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| Bittersweet tragedy || JJ | |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: Bittersweet tragedy || JJ Sam 30 Juil - 19:54 | |
| Ring around the rosy, I want to give you, want to give you What you need Comment on en était arrivé là déjà ? Putain si elle le pouvait, elle remonterait le temps pour tout éviter. Mais c’est trop tard pas vrai ?
Pourtant ça avait pas si mal commencé comme journée. La routine habituelle, ptêtre un peu plus joyeuse que d’habitude. Sans doute grâce à lui. C’est con, elle veut rien imaginer Poppy, essuyer ce sourire niais que lui renvoi son reflet dans la glace. Stupide, stupide Poppy. Les garçons sont dangereux, ça te fait les yeux doux pour mieux pouvoir profiter, tu devrais le savoir pourtant non ? C’est gravé dans ta chaire, comme un souvenir indélébile. Mais Anca veut faire la fière, flirter avec le danger. Ça met un peu de piment dans sa vie trop monotone, un peu d’action dans cette rengaine qui commencer à vraiment la soûler. Alors quand Jemmy était apparu, comme ça, sans vraiment s’annoncer, Poppy avait pas vraiment su le rejeter. C’était des sourires timides qu’elle lui avait offert, des rires à ses blagues un peu pourraves, et une place - toute petite - dans son coeur en papier mâché. Faut dire qu’il avait de l’allure, l’irlandais, pas le genre de gars qu’on ignore dans la rue, on sait pas s’il sera bon ou mauvais. Il pique la curiosité , enfin surtout celle de la petite Popescu. Ils avaient échangés des messages, ça lui faisait drôle à Anca, de recevoir des textes qui n'apparaissaient pas sous le nom de Popescu. Et puis ils s’étaient vu. Un peu. Un tout ptit peu. Mais suffisamment pour plaquer un sourire sur le visage de Poppy à chaque fois qu’elle pensait à lui. Jemmy. Jemmy. Jemmy.
Alors quand entre deux commandes Anca sent son téléphone vibrer dans son tablier, elle ne peut s’empêcher d’y jeter un coup d’oeil. C’est contre ses règles pourtant, mélanger vie privée et boulot. Mais quand l’écran s’illumine et lui délivre le message, elle ne peut s’empêcher de rigoler. C’est rapide. Discret. A moitié étouffé. Mais un rire, un vrai. Bon sang, elle a l’impression d’avoir 15 ans à nouveau. En quelques secondes elle a répondu à Jemmy, s’interdisant de réfléchir, sinon elle aurait été trop tenté de l’envoyer promener. Par peur de la suite. Elle avait continué son service Poppy, le pas peut être un peu plus léger, la mine un peu plus brillante. A la pause, elle s’était recoiffée, avait retouché son rouge à lèvre, regrettant de n’avoir rien de mieux à se mettre. C’était rare qu’elle fasse attention à ça Poppy, à son look un peu retro, à la couleur de ses joues. En y repensant, elle aurait ptêtre pas du. Ptêtre qu’alors il l’aurait pas regardé, il l’aurait pas remarqué. Lui et ses bras tatoués, assis à la terrasse sans rien commander. Elle s’était approché de lui, une carte à la main, son sourire le plus commercial pour cacher l’appréhension. Des gars comme celui elle en avait vu traîner dans le quartier de Seven, devant sa maison à elle, des potes louches d'un-tel ou autre. Le genre à envoyer votre soeur en prison parce qu’il est trop con pour savoir l’apprécier. Ouai, les gars comme lui elle les aimait pas Poppy. Mais un client reste un client pas vrai ?
“Excusez moi, voici notre carte, prenez votre temps pour choisir”
Elle dépose rapidement la carte sur la table, et s’empresse de tourner les talons pour retourner à l’intérieur. Sauf que des doigts se nouent autour de son poignet, la tirant en arrière. Ça fait mal. Il serre un peu plus, et Poppy sent sa chaire qui se comprime. Là, maintenant, elle a oublié comment réagir à ce genre de situation.
“Est-ce que vous pouvez me lâcher s’il vous plait ?”
C’est une petite voix étouffée qui sort de sa gorge. Bon sang ce qu’elle se fait pitié. Incapable de tenir tête à un connard pareil. Mais elle ne criera pas, non. Elle ne pleurera pas. Parce qu’elle a un peu de fierté. Alors à la place elle s’agite, gigote pour libérer son poignet. Sans réel succès.
“Ptin, je savais pas qu’une Popescu ça savait demander quelque chose poliment. Eh la roumaine, vas y supplie moi, tu verras ça sera marrant.”
Ouai. Qu’est-ce qu’on se marre putain. Trop drôle. Mdr. Connard. Il connaît son nom, enfin ça, c’est pas vraiment compliqué. Faut dire que des Popescu ça court pas toutes les rues, c’est facile de les dénicher. S’il est là c’est qu’il doit avoir un truc à régler avec un de ses frères. Ou une de ses soeurs tient. Ca arrive aussi. Famille de bras cassés, ça lui retombe encore dessus. Poppy serre les lèvres en une moue dégoûtée, méprisante, elle se contente de lui écraser le pied avec son talon. Dans tes rêves du con. Anca elle supplie pas. Ou alors peut être pour que tu te la ferme. A voir.
“Putain mais ça fait mal salope.”
En fait, il fallait s’y attendre, mais lorsque le coup de poing part, Anca ne peut s’empêcher de lâcher un petit cri étouffé. la force de l’impact lui fait perdre le souffle pendant quelques secondes, trop choquée pour parler elle porte la main à sa joue, éponge le sang qui commence à couler de son nez. Bon sang ce que ça fait mal. Mais Anca n’a pas vraiment le temps de se reposer, il est là, de nouveau, l’empoignant à la gorge, ses ongles s’enfonçant dans sa peau. Elle étouffe. Elle panique. Elle a envie de pleurer. Elle avait rien demandé pourtant, Poppy, tranquille dans sa petite vie, à fuir la rue et ses ennuis. Alors pourquoi ? Tout ça à cause de quoi ? D’une famille un peu trop conne pour vivre de façon civilisée. là hein ? Alors ouai, comment on en était arrivé là hein ? Et dire que tout avait si bien commencé. Et Anca sent sa tête tourner, ses yeux papillonnent et privée d’oxygène, elle perd connaissance.
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| Sujet: Re: Bittersweet tragedy || JJ Lun 1 Aoû - 20:35 | |
| JEMMY j'ai finit l'boulot, l'temps de pointer et je viens te voir, j'ai trop pensé à toi tte la journée. a tte, poppy !
- C'est bon mec. Que j'dis en rangeant mon téléphone dans la poche arrière de mon jean. J'retire la clope de ma bouche et expire bruyamment la fumée, un sourire satisfait qui étire mes lèvres encore abimées par ma baston avec Sev de la semaine dernière. - Pourquoi tu veux faire ça, déjà ? Qu'il demande bêtement, en haussant un sourcil. Je me fige et soupire, avant de tourner la tête vers lui, contrarié. - Est-ce que j'te demande pourquoi ta mère mouille sa culotte quand elle me voit ? J'vois dans son regard que y a un truc qui vrille et sans que je ne vois rien venir, y a sa main qui m'attrape au niveau du cou et qui me secoue. Putain, le con. Je grimace et je grogne, tandis que j'lâche ma cigarette qui vient rouler sur le trottoir et tomber dans le caniveau. Fait chier, ça coûte cher d'entretenir son futur cancer. Il s'met à beugler des insanités et à proférer des menaces envers ma personne. Sensible, le gosse. J'attrape son poignet de mes deux mains pour l'inciter à me lâcher. D'une voix étouffée, je tente d'articuler. - ça vaaaa, zen.. lâche-moi, p'tin, on peut même plus déconner. Ma voix s'enraille et j'tousse par intermittence, jusqu'à ce qu'il finisse par arrêter de jouer les cocottes minutes. Il se détend et me relâche, continuant malgré tout de me fusiller du regard. J'hésite à en rajouter une couche maintenant que je peux filer si l'idée lui prenait de me sauter à la gorge de nouveau, mais ça risquerait de faire foirer mes plans. Et pourrir la vie de Sev, c'est quand même plus important que faire enrager celui-là. J'lève les yeux au ciel et me détourne de lui, avançant en direction du caniveau. - Au fait, pour tout à l'heure... pas dans les burnes, hein ? Je m'accroupis pour récupérer ma clope et lève ma tête vers lui en même temps. - T'es ouf ! J'suis pas une pute, j'ferais jamais ça. Que je m'exclame, indigné. Puis, je souffle sur ma clope et d'un signe de la tête, j'lui indique que c'est l'heure de rentrer en scène. Je m'appuie au coin du mur et je rallume mon mégot tout en le regardant regagner la terrasse où bosse Poppy. Et je l'aperçois à travers la vitre, juste une silhouette, mais j'sais que c'est elle. J'me dis qu'elle n'a quand même pas d'chance d'être une Popescu. D'être la sœur de cet enfoiré de Seven. Sans ça, je ne lui serai jamais tombé dessus. Quoi que.
Au bout de quelques minutes, je finis par envoyer un sms à Alex pour lui dire d'accélérer un peu le rythme, j'ai pas la patience d'attendre plus longtemps. Et c'est là que les choses démarrent vraiment. Y a Poppy qui sort dehors pour lui tendre une carte, avec son sourire, tellement polie, tellement charmante. Par moment, j'me demande si les parents Popescu ne l'ont pas adoptée celle-là. Ou alors elle a eu d'la chance, elle a échappé au gêne merdique de la famille. C'est là que j'vois Alex lui attraper le bras et la Popescu ne se laisse pas faire. Le ton monte et Anca finit par venir lui écraser son talon dans le pied, j'me marre un peu et manque de m'étouffer avec ma fumée au passage. Finalement, si, c'est bien une Popescu. Et comme tous les Popescu, elle finit par se faire cogner. Parce que c'est bien tout ce qu'ils méritent, cette famille de roumains d'merde. Y a le point d'Alex qui vole et qui s'écrase sur son visage de poupée et moi, j'éclate de rire et j'me met à sautiller, tout en secouant mes mains vigoureusement, avant de venir les plaquer sur ma bouche, pour étouffer le son. Je finis par m'immobiliser et j'regarde la scène, fasciné, hilare. Putain, il déconne pas le Alex. C'est quand j'vois des badauds autour commencer à bouger et à s'approcher, sûrement pour lui porter secours, que je décide de réagir, sinon ces cons vont me voler la vedette. Et j'refuse. C'est mon film et c'est moi qui ai le rôle principal, les figurants doivent rester à leur place.
Je jette ma clope par terre et j'me met à courir, traversant la rue en trottinant. J'me concentre pour chasser toutes traces de sourires sur mon visage et avoir l'air sérieux, en colère, remonté à bloc. - LÂCHE-LA PUTAIN ! Que je hurle, féroce. J'arrive à leur hauteur, j'pousse négligemment un mec qui voulait intervenir, le mettant hors course. Puis, mon genoux vient violemment s'écraser sur la cuisse d'Alex, dans un endroit stratégique, le faisant alors plier la jambe. Déséquilibré, il la relâche et échappe un râlement plaintif tout en me fusillant du regard. Qu'est-ce qu'il croyait, lui ? Que j'allais venir lui tapoter l'épaule pour lui demander gentiment de cesser de molester cette jeune fille ? Crétin. Et ça ne s'arrange pas. Ce gros bâtard me refile un coup d'poing à vous décrocher la mâchoire, pile au moment où Poppy semble rouvrir les yeux. Je titube et recule de plusieurs pas, sonné, la lèvre de nouveau éclatée. Putain, putain. J'enrage. Un shot d'adrénaline m'aide à me redresser et j'fonce sur lui, tellement en colère que je n'ressens même plus la douleur, comme d'habitude. Mon front vient s'écraser contre son nez, dans un craquement sourd. Il hurle, recule de trois pas en se tenant le nez de ses deux mains. Bien fait, enculé. Mais je ne m'arrête pas là. Je m'avance et profite du fait qu'il ne me regarde pas pour venir encastrer mon genoux entre ses deux jambes, de façon parfaitement déloyale. Il couine, serre les jambes et tombe les genoux à terre, ses mains ayant automatiquement changées de place pour venir protéger ses parties génitales. Et moi, je jubile, fier de mon coup. Bien sûr que j'suis une pute, bien sûr que mes promesses ne valent rien. Faut vraiment être con pour ne pas le savoir. - sale fils de pute, on avait d... Je m'empresse de réagir, décidant de le faire taire alors qu'il s'apprête à révéler au grand jour qu'on se connait et que tout ceci n'est qu'un mensonge. J'lance ma jambe et mon pied vient s'écraser dans son visage, l'envoyant direct au tapis. Il se retrouve en PLS sur le trottoir, gémissant, aveuglé, la gueule en sang. Et moi, je bombe le torse, fier comme un paon. Je resterai bien là à contempler mon œuvre, voir même à l'améliorer. Mais j'ai une autre priorité.
J'me tourne vers Anca, qui est déjà entourée de deux dames venues à son secours. - laissez, je la connais. Que je dis en m'accroupissant devant elle. J'attrape doucement son visage entre mes mains et j'pose sur elle un regard plein d'inquiétude. - putain, poppy, ça va aller ? i-il est malade ce mec ! Que je balbutie, comme si j'étais encore sous le choc. Et y a le petit diable sur mon épaule qui se fend la poire, tandis que l'angelot... J'en sais rien, je l'ai encore jamais vu celui-là. J'attrape le mouchoir que me tend l'une des femmes et je viens délicatement éponger son nez, passant ma main gauche à l'arrière de son crâne, pour l'aider à maintenir sa tête alors qu'elle est encore bien mal en point. - ça va, j'suis là maintenant, il t'emmerdera plus. j'vais m'occuper d'toi. Et pas qu'un peu, ouais. Je glisse un de ses bras autour de mon épaule et saisit sa main pour le maintenir en place, puis j'entoure sa taille de mon bras gauche et l'aide à se relever, pour venir l'asseoir sur une chaise. Le patron débarque, affolé et lui apporte un verre d'eau. J'me redresse et m'impose face à lui. - elle peut plus bosser là, j'la ramène chez elle. J'le vois qui tique un peu, certainement bien emmerdé de se retrouver avec une serveuse en moins pour le reste de la journée. Mais j'en ai rien à foutre, moi. Et les regards de tous les passants qui se sont arrêtés semblent peser sur lui et sa conscience, alors, il finit par accepter, n'osant certainement pas s'attirer les foudre de l'opinion publique. Sage décision. - viens, faut pas trainer ici. Ouais, parce que y a Alex qui reprend du mouvement et j'ai pas envie que ça me retombe dessus. On va pas se mentir, vu sa carrure, s'il décide de me choper, j'ai aucune chance. - j'suis garé dans la rue juste là. Que j'dis en désignant l'endroit d'où je suis arrivé. J'lui tend la main pour qu'elle la saisisse, un peu impatient, zieutant nerveusement vers Alex. Allez, accélère meuf, putain. |
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| Sujet: Re: Bittersweet tragedy || JJ Jeu 4 Aoû - 0:29 | |
| Ring around the rosy, I want to give you, want to give you What you need C’est drôle. La douleur ramène des souvenirs qu’elle aurait préféré oublier. Le goût métallique du sang sur ses lèvres, sa langue, ça la transporte sept ans en arrière, dans les toilettes des filles. Bam, sur sa joue, bam contre son nez, bam dans son ventre. Et la bile qui remonte, la panique, l’impression de suffoquer.Elle va crever. Mais même ça on lui accorde pas, jamais de répit pour toi Poppy, réveille toi, et reçoit, encore et encore, la gueule fracassée contre le carrelage. Et tout ça à cause de quoi ? De ton foutu nom de famille, Popescu. Parce qu’ils ont connu Constantin et Ioan avant toi, parce qu’ils ont tous entendu parler de Iulia ou de Cezar. Même de Seven. Surtout de Seven. Tu comprends pas pourquoi on s’acharne contre toi, ptêtre parce que tu sais pas répliquer ? Ptêtre parce que tu sais pas dire non ni crier. Que tu te contente de pleurer, en silence, roulée en boule dans ton coin. Et ce soir ton t’amusera à compter les bleus sur ton corps.
Elle est perdue, entre deux états, incapable de résister mais en même temps incapable de lâcher prise. A la place, elle se dit qu’elle va devoir trouver une excuse pour pas inquiéter toute la fratrie, ptêtre qu’elle est tombée, qu’elle a glissée sur une serpillière le matin en faisant le ménage et qu’elle s’est ramassé, la tête la première contre le lino. Elle a jamais été très bonne avec les excuses Anca, elle sait que maintenant on la croit plus vraiment à la maison. On épie ses gestes, ses tournures de phrases, pour vérifier si elle se remet pas à craquer, à se taillader la chaire le soir entre deux pages de révisions. Mais qu’est-ce qu’ils voudraient qu’elle leur dise hein ? C’est de votre faute, à vous, et à ce foutu nom ?
