ça l’arrange, elle s’en tient aux mots et rien qu’aux mots. Concrète, pragmatique. Ou juste son côté joueuse qui vient narguer ses belles intentions. Peu importe. Vu qu’elle a fermé sa gueule jugeant que ça ne valait pas l’coup de faire les fières, autant s’arrêter ici. Parce qu’il y a plus important.
Elle cille, puis se fige. Crash interne, droit dans le mur de sa cage d’os. Juste extériorisé par un geste avorté : le bâtonnet stoppé loin de ses lèvres alors qu’elles auraient dû l’accueillir y a déjà une seconde. Mais non. “Ma mère est morte.” Elle ne s’y attendait pas, clairement pas. Elle n’essayait pas d’imaginer les prochaines morsures de Trixia. Cette fille a bien trop de talents pour ça, pour essayer de le lui voler. Mais Serena n’aurait jamais pensé qu’elle lui parlerait réellement d’un truc qui lui arrive. Les phrases cruelles qui balancent des vérités, oui. La belle blonde sait parfaitement faire graviter l’attention là où elle veut, là où elle en a besoin, à la fois sur elle et en même temps au plus loin d’elle. Trixia contrôle. Trixia manipule. Poupée-marionnettiste. Mais là… Ça la concerne. Ça la marque. Et c’est pas rien putain. C’était déroutant.
“Désolée.” Tragiquement, c’est le premier mot qui lui vient. Mais il ne s’extirpe pas non plus de sa bouche. À l’inverse, elle se remet en mouvement. Infimes gestes. Elle aspire sa dose. Volontiers réceptionnée. Ça lui laisse un peu plus de temps pour trouver autre chose à dire que ça. “Désolée”, c’est blanc, neutre, fade. Ça veut tout dire, ou rien dire. C’est justement fait pour ceux qui ne savent pas et ne comprennent pas. Et là encore, Serena manque cruellement de références. À part un vieil oncle dont les souvenirs s’estompaient avant même de ressurgir, elle n’a perdu personne. Et puis il y a cette phrase que l’on dit aux proches, à la famille du défunt. On dit “toutes mes condoléances”. C’est une petite phrase toute faite et vide de sens. Ça ne couvre même pas ce qui leur arrive vraiment. Ça nous permet de compatir sans nous forcer à ressentir leur abattement, à quel point ils sont dévastés. Ça nous protège… de sentir la douleur, leur douleur. Cette douleur noire, oppressante, impitoyable… qui peut vous manger vivant. Alors on dit “toutes nos condoléances”. Et on espère que ça aide un peu. Un peu de soutien. Un peu de paix. Une sorte de clôture. Quelque chose de bien. This is bullshit.Pas comme si j'avais besoin d'elle de toutes façons.” Une question muette se mit à bourdonner sous la peau de Serena, la laissant fébrile, souffrante. Parce que ça aussi c’est de la merde.
Trixia, elle est belle avec ses mots terribles. Magnifique assassine. Mais là, y a de la faiblesse. Elle n’est pas aussi rude que d’habitude. On aurait pu croire que dans la douleur, elle serait pire. Déchaînement de haine incontrôlée. Mais apparemment pas. Deux options possibles. 1) C’est vrai, elle n’en a pas besoin, ça ne la touche pas. 2) Ça l’atteint au point de paralyser la violence dans sa gorge. Dans les deux cas, c’est moche que ça la tue comme ça. Mais c’est normal. Au final, elle aussi est humaine.
De quoi t’avais besoin ?” De lui parler, de l’engueuler ? D’obtenir des réponses à des questions ? C’est peut-être ça le pire, de douter. Elle en a conscience. Y a un sentiment incertain qui s’enroule à la voix de Serena. Elle a observé Trixia du coin de l’oeil pendant une seconde avant de tirer sur le spliff puis de lui laisser le choix de se servir dans le cendrier fumant. “Est-ce qu’elle a fait ce qu’il fallait ou est-ce qu’elle n’a rien fait ?Tu lui en veux ou pas ? Elle t’a déçue ou non ? Elle sait pas Serena. Elle connaît rien de ta vie. Elle devrait peut-être même pas s’en mêler et te questionner. Ou alors elle devrait. Te pousser à régler tes comptes avec la désormais absente. Elle sait vraiment pas.T’es pas obligée de répondre ou de m’en dire plus.” Elle libère enfin le brouillard opalin direction le ciel quand sa bouche s’arrondit, visage tourné vers les hauteurs. “Putain ta mère est morte… ”, répète-t-elle comme un écho lointain, regard maintenant fixé droit devant elle, sans pour autant voir quoi que ce soit. Parce que dans sa tête, elle se torture à gommer l’existence de sa mère pour effleurer la dévastation qui la tourmenterait dans la même situation. Haussement de sourcils imperceptible marquant le retour de ses pensées. “T’as encore plus de raisons de vivre.”, ajoute-t-elle en cherchant enfin le regard de sa voisine pour que ça s’imprègne un peu mieux. C’est pas une question de “tenir bon” et de résistance. Ni même une façon de dire “merci” ou de profiter en hommage à un autre. Mais c’est plutôt une question de revanche. Peu importe pour qui et contre qui. Ouais, elle fait dans l’égoïsme, l’individualisme, mais c’est grâce à l’unité que le pluriel est possible, donc autant commencer par le début. Ça sera nouveau pour personne que rien ne va en des temps comme celui-ci. Du coup, ça paraît évident, naturel, logique pour Serena que Trixia doit se concentrer sur elle, et envoyer se faire foutre le reste de la planète si besoin -encore plus que d’habitude. Personne ne peut vivre sa vie à sa place. Elle n’a plus non plus d’excuses d’avoir de ses parents qui vous plombent les pieds au lieu de vous faire pousser des ailes, si c’est tout ce que sa mère lui donnait. Elle n’a plus à être enfermée dans cette relation, si celle-ci la brimait. C’est peut-être horrible de penser ainsi, que la disparition d’un être peut avoir quelque chose de libérateur, mais parfois, c’est le cas. Serena préfèrerait être coupable de ressentir ça plutôt que de se noyer dans les regrets et les remords d’actes manqués, de sentiments avortés. Et ça ne concerne que Trixia. C’est tout ce que ça lui a pris d’en être arrivé là, avec ou sans mère, tout ce que ça lui a coûté. Les endommagés, les cabossés, c’est eux les plus dangereux ; ils savent survivre. Donc en fait, elle n’a pas l’choix. “Et peut-être qu’elle te manquera quand même. Va falloir dealer avec les paradoxes...” Et pour accompagner ses dires, Serena tapota de deux doigts contre sa poitrine. Parce que les contradictions sont souvent les conséquences d’un crime instigué par les pulsions du coeur. Que ça la fasse hurler, rire ou pleurer. Que sa douleur soit comme ce couteau planté dans l’bide que le destin s’amuse à tourner pour voir si les lambeaux de son âme savent encore respirer. Va falloir faire avec.
Serena détourne finalement son visage, s’empare à nouveau du joint d’une main tandis que l’autre part se masser la nuque. Et plus loin dans la ville, subitement, c’est à ce moment-là qu’une sirène monte sur scène. Brise des nuits, brise des rêves et brise des mondes. La sirène chante, ambulance en furie, folle mélodie, créant des fantômes de mélancolie. Elle déteste cette ironie morbide, et s’assure, d’un regard en biais, que Trixia aussi. Parce que la vie se fout aussi parfois d’nos gueules, plus incohérente que les plus déments d’entre nous, d’une humeur à massacrer le divin destin.

