Seule encore.  Ce n’était pas atypique dans ma vie ces derniers mois. Non, la solitude était ce que je subissais depuis la mort de ma petite puce Aoline. Je ne savais comment affronter ce nouveau deuil. Ce chagrin qui était comme ancré en moi était incalculable.  Je n’arrivais pas à y mettre de mot,  à évaluer ce désespoir qui me rongeait de l’intérieur. Le pire dans tout cela ? Sans doute le fait que je me retrouvais coincée à ne pas savoir quoi faire mis à part à regarder les nouvelles informations qui concernait cet ouragan qui était en train d’arriver.  Un appel me fit éteindre la télévision. Une collègue qui avait besoin de renfort pour un enfant, j’avais sauté sur l’occasion, pour quitter cette maison vide, cette pièce se tenant à l’étage qui étant encore pleine d’affaire de ma petite puce, une petite à laquelle je n’avais pas pu profiter. Prenant mes affaires, je sautais dans ma voiture pour rejoindre mon amie et collègue qui se tenait en dehors de la ville. Je n’avais pas mis longtemps à la retrouver pour aider ma collègue avec l’enfant qui était en situation de danger dans la rue avec sa famille, une famille qui ne voulait recevoir aucune aide, malgré la grande détresse de leur enfant. Ce n’était pas compliqué pour moi de les comprendre, ils avaient perdu un enfant de six ans à cause d’un chauffard. Cela était horrible, perdre un enfant l’était de toute façon. J’avais passé quelques heures à les aider avant de te dire qu’il était temps que je  rentres, avant que ce fameux ouragan n’arrive, même si finalement je savais que j’ avais le temps, ce dernier n’était prévu que dans la soirée. Malgré tout,  j’avais repris la route, mais j’avais pu sentir parfois les rafales de vent me faire bouger la voiture me donnant quelques frayeurs. Ce n’était pas la première fois que je conduisais avec du vent, mais jamais sous un ouragan, mais heureusement, ce n’était pas encore ce dernier qui était présent.  J’avais mis la radio roulant en direction de ma ville, je devais être l’une des seules presque sur la nationale, je ne croisais que quelques voiture, écoutant les infos, je finissais par souffler et changer de station. Mauvaise idée. Les premières notes de cette chanson fit que mon cœur se serra, je mordais ma lèvre levant les yeux sur le haut de ma voiture, je n’avais qu’une envie m’arrêter, mais cela était aussi une mauvaise idée. Pourquoi le destin continuait à m’affliger ce genre de traitement ? Ma chanson que je partageais avec mon mari, ce fantôme … nous étions devenu des inconnus vivant l’un avec l’autre comme par habitude, sans même savoir si mon cœur continuait de battre réellement pour lui.  En quelques secondes mes larmes coulèrent, mais ce ne fût pas la seule chose qui changea. Les bourrasques de vent étaient de plus en plus vivaces et la pluie qui n’était qu’une gentille petite averse commençait à se déverser par torrent, me laissant face à un rideau de pluie m’empêchant de voir malgré mes phares. Je roulais à dix à l’heure et encore parfois j’avais l’impression que même un piéton pourrait aller aussi vite que moi. Le vent me faisait parfois tanguer et me laissait avec quelques  fois de petite frayeur. Je tentais de m’y retrouver avec ce paysage de déluge face à moi, alors qu’à ce moment  je tente de me concentrer et d’oublier ma tristesse je ne m’attendais pas du tout à me retrouver piégée dans la chaussée. Cette route était l’une des pires étant couverte de crevasse et de trou causé par les intempéries qu’on pouvait supporter à l’appel. Je prenais mon parapluie … quelle mauvaise idée à peine ce dernier ouvert pour sortir de la voiture et voir pourquoi j’étais bloquée … ce dernier prit la poudre d’escampette telle une feuille à la merci du vent. Je sortais affrontant l’eau alors que je ne portais qu’un petit gilet … mais ce que j’allais découvrir me fît perdre mes moyens. «  Non, non … ce n’est pas possible. » Je m’approchais de ma roue avant, mais surtout de cette personne étant là … coincée par ma voiture. Je posais ma main sur son cou cherchant un pouls. «  Monsieur, monsieur ? »  Je finissais par être éblouis par une forte lumière qui m’obligea à fermer les yeux, sans doute une autre voiture.