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 Do you want to kill me ? - Serghei

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MessageSujet: Do you want to kill me ? - Serghei   Do you want to kill me ? - Serghei EmptyDim 2 Avr - 23:55

Elle tournait en rond, inlassablement, elle tournait en rond dans sa cuisine. L'esprit occupé par des pensées toutes plus obscures les unes que les autres, Lavinia faisait les cent pas depuis plus de trente minutes maintenant. Incapable de s'asseoir pour réfléchir posément, elle repassait en boucle dans sa tête la dernière conversation qu'elle avait eu avec Serghei. Ils étaient allés tous les deux en ville, avaient fait quelques achats, avaient bu un chocolat chaud ensemble, mais à aucun moment, non à aucun moment il ne lui avait dit qu'il ne viendrait pas manger chez elle le dimanche suivant. Elle avait beau chercher, et chercher, cette information ne lui revenait pas. Elle ne lui revenait pas parce qu'il ne lui avait jamais dit. Elle en était certaine désormais. Les deux mains appuyées sur le plan de travail, la mère cherchait une explication à cette absence soudaine et imprévue. Son fils ne manquait jamais les repas du dimanche. Jamais. D'aussi loin qu'elle s'en souvenait, il était toujours venu avec son sac de linges sales et avait toujours déjeuner avec eux. Mais pas dimanche. Pas hier. Elle avait demandé à Ioan et Anca de lui téléphoner mais il n'avait pas décroché. Elle avait commencé à paniquer, et agacé, Lucian lui avait dit de se calmer. Selon lui, il faisait comme tous les autres, il les laissait tomber. Mais ce n'était pas du genre de Serghei, non. Il l'aurait prévenue, elle en était persuadée, il aurait eu la courtoisie de lui dire que ce dimanche, il ne viendrait pas. Les yeux clos, elle essayait de rester calme. Se rendant compte qu'elle n'y parvenait pas, elle saisit une boite vide, mit les cookies qu'il restait du repas de la veille et sortit en trombe de la maison. Une fois devant chez elle, elle sentit son cœur battre à tout rompre. Elle détestait sortir toute seule. Elle détestait être dans une rue sans la présence d'un membre de sa famille. C'était tout de suite oppressant pour elle, il n'y avait rien de libérateur, de salvateur dans le fait de se promener non accompagnée. Mais aujourd'hui, elle n'avait pas le choix. La boite coincée sous le bras, elle se mit donc en direction du domicile de son fils. Son regard parcourait sans cesse les alentours et elle sursautait au moindre bruit. Elle se sentait ridicule et pathétique à paniquer dès qu'une feuille volait devant son nez ou qu'une branche craquait sous ses pieds. Mais c'était plus fort qu'elle, la mère avait peur. Après quelques minutes de marche, elle arriva enfin devant l'immense porte en bois de l'immeuble dans lequel vivait son fils. Soulagée, elle la poussa et se dirigea jusqu'à la porte de son studio. La main tremblante, elle hésitait à frapper. Et s'il n'était pas là ? Et s'il ne lui ouvrait pas ? Cela signifierait-il qu'il avait eu un problème ? Elle savait pertinemment que si son fils n'ouvrait pas la porte, elle allait s'imaginer le pire. Lavinia hésita à faire demi-tour, mais rester dans le doute n'allait pas l'aider non plus. Elle prit donc son courage à deux mains et frappa contre la porte.