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MessageSujet: Re: ashes by night – trixia   ashes by night – trixia EmptyMer 2 Nov - 10:56

ashes by night
Trix & Serena

maybe we can be alone together ✻✻✻ La vipère n'est pas en forme ce soir. Elle se morfonds depuis des jours dans une douleur qui n'a pas lieu d'être. Maintenant qu'elle n'est plus là, elle réalise à quel point un parent aide à la construction mentale de son enfant. Après tout, la plupart des psychopathes justifient leurs actes par l'enfance. Ce moment sacré qui vous forge un caractère, des désirs. Alors quand le schéma n'est pas sain, se retourner une fois adulte, ce n'est pas aussi simple que ça n'y parait. Trixia, elle a manqué d'amour toute sa vie. Le fustigeant d'un côté mais dans sa recherche la plus ultime de l'autre. En vérité, elle ne demande qu'à être aimé. Que l'on voit la gamine qui a du mal à respirer et qui s'éteint doucement, à petit feu. « Désolé. » Un mot qui n'a pas vraiment de sens. Trixia n'a jamais trop comprit le sens de ces excuses. C'est vrai, c'est toujours ce qu'on dit, comme si c'était logique. Ca l'est pas. Après tout, Serena n'a même jamais rencontré sa mère, elle n'y est pour rien dans le fait qu'elle est crevé. C'est pas comme si elle était responsable d'une quelconque manière. Trixia regarde Serena. Ses yeux sont brillants. Cette fille ne fait grâce à personne, elle supporte les assauts de sa voisine depuis bien longtemps. Comme des morsures de vampires. Et là, alors que la tournure changeante de leurs relation est imposée par l'ancienne coiffeuse, elle acquiesce sans trop rien dire. Au contraire même. Elle joue le jeu. La jeune fille en deuil arrange ses cheveux tandis que son estomac se tord. « De quoi t’avais besoin ? » Elle aspire une bouffée de sa cigarette, plus importante que les autres. Puis remarquant le joint qui trônait doucement dans le cendrier, elle écrase sa cigarette pour tirer dessus, toujours de façon aussi avide. « Est-ce qu’elle a fait ce qu’il fallait ou est-ce qu’elle n’a rien fait ? » Rien. Elle a rien fait. C'est là tout le fond du problème. Elle n'a soulevé aucune montagne pour sa fille. On dit pourtant qu'un parent choisirait son enfant envers et contre tout. Tu parles.  Elle tend alors le pétard en direction de sa voisine.