Tout est noir. Puis la lumière revient; D’un coup. Comme une claque dans la tronche. La pression autour de sa gorge a disparue et Anca peut de nouveau respirer. Elle inspire, expire, crache ses poumons, pour essayer de compenser le manque d’oxygène. Et autour d’elle le monde reprend vie, à un rythme effréné qui la dépasse. Deux dames se précipitent à ses côtés pour vérifier qu’elle est toujours vivante, et Anca n’a pas le courage de les écarter. Parce que là, tout ce qu’elle a envie maintenant, c’est de fuir, disparaître dans un petit trou de souris. Parce qu’elle a honte bon sang, elle a tellement honte d’être retombée dans cette foutue spirale de poings jetés et de veines éclatées. Elle tousse encore deux trois fois, pour se donner contenance, portant la main à sa gorge. C’est là qu’elle le voit. Oh non. Pourquoi maintenant ? Et Anca sent tout le sang se retirer de son visage, son ventre se contracte, son estomac se noue. Et elle a envie de vomir. Il est là Jemmy, en face d’elle, avec cette putain d’inquiétude peinte sur toute sa tronche. Anca essaye de reculer, d’éviter ses mains. sans réel succès. Bon sang, ce qu’elle a envie de vomir ouais. Elle avait cru réussir à lui cacher, que si elle évoquait pas son nom de famille il serait jamais mêlé à ça. Il va prendre la fuite, c’est sur. C’est certain. Il va la prendre pour une folle, une ratée. Et dire qu’elle avait enfin rencontré quelqu’un qui remuait quelque chose en elle
Pourtant Jemmy ne s’en va pas, il tourne pas les talons comme Anca l’aurait pensé. Non. A la place il essuie avec douceur son nez abîmé. Et ça la fait frissonner. Parce que y a jamais eu personne pour prendre soin d’elle comme ça. Et ça lui donne envie de pleurer. Encore. Un coup d’oeil derrière lui pendant qu’il l’aide à se relever, et Anca comprend qu’il est arrivé juste à temps pour la protéger. Un peu comme un prince. Un tout ptit peu.
“Chui désolé Jemmy…”
Elle essaye de parler, mais c’est un fin filet de voix qui sort de sa gorge encore meurtrie. Lui faudra quelques temps avant de pouvoir retrouver l’usage complet de ses cordes vocales. ouai, elle est désolé Anca, parce qu’à cause d’elle t’as pris un coup dans la tronche, que ce connard a abîmé ton visage si charmant. Elle voulait pas Anca, que tu sois embarqué là dedans. Honteuse elle baisse les yeux, sentant les larmes perler. Elle fait que ça en ce moment, pleurer. Pleurer pour Seven, pleurer pour Betsan, pleurer pour Ioan. C’est fatiguant. Mais là, c’est plutôt le dégout la cause de son sanglot. Silencieuse, elle laisse Jemmy négocier son départ. Faut dire qu’elle est bien incapable de terminer son service et qu’elle n’a qu’une envie rentrer chez elle et s’enfouir sous la couette pour se cacher de la réalité.
viens, faut pas trainer ici et Jemmy lui tend sa main. Anca hésite, un tout petit moment, avant de nouer ses doigts avec ceux de l’irlandais, le laissant l'entraîner loin de la foule, loin de ce mec, loin de sa honte. Elle serre un peu plus l’emprise qu’elle a sur ses doigts, de peur de le lâcher, de peur de se faire abandonner en arrière. Parce qu’il est encore temps Jemmy, pour que tu prenne tes jambes à ton cou. Elle s’y attend un peu tu sais, après tout c’est pas comme si tu la connaissait si bien que ça hein ? Alors pourquoi pas partir maintenant ? Tout de suite ? Mais non. Non. Tu reste là, ta main dans la sienne, comme une bouée la tirant hors de l’eau. Loin de la noyade.
“Merci Jemmy, d’être arrivé. C’est la première fois qu’on prend ma défense”
La deuxième phrase est chuchotée, comme un aveux un peu honteux. Mais putain ce que ça lui fait plaisir. Elle se sent un peu plus en sécurité. Anca grimpe dans la voiture de Jemmy, encore un peu sonnée, elle se laisse aller contre le siège, la main palpant son nez. Elle va avoir un bleu. Un sale bleu. Remarque elle est pas la seule. Tout doucement Poppy porte sa main au visage du jeune homme, caressant du bout des doigts sa lèvre abîmée. Ca fait mal. Elle le sait. Elle connaît. Et pour la dixième fois Poppy murmure encore un désolé. C’est de sa faute après tout s’il s’est fait blesser. de sa faute à elle et à son foutu nom de famille. Mais l’instant est fugace et Anca se détourne bien vite, le rouge aux joues, les mains noués, elle les tord tant elle gênée.
“Je peux pas rentrer chez moi comme ça. Si ma famille me voit débarquer comme ça, ça va pas être joli….”
Ouai. Ca risque de gueuler, contre elle, celle qui sait pas se défendre; Contre Jemmy, l’étranger. Contre le gars étendu dans la rue, l’agresseur. Car les Popescu ne sont pas vraiment connus pour leur sang froid; Et la dernière chose dont à envie Anca, c’est que sa famille se mette dans la tête de mener une vendetta. Et qu'elle se retrouve à nouveau prise au milieu.
“C’est de leur faute tu sais. Jdis pas ça souvent...Mais là j’en ai plus que marre. Marre de me faire casser la gueule à cause de leurs conneries….J’ai rien demandé moi….”
Putain. Rageuse elle porte la main à son visage pour cacher les larmes qui se remettent à couler. Il va définitivement prendre ses jambes à son cou en entendant ça. Dommage, il commençait à vraiment lui plaire. Et c’était la première fois que ça arrivait. Première fois depuis Lui.
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| Sujet: Re: Bittersweet tragedy || JJ Ven 12 Aoû - 20:43 | |
| - Chui désolé Jemmy… Je me fige et je la dévisage, surpris. Réellement. Je ne m'attendais pas à des excuses. Et à vrai dire, je ne sait même pas de quoi elle s'excuse. Je marque une pause dans ce que je fais et mon regard quitte le sien quelques secondes pour se poser dans le vide, trahissant mon état songeur. Je finis par secouer très légèrement la tête avant de recommencer à m'occuper d'elle, dubitatif. - Faut pas, c'pas ta faute. J'aurais au moins été sincère une fois avec elle, c'est toujours ça de pris. Si un jour on s'engueule parce qu'elle a tout découvert et qu'elle me dit "tu m'as mentit depuis le début !", je pourrais nier. Je pourrais lui dire que, y a une fois où j'ai dit la vérité. Et c'est déjà pas mal, non ? Moi j'dis, c'est mieux que rien. Et je ne peux pas m'empêcher de me demander comment elle réagirait si elle savait, si elle découvrait tout, là, maintenant. J'ai presque envie de lui dire en fait. Juste pour me marrer. Juste pour voir sa tronche. Mais je me retiens. Je serre les dents et je déglutis pour me forcer à fermer ma gueule. Pour m'empêcher de fanfaronner et de foutre à l'eau mon super plan. Pour une fois que j'ai un plan qui tient la route en plus. Ce serait franchement du gâchis de tout foirer comme ça. Je finis par me redresser pour échanger quelques mots fermes avec son patron, ça me permet ainsi de me changer les idées et d'abandonner définitivement cette envie stupide de lui crier la vérité. Et d'ailleurs, si j'veux éviter ça, faut vraiment qu'on file, parce que Mr Muscles reprend un peu de contenance. Alors j'lui tend la main et je la presse un peu. Je la sens hésitante mais je ne cherche pas à savoir pourquoi. Parce que je m'en fous, en fait. J'suis juste à deux doigts de me mettre à taper des pieds par terre en gémissant comme un gamin capricieux, parce qu'il n'obtient pas ce qu'il veut suffisamment rapidement. Mais enfin, sa main se glisse dans la mienne et je l'entraine derrière moi, sans plus attendre.
Sauf qu'elle avance aussi vite qu'une vieille qui va crever. Et ça me demande un effort surhumain pour ne pas me mettre à lui hurler dessus. A tirer sur son bras et la trainer par terre jusqu'à la voiture. Je tente de me concentrer sur ma respiration pour garder mon calme mais ce n'est pas super efficace. A vrai dire, ça m'énerve encore plus parce que je trouve ça incroyablement chiant. J'essaye donc de remplir ma tête de pensées fugaces et amusantes, histoire de me détendre. Mais au moment où je commence à y parvenir, elle vient troubler mon attention en se remettant à parler. Putain, les gonzesses, ça parle tout le temps. Et surtout pour ne rien dire. - Merci Jemmy, d’être arrivé. C’est la première fois qu’on prend ma défense. Je profite du fait qu'elle ne voit pas mon visage pour lever les yeux au ciel, dans un signe d'exaspération. Blablabla. En même temps, qui voudrait prendre la défense d'une Popescu ? Cette famille, c'est une erreur de la nature, elle ne devrait même pas exister. Mais je me dois de lui faire croire le contraire. Alors, dès qu'on arrive à la hauteur de ma voiture, je m'arrête et viens lui faire face. De ma main libre, je glisse une de ses mèches de cheveux derrière son oreille en lui souriant gentiment. - Alors ça, j'ai du mal à l'croire. Que je lui souffle tranquillement, les sourcils très légèrement froncés pour feinter l'étonnement et le doute. Puis, je lui ouvre la portière et l'aide à se glisser dedans, tout en jetant des coups d’œil intempestifs en direction de la terrasse. Il s'est remit debout mais les gens se massent autour de lui pour l'empêcher de partir, alors que certains ont déjà très probablement appelé la police. Putain, j'ai plutôt intérêt à disparaitre pour quelques jours moi, parce que s'il me retrouve en sortant de garde à vue : je suis un homme mort.
Je grimpe à mon tour devant le volant et enfonce les clés à la hâte faisant ronfler le moteur. Mais j'me retrouve coupé dans mon élan, alors que la main d'Anca vient se poser sur mon visage. Sur ma lèvre blessée. Je tourne la tête vers elle et la fixe, un peu curieux. Et je dois bien avouer que son contact n'est pas désagréable. Ses gestes sont doux et mesurés. Et ça me donne juste encore plus envie d'la baiser. Mais avec ce genre de filles, faut généralement attendre une éternité. J'espère seulement qu'elle n'est pas de celles qui restent vierge jusqu'au mariage. Parce que j'veux faire morfler Sev, ouais. Mais j'ai mes limites. Au pire, il doit bien avoir d'autres sœurs ce con. Même une vieille, même une mineur. Je prends tout, j'suis pas difficile. Je ris un peu alors qu'elle me répète un énième désolé, la mine confuse. - Arrête de t'excuser, Anca. Je souris en la voyant se rétracter dans son coin, confuse, gênée, malmenant ses mains avec nervosité. Je l'observe encore quelques secondes avant de me décider à réagir. Ma main droite abandonne le levier de vitesse, que je n'ai même pas encore eu le temps d'actionner, et vient se faufiler entre les siennes pour les séparer. Je m'empare de sa gauche et glisse mes doigts entre les siens avant de resserrer doucement la pression. Je penche la tête en avant, pour venir chercher son regard fuyant. - Hey, ça va, d'accord ? Zeeen, qu'est-ce que t'as ? Que j'lui demande gentiment, un petit sourire rassurant au coin des lèvres. Je crois.. Ouais, je crois que c'est la première fois que j'fais un sourire de cette nature-là. Généralement, mes sourires n'ont rien de rassurant. J'me demande si je serais capable de le reproduire dans d'autres circonstances. Mais j'ai comme un doute.
- Je peux pas rentrer chez moi comme ça. Si ma famille me voit débarquer comme ça, ça va pas être joli…. Hé merde. Et on va où, alors ? Je ne peux carrément pas la ramener au loft non plus. Je me ferais griller en moins de deux vu la capacité de discrétion des kids. Et puis si Nana est là, je ne donne pas cher de la peau d'Anca. Ni de la mienne, en fait. Je déglutis face à cette idée peu plaisante. Et pourtant, faut bien qu'on trouve une solution. Faut bien qu'on aille quelque part. Alors j'insiste un peu. - T'es sûre ? Et y aura forcément quelqu'un chez toi ? On peut peut-être aller voir, au cas où. Et puis, j'ajoute : - Je t'aurais bien proposé chez moi, mais en ce moment j'vis chez ma grand-mère, j'm'occupe d'elle parce qu'elle est malade. Et elle a besoin de calme alors j'préfère ne ramener personne. Je lui sors une petite moue navrée, comme si j'étais sincèrement désolé de ne rien pouvoir faire pour elle à cet instant. La réalité, c'est que je réfléchis à un plan de secours et que j'essaye de gagner du temps. Au pire, on pourra toujours s'arrêter dans une pharmacie et élire domicile dans ma bagnole pour la soigner. Mais franchement, ça ne pousse pas aux rapprochements. Et niveau intimité, c'est pas encore ça non plus. Putain de famille de roumains. Et pourquoi elle n'a pas pris son propre appartement aussi ? Ce serait quand même plus simple. Je tente de faire bonne figure, mais à l'intérieur, j'suis contrarié, énervé, en colère. J'ai envie de hurler, d'insulter le premier que je croise, de cogner dans un truc. Mais j'peux pas. Et je n'sais franchement pas combien de temps je vais encore pouvoir tenir à faire semblant d'être un autre. Au début, je trouvais ça marrant, mais je me rends compte que, finalement, c'est pas si évident.
Et la voilà qui part dans une plainte que je n'écoute que d'une oreille, pas franchement intéressé par sa vie de cendrillon. Malgré tout, je hoche la tête, feintant une écoute à toute épreuve, mon regard fixé dans le sien, comme si je buvais ses paroles. Alors que tout ce que j'ai envie de boire à cet instant, c'est de la bière. Putain ouais, une bonne bière irlandaise, bien fraiche, bien mousseuse. Je me perds dans mes pensées un instant, emporté par le goût amer d'une bière brune, jusqu'à ce que je réalise que c'est à mon tour de parler. Que j'ai laissé s'installer un silence un poil trop long pour ne pas être remarqué. Je cligne des yeux et me redresse. Merde. J'ai totalement perdu le fil de la conversation. Elle parlait de sa famille, je crois. - Ouais, la famille hein... Que j'dis bêtement, pour essayer de noyer le poisson sans être hors-sujet. Je hausse les épaules pour appuyer mes paroles en espérant que ça suffise. Et là, j'la vois qui se met à pleurer, en silence et qui tente aussitôt d'effacer tout ça en essuyant ses larmes encore et encore. J'ai envie de me marrer et de la traiter de fragile, mais je me retiens. Au lieu de ça, je me penche vers elle et saisit tout doucement ses poignets entre mes mains pour la forcer à les baisser. - Te cache pas. Que j'dis doucement, avant de lui offrir un sourire réconfortant. - T'sais, t'es belle même quand tu pleures, Anca. Allez bim, ça c'est fait. Si avec ça je ne marque pas des points, franchement, c'est à désespérer. Je libère ses poignets et me remet face au volant avant de démarrer la voiture et d'embrayer. - Guide moi, on va passer voir chez toi si la voie est libre, sinon, on avisera. J'suis l'roi des plans B, tu verras. Et encore, elle ne verra jamais tout. |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: Re: Bittersweet tragedy || JJ Mer 17 Aoû - 18:28 | |
| Ring around the rosy, I want to give you, want to give you What you need Faut pas, c'pas ta faute. Un peu si quand même. Le gars était là pour elle, et pas parce qu’il cherchait une nana à faire chier, à emmerder. Non. Il était là parce qu’elle s’appelait Popescu. Parce qu’un de ses frères avaient dû merder et qu’il cherchait à se venger. Typique. Et pas du tout original. Le problème c’est que cette fois ci y avait eu un témoin. Jemmy. Et qu’il s’était fait exploser la lèvre. Pour elle. Alors si, c’est un peu de sa faute quand même. Et si elle n’était pas trop sonnée par le choc, Anca oublierait bien vite sa douleur et son nez potentiellement abimé, pour apaiser celle de son ami. Foutue Anca. Trop bonne, trop conne, ça lui allait comme un gant pas vrai ? Un jour faudrait qu’elle redescende sur Terre et qu’elle apprenne à s’occuper d’elle, et non des autres. C’était ce que lui répétait Jedediah à longueur de journée.
Il lui prend la main, sans s’inquiéter de sa réticence à le toucher, sans s’inquiéter qu’elle soit encore un peu tâchée de sang. Il lui prend la main et Anca sent la chaleur passer de sa paume à la sienne. C’est peut-être le choc qui sait, mais elle se sent son ventre se contracter légèrement. Oui. C’est sans doute le choc. D’une toute petite voix Anca avoue. Oui personne n’est jamais venu la sauver. Parce que la vie, c’est pas un putain de conte de fée comme dirait Betsan. Alors elle s’était toujours contenté d’encaisser, de serrer les dents pour pas hurler, pour pas pleurer, ravaler la terreur et la douleur tout au fond d’elle-même. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, Jemmy était arrivé. Et ça à vrai dire, elle en croyait toujours pas ses yeux. Alors ça, j'ai du mal à l'croire. Il glisse une de ses mèches derrière son oreille et Anca retient sa respiration pendant quelques secondes, pour s’empêcher de rougir comme une tomate. Elle détourne le regard, trop gênée qu’il puisse lire quoi que ce soit dans ses yeux. Parce que tout se déroulait comme dans un putain de film et on connait tous la suite. « Pourtant c’est vrai. Alors merci. Sincèrement. Chai pas ce qu’il aurait fait sinon. » Et pendant qu’elle s’installe dans la voiture, Anca a encore la sensation des doigts du gars autour de sa gorge. Serrant. Encore et encore. Demain elle n’ira pas voir Seven ni Iulia. Ioan et Mihail, ça sera plus compliqué de leur cacher ce qui vient de se passer. Mais peut être qu’avec assez de fond de teint ils ne verront rien. Depuis le lycée elle était devenue la pro du maquillage et elle supposait ses frères assez inattentifs pour ne rien remarquer.
