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 USE THE STAIRS (Siam) - intrigue

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MessageSujet: USE THE STAIRS (Siam) - intrigue   USE THE STAIRS (Siam) - intrigue EmptyMer 4 Oct - 15:20

C’est pas souvent qu’on peut me voir couper des légumes. C’est pas souvent qu’on peut me voir faire quelque chose dans la cuisine, à part bouffer s’entend. C’est même plutôt mauvais signe, si je m’y attarde, faut toujours avoir un téléphone à portée pour pouvoir appeler les pompiers, parce que Toad en cuisine rime avec danger. Pourtant, je suis là, une carotte à la main, ça fait bien dix minutes que je tente de l’éplucher correctement mais que je n’y arrive pas, ou que j’y arrive trop parce qu’elle rétrécit à vue d’œil. Mais il reste quelques taches dessus, et je sais pas s’il faut les garder ou pas. C’est moche, donc ça doit être mauvais pour la santé, non ? Ezra m’a dit qu’il rentrerait un peu plus tard du boulot ce soir, alors j’ai voulu lui faire une surprise en préparant. Je ne sais pas ce que je prépare, en fait. Des carottes crues, je suppose. Toujours est-il que c’était une mauvaise idée, parce que quand je décide que ma carotte est suffisamment épluchée, que je sors un couteau (faut jamais me laisser à proximité d’un couteau, putain) pour la couper en rondelle, c’est évidemment dans mon doigt et pas dans la carotte que la lame atterrit. Carottes crues au sang de Toad, bon appétit Ezra. Ça pisse le sang, alors j’emmitoufle le tout dans un essuie-tout et part inspecter la salle de bains de fond en comble à la recherche de sparadraps et de désinfectant. Apparemment, y’en a plus, aucun des deux, et c’est un peu la merde, comme qui dirait. Je finis par décider qu’une bière est un désinfectant acceptable, en verse sur la plaie avant d’achever la cannette, puis colle un mouchoir avec du ruban adhésif sur la blessure en pansement de fortune. Ça fera l’affaire jusqu’au drugstore.

J’me gare dans le parking souterrain du centre commercial et une fois dans le rayon pharmacie, je me fais soigner en direct par un employé du magasin beaucoup trop mignon mais pas très réceptif – Dieu a toujours pas exaucé mes prières de rendre tout le monde gay. En théorie, je devrais retourner à la maison pour finir les carottes, mais je finis par me dire que ce serait plus sage de prendre un truc à emporter. Puis je tombe sur des T-shirts à l’effigie des Beatles dans une vitrine et je peux pas m’empêcher de craquer direct, un cadeau pour Ezra, pour me faire pardonner d’avoir fait un carnage dans la cuisine, et j’achète le même la taille au-dessus pour moi, parce qu’on est niais ou on ne l’est pas, et que j’peux pas m’empêcher de penser que c’est cute d’avoir le même T-shirt. Un détour par le chinois pour prendre des nouilles à emporter et je suis de retour dans l’ascenseur, absolument fier de moi. J’aime pas spécialement les ascenseurs, parce que quand on fait un mètre nonante-cinq, on se sent un peu à l’étroit dans ce genre de boîte métallique, mais je dois dire que j’ai la flemme de me taper les trois-cents marches jusqu’au parking. C’est seulement au moment où ladite boîte s’arrête brutalement et que les petites loupiotes de secours s’illuminent que je me dis qu’être une feignasse c’est mal, la preuve c’est qu’on reste difficilement coincé dans un escalier, mais que les pannes d’ascenseur c’est plus que courant. Si c’est pas un signe divin, ça. « C’est la journée nationale de la poisse, en fait. » Bah oui, le couteau dans le doigt, le désinfectant et les sparadraps en rade, et maintenant ça, manquerait plus que du chien dans les nouilles et que les T-shirts déteignent à la machine. Mon premier réflexe est d’appuyer comme un demeuré sur le bouton d’appel, qui visiblement ne marche plus non plus, tout en chantonnant à demi-voix un gingle que je viens d’inventer pour la journée nationale de la poisse. Et pas de réseau sur le gsm. « Combien de temps avant qu’on crève d’asphyxie ? », je lance à la jeune femme bloquée avec moi en espérant qu’elle va pas croire que c’est une tentative beauf de la draguer. « Ils auraient pu laisser la musique. » Ou pas. Ça rend fou, les musiques d’ascenseur, ça m’étonnerait pas qu’ce soit une technique de torture à Guantanamo.
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MessageSujet: Re: USE THE STAIRS (Siam) - intrigue   USE THE STAIRS (Siam) - intrigue EmptySam 7 Oct - 12:18

