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 and it's needles and pins (nelice)

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Alice Rivera

Alice Rivera
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MessageSujet: and it's needles and pins (nelice)   and it's needles and pins (nelice) EmptyLun 14 Mai - 21:54

Je veux pas y aller. Comme une mauvaise habitude, laisser le temps couler et se perdre un peu plus. Tic tac, les heures qui passent, la bougie qui fond, encore, encore. Oublier. Y a les blessures qui se referment, trainées blanche sur sa peau et son cœur, on repart pour les mêmes merdes, les mêmes habitudes, continuer à avancer même quand on a les deux jambes lacérées. Je veux pas y aller. Tirer la couette par-dessus sa tête, profiter de la chambre alors que Rhoan n’est pas là, fuir Tito et tout le reste, tous les autres, les résultats de l’hopital aussi. Et puis ses mains qui tremblent. Sans arrêt. Encore. Hier soir et la voilà qui renverse la bière sur le tapis. Métaphore stupide pour souligner le sens que prend sa vie en ce moment.
Je veux pas y aller, alors que son téléphone sonne encore et encore, sonnerie qu’elle voudrait repousser. C’est l’heure d’y aller pourtant, c’est écrit en grand sur l’écran : thérapie de groupe à 15h. Troisième fois qu’elle rate, fait semblant d’oublier, se laisse coincer dans le bus ou une autre connerie comme ça. Pour juste ne pas le croiser. Les croiser. Tous. Mais surtout lui. Nemo.
Il lui a fallu un moment avant de comprendre qu’il avait disparu. Plus de sms urticants, plus d’apparitions morbides, plus de réponses sur internet. T’as vu Nemo ? quand Atticus lui envoie un sms pour lui demander où est passé son frère, elle ne répond pas. Fait la morte. Un peu d’avance et d’entrainement ça ne fait de mal à personne pas vrai ? Alors elle retient sa respiration, ferme les yeux. Mais c’est un fait. Il a disparu. Quatrième thérapie qu’elle rate, encore, les jours qui passent, le vide dans son cerveau, les sms qui restent sans réponse et l’envie de prétendre que son téléphone a prit l’eau. La connaissant c’est pas nouveau. Elle se terre Alice, panse ses blessures, les souvenirs de l’entrevue avec Malo, Nash en prison et toutes les saloperies qui vont avec. Puis Nemo qu’est plus là. Est-ce qu’il est mort ? Peut être. Enfin. Amen. Surement qu’elle ira cracher sur sa tombe vide, à son enterrement. Surement qu’il kiffera ça de l’au-delà. Connard. Et la même rengaine. Je veux pas y aller.
Ca tourne en rond, elle se laisse aller, prend plus de joint que de cachets pour réussir à se lever, laisse la marijuana éteindre les signaux de douleurs dans son dos, dans ses os, l’envie de chialer quand elle se regarde dans le miroir parce que y a plus rien qui va. je veux pas y aller. Pourtant elle devrait Alice, déchet humain, échec social, enchaine planque après planque, squatte les cafés ouverts trop tard la nuit pour se fondre dans l’obscurité. Je veux pas y aller, alors qu’elle gerbe de douleur dans un coin de rue, ferme les yeux et prie pour que ça arrête de sonner dans son crâne.
ding ding
Encore un sms, sur la pile des non-lu. Sauf qu’il y a le petit poisson en emoji, blague ridicule et surement trop faite. Poisson rouge, poisson clown, clown terrible, terriblement vivant. « Putain » . Le cœur qui crache, le corps qui grince, l’envie de jeter le mobile dans l’eau de son bain improvisé. Pleure pas Alice. Pleure pas. Et surement que c’est assez. Je veux pas y aller. Alors qu’elle se traine quand même, met des jolis habits – c’est-à-dire un jean presque pas troué et un t-shirt d’un groupe de hard rock quelconque – prend le temps de noircir ses lèvres, autant jouer les cadavres jusqu’au fond, cache ses cheveux dont les racines brunes signalent un peu trop fort leur présence sous une casquette ridicule. Je veux pas y aller je veux pas y aller je veux pas y aller
« Je vais chez les fous » ok à ce soir Alice, quand elle claque la porte de la chambre de Rhoan, pas un sourire quand elle croise tel ou tel coloc qu’elle ne comprendra surement jamais, laisse son corps peser quand elle descend les escaliers. Je veux pas y aller. Pourtant c’est plus fort qu’elle, comme une envie masochiste de se faire laminer par son regard, par sa voix, s’assurer qu’il est pas crevé.
Pourtant il est pas là. Pièce trop pleine ou trop vide comme d’habitude, babillements incessants d’avant le début de la réunion, quand tout le monde se précipite sur le buffet improvisé alors qu’elle se serre une tasse café. Toujours aussi dégueu, même après tout ce temps, elle a pas oublié. Tasse dans a main, casquette enfoncée, elle s’assoit à sa place attitrée : au fond, loin, très loin, de quoi ignorer le reste et se faire ignorer en retour. Juste assez pour pas étouffer. Bon sang ce que c’était une mauvaise idée. Je veux toujours pas y aller.
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Nemo Hornigold

Nemo Hornigold
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MessageSujet: Re: and it's needles and pins (nelice)   and it's needles and pins (nelice) EmptyLun 21 Mai - 23:10