Elle continue de s’excuser, encore et encore, parce qu’elle ne sait faire que ça. Et que si elle s’arrête maintenant, la situation actuelle deviendra ptêtre trop réelle. Ouais. Y a de ça aussi. Parce que même si elle est heureuse à en crever que Jemmy soit venu la sauver, y a la réalité qui vient la frapper en pleine gueule. Eux deux, dans la voiture, seuls, sans personne. Ça n’était jamais arrivé depuis Brandon. Depuis 7 ans. Anca avait toujours fait en sorte d’éviter un tête à tête avec un homme. Alors oui, elle continue de s’excuser Anca, de façon egoïste, pour cacher le deuxième malaise qui commence à poindre en elle et cette fois ci qui n’a rien à voir avec le bleu qui commence à se former sur son visage. Arrête de t'excuser, Anca. « Pardon. » Stupide Anca. Stupide, stupide Anca. Si ça continue comme ça, il va te larguer au premier feu rouge. Sans aucune hésitation. Alors la jeune femme serre les lèvres baisse les yeux, maltraites ses pauvres mains pour évacuer le stress. Elle sent sa main à lui se glisser dans la sienne, nouant ses doigts autour des siens. Anca se fige un instant, retenant sa respiration. Et quand elle lève timidement la tête et qu’elle croise le regard de Jemmy, quand elle voit son sourire, elle sent quelque chose se fissurer en elle. Et elle lutte pour s’empêcher de chialer. Elle s’était promis putain, elle s’était promis de plus jamais craquer. Doucement elle serre les doigts à son tour, étirant ses lèvres en un petit sourire. Tout petit. Un peu inquiet. Mais un sourire. Pour toi Jemmy. « Jme disais juste que ma maman m’a toujours dit de pas monter dans la voiture d’un inconnu. Elle va me gronder. » Et un rire léger lui échappe, comme si elle essayait de détendre l’atmosphère avec cette blague pourrie, comme si elle essayait de se détendre elle-même plus qu’autre chose. Pour arrêter de baliser comme une tarée.
Ils doivent bouger, aller quelque part, pour soigner tout ça où ça sera vraiment laid demain. Elle comme lui. Mais Anca a peur de chez elle, elle a peur de ses frères, elle a peur de son père, peut-être un peu de Tereza aussi, qu’elle aille tout raconter à Mihail. Que Mihail s’énerve comme toujours et qu’il ramène Ioan, ptêtre même Seven. Putain Iulia. Mais le pire ça resterait quand même le père. Et ses remarques empoisonnées, son regard dégouté. Ca la tuerait bon sang. Comme ça l’avait tué quand il l’avait méprisé après l’hôpital. Jemmy la sort de ses pensées en lui parlant de sa grand-mère. Et ça la fait sourire, c’est adorable. Enfin un mec bien comme il faut qui prend soin des autres, des femmes de sa famille. Prend en de la graine Lucian senior. « Oh non. Je comprends tout à fait, il ne faut pas la déranger. » Parce que les grands-mères c’est sacré, et que celle d’Anca lui manque énormément. Alors elle comprend. Doucement elle inspire, détourne le regard pour observer à travers la fenêtre. Il est encore tôt, pas 18h. A cette heure ci Mihail doit encore être à la fac et Tereza au lycée. Les autres… C’était plus compliqué à deviner. « On peut tenter chez moi » Et en plus, elle avait tout ce qu’il faut pour se soigner là-bas, ce qui éviterait d’aller dépenser des sous dans les pharmacies.
Et soudain ça la frappe comme une évidence. Peut-être que c’est le choc passé, c’est les idées qui s’éclaircissent. Oui y a surement de ça. En fait, même si y a sa famille à la maison, elle leur dira d’aller se faire foutre. Parce qu’ils avaient pas qu’à la foutre dans la merde jusqu’au cou. Parce qu’ils devraient essayer d’être un peu moins égoïste, et que même si elle a l’air d’aller bien mieux, ça ne veut pas dire qu’Anca ne risque pas de basculer à chaque instant. Elle n’a jamais vraiment réussi à se stabiliser de toute façon, après l’hôpital. Et ça sort tout seul, de sa petite bouche abimée, elle formule sa plainte à quelqu’un d’autre que Jedediah pour la première fois. Et les larmes se remettent à couler de plus belle. Jemmy ne dit rien. Il ne la regarde pas. Il doit vraiment se dire qu’elle vient d’une famille de tarés. Et au final, c’est peut-être vrai ? Mais Anca ne s’offusque pas de son manque de réaction, elle ne s’offusque pas de sa réponse courte et sommaire. Parce qu’Anca n’attend rien de lui. Et surtout pas de la pitié. Elle avait juste besoin de le dire à voix haute, de se justifier peut-être un peu. Et au final elle-même soulagée qu’il ne la console pas, car comme ça elle peut essayer de lutter. Mais soudain y a ses mains autour de ses poignets, y a sa voix douce et réconfortante qui remplis ses tympans, y a son regard. Ce putain de regard. T'sais, t'es belle même quand tu pleures, Anca. Et ces putains de paroles. Qui viennent de la toucher en pleins dans ses sentiments, réduisant en miettes le maigre mur qu’elle avait tenté de construire entre elle et lui. Et dans sa poitrine ça tambourine sévère. Merde, merde, merde. Tais toi mon cœur. Mais c’est déjà trop tard. Et Anca ne peut s’empêcher de rigoler entre ses larmes, de nervosité ou de bonheur. Parce que c’est la première fois depuis 7 ans qu’un garçon. Non. Un homme. Lui dit qu’elle est belle. « C’est sûr qu’avec mon nez qui va enfler et mon visage tuméfié je dois particulièrement être séduisante. » Et quand il la lâche, y a comme un manque qui commence à se faire sentir.
Pendant que Jemmy démarre la voiture Anca sèche ses dernières larmes. Promis, juré, elle va arrêter de pleurer. « J’habite pas très loin, c’est à deux pâtés de maison d’ici. Suffit de prendre la rue principale et quand je te dirais faudra tourner à droite. La maison, tu peux pas la louper. Elle fait un peu tâche dans le décor. » Tout en donnant les directions, Anca cherche son sac pour attraper ses clés, priant très fort pour la première fois de sa vie pour que Ioan soit sorti boire un coup après le travail. Quand la silhouette familière de sa maison apparait enfin, Anca ne peut s’empêcher de sentir la nervosité grandir en elle. Sa gorge se serre et elle agrippe la poignée de son sac pour s’empêcher de commencer à se ronger les ongles ou une connerie du genre. Sans un mot elle laisse Jemmy se garer et sort de la voiture, prête à exploser. Parce qu’elle a mal, parce qu’elle stresse, parce que merde. « Et puis merde. » Prenant son courage à deux mains Anca ouvre la porte et pénètre dans la maison. Silence. A part le bruit de la télé et la voix étouffée de sa mère qui demande qui est là. Anca lui répond que c’est elle, et qu’elle a du quitter le travail parce qu’elle ne se sentait pas bien. Qu’elle préfère aller s’allonger et se reposer plutôt que d’aller à l’école. En un sens, ce n’est pas faux. Elle n’a juste pas dit toute la vérité. « Pas besoin de plan B apparemment. Je… Suis moi. » Elle hésite, un instant, puis attrape la main de Jemmy pour l’entrainer derrière elle. Et son palpitant recommence à déconner, un peu. Parce que la situation lui échappe complètement et qu’elle a l’impression d’avoir à nouveau 15 ans. Et ça c’est mauvais. Très mauvais.
Doucement elle pousse la porte de sa chambre pour faire entrer le jeune homme. Elle est pas très grande, et avant elle débordait de vie. Mais aujourd’hui elles ne sont plus que deux, Tereza et son bordel ambiant, Anca et sa vie bien rangée. Méthodiquement. Dans des compartiments. Et quand elle regarde Jemmy, qui se tient au milieu de son monde, la jeune femme a soudain envie d’étouffer. Parce qu’il ne rentrera jamais dans aucun de ces foutus compartiments, l’irlandais. « Installe-toi ou tu veux. Je reviens. » Et elle s’enfuit de la pièce vers la salle de bain pour ne pas craquer. Les mains tremblantes elle fouille dans la pharmacie pour sortir de quoi se soigner, essayant de reprendre contrôle de ses émotions.
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| Sujet: Re: Bittersweet tragedy || JJ Dim 28 Aoû - 9:52 | |
| - Pourtant c’est vrai. Alors merci. Sincèrement. Chai pas ce qu’il aurait fait sinon. Honnêtement, moi non plus. Le molosse est plutôt du genre imprévisible. Déjà, de base, je ne m’attendais pas à ce qu’il en fasse autant. J’pense qu’il ne devait pas s’attendre à ce que la poupée riposte et ça la foutu en rogne. J’crois qu’au final, c’était devenu personnel. Et qu’il aurait été capable de lui éclater la tête contre le pavé. Les mecs comme lui, ils s’en foutent de la morale, de ce qui se fait et ne se fait pas. Il s’en fout que ce soit une fille et qu’elle fasse le tiers de son poids. Il s’en fout de l’honneur et de toutes ses conneries que j’sais pas qui veut nous imposer. Il pense qu’à sa gueule. C’est pour ça que je l’aime bien, finalement. Parce que j’suis comme lui. Parce que ma parole n’a pas de valeur et qu’il l’a bien compris quand mon pied est venu faire tinter ses valseuses. J’en rie encore, tiens. P’t’être qu’à cause de moi, il sera stérile. Ce qui ne sera clairement pas une grosse perte, vaut mieux pas qu’un crétin comme lui se reproduise. – Ouais, y a de sacrés cinglés dans les rues quand même, hein ? S’en prendre à une fille, franchement ? Je secoue la tête de gauche à droite, signe que je désapprouve totalement cette idée. Elle n’a pas besoin de savoir que la dernière fois que j’ai cogné une fille remonte à moins de 6 jours. Techniquement, on pourrait même dire que ça remonte à quelques minutes. Puisque c’est moi qui suis à l’origine de son... petit accrochage. Et j’me sens fier de parvenir à mentir comme ça. Sans qu’elle ne soupçonne rien. Putain, j’ai tellement hâte de voir la tête de Seven quand il saura tout. Finalement, c’est ça le plus dur. Attendre. J’ai pas la patience. Alors j’espère vraiment qu’Anca ne fera pas de chichis et que la baiser ne me prendra pas trois mois. Sinon,j’risque d’abandonner en cours de route.
J’lui dis d’arrêter de s’excuser et tout ce qu’elle trouve à faire, c’est de me dire « pardon ». Je bug un peu et je la dévisage froidement, alors que ma nature reprend lentement le dessus. – Sérieusement ? Que j’demande sèchement, ne parvenant pas à masquer mon agacement. Putain, concentre-toi JJ, concentre-toi. Quelques secondes s’écoulent avant que je ne retrouve le sourire, me remettant dans mon rôle. – Alors toi, t’es un sacré numéro, hein ? Voilà, allez, on va dire que ça va passer, que ça va noyer le poisson, qu’elle n’a rien vu, que mon écart est déjà oublié. En attendant, moi j’me fous des baffes à l’intérieur pour avoir gaffé aussi bêtement. C’est pas possible d’être incapable de se contenir. Au moins, lors d’un entretien d’embauche, si on me demandait quelle était ma plus grande qualité, j’pourrais dire sans mentir que c’est ma franchise à toute épreuve. Ça ouais, on peut pas me reprocher d’être un foutu menteur hypocrite. Sauf avec toi Anca, désolé pour ça. Non, j’déconne. J’suis pas désolé.
Et les choses ne s’arrangent pas pour moi, elle ne me facilite pas la tâche la Popescu. – Jme disais juste que ma maman m’a toujours dit de pas monter dans la voiture d’un inconnu. Elle va me gronder. J’la vois qui se met à rire et c’est un supplice de faire semblant de rire à mon tour. Mes yeux se plissent légèrement, tandis que mon visage se crispe dans une grimace pas très sincère. Du coup, j’détourne rapidement la tête pour faire mine de regarder ailleurs, comme si quelque chose avait attiré mon attention. Putain, la famille Popescu n’est pas gâtée quand même. Entre Seven le sale PD et Anca la pauvre fille, je préfère ne pas imaginer ce que ça peut donner pour le reste de la fratrie. Mais ça n’augure rien de bon. A moins que je n’ai eu la malchance de tomber sur les deux pires du troupeau. Quoi qu’il en soit, je ne trouve rien à répondre à ça, laissant mon rire agir. De toute façon, il est préférable que je ne réponde rien, au risque de me montrer désagréable à nouveau. Et je préfère éviter. Deux bavures en moins de cinq minutes, c’est trop risqué. Alors je ne perds pas de temps et j’enchaine, racontant le premier bobard de fragile qui me passe par la tête, me disant que ça ferait sûrement mouche. Mais j’ai à peine terminé ma phrase, que déjà, j’ai l’esprit qui divague. Y a mes yeux qui se perdent sur les lèvres de la jolie brune et c’est une véritable torture de ne rien pouvoir tenter pour l’instant. Ce ne serait pas très gentleman. N’est-ce pas. Putain de romantisme à la con. – Oh non, je comprends tout à fait, il ne faut pas la déranger. Je relève mes yeux vers les siens et je hausse un sourcil, comme perplexe. La déranger ? Qui ça, la ? Il me faut un instant avant de me souvenir ce que je viens de lui dire. Putain, de pire en pire. Je me redresse comme frappé par une révélation divine. – Ah, oui, oui, non, enfin ouais, vaut mieux pas la déranger. Putain, je m’embrouille. Et va falloir que je me mette à tenir un carnet où je répertorie tous les mensonges que j’invente sur ma vie. Histoire de ne pas les oublier et de toujours avoir la même version. Putain, un vrai travail de professionnel ça. Et j’suis d’autant plus content qu’elle finit par abdiquer et accepter qu’on tente chez elle. Voilà, parfait. Si je pouvais rencontrer le reste de la famille et me faire aimer de tous, ce serait encore mieux.
Je parviens finalement à bien me remettre dans mon rôle. Et tandis qu’elle chiale, j’lui fais tout un numéro. Le regard tendre, les belles paroles, les compliments, le contact physique. Le parfait petit prince charmant. Et j’suis pas peu fier du résultat, parce que ça semble faire son petit effet. J’vois dans son regard cette lueur qui passe discrètement et elle se met à rire doucement, malgré les larmes qui s’écoulent encore, plus lentement désormais. Et au fond, c’est vrai qu’elle est jolie même quand elle pleure la gamine. Dommage qu’elle soit si... Elle. J’me comprends. – C’est sûr qu’avec mon nez qui va enfler et mon visage tuméfié je dois particulièrement être séduisante. Pour une fois, j’me joins spontanément à son rire, de façon sincère. Je la libère et me redresse pour venir me réinstaller sur mon siège. Là, j’tourne malgré tout la tête vers elle et ma main droite vient essuyer ses larmes,avec une certaine douceur, mais toujours beaucoup de fermeté. – Ouais, les filles toutes cabossées, c’est mon truc qu’est-ce tu veux ! J’lui lance un petit clin d’œil, espérant qu’elle saisisse le fait que j’suis en train de lui dire qu’elle est mon genre de fille. Mais j’suis pas certain de la clarté de mon message. – Allez, faut pas pleurer. Mon père disait toujours qu’avec un esprit dé..faitiste.. on.. Mes mots s’espacent et je finis par me taire. Je reste figé, la fixant, pris d’un mal-être étouffant. J’me braque et retire ma main de sa joue pour venir la poser sur le volant. – Enfin, qu’importe ce qu’il disait. Ma voix se fait cassante et dur, signe que je n’ai plus envie de parler de ça. De lui. Mon père. Le vrai, le géniteur. Putain, y a cette foutue fragilité au fond de ma cage thoracique qui vient de se réveiller et qui m’entaille doucement la chair. Je n’avais plus parlé de lui depuis au moins 10 ans. J’sais même pas pourquoi j’ai sorti ça. Mais je le regrette amèrement. J’me sens mis à nu devant elle et c’est insupportable. Alors j’me contente de démarrer rapidement la voiture quand elle m’explique où elle habite et je m’élance sans plus attendre, conduisant comme à mon habitude : comme un fou. La prudence, c’est pas mon truc. Surtout vu mon état de trouble actuel. Pendant le trajet, je demeure silencieux, me concentrant pour refermer et enterrer la boite de pandore que je viens d’ouvrir. Foutus souvenirs. Foutu cerveau.