Evidemment que ça a gonflé. Les griffures de chat ça gonfle toujours un peu, quelques minutes après l’attaque, et puis ça redescend en une heure et on n’en parle plus ça laisse juste des traces. Mais bien sûr que la saleté de Seven c’est un cadeau empoisonné, il n’aurait pu en être autrement. Tout allait bien, t’avais juste des traces rouges sur les bras et sur le visage, la bataille s’était jouée, la guerre était gagnée, la paix régnait. C’est un bien étrange animal celui-ci, et il te rappelle étrangement quelqu’un. Il est venu, a laissé des traînées sanglantes sur ton corps, tu l’as pris par la peau du cou et tu l’as jeté sur le lit, il est parti. Une heure plus tard il est revenu et a montré patte de velours, s’étalant contre toi comme un coussin. Victoire. Sauf qu’aujourd’hui les traces ont soudainement triplé de volume et tu as comme une impression d’avoir été plongée dans une benne de poil à gratter. Pas normal donc. L’espèce de matou noir t’a trahi et toi, comme une abrutie, tu dois aller à la pharmacie après avoir passé la journée au boulot à essayer de ne surtout pas te gratter. En somme, tu es proche de l’explosion. Si le pharmacien n’est pas efficace tu vas sans doute tuer quelqu’un, et ce ne sera pas difficile vu que depuis l’incident avec l’autre dégénéré l’acquisition d’un flingue de petit calibre et tu l’emportes dans ton sac à peu près partout. Bon, ce ne sera peut-être pas difficile mais ce sera surtout très très illégal et tu seras très très en prison. Alors un peu de raison nom de Dieu. Puis au final il est très efficace ce garçon. Bon, un peu lourd sur les bords puisqu’il a vaguement essayé de te draguer mais que tu lui as rendu des yeux de poisson mort, mais il a trouvé une solution. Tu l’aurais achetée trois fois sa crème anti histaminique. Déjà tu as l’impression de redevenir un être humain plus présentable et l’envie de t’arracher le visage à coups d’ongles s’est atténuée. Elle n’a pas disparue mais elle s’est atténuée. Un miracle en somme. Claudiquant jusqu’à l’ascenseur, une boutique t’a fait de l’œil. Pourquoi est-ce que tu es faible comme ça ? Toutes ces figurines extrêmement détaillées de nieR Automata c’est mauvais pour ta santé. Tu as à peine le temps de jouer déjà, ce qui est toujours chiant. Et puis le détail vient avec un prix que tu n’es pas prête à payer. Un jour, quand tu seras riche, peut-être. Mais en attendant, ton compte en banque refuse et c’est avec un long soupir que tu dois reprendre ta marche. De toute façon il est mieux que ton bureau ne soit pas encombré de répliques, ça fait moins professionnel et ça t’affiche un peu trop. On n’a pas tous le luxe d’un chez-soi jardin secret où l’on peut cacher tous les trucs geeks que l’on veut. Alourdie par ce putain de plâtre tu te traînes. Bien sûr, tu irais plus vite avec des béquilles mais pour ça il aurait fallu écouter le personnel médical et ne pas simplement dire qu’avec des béquilles on a l’air d’un con. On ne peut pas tout avoir dans la vie quand on est borné. Te voilà enfin dans l’ascenseur, peu heureuse d’être dans cette boîte de métal, pas encore remise du coffre de l’autre enfoiré. Mais bon, il y a de la lumière, tu n’es pas seule et ça s’est très bien passé à l’aller. Risque minimal donc. Juste trente secondes à passer pendant que tu mates ton téléphone. Alors quand la machine s’arrête dans un tremblement ce doit être une punition karmique. Tu lèves les yeux, étonnée au début, te disant que tu dois rêver. Mais non. Panne. Le destin qui se fout de ta gueule, rit comme une otarie, tombe de sa chaise. « C’est la journée nationale de la poisse, en fait. » Il croit pas si bien dire le grand blond. Ses efforts effrénés sur les boutons d’urgence ne sont pas récompensés, ton téléphone t’informe qu’étant au niveau parking, le réseau a pris des vacances. Pas possible d’appeler les secours donc. Et aussi impossible de mater des vidéos sur internet en attendant qu’on vienne vous sauver. Bordel de merde. « Combien de temps avant qu’on crève d’asphyxie ? » Il est au courant que c’est pas hermétique les ascenseurs ? Tu lui lances juste un regard excédé. Il a pas intérêt à être trop bavard ou l’un de vous deux va mourir avant que ces portes ne se rouvrent. « Ils auraient pu laisser la musique. » Pas entièrement faux. Mais après tout le silence n’est pas un ennemi non ? Il l’est s’il est meublé par des paroles débiles. Tu soupires, t’approches des portes, essaie d’y glisser les doigts sans trop de conviction. Rien, bien sûr, vous devez être entre plusieurs étages. Soudain un coup de feu retentit à l’extérieur, suivi de cris. « Oh putain qu’est-ce qui se passe ? » Si tu crèves à cause du putain de chat de Seven, promis, tu reviens le hanter depuis la tombe.
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MessageSujet: Re: USE THE STAIRS (Siam) - intrigue   USE THE STAIRS (Siam) - intrigue EmptyDim 8 Oct - 23:45

