Owen & Ondine


une visite impromptue
   T La même rengaine, les mêmes habitudes. Voilà, maintenant mes matins étaient tous semblables à la maison.  Je me levais, prenais ma douche embrassant Azaël avant de partir. Je préférais prendre de quoi déjeuner au bureau ou alors m’arrêter dans un petit restaurant pour déjeuner … histoire de ne pas  supporter des blancs de toute part avec mon mari. Un mari que je pensais encore aimer, mais de temps à autre, j’arrive à en douter. C’est compliqué, il faut dire la vérité, ce n’est pas facile de subir la perte, non la seconde perte d’un enfant. Mais cette dernière fois fut la plus douloureuse à vrai dire.  On avait eu le temps de la voir, de la contempler notre fille et forcément, cela me crever encore le cœur, l’estomac pour le coup. Je me sentais mal, j’étais cassée comme morte à l’intérieur. Mon cœur avait été emprisonné par la méchante reine et je ne pouvais pas m’en sortir, je ne pouvais plus respirer de bonheur, non le malheur avait l’air d’être mon seul lot de consolation.  Je roulais dans ma voiture après m’être arrêté au starbuck du coin histoire de me prendre de quoi tenir jusqu’au repas du midi, un repas avec lequel j’ai toujours du mal à me lâcher. J’ai du mal à manger, car je ne cesse de penser, le soir je me sens obligée d’accompagner Azaël pour qu’on mange ensemble … comme si le fait de manger avec lui était ce qui nous retenait de partir à l’autre bout du monde loin de l’autre. Je regardais mon téléphone à un feu rouge, car j’avais oublié que je devais rejoindre une famille que j’avais déjà rapidement côtoyée en aidant l’enfant de la maison. Mais ce dernier avait une vie totalement différente d’avant.  Il en vivait plus avec sa mère, car cette dernière était décédé, il vivait avec son père que je n’avais jamais revu depuis. Je venais de me garer devant le lieu où il vivait, et je prenais mes affaires après les avoir réunis pour rejoindre la porte d’entrée et sonner à cette dernière. Personne n’était prévenu de ma visite, mais je me doutais que dans une certaine logique le petit devait être ailleurs et non chez lui. Je voulais voir comme il vivait et comment ça se passait .Je ne connaissais plus trop ce dossier, vu que suite à mon accouchement, mais surtout la perte de ma petite aoline, j’avais fini par ne pas remettre le nez dans mes dossiers laissant une autre personne s’en charger. Il fallait l’avouer nous n’avions pas tous la même façon d’agir et d’interagir avec les familles dont nous avions la charge. La porte s’ouvrait et je restais un petit moment figé devant cet homme qui était en fauteuil roulant. Non, je ne m’attendais clairement pas à cela.  « Désolée … je suis bien chez monsieur Owen Mcgraw ? » Demandais-je pour avoir une confirmation, je vérifiai tout en même temps l’adresse et je n’avais pas l’air m’être trompée.

  
LUCKYRED