On finit par arriver devant chez elle et j’me gare à la hâte, la roue arrière droite sur le trottoir, la voiture de traviole, mais j’en ai rien à foutre. La rue est à tout l’monde, les trottoirs aussi, alors j’en use comme ça me chante. Et pas une seconde je ne pense à l’image que je dois donner à Anca à cet instant. Tant pis, on peut très bien être un prince charmant et un chauffard au volant, non ? Y a pas de loi qui dise que c’est incompatible à ce que je sache. De toute façon, si j’étais trop parfait, ça devient suspect. Une fois devant la porte d’entrée, j’pose une main réconfortante sur son épaule, comme pour la rassurer et l’encourager. Lui montrer que j’suis là, derrière elle, prêt à la retenir si y a quoi que ce soit. Que j’vais pas m’en aller. Ah ça non, ça ne risque pas. Je viens probablement de mettre ma tête à prix en trahissant l’autre gros con, alors j’aimerais au moins pouvoir réaliser mes plans avant de décéder salement. On rentre à l’intérieur et c’est le calme qui nous accueille. J’suis presque déçu. Je la laisse échanger quelques mots de loin avec sa mère et j’en profite pour regarder autour de moi. Pour découvrir là où Seven a grandi. C’est pas franchement impressionnant. En fait, c’est carrément à son image de sale enculé. On est loin du cliché de la maison américaine, avec de jolis portraits de tous les enfants affichés sur tous les murs. Non, ça pue la misère ici. Tant mieux, j’espère qu’il en a bien chié dans sa vie Seven. C’est tout c’qu’il mérite. – Pas besoin de plan B apparemment. Je... Suis-moi. Je ne me fais pas prier et lui emboîte le pas, impatient de découvrir son univers. J’devrais probablement pouvoir trouver deux ou trois choses sur elle pour mieux l’amadouer. Pour mieux la charmer. Dans la chambre, deux lits, deux espaces, complètement à l’opposé. Je me marre un peu et j’pointe du doigt le côté bien rangé. – Laisse-moi deviner, ça, c’est ta partie, nan ? Je lui lance un regard taquin avant de finalement baisser les yeux sur le côté bordélique. Putain, j’ai peut-être pas visé la bonne sœur. Peut-être qu’avec la bordélique, ça aurait été plus simple et plus rapide. Mais peut-être aussi, que ça aurait moins touché Seven du coup. Non, Anca, c’est la bonne. J’en suis sûr. – Installe-toi où tu veux. Je reviens. Je me tourne vers elle et la regarde quitter la chambre, un peu trop rapidement pour que ça ne soit innocent. Intéressant. Je reste planté là quelques secondes avant de finalement quitter l’endroit, oubliant déjà ma mission de récolter des infos sur elle. J’ai plus palpitant en tête. J’remonte le couloir et la retrouve sans difficulté dans la salle-de-bain. Hors de question que je lui laisse le moindre instant de répit. Je m’approche sans bruit et j’viens déposer mes mains sur ses hanches, me retrouvant tout contre elle, sans être pressant pour autant. Un juste milieu que je n’ai pas trop l’habitude de pratiquer. Et j’me contente de lui dire quelques mots, jouant de mon souffle chaud qui vient se perdre derrière son oreille. – On sera mieux ici pour faire ça. Je libère ses hanches et me penche un peu en avant, me retrouvant cette fois-ci réellement collé à elle. Mais ça ne dure que quelques secondes, le temps pour moi de lui prendre ce qu’elle tient dans les mains. Puis, je m’éloigne et viens m’asseoir sur le rebord de la baignoire, avant de lui faire signe de m’y rejoindre. – C’est moi qui commence par m’occuper d’toi. Que j’dis gentiment mais fermement, pour bien montrer que c’est non négociable. Une fois qu’elle est assise à côté d’moi, j’imbibe le coton de désinfectant, repose la petite bouteille par terre et me rapproche d’elle. Je passe ma main gauche dans ses cheveux, au niveau de l’arrière de son crâne, pour immobiliser son visage et trouver mon équilibre. Puis, de ma main droite, je viens délicatement éponger ses plaies. Mon visage près du sien, je plisse les yeux, feintant de ne pas remarquer cette proximité, feintant d’être uniquement concentré sur la tâche que j’accomplis. Et je murmure. – Tu me dis si j’te fais mal, j’suis pas toujours très délicat. Cette fois-ci, mon souffle vient caresser sa joue et le bord de ses lèvres. Et ça m’amuse. Mais je ne laisse rien paraître. Pourtant, moi non plus ça ne me laisse pas indifférent tout ça. Je crève d’envie de l’embrasser. De la prendre, là, dans la baignoire ou sur le carrelage. C’est comme elle voudra, j’suis pas regardant. Pas exigeant. |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: Re: Bittersweet tragedy || JJ Lun 5 Sep - 23:45 | |
| Ring around the rosy, I want to give you, want to give you What you need Ouais, y a de sacrés cinglés dans les rues quand même, hein ? S’en prendre à une fille, franchement ? Ca elle ne le lui fait pas dire. Des cinglés y en a partout, même là on ne s’y attend pas. Ils se cachent derrière des jolis visages, de jolies paroles, pour mieux pouvoir frapper, massacrer. Son cinglé préféré ? Un grand blond avec un corps de champion. Seulement, quand tu creuses un peu plus tu tombes sur son odeur nauséabonde, sur la pourriture qui suppure doucement par tous les pores de sa peau. Et bizarrement, une fois que t’ouvres les yeux, tu commences à voir que personne n’est parfait, et que même la petite maman qui trimballe ses gosses en poussette pourrait, si l’envie lui prennait, te défoncer à coup de barre de fer dans un coins de la rue. Alors oui, les cinglés elle connait, elle se targue même de savoir plutôt bien les repérer. Ironique pas vrai ? « Tu sais y a des gens ils seraient prêt à tabasser une grand-mère si ça pouvait les défouler…» Pas que des filles. Car après tout c’est tellement plus facile d’user de la violence physique que de chercher à comprendre, de cracher sa haine avec ses poings plutôt qu’avec sa bouche. Et ça Anca ne le sait que trop bien, elle a l’exemple type dans sa famille. Non pas qu’un de ses frères ou son père aient déjà levé la main sur elle, non. Mais entre eux ça n’a jamais été autre chose que saignant. Elle se souvenait encore de la tronche de Seven quand il était revenu après son anniversaire, la gueule défoncée et le paternel tout content. Saloperies de traditions barbares. Anca n’avait jamais compris ce gout exacerbé pour la violence qui coulait dans les veines des Popescu ou encore de tous les gamins qui trainaient dans la rue. Des gamins comme Joe par exemple. Ça lui donnait juste envie de vomir. Mais passons, le mal était fait et son nez la ferait souffrir pour une bonne semaine mais les marques finiraient par s’estomper. Elles le font toujours avec le temps.
Sérieusement ? Anca sent son cœur manquer un battement. Elle ses lèvres, détournant le regard pour ne pas avoir à affronter ce qu’elle penser trouver dans le regard de Jemmy : du dégout, de la pitié, la réalisation qu’il venait de perdre quelques précieuses heures de sa vie à parler avec elle. Parce que ça finissait toujours comme ça. Alors toi, t’es un sacré numéro, hein ? T’as pas idée mon gars, du merdier dans lequel tu viens de mettre les pieds, en la sauvant comme un prince charmant. Ouais, Anca c’était pire qu’un sacré numéro, c’était le clou du spectacle, le clown pierrot avec sa larme peinte sur la joue, pour exposer au reste du monde à quel point elle était triste. Les derniers mots de Jemmy l’apaisent un peu, et elle ose à nouveau se retourner vers lui pour lui offrir un pâle sourire mouillé. Pathétique. Cependant elle n’ose pas répondre, se contentant juste de le fixer, comme pour déterminer si ça y est-il en a assez ou pas. Et la réponse est non, apparemment. Ouf, y a comme un léger soulagement dans son palpitant.
L’ambiance se détend un peu, elle ose même faire une blague, qui tombe à l’eau. Elle le sait bien. Mais il se force quand même à rire, pour ne pas la blesser. Et c’est l’intention qui compte pas vrai ? Seven lui aurait déjà claqué la porte au nez, la foutant dehors pour cause d’humour vraiment merdique. Alors Anca sent son cœur qui se réchauffe un peu, parce que même si le rire de Jemmy sonne faux, il est beau. Il est pour elle. Il est à elle. Et elle se prend à imaginer ce que se sera quand il rigolera pour de vrai. Ptêtre qu’à ce moment-là elle pourra arrêter de résister. Surement même. Elle a jamais su résister aux rires et aux sourires. Bien plus qu’à la beauté. C’était son point faible, car elle pensait pouvoir en tirer un peu de bonne humeur pour se soigner. Et y a les yeux de Jemmy qui se posent sur ses lèvres à elle, et elle ne peut s’empêcher de mordiller la lèvre inférieure en répondant que c’est pas grave, qu’ils iront chez elle, et qu’il ne faut pas embêter la grand-mère. Elle sent quelque chose dans son ventre qui se contracte légèrement, qui se réchauffe un peu. Et quand leur regard se croise, elle se sent sourire entre ses larmes. Bon sang, elle se donnerait des claques. Ah, oui, oui, non, enfin ouais, vaut mieux pas la déranger. Non en effet, ça serait dommage de la déranger. Mais en même temps une présence pour les chaperonner n’aurait pas été de trop. Car Anca sent comment la situation commence à tourner et y a cette alarme qui sonne en boucle dans sa tête depuis déjà 10 bonnes minutes, comme pour lui signaler qu’il est temps de mettre les gaz et de partir loin sans se retourner. Mais les alarmes, tout le monde sait que c’est fait pour être ignoré.
Et les sanglots reprennent de plus belle. Surtout après ses mots. Ses mots à lui, murmurés, avoués, sur sa beauté. Elle ? Belle ? Elle n’y a jamais pensé. Le maquillage elle a appris seulement pour camoufler les bleus, les cicatrices, pour pas avoir l’air d’un zombie à l’entretient de midi. Ses vêtements ? Désuets, usés, datant de Iulia ou d’Elena. Rien à elle, si ce n’est son uniforme de serveuse ou le petit débardeur que MIhail lui avait offert l’été dernier. Et même si une fois mis à nu les vêtements et le maquillage n’importes plus, y a cette laideur sur son corps, qu’elle a essayé de camoufler ou de sublimer – à voir selon votre point de vue – à l’aide de tatouages discrets, y a ces putains de marques qui s’infiltrent un peu partout, et qui lui donne envie de tout effacer quand elle se regarde le matin dans le miroir. Et y à ce rire cassé qui lui échappe, sans faire exprès. Et y a son rire à lui, qui se joint au chœur. Et Anca se dit que y a aussi du bonheur là où pousse le malheur, et qu’elle vient de tomber dessus. Alors se laisse aller, un peu, quand il essuie ses larmes, et son toucher laisse une trainée brulante sur sa peau. Et pendant un instant, Anca se sent prête à en demander plus. Pour la première fois depuis 7 ans. Ouais, les filles toutes cabossées, c’est mon truc qu’est-ce tu veux ! Et son armure finit par se fissurer, enfin, quand il lui lance un clin d’œil pour souligner sa phrase. Bon sang. Serait-elle tombée sur le seul taré qui sait dans quoi il s’engage et qui serait prêt à s’y jeter les yeux fermés ? Anca bafouille, Anca rigole, rouge comme une pivoine, elle essaye de cacher sa gêne du mieux qu’elle peut mais ne fait que l’accentuer. « Une chance pour moi alors » Sa voix se brise légèrement sur le dernier mot, incapable de détourner les yeux. Allez, faut pas pleurer. Mon père disait toujours qu’avec un esprit dé..faitiste.. on.. On ? Anca sent le changement radical qui s’opère en Jemmy. Il sent sa voix qui se durcit sur les derniers mots, dans son regard. C’est presque palpable. Enfin, qu’importe ce qu’il disait. Et c’est le signal que le sujet est clos. Anca ne sait que trop bien à quel point les relations familiales peuvent êtres compliquées, et si Jemmy ne veut pas parler de son père…Elle n’en parlera pas. Alors elle se contente d’essuyer les dernières larmes avant de murmurer « De toute façon les pères, ça donne jamais de bon conseils. » Et c’est à son tour d’avoir une pointe d’amertume pour épicer sa voix.
La voiture démarre et Anca sent son cœur partir en avant. Putain si elle avait su à quel point il conduisait mal elle se serait proposé pour prendre le volant. Parce que là c’était quand même criminel. Et puis sa façon de se garer. Est-ce qu’il avait son permis au moins ? Mais putain, Anca, ta gueule ! Incapable de sortir plus de 5 minutes de son rôle de maman stupide. C’est ridicule. Alors à la place elle s’accroche du mieux qu’elle peut à la portière, attendant la fin du trajet, indiquant vaguement la direction à Jemmy. C’est avec une joie non dissimulée qu’Anca s’extirpe de la voiture, ouvrant la porte de la maison. Y a comme une pointe de soulagement mêlée à de l’appréhension quand elle entraine l’irlandais dans sa maison. Et si elle venait de commettre la plus grosse erreur de sa vie ? Et si elle avait tout mal compris ? Et ce gars était le pire des enfoirés de la terre ? Et que tout recommençait comme avant ? Mais Anca n’en peut plus, elle en peut plus de s’enfermer dans sa solitude, dans sa douleur ; Elle voudrait en sortir, respirer, aimer à nouveau. Parce qu’il n’y a rien de plus délicieux qu’un cœur battant double. Elle le regarde, entrer sa chambre, explorer cette terre qu’elle garde caché pour la plus part, la pièce dont seuls les plus précieux ont le droit de posséder la clé. Laisse-moi deviner, ça, c’est ta partie, nan ? Pas compliqué en même temps. Pas compliqué du tout. «Ouais, le côté sans saveur et trop bien rangé c’est moi. C’est comme ça que j’arrive à garder ma vie d’après mon psy… » Et merde. Putain. Pourquoi fallait qu’elle évoque Jedediah maintenant. Honteuse elle se met à triturer ses mains, fixant Jemmy du regard, puis ne pouvant plus supporter sa présence dans la pièce trop étroite, son cœur en cavale et son stress plus qu’évident, Anca s’évade vers la salle de bain. Pour respirer. Un peu. Pour se calmer. Pour remettre les choses à leur place, dans des petites boîtes, comme on le lui avait appris à l’hôpital.
La solitude et le silence l’envahissent en une seconde, et Anca se regarde dans le miroir. Elle regarde ses mains tremblantes sortir de quoi soigner leurs gueules cassées. Mais elle ne le regarde pas venir lui. Y a ses mains sur ses hanches, et son corps à quelques centimètres du sien. Ça la brûle. Même à travers les épaisseurs de son uniforme. Ça la brûle. Et s’en est presque délicieux. Et dans sa poitrine y a son cœur qui s’emballe. Elle ferme les yeux un instant pour reprendre contenance. Mais Jemmy ne semble pas de cet avis. On sera mieux ici pour faire ça. Corps contre corps, Anca jure qu’il est capable d’entendre son palpitant tambouriner. Et ces quelques mots murmurés suffisent à abaisser les dernières barrières qu’elle avait si bien construit au court des années précédentes. Après Brandon. Après sa putain de trahison. « Si tu veux » Sa voix se meurt. Et sans rechigner elle accepte de s’asseoir à côté de lui sur le rebord de la baignoire. Elle esquisse un geste pour lui prendre le flacon et le coton des mains mais Jemmy la coupe dans son élan. Et pour la première fois depuis longtemps, elle accepte sans rechigner de se faire dorloter. Ça change. Et ça fait du bien. Tellement de bien. Y a la douleur de la piqure du désinfectant sur la plaie mélangée à la douceur de la présence de l’irlandais. Y a son visage à quelques centimètres du sien et Anca ne peut s’en détacher, parce que c’est hypnotisant de le voir si concentré sur sa tâche. Et soudain elle se dit qu’elle a envie d’embrasser ce visage. Tu me dis si j’te fais mal, j’suis pas toujours très délicat. Elle secoue doucement la tête pour le contredire. Et soudain les larmes lui viennent à nouveau. Parce que y a dans son cœur, un sentiment qu’elle pensait crevé. Y a du désir et de la peur. Y a le sentiment d’avoir enfin quelqu’un sur qui se reposer. Et c’est flippant. Terriblement flippant. Parce qu’elle ne veut pas être blessée à nouveau. Alors Anca pose doucement sa main sur la joie de Jemmy, cherchant son regard et rassemblant toutes ses forces. Si Jedediah la voyait il serait fier, putain de fier de ce qu’elle va accomplir. De ce qu’elle va oser dire. « Tu dis aimer les filles cabossées… » Elle inspire entre ses dents, entre ses larmes. « Jme suis promis de plus jamais laisser un gars m’approcher Jemmy. Plus jamais. » Anca ferme les yeux, pour se concentrer sur ses aveux. « Chui plus que cabossée. Chui bousillée. A cause de ce gars qui a tout pris. » Et ça fait mal de se souvenir. Tellement mal. Alors elle se raccroche à une des rares choses qui lui donnent encore envie d’essayer : Jemmy et son sourire doré. Anca se rapproche un peu plus de lui, nez contre nez, elle plonge son regard embué dans le sien. «Promets moi que tu me bousillera pas Jemmy. Promets le moi. » Promet lui Jemmy et elle te donnera tout ce que tu veux. Promis.
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| Sujet: Re: Bittersweet tragedy || JJ Mer 14 Sep - 10:24 | |
| - Tu sais y a des gens ils seraient prêt à tabasser une grand-mère si ça pouvait les défouler… Ça me rappelle la fois où j'ai piqué le sac-à-main d'une vieille dans la rue. J'étais passé à côté d'elle en courant et j'avais attrapé l'objet au vol. Cette grosse bouffonne s'était agrippée au sac, comme s'il s'agissait de sa vie et avec mon élan, elle avait finit par trébucher et se vautrer au sol, lâchant enfin l'objet de ma convoitise. Le pire dans tout ça ? Il n'y avait que 15$ en liquide et aucun objet de valeur. On ne pouvait pas dire que ça avait été le coup du siècle. J'en garde un souvenir amer et j'me souviens avoir hésité à retourner là où je l'avais laissé étalée au sol pour lui refiler des coups d'pieds et lui cracher dessus. Peut-être même la frapper avec son propre sac. Me faire prendre un risque pour 15$, c'n'était pas tolérable, que ce soit clair. Je redescends de mon petit nuage et je hoche rapidement la tête pour approuver ses paroles, ne laissant rien transparaître des pensées sordides qui viennent de me traverser l'esprit. Puis, je me concentre pour bien rester dans mon rôle, alors que toute son attitude m'exaspère. J'ai envie de lui foutre des baffes et de lui dire de se réveiller, putain. J'ai envie de la secouer dans tous les sens, pour qu'elle arrête d'être.. d'être.. D'être elle, putain ! Ça me tend, tellement. Alors je dérape un peu, j'perds un peu le contrôle et j'vois bien que ça la laisse un peu dubitative. Mais je me ressaisi vite et elle ne semble pas m'en tenir rigueur. Putain, c'est presque trop facile, en fait. Beaucoup plus facile qu'avec son pédé de frangin. Pour une fois, j'ai bien choisi ma cible.
