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 Wake me up when it's all over (anthea)

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MessageSujet: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptySam 18 Fév - 23:29



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 « Ça semble joli ce que tu dessines là, Béatrice, tu veux bien me montrer ? », sans dire un mot, sans enthousiasme non plus, la principale concernée me tendit sa feuille, sonnant aussitôt l’alarme de mon côté. Non pas parce que le fait qu’elle ait refusé aurait été plus rassurant, mais en temps normal, Béatrice était le genre d’élève qui aimait qu’on s’intéresse à ses dessins, qui, plutôt que ce soit moi qui aille la voir pour qu’elle me montre ce qu’elle avait fait, qui venait me voir pour que je regarde son oeuvre et que je la complimente à ce sujet. Tristement, cet enthousiasme avait disparu chez elle depuis quelque temps. J’avais déjà une idée du pourquoi, mais pendant un moment, j’avais eu espoir que petit à petit, les choses allaient s’arranger, mais je me rendis compte que ce n’était pas vraiment le cas. Plus encore, le tout me fut confirmé au moment où je vis finalement son dessin, rempli de tristesse, limite de désespoir. Évidemment, la façon dont il était fait était tout simplement magnifique, mais il était si sombre qu’il me fallut faire un effort surhumain pour ne pas réagir de façon troublée devant la jeuner adolescente qui, elle, attendait de voir ce que j’allais dire, penser de son dessin. Heureusement, mon métier m’avait appris à reprendre contenance assez rapidement, faisant en sorte que sans que je ne laisse paraître quoi que ce soit de ce que je pensais vraiment, j’eus un sourire, et je lui dis:  « C’est très joli… » Pas même un sourire, pas même ne serait-ce qu’un petit regard de fierté de sa part. Pire encore, quand je vins à lui demander  « Tu permets que je le garde ? », elle ne fit qu’hausser les épaules. Normalement, pour elle, quand je lui demandais de garder un dessin, que bien souvent, je mettais dans son portfolio pour qu’elle puisse le revoir à la fin de l’année et constater ses progrès, elle était toute contente, comme si elle avait une preuve que celui-ci me plaisait vraiment. Mais là, elle semblait juste n’en avoir rien à faire, comme si cela ne changeait rien à sa vie. En plus d’être inquiet, là, je me sentis triste pour elle, je me sentis triste de voir que son enthousiasme habituel l’avait complètement quittée. Bien sûr, je n’en fis rien, puisque nous étions en classe, nous n’étions pas seuls, et bien rapidement, un autre élève vint capter mon attention, m’obligeant à lancer qu’un simple et furtif :  « Merci. » à l’adresse de la petite demoiselle, avant de me retourner pour m’occuper des autres. Je laissai donc le dessin de côté, dans mon bureau à l’avant, jusqu’à ce que les élèves se rendent en cours de sciences, cours que je ne donnais pas, puisque je n’avais pas les instruments dans ma salle et je n’étais pas spécialisé en la matière. Et puis, si je venais à manipuler des choses délicates et chimiques, ce serait une catastrophe, au vu de ma condition actuelle. Franchement, je ne m’en plaignis pas, parce que seul dans ma salle de classe, qui me servait aussi de bureau personnel pour le coup, je pus m’installer, et m’attarder plus longuement au dessin de Béatrice. Enfin, n’étant pas un expert non plus, je ne sus en faire une analyse plus poussée, mais je me crus en mesure de tirer la conclusion comme quoi les choses ne devaient certainement pas s’améliorer chez elle pour qu’elle s’exprime de la sorte, se renferme et ne semble plus avoir envie de quoi que ce soit. Mais étant incapable de la faire parler, et ne voulant pas la forcer, je ne pouvais pas en venir à déterminer ce qui se passait comme ça, tout seul. Heureusement pour moi, j’avais créé contact avec une autre personne de son entourage, soit sa professeur d’arts à l’extérieur de l’école. Me disant que c’était le moment idéal pour la tenir au courant, je sortis mon téléphone portable, puis je cherchai la jeune femme dans mes contacts. Sitôt que je l’eus trouvée, j’hésitai à lui envoyer un message ou l’appeler, et constatant l’heure, me disant que peut-être elle ne décrocherait pas, j’optai pour la première option. Je lui écrivis donc:  « Bonjour Anthea, c’est Jordan, l’enseignant de Béatrice. J’ai constaté quelque chose qui m’inquiète quelque peu à son sujet et j’aimerais vous en parler. Serait-ce possible de se retrouver au café à River Street, non loin de l’école, vers quinze heures ? Merci beaucoup. » Je savais mon message peut-être un peu direct, mais après, si elle ne pouvait pas, je n’allais pas en faire tout un cas non plus. Une fois que j’eus relu mes mots, m’assurant que j’étais satisfait de la tournure de mes propos et que je n’avais rien oublié, j’envoyai le message, puis je me préparai pour le retour de mes élèves. Je repris mon téléphone que lorsque la journée prit fin, constatant, à mon grand soulagement et satisfaction, qu’Anthea m’avait répondu par la positive. Ravi, je lui confirmai que je serais là dans quelques minutes, puis je pris quelques secondes pour envoyer un message à Maia, mon épouse, afin de la prévenir que j’arriverais un peu plus tard, puisque j’avais quelque chose à régler concernant une de mes élèves. Je ne me voyais pas lui cacher la situation, parce que je n’avais aucune raison de le faire, et nous nous étions promis d’être honnêtes l’un envers l’autre et alors que les choses commençaient à être à peu près normales entre nous, je n’avais clairement pas envie de réduire nos efforts à néant. Sur ce, je pris mes affaires, en oubliant évidemment pas de glisser le dessin de Béatrice dans mon sac, puis je me rendis au dit café de notre rendez-vous. Quand j’y entrai, je me rendis compte qu’il n’y avait pas tant de monde, mais que parmi ce peu de gens, je ne pouvais pas y voir la jeune femme. Nullement embêté, parce qu’il était encore tôt, je décidai de prendre place à une table pour deux, bien en vue à l’entrée, histoire qu’on ne se mette pas à nous chercher l’un et l’autre alors que ce n’était pas nécessaire.


Dernière édition par Jordan Oakley le Jeu 23 Fév - 15:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptyMer 22 Fév - 15:07



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Les mains pleines de glaise, le regard fixe face à la sculpture qu’elle était en train de former à l’aide de ses doigts, Anthea cherchait à comprendre les prémices de ce monde. Peut être que tous étaient façonnés de cette même manière au début ? Peut être même qu’il n’avait suffit que d’un trait donné à un moment opportun pour sceller tel ou tel destin ? Peut être même que tous étaient voué à se rencontrer ailleurs, dans une autre dimension ? De toutes les manières, il lui suffisait d’un rapide coup d’œil sur l’étagère d’où prônaient fièrement ses dernières œuvres pour prendre conscience qu’ils termineraient tous poussière. Ils n’étaient que de passage et devaient simplement s’accommoder les uns les autres pour ainsi façonner un monde à leur manière ou peut être même l’élargir par le biais de leurs imaginations. La jeune fille espérait préserver son état d’âme à ce sujet. Telle une force surhumaine, ainsi elle se sentait capable d’affronter les peines susceptibles de marquer son existence. La vie n’était pas ce long fleuve tranquille qu’on se plaisait à leur dicter dès leurs plus jeunes âges. Tous avaient des problèmes, tous devaient apprendre de leurs erreurs pour ainsi avancer, mais surtout tous devaient apprendre à savoir sur qui compter pour ainsi entretenir cette même force et garder le buste fier face aux aléas de la vie. Compter sur l’autre, savoir que sa place se tenait là juste aux côtés d’un être cher était probablement l’une des priorités dans la vie de tout un chacun sur cette Terre. Les relations favorisaient l’épanouissement où au contraire l’estompaient, néanmoins ces dernières se présentaient sous la forme d’une nécessité que le caractère humain ne parviendrait probablement à ne jamais contrer. Anthea en était un exemple. Même si sa marginalité visait à l’isoler par rapport au reste du monde, il n’en restait pas moins que la présence de sa sœur lui était un havre dans lequel la paix et la sérénité s’alliaient pour estomper ses tourments. Elle savait que les confidences qu’elle lui offrait étaient toujours recueillis tels des secrets à tenir éloignés des menaces, tout comme Jaelyn était également consciente de cette même place pour elle aussi. Les sœurs donnaient toujours l’impression d’une complicité fusionnelle et ce même si leurs différences pouvaient en dérouter plus d’un. Instinctivement, les pensées de l’artiste vinrent à émettre des liens plus ou moins logiques ou peut être un peu trop éloignés entre confidences, secrets, isolement, art pour finir par dessiner nettement devant son regard le visage familier de la jeune Beatrice.  Ses yeux n’en devinrent que plus attristés au moment où l’évocation même de l’absence d’un tel lien pour la jeune fille lui paraissait injuste. Le mérite résidait dans le cœur de tous et devait trouver une place bien fixe et déterminée dans les aspirations de chacun. L’éphémère lui donnait l’impression de tourner les pages de ses sentiments. Lui accordant des épisodes de joie, suivis de près par des périodes de doutes pour finalement s’échapper dans des tristesses secrètes. L’impuissance, elle aussi, se mêlait à ce petit manège. Lui prouvant à quel point la place qu’elle se devait de garder pouvait parfois s’avérer difficile et délicate. Les souvenirs lui revenaient en mémoire, lui prouvant à quel point cette jeune fille s’isolait et ce à moindre escient. Pourtant, elle avait cru voir une lueur d’espoir renaître de ses cendres au moment où le pompier professionnel était intervenu pour raconter son histoire. Pourtant bien vite, Anthea s’était rendue compte que l’instant s’était échappé du regard de Beatrice dès qu’elle avait quitté la salle de classe. Peut-être en avait-elle parlé à son collègue ? Ce jeune homme qui lui avait confié entretenir une relation de confiance avec leur élève commune. Le silence quant à cette illusion n’en devenait que plus prompt alors que les espoirs d’Anthea s’envolaient avec le temps. Mais à croire que le hasard pouvait parfois bien faire les choses, car ses pensées furent troubler par le tintement de son téléphone qui annonçait la réception d’un message. Les mains sales, la jeune fille laissa de côté sa curiosité, trop absorbée par l’élément qui prenait forme sous ses yeux. Son art résidait dans l’instant bien plus que dans les préceptes organisés à l’avance. Et pour l’heure elle n’avait pas terminé ce que son idée désirait réaliser. Il lui fallut quelques minutes de plus pour finalement se relever de son tabouret et se pencher en avant pour affiner les détails. Des traits se dégageaient, d’autres s’effaçaient au moment où elle laissait les quelques gouttelettes d’eau pleuvoir de ses doigts fins. Et lorsqu’enfin le résultat lui fut satisfaisant, c’est en prenant le premier torchon qu’elle voyait qu’elle essuya ses mains et qu’elle se rendit au plus près de son téléphone. La lecture de l’émetteur du message tendit à faire froncer légèrement ses sourcils, signe de sa curiosité mais surtout de son interpellation concernant le sujet qui traînait dans sa mémoire. Et plus le message défilait, plus les émeraudes de la jeune fille se plissaient à mesure que l’inquiétude glissait sur l’ensemble des traits de son visage. N’attendant pas plus, elle finit d’essuyer le restant de glaise sur son jean avant de répondre à son tour. « Bonjour Jordan, ok pour 15h je serai là. Merci de m’avoir prévenu, j’espère qu’on trouvera une solution au mieux pour Béatrice. A toute à l’heure. » Il n’y avait pas de nécessité de faire dans les bonnes formules de politesse. Et l’inquiétude quant à ce sujet qui alarmait Jordan ne faisait qu’accroître à présent qu’elle venait de le savoir. Tant pis aussi pour son accoutrement, elle n’avait clairement pas le temps de se changer et Beatrice était bien plus importante. D’autant plus que l’absence de véhicule faisait qu’elle mettrait un peu plus de délai pour se rendre au lieu de rendez-vous. Anthea s’empressa de prendre ses affaires et quitta son studio pour franchir les mètres qui la séparaient du café en question. Arrivée sur place, un rapide coup d’œil de part et d’autre de l’espace lui intima la reconnaissance de la silhouette du jeune professeur en question. Cette simple vision lui permit d’accrocher le sourire naissant sur ses lèvres alors que ses pas la guidèrent franchement en direction de ce visage connu. « Bonjour Jordan. » Elle lui présentait sa main pour qu’ils puissent se saluer d’une manière polie et adaptée à la situation avant de tirer la chaise qui se situait devant elle. « J’espère ne pas vous avoir fait trop attendre. J’ai des problèmes de voiture ces temps-ci, je suis un peu plus longue à la détente. » s’enquit-elle de s’excuser avant de déposer son sac à ses pieds et en regardant la table. « Vous avez déjà commandé où vous m’attendiez ? » demanda t-elle un peu prise au dépourvu alors que ses yeux cherchaient à anticiper la venu d’une personne chargée du service de l’établissement. « En tout cas, j’vous remercie encore de m’avoir prévenue. J’vous avoue que je m’inquiète de plus en plus pour Beatrice et c’que vous m’avez dis… » Voilà qu’elle commençait déjà à s’angoisser toute seule alors que la réalité la frappait et lui laissait penser qu’une menace était à même de faire du mal à son élève. « Bref… merci. » s’empressa t-elle de rajouter avant de se mettre à soupirer tout en fixant le regard du jeune homme. L’espoir allait peut être naître entre ces quatre murs et les deux protagonistes seraient à même de trouver une solution à ce problème qui les hantait.  


Dernière édition par Anthea Stark le Mar 28 Fév - 13:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptySam 25 Fév - 5:56