Elle est pas bavarde, la meuf, je dois déjà la faire chier. Super. J’espère que la cohabitation va pas durer des heures parce que sans réseau j’peux même pas mater des vidéos d’amish de chatons mignons sur internet. Ma vie est pourrie. Dieu, un miracle, s’il Te plaît, parce que là ça devient franchement lourd. Elle répond pas, à rien, pas même un ricanement. Ok, je dois dire des conneries, j’en sais rien moi, pour l’asphyxie, sans doute que y’a pas à paniquer là-dessus. Mais elle aurait pu prendre ça comme de l’humour noir ? J’sais pas ? Peut-être qu’elle aime pas l’humour noir. Dépité, j’appuie mon épaule contre une paroi de l’ascenseur, à regarder le plafond comme si ça pouvait m’apporter une solution. On peut peut-être faire comme dans les films, remonter par la trappe et puis s’agripper aux câbles pour atteindre l’étage au-dessus. Et puis mourir quand l’ascenseur redémarre. Comme dans les films, c’est jamais une bonne idée. Je l’observe alors qu’elle tente de glisser ses doigts entre les deux portes, dans une tentative vaine de les ouvrir. Je ressors mon téléphone de ma poche, essaye de lancer Candy Crush. Ah, ça marche sans connexion, merveilleux, la petite musique de fête foraine me fait sourire et je sursaute royalement quand j’entends le coup de feu et les cris qui résonnent dans notre abri. Finalement, on devrait peut-être attendre avant d’essayer de sortir. La fille se décide enfin à causer, surtout pour s’inquiéter de ce qui se passe dehors, pas vraiment pour me parler à moi. « Ça me rappelle chez moi », je fais, en haussant les épaules, me donnant un air beaucoup plus cool que ce qui se joue à l’intérieur de moi. Sérieux, des coups de feu, à Savannah ? J’espère qu’Ezra est en sécurité. Jésus, protège Ezra. Je peux même pas le prévenir de rester à la maison, merde, merde, merde. C’est quoi ce bordel ? D’un autre côté, c’est vrai, ça me rappelle le Texas, le fusil de mon père qu’il dégainait dès qu’un sdf traînait dans la décharge, les coups de feu qui retentissaient en pleine nuit et faisaient pleurer Skeeter et Sunday. Tout le monde a un revolver, au Texas, ça fait classe, d’en avoir un à la ceinture, c’est comme un accessoire de mode. Je regrette soudain de pas avoir apporté le mien, juste histoire de dissuader les psychopathes qui se trouvent dehors. « Vous avez pas un flingue sur vous, par hasard ? » On sait jamais, hein, sur qui on peut tomber. Elle semble assez mal en point, la meuf, maintenant que je la regarde de plus près. Faut dire que y’a pas grand-chose d’autre à regarder, mais pied dans le plâtre, et trucs gonflés sur les bras et le visage. Ça ressemble à des griffures. « Vous avez l’air d’avoir chassé le grizzli récemment. » Le grizzli, ou le chat, ces fichues sales bêtes. J’dis ça parce que les animaux m’aiment pas, en général. J’suis trop grand, ça leur fait peur. Je grimace. Si elle a effectivement un flingue, j’devrais peut-être pas l’énerver avec mes commentaires à la con. Pas envie de finir à l’hosto. J’me demande si elle sait tirer, aussi. Ça va pas toujours de pair, et c’est pas très effrayant quelqu’un qui tire deux mètres à côté de sa cible. Elle est pas effrayante tout court, d’ailleurs, c’est une vraie demi-portion. Mais faut toujours se méfier des petits. C’est comme les petits chiens, c’est toujours les pires roquets.
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MessageSujet: Re: USE THE STAIRS (Siam) - intrigue   USE THE STAIRS (Siam) - intrigue EmptyLun 9 Oct - 13:41

Mon Dieu, faites que le grand blond ne soit pas trop chiant, amen. Dommage que tu ne croies pas en Dieu. Alors que les lois du hasard et de l’univers ne t’aient pas amené dans cet instant précis en ce lieu précis à être enfermée avec quelqu’un de chiant. Ainsi soit-il. Il faudra faire avec. Au pire tu l’assommeras avec la crosse de ton arme et tu plaideras self défense, en espérant qu’il n’y ait pas de caméras dans l’ascenseur. Quelqu’un se rendra sans doute bientôt compte que la machine est coincée quand ils voudront l’emprunter. Non ? Non. Le karma, tout ça, ou bien que sais je après tout. Quand tu entends ce coup de feu et tous les cris qui l’accompagnent tu comprends bien vite que vous serez le dernier souci dans cette panique. Les sons de dizaines de personnes courant font trembler la cabine, amenant ton cœur coup par coup un peu plus près de tes lèvres. « Ça me rappelle chez moi. » Quoi, il était à New York en 2001 ? Vu l’accent tu dirais plus un cousin du Sud, Texas sans doute. Même dans le bon vieux Texas tu doutes que ce soit la débandade tous les jours, faut pas exagérer non plus. Tu lèves les yeux vers la source des sons. Est-ce que c’est une attaque terroriste ? Un malade mental qui a enfin pété un câble ? Un lycéen qui prend sa revanche ? Un employé maltraité par son patron qui remet sa démission en grande pompe ? Ou bien est-ce que tout le monde est devenu fou et que c’est le Far West ? Putain ça se trouve une épidémie de dégénérés a été déclenchée, comme dans Crossed, et là vous serez dans la merde la plus noire imaginable. Mieux vaudra utiliser ton flingue pour vous tuer. « Vous avez pas un flingue sur vous, par hasard ? » Ah bah justement mon bon monsieur. Bon, t’as l’épaule en attelle mais tu es gauchère donc c’est gênant mais pas handicapant à outrance. T’as toujours eu une chance de cocu dans la pire de tes malchances, ou alors c’est juste que quelqu’un quelque part a spécifiquement maudit une moitié de ton corps. La morsure de chien affamé ? Jambe droite. La brûlure au deuxième et troisième degré au boulot ? Main droite. L’accident de voiture avec l’autre taré ? Cheville droite, épaule droite. Faut croire que l’univers déteste particulièrement la partie droite de ton corps ou a une affection débordante pour la gauche. En tout cas tu peux toujours tirer. Après tout tu as de l’entraînement et de la sympathie pour la NRA, tu fais partie de ce genre de gens qui savent se servir aussi bien des armes à feu que d’arcs ou d’épées. Tu lui adresserais presque un sourire mais sa réflexion suivante te fait penser que finalement non. « Vous avez l’air d’avoir chassé le grizzli récemment. » Oui, des grizzlis dans le Sud, et qui te laissent la tête sur les épaules quand ils te mettent un coup de patte. C’est bas de se foutre de ta gueule parce que tu t’es fait attaquer par un chat, vous en avez d’autres à fouetter non ? « On est quand même en Géorgie, ce serait dommage. » Que tu déclares tout bas en sortant de ton sac ton Luger 9mm. Tu vérifies qu’il est bien chargé, remets tout en place mais gardes la sécurité. Un accident vous mettrait encore plus dans la merde, vous n’en avez pas vraiment besoin présentement. « Bon, on reste un peu le temps que ça se calme ou on essaie d’ouvrir ? » Repli stratégique ou sortie héroïque ?
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MessageSujet: Re: USE THE STAIRS (Siam) - intrigue   USE THE STAIRS (Siam) - intrigue EmptyJeu 12 Oct - 22:33