Alors, je continue à me la jouer prince charmant des temps modernes et ça marche. Putain, ça marche tellement bien. C'est à peine croyable. J'me savais pas capable de telles prouesses et je n'savais pas les filles intéressées par ce genre d'attitude. Moi qui ne me suis jamais cassé le cul pour aborder une fille, parce que 7 fois sur 10 la goujaterie fonctionnait, je réalise que je pourrais faire grimper mon score à 10 sur 10 en employant cette méthode avec les plus réticentes. Merci, Anca, grâce à toi je viens de découvrir que je vais pouvoir baiser encore plus de meufs. J'en jubile d'avance. Mais revenons en à Anca pour l'instant. J'lui sors ma connerie de filles cabossées et j'la vois qui rougit, si fort que ça m'inquiète. Elle balbutie quelques mots, gênée et pourtant, y a un son sourire qui remonte jusqu'à ses oreilles. Et moi, je dois avouer que j'suis un peu paumé là-dedans. Je m'efforce à rester souriant et détendu, mais à l'intérieur, c'est un peu le chaos. Je n'pige pas pourquoi je lui plais, alors que je me trouve plus ennuyeux que jamais coincé dans ce personnage. Je n'pige pas ses réactions, elle a l'air constamment gênée, mal à l'aise, mais on dirait presque qu'elle s'y complet et qu'elle en redemande. C'est à ne rien y comprendre. - Une chance pour moi alors. Ouais, sûrement. Je sais pas. J'en sais rien. Putain. Une fois encore, je me contente de lui sourire et de hocher la tête, histoire d'être certain de ne pas me griller lamentablement en répondant un truc à côté de la plaque. Et je n'sais pas si c'est à cause du trouble qui s'opère en moi, face à ma non compréhension de la situation, mais je me laisse aller à évoquer mon paternel. Choix que je regrette immédiatement. Sans que je ne puisse me contrôler, je me replie sur moi-même et me braque, la colère venant tendre mes muscles faciaux et serrer ma mâchoire. J'sais pas ce qu'il m'a pris d'évoquer mon père mais j'me foutrais des baffes si ça ne risquait pas de faire fuir Anca sur le champs. Quoi que, vu sa famille, elle a dû voir pire que ça. - De toute façon les pères, ça donne jamais de bon conseils. Je bloque quelques secondes, fixant droit devant moi, avant de lui lancer brièvement un petit regard en biais, ne l'ayant écouté qu'à moitié. - Ouais. Que je lâche un peu froidement, ne réagissant pas plus que ça à sa remarque et ne voyant même pas que ça ne la laisse pas indifférente elle non plus. Probablement parce que j'en ai rien à foutre et que je préfère penser à moi et moi seul plutôt que de m'intéresser sincèrement aux autres. Et je démarre, histoire qu'on se casse vite d'ici.
On se retrouve rapidement devant chez elle, puis dans sa chambre. Et je résiste difficilement à l'envie de lui demander où est la chambre de Seven, enfin, son ancienne chambre en tout cas. Peut-être que je pourrais y trouver quelque chose de compromettant contre lui. Quoi que... Y a-t-il quelque chose de plus compromettant que le tatouage qui orne son postérieur ? J'en doute. Le hic, c'est que je ne peux pas m'en servir contre lui en public, sans risquer de me faire griller. Alors je me reconcentre sur Poppy et j'essaye de la mettre un peu plus à l'aise, alors qu'elle semble être au bord de la rupture, tant elle est nerveuse. Mais cette fois-ci, je rate mon coup. Ma remarque ne la détend absolument pas, ça semble même être l'inverse. Et encore une fois, les raisons m'échappent. - Ouais, le côté sans saveur et trop bien rangé c’est moi. C’est comme ça que j’arrive à garder ma vie d’après mon psy… Et l'espace d'une seconde ou deux, je me radoucis. Réellement. L'espace d'une seconde ou deux, j'ai la sensation d'être proche d'elle. De la comprendre. D'être complice. Mais cette sensation vient rapidement me brûler la peau, devenant alors insupportable. Je m'éloigne d'elle, l'air de rien et je détourne la tête, faisant mine d'observer ses affaires. Et je sens bien qu'elle regrette d'en avoir trop dit. Toute la pièce est remplie de sa frustration, tellement même que ça finit par venir me retourner le bide. Je voudrais bien lui dire un truc gentil, continuer à me la jouer prince charmant, la rassurer sur son côté trop bien rangé. Mais les mots ne viennent pas. Pour l'instant, j'essaye juste de rassembler mes esprits. Je n'sais pas pourquoi ça me touche qu'elle aille voir un psy. Peut-être que ça me fait me sentir moins seul, moins incompris. Généralement, quand les gens apprennent que quelqu'un va voir un psy, surtout un gosse puis un adolescent, ils le prennent pour un cinglé. Ils s'disent que le gamin est perturbé ou mal finit. Et ça m'a jamais plu qu'on me considère comme quelqu'un de dérangé. De mentalement instable. Comme si c'était de ma faute si je faisais les choses de travers. J'suis pas fou, putain. Ni malade. Ni quoi que ce soit. Alors ouais, je sais pas. L'idée qu'elle connaisse ça elle aussi, ça me tranquillise un peu. J'me sens moins à part. Moins hors norme. Peut-être un peu moins seul. Et bizarrement, tout ça, ça m'énerve. Alors lorsqu'elle file de la chambre, je ne la retiens pas.
Et lorsque je me retrouve seul, enfin, je parviens à me calmer. A sortir toutes ces pensées stupides de ma tête. Je redeviens moi. JJ, le sale gosse. Le sale con qui joue un rôle pour parvenir à ses fins. Et c'est mieux ainsi. J'me sens à nouveau serein, en osmose avec moi-même. Parfait. Je sautille un peu et secoue la tête, comme un athlète avant de rentrer sur le ring. Et je repars au combat, torse bombé. Plus d'hésitation. Je pénètre dans la salle-de-bain et c'est avec assurance que je me dirige vers elle. Je la sens fébrile sous mes mains et dans le miroir, je vois ses yeux qui se ferment un instant avant de se rouvrir. Et moi, ça m'fait sourire. J'ai l'impression de sentir le pouvoir que j'ai sur elle s'immiscer dans mes veines et m'emplir d'un sentiment de toute puissance absolument jouissif. Et en même temps, je sens un léger frisson remonter le long de mon dos. Comme à chaque fois que j'ai envie d'une fille. Et je sais qu'arrivé à ce stade-là, ma patience va s'envoler progressivement et que si elle me résiste, je risque de vriller. Alors je me concentre sur ma respiration, pour m'efforcer à me calmer. Faut pas que je déconne. Faut pas que je foire, alors que je semble si près du but. Ce serait trop dommage. - Si tu veux. Putain, si elle savait ce que je veux. Si elle savait à quel point je lutte depuis le départ pour ne pas dévorer ses jambes nues sous sa jupe de serveuse. Et le décolleté qu'offre sa chemise blanche. C'est une vraie torture. Depuis le début, je n'ai qu'une envie, laisser mes glisser jusque sur la courbure de ses fesses, puis les laisser se balader sur ses cuisses, pour goûter à la douceur de sa peau et remonter mes mains sous sa jupe. Elle ne peut même pas imaginer à quel point. Ça en devient presque douloureux tant c'est frustrant, de faire comme si je n'y avais même pas prêté attention.
Je l'empêche de récupérer les affaires que je lui ai prises juste avant et je m'élance, tentant du mieux que je peux de m'appliquer dans ma mission sauvetage. Je tente du mieux que je peux d'instaurer un trouble via ma proximité, mais je me retrouve moi-même victime de ce trouble, alors que résister à l'envie de lui sauter dessus se fait de plus en plus compliqué. - Tu dis aimer les filles cabossées… Oh, oh. Nous y voilà. Je continue ce que je fais, me contentant de relever les yeux une seconde vers les siens, avant de les rebaisser pour regarder ce que je fais. Juste pour lui signifier que je l'écoute. - Jme suis promis de plus jamais laisser un gars m’approcher Jemmy. Plus jamais. OH. PU.TAIN. Je réprimande violemment un sourire victorieux, conservant tant bien que mal ma mine sérieuse. Je m'arrête dans ce que je fais et remonte à nouveau mon regard pour, cette fois-ci, le planter dans le sien. Je feins la surprise et demeure silencieux, pour l'encourager à continuer alors que je sens qu'elle n'en a pas terminé avec les révélations. - Chui plus que cabossée. Chui bousillée. A cause de ce gars qui a tout pris. Putain, j'ai presque envie de me faire un high five à moi-même, comme Barney dans HIMYM. Parce que merde, j'suis un fucking génie. Celle que je prenais pour une proie facile ne l'était en réalité pas du tout. Et pourtant, j'ai gagné. Je suis génial. Je suis trop fort. Putain, j'ai presque envie de chialer de fierté tiens. Moi qui ne parvient jamais à manipuler les gens, parce que je fonce toujours dans le tas et que je fais toujours tout foirer, là, j'ai réussi haut la main. J'suis un putain de champion. Je relâche coton et désinfectant et le tout tombe dans un petit bruit sur le carrelage. Mes mains viennent glisser délicatement derrière sa nuque, alors que nos nez se rencontrent. J'exerce une légère pression sur sa nuque, pour l'inciter à s'approcher encore et désormais, nos fronts aussi se touchent. Et là, je lutte, mais je lutte, pour ne pas céder à mes pulsions animales. Pour ne pas lui arracher sa chemise et fourrer ma tête entre ses seins. Pour ne pas déchirer sa jupe et la faire grimper sur moi. Sois romantique JJ, sois romantique. - Promets moi que tu me bousillera pas Jemmy. Promets le moi. Ma main droite vient caresser sa joue, geste délicat, plein de douceur et de bienveillance. Et je murmure, à mi-mot, comme une confidence. - J'te l'promet, Poppy.
Mais on sait tous ce que valent mes promesses. Rien du tout.
Et je ferme les yeux, décollant mon front du sien pour venir m'emparer de ses lèvres, déposant un baiser tendre et léger dessus, pour ne pas nous faire mal, alors que nos bouches sont abîmées par les coups. Même si concrètement, ce n'est pas ce genre de douleur qui m'arrête d'ordinaire. Mais avec Anca, je ne peux pas faire comme d'habitude. Mes mains se déplacent et descendent jusqu'à sa taille, avant que je ne vienne l'enlacer complètement, la blottissant contre moi. Mes lèvres quant à elles, quittent les siennes pour venir se lover dans sa nuque que je recouvre de baisers, à la fois doux et intenses, trahissant l'envie qui me dévore secrètement depuis qu'on s'est retrouvés dans la voiture. J'arrête mes baisers une seconde, laissant mes lèvres en suspend à côté de son oreille. Et là, tout doucement, je lui murmure, tout en la serrant encore plus fort contre moi, comme si je refusais de la laisser filer. - J'pourrais jamais te faire de mal. Jamais. Et elle sait pas Anca, que j'suis déjà en train de lui faire. Que toute notre "relation" n'est fondée que sur ça. La douleur et la vengeance. Mais elle le saura, sûrement plus vite qu'elle ne l'imagine. Et j'sais pas trop comment elle s'en relèvera. Peut-être qu'elle ne se relèvera pas. Et la seule chose que ça m'évoque, c'est que la douleur de Seven n'en sera que plus grande. Comme ma victoire.
Je finis par la relâcher et je me relève. Là, je me saisis de sa main et l'incite à faire de même. - Viens. Que je lui souffle, un sourire malicieux sur les lèvres. Et sans attendre son accord, je l'entraîne derrière moi. On remonte le couloir pour regagner sa chambre, bien conscient que si j'essaye de la choper dans la baignoire ou sur le sol de la salle-de-bain, elle risque de montrer quelques réticences. Ou peut-être que je me plante. Après tout, c'est une Popescu. Elle doit avoir l'habitude de se faire prendre salement un peu partout. Je referme la porte de sa chambre derrière nous et je reviens à la charge. Mes mains qui agrippent ses hanches et mes lèvres qui capturent à nouveau les siennes, un peu plus fort que la première fois. Putain, j'en peux plus. Y a rien de pire que de lutter contre ses pulsions les plus primaires. Je m'efforce de faire le plus doux possible, mais la nervosité et l'impatience me gagne et commence à me faire perdre les pédales. J'avance tout en l'embrassant, la forçant à reculer vers le lit au passage. Dès qu'elle se retrouve bloquée contre celui-ci, je cesse de l'embrasser et l'incite à s'allonger dessus. Puis, je viens prendre place au-dessus d'elle, une jambe de chaque côté de son corps. Je la sens incroyablement stressée, nerveuse, mais elle ne m'arrête pas et c'est tout ce qui compte. Mes lèvres s'aventure sur sa clavicule et descendent aussi bas qu'elles le peuvent, avant que je ne me fasse arrêter par le tissu de sa chemise. Je me redresse un peu et sans la moindre hésitation, je viens commencer à déboutonner sa chemise. C'est là qu'elle m'arrête. Ses mains qui se posent sur mes avant-bras, timidement, comme pour me couper dans mon élan. Et quand je la regarde, je vois à quel point elle est partagée et tiraillée. Je vois le doute et la crainte qui la traverse. Et pourtant. Pourtant, je ressens aussi toute l'envie qui émane d'elle. Alors je me concentre là-dessus. Je dégage délicatement ses mains et je lui susurre. - Fais-moi confiance, Poppy. Et ça sonne comme une prière. Je me doute bien que ce n'est pas le moment de me montrer vindicatif, au risque de faire avorter toute l'opération. Et je reprends de plus belle, déboutonnant un à un les boutons de sa chemise et me délectant du spectacle que je découvre en-dessous. Je bouillonne, putain. La peau brûlante. A fleur de peau. Le palpitant qui explose tant il bat vite, emballé par l'envie qui me dévore. L'envie d'elle. De toute sa peau contre la mienne. De nos deux corps fiévreux de plaisir qui s'entrechoquent dans une danse salvatrice. Putain, j'en crève d'envie.
Et sans plus attendre, perdant un peu de ma délicatesse, je lui retire sa chemise à la hâte et je l'envoi valser à l'autre bout de la pièce. Mes mains viennent se saisir de ses poignets, pour la maintenir, alors que mes lèvres partent déjà à la conquête de sa poitrine, ne réalisant pas que son trouble vient de tripler, voir même plus. Non, parce que c'est autre chose qui attire mon attention. Je fronce les sourcils, alors que je sens les aspérités de sa peau dans mes paumes. Je me redresse et libère ses bras de mon emprise. Là, j'attrape son poignet gauche sans lui laisser le choix et j'observe. Et je comprends. Je comprends tout d'suite ce que sont les traces qui parsèment et colorent sa peau Ces traces qu'elle a vainement tenté de cacher avec divers tatouages. Et je bloque une seconde, soudainement traversé par mille pensées. Une partie d'moi a envie d'éclater de rire et de la mépriser. Parce que le suicide, les mutilations et scarifications ça me débecte. Les gens qui veulent crever ne sont que des lâches à mes yeux. Mais une autre partie d'moi ne peut s'empêcher d'être touché. Et tout ceci ne vient que confirmer ce que je pensais un peu plus tôt : Anca n'est pas née dans la bonne famille. Mais très rapidement, toutes mes pensées sont balayées. Putain. Je sais. Je sais exactement ce que je dois faire pour terminer de la plier devant moi. Pour l'avoir entièrement en ma possession. Pour faire d'elle ce que je veux. Je ne sais pas d'où l'idée me vient, peut-être que j'ai déjà vu ça dans un film. Aucune idée. Mais je n'hésite pas. Je lève son poignet jusqu'à mon visage et je viens déposer un baiser sur ses cicatrices. J'enterre profondément le dégoût et le rejet que tout ceci m'évoque, pour laisser place uniquement à la tendresse. Comme si j'étais en train de la réparer. Alors que je ne fais que la briser un peu plus, sans qu'elle ne se doute de rien. Je décolle mes lèvres et souffle. - T'es belle. Second baiser. - T'es tellement belle. Troisième baiser et je continue de remonter le long de son bras. - T'es belle, exactement comme tu es aujourd'hui. Avec ses cicatrices, j'entends. Et qu'importe que ce soit vrai ou non. Ce qui compte, c'est qu'elle y croit. Mes lèvres courent sur ses épaules et je me détache finalement d'elle, prenant appui sur mes mains pour me maintenir à une certaine distance. Là, je plante mon regard dans le sien et je guette ses réactions, pour voir si j'ai fait mouche ou non. |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: Re: Bittersweet tragedy || JJ Dim 25 Sep - 3:08 | |
| Ring around the rosy, I want to give you, want to give you What you need Elle sait pas Anca, elle sait plus. Entre ses mots ses regards, ses actions un peu contradictoires. Y a tout qui se mélange dans sa tête, dans son cœur, parce qu’elle est incapable de se stabiliser Anca. De se poser. Jemmy ne lui en laisse pas le temps, à chaque pas qu’elle fait il est déjà dix en avant, la trainant à bout de bras pour ne pas la laisser derrière. Alors elle court Anca, elle se laisse entrainer, sans réussir à résister. Elle aurait dû pourtant, c’était ce qu’elle s’était promis : planter les talons dans le sol et freiner. Freiner de toute ses forces. Freiner pour pas se faire emporter par le premier venu, la bouche en cœur et les yeux pleins de promesses. Parce qu’on l’avait suffisamment bousillée comme ça par le passé et qu’elle ne voulait pas retenter l’expérience. Plus jamais. Alors elle avait fui les hommes Anca. Les hommes et leurs caresses, les hommes et leurs baisers, les hommes et leurs étreintes pleines de douleur, de mensonges, d’atrocités. Elle s’était enfermée dans une bulle, indifférente au reste du monde qui continuait de tourner, aux couples qui se formaient, séparaient, détruisaient. Elle était bien hors de ce chaos, dans son petit confort, avec son palpitant entre ses mains, pulsant si faiblement. Alors oui, elle sait plus Anca ce qu’elle fout là, dans la voiture à côté de Jemmy, à parler de tout et de rien, le nez brulant et la joue endolorie. Elle devrait ouvrir la porte et se casser en courant. Elle devrait mettre fin à cette intimité maintenant, avant que les choses ne dérapent et qu’elle ne perde le contrôle. Elle n’avait jamais perdu son contrôle Anca. Pas depuis 7 ans. Alors pas question de commencer maintenant pas vrai ? Vrai ? Mais non. Stupide Anca. A la place elle le laisse baratiner, elle sent le rouge lui monter aux joues, elle sent son rythme cardiaque s’accélérer quand il se rapproche un peu trop. Tous ses réflexes sont morts, anéantis par la présence de l’irlandais. Au final elle est même un peu reconnaissante de le voir démarrer sa voiture, de pas renchérir sur la discussion des paternels. Il semble pas avoir envie de développer. Ça tombe bien, elle non plus. Anca a pas envie de s’étaler, sur cette personnelle qu’elle appelle père, cet homme bien trop absent, fantôme parental, qui n’existait que pour la rabaisser. Lui rappeler à quel point elle était ridicule, à quel point elle était pitoyable, à quel point il était déçu. Elle n’était peut-être pas le pire échec de la famille, mais pas loin, et les fines lignes blanches qui sillonnaient son corps étaient là pour le prouver. Elle s’agrippe à la poignée, autant pour se retenir à quelque chose que pour ne pas couler dans les méandres des souvenirs familiaux, laissant Jemmy la conduire loin du café, loin de la douleur. Elle délègue Anca, acceptant de se laisser guider rien qu’une fois.