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Me sachant pile à l’heure et n’étant pas stressé à l’idée que la jeune femme allait venir à ma rencontre, parce que j’avais eu confirmation comme quoi Anthea allait être là à l’heure que nous avions définie ensemble, je décidai de ne pas me stresser quand je me rendis compte qu’elle n’était pas arrivée dans un premier temps, et qu’elle n’arriva pas dans les quelques secondes suivant le moment où j’avais choisi de m’installer à cette fameuse table non loin de la fenêtre. Pourquoi ? Parce que pour tout dire, je n’en voyais pas l’intérêt. Non seulement, ça ne ferait que me stresser, tout seul qui plus est, parce que n’étant pas des plus ouverts de nature, jamais je ne me serais permis de lui envoyer un nouveau message pour la relancer, lui demander où elle était ou quoi que ce soit du genre. De plus, je savais très bien que ça aurait très bien pu être moi, la personne en retard dans le cas présent. J’avais eu de la chance; aucun élève n’avait demandé à me parler après le cours, aucun membre de la direction ne m’avait retenu pour une question ou pour une autre et quand finalement, j’avais franchi l’entrée principale, personne ne m’avait demandé à aller remplacer dans une autre classe ou un truc du genre. Après, il fallait dire que cette dernière partie n’était pas surprenante, parce que compte tenu de ma condition, bien rarement depuis mon retour, on me demandait d’en faire plus. Parfois, boucher un trou quand j’avais un moment libre dans mes élèves, mais me demander d’arriver plus tôt ou rentrer plus tard, très rarement ces derniers temps. Je n’en étais pas insulté, j’appréciais même leur compréhension, même si j’étais quand même impatient d’avoir une motricité normale, montrer aux gens que j’avais retrouvé mes pleines capacités et finalement, ne plus être considéré comme un handicapé. Mais je ne m’en plaignais pas trop, puisque personne n’était insultant, je comprenais même très bien leur intention, mais malheureusement, ils ne pouvaient rien changer aux complexes que moi-même, je pouvais éprouver. Et là, tout de suite, ça aurait été déplacé de faire une crise à ce sujet, parce que j’étais attendu, parce que j’avais promis à quelqu’un que j’allais être là, alors il aurait été plus que nul d’annuler, d’autant plus que ce n’était pas que pour parler de la pluie et du beau temps, mais quelque chose qui, je le sentais, nous importait à tous les deux. Et pour moi, c’était suffisant également pour que je ne m’inquiète pas du fait qu’Anthea allait venir, à un moment ou un autre. Comme de fait, au bout d’un moment, je vis une tête familière arriver, puis le fait qu’elle se plante devant moi et me salue me confirma que c’était bel et bien la jeune enseignante d’arts que j’avais rencontrée quelque temps auparavant. Par politesse, je me levai - d’autant plus que je le pouvais maintenant, n’ayant plus besoin de béquilles comme lors de notre dernière rencontre - et je saluai sa main en retour en lui disant:  « Bonjour, Anthea. » Après, il ne fallait pas trop m’en demander non plus, alors je n’attendis pas plus longtemps pour me rasseoir, me disant que de plus, rien ne m’empêchait de continuer la conversation par la suite. Cependant, avant que je n’ajoute quoi que ce soit, Anthea reprit la parole, s’excusant de son retard. À cela, je répondis, tout aussi calmement:  « Ne vous en faites pas pour ça. » Puis, à sa questions, ce fut même avec un petit air amusé que je lui répondis:  « Je n’ai même pas eu le temps de le faire, en fait. Donc vous pouvez dire que je vous attendais. » Je n’avais pas dit cela pour être charmeur ou quoi que ce soit comme ça, c’était très loin d’être mon genre. J’étais marié, heureux de l’être, et soulagé que mon couple commence doucement à prendre du mieux. Ce que je voulais dire par là surtout, c’était que personne n’était venu à ma rencontre pour savoir ce que je prendrais, que je n’avais pas pris le temps de consulter le menu, ne serait-ce que brièvement et que finalement, si jamais quelqu’un était venu me voir pour que je commande, j’étais persuadé que j’aurais décliné l’offre temporairement, histoire de laisser le temps à la jeune femme d’arriver, parce que je me disais que c’était la chose la plus polie à faire. Et puis, en toute franchise, commander quelque chose, manger et boire alors que j’allais certainement dîner quelques heures après, ce n’était pas ma priorité. Ma priorité en venant en ces lieux, c’était de discuter avec Anthea de ce que j’avais découvert, et je me rendis compte bien rapidement que c’était la même pour la jeune femme, qui ne tarda pas à aborder la question. Elle l’aborda quelque peu indirectement, certes, mais quand même, ce fut suffisant pour que je comprenne que nous n’allions pas tourner autour du pot bien longtemps avant d’aborder le plus gros de la question. Évidemment, ce ne fut pas pour autant que je me vis me lancer comme ça, d’une façon plutôt brusque, voire impolie, alors tout ce que je fis dans un premier temps, c’est que je lui dis:  « Ça devrait être à moi de vous remercier d’avoir accepté de me rencontrer. Je crois que votre avis ne sera pas de trop dans toute cette situation… » Et puis, nous nous étions dits que nous allions travailler ensemble pour aider cette élève que nous avions en commun. Si nous avions décidé de travailler chacun de notre côté, n’aurions-nous pas faits le contraire dans le cas présent ? À son nouveau remerciement, je me contentai toutefois d’un simple sourire en coin, puis je m’accordai un petit temps de réflexion, histoire de savoir par où commencer, quoi dire en premier. Devrais-je sortir le dessin ici et maintenant, alors que nous avions encore les cartes du café devant non ? Non, ça pouvait attendre, à mon avis. Devrais-je lui parler du comportement de Béatrice dans mes cours ? Ou bien serais-je complètement hors-sujet ? Au bout du compte, je réalisai qu’au fond, j’avais besoin de me conforter, histoire de ne pas être celui qui lançait des propos comme ça, sans que ça ne semble faire de sens aux yeux de la demoiselle. Le regard baissé dans un premier temps, je le relevai à temps pour lui demander:  « Mais avant… Je voulais savoir… Comment elle va dans vos cours ? Avez-vous remarqué quelque chose de différent, dans ses dessins, ou son comportement ? » Bien sûr, si ce n’était pas le cas, je n’allais pas lui en vouloir ou lui reprocher quoi que ce soit. Après tout, elle la voyait probablement moins souvent que moi, qui passait des journées entières dans la même pièce qu’elle. Par contre, si je pouvais avoir son point de vue, alors en mon sens, ce serait plus facile d’orienter mes propos, même si je n’avais pas l’intention de lui cacher quoi que ce soit non plus.
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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptyMar 28 Fév - 14:36



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Se rencontrer dans ce café, savoir que l’environnement était neutre et enclin à l’intimité plus que ce que pouvaient être les salles de cours parfois, était une sorte de soulagement pour la jeune fille. Ici, la certitude quant au fait qu’ils ne seraient pas dérangés pour x ou y raison tendrait à persister malgré les divers cliquetis entendus depuis la plonge de l’espace. A vrai dire, Anthea se rassurait dans le fait que cette entrevue allait probablement ouvrir de nouvelles opportunités aussi bien pour Jordan que pour elle quant à un meilleur pour cette élève commune. Beatrice était une jeune fille adorable et d’autant plus attachante que l’aider se dévoiler presque comme une évidence. Elle méritait certainement bien plus d’attention que le reste des élèves réunis. Parce que sa fragilité s’immisçait dans ses retranchements, parce que son caractère timide prenait de plus en plus d’ampleur au point de l’isoler petit à petit du monde qui l’entourait, parce qu’elle n’était qu’une victime d’un monde qui donnait l’impression de ne pas vouloir d’elle alors qu’elle y avait, pourtant, gagner sa place. Ces divers détails ne cessaient d’amener la jeune artiste à songer à cette injustice dans laquelle ils devaient tous se mouvoir quotidiennement. Et cette conclusion l’amenait à songer en ce crédo dans lequel nombreux étaient ceux qui osaient en affronter la signification : survivre avant tout. Chacun avait sa propre histoire, devait faire avec ses propres démons et agir sous un ordre nouveau, mais pourtant tous s’impliquaient d’une manière différente à la bonne survie. Peut être qu’il s’agissait simplement d’une nouvelle approche, en ce qui concernant Beatrice ? Peut être même qu’elle n’avait pas conscience de l’intérêt qu’elle suscitait de la part de ses professeurs ? Peut être valait-il mieux qu’elle ne s’en rende pas compte d’ailleurs, tant ce fait risquerait sûrement de participer à un nouvel isolement de sa part. Quoi qu’il en soit, Jordan et Anthea n’étaient pas de ceux qui fermaient les yeux face à un problème, et encore moins, de ceux qui laissaient simplement le temps agir pour ou contre une personne. Ils se dévoilaient aux yeux de l’un et de l’autre comme désireux d’un meilleur, porteurs d’un espoir nouveau, à même d’amener une existence à s’épanouir d’une manière ou d’une autre. L’importance de chacun des élèves était capitale aux yeux de la blonde, ils reflétaient un avenir, leur avenir à tous et si elle n’était pas à même de les aider, qui le pourrait ? Voilà pourquoi son cœur s’allégeait à mesure que les pas la guidaient vers ce lieu de rendez-vous. Une aubaine à part entière, tant cette rencontre amènerait probablement un mieux, elle osait y croire. D’ailleurs la vision de son collègue, installé là devant elle, sans béquille, osa lui affirmer de cette vision. « Vous n’avez plus de béquilles ? » se hasarda t-elle à lancer d’une voix qui reflétait quelque part une fierté quant à cette étape que Jordan donnait l’impression d’avoir franchi. Ce simple fait participait également à l’installation de cette confiance mutuelle qu’ils avaient déjà commencée à établir plus tôt.  Le sourire qui l’accompagnait témoignait également de cette joie. Ainsi, Jordan lui donnait l’impression de s’en sortir à sa manière, de quoi les encourager à trouver des solutions pour cette élève commune. Solutions qui viendraient surement à s’instaurer docilement au fur et à mesure de leur discussion. Mais déjà, l’impatience et les angoisses d’Anthea à ce sujet tendirent à se révéler d’une manière peut être abrupte sous le regard du jeune homme. Son désir d’entraide était si grand que la jeune fille donnait surement l’impression d’une véritable boule de nerfs, mais déjà le calme que Jordan pouvait avoir réduisait petit à petit ses appréhensions et l’incitait à retrouver une respiration moins saccadée. Au moins, elle ne l’avait pas trop fait attendre et déjà l’apaisement reprenait doucement de ses droits. Ainsi étaient-ils à même de pouvoir songer à Beatrice et déjà le sujet s’y prêtait alors qu’ils se retrouvaient à peine. Cette simple constatation permit à la jeune blonde de revenir à quelques temps en arrière, à cette introduction qui les avait amenés à se voir aujourd’hui même. Jordan paraissait le même que la dernière fois et déjà la vision quant à cette confiance qu’il mettait en exergue entre lui et ses élèves veillait à la rassurer sur le fait qu’elle avait fait le bon choix. Du moins qu’ils l’avaient fais ensemble. Néanmoins, son regard redevint suspicieux au moment où des mots vinrent à s’échanger sous cette forme. La situation empirait. Anthea en avait déjà pris conscience et n’avait aspiré qu’à ce coup de téléphone durant plusieurs jours. Il fallait qu’ils trouvent une solution tant le délai de fin donnait l’impression de se rapprocher à grands pas. « Je ne sais pas trop… Il y a des périodes où elle donne l’impression d’aller bien et d’autres où, au contraire, elle s’enferme dans sa bulle. J’ai remarqué que ça fait deux fois qu’elle s’isole vraiment et dès qu’elle commence à dessiner on dirait qu’elle retient sa colère. C’est très vif, violent et elle se replie sur elle-même. » Anthea réfléchissait encore au moment où un mouvement sur son côté droit tendit à lui faire relever son regard. Une serveuse s’approchait et veillait à la bonne réalisation de son travail, chose à quoi la jeune peintre attendit patiemment que Jordan ne début sa commande avant de rajouter. « Un allongé s’il vous plaît. » Son ton donnait l’impression de s’être perdu dans les abysses de sa mémoire avant que finalement elle ne reprenne sa posture initiale et qu’elle ne s’exprime mieux sur ce dont elle avait pu être témoin. « J’ai voulu organiser une rencontre avec un pompier professionnel, la semaine dernière. Ils ont tous été fidèles à eux-mêmes … » Une légère pause dans le même temps qu’un haussement de sourcils appuyaient ce à quoi elle était certaine que Jordan comprendrait. «… elle est restée stoïque, elle n’a même pas redressé ses yeux une seule fois. J’ai pas osé lui d’mander de rester parce que je sais que ça l’aurait complètement renfermée. » Ses yeux se froncèrent doucement alors que la culpabilité la guettait. « J’aurai peut-être du… » Anthea apprenait encore, elle n’avait seulement que deux ans d’expériences dans ce domaine et ne pouvait pas encore anticiper tel ou tel fait. Certes, ses marques avaient été prises rapidement tout comme son sens de l’observation ne la trahissait jamais sur telle ou telle situation. Elle veillait à garder intacte cette relation avec ses élèves, pourtant à présent qu’elle en parlait, elle avait l’impression d’avoir mal agit. « Est-ce qu’elle vous a montré quelque chose ? » demanda t-elle finalement en osant affronter le regard du jeune homme. Peut être qu’il était plus à même de la rassurer ou du moins de la conseiller sur ce qu’elle aurait du faire.
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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptyVen 10 Mar - 14:48



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Je ne pus nier que je fus plutôt surprise d’entendre Anthea me parler de l’utilisation de béquilles, si bien que pendant une seconde, il me fallut me remémorer les circonstances de notre première rencontre qui datait d’un moment, si bien qu’à l’époque, je me déplaçais effectivement en béquilles. Je savais bien que la différence était évidente, compte tenu que maintenant, je me déplaçais avec rien, une canne si jamais j’en ressentais le besoin, mais je fus quand même touché que la demoiselle le remarque, d’où le fait qu’au final, la surprise fut plus qu’agréable, d’autant plus qu’en la regardant, je me rendais compte qu’elle semblait pas mal intéressée. Avec un sourire donc, je lui dis:  « Eh non, plus maintenant. Ma démarche n’est pas parfaite, mais je n’ai plus besoin des béquilles. » Par ces mots, je me rendais compte que même si j’avais du boulot à faire encore, et que j’en étais bien conscient, j’avais inévitablement fait pas mal de progrès depuis, et je me disais que c’était certainement une bonne chose. Il était vrai que je ne m’en rendais pas toujours compte, mais dans le cas présent, c’était plus simple, et surtout rassurant et rafraichissant, parce que je me rendais compte que je ne faisais pas que me faire croire que je faisais des progrès, mais que c’était remarqué, voire salué dans le cas présent. Cependant, je ne gardai pas mon sourire éternellement, puisque bien rapidement, nous en vînmes à discuter d’un sujet beaucoup trop sérieux pour conserver un air jovial, soit la raison pour laquelle nous avions décider de nous rencontrer, soit Béatrice. Au début de cette conversation, j’appris que son enthousiasme ne semblait pas au rendez-vous dans ses cours d’art non plus, ce qui me laissa quelque peu décontenancé, mais pas étonné. Pas étonné parce que ce n’était pas comme si cela faisait un changement drastique entre son état d’esprit en classe et dans ses cours parascolaires, mais décontenancé parce que je devais admettre que j’avais voulu espérer pendant un instant que ce qu’elle aimait faire lui apporte un peu plus d’enthousiasme. Pire encore, cela ne fit que me faire davantage supposer que quelque chose n’allait clairement pas. Malheureusement, je ne pus le confirmer, puisque je n’avais pas assez d’informations. Je n’en eus pas davantage dans l’immédiat, puisqu’alors qu’Anthea venait de terminer son propos, le serveur vint à notre rencontre pour que nous puissions passer commande. Honnêtement, j’avais complètement oublié ce détail pourtant très évident, et pour sûr, je n’avais pas vraiment fait attention à ce que l’endroit pouvait proposer comme boisson et nourriture. Ne me cassant pas la tête, dès que le serveur se retourna vers moi après avoir pris la commande d’Anthea, je ne fis que lui demander:  « Un café noir avec une dose de lait, s’il vous plait. » En gros, je venais de passer probablement la commande la plus simple qui soit, mais cela me convenait pour le coup, considérant le fait que pour moi, ce n’était pas le plus important. Rapidement, je reportai mon attention sur la jeune femme qui n’attendit pas plus longtemps pour poursuivre son discours. Inutile de mentionner que je me fis un devoir de l’écouter jusqu’au bout alors qu’elle racontait l’épisode de la visite du pompier dans sa classe. Pendant son récit, je tentai tant bien que mal de demeurer impassible, mais à un moment donné, quand elle vint à parler de ses propres regrets concernant sa réaction à ce moment, je pinçai les lèvres, sans toutefois ajouter quoi que ce soit. Ce genre de regrets, j’en vivais tous les jours, même si cela faisait quelques années que je travaillais dans le domaine et que j’avais développé quelques réflexes pour éviter ce genre de situation. Sachant que la demoiselle n’avait probablement pas besoin d’être confortée ou confrontée à cette idée, je ne dis rien, reprenant la parole qu’au moment où Anthea en vint à me questionner sur ce que j’avais pu trouver concernant la vie de Béatrice ces derniers temps. Dans un premier temps, je dis:  « Elle ne m’en a pas vraiment dit quelque chose à proprement parler en fait… » En fait, c’était un évidence dans le sens où Béatrice parlait que rarement, comme la majorité des élèves que j’avais. C’était caractéristique de ces enfants qui se trouvaient dans ma classe; ils étaient très renfermés sur eux-mêmes, parlaient que trop peu, alors il fallait que je trouve d’autres façons pour connaître leur état d’esprit, par exemple par le dessin. Voilà pourquoi je ne tardai pas à ajouter:  « Elle a dessiné quelque chose qui sort beaucoup de l’ordinaire… » Je marquai une brève pause pour me pencher légèrement - en prenant soin de ne pas chuter de ma chaise évidemment - et attraper mon sac afin de prendre le dessin qui s’y trouvait. Puis, je le tendis à mon interlocutrice en concluant mon propos ainsi:  « Il est beaucoup plus sombre et triste, enfin, à mon avis. » Après, il n’en demeurait pas moins que je n’étais pas un expert. Tout ce que je pouvais faire, c’était comparer à ce que j’avais déjà vu Béatrice faire. Toutefois, ce que je pus mentionner également, et je m’en rendis compte que par après, ce fut:  « Normalement elle est toute fière quand je la complimente sur un dessin et que je lui demande de le garder, mais là, c’était comme si elle était totalement indifférente… » Inévitablement, un petit soupir s’échappa de ma bouche à ce moment, signifiant que clairement, cela ne me faisait pas plaisir, mais pas du tout, de voir cette jeune fille aux capacités exceptionnelles dépérir de la sorte.
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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptyJeu 23 Mar - 9:43