J’ai l’impression de causer à une porte de prison, le visage impassible et une réactivité zéro. J’aurais pas dû faire de tentative d’humour. Faut avouer qu’elle a l’air d’avoir fait une randonnée en Alaska qui a (très) mal tourné, mais je le ravale et le garde au fond de ma gorge quand elle me rappelle qu’on est en Géorgie à voix basse. J’ai un don pour foutre les boules aux gens. Enfin. Me taire est la meilleure option parce que là, elle vient de sortir un Luger de son sac. Un flingue, donc, plutôt une bonne nouvelle pour se défendre contre les psychopathes de sortie. Mais je vais éviter de l’énerver pour rien. Je vais faire de mon mieux, en tout cas. « C’est pas très… » J’me mords la langue avant de sortir une connerie. Patriotique, que j’allais dire. Un Luger, ça vient d’où, cette merde, encore ? D’Allemagne ? D’Autriche ? Un truc dans le genre. Alors qu’on a un si beau lobby des armes qui promeut la classe à l’Américaine. « Non, rien. » Je secoue la tête, reporte mon attention sur CandyCrush, combine les sucreries pour faire passer les minutes plus vite. Ça me donne faim. Ça tombe bien, j’ai acheté du Chinois. Qui aura bien le temps de refroidir dans son sac en plastique avant que je sorte de cette galère. Tant pis. Suffira de passer ça au micro-ondes, non ? Ça va au micro-ondes, le carton ? Question existentielle. Je m’inquiète un peu pour Ezra, mais il doit être rentré à la maison, à cette heure. Il aura trouvé les carottes et le sang. J’aurais pu nettoyer avant de partir. J’y ai pas pensé. Quand elle se remet à causer, je relève les yeux vers elle comme si elle venait de m’interrompre dans une réflexion de la plus haute importance. « Hm ? » Je fais, avant d’assimiler ce qu’elle vient de proposer. Essayer d’ouvrir ? Maintenant ? C’était quand, le coup de feu, y’a cinq minutes, à tout casser ? J’ai l’air d’un suicidaire ou quoi ? J’suis pas assez ténébreux pour qu’on pense ça de moi. « Je tiens à la vie, vous savez. C’est pas parce que je suis Texan que j’ai envie de me jeter sous les balles. » Les clichés ont la vie dure, toujours, mais elle a pas pu passer à côté de mon accent de la cambrousse sudiste, donc peut-être qu’elle s’est dit que j’avais envie d’aller chercher la bagarre là dehors. Je sais pas. Mais j’ai pas de flingue sur moi et j’ai pas trop confiance en une parfaite inconnue dans le plâtre, qui se décolore les cheveux – ok, moi aussi, je plaide coupable – et trimballe un pistolet européen pour assurer ma protection. Dieu me pardonne d’être lâche, mais non merci. J’veux pas sortir maintenant. « On peut pas taper la discute, plutôt ? Se montrer nos achats comme des bonnes copines puis j’ai à bouffer, au pire, on va pas se cannibaliser, si ça peut vous rassurer. » Bon, elle a l’air d’avoir rien acheté, ça doit être une personne raisonnable qui n’est pas abrutie par le consumérisme, fléau de nos sociétés industrialisées (j’ai regardé un reportage sur le sujet hier soir, oui). C’est un peu flippant, quelqu’un qui va dans un centre commercial et qui n’achète rien à part des produits pharmaceutiques. Oh, mais c’est le logo du drugstore où je suis allé sur son paquet. « Il était mignon, le vendeur, non ? » Je lance, en pointant du menton son le paquet en question. Bah quoi ? Un peu de légèreté dans ce monde de brutes, même si c’est difficile de prétendre que je panique pas sur ce qui se passe dehors. Serait-ce l’Apocalypse ? Dieu m’aurait enfermé dans un ascenseur le jour de l’Apocalypse ? J’ai dû faire quelque chose qui L’a contrarié.
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MessageSujet: Re: USE THE STAIRS (Siam) - intrigue   USE THE STAIRS (Siam) - intrigue EmptyLun 13 Nov - 17:32