Emportée, elle a l’impression de plus pouvoir respirer. Les images défilent : sa ruelle, la porte, sa mère, sa chambre. Jemmy. Et la sensation de malaise qui grandit, qui s’empare d’elle, appuyant sur ses nerfs, sur ses artères. Elle est catapultée dans un autre univers, un monde où elle laisse les mots sortire de sa gorge, où elle abaisse ses barrières, où la vérité lui échappe. C’est comme si Jemmy lui avait lancé un sort de vérité, la forçant à parler sans faux semblants, arrêter d’inventer des histoires pour camoufler la triste réalité. Elle dévoile un fragment de sa vie, son psy. Jedediah. Même pas un psychologue. Non. Les psychologues c’étaient pour les petits joueurs. Psychiatre, ça en jetait pas vrai ? C’était impressionnant. Tout comme le mot thérapie qui s’étalait sur ses sept dernières années de sa vie, en lettres rouge écarlate. Et dans le regard de Jemmy y a comme quelque chose de fugace, une lueur plus douce. Peut-être qu’elle invente, qu’elle voit ce qu’elle veut voir, s’imagine des choses. Mais quand bien même les faits sont là, et ce changement infime la fait étouffer. Elle a besoin de partir, loin, loin de lui. Récupérer son souffle, ses esprits. L’intégrité de ses fonctions, de ses sentiments. Mais c’est sans compter Jemmy. Jemmy qui semble bien décider à la faire crever avant la fin de la journée. Il se rend pas compte de ces sensations qu’il provoque chez elle, les mains sur ses hanches dans l’intimité de la salle de bain, son souffle contre sa nuque. Ou peut-être que si. Peut-être qu’il est bien plus malin qu’il ne veut le faire croire et qu’il sait. Il sait parfaitement où se placer, quoi faire, comment agir pour la faire chuter. Et il est doué, terriblement doué, parce qu’Anca ne recule même pas. Son alarme interne ne se déclenche même pas. Elle arrive pas même à refuser de le laisser prendre les devants. Et elle craque Anca, elle l’autorise à la toucher à l’approcher. Elle se sent comme un animal piégé dans cette foutue salle de bain. Comme un animal qui finit par abandonner, rangeant griffes et crocs pour baisser la tête, offrant sa nuque : vulnérable.
Elle se laisse faire Anca, pantin entre ses mains, elle le laisse la soigner. Et ça brule. Le contact du coton sur ses plaies la fait grimacer mais pas un son ne sort de sa bouche. Elle a appris depuis bien longtemps à ne plus crier. A accepter en silence la douleur, pour éviter d’attirer l’attention. Y a ce contraste qui la fait chavirer, entre la douceur de son touché et la brulure de la plaie à vif. Y a ses sourcils qui se froncent de façon si charmante quand il se concentre, ses yeux qui se ferment quelques fractions de secondes, fixés sur ses lèvres à elle, y a cette proximité de leurs corps et la chaleur qu’ils dégagent. Et y a ce foutu tintamarre dans sa cage thoracique. Ce pincement désagréable qu’elle ne reconnait que trop bien. Elle pince les lèvres, essayant de retenir ces mots qui ne demandent qu’à sortir. Parce qu’elle a pas envie de les cracher Anca, elle a peur. Tellement peur. Qu’une fois qu’il ai tout entendu, Jemmy décide de se casser. Parce que qui voudrait d’une fille bousillée comme elle hein ? Qui aurait envie de récupérer une épave, quand n’importe quelle nana dans la rue serait déjà plus saine d’esprit ? Hein ? Mais trop tard. Elle balance tout. Le cœur à vif et les sentiments à nus. Elle se dévoile. T’es le premier Jemmy, tu sais ça ? Non. Sans doute pas. T’es le premier à savoir. A part Jedediah, bien entendu. Mais t’es le premier à qui elle raconte ça, les autres ils ont du faire avec ce qu’elle leur a donné : des pièces de puzzle grossièrement taillées, s’assemblant difficilement. Mais pour toi Jemmy elle racontera tout. Du début jusqu’à la fin. Parce que tu lui donne envie d’y croire. Tu lui donne tellement envie de s’accrocher à toi, à ces braises d’espoir que t’attise dans sa poitrine.
Une phrase. Elle tâte le terrain. Et son regard qui se mélange au sien. Comme un encouragement. Deux phrases. Ca devient plus dur de respirer, elle se retient à son bras, à sa manche, pour pas chuter. Trois phrases. La vérité. Et la surprise qui se peint sur son visage à lui. Pardon Jemmy, c’est sans doute pas ce que tu pensais trouver.
Elle a l’impression qu’on la transperce de part en part, tellement elle a mal d’avoir dit la vérité. Les mots résonnent entre leurs deux bouches et Anca a l’impression qu’elle va s’effondrer d’un instant à l’autre. Vidée. Y a comme un voile flou qui se dépose devant ses yeux, ses oreilles, la coupant du monde. Comme un filet de sécurité, des airbags qui se déclenchent pour amortir sa chute. Comme un système de sécurité pour se couper de la situation, s’empêcher d’entendre ou même de voir la réaction de Jemmy à ses déclarations. Alors Anca ne voit pas le coton et la bouteille de désinfectant qui s’écrasent sur le carrelage. Elle voit pas non plus le visage trop sérieux de Jemmy. Elle sent pas sa main à lui se glisser derrière sa nuque pour les rapprocher. Front contre front. Ils sont si proches, trop proches, tellement proche. La supplique s’échappe de ses lèvres, sans rencontrer une réelle résistante. Anca supplie, doucement, la voix presque brisée. Elle supplie Jemmy de l’entendre, de l’écouter, et de déguerpir aussi vite qu’il était arrivé, pour la laisser en paix. Pour lui donner le temps de nettoyer tout ce trop-plein de sentiments, de sensation, passer le balai dans son cerveau et effacer tout ce qui vient d’arriver.
Il y a cette voix, lointaine, et pourtant si proche. Il y a cette voix et cette promesse, qui s’infiltrent à travers les mailles de sa barrière. J'te l'promet, Poppy. C’est que des mots. Et pourtant tout s’effondre : ses certitudes, ses résolutions. S’il promet, alors c’est que c’est bon. Pas vrai ? Elle a toujours été trop naïve Anca, prête à croire tout et n’importe quoi. Qu’il l’aimerait pour l’éternité, pour mieux la jeter ensuite le lendemain. Et malgré ça, quand Jemmy lui promet, Anca ne peut s’empêcher de sauter, les yeux fermés. Elle ne recule pas. Elle ne reculera plus. Il s’éloigne, doucement, pour mieux la retrouver, et sans prévenir il l’embrasse. Comme ça. C’est doux et douloureux à la fois, au goût de désinfectant. Mais pour Anca c’est le goût le plus puissant qu’il soit. Alors elle n’hésite pas Anca, elle ferme les yeux et se laisse porter, frissonnante à l’extérieure, brulante à l’intérieure, elle le laisse l’embrasser. Et bon sang ce que ça lui fait de l’effet. Pourtant elle a peur au début, de patauger, de plus savoir, d’être ridicule. Qu’il se rende compte à quel point ça fait longtemps qu’on ne l’a pas embrassé. Sept ans. Encore et toujours. Foutu chiffre. Sept ans sans y penser, et suffit d’un baiser détruire tout ce qu’elle s’était fixé. Presque comme par reflexe elle se rapproche de lui, se colle à lui, mains sur son torse elle se raccroche à son t-shirt pour ne pas tituber, pour ne pas s’écrouler. Et quand ses lèvres se séparent des siennes, y a comme un manque qui se fait sentir. Elle voudrait protester, demander un nouveau baiser comme une enfant gâtée. Puis ces fameuses lèvres se posent sur sa nuque, et baisers après baisers Anca sent son souffle accélérer. Elle a honte. Honte de se mettre dans un tel état. Mais c’est plus fort qu’elle. Il a débloqué quelque chose qu’elle refoulait, cette envie, ce manque de contact, sept ans de solitude et de tristesse, balayés. Elle serre un peu plus ses doigts sur le tissu auquel elle se retient. Ne t’arrêtes pas Jemmy, ne t’arrêtes surtout pas. Ca serait tellement égoïste de la laisser là, comme ça, pantelante et pleine de sentiments, d’envies, de désir réveillé. J'pourrais jamais te faire de mal. Jamais. Au diable les préjugés, au diable la peur, la méfiance. Doucement Anca s’écarte pour regarder Jemmy. Il a cette fièvre dans le regard qui lui donne envie d’y plonger, de s’y noyer. « Jte crois » c’est soufflé, à son oreille, où elle dépose un léger baiser. Hésitante. « Merci ». Merci d’accepter de la protéger, merci de l’accepter telle qu’elle est. Merci de pas être parti Jemmy. Merci pour tout.
Il s’écarte, il la relâche, attrapant sa main sans un autre mot que viens. Et elle obéit Anca, glissant ses doigts entre les siens, elle se sent soudain minuscule, vulnérable sans le corps de Jemmy pour la protéger. Alors elle se laisse entrainer, sans réellement résister. Elle a le cœur battant fort, tellement fort qu’elle a l’impression qu’il va sortir de sa poitrine. Elle se dit qu’il est encore temps, qu’elle peut toujours décider de faire demi-tour, de s’échapper. Il lui en voudra pas, pas vrai ? Et pendant que l’idée commence doucement à se former dans sa tête, Jemmy revient à l’attaque. Alors quand la porte se ferme elle envoi paitre ses idées de fuite et vient à sa rencontre, hanches contre hanches, elle entour son cou de ses bras, s’y accrochant comme on s’accroche à une bouée de sauvetage. C’est violent, leurs lèvres qui s’entrechoquent et la douleur qui se repend dans son corps. Un gémissement lui échappe, entre plaisir et surprise. Et sans s’en rendre compte, trop occupé à ne pas se laisser dépasser par les baisers de l’irlandais, Anca se retrouve piégée. Bloquée contre son lit, elle se retrouve sans autre solution que de s’y laisser tomber. Bien vite rejointe par Jemmy. L’action lui ramène des souvenirs, dans cette chambre, sur ce lit. Brandon et son regard ombragé, Brandon et ses lèvres, ses mains, son corps. Brandon et son pseudo amour débordant. C’est comme une gifle, un rappel à l’ordre, réveille-toi Anca. Son regard se pose sur Jemmy qui recommence à déposer des baisers sur ses lèvre, son cou, sa clavicule Et à chaque fois que ses lèvres touchent sa peau, Anca sent ses nerfs lâcher un peu plus. Elle sait plus Anca, ce dont elle a envie. De continuer ? D’arrêter ? Elle arrive pas à réfléchir, elle arrive pas à s’arrêter, à prendre une pause dans toute cette action pour se calmer. Elle voudrait lui hurler à Jemmy, que ça fait sept ans qu’elle a pas touché un homme, que ça fait sept ans qu’elle a pas désiré quelqu’un, que ça fait sept et encore, qu’avant ça il n’y en a eu qu’un. Qu’il est le deuxième à être autorisé à aller aussi loin. Mais les mots se mélangent, se coincent dans sa gorge, se transforme en hoquet de surprise quand Jemmy commence à s’attaquer aux boutons de sa chemise. « Jemmy » et elle l’arrête dans son geste. Il peut pas. Il faut pas. C’est sa dernière protection, son dernier rempart encore debout. Si elle le laisse lui retirer ça elle n’aura plus rien pour se protéger. Plus rien pour se cacher. Et il verra. Il verra tout.
Fais-moi confiance, Poppy. Ses paroles sont de miel, et la façon dont il prononce son surnom lui donne envie de crever. Là. Maintenant. Parce que sinon elle va craquer, elle va le laisser. Tout comme elle avait laissé Brandon la première fois. Parce qu’elle est faible Anca, quand on la regarde comme ça, avec tant de chaleur dans les yeux. Y a son ventre qui se tord, qui se réchauffe, et elle cesse de lutter, débordée par les sentiments qui l’envahissent à cet instant. L’envie prend le dessus sur l’angoisse et elle laisse ses bras tomber le long de son corps, frissonnante, elle oublie pendant un instant la raison de son refus initial. Elle le regarde pendant qu’il déboutonne sa chemise, son visage, ses mains, son sourire. Anca voudrait faire quelque chose mais à défaut de savoir quoi, elle se contente de relever légèrement pour l’aider à retirer le vêtement qui se retrouve jeté sans ménagement loin du lit. De façon contradictoire, presque par reflexe, elle croise ses bras au-dessus de sa poitrine pour se cacher, mais Jemmy ne semble pas de cet avis, et il attrape ses poignets comme pour l’empêcher de s’échapper pendant qu’il reprend sa tâche là où il s’était arrêté, avant d’être bloqué par la chemise. Son cœur manque un battement. Puis un deuxième. Et quand ses lèvres se pose sur sa poitrine elle s’arrête de respirer. Il va voir. Il va tout voir. Maintenant. Il va voir la preuve de sa faiblesse, les marques de son passé, de sa douleur, de la trahison. De son envie de crever, de disparaitre de la surface de la terre, de ressentir une douleur déterminée à défaut de savoir d’où provenait celle plus ancienne. Il va voir et il va partir. Il va la trouver laide, il va la détester, il va se moquer d’elle et de sa lâcheté, de sa souffrance si risible. C’est obligé. Il s’arrête. Il se redresse. Ses sourcils se froncent comme s’il ne comprenait pas ce qu’il venait de caresser. Il attrape son poignet et Anca essaye de se libérer. Mais il ne lui laisse pas le choix, fermement il observe sa peau lacérée, tailladée, recouverte d’encre et de douleur, de souvenirs d’un amour dégueulasse, d’un amour destructeur, d’un amour qu’elle aurait voulu oublier. Anca ferme les yeux, sentant les larmes poindre à nouveau et de sa main libre elle essuie la plus courageuse, la première à couler de ses yeux. « Regarde pas Jemmy. S’il te plait. Regarde pas ça. » Sa voix se brise, en même temps que son cœur. C’était trop beau pas vrai ? C’était beaucoup trop beau. Elle avait encore une chance de se rhabiller avant qu’il ne découvre celles sur son ventre, et jamais il ne verrait celle sur ses cuisses. Jamais. Tout était foutu de toute façon. Si seulement il voulait juste la lâcher. Mais il ne la lâche pas. Non. Il ne la lâche pas. Et heureusement. T'es belle. Un sanglot lui échappe, et soudain tout se met à tourner. Premier baiser on ramasse les morceaux T'es tellement belle. Les larmes coulent le long de ses joues et elle ne prend pas la peine de les essuyer. Deuxième baiser, on dépose de la colle sur les bords à vif. T'es belle, exactement comme tu es aujourd'hui elle cache son visage avec son bras libre, tremblante. Troisième baiser, on recolle les morceaux. Du mieux qu’on peut. Pour obtenir un semblant de cœur, pas très beau, un peu bosselé, mais fonctionnel. « T’es aveugle» Qu’elle murmure entre ses rires, entre ses larmes, sous ses baisers. « Pourquoi tu t’enfuis pas Jemmy ? Pourquoi ? » Elle comprend plus rien Anca. Pourquoi est-ce qu’après tout ça il s ‘acharne à rester là, avec elle ? Elle a le cœur gros comme maison Anca, prêt à exploser tant il se gonfle d’amour, d’espoir, d’envie. Et sans prévenir elle se redresse et attrape le visage de Jemmy entre ses mains. Elle s’empare de ses lèvres avec désespoir, comme si elle ne le faisait pas maintenant, elle ne le ferait plus jamais. Et elle se colle contre lui, les mains courant sur son torse, sous son t-shirt. Elle a le souffle court Anca, étouffée par ce désir qui grimpe en flèche au fond de son être. Ce désir pour Jemmy, gars rencontré par hasard, pas vraiment prévu, ce désir pour Jemmy, irlandais moqueur aux moues trans-perçantes, ce désir pour Jemmy, cet homme au grand cœur, qui l’acceptait avec ses démons, qui lui tendait la main pour la tirer hors de l’eau. Et c’est au tour du t-shirt de Jemmy d’être envoyé à l’autre bout de la pièce, à l’opposé de sa chemise compatriote. Elle l’embrasse Anca, sur ses lèvres, dans son cou sur son torse. Et chaque baiser est accompagné d’un merci silencieux. Merci pour tout Jemmy.
Puis soudain elle s’arrête. Stoppée, freinée. Le menton posé sur son épaule, elle s’écarte un peu pour le regarder. Elle veut lui donner les dernières pièces du puzzle, qu’il sache tout. « Je…Ce gars dont je te parlais tout à l’heure. » Elle ferme les yeux, portant la main à son visage comme pour se cacher. Pour oublier. « C’était mon copain. Et depuis lui….Il n’y a eu personne d’autre. » doucement elle tend la main pour attraper celle de Jemmy, nouant leurs doigts ensemble. « Ca fait sept ans Jemmy. Sept quand que j’ai pas touché quelqu’un » Sa voix se fait toute petite et elle baisse les yeux, comme fascinée par leurs doigts entrelacés. « Alors je suis désolé si… Si je suis pas douée pour tout ça. » Les baisers, les caresses, toute cette danse de séduction qu’elle ne connait que trop peu. Alors elle relève la tête doucement, avant de porter sa main à sa bouche déposant un baiser sur chacune de ses phalanges abimées, qu’il avait utilisé ,en véritable défenseur, pour la protéger.