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Participer à l’élaboration de la vie de tout un chacun était une occasion de se trouver soi-même.  Peut être que le pompier professionnel avait eu raison en la qualifiant de révélatrice de talent ? Peut-être même qu’elle détenait un autre talent que celui dans lequel elle se complaisait et appréciait se retrouver pour le reste de son existence ? A moins que ce qu’elle ne parvienne à déceler ne soit qu’une continuité de ce à quoi elle s’exerçait ? Observer les autres, analyser les détails, s’intéresser à ces petites choses qui participaient à élaborer un tout. Finalement, la jeune artiste trouvait du refuge aussi bien dans les esquisses qu’elle formait que dans les divers éléments qu’elle observait. Un paysage était-il si différent qu’un visage ? Chacun renfermait des beautés dissimulées par-ci par-là, chaque ridules, ou chaque brin d’herbe se présentaient tels des secrets qu’il fallait représenter au mieux pour ainsi capter cet instant présent qu’elle recherchait tant. Les sentiments se mêlaient tels des multitudes d’informations dont il fallait qu’elle n’en choisisse qu’une ou deux afin de participer au mieux à l’élaboration de son intention. Cette scène ne dérogeait pas à cette règle. Intimiste, calfeutrée, elle donnait à qui voulait l’admirer, l’occasion de trouver refuge et apaisement alors même que les termes évoqués s’inscrivaient dans une confiance en apprentissage. Les détails favorisaient un peu plus cet exergue, quant à une meilleure opportunité pour en apprendre plus. Si bien que les sourires qu’ils s’offraient témoignaient d’une réelle sincérité. Chacun était à même de relever ses propres défis, d’affronter démons et d’avancer à sa manière sur cette roue du destin. Néanmoins, il suffisait de ce petit rien, de cette petite attention, de ce simple mot pour que finalement le courage n’en devienne plus fort et qu’il contribue ainsi à anticiper l’élaboration de nouvelles priorités. Marcher, courir, vivre, tous étaient animé par ce désir tout entier de vouloir s’inscrire dans ce cercle. Voilà pourquoi, Anthea n’avait pu que relever ce détail et l’exprimer à sa manière à son collègue. Heureuse de ses efforts, de son évolution, l’artiste voyait là le reflet d’une volonté de fer mais surtout d’un désir de mieux. Jordan lui prouvait, sans qu’il n’en ait véritablement conscience lui-même, de sa force et de cette témérité qu’elle se persuadait retrouver dans cette aide commune qu’ils sauraient offrir à leur élève. « Vous tenez le bon bout, félicitations. » rétorqua t-elle dans ce même ton enclin à l’encouragement et aux croyances d’un meilleur pour lui. A vrai dire, recevoir du soutien quel qu’il puisse être, représentait toujours une sorte d’aubaine pour celui qui en avait besoin. Certes, la jeune fille ne connaissait nullement les circonstances actuelles de son collègue, néanmoins, oser le congratuler contribuait à élaborer ce rien dont le dessein se terminerait en tout. Bien vite, le sujet initial revint au grand galop. Telle la tempête fouettant les remous les plus hauts d’une eau déchaînée, les tourments de Beatrice, ses comportements, vinrent à élaborer cette frustration mêlée à cette incompréhension dont tous deux donnaient l’impression de se trouver. Les mots s’échangeaient, et déjà l’esprit de la jeune fille essayait d’assimiler les informations face à des détails qu’elle aurait pu relever. Son renfermement n’en devenait qu’un exemple de plus devant le silence qu’elle témoignait à son professeur. Pourtant, Anthea savait que Jordan et Beatrice maintenaient tout deux une relation privilégiée. Peut-être était-elle-même son élève favorite ? Elle avait osé émettre cette hypothèse lors de leur dernière rencontre et ce même si, les confidences portaient à croire en un tarissement conséquent. Le regard de l’artiste n’en devint que plus coupable, témoin de ce passé qu’elle ressassait en son fort intérieur et de cette possible erreur qu’elle avait commise. Son intuition lui dictait que cette conduite avait été idéale sur l’instant, mais à présent, elle n’en était plus très sûre. En attendant, elle se devait d’affronter ce quotidien et de vivre avec. Peut-être que cette expérience serait encline à lui permettre d’anticiper de nouvelles constatations ? A moins qu’elle n’est déjà participer à un choix pris inévitablement à son encontre ? Un mince soupir s’échappa d’entre ses lèvres devant le silence du jeune homme. Concluant que ce dernier devait probablement la juger, à cet instant, comme une incapable ou bien comme l’une de ses élèves. De toutes les manières, elle n’était pas là pour obtenir un quelconque réconfort quant à la bonne réalisation de son travail. Si elle avait répondu présente à l’appel de son collègue, ce n’était que pour aider Béatrice, avoir une occasion de se racheter et peut être même lui permettre d’attiser un peu plus la confiance qu’elle osait offrir à Jordan. La serveuse ne tarda pas à revenir, son plateau en main, elle déposa devant les protagonistes les commandes qu’ils venaient à peine de demander avant de tendre le petit cendrier sur lequel reposait l’addition. La blonde se contenta simplement de la remercier avant de finalement commencer à remuer l’encre noire contenu dans le blanc immaculé de cette tasse. Son geste s’arrêta d’une manière nette au moment où Jordan lui témoignait d’un nouvel intérêt et d’un avis qu’elle serait à même de lui offrir. La curiosité de la jeune fille fut piquée à vif, si bien qu’elle se penchait déjà sur l’effet boisé de cette table bien abîmée dans l’espoir d’accueillir les confidences, le plus justement possible. Un dessin. Le regard émeraude de l’artiste suivit les mouvements effectués par son collègue et ne tarda pas à se planter directement sur l’arrière de la feuille qu’il s’apprêtait à lui présenter. Déjà, elle ne put que constater que les nuances de gris sur le dos évoquaient forcément un caractère brutal et difficile. Ses doigts fins se dégagèrent pour oser se saisir de l’œuvre en question et déjà le regard d’Anthea détaillait chacune des parcelles qu’elle appréhendait. « Waow, il est magnifique. » commenta t-elle au moment où Jordan l’informait du caractère unique de cette esquisse. Effectivement, l’unicité se dégageait tout comme les sentiments dans lesquels Anthea commençait à peine à entreprendre les expressions. La colère était très représentative des traits que Béatrice avait pu tracer, à laquelle s’ajoutaient la peur, l’insécurité et la tristesse. Ses sourcils commencèrent à se froncer alors qu’elle déposait le dessin juste à côté d’elle et qu’elle s’y penchait d’une manière peut être exagérée pour quelqu’un d’extérieur. Cependant, en agissant ainsi, Anthea cherchait à détailler les moyens utilisés par Beatrice, ses traits étaient-ils pleins ou au contraire avaient-ils été remplis sous l’effet de plusieurs couches. « Elle a peur… » laissa t-elle perdre dans l’espace au moment où le jeune homme lui rapportait la manière dont la jeune fille avait pris pour habitude de lui présenter ses œuvres. Et comme pour appuyer ce qu’elle venait d’évoquer, Anthea s’empressa de tourner la feuille en direction de Jordan tout en pointant un détail qu’elle avait relevé. « Vous voyez l’ombre là ? Regardez comme elle fuie, c’est signe d’une insécurité. Elle veut partir ou s’isoler je ne sais pas trop. » Ses yeux restaient ancrés sur l’esquisse alors que sa tête de penchait à droite et à gauche pour chercher une réponse quelque part. « Elle est repassée plusieurs fois ici… » Elle pointait un autre détail et veillait à laisser son collègue passer son doigt sur ce dernier pour se rendre compte lui-même de ce qu’elle avançait. « … sûrement parce qu’elle en veut à quelqu’un ou à quelque chose. Mais elle n’ose pas le dire pour la simple et bonne raison… » Cette fois-ci, elle se saisit de la feuille en question et la releva pour laisser au jeune homme le temps de la toiser de loin, juste pour prendre conscience de la représentation dans son intégralité. « … elle a peur des conséquences et des changements que ça va entraîner. » Tout était là devant eux, même si ils ne connaissaient pas la véritable histoire et les enjeux encourus, il n’en restait pas moins que Beatrice avait fait un pas vers eux, enfin plutôt vers Jordan. Et qu’elle lui témoignait de sa confiance en osant lui offrir un dessin dans lequel ses sentiments exprimaient des intérêts particuliers. « Vous savez comment ça se passe chez elle ? » demanda t-elle un peu innocemment alors qu’elle reposait délicatement la feuille vers elle pour continuer son analyse. Peut-être que les réponses étaient évidentes, Anthea les cherchait et continuerait à le faire pour qu’ils puissent l’aider au mieux.
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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptyMer 29 Mar - 21:38



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Pour toute réponse aux félicitations de la jeune femme, je lui servis un petit  « Merci. » quelque peu timide, mais qui se voulait quand même sincère. Pourquoi ? Parce que je ne savais pas si je pouvais accepter des félicitations dans le sens où je n’estimais pas avoir accompli quelque chose de grand-chose qui valait le coup d’être souligné de la sorte. En effet, se tenir sur ses pieds et marcher sans l’aide de qui ou quoi que ce soit, ce n’était pas quelque chose d’extraordinaire. Cela ne voulait pas dire que je n’étais pas fier de mes progrès, du fait que je voyais lentement mais sûrement ma vie reprendre un court à peu près normal, mais il n’en demeurait pas moins que ce n’était pas tant un accomplissement. Heureusement, mon propos peu assuré ne sembla pas provoquer quelconque malaise, puisque le temps manqua pour qu’un silence s’installe, compte tenu du fait que quelques instants après, avant que l’un ou l’autre n’aie l’occasion de dire quoi que ce soit d’autre, une serveuse revint avec nos commandes. C’était rapide comme service, c’était indéniable, mais en même temps, ce n’était pas si surprenant, dans le sens où le café n’était pas bondé et que nos commandes n’étaient pas, en mon sens, des plus complexes. Une fois qu’elle eut déposé nos commandes sur la table, suivi de l’addition, la serveuse se redressa et juste avant qu’elle tourne les talons pour retourner à son poste, je la remerciai d’un petit sourire, et furtivement, je glissai le cendrier sur lequel était posé le papier fin en ma direction, signifiant par ce geste que j’avais pour intention d’inviter la jeune femme et que je n’allais pas en démordre. Premièrement, parce que c’était la chose la plus normale et gentleman à faire dans le cas présent, et en mon sens, c’était encore plus véridique compte tenu que c’était Anthea qui avait pris sur son temps pour me rencontrer afin de discuter de Béatrice. Je savais très bien que je l’avais remerciée précédemment, mais je me disais que c’était quand même la moindre des choses. Cependant, même si elle avait accepté de venir en ces lieux, je ne comptai pas prendre tout son temps pour parler de la pluie et du soleil, d’où le fait que je ne tardai pas à lui présenter le dessin que j’avais reçu de Béatrice plus tôt dans la journée. Rapidement, la jeune enseignante d’arts s’émerveilla du talent de notre élève commune, ce que je ne pus qu’approuver par un banal:  « Elle a un talent incroyable. », même si je préférais de loin quand elle réalisait des dessins plus colorés. Mais ça, je ne le dis pas, et je savais très bien que je devais considérer pas mal tout ce que Béatrice réalisait, compte tenu du fait que c’était sa façon à elle de s’exprimer, de s’épanouir. Chaque élève dans ma classe avait sa façon de faire, et elle, c’était par ses dessins. Plus encore, c’était grâce à ceux-ci qu’elle s’ouvrait sur le monde, dans le sens où en temps normal, elle était toujours heureuse de venir à mon bureau pour me montrer son travail, ou simplement me demander ce qu’elle pourrait faire d’autre. Et pour moi, c’était important de savoir comment communiquer avec eux, parce que cela rendait les choses beaucoup plus faciles. De plus, cela rendait l’ambiance de la classe et la relation avec mes élèves plus agréable, même si en ce moment, je pouvais difficilement m’en réjouir, parce que l’heure n’était pas faite pour s’extasier devant les oeuvres de Béatrice, au vu de l’ambiance terne qui se dégageait de celle-ci. Enfin, elle était sombre pour moi, puisque j’avais déjà vu d’autres dessins pas mal plus joyeux venant d’elle. Peut-être aurais-je dû les apporter, histoire qu’Anthea fasse également la comparaison ? Ou bien elle en avait vu suffisamment aussi, même s’ils devaient certainement s’attarder à un seul travail à la fois dans ses cours ? Ne sachant pas trop, je ne dis mot sur le sujet et au final, ce ne fut pas nécessaire, puisque la jeune femme reprit la parole, en venant à me faire comprendre en quelques mots qu’elle pensait la même chose que moi. D’un côté, je fus rassuré de voir que je ne m’affolais pas pour rien, mais de l’autre, mon inquiétude ne diminua pas, et bien décidé à faire quelque chose pour ma jeune élève, j’écoutai attentivement ses explications, ne regrettant clairement pas de l’avoir contactée, puis montré le dessin. En effet, elle m’offrit une analyse artistique que jamais je n’aurais pu faire, compte tenu que je n’étais pas spécialisé dans le domaine, mais qui éclaira bien des choses dans ma tête, des choses qui étaient loin d’être heureuses cependant. Tentant d’être impassible pendant ses explications, je ne pus toutefois m’empêcher de pousser un petit soupir quand elle me demanda comment ça allait à sa maison, puisque j’avais déjà fait le lien. Gardant le silence pendant un moment, histoire de trouver quoi dire, je me rendis compte que même si cela ne me plaisait pas d’exposer la vie privée de mes élèves, je n’avais pas nécessairement le choix. Jugeant que le mieux était de dire ce que je savais, je me lançai en affirmant:  « Je ne sais pas comment ça se passe dans l’immédiat, depuis quelques jours, mais je sais que généralement, ce n’est pas l’idéal. » Nous avions tous notre définition de vie idéale à la maison, mais je travaillais quand même suffisamment longtemps pour avoir compris que là, dans le cas présent, « idéal » voulait dire d’avoir un certain encadrement, un soutien au quotidien. Sauf que ce n’était pas du tout ça qui se produisait chez Béatrice, comme je le dis à Anthea en ajoutant:  « Ses parents ne savent pas trop comment interagir avec elle, et ils ne semblent pas vouloir trouver le moyen de le faire. » Puis, compte tenu que je savais que j’entrais dans ce qui était probablement le noeud du problème, je marquai une petite pause, puis je poursuivis en affirmant:  « Et puis, son frère prend beaucoup de place. Il est en terminale, et même s’il n’a jamais été mon élève, j’entends beaucoup parler de lui, et jamais en bien. Il a tendance à souvent s’attirer des ennuis. Normalement, Béatrice ne s’en occupe pas trop, mais là… »  Je m’interrompis lorsque soudainement, mon cerveau fit le lien entre ce qu’elle ressentait, ce dont nous avions parlé la dernière fois, et le cas présent. Puis, je formulai une hypothèse à ce sujet qui se déclina comme suit:  « Je ne sais pas si ça a un lien avec l’affaire d’argent dont vous m’aviez parlé la dernière fois, mais il doit y avoir quelque chose qui se trame. Malheureusement, elle ne me l’a pas dit, elle parle encore moins que d’habitude ces derniers jours, et voilà qu’elle fait ce dessin… » Légèrement découragé quant au fait que je ne savais pas grand-chose, au bout du compte, je passai une main dans mon visage, puis je dis, autant pour moi que pour la jeune femme:  « J’aimerais bien pouvoir contacter ses parents pour leur en parler, mais généralement, ils n’acceptent pas discuter à moins que j’aie quelque chose de béton à leur dire. » En effet, ce n’était pas le genre de parent que je pouvais appeler pour dire que leur enfant avait un comportement inhabituel ce jour-là, ou bien pour marquer un bon coup, comme d’autres parents, ce qui était loin de rendre mon boulot facile de ce côté. Heureusement, j’avais quelques moyens pour compenser, comme je le signifiai à Anthea en ajoutant:  « En cinq ans, j’ai entendu toutes sortes d’histoires concernant mes élèves, mais celle de Béatrice est une des plus tristes. Non pas tant qu’elle en a bavé, mais j’ai le sentiment qu’elle n’a rien ni personne pour s’épanouir à la maison. Elle s’extériorise par l’art plus qu’autre chose. » Et plus encore, avoir sa confiance avait représenté un de mes plus gros défis de ma carrière jusqu’à aujourd’hui, parce que compte tenu qu’elle n’avait pas une confiance aveugle en sa famille, avec les autres, c’était pire. Heureusement, j’étais parvenu à créer un lien avec elle, mais il n’en demeurait pas moins qu’il y avait un manque que tristement, personne, pas même moi, ne saurait combler, et ça se voyait que là, tout de suite, il lui manquait, et qu’elle ne parvenait pas à se réfugier où que ce soit, et c’était plus que désolant.
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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptyVen 7 Avr - 11:36