Il s’est fait beau, Nemo. Sa plus belle chemise hawaïenne sortie de l’armoire, repassée pour éliminer tous les faux plis, sans même se foutre le fer sur la gueule pour ressentir un truc. Il a passé un coup d’peigne dans ses cheveux, s’est rasé de près sans se trancher la gorge et s’est brossé les dents sans eau de javel. Il s’est fait beau, même s’il est aussi livide qu’un cadavre d’avoir été enfermé pendant près d’un mois. Plus pâle qu’avant, lui-même croyait pas ça possible. Il s’est fait beau, il s’est préparé pendant quelques minutes de plus que d’habitude, il n’a même pas grommelé quand Atticus est venu le chercher pour le déposer à l’hôpital. La thérapie, ça lui manquait. C’est comme si on l’avait privé de son activité favorite, de sa passion toute catégorie confondue : pourrir la vie de gens qui essayent désespérément d’aller mieux. Il supporte difficilement l’idée de les imaginer en train de parler sérieusement sans qu’une seule moquerie soit jetée en l’air, que personne ne les ai salués en appuyant là où ça fait mal pendant aussi longtemps. Que leur psychiatre attitré n’ait pas à gueuler pour empêcher un suicide en direct ou une crise de larmes incontrôlable les fois où Nemo n’est pas au sommet de son art. Manquerait plus que la thérapie aide réellement quelqu’un à s’en sortir. Il grimace légèrement à cette pensée, son cerveau qui cogite depuis tout à l’heure pour trouver comment faire la meilleure entrée. Malheureusement, on a confisqué sa hache à l’accueil, la dernière fois qu’il l’a prise avec lui. Y’a ses yeux qui s’attardent sur l’horloge dans le couloir qui mène à l’aile psychiatrique et à la salle de réunion numéro deux, la sienne, la leur. Ses sourcils se froncent, quand il constate qu’il a un quart d’heure de retard, qu’Atticus n’était pas à l’heure pour le conduire, pas qu’il soit ponctuel d’ordinaire, juste qu’il n’a rien dit, comme s’il n’avait pas remarqué. Comme s’il avait l’esprit ailleurs. Il soupire, chasse tout ça de sa tête, c’est pas le moment de s’interroger sur le bien-être d’Atticus depuis son enlèvement. C’est le moment de s’amuser.

Il pose sa main sur la poignée, prend une grande inspiration et ferme les yeux pour se glisser dans le rôle. C’est brusque, violent, quand il ouvre la porte à la volée, porte qui vient se cogner contre le mur dans un grand fracas, « HEEEERE’S JOHNNYYYY », l’imitation de Jack Nicholson presque parfaite, sauf qu’il ricane trop vite, à la fin, devant la dizaine de faces médusées qui se sont tournées vers lui dans une simultanéité effarante. Il met pas plus de dix secondes à analyser l’assistance, le bon docteur qui semble refaire un burnout en direct rien que de le revoir débarquer, les habitués toujours fidèles à leur poste, deux petits nouveaux à l’air timoré et Alice. Alice, Alice, Alice. C’est son cœur qui pulse plus vite dans sa poitrine, mais tout son corps de mort-vivant qui décide de l’ignorer, les neurones qui percutent rien, et se contentent de faire ce qu’il aurait fait en n’importe quelle circonstance. « Wow, fat Lily, t’aurais pas pris trois gros kilos, toi ? T’as compensé pour mon absence ? », lancé à l’anorexique de service avec son plus beau sourire, « Courage, t’as un truc sur l’épaule. On dirait une araignée, non ? », il se délecte du mouvement brutal pour se débarrasser de l’araignée imaginaire, le regard fou à la recherche de la pauvre bestiole, et continue ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ait dit bonjour à tout le monde malgré les vaines protestations du docteur, « C'est pas ma faute, j'suis trauma à cause du kidnapping » pour justifier qu'il poursuive son tour de salutations cyniques. Il s’approche des nouveaux pour leur chuchoter « Bienvenue en Enfer. C’est moi, Satan. », puis se casse au fond de la pièce pour se laisser tomber sur la chaise à côté d’Alice en poussant un soupir de satisfaction. Le psy marmonne des excuses en son nom au premier rang, décide de reprendre là où il les a interrompus comme s’il ne venait pas de ruiner toute la séance. Mais Nemo n’écoute déjà plus, ses iris trop clairs rivés sur Alice, rictus malsain collé à ses lèvres. « Alors, amour de ma vie, t’as pas répondu à ma question. J’t’ai manqué ? »


Dernière édition par Nemo Hornigold le Mar 5 Juin - 22:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: and it's needles and pins (nelice)   and it's needles and pins (nelice) EmptyMar 29 Mai - 22:03