Au bout de quelques secondes, celle-ci s'ouvrit et laissa entrevoir Serghei. Un soupir de soulagement échappa à la mère tandis que sans vraiment le regarder, elle lui colla la boite de cookies dans les bras et sur le ton du reproche lui dit : « Je croyais que t'étais mort ! » Et elle le bouscula pour pouvoir entrer dans l'appartement, de peur qu'il lui referme la porte au nez. Non, Lavinia Popescu n'était jamais dans l'excès, jamais... Alors qu'elle lui tournait le dos et qu'elle s'approchait d'une fenêtre pour l'ouvrir et aérer un peu le studio, elle continua à parler sans même le regarder : « Tu te rends compte, j'ai du traverser le quartier toute seule. TOUTE SEULE. Tu m'entends Serghei ? » Et elle se retourna pour lui faire face, les bras croisés contre sa poitrine. Elle savait qu'elle touchait une corde sensible lorsqu'elle abordait le fait de se promener toute seule dans les rues. Si Lucian lui interdisait de sortir sans lui, Serghei ne supportait pas l'idée de savoir sa mère non accompagnée. En parlant de ça, elle essayait de le faire culpabiliser. Déjà, il n'était pas venu manger la veille, il n'avait pas prévenu, et voilà que désormais elle se mettait à se balader seule dans la ville à cause de lui. Alors qu'elle attendait une réponse de sa part, la mine courroucée, elle fronça les sourcils. Qu'est-ce que c'était que ça ? Que lui était-il arrivé ? Elle laissa rapidement tomber ses bras le long de son corps et se précipita vers son fils qui avait les yeux rouges, comme brûlés. Oubliée la colère, oubliée la rancune, oubliée la déception, c'était l'inquiétude qui avait entièrement pris possession de son corps et de son âme. Les yeux écarquillés, elle toucha du bout des doigts le coin des yeux de son fils et lorsqu'elle le vit grimacer de douleur elle stoppa son geste. La voix tremblante elle lui demanda : « Mais... Mais... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Pourquoi, mais pourquoi le sort s'acharnait-il sur sa famille ?! Lorsque ce n'était pas Seven qui était couvert de bleus, c'était Serghei qui était mal en point. Etait-ce trop demandé d'avoir des enfants en bon état, en un seul morceau. Lavinia était-elle condamnée à voir ses enfants souffrir ? Sentant que les larmes lui montaient aux yeux, et parce qu'elle ne voulait pas que son fils la voit dans cette état, elle se dirigea vers la salle de bain. Elle sortit un gant de toilettes, le passa sous l'eau, et se dirigea vers Serghei. Sur un ton autoritaire et sans appel, elle lui désigna le canapé. « Assieds-toi ici. Et raconte moi tout. J'ai bien dit tout. » Son regard était si sombre qu'il ne valait mieux pas la contredire. Le fils le savait, lorsque la mère ordonnait – ce qui arrivait rarement – mieux valait aller dans son sens si on ne voulait pas avoir plus d'ennuis qu'on en avait déjà...
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MessageSujet: Re: Do you want to kill me ? - Serghei   Do you want to kill me ? - Serghei EmptyMar 4 Avr - 16:54

"Deux jours de congé ? Ou plus ? Euh… t'as un souci Serghei ? Je peux t'aider hein si t'as besoin !"

Je me pince l'arrête du nez, me retenant de lui dire de se mêler de son cul parce que bon, il est cool mon chef, de s'inquiéter pour moi.

"Nan, t'inquiète, j'ai eu un … petit accident ce weekend, j'ai une gueule à faire peur mais normalement d'ici mercredi ce sera bon. On va dire jeudi, comme ça on sera sûrs. Je te raconterais, tu vas te marrer…"

"… une gonzesse ?"

"… ouais."

"Je sens qu'on va rire ouais. Tu prends jamais de congés et on est en période creuse, y a pas de soucis. Repose-toi, on se voit dans trois jours !"

Et je raccroche après l'avoir remercié, poussant un soupir de soulagement. J'aurais pu aller bosser, mais l'écran me défonce les yeux. Je m'en suis à peine approché hier et ça m'a brûlé au bout de 10 minutes. Donc ouais, je me suis résolu à passer dans une pharmacie et je me retrouve avec des gouttes à utiliser 6 fois par jour, à éviter la lumière et surtout les écrans. Autant dire que j'ai un peu envie de mourir. Alors je dors. Je fais que ça depuis hier. J'ai même pas allumé mon pc ou regardé mon téléphone, je me suis contenté d'appeler mon chef pour pas qu'il s'inquiète. C'est déjà pas mal.

Alors ouais, quand on frappe à ma porte, je pousse un grognement et je me planque quelques secondes sous mon oreiller, en espérant vaguement que la personne ne va pas insister. Mais en fait si. Alors je me lève, me massant la nuque distraitement avant d'ouvrir. Et de me figer devant ma mère. Et merde, je savais que j'avais oublié un truc. J'ai pas le temps de dire quoi que ce soit que je me retrouve avec une boite entre les mains et qu'elle est déjà entrée en me poussant le coté.

"Mort ? Hein ? Mais... quoi ? Ah putain le déjeuner d'hier. On était dimanche."

Je m'appuie contre le mur alors qu'elle s'agite, ouvrant une fenêtre et continuant de parler. La connaissant, elle va pas tarder à faire mon lit et râler parce qu'elle trouve pas le balai. Ou un truc dans le genre. Mais je me fige quand je comprends ce qu'elle vient de dire.

"Toute seule ? Sérieusement ? Mais pourquoi t'as pas envoyé un des gamins ? Rez' aurait pu passer après les cours, j'ai même acheté des bonbons pour elle ou… je sais pas moi mais… pourquoi t'es sortie toute seule ?"