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| Sujet: Re: Bittersweet tragedy || JJ Sam 22 Oct - 9:53 | |
| Elle se laisse faire, n'opposant aucune résistance. J'la balade comme je veux, là, installé sur le rebord de cette baignoire. Mes mains, mes lèvres, mes mots, elle accepte tout sans broncher. Et ça a quelque chose de jouissif. Cet ascendant que j'ai sur elle, ça me donne l'impression d'être invincible. Et je voudrais tellement que Seven voit ça, impuissant, derrière un écran. Il faudra qu'il sache, quand la vérité explosera. Qu'il connaisse tous les détails. Mais y a pas que ça qui est jouissif. Je lui plais. Genre, vraiment. Et c'est vrai que je me tape facilement un tas de gonzesses bourrées dans les bars, mais à part Nana, j'ai pas le souvenir qu'une seule ne soit tombée amoureuse de moi. J'sais bien que j'suis le genre de mec qu'on baise vite fait, et pas celui qu'on présente à ses parents. Et, très franchement, jusqu'à maintenant ça m'allait parfaitement. Je ne m'étais jamais posé de questions. Mais là, j'sais pas. Ça fait du bien, je crois. Même si c'est faux, rien qu'une mascarade. Même si on sortira jamais vraiment ensemble. Même si je viendrais jamais manger dans sa famille un dimanche. Même si on ne fera jamais de projets ensemble. Ça fait du bien de compter pour quelqu'un. Faut dire qu'en ce moment, chez les Kids, c'est pas la joie. Samih m'a explosé la gueule et ne me parle plus, Nana squatte l'appartement à temps partiel et les trois autres, ça compte moins. Alors j'avoue qu'Anca tombe à point. Et peut-être même que c'est pour ça que j'ai autant de facilité à jouer mon rôle. Que je me complais dedans. Parce que ça fait du bien de se faire aimer, faut dire que j'ai pas trop l'habitude. Non pas que ça me gêne, enfin, je crois. J'en sais trop rien en fait. Jed trouverait sûrement tout un tas de trucs supers intelligents à dire là-dessus. Mais j'en ai rien à foutre.
J'lui promet n'importe quoi et elle s'fait avoir comme un bleu. - J'te crois. Pendant une seconde, j'hésite à lui dire à quel point elle est conne. Faut jamais me croire. Faut jamais me faire confiance. J'déçois tout le monde, je fais tout de travers et je n'ai aucune parole. Suffit de demander à Jimmy, à Samih, à Eanna, à Assia. Tous ces gens qui comptent tellement et que j'ai pas hésité à poignarder, dans le dos ou en face, un millier de fois. Mais qu'importe, elle le découvrira par elle-même, tôt ou tard. Pas trop tard, j'espère. Faudrait pas non plus que je me transforme en prince charmant et que je reste coincé dans ce rôle. Ce serait carrément craignos, bordel. - Merci. Ta gueule. Ta gueule, putain. J'veux qu'elle arrête ça. Qu'elle arrête d'être elle. Ça me gonfle. J'ai envie de la secouer, de lui demander comment elle peut être aussi aveugle. Mais je parviens de justesse à me contenir et je lui souris, comme si on était complices. Mais c'est pas l'cas. Elle, c'est la victime et moi, l'meurtrier. C'est comme ça, les lois de la nature. Les plus forts survivent, les plus faibles crèvent. C'est pas juste, mais personne n'a dit que la vie devait l'être. Et je sais de quoi j'parle.
Et comme je n'ai pas de temps à perdre, je l'entraîne avec moi. On se retrouve dans sa chambre et après avoir rapidement claqué la porte, je me remets au travail. Je dois conclure, maintenant. Histoire que tout ça en vaille la peine. J'ai pas l'intention de lui offrir mille rancards avant de la sauter. Pardon, avant de lui faire l'amour. Ouais, j'ai bien conscience que je vais devoir faire cet effort là si je veux être crédible, si j'veux la revoir. Parce que si je la baise comme je fais toujours, j'serais découvert et elle ne voudra plus d'moi. Et c'est pas ça le plan. Alors va falloir que je me retienne. Va falloir que j'évite de l'attraper par les cheveux et d'la prendre en levrette. Va falloir que j'pense aussi à son plaisir et pas uniquement au mien. Va falloir que j'tienne un certain temps au lieu d'me vider rapidement. Putain. J'me souviens maintenant pourquoi j'en ai rien à foutre de faire l'amour. C'est trop chiant, trop compliqué, trop long. Même Nana n'a pas le droit à un tel privilège. Comme ça, Anca pourra au moins se vanter de ça. Elle n'aura pas tout perdu. Même si j'estime clairement que se faire prendre salement contre un mur suintant par ma personne est déjà un sacré privilège. De baiser en baiser on finit sur le lit, elle couchée, moi au-dessus et je me mets à lui retirer sa chemise. Elle proteste une seconde, soufflant mon prénom, le regard implorant. Mais je fais la sourde oreille. Je continue, en lui sortant une connerie de confiance, honnêtement, je ne fais même pas attention à ce que je lui dis. C'est comme si j'étais en pilote automatique. Finalement, ça n'aura pas été totalement vain de devoir mater des comédies romantiques avec certaines filles. J'peux désormais m'en inspirer pour jouer le parfait gentleman. Comment il s'appelle déjà ce gros naze dans le film avec la blonde aux grosses culottes ? Matt ? Non, Mark. Ou Marc. J'sais pas trop. Et le nom de famille ? Putain. Darcy ! Voilà. J'suis le Marc Darcy d'Anca. Merde, j'espère qu'elle ne porte pas la même culotte que dans le film, j'suis pas certain de parvenir à bander en voyant ça. Je ferme les yeux une seconde et chasse toutes ces conneries de ma tête. C'est pas le moment JJ, concentre-toi putain.
Elle finit par se laisser faire et je lui retire sa chemise, mais aussitôt, elle vient cacher sa poitrine. Putain, c'est quoi son souci à la fin ? Comment une fille peut être suffisamment conne pour venir cacher sa poitrine ? Alors que c'est clairement le truc qui nous rend fou et qui nous plaît. Pas étonnant qu'elle soit encore célibataire, franchement. A nouveau je m'impose et me saisit de ses poignets avant de retourner à la conquête de son corps, le parcourant de mes lèvres impatientes. Et j'oublie un peu qui elle est, je me contente de profiter de la vue. Et déjà, je sens que rien ne pourra plus m'arrêter. Que j'la veux, toute entière, là, maintenant. Parce qu'elle a beau être chiante, elle est carrément bonne. Mais j'suis à nouveau interrompu dans ma progression en sentant un relief inhabituel au niveau de ses poignets. Je m'empare du droit et j'observe ça, la retenant fermement alors qu'elle essaye de m'échapper, de se libérer de mon emprise. Et j'comprends pourquoi. A sa place, si je m'étais abaissé à ça, je voudrais pas non plus que les autres sachent à quel point j'suis faible et même pas foutu de me tuer vraiment. Mais je garde ça pour met et j'émets un soupire intérieur, alors que je sais déjà qu'il va encore falloir que je fasse semblant. Comme si ce n'était pas grave. Comme si ça m'allait très bien comme ça. Putain, elle en a d'autres des surprises de ce genre ? Histoire que je me prépare. J'espère seulement qu'elle ne cache pas une bite sous sa culotte, merde. Venant d'une Popescu, j'imagine que tout est possible. Mais ça, je ne supporterais pas. J'ai déjà vu une bite Popescu et merci, mais non merci, plus jamais ça.
Anca se met carrément à chialer. Je ne suis pas dépourvu d'empathie, mais là, je dois avouer que ça me laisse plutôt de marbre. Est-ce que je lui dis qu'elle baisse un peu plus dans mon estime à chaque fois ou pas ? - Regarde pas Jemmy. S’il te plait. Regarde pas ça. Non, allez, je ne dis rien et je la baise. Trouve un truc à dire. Un truc stylé. Un truc que Marc Darcy pourrait dire. Je réfléchis à toute allure et d'un coup, ça me vient, comme une illumination. - Anca, arrête d'avoir honte d'être toi. Putain, j'suis fier de moi. Ça déboîte ça ! Si je pouvais, je me ferais un auto high-five, mais ce serait déplacé, j'imagine. Alors j'me contente de me mettre à l'embrasser le long du bras, en l'assommant à coup de phrases clichés. Le pire ? C'est que ça marche. Elle se laisse faire, cache son visage, partagée entre rires et sanglots. Et j'avoue que la situation me dépasse un peu. Que j'ai du mal à la comprendre. J'ai même du mal à comprendre pourquoi elle s'est fait subir tout ça. L'espèce humaine est vraiment tordue parfois. - T’es aveugle. Je me redresse et la dévisage, l'air amusé, un sourcil haussé. C'est franchement pas simple de faire semblant d'être sympa. Vraiment, vraiment pas. - Pourquoi tu t’enfuis pas Jemmy ? Pourquoi ? Parce que j'veux ta bouche autour d'ma queue, bouffonne. De ma main droite, je viens essuyer sa joue mouillée. - Parce que t'en vaux la peine, et que j'me fous de tout ça. Tu m'étonnes qu'elle craque pour moi, elle ne doit pas entendre ça tous les jours. Bon, c'est pas entièrement faux. J'en ai réellement rien à foutre de tout ça. Du moment qu'elle a des seins et un vagin, je prends. J'suis pas franchement regardant comme mec.
Et enfin, elle s'active, me rappelant que je ne fais pas tout ça pour rien. Elle attrape mon visage et m'embrasse, avant de laisser ses mains glisser sous mon t-shirt. Je souris et lui rend son baiser, impatient, brûlant d'envie et de désir. Je l'aide à se débarrasser de mon t-shirt. Et ses mains sur ma peau m'électrise. Je panique un peu alors que l'excitation qui monte me fait perdre doucement le contrôle. Ses lèvres sur mon buste me vrille les neurones et une montée de testostérones réveille en moi mes instincts les plus bestiaux. Je me mords l'intérieur de la joue le plus fort possible, histoire de me calmer. De me ressaisir. C'est pas le moment de flancher, JJ. Mais je n'y arrive pas, putain. Je n'y arrive plus. Je fronce les sourcils, à deux doigts de céder à l'envie de lui attraper violemment les cheveux pour diriger sa tête vers ma braguette. Et au moment où je sens que je vais tout faire foirer, elle interrompt tout. Je me bloque, en apnée pendant quelques secondes, avant de me remettre à respirer difficilement, la dévisageant sans comprendre. Elle vient juste de sauver mon plan, dieu merci. - Je…Ce gars dont je te parlais tout à l’heure. Ma poitrine se soulève et redescend rapidement et je profite du fait qu'elle ferme les yeux pour lever les yeux au ciel. A la fois soulagé d'avoir évité le pire et excédé rien qu'à l'idée de l'entendre encore geindre. Sérieusement, elle devrait envisager le fait de fermer sa gueule. Genre, définitivement. Je déglutis et souffle sans faire de bruit, essayant de calmer mes démons intérieurs qui rugissent et me lacèrent les chaires pour s'échapper. - C’était mon copain. Et depuis lui….Il n’y a eu personne d’autre. Et alors ? Ok, c'est super, j'suis méga flatté d'avoir réussi à la faire craquer là où tous les autres ont échoué depuis 7 ans - y en a eu d'autres au fait ? - mais est-ce que c'est vraiment le moment de parler de ça ? Non, non et non. Si elle continue, je vais débander, rentrer chez moi et aller me branler devant un porno lesbien. Sa main attrape la mienne, elle glisse entre mes doigts les siens et je resserre la pression autour de celle-ci, légèrement impatient. Et quand je dis légèrement, je veux dire EXCESSIVEMENT. - Ca fait sept ans Jemmy. Sept quand que j’ai pas touché quelqu’un. Alors je suis désolé si… Si je suis pas douée pour tout ça. Je lui demande pas d'être douée, bordel. Je lui demande de fermer sa gueule et de faire son boulot. C'est bien trop la pagaille dans ma cage thoracique - non, soyons honnête, dans mon caleçon - pour que j'ai la patience de jouer les Marc Darcy. Je la laisse embrasser un a un mes doigts, l'observant trois secondes sans dire un mot. Puis, je secoue la tête, retire ma main de la sienne et viens attraper son visage, le coinçant entre mes deux mains, qui semblent gigantesques posées sur ses joues de poupée. Je colle mon front au sien et lâche, sans trop de ménagement. - Anca, sérieux, arrête. J'm'en bat les couilles de tout ça. J'ai pas envie d'parler de ton ex. J'ai juste envie d'toi. Alors j'veux plus rien entendre. Et elle a sérieusement intérêt à se taire, où je pète une durite. Sans lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, je capture ses lèvres, libérant une petite partie de mes démons, l'embrassant avec une telle passion que ça en devient presque violent. Je libère sa bouche et viens retirer rapidement le reste de son uniforme, la découvrant enfin en sous-vêtements. Impossible de rater les marques qui ornent son ventre et ses cuisses et je ne peux m'empêcher de penser, pendant une seconde, qu'elle est véritablement givrée, cette gonzesse. Mais je n'y prête pas plus attention que ça et très vite, après m'être débarrassé de mon propre pantalon, je plonge à nouveau ma tête au niveau de sa poitrine, parce que c'est clairement le meilleur endroit au monde. L'homme qui prétend le contraire est un menteur, qu'on se le dise.
Quelques instants plus tard, on finit nus l'un contre l'autre, s'élançant dans une danse pour le moins fastidieuse. J'enchaîne les gestes tendres puis violents. Mes lèvres qui caressent sa peau, puis mes doigts qui s'enfoncent dedans, laissant à chaque fois des marques. J'suis pas foutu de me contrôler pleinement, l'émotion étant à son comble. Je me retiens d'exploser, fauve en cage. J'ai envie de la dominer, de la retourner et de lui écraser la tête contre son oreiller avant de la prendre sans plus attendre. Mais j'peux pas. J'fais durer, parce que ces connasses de princesses kiffent les préliminaires, à c'qui paraît. Putain, moi les princesses je les laisse coincées dans leur tour avec leur dragon d'ordinaire et j'me tape la servante à l'entrée, avant d'me barrer. Mais arrive un moment où faut pas trop déconner non plus. J'dirige sa tête vers ma queue, ma main dans ses cheveux, afin de lui faire faire ce que je veux et de lui imposer mon rythme. Mais je ne m'éternise pas, parce que j'suis pas certain qu'elle apprécierait que je lui exprime tout mon désir pour elle dans sa bouche. J'la fait remonter et libère sa tignasse sombre, mes mains qui viennent parcourir son dos, ses reins, ses fesses, mes lèvres qui se perdent dans sa nuque. Et pendant quelques secondes, je me surprends à apprécier pleinement cette proximité. Son odeur me plaît, ses frissons m'excitent plus que jamais et sa chaleur mêlée à la mienne me rend dingue. Ses lèvres me rendent dingue. Ses seins me rendent dingue. Sa douceur me rend dingue. J'en peux juste plus, j'ai tellement envie d'elle que ça en devient douloureux. Je la saisit par les hanches, si fine, si délicate, et je la fais basculer sur le lit sans ménagement, la faisant repasser en-dessous. Allongée sur le dos, je reviens au-dessus d'elle et me colle à elle, revenant saisir ses lèvres entre les miennes. Ma main gauche appuyée sur le lit, je laisse la droite saisir sa cuisse gauche et la soulever légèrement alors que je me mets en place, me souciant franchement pas du fait de ne pas avoir de capote. Elle n'a pas baisé depuis 7 ans, je ne risque donc pas grand chose - contrairement à elle - et c'est pas moi qui peut tomber enceinte, alors : rien à foutre. Et afin d'éviter toute opposition de sa part, j'intensifie le baiser pour ne pas qu'elle puisse parler, jouant un peu de mon poids pour lui immobiliser légèrement la tête et je ne perds plus une seule seconde, arrivant enfin à obtenir ce que je veux depuis tout c'temps.