« C’est pas très… » Quoi ? Il a un problème avec ton flingue ? Il est pas assez viril peut-être ? C’est un flingue pour sac à main, pas une Gattling, c’est pas censé avoir l’air badass, c’est juste censé être pratique et pouvoir faire un trou dans quelqu’un. « Non, rien. » Ouais, vaut mieux putain. Vous êtes déjà coincés ce serait super si tu n’avais pas envie ou besoin de le frapper dans le processus. Surtout qu’il est quand même sacrément grand, que tu as une jambe dans le plâtre, une épaule en vrac et que sans une épée, le combat c’est pas non plus ton forte. En gros, tu serais dans la merde. Enfin, encore plus que maintenant. Le blond a préféré reporter son attention sur son téléphone et tu profites du silence pour vérifier que l’arme est bien chargée. Mais si l’instant pouvait ne pas s’éterniser ce serait avec grand plaisir alors très vite tu proposes une tactique un peu plus agressive que l’attente. « Hm ? » Il a l’air dubitatif ou il est juste con ? On va lui donner le bénéfice du doute. Il a l’air dubitatif. « Je tiens à la vie, vous savez. C’est pas parce que je suis Texan que j’ai envie de me jeter sous les balles. » Qu’il se plaigne pas que ton flingue a pas l’air viril alors s’il a pas le courage de sortir. Bien que techniquement il ne s’en soit pas plaint, il a juste commencé sans finir. A y réfléchir plus de cinq secondes cependant, il n’a pas totalement tort, la meilleure solution est sans doute d’attendre encore un peu, histoire de ne pas tomber nez à nez avec celui qui a tiré ce premier coup de feu il y a quelques minutes. Tous les texans ne sont donc pas profondément débiles, et quand bien même ils le seraient, cette réflexion sortie de la bouche d’une géorgienne ce serait l’hôpital qui encule la charité. Tu fais la moue. Il vous faudra prendre votre mal en patience. « On peut pas taper la discute, plutôt ? Se montrer nos achats comme des bonnes copines puis j’ai à bouffer, au pire, on va pas se cannibaliser, si ça peut vous rassurer. » Alors, autant tu es plutôt d’accord sur l’idée qu’effectivement vous avez plus de chances de rester en bonne santé – toute relative dans ton cas – en restant dans cet ascenseur, autant faire ami-ami t’es vraiment pas motivée. Certes, la bouffe, c’est un bon point indéniable dans son camp, mais techniquement tant que t’as pas faim t’es pas obligée d’être sympa non ? Quand tu commenceras à gargouiller tu taperas la discute et tu feras comme si t’étais vraiment sympa comme meuf, que t’était juste fatiguée et stressée mais là ça va mieux. Bon plan. Donc tu ne dis rien, un petit grognement qui pourrait être pris autant pour de l’assentiment que de l’exaspération, rien de plus. « Il était mignon, le vendeur, non ? » De ? Ah, de la pharmacie. Donc il est pédé. T’aurais dû t’en douter, avec la teinture, tout ça… Mais bon les homosexuels t’as rien contre, en fait tu t’en branles complètement. Républicaine peut-être mais pas sur tous les points. Par contre le vendeur il était pas gay. Ou alors il était bi ou alors il cachait bien son jeu. Tu hausses les épaules. « Bah, physiquement j’avoue il était pas mal mais il était un peu lourd quand même. » Tu fouilles dans ton sac à la recherche de ton paquet de clopes puis tu t’apprêtes à en allumer une avant de te souvenir que vous êtes quand même dans un ascenseur et que ça risque de faire aquarium pas très agréable. Alors tu les ranges. « C’est quand même putain de dingue ça, j’ai beau arriver avec la face gonflée à la mouche de kronenberg, et en boitant comme une putain d’handicapée, le mec trouve toujours que c’est un super bon moment pour me draguer. » Y a des désespérés quand même. Tu décides de t’asseoir. C’est long, et c’est pitoyable à regarder comment tu essaies de te démener avec un bras et une jambe. Et encore, se laisser glisser le long de la paroi c’est rien à côté de quand tu devras te relever. Tu lèves les yeux vers le géant blond. « Eh, ça vous dit qu’on se fasse un aquarium ? J’ai de la weed. » Passer le temps comme on peut. Par contre sa bouffe y passera forcément.
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MessageSujet: Re: USE THE STAIRS (Siam) - intrigue   USE THE STAIRS (Siam) - intrigue EmptyMer 15 Nov - 21:44

Elle a l’air d’avoir une carapace solide, ma compagne d’infortune, pas du genre à se laisser amadouer par de la bouffe, même si y’a l’odeur des nouilles sautées qui commencent assez à emplir l’espace confiné dans lequel on est coincés. Pas du tout l’air partante pour copiner, à entendre son grognement qui me rend plutôt dubitatif. Oui, non ? C’est difficile d’articuler ? Elle a peut-être mal quand elle cause, après tout, elle est salement amochée, la mâchoire est peut-être touchée elle aussi. Grizzli ou accident de voiture, j’sais pas, mais je vais quand même pas l’emmerder avec ça parce qu’elle semble plutôt d’humeur grizzli, actuellement. Je tente tout de même une approche, en me disant qu’au pire je retournerai jouer à CandyCrush dans mon coin, même si c’est pas bien loin d’elle, en l’occurrence. Mais parler du vendeur mignon de la pharmacie me paraît être une bonne idée, on sait jamais, ça peut marcher pour briser la glace, puis les filles ça aime bien parler garçons, non ? Moi oui, en tout cas, c’est l’avantage lorsqu’on est gay, on a plus d’affinités avec les meufs. Ou pas, ça dépend, parce que y’a toujours bien une greluche qui t’aborde en te balançant qu’elle rêve d’un meilleur ami gay. Enfin, pas tellement, au Texas. Valait mieux vivre caché, pour pas être envoyé dans un camp de redressement où on t’apprend à soigner ton homosexualité. Puis y’a d’autres meufs qui sont tout simplement insensibles à ton charme de pédé et j’ai l’impression que c’est le cas, là, maintenant.