J'aime pas ça, mais alors pas du tout. Alors ouais, je sais, je suis beaucoup trop protecteur mais faut se mettre à ma place aussi. Elle a peur du monde extérieur, le moindre truc la fait sursauter, elle a jamais réussi à affronter ce qu'il y a dehors. Et pourquoi je la forcerais à le faire ? Je veux dire, j'ai pas à décider des peurs des gens et il faut bien veiller sur elle. C'est ma mère quoi, elle fait déjà tout ce qu'elle peut pour nous, elle s'occupe de nous alors, au moins, je peux l'aider pour ça. Donc ouais, dès que je peux, je sors avec elle, pour qu'elle puisse quand même voir le monde en dehors des murs de chez elle. Ca fait pas de moi un bon fils, qu'on soit bien d'accord, c'est juste que c'est… important. Qu'elle voit que tous ses gosses sont pas des lâcheurs, qu'ils prennent du temps pour elle. Mais là on pourrait dire que j'ai sacrément merdé. Et là, forcément, il se passe exactement ce que je voulais pas. Elle voit mes yeux rouges et sa voix tremblante me serre le cœur. Sérieux, comment elle fait pour me filer mauvaise conscience en genre quoi ? 3 secondes et demie ? Je la regarde s'éloigner dans la salle de bains en lâchant, d'un ton gamin.

"Mais m'maaaan !"

J'ai pas le temps d'en dire plus qu'elle est revenue et me désigne le canapé. Alors ouais, je m'assois sans rien dire, vu sa tête je vais éviter. Je soupire longuement, évitant de lui dire que je suis pas sûr que le gant serve à quelque chose et je finis par ouvrir la boite et par croquer dans un cookie.

"Oh, ils sont super bons."

Oui, c'est pas ce qu'elle a envie d'entendre. Mais je me dis qu'elle préfèrera entendre ça plutôt que ce qui m'est vraiment arrivé. J'essaie de gagner encore un peu de temps et de trouver comment lui raconter les choses sans qu'elle me fasse une syncope ou un truc dans le genre. J'inspire avant de lui désigner les gouttes sur la table, d'un mouvement du poignet.

"J'ai ce qu'il faut pour que ça guérisse. Dans deux, trois jours on y verra plus rien. Et j'ai aucun problème avec personne maman, ça se reproduira pas. Ca se reproduira pas."

A moins qu'elle joue de nouveau avec sa bombe au poivre mais j'ose espérer que non. Je me frotte la nuque, guettant sa réaction, voyant bien qu'elle est énervée, angoissée et j'en passe. Je suis pas vraiment habitué à ce que ce soit à cause de moi alors c'est probablement pour ça que je me relève, que je lui désigne le canapé avant de reprendre, d'un ton tranquille.

"Si tu t'installais tranquillement et qu'on buvait un truc. Genre chocolat chaud. J'ai même du jus d'orange."

Avec un peu de bol, le fait de pas attendre qu'elle le fasse va assez la déstabiliser pour qu'elle évite de vraiment savoir ce qui s'est passé. Ce qui m'arrangerait bien en fait. Parce que tout lui raconter ? Nan, je crois pas. Il va falloir que je sabre pas mal d'épisodes mine de rien. Et voilà, j'ai de nouveau mal au crâne.
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MessageSujet: Re: Do you want to kill me ? - Serghei   Do you want to kill me ? - Serghei EmptyJeu 6 Avr - 0:27