« T’es pas obligée de répondre ou de m’en dire plus. Putain ta mère est morte… » Ouais, sa mère est morte. Et le dire à voix haute lui procure un soulagement qu'elle ne pensait ressentir. Comme retirer d'un poids mort accroché à elle depuis trop longtemps. « J'ai appelé y'a deux semaines et IL m'a dit qu'elle était partie, comme ça. Elle a même pas essayer de me retrouver, de me le dire, de... Si j'étais aussi insignifiante pour elle, je vois pas pourquoi je devrai en avoir quelque chose à foutre d'elle. » Son ton est étonnamment calme. Elle n'a jamais autant parlé avec elle. Elle n'en a jamais autant dit. Elle s'est pas pourquoi elle le fait. Sans doutes que c'est plus simple, Serena est totalement extérieure à sa vie. Elle se contente de la croiser, comme ça, une ou deux fois dans le mois. « T’as encore plus de raisons de vivre. » Ca pourrait être vrai. Après tout, elle n'a fait que lui foutre des bâtons dans les roues face à un bonheur qui lui a semblé inaccessible. Si sa propre mère n'était pas capable de la protéger et de l'aimer. Qui le ferait ? Puis, elle avait tellement de choses à dire, à exprimer, à sortir pour réussir à passer à autre chose, à oublier. Aujourd'hui, c'était impossible. Parce que parler à une tombe n'avait rien à voir. Connasse perfide et briseuse de rêve. Amourachée d'un bourreau. D'un homme qui a détruit sa propre fille et jusqu'au bout, elle l'a choisit lui. « Et peut-être qu’elle te manquera quand même. Va falloir dealer avec les paradoxes... » Elle ramène ses jambes contre son ventre, sa tête posée sur ses genoux, posture de la petite fille qu'elle était. Elle fera comme d'habitude, prendre le masque, prétendre et cracher. Parce que tant que tu dis que tu vas bien, que tu agis comme si rien n'avait changé, les gens veulent y croire. C'est plus simple que d'argumenter et de creuser. La surface suffit largement. « J'crois pas. Le manque, c'est une sensation un peu subjective. Pour le ressentir, faudrait déjà avoir crée une relation à la base. » Elle hausse les épaules, se voulant convaincante dans ses propos. « Elle te manque à toi ta mère ? » demande t-elle, comme un cheveux sur la soupe. Presque maladroitement.

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Serena Gianelli

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MessageSujet: Re: ashes by night – trixia   ashes by night – trixia EmptyMar 15 Nov - 21:06


Serena a l’habitude d’aimer les mots. Les phrases longues, les soupires qui s’éternisent. Elle aime quand les mots cachent ce qu’ils disent ou quand ils le disent d’une nouvelle façon et qu’elle doit deviner. Mais là, tout ce que prononce Trixia… Ça cache beaucoup trop de choses. Et elle a l’impression qu’elle pourrait marcher sur des bris d’coeur malgré le calme apparent de sa voisine. Y a des miettes de sentiments qu’elle vient de secouer par la fenêtre. Elles sont peut-être invisibles et quand Serena baisse les yeux pour les chercher sur le sol quelques étages plus bas, elle se contente de déglutir, ne pouvant rien dire d’autre, ne sachant comme les voir. Après tout, elle ne connaît pas Trixia. Ce “IL” qui a fusé. Cette mère disparue à qui effectivement, elle ne doit rien. Elle le lui murmure d’ailleurs, elle approuve. Car aussi étrange que cela puisse paraître, Serena essaye d’apprendre à penser que personne ne perd personne, parce que personne ne possède personne. Avoir la chose la plus importante du monde sans la posséder, c’est une forme de liberté, non ? Mais elle a aussi un problème avec toutes ces attaches, ces liens, ces cordes… Elle est sans cesse en train de se lier, de se libérer, de s’astreindre et de se dénouer... Ça a commencé après avoir été diagnostiquée. Après avoir entendu que son quota de vie avait maintenant un taux de survie. Que, à l’époque, elle a pu avoir une date de péremption. C’est un peu resté infusé en elle tout ça, en même temps que la chimio. Alors oui, il y a encore ce nuage de damoclès au-dessus d’elle. Celui qu’elle se garde comme un pense-bête. Que tout ça pourrait revenir comme un boomerang. Il faut qu’elle l’ait en tête pour protéger les autres d’une probable absence de sa part.