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L’atmosphère était au professionnalisme et à ce désir de permettre une solution à ce mal être qui puisait de ses ressources dans des injustices inconnues. La tension n’en devenait que palpable, mêlant ainsi des instants de légèreté à ceux d’une angoisse omniprésente. Angoisse ou plutôt impuissance. Les injustices frappaient toujours ceux qui ne le méritaient. Veillant à les accabler de toutes parts pour ainsi bafouer les espoirs auxquels ils avaient su se raccrocher. Une désolation qui ne cessait de s’extirper un peu plus, aux rythmes des rencontres que la jeune fille pouvait faire. Jordan en était lui-même un exemple, alors que sa gentillesse et sa bienveillance envers son prochain semblait avoir été récompensées par cet accident qui l’avait handicapé. Anthea ne connaissait pas toute l’histoire de ce triste sort, néanmoins elle ne pouvait que féliciter les efforts qu’il avait réalisés pour en arriver là aujourd’hui. L’honnêteté transparaissait par le biais de ses dires, de son sourire, de son regard alors même qu’elle admettait que le courage guidait probablement ce jeune homme tel un oasis qui savait apporter réconfort et espoir à ceux qui s’y reposaient. Le jeune homme s’affichait devant elle, comme un de ces héros de l’ombre, ceux dont la renommée ne les intéresse pas, puisque seule la bienséance qu’ils sont à même d’offrir compte. Un peu comme l’atome de l’Univers, aussi petit soit-il, mais qui pourtant a tant permis pour la création de ce monde. Jordan Oakley était un homme admirable, du moins, du peu qu’elle avait pu le constater, de part cette volonté de fer quant à l’altruisme qu’il possédait, mais surtout par ses efforts qu’il appliquait aussi envers lui-même. Un homme de confiance à part entière, une prestance des plus réelles et d’autant plus sûre, qu’il lui avait prouvé en la contactant pour qu’ils puissent parler de Beatrice. En bref, Jordan se dessinait sous les yeux de la jeune fille comme l’image d’un homme admirable et enclin à offrir entièrement de sa personne pour quelqu’un dont il a jugé à même de mériter son attention. Rares étaient ceux disposant d’une telle qualité et l’artiste se plaisait à pouvoir le connaître. Ainsi elle comprenait petit à petit qu’elle pouvait lui offrir sa confiance, lui témoigner de ses intentions réelles quant à cette élève qu’ils désiraient sauver. Sauver ou plutôt protéger en réalité. Car des divers détails qu’ils avaient pu se donner l’un et l’autre, il en était ressorti que Beatrice courait un danger. Dont la gravité leur échappait, pourtant. Comment réagir à leur échelle ? Comment parvenir à lui apporter une once de protection alors qu’ils n’étaient que de simples intervenants dans sa vie ? L’impuissance persistait au rythme des aveux, alors même que les intentions qui s’en dégageaient se reflétaient sous l’intonation d’une noblesse d’âme sans précédent. Des idées avaient déjà été échangées au cours de leur rencontre précédente et leur intuition n’avait pu que s’appliquer sous ce même ordre au fil des semaines qui les avaient séparés. Beatrice était sous la coupe d’un danger. Celui-là même qui l’enfermait petit à petit, la couper du reste du monde et l’incitait à envisager des idées qu’une jeune fille de son âge ne devrait pas avoir à songer. Et pour tout avouer, Anthea sentait déjà ses nerfs mis à rude épreuve alors que les raisons lui échappaient. Pourtant, elle préservait son calme, veillant pour cette occasion à ne pas commenter le geste qu’elle venait à peine de notifier. Apparemment, le professeur comptait l’inviter. Une chose qui eut le don de la faire sourire légèrement, tant l’attention qui en découlait en était respectable et touchante. Peut-être que les différences qui animaient leurs êtres se révélaient au contraire comme une force entre eux ? Jordan avait ce don de savoir calmer son prochain. La jeune fille était incapable d’en expliquer les raisons, mais dès lors qu’elle se trouvait en sa compagnie, il s’opérait une sorte d’aura dans laquelle toute cette frustration la quittait, pour ainsi laisser place à un caractère beaucoup plus calme et serein. De quoi être déstabilisant lorsqu’on a tendance à toujours bouger. Néanmoins la gravité du sujet était tel, qu’elle parvenait à en oublier le reste. Seule cette pauvre Beatrice comptait à ses yeux et même si les remords l’avaient habité pendant quelques instants, il n’en restait pas moins qu’il avait suffit d’un simple regard de la part du jeune homme pour que ces derniers s’évaporent et qu’elle n’en revienne sur ce qui comptait le plus. Son regard se figeait volontiers sur la feuille de papier tendue. Désireux de jauger de l’allure générale pour ainsi capter l’intention secrète de leur élève. Bien entendu, la jeune fille ne put que s’extasier devant le talent presque inné de Beatrice. Depuis toujours, elle avait eu la chance de pouvoir admirer les œuvres qu’elle présentait en classe. Cette fille avait un énorme potentiel dans cette expression et Anthea veillait à le lui faire développer plus encore dans la mesure du raisonnable. La peur, l’angoisse, la colère et le renfermement se trouvaient là juste sous ses yeux. Elle s’enquit d’ailleurs de le partager avec le jeune homme, tout mettant en évidence les raisons de ses conclusions. Soucieuse de capter l’intégrité de ce message codé, Anthea ne déviait que très rarement ses yeux du dessin, dans l’espoir de ne rien rater. Elle ne le voulait pas et plus encore, elle ne le pouvait pas. La gravité en était trop importante pour que quelque chose lui échappe. D’ailleurs, c’est ce qui expliqua les raisons de cette question. Anodine pour un corps enseignant, mais qui pourtant, représentait bien là une source importante à ne pas négliger. Rares étaient les occasions au cours desquelles Beatrice se confiait sur sa famille. A vrai dire, Anthea connaissait plus les détails de cette dernière par le biais de ses autres élèves plutôt que par la principale intéressée. Et lorsque Jordan commença à lui expliquer ce qu’il connaissait de la situation, nulle surprise ne vint à s’immiscer sur les traits de son visage. Cela coïncidait avec ce qu’elle avait pu apprendre et ce qu’elle lui avait déjà dit la dernière fois. En réponse à cet aveu, la jeune fille se contenta de soupirer doucement, non pas d’agacement, mais plus dans un sentiment de déception globale. Tout était toujours compliqué pour tout le monde. Les gens passaient à côté d’innombrables merveilles à cause du reste, ce reste qui faisait forcément du tort à quelqu’un. « Ses parents sont incapables de se gérer eux-mêmes… » laissa t-elle échapper telle une remarque personnelle, miroir de sa propre histoire. Anthea voyaient bien souvent d’un mauvais œil les relations parentales, à tort. Ceci s’expliquant par cette relation qui l’unissait elle-même avec sa mère : nulle. D’ailleurs, la jeune fille avait su trouver des refuges biens conséquents dans les personnes de sa sœur et de son père. Chose qui semblait faire défaut à Beatrice, qui ne pouvait même pas compter sur son frère, d’après ce qu’elle pouvait apprendre. Silencieuse en raison de l’attention qu’elle portait aux informations que Jordan lui donnait, Anthea se contenta de touiller un peu son café et d’en boire une première gorgée tout en ressassant ce dont elle venait d’apprendre. Bien entendu, le lien entre l’affaire d’argent, le frère de Beatrice et le comportement qu’elle avait pu avoir en classe il y avait quelques semaines seulement, vint à très vite s’établir dans son esprit. « J’crois qu’il fait parti d’un réseau de drogue… Il a été entraîné par le gang qui rôde ces temps-ci un peu partout. De c’que j’ai entendu, ils sont assez virulents et tentent d’imposer leur loi dans les quartiers qui craignent. Ils sont venus en voir certains d’ma classe… » Son regard traduisait de son agacement quant à cet état d’esprit, cette manière d’être mais surtout ce groupe qu’elle espérait un jour croiser pour les remettre en place. « Si j’viens un jour à les voir rôder près de ma classe, ça va mal finir. » commenta t-elle plus pour elle que pour le jeune homme. Son inspiration mettait en exergue son agacement d’ailleurs, mais bien vite la tension retomba et elle put se remettre dans le bon état d’esprit pour ainsi continuer cette conversation. Beatrice importait le plus et prévalait sur tout le reste. Et l’impuissance qui se dégageait de l’être de Jordan vint à faire tiquer la peintre sur une éventuelle rencontre avec les parents de leur élève. « Vous croyez que si j’y vais moi sans les prévenir, ils me recevront ? » demanda t-elle innocemment. Anthea n’avait jamais été confronté aux parents des jeunes qu’elle aidait, hormis Lucy Bridges, mais le cas en était complètement différent. Personne n’accordait une importance quelle qu’elle soit à de l’art, et les bases qu’ils avaient établis les jeunes et elle, étaient telles qu’il n’y avait pas besoin d’encadrement de cet ordre. Cependant, si cela pouvait être un prétexte pour aider Beatrice, Anthea voulait bien se porter garante. « A moins qu’on y aille tous les deux ? Mais j’ai peur qu’ils y voient là une occasion de plus de la rabaisser et la faire se sentir mal… Vous savez y a des parents…. Quand on va les voir, ils font bonne figure devant nous, mais une fois la porte close c’est autre chose. » Elle haussa doucement ses épaules avant de dégager son regard pour le poser une nouvelle fois sur le dessin. « Croyez-moi, j’sais d’quoi j’parle. » sa confidence laissait entrevoir le fait qu’elle avait été dans ce cas, en tant qu’élève. Une nouvelle gorgée de ce café vint à établir une occasion pour la réflexion et l’écoute. Tous deux paraissaient complètement abasourdis par ce qu’ils vivaient, pourtant, ils ne pouvaient rester là sans rien faire. Anthea accueillit une nouvelle fois les pensées confiées du jeune homme et acquiesça doucement avec un signe positif de la tête devant cette tristesse. « J’le crois aussi… C’est pour ça que j’la pousse à dessiner. Parce que comme ça, elle peut nous les montrer à tous les deux et ça peut-être un moyen pour qu’elle nous voit comme des amis… » Ses yeux vinrent à croiser ceux clairs du jeune homme. « Enfin, c’est c’que j’crois. » Au moins elle les avait tous les deux, même si ils n’avaient pas son âge, même si ils n’étaient pas de la même famille et même si ils n’étaient pas des amis à proprement parlé. Beatrice n’était pas si seule que cela. « J’ai peut-être une idée… » Son regard se fronçait doucement, signe de cette concentration qui germait doucement dans son esprit alors qu’elle fixait toujours Jordan. « On pourrait pas organiser une sortie dans un musée d’arts ? On aurait le prétexte parfait pour se retrouver ensemble et donc gérer les élèves. Comme ça, ça s’pourrait que Beatrice vienne voir l’une d’entre nous pour parler, après j’dis pas qu’elle va s’confier mais ça pourrait être un début pour voir quelque chose non ? » Il s’agissait là d’un tout petit pas, mais qui pourtant pourrait être révélateur d’une orientation prochaine pour une nouvelle découverte et ainsi anticiper un plan d’action pour le bien être de Beatrice. « Ou alors, j’lui demande à voir son frère ? » Une autre option qu’elle pouvait envisager, si seulement ce dernier acceptait de venir. Chose qu’elle n’était pas certaine d’obtenir au vue de la mauvaise volonté du jeune en question. Quoi qu’il en soit, ils ne pouvaient pas rester ainsi démunis, ils se devaient de trouver des solutions, de parler entre eux pour se faire confiance et qu’ainsi la petite Beatrice puisse à son tour leur accorder le même dessein.
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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptyLun 17 Avr - 21:37