Jusqu’à ce qu’elle se décide enfin à ouvrir la bouche. Je fête cette petite victoire intérieurement parce que la tactique vendeur mignon a fait mouche. « Oh ? Pas avec moi. C’est plutôt moi qui l’ai été, en fait. » Bel et bien hétéro, donc, pas seulement insensible à ma drague de beauf première classe. Ce gâchis. Mais bon, il en faut bien pour s’occuper de la reproduction de l’espèce, j’imagine. Et visiblement il était pas rebuté par les visages gonflés et les claudications, comme elle le fait remarquer. J’réplique un sourire grimaçant, c’est vrai que y’a des types qui choisissent pas leur moment, mais on dit bien que tous les goûts sont dans la nature. « Il aime peut-être les victimes. » Une, deux, trois secondes. Oups. Faudrait pas la froisser, non plus, alors qu’elle se montre finalement un peu plus sympa. « Non pas que vous soyez une victime, juste que. Ben le syndrome du héros ça existe vraiment il paraît. » D’ailleurs, ça doit être de ça que souffrait Seth pour être resté aussi longtemps auprès de moi alors que j’étais rien de plus qu’un déchet ambulant. C’est douloureux, de la voir s’asseoir par terre, en se laissant glisser le long de la paroi de l’ascenseur. J’lui proposerai bien mon aide mais j’vois pas trop comment l’aider, en fait, surtout que j’serais capable de lui faire encore plus mal, avec ma gaucherie légendaire. Mieux vaut garder ses distances pour pas risquer de lui péter l’autre pied en tombant sur elle, hein. La minute d’après, je la fixe, perplexe, pas certain d’avoir bien compris, à me demander si c’est pas mon esprit bousillé d’ex-camé qui se tape des hallucinations. « Vous avez dit weed ? » De toute évidence, oui, alors un sourire à la con se colle sur ma gueule et j’me laisse glisser à côté d’elle. « J’crois qu’on va bien s’entendre, finalement. Si vous voulez, j’le roule. » Léger signe de tête vers son bras hors service. « Mais faut m’le filer parce que c’est pas poli de fouiller le sac d’une dame. »
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MessageSujet: Re: USE THE STAIRS (Siam) - intrigue   USE THE STAIRS (Siam) - intrigue EmptyJeu 7 Déc - 23:10

Tu veux une bouteille de quelque chose. De la vodka, du vin, du whisky, du rhum, du gin, à défaut trois packs de bière. A partager s’il est pas trop chiant le gigantor. Je veux dire, tant qu’à être coincé dans un ascenseur, autant faire passer le temps et dans le Sud on a trouvé deux solutions : tirer sur des trucs et boire. Tirer sur des trucs c’est pas connu comme étant la meilleure idée dans une boîte en métal et puis de toute façon ils s’y sont déjà mis dehors et il faut un peu d’originalité dans ce monde de moutons. Lui qui veut tellement parler, l’alcool ça a tendance à délier les langues, ça pourrait peut-être aider son cas qui sait. Il a pas pris un peu de saké avec ses nouilles et ses sushis ? S’il faut satisfaire un stéréotype pour te bourrer la gueule tu es tout à fait prête à faire le sacrifice. Peut-être qu’il faut que tu l’amadoues, que tu joues un peu à son jeu, que tu montres que tu vaux le coup de partager. Participer à ses ragots, voir qui de vous deux désire le plus le sexe du vendeur de la pharmacie. « Oh ? Pas avec moi. C’est plutôt moi qui l’ai été, en fait. » Spoiler, c’est lui. Homosexuel et doublé de beauf en plus, le pauvre, déjà qu’il est né au Texas, le sort s’acharne sur certains, Dieu a vraiment un drôle de sens de l’humour. Enfin, un sujet de conversation ça fait toujours une petite connexion en soi, de quoi meubler. « Il aime peut-être les victimes. » Ah, je crois que finalement on va rester très feng shui sur le design, à force de meubler on voudrait pas se retrouver coincé à étouffer entre un buffet Louis XVI et une armoire normande, c’est pas très grand dans le coin. D’abord il fait des remarques sur la virilité de ton flingue maintenant il te traite de victime ? Il a oublié que c’est toi qui le tiens le Luger ? Sérieusement, il préfère mourir sous tes balles que celles du fou dehors ? C’est quand même dingue ça, que ces communautés persécutées crachent sur les femmes ou je sais pas moi, sur les asiats, sur les juifs, c’est quand même l’hôpital qui se fout de la charité. C’est un peu tout ce qui te traverse la tête mais pas un mot ne sort, t’es trop interloquée pour répondre. « Non pas que vous soyez une victime, juste que. Ben le syndrome du héros ça existe vraiment il paraît. » Héros je sais pas mais lui il a carrément le syndrome du gros lourd. Tu lui lances un regard vide de tout amusement, le puits profond de la noirceur de ton mépris. Quand on merde des fois il vaut mieux fermer sa gueule et abandonner les justifications.

A défaut d’alcool, tu aurais bien besoin d’un joint. En cet instant tu es peu encline à partager avec ton purgatoire personnifié mais vous êtes dans un ascenseur, alors il en profitera de toute façon, autant lui donner une dernière chance. Il ne loupe pas le coche. Le rat. Pour taxer on est toujours là. « Vous avez dit weed ? » Il se plie comme une espèce de drôle de marionnette quand il s’assied à tes côtés, ça doit pas être pratique d’être une asperge. « J’crois qu’on va bien s’entendre, finalement. Si vous voulez, j’le roule. » Mais ça aussi c’est un coup de rat. Parce qu’on connaît tous les conventions : celui qui roule fume en premier, celui qui fournit passe derrière. Bien sûr l’ordre suivant s’apprécie en fonction de critères variables mais comme tu n’as pas l’intention d’en filer au bouton de l’étage numéro 3 ni aucun de ses voisins il est inutile d’aller plus loin dans le livre des règles. En tout cas vu sa gueule il doit connaître et c’est malin de sa part de proposer de rouler. « Mais faut m’le filer parce que c’est pas poli de fouiller le sac d’une dame. » Surtout quand la dame a un flingue sous la main, ça devient impoli et dangereux. Alors c’est de ta veste que tu sors le pochon d’abord pour lui filer. Il te faut bien une minute – passée à pester en grommelant – pour retrouver le grinder et les feuilles slim. Toute une opération ce genre de choses, c’est bien parce que ça vaut le coup. « Si c’est pas de l’art ou que t’en renverses le séjour dans cet ascenseur deviendra vachement plus ingérable. » Plus qu’une solution pour attendre si ce n’est vous entretuer : faire un aquarium.
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MessageSujet: Re: USE THE STAIRS (Siam) - intrigue   USE THE STAIRS (Siam) - intrigue EmptyDim 17 Déc - 16:05