Une absence. Ou un vide. De ceux qu’a connu Trixia. Il y a ceux qui pensent que le plus dur dans la perte de quelqu’un sera de ne pas avoir pu dire aurevoir. D’autres penseront que c’est d’apprendre à vivre sans eux. De toujours chercher à remplir le vide que ça a laissé quand ils sont partis. Il n’y a certainement pas de bonne réponse. Comme aimer ne veut pas dire la même chose pour tout le monde. Faire son deuil est aussi propre à chacun. Elle respecte ça. Mais elle aperçoit bien trop de choses derrière le ton placide de sa voisine. Ce que l’on ne dit pas, ce que l’on veut faire mais qu’on ne fait pas, ce qu’on s’empêche de ressentir… On aimerait que ça tombe dans l’oubli mais en réalité ça s’accumule dans notre corps et le remplit de cris muets. Ce que l’on ne dit pas se transforme en insomnie, en douleur. Ce que l’on ne dit pas se transforme en nostalgie, en perte de temps. Ce que l’on ne dit pas se transforme en devoir, en dette. Ce que l’on ne dit pas se transforme en frustration, en tristesse. Ce que l’on ne dit pas ne meurt pas mais nous tue à petits feux. Et tout ça, Serena devrait le dire à Trixia. Parce qu’on le lui a dit et qu’elle travaille sur tout ça elle aussi. Parler et ne pas se cacher. Oui, elle devrait. “J'crois pas. Le manque, c'est une sensation un peu subjective. Pour le ressentir, faudrait déjà avoir crée une relation à la base.” Mais elle n’a certainement pas le droit. Alors le joint file entre ses lèvres. Elle prend son temps pour répondre. “Je suis pas si sûre. Les orphelins, même ceux ayant été adoptés, veulent bien souvent connaître leurs origines parce que quelque chose leur manque, non ?” Et puis elle souffle, laissant un trait de fumée embrouiller son regard posé sur l’immeuble d’en face. “Enfin, y a pas de règles de toute façon.” Et puis ça la frappe, se demandant elle-même depuis qu’elle a besoin d’une autorisation. Elle vient de le dire, y a pas de règles. Donc pas de barrières, de frontières, de limites imposées, alors pourquoi elle s’en met tout à coup. Ses yeux vrillent sur Trixia au moment où la question tombe. “Elle te manque à toi ta mère ?” Désarçonnée, il y a eu rupture dans sa tête afin de devoir ressentir pour elle. Il lui faut quelques secondes pour trouver la réponse à une question qu’elle ne s’était jamais posée. “Oui et non. Elle a beau être de l’autre côté de l’Atlantique, ça dépend des fois, mais...” Un instant à détailler encore un peu la silhouette recroquevillée de la blonde, Serena finit par détourner son visage. “Elle ne disparaîtra jamais vraiment. Elle reste là en moi. Dans ma mémoire. J’ai la chance d’en avoir de bons moments à me rappeler, alors que pour d’autres… Ça a laissé des cicatrices, des larmes séchées, des cris ou des insomnies qui les tiennent en haleine jusqu’à 4h30 du mat’...” Sans peur, elle dévisage à nouveau Trixia. “Les gens restent chacun à leur façon parce qu’ils laissent une trace indélébile qu’on le veuille ou non. J’comprends qu’on puisse vouloir les oublier et qu’ils ne nous manquent pas.” La cigarette améliorée est à nouveau déposée dans le cendrier. Ça lui donne toujours terriblement soif. “Tu sais, t’as pas à te retenir de pleurer, hurler, jurer comme une bouchère ou même rire si c’est c’qui doit sortir. Ça fait plus de mal que de bien de tout garder bien enfoui. Alors te retiens pas. Surtout pas devant moi.” Elle hausse une épaule presque comme si ça n’avait pas d’importance. Le spectacle de deux filles échouées sur l’escalier de secours de leur immeuble en pleine nuit, s'intoxicant à la chaîne, et qui ne se parlent que là, c’est déjà quelque chose en soi. Alors au point où elles en sont…
Ou si ça t’arrange… j’peux faire semblant de trouver intolérable que tu prennes en excuse d’être triste d’avoir perdu quelqu’un pour être une vraie pétasse.” Serena n’a qu’à tendre le bras à l’intérieur de son appartement pour trouver une petite bouteille d’eau qui comblera sa soif. Elle grimace un peu en bougeant, mais elle ne le sent pas plus que ça, car Trixia est dans sa tête. “Ou pas. C’est toi qui vois. T’as tous les droits, Trixia.” Et elle espère dire ce qu’elle aimerait elle-même entendre dans la situation inverse.

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MessageSujet: Re: ashes by night – trixia   ashes by night – trixia EmptyLun 21 Nov - 17:28

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Trix & Serena

maybe we can be alone together ✻✻✻ Serena, c'est pas juste une jolie blonde. Elle a du plomb dans la cervelle. Ce soir Trixia fait un pas vers elle. Elle va à sa rencontre. Leurs relations n'induit aucunement les connivences pourtant, mais ce soir, c'est différent. Si elle se livre, c'est parce qu'elle en ressent le besoin. Sauf que comme l'a justement fait remarqué Samih, elle a personne la belle. Seule au monde. Sans doutes aussi parce que sa voisine ne portera pas de jugements.   « Je suis pas si sûre. Les orphelins, même ceux ayant été adoptés, veulent bien souvent connaître leurs origines parce que quelque chose leur manque, non ? Enfin, y a pas de règles de toute façon. » Dans une posture qui invite au mutisme, elle acquiesce d'un simple signe de tête. Parce qu'elle a raison Serena. On ressent toujours le manque d'un père ou d'une mère. Étrangement, un enfant est conditionné pour éprouver de l'affection pour son parent. Même si ce dernier se comporte mal. La déception peut être grandiose, on finit toujours par se retrouver face à la perte et la détresse que cela engendre. Trixia, elle retourne la question. Elle ose poser la question. Déjà pour détourner le sujet mais aussi pour trouver refuge dans les mots de la jolie blonde au sourire enjôleur. A travers son interrogation, elle demande: toi aussi t'as une mère moisie ? Elle joue le jeu. Elle répond sans se montrer avare en détails. Raah, c'est vraiment le bordel. Ces putains de liens. Ceux qui se font trop vite mais qui ne peuvent durer. Ils sont soumis à trop d'injustice. Ils sont fragiles, incertains. Ces yeux brillent d'une lueur triste. Elle écoute. On dirait pas comme ça, alors qu'elle est prostrée dans une position enfantine. Mais elle écoute Trixia. Elle prend chacun de ses mots comme un réconfort doux et agréable. Elle pourrait dire merci mais n'y arrive pas. Elle a trop prit le masque pour réussir à se montrer honnête avec elle.