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Je n’avais pas vraiment osé parler contre les parents de la petite Béatrice, mais visiblement, Anthea était plus crue, plus directe que moi, puisqu’elle en vint à dire tout haut ce que je pensais tout bas et ce, sans aucune hésitation, me semblait-il. Et tristement, dans le cas présent, je ne pouvais pas vraiment prendre leur défense, dire que ce n’était pas simple, qu’ils devaient avoir leurs raisons d’être ainsi, parce que la triste vérité, c’était cela. Même si je ne connaissais pas ces gens aussi bien que je connaissais Béatrice, et jamais je ne les connaitrais autrement que les parents d’une de mes élèves, me semblait-il, j’avais compris il y a un bon moment maintenant que l’organisation au quotidien était loin d’être leur fort. Combien de fois m’étais-je retrouvé à aller à la rencontre de la petite pour lui demander de me redonner un papier qu’elle me devait depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, et me rendre compte que la pauvre l’avait remis à ses parents sans le lui remettre après avoir apposé leur signature ? Combien de fois m’étais-je senti obligé de le faire, parce que c’était la règle, sans avoir envie de le faire, parce que tout ce que cela faisait, c’était de faire culpabiliser Béatrice pour quelque chose qui n’était même pas sa faute ? Je ne les comptais plus, et cela, bien souvent, me désespérait, parce que bien des fois, j’avais voulu trouver une alternative, faire en sorte de trouver un moyen pour ne pas la pénaliser à tout coup, mais rien ne semblait y faire. C’était à un tel point que désormais, quand il me faudrait appeler ses parents pour une raison ou une autre, si jamais ce n’était pas urgent, je me contentais de laisser une note dans son agenda, dans l’espoir que quelqu’un allait le voir à un moment ou un autre. Avais-je des retours ? Non, mais je préférais cela plutôt que de me heurter à une messagerie vocale pleine, ou bien une voix indifférente, qui m’écoutait que par principe, que parce que raccrocher serait impoli. Et parce qu’ils ne savaient pas gérer tout cela, gérer leurs enfants, ce n’était pas dans leurs cordes non plus. Je l’avais compris au vu du comportement de Béatrice, je l’avais deviné en entendant parler de son frère, mais là, Anthea me le fit savoir à un point que je n’avais pas encore imaginé, ou du moins, auquel j’avais songé, en espérant que celui-ci ne soit pas réel. Lorsque je l’entendis donc m’avouer que le frère de Béatrice faisait partie d’un gang, je ne fus pas tant choqué, mais surtout désespéré, d’où le fait que je me permis de passer une main sur mon visage. Je ne m’y attardai pas trop en revanche, me doutant bien que la situation était suffisamment dramatique comme ça, alors rien ne servait que j’en ajoute une couche. Et là, tandis que la jeune femme continuait son récit, je me rendis compte d’à quel point j’étais chanceux de travailler dans une école, là où les déplacements étaient contrôlés. À moins que la majorité des échanges se font à l’extérieur de la classe ? À la porte ? Tentant tant bien que mal d’aider Anthea comme elle pouvait m’aider moi dans le cas présent, je crus bon de lui demander:  « Et ils les abordent dans quel contexte ? Non loin du centre où vous donnez vos cours, ou bien ailleurs ? » Parce que si c’était non loin, elle pourrait intervenir, mais sinon, ce serait plus difficile. Mais rassuré de voir qu’elle avait l’intention de faire quelque chose, et non pas rester là, en arrière-plan, impuissante, je ne cherchai pas à aller plus loin pour en savoir plus sur les agissements de l’enseignante d’arts, laissant alors un silence s’installer, en quelques sortes, silence pendant lequel elle en profita pour reprendre la parole, en venant à faire une proposition que je jugeai plutôt audacieuse, au vu des parents à qui elle interagirait potentiellement. J’admirais sa volonté, je ne pouvais pas le nier, mais pour être réaliste, il me fallait être aussi un peu pessimiste dans le cas présent, et le fait qu’elle en vienne à me proposer de l’accompagner ne vint malheureusement pas m’encourager. Soupirant doucement, je me sentis limite obligé de lui dire:  « C’est sûr qu’ils n’auraient pas le choix d’écouter, mais tristement, je me demande si cela changera quelque chose. J’ai essayé de communiquer avec eux plusieurs fois, par plusieurs moyens, mais qu’importe ce que je peux dire ou faire, ils semblent ne pas gérer. Ils promettent qu’ils vont le prendre en considération, puis après, plus rien… » Et puis, outre un dessin, quelques observations et paroles échangées, ils n’avaient pas tant de preuves béton à leur présenter pour leur faire savoir la gravité de la situation, ce qui, dans le cas des parents de Béatrice, ne viendrait pas aider leur cause, aussi triste cela soit-il. Et pourtant, j’aurais aimé que ce soit le cas, j’aurais aimé pouvoir aller au front, faire ce qui était le mieux pour mon étudiante, parce que je voulais qu’elle aille mieux. Ces élèves, qu’importe leur provenance, leur comportement, leurs forces et leurs faiblesses, ils étaient un peu comme mes enfants, d’une certaine façon. Quand ils allaient bien, j’allais bien avec eux et quand ils n’allaient pas bien, je voulais tout faire pour m’assurer qu’ils aillent mieux. Et là, voir Béatrice dans un tel état ne me faisait pas plaisir, bien loin de là, et quand je pensais au fait qu’en quelques sortes, j’avais les mains liées pour faire plus, je ressentais de la frustration, j’avais le sentiment de tourner en rond, c’était loin de me plaire, et je ferais évidemment tout pour avoir l’idée de génie sachant faire avancer ne serait-ce qu’un peu les choses. Mais quoi ? J’avais l’impression d’être arrivé au bout de ce qui était faisable, mais soudainement, je me rendis compte que ma réflexion, je me l’était faite de façon trop individuelle, puisque soudainement, Anthea arriva avec une idée toute simple, mais qui me parut être une idée de génie. Écarquillant les yeux, il me fallut faire un effort surhumain pour la laisser en venir au bout de son idée, mais sitôt qu’elle eut terminé, je lui dis:  « C’est une excellente idée ça ! » Bon d’accord, il était vrai qu’organiser des sorties avec une classe comme la mienne, c’était plus délicat qu’une sortie régulière, mais qu’est-ce qui leur empêchait de faire une telle chose ? Une sortie au musée qui plus est, c’était inoffensif, et j’étais déjà sûr que cela plairait à plusieurs. Enfin, il était certain que celle-ci aurait également pour but de mettre Béatrice en confiance, mais j’étais persuadé que tous sauraient trouver leur compte, et franchement, j’en étais ravi, si bien que rempli d’enthousiasme, j’ajoutai:  « C’est sûr qu’il me faudra peut-être un peu de temps pour organiser le tout, trouver suffisamment d’accompagnateurs et tout, mais c’est franchement faisable ! Et puis les musées proposent généralement de bons programmes pour les élèves… » Bon d’accord, il était vrai qu’on devrait peut-être faire preuve d’un peu de patience pour que ce jour de sortie arrive, mais si c’était possible, franchement, j’étais plus que partant. Cependant, cela ne concernerait que Béatrice, en ce qui concernait son frère, ce n’était pas une sortie qui saurait aider. Et ça, Anthea me le rappela en revenant sur ce sujet, ce à quoi je répondis, pensif:  « Je crains que la relation entre eux deux ne soit pas suffisamment développée pour ça… Elle risque de prendre peur et lui, de se moquer d’elle. » Parce qu’un gamin de ce genre, le propos « mon prof veut te parler », ce n’était pas ce qui l’effrayait. Au contraire, il trouverait probablement ça ridicule, puisqu’au vu de ce que j’avais entendu, il ne respectait aucune autorité, parce qu’il croyait être au-dessus. Et il était toujours limite de l’infraction, faisant en sorte que jamais il y avait moyen de le réprimander. Sauf qu’à présent, puisque je détenais une information-clé concernant son frère, grâce à la jeune femme, je pus me permettre de me tourner vers une nouvelle proposition, puis dire:  « Sinon, je sais qu’il y a un programme d’intervention en toxicomanie à l’école, et toute personne qui soupçonne quelqu’un de vendre ou consommer peut aller en parler de façon anonyme, que ce soit enseignant ou élève. Maintenant que je sais cela à propos de lui, rien ne m’empêche d’aller voir l’intervenant, et ainsi, ils vont le considérer de plus près. Je ne sais pas si ça saura donner des résultats, mais s’il se sent observé, peut-être il va se rétracter… » Et après, que se passerait-il ? Ça, je ne le savais pas toutefois, mais il était certain que si je venais à faire cela, je me tiendrais au courant de la progression, et je tiendrais bien sûr Anthea au courant, puisque je comprenais désormais que maintenant, je travaillais en équipe avec elle, et franchement, au vu de notre collaboration jusqu’à présent, c’était très loin de me déplaire.
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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptyVen 28 Avr - 11:33



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L’échange continuait de révéler des informations qui éclairaient de plus en plus la situation. A vrai dire, plus ils confrontaient leurs idées et plus la détermination quant à ce désir de venir en aide à Béatrice se renforçait de plus belle. C’était une peu comme si l’espoir se dégageait de cette scène, de ce tableau dans lequel aussi bien Jordan qu’elle étaient en train de dessiner à la manière de super héros. D’accord, elle exagérait avec une vision pareille, néanmoins il n’en restait pas moins que toute cette mise en scène participait à l’établissement d’un meilleur pour leur élève commune. Béatrice méritait cette attention, dans le même temps qu’elle était à même de recevoir énormément d’attention afin de permettre son épanouissement. Le jeune homme et Anthea n’avaient cessé de le remarquer au fil de leurs discussions et cette dernière ne faisait que renforcer un peu plus encore ce désir. Il fallait agir avant que ce ne soit trop tard et pour se faire tous les deux devaient réussir à trouver une stratégie afin de mener au mieux ce plan d’action. Bien sûr, leurs caractères différenciaient sur nombre de points, d’ailleurs cela venait tout juste d’être mis en avant avec l’impatience dont faisait preuve la jeune fille, face à ce calme et cette quiétude que Jordan maintenaient de manière intacte. Cette facette l’impressionnait beaucoup d’ailleurs, dans le même temps qu’il participait d’une manière plus passive à un calme qu’il lui renvoyait et qui permettait ainsi d’apaiser ses ardeurs. Anthea remarqua qu’aucun commentaire aussi bien physique que moral n’en vint à s’immiscer devant elle. Jordan donna l’impression de rester stoïque ou plutôt de réfléchir à ce qu’il venait d’entendre. Ce signe fut d’ailleurs l’occasion pour la jeune fille de remarquer à quel point son implication répondait en échos avec la sienne. Aussi, cela la rassura sur le fait qu’ils étaient vraiment sur la même longueur d’ondes et que peut être ensemble, ils parviendraient à rétablir un semblant d’équilibre. Pour Beatrice, pour cette pauvre jeune fille qui n’attendait qu’une chose de la vie : qu’elle lui sourit enfin. L’espoir quant à un meilleur grandit de plus belle alors que les témoignages enchérissaient un peu plus encore les réactions de l’un comme de l’autre. Anthea comprit à quel point l’implication de son collègue était mise à rude épreuve à lui aussi, un peu comme si le masque tombait enfin et lui donnait l’occasion de lui renvoyer la même image que ce qu’elle ressentait à son tour. L’injustice battait de son plain dans toute cette histoire et la révélation en rapport avec le frère de la jeune fille ne fit qu’alimenter un peu plus cette tournure. Combien de temps disposaient-ils pour agir ? Anthea n’en avait aucune idée et espérait simplement que la collaboration qu’ils étaient en train de développer puisse être l’occasion de venir à bout de ces éléments perturbateurs et dangereux. Car, la dangerosité était belle et bien présente ici. Celle dans laquelle le contrôle était complètement aléatoire et devenait une donne à prendre en compte et à se méfier. Un soupir vint à s’échapper d’entre ses lèvres au moment où Jordan demanda des détails concernant ce sujet difficile. A vrai dire, l’agacement de cette situation veillait à alimenter la colère de l’artiste à chaque fois qu’elle apercevait une des silhouettes à même de causer du tort à ces jeunes qu’elle adorait. Voilà pourquoi, son regard se perdit pour quelques instants sur le bois de la table, noir et colérique. Envieux de rendre justice sans savoir par quel moyen, l’impuissance la gagnait de plus en plus. « Ils sont plus loin… J’les vois quand j’sors de ma classe mais il suffit que je commence à aller vers eux pour qu’ils se mettent à courir… » Elle savait qu’un jour la confrontation aurait lieu et ce jour là, elle savait que son contrôler volerait en éclat et qu’elle serait probablement dans un sale état après. « J’ai appelé les flics une fois, sauf qu’ils m’ont répondu qu’ils ne se déplaçaient que pour des faits réels. » Cette fois-ci, elle souffla bruyamment, révélant à Jordan à quel point cette impuissance l’agaçait. Pourtant, il fallait qu’elle parvienne à faire avec, au moins pour protéger davantage les jeunes qu’elle désirait simplement aider. Pourquoi fallait-il que les tentations existent ? D’une quelconque manière que ce soit dès lors qu’ils donnaient l’air de vouloir se sortir de ce piège qu’était la vie, il fallait que des éléments perturbateurs viennent gâcher les efforts des autres… Beaucoup répondraient là que la vie était ainsi faite et qu’il fallait simplement se contenter de l’instant présent, sauf que la jeune fille, elle, désirait établir des projets d’avenir pour chacun. Laissant ce sujet de côté pour ainsi se concentrer à nouveau sur celui qui avait engendré cette rencontre, Anthea en profita pour souffler une idée qui lui était apparue comme adéquate à la situation. Cependant, consciente des réalités environnantes de cette atmosphère, elle préféra demander l’avis de son collègue. Comme elle s’y attendait, Jordan émit cette hypothèse dévoilant à quel point les implications parentales étaient toujours le problème à la situation. Son sang ne fit qu’un tour alors qu’elle avait l’impression d’un transfert qui se dessinait de plus en plus entre Beatrice et elle. Les sujets étaient différents certes, mais il n’en restait pas moins que le résultat était le même. Les parents se devaient d’être un exemple ou du moins une source de confiance pour les enfants qu’ils éveillaient. Leurs rôles consistaient à construire ces adultes de demain et leur donner toutes les cartes en mains afin de trouver un épanouissement et des croyances qui mettraient en exergue une vie comblée. Au lieu de cela, les jalousies, les imperfections, les reproches et les injustices se mêlaient pour culpabiliser des êtres qui n’avaient rien demandé. « C’est là qu’on s’rend compte que beaucoup ne mériteraient pas d’être parents… » Son commentaire était peut être déplacé. Mais elle n’avait pas pu le retenir en raison de sa propre expérience. Savoir que cela touchait d’autres personnes, des êtres qu’elle appréciait avant tendance à l’énerver et à alimenter cette rancœur qu’elle développait de plus en plus pour sa propre mère. « Merci de me l’avoir dit en tout cas. » finit –elle par admettre en souriant doucement. De ce sourire triste et impuissant qu’elle donnait lorsque des situations lui échappaient, des situations comme celle là d’ailleurs. « Du coup, j’pense que c’est pas la peine que j’y aille… » Elle haussait ses épaules, impuissante et révélatrice de cette dernière devant les yeux tout aussi tristes de Jordan. La frustration les guettaient à tous les deux et alimentaient ce désir de trouver une solution, n’importe laquelle à ce problème sous-jacent. Perdue dans le dessin qu’elle admirait encore, la jeune fille se rappelait de cette entrevue avec Llewyn, et de la manière dont cette dernière avait été perçue par l’ensemble de ses élèves. Bien sûr, Béatrice lui avait donné l’impression de se détacher complètement de cette dernière, cependant, rien que l’idée d’une telle rencontre contribuait à raviver les mécanismes de son cerveau afin de mettre en exergue une idée. Puisque Jordan et elle travaillaient ensemble, pourquoi ne pas se réunir en classe complète et ainsi essayer de trouver une solution commune aussi bien entre eux que grâce à l’aide des autres ? Puisqu’ils étaient altruistes et qu’ils cherchaient ensemble, pourquoi ne pas laisser une nouvelle opportunité se créer afin de peut être élaborer une nouvelle stratégie ? Ne sachant si ce qu’elle avançait serait accepter, Anthea finit néanmoins, par partager ce désir de sortie entre tous pour ainsi s’occuper de Beatrice d’une autre manière. Et plus, elle la mettait en avant plus elle s’apercevait que le regard de son ami s’éveillait doucement. Si bien que lorsqu’il commenta de cette manière, son propre sourire donna l’air de trouver refuge dans le sien. « Vous trouvez ? » Elle préférait avoir confirmation au cas où. L’espoir renaissait de ses cendres à mesure que le phœnix grandissait juste là devant eux. Son sourire restait intact d’ailleurs, même lorsque Jordan mettait en évidence des soucis d’ordre administratifs et logistiques concernant cette sortie en préparation. A vrai dire qu’est ce que cela pouvait bien faire, si ils réussissaient ce qu’ils projetaient ? Apparemment, ils étaient une nouvelle fois sur la même longueur d’ondes, puisque l’enthousiasme l’emportait sur le reste et laissait percevoir cette volonté de vouloir ce mieux pour Beatrice. « Vous n’serez pas seuls. Si vous voulez on divise la classe en deux pour la paperasse, vous prenez le début d’la liste jusqu’à la lettre L et j’m’occupe du reste. » Elle se mit à hausser doucement ses épaules avant de lui rendre son sourire, fière de ce qui était en train de se tramer. « J’peux aussi m’occuper du musées et voir quels programmes ils proposent. » Là ils se sentent utiles ensemble. Et se partager les tâches ne ferait que renforcer ce sentiment alors que l’optique d’une telle sortie commençait déjà à s’imager doucement dans l’esprit de la petite tête blonde. Cependant la réalité la frappa de plein fouet alors que ses yeux retrouvaient les esquisses franches et peureuses de la petite Beatrice. Le sérieux lui revint d’ailleurs, alors que ses pensées s’envolaient en direction de cet autre problème qu’ils devraient essayer de régler également : le frère. Peut être qu’une entrevue directe avec elle aurait raison de cela ? A moins que comme Jordan le mettait en évidence, cela n’aurait été qu’un moyen de creuser un peu plus ce fossé qui séparait le frère et la sœur et donc veillait à alimenter la peur de Beatrice. « Ouais… vous avez raison. » avoua t-elle sur un ton las et dépité alors qu’un nouveau soupir s’extirper de ses poumons. Si le frère de Beatrice était enclin à suivre les manipulations d’un gang, il était évident qu’il se moquerait de sa sœur et qu’il tenterait même de la menacer après cette entrevue. Mais l’idée de se confronter à ce groupe restait intacte dans l’esprit de la jeune fille. Tant et si bien que même si elle taisait ses intentions, il n’en restait pas moins qu’elle demanderait probablement l’aide de certains de ses jeunes pour parvenir à se retrouver nez à nez avec le chef du groupe. Son regard se détacha du dessin au moment où Jordan mit une évidence une idée visant à aider le frère de Beatrice par un moyen fort. Était-ce une bonne idée ? Ou est-ce que cela alimenterait les altercations entre le jeune garçon et le reste de sa famille ? Dans le fond, Anthea appréciait beaucoup que son ami puisse établir ce pronostic avec des personnes à même de gérer le problème, mais qu’en serait-il après. D’autant plus que ses connaissances concernant ce groupe de soutien lui étaient complètement nulles. « C’pourrait être une solution ouais. Mais ça s’passe comment ? Parce que si vous leur dites, est-ce qu’ils vont aller l’aborder en lui disant qu’on leur a rapporté ça ou est-ce qu’ils sont plus fins qu’ça ? Parce qu’imaginez qu’il se mette marteau en tête qu’ça vient de sa sœur… Il va lui faire du mal… » L’inquiétude se lisait dans le regard d’Anthea alors qu’elle espérait trouver une réponse rassurante dans le regard du jeune homme. Son calme avait raison sur tout le reste, ce qui laissait l’occasion à la peintre de trouver un instant de quiétude. « Et j’suppose aussi qu’ils préviennent les parents aussi. Comment vous pensez qu’ça va passer à la maison ? » Ils trouveraient à force d’échanger, Anthea n’avait aucun doute la dessus. Tout portait à croire qu’ils y parviendraient et c’est justement dans cette optique qu’elle attendait patiemment les réponses et les avis de son collègue.
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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptyMer 10 Mai - 22:11