Je n'sais pas combien de temps j'ai tenu, mais plus longtemps que d'habitude, ça c'est sûr. Je crois que l'idée que sa mère puisse nous surprendre à chaque instant m'a aidé à tenir. Quoi qu'il en soit, après un dernier râle d'extase tous mes muscles se relâchent et je m'affale à moitié sur elle, à bout de souffle, le front perlant. Je reste allongé sur elle encore quelques secondes avant de me retirer tranquillement et de me laisser rouler à ses côtés. Bon et maintenant, il s'agit de ne pas s'endormir. Une main sur mon ventre, je reprends mon souffle, satisfait et me souciant assez peu de savoir si elle l'est aussi ou pas. En feu, je décide finalement de me lever pour aller ouvrir la fenêtre, l'enjambant au passage sans la moindre pudeur. Je savoure l'air frais pendant quelques secondes avant d'attraper mon jean et d'en extraire mon paquet de clopes. Je m'en allume une et reviens m'allonger dans le lit. Maintenant que la pression est retombée et que j'ai à nouveau les idées claires, je peux lui ressortir mon numéro de Darcy. Je me penche au-dessus d'elle, dépose un baiser sur son front et attrape sa main avec celle que j'ai de libre. Je me marre un peu et lâche : - t'imagine si ta mère était rentrée ? Je lui lance un regard à la fois complice et amusé avant de retrouver mon sérieux. Bon, l'étape numéro un, la séduire : check. L'étape numéro deux, la baiser : check. Désormais, l'étape numéro trois : officialiser tout ça. J'esquisse un air hésitant et rapproche mon visage du sien après avoir soufflé ma fumée. Je dépose un tout petit baiser sur ses lèvres avant de laisser les miennes glisser jusqu'à son oreille, alors que mon corps vient se coller au sien. Doucement, je lui murmure : - j'ai envie d'être avec toi, Poppy. Voilààà, comme ça, elle verra - enfin, croira - que je ne suis pas un enculé uniquement là pour la baiser et qui a l'intention de se barrer maintenant qu'il a eu ce qu'il voulait. Je détourne la tête et viens étirer une énième taffe, détendu, sûr de moi. |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: Re: Bittersweet tragedy || JJ Jeu 27 Oct - 10:35 | |
| Ring around the rosy, I want to give you, want to give you What you need Peut-être qu’au fond c’était ça dont elle avait le plus besoin pour guérir, tourner la page et laisser son cœur se rafistoler ? Peut-être que ouais, laisser un mec entrer dans sa vie, lui faire confiance, lui ouvrir la porte de sa maison c’était la solution ? Parce que malgré la douleur de sa lèvre, de son nez ou de sa joue, malgré les rougeurs et bleus qui fleurissent sur son cou, elle se sent soudain complétée. Comme si elle avait atteint la destination qu’elle cherchait depuis si longtemps. Pourtant elle y croit pas aux histoires d’amours de merdes, aux princes charmants et à toutes ces conneries. Les contes de fées ça n’existe que pour vous faire déprimer, vous rappeler à quel point votre vie est merdique et comment vous ne vous en sortirez jamais. Dans le monde d’Anca, les princesses nettoient les toilettes et c’est pas à cause d’une marâtre sadique. Non. Juste à cause de la putain de réalité, parce que les princes n’ont plus une thune et que les dragons ont été exterminés. Mais quand Jemmy lui promet qu’il la bousillera pas, y a comme un peu de lumière, dans toute la crasse qui squatte son univers. Alors elle écarte de côté ses peurs Anca, enfin du moins celles qui veulent bien se pousser. Et elle l’embrasse, maladroitement au début, elle laisse Jemmy décider quand, quoi, où, parce que la dépasse tout ça. Cette sensation dans son corps, cette chaleur qu’elle pensait ne plus jamais ressentir. Qu’elle ne voulait plus jamais ressentir. Elle se sent comme une gamine qui découvre qu’elle a envie de l’homme qui se trouve en face d’elle, stupide stupide, stupide Anca. Rappelle-toi ces nuits en larmes, ces promesses dans le sang, ta peau zébrée comme un aide-mémoire. Rappelle-toi que les gens ne sont pas parfaits, qu’il va finir par te blesser, peut-être même qu’il le fait déjà. Peut être que si t’accepte de le laisser aller plus loin, qu’il te retire ta chemise et lui révéler la vérité, il se cassera demain, comme les bons gros connards dont le monde est peuplé. Ou peut être pas. Peut être pas. Pourquoi t’es aussi naïve Anca ? Pourquoi tu peux pas t’empêcher d’avaler tout ce qu’on te raconte, de voir plus le blanc que le noir ? Tu t’étais dictée des règles putains, des règles indélébiles qui marquent ta peau pour jamais oublier. Il a quoi de si spécial Jemmy pour que tu baisse les bras et que tu le laisse te déshabiller ? Il a quoi de spécial Jemmy pour que t’ai tant envie de l’embrasser ? De te coller contre lui, de parcourir chaque parcelle de sa peau avec tes lèvres ?
La chemise disparait loin sur le sol et la confiance d’Anca avec. Pourtant Jemmy ne semble pas s’en formaliser, trop occupé à embrasser son cou, sa poitrine. Alors Anca attend, Anca frémi. Qu’il découvre la vérité, qu’elle est juste une gamine tarée, même pas capable de se crever. Qu’il découvre qu’elle s’est ratée, qu’elle s’est bousillée toute seule. Elle se dit qu’elle est pathétique et elle se met à pleurer, elle lui demande de pas regarder. Elle n’a jamais eu confiance en elle Anca, elle est pas de ces filles qui se laisse effeuiller sans aucune gêne ni rien à cacher. Elle est pas de ces filles non plus qui se donnent au premier venu, qui écartent les cuisses et se laissent posséder pour quelques pièces, un verre d’alcool de troisième qualité. Anca, arrête d'avoir honte d'être toi. Ca n’arrivera jamais. Elle aura toujours honte d’elle-même, de ce reflet qu’elle observe dans le miroir le matin, de son mental fêlé. Elle voudrait être de ces femmes comme Barbra, qui semblent posséder le monde et l’écraser sous ses talons, elle voudrait être de ces femmes comme Beau, le corps parfait qui fait rêver les foules, elle voudrait être de ces femmes comme Babylone qui au final n’en n’ont rien à faire du regard des hommes. Mais elle n’est pas elles, elle est Anca Popescu, gamine paumée qui sent que son cœur va exploser à chaque baiser que Jemmy dépose sur ses bras. Il lui murmure à quel point elle est belle, comme ça, juste comme elle est, sans artifices et toute cassée. C’est lui qu’est taré. Il est douceur, il est chaleur, sa main contre sa joue et ses mots qui l’enveloppent comme une couverture rassurante. Parce que t'en vaut la peine, et que j'me fous de tout ça. Parce qu’elle en vaut la peine. C’est beau. Et elle savoure ses paroles, elle les fait tourner en boucle dans sa tête, elle les utilise pour colmater les brèches de son ego. Et à cet instant elle sait qu’elle lui donnera tout. Et bien plus encore. Il n’a qu’à lui demander et elle le lui servira sur un plateau d’argent. Et poussée par ses émotions, par la joie et le bonheur qu’elle ressent actuellement, c’est elle qui reprend le dessus pendant un court instant. De baisers en baisers elle débarrasse Jemmy de son t-shirt et effleure son corps du bout de ses doigts. Il est là, devant elle, pour elle, rien qu’à elle en cet instant précis. Baisers derrière la nuque, baisers sur le torse, baiser le long des côtes. Elle sent ses muscles sous ses doigts, contre son corps et elle les suit, comme Brandon lui a appris. Stop. Ça la ramène sèchement à la réalité, la voix basse du blond au creux de son oreille et les souvenirs qui la submergent. Elle s’arrête net Anca, prête à étouffer, et cette urgence au creux de la gorge, de tout avouer. D’lui expliquer. Que s’ils se dirigent là où ils semblent se diriger, si Anca accepte de coucher avec Jemmy, à quel point c’est quelque chose d’important pour elle. Qu’elle lui offre ce qu’elle a toujours refusé de donner aux autres. Les mots s’emmêlent, sortent de sa bouche, elle balbutie, bafouille, devient rouge et détourne le regard, les yeux fixés sur le torse de Jemmy pour ne pas avoir à l’affronter. En face d’elle il ne dit rien. Silencieux, immobile. Est-il en train de la juger ? Va-t-il se casser parce qu’il pensait pas tomber sur une nana qui couchait pas ? Ou du moins jusqu’à maintenant ? Jusqu’à la toute fin elle va continuer d’être persuadée qu’il va se casser. La malédiction des Popescu, incapable de garder quelque chose de parfait plus de quelques instants, un peu comme Cendrillon lors du bal du Prince Charmant, et quand l’horloge sonnera Anca n’aura plus personne dans ses bras. Juste du vent, de la solitude, comme avant. Envolé le Jemmy aux yeux bleutés, envolé le Jemmy aux lèvres qui la faisaient rêver. Envolé le Jemmy au sourire plus lumineux que les diamants. Tremblante elle relève la tête avant de se saisir de sa main, avant d’embrasser ces poings qui l’ont sauvé. Putain de cliché de la demoiselle en détresse vérifé. Mais et alors ? Elle a bien le droit de rêver, rien qu’une fois. A la suite Jemmy se libère bien vite et emprisonne le visage d’Anca entre ses mains : front contre front, yeux dans les yeux, y a un soupçon de rugosité dans ses mouvements qui lui fait comprendre qu’il en a assez. Anca, sérieux, arrête. J'm'en bat les couilles de tout ça. J'ai pas envie d'parler de ton ex. J'ai juste envie d'toi. Alors j'veux plus rien entendre. Et au fond elle non plus elle a pas envie de parler de Brandon, de toutes les conneries qu’il a pu lui faire, du passé. Elle a juste envie de Jemmy, de ses lèvres sur les siennes, de son corps contre le sien, et qu’il efface les dernières miettes de tristesse qui persistent encore. Elle ouvre la bouche Anca pour lui répondre faiblement, mais elle n’a pas le temps. Déjà Jemmy est sur elle, et l’embrasse avec une passion nouvelle. Et Anca s’y perd, Anca s’y consume. Et même si sa bouche est scellée y a toute son âme qui crie en réponse : moi aussi j’ai envie de toi. Des envies qu’il réveille avec ses gestes, et quand il libère sa bouche pour s’attaquer au reste de son uniforme, elle ne peut retenir un gémissement, plantant ses doigts dans la chaire de Jemmy. C’est comme si quelqu’un d’autre avait pris les commandes de son corps, mit son cerveau sur off, elle se contrôle plus Anca et toute sa frustration des années passée finit par s’échapper. En sous vêtement, c’est à son tour d’aider Jemmy à se débarrasser de son pantalon, qu’elle envoi choir sur le sol. Ni une ni deux, il pose à nouveau sa tête sur sa poitrine et Anca se met à rigoler, parce qu’il lui rappelle un enfant, mais son rire finit bientôt par mourir dans sa gorge, remplacé par un soupir. Elle se colle un peu plus à lui, comme pour faire taire le vide entre leurs peaux, laissant glisser ses mains jusque dans le bas du dos. Elle perd le compte Anca, les baisers et les caresses, les corps qui se mettent à nu définitivement. Elle devrait avoir honte, de s’exhiber comme ça, mais quelque chose chez Jemmy lui dit qu’elle a pas besoin. Il juge pas. Il se contente d’être partout à la fois, la perdant dans une danse entre brusquerie et tendresse. Anca devient poupée entre ses doigts, répondant comme par réflexe à ses gestes, gémissante ou frissonnante quand elle sent ses doigts s’enfoncer dans sa chaire, laissant des trainées rouges sur sa peau. Et elle le lui rend bien, y a ses ongles qui rapent son dos, sa nuque, son souffle qui vient se perdre au creux de son oreille. On dit que le corps à une mémoire, qu’il n’oublie pas, et c’est comme si les sept ans d’abstinence n’avaient pas compté et Jemmy dans ses bras comble le manque qui s’était accumulé. Jemmy fait durer, encore et encore, et Anca ne se souvient pas que Brandon ai eu cette considération. C’était plutôt expéditif quand elle était avec lui, deux trois baisers et hop c’était parti. Mais là c’est différent, ça fait monter quelque chose en elle et quand soudain elle sent Jemmy lui appuyer légèrement sur la tête pour lui faire comprendre ce qu’il veut, elle proteste pas. Parce qu’elle trouve pas de raisons de protester. Elle ferme les yeux et se contente de le prendre entre ses lèvres, plaçant ses mains ses hanches, elle le laisse la guider au rythme qui lui convient. Elle a envie qu’il soit heureux comme il l’a rendu heureux, elle a envie que même après ça, demain, la semaine prochaine, il vienne de nouveau la retrouver. Et pour ça elle est prête à tout Anca, qu’il soit doux ou violent, exigeant ou généreux, amant ou aimé. Il la fait remonter doucement pour mieux la faire valser entre des doigts et Anca entour son cou avec ses bras le laissant faire. Et chaque geste la fait partir un peu plus au loin, son esprit qui se détache, chaque fois qu’il pose ses lèvres sur sa peau elle gémit un peu plus murmurant son nom à son oreille. Jemmy, Jemmy, Jemmy, c’est comme une supplique parce qu’elle sent ses jambes se dérober sous elle. Jemmy Jemmy Jemmy, parce qu’il la rend dingue quand elle se perd dans le bleu de ses yeux. Jemmy Jemmy Jemmy, il la bascule sur le lit sans prévenir et son dos heurte le matelas, la surprise lui arrache un léger cri. Soudain elle se sent minuscule, poupée entre les mains d’un géant, une petite voix lui dit qu’il va finir par la briser. Mais qu’importe. Qu’il la brise elle s’en fiche, elle n’est plus à ça prêt, au moins elle partira avec le sourire aux lèvres et la paix retrouvée. Que demander de plus pas vrai ? Elle en peut plus Anca, de cette proximité jamais vraiment complété et si elle avait moins de décence elle lui demanderait de la prendre, là maintenant, pour qu’il fasse taire cette putain de douleur qui gronde dans son ventre. Mais avant qu’elle ai pu envoyer aux fleurs sa dernière once de fierté, Jemmy s’empare à nouveau de ses lèvres. Elle sent sa main sur sa cuisse, elle comprend son intention Anca n’oppose aucune résistance. Enfin. Si. Une petite. Parce que normalement c’est là le moment où il recule pour sortir un préservatif de la poche de son pantalon ou une connerie du genre, qu’il lui demande si elle prend la pilule, qu’elle a pas le sida ou une saloperie comme ça. Parce que si Anca a bien apprit quelque chose avec son historique familial, c’est qu’il vaut mieux se protéger à outrance que de risquer de devenir l’hôte d’un putain de parasite non désiré dont on devra s’occuper toute sa vie. Ouais. Les bébés elle les aime beaucoup Anca, mais seulement chez les autres. Pas question pour elle. Jamais. Parce qu’elle a cette peur primaire de tout faire foirer, encore. Et toujours. Echec. Le truc c’est que Jemmy ne semble pas y penser lui, et plus il l’embrasse, plus il relève sa cuisse, plus il la plaque au lit, plus Anca oublie de protester. Les mots meurent sur ses lèvres et elle abandonne toute résistance. Parce qu’elle est comme ça Anca, pleine de règles et de maximes, de promesses qu’au final elle balaie sans s’en rendre compte, pour n’être que faiblesse. Alors elle ferme les yeux Anca et elle le laisse la compléter, les doigts enfoncés dans son dos pour ne pas sombrer.
Elle perd le compte Anca, des mouvements de bassin. Elle perd le compte Anca, du nombre de fois où elle a prononcé son nom comme un exutoire. Elle perd le compte Anca parce que son esprit s’est envolé. Dernier tremblement, elle s’agrippe à lui pour ne pas se disloquer, puis se laisse retomber complètement sur le matelas, le cœur battant à un rythme plus qu’indécent. Elle ferme les yeux pendant que Jemmy se retire et s’allonge à côté d’elle, essayant de mettre des mots sur ce qu’elle ressent. Parce que de nouveau sa conscience est tachée par l’absence de protection et elle hésite entre se lever pour aller taper sa tête contre le mur ou juste faire avec et attendre demain pour dramatiser. Demain. Demain c’est bien. C’est mieux. Doucement Anca s’enfouit sous la couette comme pour se protéger avant de dévisager Jemmy qui se lève sans plus attendre, ne prenant même pas la peine d’enfiler son caleçon. Ca la fait rire, ce manque de pudeur, ce je-m’en-foutisme qui finit de la faire craquer. Elle roule sur le côté pour le regarder aller à la fenêtre. Et là, tout de suite, elle se dit qu’il est beau. Vraiment beau. Pas du genre gravure de mode ou autre, mais cette beauté brute qui la touche en plein cœur. Et elle se dit qu’elle est chanceuse, tellement chanceuse d’être tombée sur lui. Elle sent son cœur se gonfler d’un sentiment ancien et ça fait mal. Et c’est tellement bon. Anca se pousse un peu pour le laisse revenir dans le lit, fermant un instant les yeux quand il l’embrasse sur le front, main dans la main, elle est heureuse. t'imagine si ta mère était rentrée ? Oh mon dieu. Sa mère. Mon dieu. Sa mère. Anca passe de rouge à blanche en quelques secondes, complètement paniquée à l’idée de sa mère rentrant dans la chambre. Ou même quelqu’un d’autre. Ioan. Ouais. Ioan le plus probable. Et elle n’aurait pas donné cher de la peau de Jemmy à ce moment là. « Haha…Ouais…Imagine. » Elle inspire doucement avant de se reprendre « Non, mais elle monte jamais. Elle monte plus maintenant, y a que nous à l’étage et mes frères et Rez sont au taf ou au lycée. Du moins, j’espère. » A son tour de le regarder avec un petit air espiègle avant d’exercer une légère pression sur la main de Jemmy. « Et puis non je préfère pas imaginer, c’est assez traumatisant de supposer que ta mère te découvre dans une telle position. » Et surtout que si ça arrivait, Anca serait surement envoyée dans un couvent en Roumanie pour ne plus jamais en sortir. Silence. A nouveau. Elle le regarde, elle le dévisage, tirer sur sa clope comme si tout était normal. Mais dans son cœur à elle c’est l’effusion, son cerveau essaye de traiter toutes les informations nouvelles, elle sait plus Anca, quoi dire ensuite. Bravo c’était super ? Merci on remet ça ? A demain pour le golf ? Mais Jemmy la devance yeux dans les yeux elle se fige, retenant sa respiration quand il vient déposer un baiser aussi léger qu’un papillon sur ses lèvres avant de se diriger vers son oreille avant de lui murmurer une phrase. Une toute petite phrase. j'ai envie d'être avec toi, Poppy Et Anca se demande si on peut mourir deux fois en une même journée, jusqu’à combien d’émotions un cœur peut supporter avant de craquer. Elle le regarde, figée, incapable de prononcer quoi que ce soir. Alors à la place elle écarte la main de Jemmy qui tient la cigarette pour ne pas qu’ils se brulent et pause sa paume sur la joue de ce dernier. Elle vient l’embrasser, capturant ses lèvres avec douceur, avec attention avant de reculer un peu. Elle pleurera pas Anca, non. Pas maintenant. Plus maintenant. « Moi aussi Jemmy, j’ai vraiment, vraiment, vraiment envie d’être avec toi. » Elle vient nicher sa tête dans son cou, profitant de sa chaleur, se plaquant légèrement contre lui avant de reprendre. « Tu me rend heureuse Jemmy.» Merci pour ce cadeau, merci pour les rires, merci pour les sourires, merci pour être le soleil qui illumine ses jours de pluie.
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