Elle voudrait repartir tout de suite Alice, se lever, jeter son café dégueulasse dans la poubelle et se tirer. Elle voudrait aller s’asseoir à son diner préféré, table numéro 5, cachée derrière un rebord, frites, milkshake et latte pour essayer de noyer le sentiment d’oppression qui grimpe petit à petit. Un regard échangé avec le psychiatre et ce dernier comprend qu’elle est sur le point de partir, pâle sourire désolé sur le visage de l’homme, il a l’habitude avec les gens fracassés qu’il se trimballe. Voilà, elle va partir et ça sera pour le mieux, soulagement qui commence à se lire sur son visage quand elle rassemble ses affaires, soulagement qui se fige, émotion bancale sur son visage insipide. HEEEERE’S JOHNNYYYY. Le gobelet de café presque vide qu’elle écrase soudain entre ses doigts, son corps attiré par la gravité terrestre qui la force à rester collée sur son siège, le cœur qui s’affole trop fort, ça fait mal, poids sur la poitrine. Il est là.
Elle aurait rigolé à la référence. Ouais. Normalement elle aurait ricané dans son coin, sourire narquois sur le visage à suivre Nemo qui insulte judicieusement chaque patient, faisant ressortir le pire avec un surnom débile. Mais pas aujourd’hui. Non. Elle est juste là, bloquée, coincée, comme spectatrice d’un carnage qui s’annonce : chaque mot prononcé par le jeune homme se plante dans sa peau, l’écorche un peu plus, souvenirs qui remontent trop vivement. C’est douloureux.
C’est lui. C’est elle. C’est cet appart moisi alors qu’elle vient de se faire tabasser par Seven, c’est la colère et la peur, c’est le sang sur leurs lèvres et un truc qui gronde dans le ventre. Truc qu’elle voudrait faire taire, truc qu’elle ne comprend pas, qu’elle ne maitrise pas. Incapable de faire le vide et de l’ignorer, il parle trop, trop fort, les yeux écarquillés des nouveaux arrivants qui ne comprennent pas ce qui est entrain de se passer. L’enfant prodige de la thérapie est de retour, et ça ne peut que mal se passer.
C'est pas ma faute, j'suis trauma à cause du kidnapping. Menteur, menteur, menteur. Surement qu’il a dû kiffer chaque instant passé enfermé, cerveau tordu, gosse taré. Surement qu’il en rêve encore la nuit, déçu de ne pas avoir succombé, mort digne d’un film d’action à la Bruce Willis. Elle le connait trop bien maintenant, ou peut être pas assez parce qu’il arrive encore à la surprendre. Et c’est sans doute ça le pire. L’imprévu. Elle peut pas anticiper, et face à lui elle se retrouve désarmée, sans armure, y a plus rien qui marche droit. Bienvenue en Enfer. C’est moi, Satan. sourire sarcastique, désemparé, ça lui échappe. Ouais. Bienvenue en Enfer, ou plutôt bon retour, juste assez chaud pour se faire cramer en toute sérénité, grâce à son bourreau personnel.
Bourreau qui se rapproche, ce sourire collé aux lèvres, sourire qu’elle voudrait découper à l’aide d’un scalpel pour qu’il ne soit plus jamais capable de le produire, sourire qui fait hurler toutes les sirènes dans sa tête fatiguée. Sauve toi Alice. Et pourtant elle reste là, impassible, les yeux rivés dans ceux de Nemo, curieuse de savoir s’il va oser l’affronter aujourd’hui. Peut être. Alors, amour de ma vie, t’as pas répondu à ma question. J’t’ai manqué ?
Amour de ma vie. Ca lui arrache une grimace alors qu’elle rejette la tête en arrière, essaye d’afficher l’air impassible qui lui colle au visage toute la journée. C’est difficile. Ouais. Nemo a cette manie de peindre sur son visage des émotions qu’elle voudrait enfermer sur clé. Et ça la dégoute. « Non » Oui. Un peu ? Beaucoup ? Pas du tout ? La réponse qui lui apparait enfin, l’impression d’avoir un morceau de vide plus si vide que ça maintenant qu’il est là. Et ça la démange. « Arrête avec tes amour de ma vie ça fait pas sincère quand on sait à quel point t’aime la tienne » la main qui se pose sur son avant-bras, les cicatrices qu’elle devine sans les voir. Le contact est bref, elle retire vite ses doigts, comme brulée par la peau de Nemo. « Tais toi maintenant y en a qui essayent vraiment de se soigner » alors qu’elle désigne le siège vide à côté du sien, roi et reine de l’enfer, leur faut un trône pour siéger.
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MessageSujet: Re: and it's needles and pins (nelice)   and it's needles and pins (nelice) EmptyVen 8 Juin - 23:43