Elle prend le restant de joint qui se trouve dans le cendrier, déposé quelques secondes plus tôt par sa voisine. Elle tire dessus sans ménagement puis le repositionne là où elle vient de le prendre. « Ou si ça t’arrange… j’peux faire semblant de trouver intolérable que tu prennes en excuse d’être triste d’avoir perdu quelqu’un pour être une vraie pétasse. Ou pas. C’est toi qui vois. T’as tous les droits, Trixia. » Ces mots qui apaisent. Ces mots qui font un bien fou. Et comme libérée d'une barrière qu'elle s'impose trop souvent de peur qu'on la croit faible, elle dit: « En réalité c'est mieux comme ça. Pourquoi je devrais être en colère ou chialer ? C'est pas comme si j'avais douze ans. C'est pas comme si je venais la voir au milieu de la nuit juste pour sentir l'odeur de son parfum et que je la suppliais pour qu'elle vienne dormir avec moi. Elle était pas là pour m'apprendre à me maquiller. Elle était pas là non plus quand mes notes ont dégringolés et que j'ai fini par me barrer de ce putain de lycée. Ouais. Et quand je suis partie, elle m'a même pas cherché. En fait, je crois qu'elle m'a rien apprit, ni apporté. » Si la misère affective, la peur. C'est pas vraiment elle qui est responsable de tout ça mais elle n'a rien fait pour aider sa fille à se relever. Observatrice silencieuse. Pourtant elle savait. Trixia porte en elle cette intime conviction. Elle savait et l'a choisit lui tout en ayant connaissance des faits. Elle a jamais comprit. L'amour que l'on porte à son gosse est pas censé être le plus fort, le plus puissant. Passer devant celui qu'on éprouve pour un amant, un violeur. Pas chez les Jones. Elle est pas la seule dans ce cas, c'est clair. Les gens heureux tiennent plus de l'exception que de la règle. Sa voix tremblote un peu. Et là, une larme s'échappe. Ça fait longtemps. Trop sans doutes. La première depuis qu'elle a apprit. Un droit qu'elle ne s'accorde plus vraiment, de peur de donner de l'importance à celle qui lui a fait tant de mal. « Ça craint. » finit elle par lâcher dans un rire qu'elle ne maitrise pas vraiment. Elle essuie la larme qui tâche son visage du revers de la main. Non. Elle va pas donner satisfaction à sa mère. Cette grognasse ne mérite pas qu'elle se vide les yeux. « Tu viens d'où ? » revirement de situation. Outre atlantique apparemment mais elle n'a pas plus de précision. Parce que d'ordinaire, elles parlent pas d'elles ces deux là. Pas vraiment en tout cas.

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Serena Gianelli

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MessageSujet: Re: ashes by night – trixia   ashes by night – trixia EmptyDim 27 Nov - 21:03


L’arrière de son crâne s’appuie contre les briques, tête un peu renversée, les yeux hissés à la nuit noire. Y a la voix de Trixia qui s’étire. La blonde n’a jamais autant parlé. Mais le pire ? Ce sont ses mots qui enrobent des actes manqués. Et elle entend les regrets, imagine les failles creusées dans l’enfance par les absences essentielles. “Tout ce qui ne tue pas rend plus fort” ? C’est de la connerie. Au quotidien, la souffrance n’endurcit pas. Elle use. Fragilise. Affaiblit. L’âme humaine n’est pas un cuir qui se tanne avec les épreuves. C’est une membrane sensible, vibrante, délicate. En cas de choc, elle reste meurtrie, marquée, hantée.* Et si il y a grève du côté des chevaliers blancs, des anges gardiens, on est supposé être protégé par sa famille, ses parents. Il y a des gens faits pour être parents qui ne le seront jamais -l’amertume coule au fond de sa gorge. Et puis il y a ceux qui le sont et se fichent de l’impact qu’ils ont. Tout le monde n’est pas fait pour ça. Y a pas de mal. Normalement.
Si. T’as appris à apprendre seule.” Et elle se dit que Trixia doit haïr ceux qui ne font rien, n’agissent pas. Les peureux, les faibles. Ceux qui ne savent pas assumer. Mais dans des moments pareils, Serena ne peut pas penser au malheur, mais plutôt à ce qu’il reste de beauté. On lui a appris qu’il fallait essayer de retrouver le bonheur qui subsiste en nous. Être attentif à la beauté dans tout ce qui nous entoure. Ça peut paraître nunuche ou passait pour du sentimentalisme. Mais il faudrait peut-être qu’un jour l’affectivité soit reconnue comme un sentiment tout aussi valable que cet intellect dominateur. Le sensibilité, ce n’est pas de la fragilité, c’est plutôt une incapacité à rester superficiel. C’est essayer d’aller au fond des choses… Des gens. Des émotions. Du coin de l’oeil, elle voit la perle s’éclater sur la joue de Trixia et son coeur à elle tressaille. “Ça craint.” Oui ça craint. Parce qu’elle aussi elle a envie de pleurer maintenant. Le coeur infiltré par la peine que Trixia veut bien lui donner. Et ce moment lui rappelle un bout d’lettre de Gustave Flaubert qui l’avait révolté à l’époque : “Tu ne sais donc pas qu’aimer trop, ça porte malheur ; c’est comme les enfants qu’on a trop caressés étant petits, ils meurent jeunes.” Ça lui noue encore la gorge. Elle n’y croit pas. Ça ne peut pas être ça. Comme une mère qui ne donne pas sa chance à son enfant, c’est pas une mère. Et Serena se perd à penser pour la première fois, qu’elle aurait aimé connaître sa voisine petite fille. Peut-être qu’elles auraient pu être amies. Peut-être qu’elle aurait pu lui offrir une occasion de s’enfuir loin de ceux qui s’en foutent. Elle aimerait savoir comment elle était. Est-ce qu’elle essaye de retrouver qu’elle était ? Ou au contraire, rêve de fuir celle qui l’habite ? Est-ce qu’elle se sent paralysée aujourd’hui ? Certains diraient que Trixia est quelque chose de terriblement réel, dans un monde terriblement faux et c’est certainement pour ça qu’elle souffre tellement. Mais Serena n’est pas capable de dire ça. En tout cas, elle espère soudainement qu’un jour, quelqu’un la serrera tellement fort dans ses bras qu’il recollera tous les morceaux.
Tu viens d’où ?” La question tombe à nouveau, sans prévenir. Pour flouter un peu plus les limites de cette nouvelle proximité, de l’impromptue confidence qui les lie exceptionnellement cette nuit. Car il n’y a rien de plus intime que deux pensées qui se touchent et s’atteignent. Serena chope le bout de joint restant et tire les dernières lattes. “Naples. Mais j’ai vécu à Savannah il y a quelques années. Quand les rêves de mes parents de devenir rockstars les ont emmenés en tournée jusqu’ici… pour qu’ils finissent par changer de rêves en pensant pouvoir enseigner la musique.” Elle a toujours été entourée d’artistes, de rêveurs, de créateurs, de mystiques, de penseurs. Son père voulait qu’elle soit entourée de ceux qui voient la grandeur qui habite les gens, même si eux ne la voit pas eux-mêmes. Même si à l’époque, elle était un peu moins réceptive à tout ça, elle comprend mieux aujourd’hui la chance qu’elle a eue. Elle devrait peut-être se sentir coupable. Sa main passe sur son front et elle tourne son visage vers Trixia avant de reprendre la parole. “Si tu pouvais t’imaginer ailleurs qu’ici, tu serais où là, maintenant ? Imagine.” Elle claque des doigts. “La téléportation.” Parce que pour avancer vers l’ailleurs, l’avenir, il faut aussi savoir se concentrer sur les désirs du présent. Faut pas le prévoir, juste le permettre. Ça, Serena sait très bien faire. Elle pourrait lui montrer si la jolie blonde lui laisser encore un peu la porte ouverte...