Putain elle est pas bavarde, la meuf, que dalle, rien, même pas un sourire. J’pensais tenir un bout, mais j’ai merdé en la traitant de victime. Sans faire exprès, pas directement, j’voulais juste dire que le mec avait dû la prendre pour une pauvre petite demoiselle en détresse et qu’c’est pour ça qu’il voulait la pécho, pour baiser et devenir un héros, d’une pierre deux coups, le genre de tactique de beauf à laquelle j’suis pas franchement étranger. Vu son regard noire vaut mieux que je ferme ma gueule une bonne fois pour toute, sinon j’vais me faire perforer par une balle sans préavis. Faut dire que y’a pas beaucoup d’endroit où se mettre à l’abri dans un ascenseur. Y’en a carrément pas, en fait, et pas besoin de savoir viser pour me toucher dans deux mètres carré. Si même elle y arrive pas, la balle rebondira bien sur les parois métalliques pour venir se loger dans la chair, j’compte bien sur ma chance légendaire pour me faire ce coup-là. Du coup, se taire, arrêter les justifications et regarder en l’air, comme si le plafond de l’ascenseur avait un quelconque intérêt. Y’a même pas de grille d’évacuation comme dans les films. De toute façon, je réussirais à me blesser en escaladant. Et elle, elle pourra clairement pas escalader dans cet état. J’me d’mande si elle m’a pris pour un raciste ou un misogyne, probablement. Mais je voulais seulement faire référence à ses blessures de guerre, moi, elle est quand même arrangée. J’suppose que c’est pas bien de pointer leurs faiblesses aux dames, pourtant j’en ai reçu des torgnoles de mes sœurs pour tenter de m’apprendre le girl power et toutes ces conneries. C’est pas vraiment comme si j’me sentais puissant, avec mon QI d’huître et mon corps capable de toutes les maladresses sans que j’lui aie commandé quoi qu’ce soit. J’devais être un meilleur oppresseur quand je jouais au basketball et que j’aurais pu potentiellement gagner des millions en foutant un ballon dans un panier. Mais dans la famille, y’a que Sunday qui s’fait du fric en posant pour des magazines.

Je sais pas trop pourquoi elle me propose un aquarium après l’affront que j’viens de lui faire – y’a pas photo, je l’ai vexée, elle s’est renfrognée alors que j’avais enfin réussi à lui tirer plus de deux mots. Sûrement parce qu’elle pourra pas faire autrement que de partager dans cet espace confiné. Quand elle me file le matériel, sa menace me fait un peu flipper, et je grimace un sourire, ne sachant pas trop si c’est sérieux ou non. Mais ça va pas de me foutre la pression comme ça ? J’propose de l’aider parce qu’elle a un bras hors service et elle me remercie même pas. C’est quoi ces manières. Elle semble tout à fait sérieuse, en plus, elle doit déjà avoir envie de m’étriper sur place alors je m’applique. Faut dire que rouler des joints est une des rares choses que je sais faire de mes dix doigts, en dehors du basketball et du tir à la carabine. La force de l’habitude. Puis quand on apprend très jeune ça reste bien ancré dans le crâne, pas vrai ? Je lui tends mon œuvre achevée pour sa main libre. « Honneur aux dames. », ça m’échappe, et j’ai un instant de blanc. J’sais pas si c’est misogyne, il me faudrait un dictionnaire pour capter les femmes. C’est pas parce qu’on est gays qu’on les comprend. J’me dis qu’il vaut mieux être prudent, alors je souffle un « désolé » comme si ma grand-mère venait d’me filer une tape sur la tête pour corriger mon langage. J’me contorsionne pour récupérer le briquet dans la poche arrière de mon jeans et le lui allume. « C’est gentil d’partager en tout cas. » Quoi ? Ouais, j’essaye de me rattraper comme je peux, ok.
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MessageSujet: Re: USE THE STAIRS (Siam) - intrigue   USE THE STAIRS (Siam) - intrigue EmptyVen 9 Fév - 3:11