Meurtrier. Assassin. Tueur d’enfants malades mentaux, cheerleader du suicide, c’est la lueur morbide qui se tapit dans ses opales trop pâles, lovée dans le rictus gravé à ses commissures, éternel, immuable. Y’a des gens qui changent jamais, et Nemo est de ceux-là, il veut pas comprendre, refuse de comprendre. Il n’apprend pas. C’est son horloge interne qui retarde, ou qui veut aller trop vite, se précipite vers la mort en pleine allégresse, entraînant tous les autres dans sa chute. Pas la peine de s’inquiéter des dommages collatéraux. Ça lui fait trop plaisir, de foutre le monde à feu et à sang dans sa descente aux enfers, cramer le paradis avant qu’on lui propose d’y faire un tour. Bousiller Alice, pas grave. Bousiller Alice, passage obligatoire. Parce qu’y’a qu’elle qui compte. Parce que tout c’qu’il fait dans cette pièce, c’est pour elle. Spectacle de mauvais goût joué sans conviction, l’œil rivé sur elle, son public, son critique, il s’en niquerait la santé pour lui arracher l’habituel sourire, le cynisme du bout de ses lèvres peintes pour encenser son humour douteux. Il sait pas si elle a remarqué, Alice, si elle a vu que ses pupilles l’ont pas lâchée une seule microseconde, que son cerveau se fait la malle à mesure de ses non-réactions. Rien, pas un rire, pas un haussement de sourcils, alors que la référence kubrickienne aurait dû faire mouche, les injures susurrées et sa danse macabre autour de ses victimes du jour aussi, au moins quelque chose, un tout petit quelque chose. Ça l’ennuie vaguement. Il ne le montre pas. Y’a qu’à la réplique finale, qu’son sourire lui échappe, Satan qui vient s’coller à sa bouche et Nemo qui l’imprime sur sa rétine en se postant à côté d’elle, la surplombant de toute sa hauteur, ses prunelles vitreuses plongées dans les abysses des siennes. Pour une fois. Ça lui plaît pas, de la regarder dans les yeux, tandis qu’elle feint les impassibles, les blasées de la vie, à lui lancer des piques qui manquent cruellement de saveur. Y’a un ricanement qui se faufile hors de sa gorge, lorsqu’elle lui dit de se taire, se met à loucher pour désamorcer tout reste de sérieux dans le contact avorté de ses doigts sur sa peau, les phalanges qui ont trop vite renoncé, cicatrices à peine frôlées. Ça l’amuse, de voir qu’il a toujours cet effet sur elle, la brûlure invisible dès qu’elle pose une main sur lui. Ça l’amuse, et il joue au pitre, si bien qu’au moment prendre place sur son trône de pacotille, il dévie de sa trajectoire et se laisse tomber à genoux devant elle. Aucune dignité. Il changera jamais. « T’as raison, Alice. Je meurs d’amour pour toi. » Et son rictus s’est barré, planqué dans son cœur trop froid pour s’laisser réchauffer. « C’est sincère. » Le mensonge se loge dans le creux de sa voix, sommeille profondément parce qu’il n’est pas vraiment là. C’est sincère, et ça l’est vraiment, au-delà de l’humour noir que cultive l’hôte de ces mots, c’est sincère, dans toute sa dramatique ironie. C’est sincère et pourtant c’est un fais-moi mal qui se cache là dans les recoins sombres de son âme. Fais-moi mal et piétine-moi, écrase-moi, réduis-moi en pièces, en cendres, ronge-moi jusqu’à c’qu’il ne reste qu’un tas d’os et jette-les aux ordures. Ses mains qui se plaquent contre les rotules d’Alice, les enveloppent comme pour la supplier, un coup de poing, un coup de pied, devant les regards médusés des autres qu’il sent dans son dos, le silence qui fait suffoquer toute la salle et tout son corps qui n’en a que faire de ceux qui veulent se soigner. Lui il veut pas. Lui il veut rester malade, gerber tout l’amour bâclé dont il est capable à ses pieds, ériger Alice en walkyrie toute-puissante, la seule qui puisse massacrer les derniers signes vitaux, foutre l’encéphalogramme à zéro.
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MessageSujet: Re: and it's needles and pins (nelice)   and it's needles and pins (nelice) EmptyMer 27 Juin - 22:55

Combien de filles rêveraient qu’un homme tombe à genoux devant elles, déclamant leur amour brûlant , prêt à s’arracher littéralement le cœur hors de la poitrine. Combien de femmes pour soupirer à des déclarations pleines de passions, dignes d’une tragédie vénitienne, Romeo & Juliette remis au gout du jour alors que leurs sentiments sont déversés au grand jour. Combien, combien, combien ? Toutes mais pas Alice. Alice au cœur de glace. Alice au cœur absent. Alice qui serre les poings et les dents quand Nemo se laisse tomber au sol, tragédie dans la voix, douleur dans le regard, passion dans les mots qui tente de s’attaquer à sa carcasse. Arrête qu’elle mime du bout des lèvres quand il se met à parler. Arrête ça tout de suite Nemo. Mais c’est déjà trop tard, parce qu’il parle trop vite, parce qu’il parle trop fort. T’as raison, Alice. Je meurs d’amour pour toi. Rire dans un coin de la salle, comme si c’était une blague, une pièce de théâtre mal répétée qu’ils essayent de jouer tous les deux. Pathétiques. C’est sincère. Et le pire c’est qu’elle le sait. Relent de cette soirée infâme à son appartement, quand il avoue tant bien que mal ce qui bouffe son cœur sans qu’il comprenne vraiment, comme elle, tous les deux, ils résonnent trop fortement, sur leurs ondes à tous les deux. Juste tous les deux.
Et ça la terrifie.
Ca la terrifie tellement.
Je t’aime. Murmuré trop de fois sans y croire vraiment quand Darcy passait ses doigts dans ses cheveux, la gueule ensanglanté, ossature malmenée, la nausée qui grimpe d’avoir trop encaissé. Je t’aime Alice putain qu’ils murmurent les autres, étreintes dégueulasses non désirées, un je t’aime qu’elle ne rendra jamais, serrant les dents, main tendue vers sa dose d’héroïne, shoot pour oublier le présent. A la limite elle préférait ça.
Ouais. Elle préférait ça à ce qu’elle entend maintenant.
Doucement elle se redresse, les jambes qui tremblent, les lèvres qui tremblent, le cœur qui tremble, tout son être qui frissonne. Calme toi Alice alors qu’elle ferme les yeux, serre les poings, inspire et expire, chasser la colère comme on le lui a apprit à l’hôpital. Respirer. Respirer. Avaler l’air et se sentir exister. Pourtant ça fait si mal dans la trachée, gorge serrée, ventre qui hurle, yeux qui pleurent. Elle voudrait disparaitre maintenant, juste un shoot pour oublier, n’importe quoi, les cachets qu’elle trouvera, une dose un peu trop forte jusqu’à la faire gerber. « Mais moi je m’aime pas » comme un murmure qui lui échappe, aveux qu’elle balance au milieu de la ronde, ils devraient tous être habitués pourtant, depuis le temps. « Mais moi je me hais à en crever Nemo » yeux dans les yeux, droit dans le cœur, alors que ça dégouline le long de ses joues, elle n’arrive pas à arrêter, poupée de glace qui fond sur place. C’est ridicule.
« Alors comprends bien que j’ai du mal à te croire tu vois. » alors qu’elle se rapproche un peu plus, y a plus de maquillages, plus d’artifice, c’est juste tous les deux et un publique qui comprend pas ce qui se passe. C’est Nemo et Alice, Alice et Nemo, cœurs ouverts, béants, sanglant, et c’est moche. C’est laid. Tellement dégueulasse. C’est noir et crasseux, pas lumineux. Y a rien pour eux. Rien du tout. Alors pourquoi ? Elle comprend pas. Silencieuse elle serre les lèvres, les mord un peu trop fort entre ses dents fatiguées, bras croisés sur sa poitrine elle le toise de toute sa hauteur, comme pour chercher l’astuce, comprendre où se trouve la caméra cachée.
Mais y a rien c’est ça ? Hein ? Le ventre qui se contracte un peu plus, nausée qui grimpe à une vitesse vertigineuse, l’impression qu’on lui tord les boyaux des l’intérieur, surement qu’elle va crever maintenant. Elle en a l’impression. Ouais. Elle va crever c’est sûr, tachycardie qui s’affole dans sa poitrine, main devant sa bouge elle arrive pas à réprimé le haut-le-cœur qui la traverse, elle tourne les talons pour se précipiter vers la poubelle la plus proche, recrache le vide de ses tripes, juste de la bile qui remonte, lui brûle l’œsophage, larmes qui redoublent d’intensité. Elle est entrain d’étouffer Laissez moi crever, c’est qu’elle voudrait supplier.
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MessageSujet: Re: and it's needles and pins (nelice)   and it's needles and pins (nelice) EmptyMar 3 Juil - 18:37