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Mon métier m’avait habitué à demeurer impassible quand la situation l’obligeait, même si parfois, ce n’était pas l’envie qui me manquait de réagir d’une façon ou d’une autre. Mais cette fois-ci, probablement parce que je n’étais pas en milieu scolaire, ou bien parce que je n’avais pas su résister, je roulai les yeux sans trop réfléchir au moment où Anthea me raconta qu’une fois, elle avait surpris ces malfaiteurs, appelé la police, mais que les forces de l’ordre n’avaient même pas remué le petit doigt. C’était surtout ce dernier élément qui me chicotait le plus. D’accord, je pouvais comprendre que parfois, ces personnes avaient des soucis plus importants à gérer, qu’à leurs yeux, cela ne semblait être rien d’autre qu’une conversation inoffensive, mais de là à ne même pas vouloir jeter un oeil ou quoi que ce soit du genre ? Quel serait le mal de placer ne serait-ce qu’un officier dans les environs, plutôt que de le faire attendre dans un coin bien reculé, histoire de donner des amendes pour des raisons complètement ridicules ? Ne connaissant pas suffisamment les forces de l’ordre pour me prononcer, je ne pouvais que supposer, dans ma tête, et prendre pour acquis que nous ne pourrions pas vraiment faire appel à eux pour régler cette situation du mieux possible. Et clairement, il ne serait pas possible de prendre pour acquis que les parents de Béatrice seraient de notre côté. Enfin, je ne pouvais pas prédire leur réaction si jamais on venait à leur en parler, mais si je me fiais à la façon dont il avaient agi précédemment, je ne m’attendais pas à quelque chose de brillant de leur part non plus. De ce fait, je jugeais préférable non seulement de ne pas compter sur eux, mais également prévenir Anthea de ne pas se faire trop d’espoir de ce côté. Décidé à ne pas me décourager pour cela, même si c’était là deux gros morceaux qui ne nous viendraient pas en aide, je me congratulai de ne pas l’avoir fait, puisque rapidement, Anthea me fit comprendre que nous serions capables d’y parvenir avec un peu de travail d’équipe. De là vint l’idée de la sortie de scolaire, qui me ravit au plus haut point, puisqu’elle venait rejoindre nos intérêts à tous les deux et saurait être intéressante pour tout le monde, en plus d’être utile d’une certaine façon. Et puis, même si bien sûr, il fallait faire de la paperasse et de l’organisation, mais ça, c’était un détail à mon avis., détail avec lequel Anthea était même partante de m’aider, allant même jusqu’à me proposer de séparer ma classe en deux. À cela toutefois, j’eus un discret sourire amusé, mais je la laissai quand même aller jusqu’au bout de son propos avant de prendre la parole. Une fois que ce fus possible, je lui dis:  « Vous pouvez vous occuper des programmes avec plaisir. » Et de mon côté, inévitablement, je me chargerais de la paperasse scolaire, la question ne se posait même pas. Cependant, j’étais confiant qu’on n’allait pas me le refuser. En revanche, si je faisais une telle proposition, ce n’était clairement pas parce que je ne voulais pas qu’Anthea pense que je ne voulais pas qu’elle ait contact quelconque avec mes élèves. Je me doutais bien qu’elle savait s’y prendre, mais il n’en demeurait pas moins que je devais me plier à certaines conditions en raison de la nature de mon groupe. Et comme pour lui montrer ma bonne volonté, je lui précisai, sans plus attendre:  « Si je veux sortir mes élèves, je dois avoir avec moi un autre éducateur spécialisé. Vous pouvez nous accompagner sans problème, mais il y aura certaines mesures à prendre. » Puis, comme pour prouver que je ne jouais pas les protecteurs excessifs et qu’il y avait une raison pour laquelle je parlais ainsi, j’ajoutai:  « J’ai que huit élèves, mais ils sont tous comme Béatrice, soit autistes. Chacun d’entre eux demande de l’attention comme s’ils étaient trois. » Je ne disais pas par là qu’ils étaient méchants ou quoi que ce soit du genre, je savais qu’il y avait des cas de troubles comportementaux pires que ça, mais c’était limite si on ne pouvait pas les quitter du regard un seul instant. Voilà pourquoi trois adultes ne serait clairement pas de trop pour cette activité, soit ma propre personne, l’éducateur qui allait se porter volontaire, et Anthea, qui pourrait être utile, surtout en ce qui concernait Béatrice, qu’elle connaissait déjà. Enfin, ça, c’était si elle était toujours partante, mais au moins, elle savait dans quoi elle s’embarquait, et ne pouvait me reprocher de ne pas lui avoir dit quoi que ce soit au préalable. Mais en prévision que cette sortie ne soit pas suffisante pour régler le souci, j’en vins à lui parler du programme de prévention en toxicomanie dont on cessait de nous faire la promotion à l’école, afin de l’utiliser au mieux possible. Cependant, cette idée ne sembla pas autant emballer mon interlocutrice que la sortie scolaire, non pas parce que c’était moins intéressant, mais parce qu’elle paraissait limite inquiète. Après, je ne disais pas que c’était une bonne idée, pas totalement en tout cas, mais je crus quand même bon de calmer ses inquiétudes en démentant ses suppositions. D’abord, je le fis en secouant la tête négativement avec un sourire qui se voulait rassurant, puis finalement, lorsque j’en eus l’occasion, je lui répondis:  « Ils sont plus discrets que ça, ne vous en faites pas. » À ce moment, je jugeai préférable de marquer une pause, histoire de me remémorer le processus en question, ce processus dont on nous avait fait part plus d’une fois, mais duquel je n’avais jamais eu à me servir, pas directement en tout cas. Le seul incident qui m’avait obligé à échanger avec le service, c’était quand un élève était soupçonné de consommer et distribuer des médicaments, et qu’après un peu de recherche, nous en étions venus à découvrir que cet élève prenait les médicaments de son cousin, qui était dans ma classe. Mais après, jamais je n’avais eu de soucis avec un de mes élèves. Cependant, il ne fut pas des plus difficiles pour moi de finalement expliquer à Anthea:  « Normalement, si jamais quelqu’un fait part de soupçons fondés, ils envoient une note aux enseignants concernés pour qu’ils puissent faire part de certains signes s’ils en voient. Puis, au fur et à mesure, ils construisent des preuves, et quand ils ont des doutes crédibles, ils interviennent auprès de l’élève. Ils ne sont pas là pour faire des reproches, mais pour aider. » Je m’arrêtai suite à cela, me rendant compte que je commençais à sonner beaucoup trop comme une personne qui faisait la promotion du programme. Non pas que j’étais contre celui-ci, mais ce n’était pas ce que je me devais de faire dans le cas présent, je le savais. Je pris donc un bref moment de silence pour revenir sur le principal sujet de conversation, puis m’attarder à la seconde question de la jeune femme, à laquelle je répondis ainsi:  « Et en ce qui concerne l’élève pris en faute, dans un premier temps, si l’élève est assez vieux, ils ne contactent pas tout de suite les parents. Enfin, ça dépend de la gravité du problème, je suppose. Le frère de Béatrice est assez vieux pour que ses parents ne soient pas contactés dans un premier temps, mais après, s’ils décident de le faire malgré tout… » Cette fois-ci, je ne voulais même pas ne serait-ce qu’imaginer ce que cela pourrait faire. Ce que je fis plutôt, ce fut de dire:  « J’espère que ça va les secouer un peu… » Enfin, de cela, je n’étais pas trop convaincu, mais j’avais quand même envie d’y croire, un peu, je supposais, ou du moins, suffisamment pour montrer à Anthea que ce programme n’était pas si horrible qu’il pouvait sembler l’être dans un premier temps, même si elle était totalement libre de former son avis sur le sujet désormais.

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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptyJeu 1 Juin - 10:22



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Anthea avait l’impression d’être enfermée dans un yoyo. Entourée de cet élément plastique qui tournait dans tous les sens et qui avait tendance à la rapprocher d’un but pour ensuite l’éloigner violemment de ce dernier. L’impuissance ne cessait de la heurter au fur et à mesure que la conversation dévoilait des informations capitales. Elle se confrontait directement à ce questionnement qui avait pour habitude de hanter les professeurs dans leurs enseignements : ou était la limite ? A quel instant l’apprentissage devait s’effacer ? Quel était le rôle du pédagogue devant une situation de crise ? L’impatience guettait les traits de l’artiste, dans le même temps où ses émotions lui donnaient l’impression de ne faire qu’un tour de plus dans le cylindre infernal de tout ceci. Heureusement, Jordan était à même de garder son sang froid, son professionnalisme voire même sa capacité à trouver un réel équilibre entre les lignes des problèmes constants. A croire qu’il était ce parfait funambule, capable de traverser son chemin de bout en bout sans même osciller vers l’un ou l’autre côté. D’un point de vue extérieur, cela en était même impressionnant tant est si bien que la jeune fille osait mettre cet état de fait sur le compte de l’expérience. Son collègue savait pertinemment comment réagir face à telle ou telle situation, il lui avait déjà donné l’occasion d’en prendre conscience au cours de leurs précédentes rencontres. Et celle-ci ne faisait que confirmer son investissement quant à la profession qu’il exerçait. Si bien, que lorsque la jeune blonde le regardait, une sorte d’admiration tendait à briller dans le fond de son regard. Serait-elle capable d’y arriver elle aussi ? Saurait-elle calmer ses ardeurs au profit de la meilleure réaction à adopter avec le temps ? Une part d’elle soufflait doucement dans le creux de son oreille que l’espoir était vain et que le rêve était très beau, cette part qui avait aussi tendance à lui rappeler qu’elle n’était pas professeur mais une simple intervenante auprès des jeunes en situations précaires. Cette part qui, malgré tout, s’attachait à ces jeunes et lui prouvait qu’ils méritaient de s’en sortir comme n’importe qui. Celle là même qui lui répétait encore et encore qu’elle n’appréciait pas les injustices et qu’elle mettrait tout en œuvre pour les contrer, même si cela devait mettre sa vie en péril. Protéger les autres devenait de plus en plus une vocation qu’elle apprenait à découvrir et qu’elle ne se connaissait pas pour ainsi dire. Voilà pourquoi, son discours, au sujet des forces de l’ordre, eut tendance à dévoiler à quel point leur silence et cette sorte de non assistance en personne en danger, l’énervait. Bien sûr, Anthea savait se tenir et prouvait bien de cette intention maintenant. Pourtant, il n’en restait pas moins que cette impression d’être totalement démunie devant Jordan, grandissait de plus belle, surtout devant le commentaire qu’il émettait à ce sujet. Il n’avait pas besoin d’énoncer des mots pour que tous les deux comprennent qu’ils étaient dans la même situation. Ils devaient faire avec. Ou plutôt, ils prenaient conscience qu’ils ne pouvaient compter que sur eux, que sur cette équipe qu’ils formeraient ensemble. Cette idée eut tendance à radoucir un peu la jeune fille, qui finit par retrouver le sourire. Ensemble, ils parviendraient probablement à trouver une solution. Peut être même qu’ils l’avaient déjà fait grâce à cette sortie en préparation ? l’intérêt s’éveilla petit à petit aussi bien dans les réactions de l’un comme de l’autre, prouvant aussi bien à Jordan qu’à Anthea qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre et que Beatrice aurait peut être un regain de confiance envers eux pour oser se confier. S’empressant de fouiner dans son sac à dos, la jeune artiste en sortit un calepin avant de replonger dans ce dernier pour trouver un stylo. « J’vais m’noter ça pour jeudi et vendredi. Ca nous permettra de faire un premier tour de jet. » lança t-elle de son ton qui exprimait à quel point cela la ravissait de pouvoir participer à la tâche. Son stylo enfin dans les mains, elle se hâta à noter ses intentions à venir avant de finalement marquer une courte pause pour regarder en direction du jeune homme avec un air curieux. « Z’avez un thème précis en tête ? » Elle préférait le lui demander maintenant, de manière à pouvoir anticiper ses visites mais surtout les orienter vers tels ou tels musées. Bon Savannah n’avait pas énormément d’endroits susceptibles de répondre à une telle description, néanmoins, si ils voulaient faire équipe, ils se devaient déjà d’émettre un système visant à ce que la communication soit un facteur clé. Elle se projetait déjà dans cette sortie, mettant également en évidence quelques détails qui auraient probablement raison d’être sur l’instant. Peut être d’ailleurs qu’elle se présentait comme trop insistante ? Le regard que son collègue lui lançait eut tendance à éveiller les soupçons quant à son enthousiasme, troubles qui eurent d’ailleurs tendance à grandir devant les remarques qu’elle pouvait entendre. Le yoyo reprenait encore. Déroulant le fil vers la direction opposée et mettant en exergue le fait que son collègue la jugeait probablement inadaptée à la situation. « J’me doute. » se contenta t-elle de répondre sur un ton qui se voulait à la fois méfiant et curieux. Méfiant dans le sens où forcément elle était en train d’être jugée. Du moins c’était l’impression que lui donnait Jordan avant de finalement se justifier par rapport à la nature de ses élèves. « J’ai que Beatrice comme ça, du coup c’est vrai qu’j’m’y connais pas trop. Mais j’vous suis quand même si c’est ça qui vous inquiète. J’veux l’aider, j’veux nous aider, j’veux surtout qu’elle puisse se sentir mieux. » Peut être qu’en rappelant à son collègue de son investissement pour la jeune fille, il trouverait là une manière de se rassurer quant à ses intentions ? Anthea espérait que cela serait suffisant, son sourire le prouvait encore une fois. De toutes les manières, elle n’avait jamais été celle qui prenait peur des gens à cause de leurs différences. Non, elle s’était toujours évertuée à trouver dans ces dernières l’unicité de chacun. Toute originalité avait sa part de bien dans un tableau. Elle signifiait quelque chose de bon ou de mauvais, mais si elle était là, ce n’était pas pour la laisser dans un coin de son esprit et l’oublier, au contraire, sa présence témoignait bien d’une particularité qui donnait un autre sens à l’œuvre. Selon elle, les âmes de chacune des personnes qu’elle côtoyait ou qu’elle était à même de rencontrer étaient pareilles à ces tableaux. Aussi, une malformation, un état, ou même un aléa accordant un chromosome de plus dans un ADN n’étaient pas en mesure de l’arrêter, bien au contraire. Beatrice était une virtuose de son art, preuve vivante que tous avaient droit à de l’attention qu’importent leurs différences. Anthea appréciait beaucoup cette jeune fille, voilà pourquoi les ombres du tableau concernant le frère de cette dernière eurent tendance à renfrogner un peu ses aspirations. Le laid venait à toucher le beau non pas pour y amener une touche qui aurait pu rendre l’ensemble magnifique, mais bel et bien pour faire de ce magnifique quelque chose de plus nuancer. Attentive quant aux informations que son collègue pouvait lui fournir, la jeune blonde ne put s’empêcher d’arquer un sourcil devant les témoignages qu’elle entendait. Les explications de Jordan la rendaient dubitatives, en raison de son passé. Elle, qui, avait été justement de cet autre côté, avait appris à reconnaître les interventions et ce même si elle n’avait jamais touché la moindre drogue. Mais son entourage l’avait fait dans sa jeunesse. « Je sais bien qu’ils aident, c’est l’but d’toute façon. C’est juste la manière de le faire qui m’fait m’poser des questions. Enfin j’veux dire… Disons qu’ils viennent à aborder son frère, qu’ils lui disent qu’ils veulent l’aider et qu’ils sont là pour lui, vous l’dîtes vous-même, ils n’iront pas voir les parents. Forcément qu’le jeune va les envoyer bouler, et là il s’passe quoi ? » Anthea préférait envisager toutes les alternatives à ce problème. La priorité restant la bonne santé et la protection de Béatrice, elle pouvait comprendre que le but de l’intervention du jeune homme était de la rassurer, mais elle préférait creuser encore. Quelque part, il valait toujours mieux chercher les détails pour mieux préparer des plans non ? « C’pas contre vous hein, c’est juste que… j’vois pas le verre à moitié plein com’vous. » Un léger soupir vint à s’échapper d’entre ses lèvres alors qu’elle se pinçait la lèvre inférieure. Les parents de la jeune élève avaient également tendance à ne pas vouloir y mettre du leur. Et ce constat avait tendance à exaspérer la jeune artiste. Sentiment qui donnait l’impression de se lire lui aussi dans le regard et les remarques du jeune homme. « Vous croyez ? » demanda t-elle sur ce même ton qui essayait de trouver de l’espoir malgré tout. Peut être viendrait-il d’ailleurs… Il avait su percer toute à l’heure, il n’y avait pas de raison pour qu’il ne s’invite pas à nouveau. « Vous faites comment pour… » Le regard de la jeune fille se mit à regarder ses propres mains, tâchées par ci-par-là de quelques éclats de peinture. « … savoir ou est la limite en fait ? J’m’écouterai j’aurai envie d’aller là bas, et d’la prendre chez moi pour qu’on la laisse tranquille. » Un timide sourire se dessinait sur le coin de ses lèvres alors qu’elle soupirait à nouveau sans même oser regarder les yeux de Jordan. En fait, elle se sentait tellement démunie que jamais elle n’aurait cru ressentir ce sentiment là. « Vous avez toujours voulu être prof vous ? » La question était anodine, mais pourtant bien révélatrice de cette confusion qui la saisissait de plus belle. Peut être que le concours de circonstance faisait en sorte qu’elle ne trouvait pas encore cette distance pour la simple et bonne raison que la profession qu’elle exerçait n’était pas voulue de prime abord. Alors que si son collègue était à même de parvenir à la trouver, ce n’était que parce qu’il savait à quoi s’en tenir et ce depuis ses plus jeunes années.
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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptyMer 14 Juin - 1:06