* Jean-Christophe Grangé
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MessageSujet: Re: ashes by night – trixia   ashes by night – trixia EmptyVen 16 Déc - 17:56

ashes by night
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maybe we can be alone together ✻✻✻ Trixia ne s'est sans doutes jamais autant confié depuis des lustres. Pas depuis qu'elle avait quitté les kids en réalité. Pas d'affinités avec les membres de son nouveau groupe. A part avec Joe mais ce n'est pas vraiment pour avoir de longues discussion. Ça va au delà de ça, purement sexuel. Elle a jamais eu envie de se livrer à lui sur quoi que ce soit. Il sait pas. Il connait pas son passé et c'est finalement ce qui lui plait à Trixia. Avec lui, elle n'a pas cette image de gamine un peu fragile. Elle est seulement ce qu'elle montre, une fille fière et garce. Une fille forte.  « Si. T’as appris à apprendre seule » Seule c'est le mot. En même temps, on finit toujours seul. On a beau être bien entouré, un jour ou l'autre, la solitude se rappelle à nous. Vibrante. Déchirante. Plutôt que de croire au bonheur et attendre sagement qu'elle pointe le bout de son nez, Trixia avait prit les devants pour ne pas être blesser plus qu'il ne le faut. Parce qu'il faut pas croire qu'elle a pas de cœur, il est juste bien planqué derrière la carapace qu'elle dévoile au monde. Un moment qu'elles partagent. Qui restera dans les annales mais qui ne verra sans doutes pas de deuxième fois. Si elle s'ouvre avec cette presque facilité, c'est surement parce qu'elle ne la connait pas. Pas de jugements. Rien. Une toux légère l'enserre alors qu'elle remarque qu'elle fume sans doutes trop. La fumé galvanise ses poumons avec une intensité inouïe. Elle pourrait en crever. Parfois elle aimerait mourir de cette addiction. Ce serait plus simple. Partir.  « Naples. Mais j’ai vécu à Savannah il y a quelques années. Quand les rêves de mes parents de devenir rockstars les ont emmenés en tournée jusqu’ici… pour qu’ils finissent par changer de rêves en pensant pouvoir enseigner la musique. » Ses bras qu'elle délie pour passer une main dans sa chevelure sauvage. « T'as du pas mal voyager. » dit elle, pas vraiment une question. Même si ça la dérangerait pas vraiment si sa belle voisine s'épanchait sur la question. Elle l'écouterait même avec attention, ce qu'elle ne fait pas si souvent. Est ce la jalousie ou la détresse qui l'étreint quand elle entend son histoire, elle en sait trop rien. Mais l'espace d'un instant, elle rêverait d'être à sa place. Juste pour voir si ses chaussures sont plus confortables. En se demandant si elle aussi se sent mal parfois derrière ce sourire de circonstance.  Enfn, elle pleure surement elle aussi. Elle a aussi son bagage. Comme tout le monde.