Arrête, même pas un murmure, seulement deux syllabes articulées du bout des lèvres, dans le silence le plus pesant. Arrête, et bien sûr, il ne s’arrête pas, pièce de théâtre macabre qu’il se doit de jouer jusqu’au bout. Ça l’amuse et ça ne l’amuse pas, son regard qui dévie sur l’auditoire, repère les responsables des rires parmi l’assistance, il semble que ce ne soit rien de plus que des spasmes nerveux, incrédules face au spectacle absurde de leur amour malade. Son regard est noir, malgré tout, bien plus sombre que ne le sont en réalité ses prunelles diaphanes. C’est sincère, oui, il le pensait, chaque petit mot est aussi facile qu’un mensonge dans sa bouche, et pourtant c’est la vérité, toute nue, toute brute, toute cruelle. Il l’aime, et c’est inexplicable, insensé, il l’aime et il a l’impression que le vide dans sa poitrine se creuse encore et encore, alors que ça devrait être impossible. Et ce vide ne se remplit toujours pas, et c’est Alice qui creuse de ses doigts, de la pointe de ses ongles, jusqu’à bousiller toutes ses certitudes. Plus de vide, et ça tourne au néant lorsqu’Alice se lève, tremblante, poings serrés et larmes qui roulent sur ses joues. Il se fige, toujours à genoux, statue grecque amochée par le temps, tout l’corps qui pourrit de trop vivre à moitié. Je m’aime pas, dit-elle, et il a envie de l’embrasser, parce qu’il comprend trop bien, qu’il connaît par cœur, parce que c’est tout lui, parce que c’est tout elle, et que si Alice était capable de s’aimer, il ne l’aimerait pas. Il aurait ce désir impétueux de la traîner derrière lui en Enfer, de piétiner chaque once d’estime d’elle-même juste pour le plaisir, et peut-être qu’alors il l’aurait aimée, ou peut-être qu’il l’aurait seulement méprisée. Mais ce n’est pas pareil, parce qu’Alice ne s’aime pas, parce qu’il n’a qu’à lui maintenir la tête sous l’eau alors qu’elle a déjà cessé de se débattre. Et c’est ça qu’il aime, ses fêlures et ses brisures, la poupée de porcelaine à la peau écaillée, aux cils qui se font la malle et aux cheveux arrachés, c’est ça qu’il aime, les larmes qui font couler le rimmel en marée noire chaotique, la tension palpable dans ses poings prête à le frapper à chaque instant, ses bras croisés pour seule défense, son cœur qui tente de filer en choisissant sa gorge comme porte de sortie. Elle vomit, dans la poubelle, et il est presque déçu que ce ne soit pas sur lui.