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Avais-je pensé à un thème pour la sortie au musée ? Dire que c’était le cas et proposer une idée tirerait limite du miracle, compte tenu du fait que l’idée venait tout juste d’être lancée et qu’en toute franchise, j’étais loin d’être un expert dans le domaine. Pour tout dire, je n’étais pas un adepte des musées, mais pas par choix, mais surtout par manque de temps. En effet, sortir avec mes élèves dans ce type d’endroits, c’était chose complexe, chose que je devais organiser d’avance très souvent et avec peu d’aide, c’était bien compliqué. Après, cela n’excusait pas le fait que j’aurais pu y aller de mes propres moyens, mais dans la dernière année, avec mes soucis de motricité, pour sûr, cela n’avait pas été simple. Déjà que je trouvais difficile de sortir dans des lieux publics jusqu’à il y a encore quelques semaines de cela, jamais je n’aurais pris le risque de me montrer encombrant dans un tel endroit. Mais cela, je ne jugeai pas nécessaire de le mentionner, me contentant de saisir l’occasion qu’Anthea me donnait d’offrir un programme plus intéressant, plus adapté à mes élèves, en lui laissant le choisir pour tout le monde. Afin de lui faire savoir mon intention, je secouai la tête pour lui confirmer que je n’avais pas de thème précis en tête, puis je finis par lui dire:  « Je vous fais confiance pour ça. » Après tout, qui mieux qu’elle pouvait faire ce boulot ? Franchement, je ne voyais pas. Et puis, cela ne voulait pas dire que de mon côté, je n’allais rien faire du tout. J’avais bien l’intention d’organiser toute la logistique d’une sortie scolaire, soit avoir l’autorisation de sortir les élèves, et ce, venant de tous les parents, et m’assurer d’avoir au moins un autre accompagnateur avec nous, spécialisé qui plus est. Normalement, j’aurais dû en chercher au moins un autre, mais ça, ça n’allait pas être nécessaire, si j’avais bien compris ce que la jeune femme m’avait dit, puisqu’elle semblait plus que décidée de nous accompagner. Au vu de son insistance, je ne me sentis pas pressé de quelconque façon. Au contraire, ce fut avec un petit sourire que j’accueillis sa proposition. J’estimais que me concernant, j’avais fait mon boulot de la prévenir, et si jamais cela était nécessaire, je pourrais lui donner certaines consignes sur comment interagir avec les élèves, mais si sa décision restait la même, alors je ne pouvais pas la bloquer, je n’avais pas envie de le faire. Dans cet ordre d’idées, pour moi, le plus logique fut alors de lui dire:  « Il me fera plaisir de vous compter dans l’équipe. », toujours avec ce même sourire doux et assuré, désormais encore plus satisfait de la tournure que prenait cette conversation, cette entreprise pour aider notre élève en commun. Mais conscient que ce ne serait peut-être pas suffisant pour que tous les soucis de Béatrice disparaissent en une seule journée, que jamais rien ne serait en mesure de procurer un résultat si miraculeux, je m’en doutais bien, j’avais choisi de tenter ma propre approche, sans toutefois procurer à la jeune femme un enthousiaste similaire à celui que nous avions partagé pour cette sortie au musée. Ça, je m’y en attendais, je devais l’admettre, comme je m’attendais au fait que cela n’allait pas emballer Anthea au point qu’elle allait paraître sceptique. En mon sens, c’était plausible, puisque je savais que ce n’était pas la solution parfaite. De ce fait, je ne pensais pas vraiment insister, voire même en parler plus amplement. Après tout, personne ne vantait vraiment ce programme à l’école, avait dit qu’il avait fait des miracles, ce genre de chose. Aussi, il fallait dire que trop peu de gens vantaient le département d’adaptation scolaire, soit celui dans lequel je travaillais, et pourtant, j’étais d’avis que nous faisions quand même un boulot convenable mais ça, c’était une autre histoire. Et puis, dans le cas présent, je ne pouvais pas me vanter de tout connaître de ce programme. J’en avais entendu parler, je savais qu’ils faisaient leur possible dans certaines situations, mais voilà tout. Et ça, je ne tardai pas à le prouver sitôt qu’Anthea décida d’entrer dans les détails, me plaçant devant une mise en situation à laquelle je ne pouvais pas vraiment répondre avec autant d’assurance que précédemment. Pire encore, tout ce que je sus faire dans un premier temps, ce fut hausser les épaules, puis ensuite dire, quelque peu lamentablement:  « Je suppose qu’ils ont d’autres recours. » Après, je devais admettre que ces recours, je ne les connaissais pas. Parents ? Police ? Système de protection des jeunes ? Par quoi commençaient-ils ? Jamais je ne m’étais suffisamment renseigné de ce côté.  « Après je pourrais toujours poser la question, il y a toujours une personne qui se fait un plaisir de répondre aux questions. » Et ça, sans susciter trop de doutes, je l’espérais en tout cas. Et si jamais on me demandait pourquoi je manifestais un certain intérêt, alors j’allais parler de ce que je pensais, sans toutefois entrer dans les détails. Être subtil et savoir choisir les bons mots, c’était ce que je faisais au quotidien, et même si je n’étais pas aussi doué avec les adultes qu’avec les adolescents dans ma classe, je pensais être stratégique quand venait le temps de l’être. Parce que là, tout de suite, je ne savais pas vraiment si j’allais en arriver là, au vu des réticences d’Anthea. Celles-ci ne me vexaient pas, mais après, je devais admettre que si cela pouvait secouer un minimum les parents de Béatrice, alors au moins, j’aurais eu l’impression d’avoir fait quelque chose de bien. Je ne disais pas que ce serait suffisant pour pleinement me satisfaire, mais c’était mieux que rien. Puis, dans le meilleur des cas, peut-être que cela pourrait mener à autre chose, une autre chose qui pourrait entraîner une autre amélioration, et ainsi de suite. C’était fort demandé, mais c’était ce qui m’encourageait probablement le plus à agir, puisque depuis un moment, j’avais compris que je ne pouvais pas tout faire moi-même, malgré toute la volonté du monde. C'était triste, ça pouvait sembler défaitiste, mais la réalité était ainsi. Alors aussi délicat cela pouvait être, comme Anthea me le prouva par sa nouvelle question, je ne pouvais lui fournir un paquet de réponses différentes. Sincèrement, je ne pus que lui dire:  « C'est une question de jugement personnel, je suppose. Parfois, j’en parle à mes collègues, souvent, je prends sur moi. Il le faut, sinon je crois que j’en aurais adopté une dizaine en cinq ans d’enseignement. » Et bien que j’avais la volonté d’aider mon prochain, je savais que ce n’était juste pas possible. Je ne parvenais pas à convaincre ma femme pour qu’on ait un enfant à nous, alors si je commençais à faire cela, ce serait impossible mais surtout, ce serait mal vu. Et je tenais à mon métier, je refusais de me compromettre de quelconque façon. À la place, j’utilisais plutôt celui-ci comme je le pouvais, comme je le montrai en ajoutant:  « Alors je fais mon mieux pour les aider, ou du moins, je m'assure qu’ils passent une bonne journée en cours et trouvent un certain confort dans ma classe. » Et ce dernier point, pour moi, il était crucial, essentiel. Ma classe, ce n’était pas une classe ordinaire, c'était un havre de paix ou plutôt, je voulais que ce soit ainsi. Voilà pourquoi j’avais choisi ce métier, même si j’avais tardé à me décider. Malgré tout, je ne regrettais pas ma décision et pour cette raison, ce fut sans être de quelconque façon vexé que j'accueillis la question d’Anthea. Au contraire, je me permis même de sourire légèrement, avant de lui dire:  « Vous dire que oui serait mentir. » Je marquai une pause, me demandant comment j’allais aborder le sujet, si j’allais me rendre au plus profond de celui-ci. Puis me rendant compte que ce n’était pas tant délicat pour moi, certainement pas plus que tout ce qui concernait mon accident, je me décidai à ajouter:  « Je l’ai su quelques mois avant d’envoyer ma demande à l’université, au moment où mes parents ont pris un nouveau gamin à la maison, puisque nous étions foyer d’accueil. » J’omis de mentionner que moi-même, j’avais été adopté de la même façon, me disant que ce n’était pas pertinent pour l’histoire. Puis, je poursuivis en affirmant:  « Et quand il est arrivé, il ne voulait pas se laisser approcher par qui que ce soit. Il devenait même agressif quand nous étions trop près de lui parfois. Et puis, je ne saurais pas m’expliquer pourquoi, mais on a réussi à établir un lien, et il a commencé à s’ouvrir et à s’adapter à la maison, à sa vie. C’est grâce à cela que j’ai compris que je voulais faire ça de ma vie, aider les enfants en difficulté, sans que ce soit toujours leur faute. » Mes élèves, après tout, n’avaient pas choisi leur condition, mais ils méritaient quand même de pouvoir s’adapter, réaliser leurs rêves. Voilà ce que je voulais les aider à faire surtout. Pendant toutefois ne pas avoir besoin de mentionner ce dernier propos, je gardai le silence, n’osant pas demander à Anthea si pour elle, c’était la même chose. Avant tout, je voulais voir si j’avais fait le tour de la question, et si jamais elle voulait en parler elle aurait, alors elle était plus que bienvenue pour le faire.
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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptyMar 4 Juil - 10:33