Un silence. Court. Qui veut dire beaucoup et si peu à la fois. « Si tu pouvais t’imaginer ailleurs qu’ici, tu serais où là, maintenant ? Imagine.“La téléportation. » Une question qui ne manque pas de pertinence. Elle sait pas Trixia. Elle s'est jamais trop concentrer sur ses désirs présents. Trop accablé par le poids du passé qu'elle rêverait d'effacer. Elle réfléchie quelques secondes, la question en suspend. « J'en sais rien. La destination est si importante ? » demande t-elle. Il parait que l'important ce n'est pas le lieu mais les personnes avec qui on partage les souvenirs que l'on se crée là où on est. « J'ai pensé à me barrer... » dit elle en toute franchise avant de reprendre: « J'y arrive pas, c'est comme si un truc me retenait ici. » C'est con. Serena doit clairement la prendre pour une folle à déblatérer des propos incohérents de la sorte. Elle doit se dire que sa voisine a pété une durite. Quelqu'un, quelque chose. Elle saurait pas dire ce qui la pousse à rester à Savannah. Seulement à chaque fois qu'elle a tenté de mettre les voiles, c'est comme si un fil invisible la retenait. L'empêchait. « J'dois pas être très claire. » Elle soupire longuement. Face à ses propres démons, elle ne trouve pas de réponses. Peut être qu'elle ne veut simplement pas les trouver dans un sens. C'est plus simple, ces faux semblants, ce flou artistique. Ça n'engage à rien. Ce qui est difficile dans le fond, c'est de se remettre en question.
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MessageSujet: Re: ashes by night – trixia   ashes by night – trixia EmptyVen 6 Jan - 7:39


Oui c’est vrai qu’elle a déjà beaucoup voyagé. Avec ses parents et toute seule aussi. Peut-être même qu’elle a déjà voyagé plus que la moyenne pour quelqu’un de son âge, elle sait pas, elle tient pas les comptes. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle n’a pourtant vu qu’une infime partie du monde, qu’il n’y a probablement pas assez d’une vie pour tout voir et surtout pas la sienne. “J'en sais rien. La destination est si importante ?” Sa tête dodeline par la négative. Bien sûr que non. Il peut y en avoir plusieurs comme aucune. On dit souvent que c’est le simple fait de bouger qui importe, le périple en soit, les rencontres, les haltes, les détours, quand on ne sait pas vraiment sur le moment ce qu’on perd et ce qu’on gagne. Il faut juste savoir se poser, c’est tout aussi essentiel pour Serena. “J'ai pensé à me barrer... J'y arrive pas, c'est comme si un truc me retenait ici.Ou peut-être qu’il y a un truc qui te tient à coeur tout simplement. Mais l’italienne ne dit rien. Elle se contente d’observer sa voisine, intriguée justement par ce qui la tient, comme si elle allait voir les fils, les liens, la toile accrochée à elle, invisible mais tenace. On en a tous. Imbriqués, impliqués dans plus d’une vie que seulement la sienne. Pour sûr que ça serait peut-être plus simple, mais bien moins intéressant. Les rencontres sont les intersections, les croisements qui nous mèneront peut-être sur un autre chemin, nous feront peut-être même revenir sur nos pas. Il y a les racines, les points de départ, les sources, les références, peu importe tout est connecté selon elle. C’est pas parce qu’on vadrouille, qu’on quitte un endroit pour un autre qu’on n’est forcément plus là. Ça veut pas dire qu’on laisse les gens définitivement. C’est pas sans retour. La distance ne fait pas obligatoirement tout perdre et tout oublier. Quand on sait y faire en tout cas. Serena n’est certainement pas celle qui peut donner des conseils, encore trop immature. Le grand air de la liberté rend euphorique, gai, attentif et distrait à la fois. Insouciant et songeur. Insupportable et désordonné aussi. Elle regrette certains départs, elle doit s’excuser pour certains d’entre eux, mais pas tous. Chacun son pacte avec soi-même. Il y a ce qu’on accepte de se faire subir et puis il y a le reste.
Ce truc, ce quelqu’un, ce quelque chose qui étreint Trixia, c’est peut-être le sens caché, les détours de la sensibilité qu’elle se refuse à montrer. Ce qu’elle ne sait même pas savoir. “J'dois pas être très claire.” Son regard échoue sur la jolie blonde et la croque avec ce sourire de tendre qui doit la dégoûter au lieu de la réchauffer. “Ça veut peut-être dire que t’as pas à partir...” C’est presque chantant cette conviction enlacée à cette phrase suspendue. C’est même insolent. Mais en même temps, n’est-ce pas plus facile et apaisant de se dire que chaque chose arrivera en son temps si ça doit arriver ? Qu’il y a cette force tranquille qui se met lentement à l’oeuvre en coulisse ? Confiance obstinée, déterminée à y croire. Ça la rassure même si elle comprend que pour d’autres maniaques du contrôle... cette simple idée peut effrayer.
Et Serena ne déroule pas plus son argument pour laisser à Trixia le choix des sous-entendus, des possibilités, des déductions. En espérant que ce soit positif. Tout est une question de vision, de prisme d’appréciation. Elle veut de l’espérance pour contrer ce pessimisme trop justifié. Elle veut que les murmures de l’effort disloquent ceux de la lâcheté. Elle veut désaxer, fissurer quelques cadres pour que les fenêtres soient un peu plus larges pour tous les esprits, même les plus embrumés. “Mais c’est normal que rien ne soit clair à cette heure-là, surtout avec les bienfaits d’un joint faisant lentement leurs effets.” Ça faisait quelques jours qu’elle n’avait pas ri, croupie dans sa tanière. C’est pas l’éclat dont elle a l’habitude, mais c’est aussi vrai que simple quand ça fait vibrer la lueur désuète. “J’ferais bien d’aller dormir un peu...”, dit-elle doucement en se remettant en mouvement, les muscles engourdies par la position. Et non elle ne lui propose pas de l’accompagner, pas cette fois en tout cas. Mais elle aurait pu. “Pas qu’il faille se refaire ça dans des circonstances identiques, mais on devrait s’parler plus souvent… De temps en temps.”, ajoute-t-elle sincèrement. Et elle lève finalement les mains en signe de rédition. “Et j’prends l’risque de finir poussée dans les escaliers.” Fichu retour de l’insupportable sourire. Même si ça manque encore de peps’, dans quelques heures ça sera bon, il emmerdera ce monde qui fait la gueule, mais il mettra peut-être aussi un peu de baume sur les plaies d’un étranger. Comme cet échange inattendu entre les deux femmes. Même si c’est pas éternel, c’est déjà un début.
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MessageSujet: Re: ashes by night – trixia   ashes by night – trixia EmptyJeu 12 Jan - 10:58