Il se redresse à son tour, agile serpent qui n’a qu’une proie en tête quand il se glisse jusqu’à elle, balaie ses cheveux d’une main pour les ramener dans sa nuque, geste presque tendre, délicat. Il se penche à son oreille, murmure qui vient lui caresser le lobe. « Je sais. C’est pour ça que je t’aime. » Et on pourrait trouver ça follement romantique, et on pourrait dire qu’il n’y a pas de plus grande preuve d’amour que d’aimer quelqu’un qui se déteste, quelqu’un qui ne peut être rafistolé, quelqu’un qui restera à jamais une épave, un cadavre ambulant, un déchet de la société, on pourrait admirer le fait que l’amour le dévore encore malgré toutes les fois où on l’a repoussé, on pourrait arguer que c’est là un amour inconditionnel, le plus beau et le plus durable de tous. On pourrait. Si cela n’avait pas été dit par Nemo, s’il n’y avait pas ce je-ne-sais-quoi de vicieux dans le grain de sa voix, si son amour ne se doublait pas d’une condition sine qua non qui est qu’Alice doit aller mal pour qu’il l’aime, et que donc il ne l’aidera jamais à aller mieux. Amour toxique, amour poison, il s’empare de son poignet pour attirer son attention. « Tu veux aller prendre l’air, mon cœur ? » Il a conscience que tous les regardent fixement, et qu’il doit agir avant que le bon vieux docteur se décide enfin à intervenir. La soustraire à tout cela, simplement pour que personne ne puisse la secourir.
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MessageSujet: Re: and it's needles and pins (nelice)   and it's needles and pins (nelice) EmptyDim 29 Juil - 0:31

Lui, ses doigts, sa voix, sa présence trop étouffante, écrasante. Y a le roux de ses cheveux qui s’impriment dans ses rétines, feu infernal qu’elle ne pourra jamais éteindre, il prends tout, trop de place, la brûle de l’intérieur et c’est si douloureux. Il lui fait mal. Tellement mal. A être là à genoux devant elle comme un Romeo inverse, en blanc et noir, surtout en noir. Et beaucoup de rouge. Sur leur peau, sa poitrine à lui, sa lame à elle. Encore.
Je sais. C’est pour ça que je t’aime. Alors qu’il envahit son espace vitale, la façon presque trop douce qu’il à de repousser ses cheveux pour libérer son visage, ses mots qui suintent la vérité. Parce qu’elle sait. Pourtant pour une fois elle voudrait ne pas savoir. Ne pas voir. Ne pas comprendre. Je t’aime, à lui en donner la gerbe, incapable de répondre tant ça la bouffe, ça monte, panique viscérale qui la fait se précipiter jusqu’à la poubelle la plus proche pour éviter de repeindre la chemise criarde de Nemo.
Les larmes qui coulent le long de ses joues à cause de la douleur acide dans la gorge, elle les essuie comme elle peut avec le tissus de sa manche, étale un peu plus le maquillage pas vraiment bien posé, voudrait disparaitre pour qu’on arrête de la regarder. Elle voit que le docteur est prêt à se lever, prêt à l’aider, elle voudrait le supplier de se dépécher mais Nemo est plus rapide. Toujours plus rapide. Il lui enserre le poignet.
Tu veux aller prendre l’air, mon cœur ? mon cœur mon cœur mon cœur. Un glapissement qui reste coincé dans la gorge alors qu’elle le regarde, main libre devant la bouche. Mon cœur mon cœur mon cœur. « Oui » qu’elle murmure trop bas alors qu’elle se laisse entrainer loin de tout, de la foule de la thérapie, l’impression qu’elle devrait pas accepter.
Et pourtant la voilà avec lui, silence dans les couloirs qu’ils connaissent par cœur à force de les avoir trop traversés, Alice compte au total plus d’heure à l’hôpital que dans sa maison.

Finalement ils se retrouvent dehors, les mains tremblantes elle se libère, attrape dans la poche de son pull son paquet de cigarette et un briquet, l’allume comme elle peut, essaye une fois, deux fois, trois fois avant d’y arriver. « Désolé je partage pas » qu’elle marmonne quand elle relève enfin la tête pour le regarder, aspire un peu trop fort une bouffée de fumée. « Pourquoi tu fais ça Nemo » qu’elle finit par murmurer, alors qu’elle se laisse aller contre le mur de pierre, les bras qui se croisent de nouveau comme une maigre protection. « T’aurais du crever là bas, ça aurait été tellement plus simple » tu parles Alice, t’en aurait chialer, l’impression de perdre à jamais la seule personne capable de l’entendre, de la comprendre. « Je te hais Nemo » alors qu’elle espère que sa voix ne tremble plus, les yeux rivés dans les siens, trop de semaines sans le voir, elle a cru étouffer sans lui, sans sa présence toxique, accro à toutes les drogues et surtout à celle qu’il lui distille. « putain ce que je te hais » alors qu’elle a envie de l’attraper, là, l’embrasser jusqu’à le mordre, le bouffer pour le punir de la faire souffrir comme ça, s’assurer aussi que c’est vrai. Mais elle ne fait rien. Rien. Rien. Juste du vide, du vent, silence.
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MessageSujet: Re: and it's needles and pins (nelice)   and it's needles and pins (nelice) EmptySam 11 Aoû - 16:46