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Venir en aide à son prochain se présentait toujours sous les formes de cette adrénaline qui longeait les veines de son acquéreur. Ce sentiment savait transporter les personnes qu’il touchait vers des horizons, parfois inconnus, mais tout à faire révélateur des intentions les plus innocentes et pures qu’on ait pu jamais connaître. Pareil à ce désir de vouloir réorganiser le monde pour ainsi lui apprendre à nouveau à se faire confiance, il favorisait l’attention, l’écoute mais surtout la prise de conscience et la volonté de chérir les détails. Ces derniers ne cessaient de se multiplier à vue dès lors que notre attention se permettait d’être captivée pour les appréhender. Des sourires, des gestes, parfois même des mots, permettaient la bonne réception de ces petites choses qui nous poussaient à vouloir offrir le meilleur de nous afin de croire en ce bon qui se transmettrait forcément par la suite. Peut être parviendraient-ils Jordan et elle à transmettre ce dernier ? Peut être que cette intervention serait bénéfique pour l’ensemble des élèves du professeur mais surtout pour Beatrice ? Peut-être pourraient-ils recevoir des réponses à ces questions qui ne cessent de les ronger depuis quelques semaines déjà ? Peut être… La planète entière pouvait prétendre à une reconstruction totale grâce à des suppositions. Et malgré cette idée, les encouragements et la confiance qui résultaient de cette conversation ne faisaient qu’enrichir les espérances de l’un comme de l’autre. Les sourires n’étaient que les précurseurs de leurs volontés, des remparts qu’ils érigeaient ensemble et qui les élevaient vers des hauteurs visant à surplomber leurs désirs d’entraide. A deux, ils parviendraient probablement à obtenir un résultat. Quel qu’il soit, Jordan et elle, sauraient définir les raisons pour lesquelles le tourment ne cessait d’incommoder Beatrice de cette manière. Du moins, il s’agissait là des espoirs que la jeune fille tentait tant bien que mal de préserver du moindre mal. De cette sorte d’inquiétude dans laquelle le doute se plaisait à se greffer à la crainte pour tenter d’immiscer le manque de confiance dans cette œuvre qu’ils étaient en train de créer. Des états d’âmes, qui, renvoyaient à l’artiste des images devant lesquelles son manque d’expérience serait peut être reproché à un moment ou à un autre. Où son impulsivité n’en deviendrait qu’un frein plus que constant alors que la pluie visant à lui ouvrir les yeux sur son incapacité, veillerait à la doucher d’une manière incandescente. Elle avait tant entendu de remarques, elle avait tant de fois du se battre pour essayer de se faire comprendre, que ses tourments se mêlaient à sa jeunesse devant la maturité de Jordan et osaient prétendre à cette défense qu’elle retrouvait dès lors qu’elle prenait conscience de la réalité. Cela n’empêcha pas pour autant à ses idées de fuser dans tous les sens, à oser entreprendre des plans dans lesquels tous trouveraient une place bien définie et grâce auquel ils parviendraient tous ensemble à s’en sortir. Mais c’était sans compter sur son inexpérience en quelques matières et en ce manque de confiance en elle, qui s’empressèrent de s’échanger avec son collègue. Anthea le savait très bien, il lui fallait encore apprendre sur son métier et pour ce faire quoi de mieux que de pouvoir partager un peu de ces instants avec une personne qu’elle jugeait comme un exemple dans ce domaine ? Son regard vint à trouver refuge dans celui du jeune homme et même si ce dernier exprimait ses doutes de l’instant, il n’en devint que plus illuminé voire brillant devant la confiance devant laquelle elle se tenait juste à cet instant. Son sourire veillait à se redessiner sur ses lèvres devant les mots qu’elle entendait. Et alors que son cœur se mettait à battre à tout rompre contre sa poitrine devant cette confiance, la jeune fille savait en cet instant que son choix était le meilleur. « Merci. » répondit-elle le plus simplement de monde alors que ses joues étaient probablement en train de se rosir. Rares étaient les fois où on lui laissait sa chance de cette manière et son ravissement ne faisait que s’intensifiait à mesure que Jordan lui laissait le choix de cette manière. Ainsi, ils formaient déjà une équipe. Une de celles où la communication s’instaurait d’une manière évidente et naturelle et grâce à laquelle n’importe quelle épreuve devenait surmontable. Leurs sourires favorisaient l’élaboration de cette idée, alors que petit à petit des images futures se dessinaient dans l’esprit de la jeune fille. Des instants où les élèves sauraient trouver une confiance dans les accompagnants qui partageaient avec eux ce moment et grâce à laquelle la discussion n’en deviendrait que plus poussée. Certes, les attraits de la réalité restaient présents dans cette esquisse, néanmoins, l’artiste se permettait le luxe d’y croire ou peut-être de rêver en ce meilleur pour que Béatrice puisse se libérer de ce fardeau qui tendait à la figer sur place. Le geste de l’artiste prouva de son contentement quant à la bonne réception de cette future sortie. Jordan lui donnait l’impression de croire en elle, mais surtout de lui accorder de sa confiance pour oser prétendre à sa bonne implantation dans le groupe. Son espoir se rechargeait à bloc grâce aux encouragements de son collègue et peut être même ami. Et sa détermination n’en devenait que plus intense à mesure que les images défilaient encore sous ses yeux. Cependant, le sujet qui mettait en exergue ce côté beaucoup plus dangereux pour la jeune fille, ne tarda pas à pointer le bout de son nez. Et alors que les informations fusaient naturellement dans cet espace, Anthea ne put que laisser son esprit s’emballer quant à la bonne entreprise de ce groupe d’entraide. En effet, il était difficile de pouvoir se placer sous le point de vue d’une personne, surtout lorsque cette dernière désirait plus que tout remettre en question les figures d’autorité de la société. La drogue était un fléau à part entière… Une plaie qui visait toujours les plus fragiles et ceux qui n’attendaient plus rien de la vie. Les adeptes de ce mal savaient pertinemment qui choisir et comment s’y prendre afin d’attirer de nouveaux adeptes entre les mailles de ces filets. Un combat au quotidien pour la jeune artiste, qui avait déjà pu prendre connaissance des visages qui traînaient autour de ses interventions. Aussi, apprendre que le frère de Beatrice participait à ce genre d’activité ne l’étonnait guère, en revanche le fait que ce dernier cherche à se servir de sa sœur était l’élément déclencheur de cette frustration qui continuait à l’habiter. L’injustice était toujours encline à développer des affres là où il n’était pas nécessaire de s’y établir et cette tendance avait le don d’énerver de plus en plus la jeune Stark. Surtout lorsqu’elle concevait que cela était réellement horrible d’avoir à infliger de nouveaux tracas à une personne qui avait déjà assez de soucis à régler comme ça. La conversation au sujet des aides mises en place par le système eurent tendance à rendre sceptique la jeune fille. En effet, sur le papier, les interventions étaient toujours à même de pouvoir rassurer n’importe qui, mais sur le terrain… Elle n’était vraiment plus sûre du tout que la sécurité de Beatrice en reste totale, surtout devant le doute qu’elle pouvait lire dans le regard du jeune homme à cet instant. Ni lui, ni elle n’avaient de réponse convenable à fournir à l’autre, parce qu’ils ne connaissaient pas tellement le sujet. Pourtant, Anthea notait les efforts de Jordan, pour tenter de la rassurer encore une fois. « Ce serait bien qu’on puisse savoir où on s’engage avant de foncer tête baissée… J’vous fais confiance pour poser les bonnes questions d’toute manière. » Sa tête hochait affirmativement alors que son ton se voulait enclin à partager la même confiance qu’il avait su lui offrir toute à l’heure. L’artiste savait très bien qu’elle pouvait lui donner aveuglément cette dernière, parce qu’il était un homme bien et qu’il pensait avant toute chose au bien être de Béatrice. Un soupire échappa, cependant, à la jeune intervenante alors qu’elle songeait à ce à quoi ils pourraient se heurter. La police interviendrait très certainement à un moment donné ou à un autre, ne serait-ce que pour établir cette sorte de sentiment de peur qu’ils savaient usés quand les moments se dévoilaient comme opportun. Et là que se passerait-il ? Est-ce que le frère de la jeune fille serait assez intelligent pour se remettre en question et arrêter ce cinéma ? Ou au contraire allait-il se mettre sur la défensive et de fait mettre de plus belle la vie de sa sœur en danger ? Si seulement, quelqu’un était capable de lire l’avenir pour les prévenir d’une tournure ou d’une autre… Mais non, personne n’en disposait voilà pourquoi ils se heurtaient à nouveau à ce sentiment d’impuissance qui les guettait depuis le début. Impuissance qui se traduisait maintenant par des révélations devant lesquelles Anthea savait qu’elle pourrait compter sur les bons conseils du jeune homme. Jordan se présentait comme un professeur intègre et fort dans ses attitudes. Une personne qui mettait un point d’honneur à savoir où était la limite et comment ne pas la franchir. Faculté que la jeune fille n’avait pas encore réussi à développer pour l’heure et qui ne demandait pas mieux que de savoir comment y parvenir. Aussi, voilà pourquoi elle se laissa aller vers des questions qui pouvaient paraître comme dérisoires mais qui en réalité, reflétait à quel point elle donnait sa confiance à son collègue. Celle là même, qui avait raison sur tout le reste et qui osait lui insuffler le courage de se révéler. Un mince sourire avait su prendre place à l’embrasure de ses lèvres alors qu’elle recueillait la bienséance de son ami. Son expérience en arrivait même à faire naître en elle de cette admiration qu’elle ressentait généralement lorsqu’elle songeait à ses mentors. « Et ça vous ennuierait si… j’vous en parle à vous ? » osa t-elle demander tout en laissant ses doutes s’extérioriser petit à petit devant le regard certain de Jordan. «J’veux dire, j’ai … Z’avez bien vu comme on m’traite… J’ai personne à qui en parler en fait. Fin’ pas dans les profs… » Elle baissait sa tête et parlait dans sa barbe, signe de son malaise en raison du sujet mais surtout de la manière dont elle se mettait à nue. «… j’en suis pas une… » Elle se mit à hausser ses épaules et se pinça les lèvres dans une moue qui laissait présager de son évidence. « J’me sens bien avec vous. » finit-elle par admettre d’une manière sincère et honnête avant de finalement se concentrer sur les diverses informations qu’elle entendait. L’histoire que Jordan était en train de lui raconter éveillait de nouveaux intérêts chez elle, mais surtout, elle tendait à lui prouver que ce qu’elle-même avait au fond d’elle, se trouvait également dans le cœur de son collègue. Ainsi, elle sentait qu’elle n’était plus seule et que ces sentiments d’entraide pour le bien être d’autrui et des jeunes en particuliers se révélaient comme étant des vocations à part entière. « Les enfants ne demandent pas à naître. » commenta t-elle simplement au terme du discours qu’elle venait d’entendre. « Vos parents agissent d’une manière vraiment louable, si seulement ils pouvaient tous être comme ça… » Ses paroles traduisaient à quel point, elle enviait ces personnes capables de trouver assez de courage pour rétablir un peu d’ordre dans la société et offrir une nouvelle opportunité à des personnes qui n’avaient rien demandées. « En tout cas, ils vous l’ont transmis et j’crois que c’est la plus chose qu’ils ont pu faire. » ses yeux se redressaient pour venir croiser ceux du jeune homme et ainsi prétendre à l’échange d’un nouveau sourire encourageant. Certes, Anthea faisait le lien entre les récits et il était évident qu’elle avait compris que Jordan était aussi un de ces enfants sauvés, néanmoins, elle préféra taire la question pour ne pas le déstabiliser. « C’serait tellement autre chose de mieux si on était plus à penser comme ça n’empêche… » finit-elle par admettre avant de boire une nouvelle gorgée de son café. Après tout, il ne lui avait pas posé la question sur ses intentions à elle, aussi, voilà pourquoi elle préférait les taire. Si Jordan désirait les lui demander, il savait qu’il le pourrait, auquel cas elle ne se vexait pas pour autant qu’il tienne à garder cette distance entre eux.
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MessageSujet: Re: Wake me up when it's all over (anthea)   Wake me up when it's all over (anthea) EmptyVen 7 Juil - 15:08



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wake me up when it's all over
Comment pourrions-nous qualifier notre relation, à Anthea et moi ? Compte tenu du fait que nous ne travaillions pas dans le même milieux, dans les mêmes circonstances, utiliser le mot « collègues de travail » ne serait pas tout à fait juste, mais puisque j’estimais que ça demeurait une relation liée à mon boulot, je ne voyais pas tant de souci à la qualifier ainsi. Par contre, au fur et à mesure que la conversation progressait, je me rendais compte que cette relation de travail devenait lentement, mais sûrement, une relation de confiance entre la jeune femme et moi, une relation de confiance que je savais, dans nombreux cas, difficile à installer, mais avec laquelle je commençais à être de plus en plus à l’aise dans le cas présent. Il suffisait de voir comment je lui avais proposé de s’occuper du programme de la journée au musée, sans me poser de questions, sans demander un retour sur ce qu’elle allait planifier. Bien sûr, je n’allais pas refuser qu’elle m’en parle avant le jour de la dite sortie, mais si jamais j’avais la surprise en même temps que les élèves, je n’allais pas en faire tout un cas non plus, parce que justement, quelque chose me disait que je pouvais avoir confiance en la jeune femme pour trouver un programme intéressant pour tous. Et en échange, Anthea en vint à me faire confiance, si j’avais bien compris ses propos, en ce qui concernait le programme d’intervention mis en place par l’école, dans le sens où je n’aurais peut-être pas à lui demander son avis sur chaque démarche que je comptais entreprendre de ce côté. Peut-être cela pouvait sembler un peu idiot, mais mine de rien, cela me faisait plaisir de voir qu’en l’espace de quelques conversations, sommes toutes professionnelles, je m’entendais mieux avec elle qu’avec certains de mes collègues que je croisais chaque jour. Bien sûr, je n’allais pas m’en plaindre, même si je savais très bien que probablement je ne saurais jamais partager tout ce que je vivais au quotidien comme je pouvais le faire parfois avec mes collègues, même si jamais personne ne pourrait vivre exactement la même chose que je vivais avec mes élèves, puisque c’était moi qui étais avec eux constamment. C’était pareil pour chaque enseignant, j’en étais conscient, mais la différence se faisait encore plus sentir dans le cas d’Anthea, d’où le fait que je n’étais pas certain que j’irais la voir pour lui parler de soucis au sein de l’école, concernant des élèves qu’elle ne connaissait pas, comme, je me doutais bien, elle ne le ferait pas. Et je ne m’en faisais pas avec cela, estimant que c’était une réaction parfaitement normale. Inutile de mentionner qu’au vu de ma façon de voir les choses dans le cas présent, je demeurai quelque peu surpris au moment où elle en vint à me demander quelque chose, si bien que je ne crus pas bien comprendre dans un premier temps. De quoi voudrait-elle me parler ? Quand ? Comment ? N’osant pas m’avancer, même si je n’avais aucune mauvaise intention, je ne dis rien, laissant alors à Anthea l’occasion de poursuivre son propos, m’expliquant que c’était difficile pour elle de se faire entendre et comprendre dans son milieu. Sans même que j’y réfléchisse au préalable, mon visage adopta une teinte un peu plus triste, triste parce que je pouvais compatir avec ce qu’elle vivait, par moments. En effet, je n’étais pas reconnu comme étant le plus sociable des enseignants. Dans ma classe, avec mes élèves, tout allait pour le mieux, mais dans la salle des enseignants, là où je me rendais que trop peu, c’était autre chose. Bien souvent, je restais qu’avec mes collègues en enseignement spécialisé, ne me sentant pas suffisamment à l’aise pour aller discuter avec les autres. Mais quand j’avais besoin, j’aimais bien que quelqu’un puisse m’aider, et de ce fait, si je pouvais être cette personne pour la jeune femme, avec qui je m’entendais bien, pourquoi pas ? Mais avant que je lui fasse part de ma réponse, elle vint à ajouter quelque chose qui, aussi banal cela puisse-t-il être, vint me toucher. Généralement, je ne connectais pas vraiment avec les adultes parce que je ne savais pas tant comment m’y prendre, alors savoir que j’avais pu développer ce lien avec la jeune femme me faisait du bien, mine de rien. Au bout du compte, ce fut donc avec un sourire ravi que je vins à lui dire:  « Cela ne m’ennuierait pas du tout, au contraire. » Cependant, comme pour expliquer le fait que je n’avais pas répondu du tac au tac, je crus bon d’ajouter:  « Après, je ne dis pas que je serai toujours le meilleur conseiller qui soit, mais si ça peut vous faire du bien de parler parfois, c’est sans problème. » Et en mon sens, le simple fait d’avoir quelqu’un pour écouter, c’était énorme. Ça, je l’avais grandement appris à mes dépens ces derniers mois, quand je pataugeais avec mes difficultés physiques et sociales. Après, cela ne voulait pas dire que j’étais prêt à tout partager concernant ma vie personnelle, mais parler quand j’en avais besoin, sans recevoir rien en retour, ce n’était pas plus mal non plus. Après, il était évident que si je le pouvais, j’allais tout faire pour pouvoir aider Anthea du mieux que je le pouvais, mais je me doutais bien que ce ne serait pas toujours aussi simple qu’en ce moment, en ce qui concernait le cas de Béatrice. Là, nous avions une élève en commun, nous pouvions faire quelque chose en commun, je me doutais bien que ce ne serait pas toujours pareil, bien loin de là. Par contre, si je pouvais aider, alors j’allais le faire. Après tout, c’était pour cette raison que je faisais mon boulot, comme je l’avais prouvé par mon discours, discours au travers duquel Anthea en vit davantage, mais vit surtout des choses que je ne pouvais qu’approuver. Dans un premier temps, je trouvais qu’elle avait raison de dire que les enfants ne demandaient pas tous à naître. Plus encore, certains naissaient avec une condition qu’ils avaient encore moins demandé, et c’était ceux qui l’avaient plus dure que je voulais particulièrement aider. Était-ce parce que j’avais plus de facilité ? Parce que je me reconnaissais un peu en eux ? Parce que j’y reconnaissais mon frère adoptif ? Je ne savais pas trop, mais je savais que je ne changerais pas de métier, au vu du lien que j’avais avec mes élèves et de la reconnaissance personnelle que j’en tirais chaque fois que quelque chose de bien se produisait. Évidemment, je ne m’en vantais pas, parce que je ne faisais que mon boulot, mais il n’en demeurait pas moins que rien ne me faisait plus plaisir que de voir mes élèves réussir quelque chose, ou être simplement heureux. Et ça, je savais très bien que je le devais beaucoup à mes parents. Mes parents d’adoption, bien sûr, pas ceux qui m’avaient fait vivre une vie inconcevable pour un enfant jusqu’à mes trois ans. De ce fait, comment pourrais-je contredire la jeune femme, qui prononçait là des mots que j’aurais pu dire moi-même ? Acquiesçant à ses dires d’un signe de tête jusqu’au bout, ce fut seulement lorsqu’elle eut terminé ses propos que je finis par lui dire:  « Et vous, qu’est-ce qui vous a encouragée à ce fait ce boulot ? » J’avais déjà un petit doute concernant la réponse, au vu de ce qu’elle venait de dire, mais je m’étais dit que je pouvais me permettre de lui poser la question malgré tout, histoire de voir si son parcours avait des similitudes au mien, ou s’il était complètement différent. Après, si elle ne voulait pas s’étaler des masses, je n’allais pas lui en vouloir, c’était de la curiosité bien candide plus qu’autre chose de ma part.
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