ashes by night
Trix & Serena

maybe we can be alone together ✻✻✻ Se sentir seule, Trixia en avait l'habitude, même aux côtés des Kids, enfin surtout Samih avouons le, elle se sentait terriblement seule... Mais voilà, il y avait bien pire que ça, la haine de soi même. Parce qu'il y avait des jours ou elle ne supportait pas son reflet dans le miroir. Étouffée par ses démons. Rien pour la combler. La saboteuse avait choisit d'être malheureuse parce qu'elle ne supportait l'idée de reposer sur quelqu'un d'autre. Incapable de se donner totalement, de s'abandonner. La dernière fois qu'elle avait décidé de faire confiance, ça ne s'était pas si bien terminé pour elle. Aujourd'hui, elle préférait elle même mettre un terme aux choses avant que la vie ne la rattrape et que l'on décide à sa place de finir. Parce que son pire ennemi n'est pas JJ comme elle le dit si bien. Non. C'est elle même. Elle ne peut se résoudre à vivre. Comme si elle n'avait pas droit au bonheur. Comme si elle s'auto-punissait. Cette instabilité émotionnelle qui la prend. Qui la plonge dans une dépression chronique ou une euphorie inexplicable. « Ça veut peut-être dire que t’as pas à partir... » Partir ? Quitter cette ville pour un nouveau départ. Un autre. Un qui serait moins enclin à la naïveté de ces jours passés. Oublier tous ces engagements tacites. Ce serait le moment en plus de ça, elle s'est faite virer et n'a aucune perspectives d'avenir ici. Aucune ? Vraiment ? Alors pourquoi elle y revient toujours ? Pourquoi n'arrive t-elle pas à faire ses adieux. C'est pas comme si elle allait faire pleurer des gens en se barrant. Elle ne manquerait à personne, bien au contraire, beaucoup seraient ravis de la voir partir. Peut être que c'est aussi la peur qui l'empêche d'avancer. Partir oui, mais pour aller où ? Ce n'est pas comme si elle avait de la famille ou des amis qu'elle pourrait rejoindre.

« Mais c’est normal que rien ne soit clair à cette heure-là, surtout avec les bienfaits d’un joint faisant lentement leurs effets. » Abdiquer ou s'oublier soi même pour laisser place à un moment de quiétude. Grâce à cette barrette arrangée. Elle n'en a jamais trop parlé de sa mère avant. Elle en parlait pas. Elle considérait que ça ne ferait que rouvrir des plaies qui ne sont pas encore pansées. Elle la remerciera pas pour autant, c'est pas son genre à Trixia. Faudrait pas que la voisine s'emballe et considère Trix comme une complice ou une confidente. Si elle s'est livrée ce soir, ça ne se reproduira sans doutes pas de si tôt. « J’ferais bien d’aller dormir un peu... » Dormir, un mot qui n'a pas toujours de sens pour l'ancienne coiffeuse. Trixia est prise de cauchemars, de crises de paniques et ses nuits sont rarement paisibles et agréables. Parfois même, elle recule l'heure du coucher, de peur de revivre ces événements tragiques du passé. « Pas qu’il faille se refaire ça dans des circonstances identiques, mais on devrait s’parler plus souvent… De temps en temps. Et j’prends l’risque de finir poussée dans les escaliers. » Elle est surprise de cette initiative et se tourne vers elle, les yeux rond. « Ouais, si j'ai rien de mieux à faire. » Les mots qui filent avec douceur. On ne dirait pas comme ça, mais pour Trixia, c'est presque une déclaration, une façon de la remercier. De lui dire que ce fut pour elle important d'en parler. Apaiser la douleur. Parce que ces derniers temps, elle n'avait envie que d'une chose, faire cesser la douleur au plus vite. Elle laisse sa voisine s'éloigner et rejoindre l’intérieur de son chez elle. Trixa quant à elle, traine un peu ici, une dernière cigarette, un regard sur le ciel étoilé suite à cette soirée pour le moins étrange. Au coin de ses lèvres, un petit sourire qu'elle n'a exprimer avant, par fierté.
✻✻✻
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