Y’a de la violence dans la délicatesse avec laquelle il a écarté ses cheveux de son visage, avec laquelle il l’aide à l’essuyer ses larmes, leurs mouvements qui se synchronisent assez pour que leurs phalanges ne viennent pas se toucher et interrompre leur petit manège. Son petit manège, à lui, surtout, d’une violence douce-amère. Y’a du poison qui coule dans ses veines et le long des joues d’Alice, le même poison, les acides de sa dépression qui contaminent tout ce qu’il touche, s’insinue dans les pores et fait fondre la peau au vitriol, mais il la laisse pas être sauvée, Alice, non, il coupe l’herbe sous l’pied du Doc et s’enfuit avec sa victime collatérale, l’entraîne dans son hécatombe. Il suffit de la soustraire aux regards médusés pour que tout le monde l’oublie, et ils s’en rappelleront qu’en rentrant, en se disant que peut-être ils n’auraient pas dû laisser Nemo l’emmener. Mais ce sera trop tard. La vie est une série de trop tard, quand il s’agit de sauver quelqu’un, on ne remarque tout ce qu’on aurait dû remarquer qu’après coup, quand le mal est fait, quand tout est bousillé. Nemo le sait bien, et il se glisse dans les zones d’ombres et de doutes, dans les questionnements intérieurs est-il vraiment capable de lui faire du mal ? Après tout, il l’aime, Alice. Mais du mal, il lui en a déjà fait, et son absence prolongée a l’air d’avoir rongé les nerfs de sa dulcinée forcée jusqu’à ce que les os soient bien lisses et bien blancs. Pour son plus grand plaisir. Comme le mascara qui s’étale sous ses yeux embués de larmes. Comme les murmures impuissants de l’objet de son affection. Ils ne disent rien, en défilant le long des couloirs aseptisés, tenant son poignet entre ses doigts fins exactement comme s’ils se tenaient la main en amoureux.

A l’extérieur de l’hôpital, c’est le ballet incessant des ambulances et des nouveaux patients, un ballet entre la vie et la mort qui attise souvent la tristesse de Nemo. Alors il se concentre sur Alice, sourire narquois aux lèvres en la voyant galérer avec sa cigarette, puis s’excuser d’pas partager. Il hausse les épaules, reproduit les mêmes gestes qu’elle en sortant son propre paquet et plantant une clope à lui au coin de sa bouche. Sauf que quand il l’allume, il n’a besoin que d’un essai, une assurance froide, presque clinique, au bout des doigts, comme pour mieux la narguer. Il hausse les épaules aussi, lorsqu’elle lance qu’il aurait dû crever là-bas. Lui aussi, il est de cet avis, mais personne n’a voulu l’écouter, ses ravisseurs ont préféré le faire taire d’un bâillon plutôt que d’une balle dans la tête, et les flics ont refusé de le laisser moisir là, malgré ses suppliques feintes. « J’aurais aimé crever. Tu le sais très bien. » Il se rapproche d’elle comme si elle venait de lui dire je t’aime, sa main libre qui se perd dans ses cheveux pour les dégager de son visage, invasion de son espace, de sa bulle, un conquérant qui se fiche de massacrer des innocents, y’a ses lèvres qui se posent sur les siennes, subrepticement, trop doucement, un baiser empoisonné à l’arrière-goût de bile et de tabac. « Plus tu me hais, plus je t’aime, Alice », qu’il murmure contre sa bouche, l’accusant d’encourager son amour déglingué, ses iris cloués aux siens. Il aime voir son reflet dans l’abîme de ses prunelles. « T’as eu peur pour moi, quand j’ai disparu ? » Un souffle, un espoir bancal, pourri, parce que lui, il avait pensé à elle, là-bas.
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MessageSujet: Re: and it's needles and pins (nelice)   and it's needles and pins (nelice) EmptyLun 13 Aoû - 15:23

Etre dehors aurait du lui permettre de respirer un peu plus, profiter de l’espace pour se laisser aller, envoyer bouler toutes les saloperies dans son cerveau. Fumer aussi, s’agripper à la nicotine comme une accro pour remplacer le reste. Mais y a rien qui marche. Encore plus à l’étroit paradoxalement, Nemo qui semble pomper tout l’oxygène du monde, avec son sourire ravagé. Il allume sa cigarette, comme un putain de miroir, reflet démonique, ce qu’elle cache de crasse en elle il le porte avec fierté, elle comprendra jamais. Ou peut être un peu trop bien, c’est sans doute ça le pire dans l’histoire. J’aurais aimé crever. Tu le sais très bien. Oui. Elle sait. Bon sang ce qu’elle le sait. Nemo et sa haine pour la vie, Nemo et son amour pour la mort, des cicatrices à même la peau pour prouver ses tentatives de séduire la Faucheuse, c’est terrible de savoir qu’Alice a plus de chance d’obtenir le baiser final que Nemo. C’est comme ça l’existence, terriblement injuste. Dégueulasse.
Le voilà qui se rapproche de nouveau un peu trop, comme un amant, le geste pourrait être mal perçut de loin. Le voilà qui se rapproche, elle qui baisse la tête pour ne pas avoir à l’affronter alors qu’il dégage son visage, écarte la barrière de cheveux comme on écarte les dernières protections. Arrête que voudrait hurler son cœur, mais y a rien qui vient, immobile, elle attend, incapable de relever la tête pour le défier, elle le laisse faire, la toucher, l’embrasser. l’embrasser. Elle le laisse faire. Et c’est là le problème. C’est le bruit que son cœur fait quand il est là, contre elle. C’est la façon dont son corps trop souvent glacé réagit, trace de brulure sur les joues, le cou, quand elle rougit. Plus tu me hais, plus je t’aime, Alice. « Et si je t’aime » qu’elle répond comme un défi, les yeux qui se relève, toujours au bord de l’apoplexie, elle tire comme elle peut sur ses dernières réserves, sur ce qui reste de force dans sa poitrine. « Il se passera quoi le jour où je t’aimerais comme toi tu m’aime » d’un amour renversant, terrible, usant ? Elle est curieuse au fond, se demande si c’est pas là la solution. Puis d’un autre côté ça lui fait peur. Tellement peur. D’en arriver un jour là. Aimer. Un verbe qui n’a jamais fait parti de son dictionnaire personnel.
T’as eu peur pour moi, quand j’ai disparu ? « Non. » du tac au tac elle répond. Menteuse. « Pas une seule fois. » ou bien trop de fois, à taper à la porte de son appartement sans réponses alors qu’elle n’avait pas d’endroit où se cacher, les mots encore brulant de Tito contre sa peau, Rhoan disparu, et les résultats des dernières analyses bien plu mauvaises que prévues. « J’était enfin tranquille tu vois, je dormais en paix, j’allais à la thérapie sans qu’un ptit con vienne interrompre le tout avec sa voix de merde » elle n’y a pas mis les pieds à la thérapie, pas une seule fois, trop névrosée, incapable d’assumer. Elle coince la cigarette entre ses lèvres pour attraper du bout des doigts la chemise de Nemo, la soulever, inspecter son ventre, son torse, actrice qui s’ignore. « Ils t’ont frappé ? » qu’elle marmonne avant de rattraper la cigarette qui se fait la mal, main libre qui se pose sur sa peau. « T’as vécut une relation torride avec ton compagnon de cage ? » ça révèle qu’elle sait un peu de l’histoire, qu’elle a lu les journaux, qu’elle a suivit un peu. Plus impliquée dans l’histoire qu’elle ne voudrait le laisser penser. « Avoue t’as du bander là-bas, le rêve pour un taré dans ton genre » dédaigneuse elle laisse le tissus reprendre sa place sur le ventre de Nemo, les yeux plantés dans ceux du rouquin, elle fait un effort, un dernier, étirer un sourire amusé sur ses lèvres usées.
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MessageSujet: Re: and it's needles and pins (nelice)   and it's needles and pins (nelice) EmptyMer 22 Aoû - 16:21