Le truc c’est que vous n’avez aucune idée de combien de temps vous allez rester coincés ici. Avec ce vacarme il y a fort à parier que personne ne vous a entendu et que les pompiers seront occupés ailleurs. Au final si dehors c’est une épidémie à la crossed il vaut sans doute mieux que personne ne réponde, ce serait pour vous éventrer et pire encore. Très clairement, le grand dadais n’est pas le compagnon d’infortune rêvé, si tu en avais l’occasion tu te casserais sans un au revoir ; mais si l’apocalypse zombie est lancée il vaut mieux être ici avec lui qu’à l’extérieur. Tant pis si ses sujets de conversation sont un tantinet… Infortunés. D’ailleurs s’il s’avère que ce n’est pas la fin du monde par voie de morts-vivants, que ce sont juste des terroristes islamistes et qu’ils vous trouvent, tu le sacrifieras, tu leur diras qu’il est gay – généralement c’est pas ce qu’ils préfèrent – et tu n’auras plus qu’à espérer qu’ils se contentent de sa mort. Oui, c’est salaud, mais il faut faire ce qu’il faut pour survivre dans la vie nom de dieu on ne peut pas sauver tout le monde. En attendant de découvrir ce qui vous attend de l’autre côté de ces portes tu n’as pas d’autre choix que de t’accommoder de ce que le destin t’a donné. Les voies du seigneur, l’impénétrabilité, tout ça. Vu les situations dans lesquelles il te fout, no wonder que tu sois pas très portée sur la religion. Il s’avère cependant que patience est mère de toutes les vertus et que tu as la grande chance de posséder cette qualité. Chaque phrase qu’il prononce a beau ronger peu à peu l’appréciation – modérée – que tu as pour la race humaine, il peut encore continuer un moment avant que tu ne te lances dans une danse meurtrière. Et chaque taffe que tu tireras sur ce joint lui rajoutera trois minutes de délai supplémentaire avant l’explosion. Au final, coincé dans un ascenseur ou pas, c’est un homme chanceux puisqu’il ne mourra normalement pas aujourd’hui. En tout cas pas de ta main. D’autant plus qu’il roule comme un pro, et ça éloigne d’au moins un quart d’heure la doomsday clock du minuit fatidique. « Honneur aux dames. » Tu lui lances un regard dubitatif, pas certaine que le qualificatif de dame soit parfaitement approprié à la boule de rage et d’allergie que tu es présentement. Mais qu’importe, c’est un bonheur que de jeter les traditions par la fenêtre et avoir les débuts du joint. « désolé » Je crois que tu l’as rendu confus, comme quand un chiot ne sait plus quoi faire à force de se faire crier dessus et a l’impression d’avoir toujours tort. Mâté en moins de dix minutes, ce n’est pas ton record mais c’est clairement un bon temps. Il allume même le joint à ton bec et à la première bouffée les envies de meurtre s’estompent. « C’est gentil d’partager en tout cas. » Pas sûr qu’on puisse vraiment jamais t’attribuer l’adjectif ‘gentil’ mais c’est vrai qu’en cet occasion, on dira que tu as fait un geste amical. On est loin du sharing is caring faut pas abuser non plus mais il suffit de savoir que tu n’étais pas obligée d’être sympa et que tu l’as fait. Ce qui mériterait un véritable trophée dans ton cas. « Boarf, t’façon on va être coincés un moment. » Et peut-être que vous ne sortirez jamais d’ici, et peut-être que vous mourrez là tous les deux avec pour seule compagnie les tonks à moitié cramés de tout ce que vous aurez fumé. Une fin appropriée. Soudain, alors que tu lui tends le joint, une montée d’altruisme te prend soudain, du jamais vu. « Bon allez, on a rien d’intéressant là, tu veux pas genre raconter ta vie ? »
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MessageSujet: Re: USE THE STAIRS (Siam) - intrigue   USE THE STAIRS (Siam) - intrigue EmptySam 3 Mar - 19:52

J’crois que j’ai réussi à l’adoucir un peu, sur ce qu’elle pense de moi, et ça m’soulage, le soupir qui m’échappe alors qu’elle tire sur le joint. Peut-être que c’est la marijuana qui la calme, lui donne moins envie de m’étrangler sur place. Ça a cet effet sur moi aussi, rien qu’la satisfaction de l’avoir roulé parfaitement et l’odeur familière qui vient m’chatouiller les narines. J’essaye de pas trop en abuser, généralement j’m’en fais un qu’une fois dans la semaine à l’abri du regard d’Ezra, assis par terre derrière l’église, histoire de pas dépenser trop de fric là-dedans et de pas repartir dans l’escalade. Un joint fait de mal à personne, mais quand on est un ex-camé, on s’rend vite compte qu’on a envie de plus, et c’est l’escalade jusqu’à copine héroïne – ou la pente glissante, question de perspective. Mon ancien dealeur vendait de tout, en plus, c’qu’a pas trop aidé le jour où il m’a dit t’as pas envie de vraiment t’défoncer ? Si, bien sûr que si, j’dis jamais non aux nouvelles expériences. J’aurais peut-être dû dire non, maintenant qu’j’y repense, ça m’aurait sans doute évité d’perdre mon mari. Enfin bref, tout va bien, à présent, j’achète qu’à ce gosse qui se contente très bien d’la rémunération du haschisch, ça limite les risques et ça m’rassure, puis j’en cause en réunion parce que là au moins j’sais que personne va me juger. Être raisonnable, c’est la clé. J’souris légèrement en attrapant le joint qu’elle me tend, l’ambiance est plus détendue, plus sympa. Elle se laisse même aller au point d’me demander d’raconter ma vie, et j’hausse un sourcil perplexe. Faut croire qu’elle est puissante, cette Marie-Jeanne. J’le lui rends pour me mettre à me déballer les nouilles sautées en faisant mine de réfléchir à sa question. Autant les manger tant qu’elles sont chaudes, c’est pas comme si j’étais sûr de pouvoir bouffer tranquille avec Ezra dans ma baraque ce soir. A mon avis on en a encore pour quelques heures, alors bon. « C’est parti pour le pique-nique. » J’lui présente le paquet de chips aux crevettes que j’cale contre la paroi d’l’ascenseur, y ajoute un carton de nouilles, avant de m’emparer du mien et d’commencer à aspirer les pâtes parce que j’ai jamais été doué avec les baguettes. « J’ai pas grand-chose à raconter. J’m’appelle Toad. C’est pas mon vrai prénom, genre, évidemment, mais faut faire avec. J’suis pasteur, gay, j’aime fumer des joints et bouffer Chinois. On dirait un faux profil de site de rencontre, mais c’est vrai. Et toi ? » J’continue à avaler mes nouilles tout en faisant la conversation, parce que c’est vrai que tant qu’à être bloqué à deux, autant faire connaissance, hein. « Si t’as des trucs à confesser, c’est le moment, j’crois pas qu’ça t’arrivera à nouveau d’être enfermée dans un ascenseur avec un pasteur. » J’souris un peu, une petite blague pour détendre l’atmosphère et atténuer l’angoisse due aux coups de feu dehors, c’est toujours bien.
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