Il est en train de la briser. Il le sait, parce qu’elle n’était pas aussi docile, avant, elle lui aurait enfoncé les ongles dans le cou, aurait mordu ses lèvres pour se défendre. Elle ne l’aurait pas laissé l’embrasser, la toucher comme ça, même s’il se dit que son attitude résignée est peut-être aussi une manière de le remettre à distance. De lui montrer qu’elle ne joue plus, à s’comporter en poupée désarticulée, inerte, pour qu’il n’en voie plus l’intérêt. Pourtant, Nemo est vicieux, avec Alice, lui qui se lasse si souvent de ses petites expériences, lorsque la dépression reprend ses droits sur son cerveau, c’est différent avec elle. Comme si elle arrivait à le détourner de ses pensées suicidaires en attisant son sadisme autant que son masochisme. Comme si le fait qu’elle aille mal le faisait se sentir mieux, à drainer sa volonté de s’en sortir, toute son énergie qu’il fait disparaître d’un geste de prétendue tendresse, vampire sans croc, mais il boirait volontiers son sang s’il le pouvait, en promesse d’un amour éternel. Elle le défie du regard et il ne la regarde déjà plus, un sourire songeur qui s’imprime sur ses lèvres. C’est vrai, que fera-t-il, si elle l’aime en retour ? Mais c’est déjà le cas, non ? Qu’ce soit un syndrome de Stockholm ou une affection étrange, il sait qu’y’a un truc, chez Alice, une flaque de sentiments pourrissant quelque part, qu’il est pas assez aveugle pour ignorer. Il ne répond pas, passe à autre chose. Peut-être qu’il veut vérifier, peut-être qu’il veut entendre des mensonges, il se perd un peu dans ses contradictions, mais il lui demande si elle a eu peur lorsqu’il a disparu, et le non qui vient trop rapidement agrandit son sourire perfide. Enfin tranquille, sans doute, mais elle devait s’ennuyer, la pauvre Alice, dans sa tour de verre et de monotonie quotidienne, les analyses, la thérapie, les crétins qui croient encore qu’un jour ils iront mieux, les paroles compatissantes qui fusent de toute part quand on est seulement fatigués de vivre. Il connaît, Nemo. Il déteste ça. Il préfère les doigts dure d’Alice contre sa peau, qui soulèvent sa chemise sans se soucier de la pudeur la plus élémentaire. Quand elle achève son inspection, remet les pans en place sur son corps rachitique, elle a un sourire amusé sur la bouche, un sourire qu’il aime, un sourire qui rappelle à son cœur qu’il vit. Tout ça parce qu’elle se fout de lui. « Pourquoi ça t’intéresse ? T’es jalouse ? » Il interroge, un air sérieux, solennel, sur la gueule, ses yeux bleus qui reviennent se paumer au creux des siens. « T’as raison. Pas d’médocs pour m’empêcher d’bander, là-bas. Mais c’est pas moi, l’taré, tu vois. C’est les mecs qu’ont kidnappé la moitié d’la ville pour se faire du pognon qui s’sont fait enfermer, à la fin. » Il ricane, souffle la fumée de sa cigarette dans sa figure, ses mains se posent sur ses épaules, les caressent avec une fausse douceur, une violence dissimulée sous la délicatesse. « Tu sais, Alice, le jour où tu m’aimeras pour de bon… J’t’aimerai encore. Parce que t’auras touché le fond. »
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