Elle se doute qu'il n'a pas forcément envie de la voir. Elle a bien compris qu'il ne s'attendait pas à la voir débarquer ici à l'improviste, elle a lu la surprise dans ses yeux. Et puis y a ses interrogations, il ne comprend pas tout de suite la raison de sa présence. Il se demande pourquoi elle part de mort. Puis il percute. Oui le repas du dimanche. Oui il l'a oublié. Mais plus que le repas, c'est elle qu'il a oubliée. Il l'a pas appelée, il l'a pas prévenue, et rien que d'y penser, ça lui tord les boyaux à Lavinia. Parce que lorsqu'elle s'est rendue compte qu'il ne franchirait jamais la porte, elle a senti son monde s'écrouler un peu plus. Parce qu'elle s'est dit que ça y est, lui aussi, comme tous les autres, il se barrait pour ne jamais revenir. Elle avait eu envie de pleurer pendant tout le repas. Mais elle s'était retenue. Parce qu'il y avait Lucian, qu'elle avait déjà fait une crise à cause de Seven et qu'elle savait que son mari ne supporterait pas de la voir craquer une nouvelle fois. Alors elle avait ravalé sa rancoeur et sa tristesse, elle avait ravalé sa douleur et sa colère, elle avait ravalé ses craintes et ses peurs. Elle avait tenu bon tout le dimanche après-midi, mais aujourd'hui, lundi, ça avait été plus fort qu'elle. Alors bien sûr, elle a parfaitement conscience que son fils est grand, qu'il peut mener la vie qu'il désire, mais il peut pas la laisser de côté, il peut pas l'abandonner. Il en a pas le droit. Parce que s'il le fait, elle s'en remettra jamais la pauvre mère. Elle a fait neuf enfants. Elle a une véritable tribu, enfin, aux yeux du monde. Parce que la réalité, c'est qu'elle se sent seule. La réalité, c'est qu'elle est seule. Alors oui, elle est là sur un coup de tête, et même si sa présence n'est pas désirée, elle a pas l'intention de faire demi-tour sans avoir de réponse, sans avoir d'explication. Et comme elle s'y attend, son fils vrille lorsqu'il apprend qu'elle est sortie toute seule. Et même si c'est mal, même si une mère ne devrait pas ressentir cela, elle est fière de l'avoir fait culpabiliser. Parce qu'après tout, elle n'a pas à être la seule à souffrir, elle n'a pas à être la seule à avoir peur. « Toute seule ? Sérieusement ? Mais pourquoi t'as pas envoyé un des gamins ? Rez' aurait pu passer après les cours, j'ai même acheté des bonbons pour elle ou… je sais pas moi mais… pourquoi t'es sortie toute seule ? » Elle a levé les yeux au ciel quand il l'a questionné. Il sait pourquoi elle est venue toute seule. Il sait ce qu'elle fait ici, et non elle n'a pas attendu Rez, pourquoi faire ? Elle n'a pas à être un poids pour tous ses enfants, et puis, Rez lui aurait dit de dédramatiser, et surtout, en présence de sa fille, elle n'aurait pas pu faire culpabiliser son fils comme elle est en train de le faire. Mais elle n'a pas le temps de répondre à toutes ses interrogations, parce qu'elle a vu. Elle a vu pourquoi il n'était pas venu. Elle a vu ses yeux, et elle a compris que quelque chose était arrivé. Elle l'avait déjà compris la veille lorsqu'il n'était pas venu. Au fond d'elle, elle savait que quelque chose clochait, et voilà que la vérité lui explosait en pleine face. Serghei c'était fourré dans les ennuis. Et il essaie de l'empêcher de s'occuper de lui, mais c'est mal la connaître. Et elle a beau l'entendre protester depuis la salle de bain, elle s'en fiche. Comme elle s'en est doutée, il a obtempéré, il s'est installé dans le canapé. Lorsqu'il lui dit que ses cookies sont bons, elle lui donne un coup dans l'épaule. « Tais-toi. » Son ton est sec. Elle n'a pas envie de plaisanter, pas envie de parler de gâteau et de pâtisserie. Elle est énervée, elle a mal pour lui, et elle a peur. Elle déteste lorsqu'il fait ça, lorsqu'il cherche à dédramatiser la situation en tournant tout à la plaisanterie. Ce n'est pas drôle, et la mère Popescu n'a définitivement pas envie de rire. Alors la mère passe le gant de toilette sur les yeux de son fils, tandis que les siens se mettent à briller. Elle fait tout pour retenir les larmes qui menacent de s'échapper à tout moment. Puis il lui désigne les goûtes sur la table. Elle est rassurée l'espace de quelques secondes. Parce qu'il a pris les choses en main, qu'il a été à la pharmacie, et que s'il a de simples goûtes c'est qu'en effet, tout devrait se régler rapidement. « Et j'ai aucun problème avec personne maman, ça se reproduira pas. Ca se reproduira pas. » Elle fronce les sourcils, et elle s'empresse de questionner : « Qu'est-ce qui se reproduira pas ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » Elle prend les goûtes et sans lui laisser le temps de répondre, elle penche la tête de son fils en arrière et laisse glisser le liquide jusqu'aux creux de ses iris. Une fois que c'est fait, elle repose le produit sur la table et elle observe son fils. Elle ne sait plus quoi penser. Parce que si elle doit commencer à s'inquiéter pour lui alors elle n'a pas fini de s'inquiéter pour tous. Il est l'un de ses enfants les plus fidèles, celui qui a toujours été présent. Lavinia ne s'est jamais trop souciée de ce qu'il faisait parce qu'il ne lui a jamais montré cette facette de lui. Mais comme souvent elle s'est trompée. Et difficilement, elle en vient à admettre que la plupart de ses enfants tiennent de Lucian, qu'ils ont pris sa violence, qu'ils ont pris son côté obstiné et têtu, et ça lui fout les boules à la Popescu, ça lui fait peur à la matriarche. Elle est sortie de ses pensées brusquement : « Si tu t'installais tranquillement et qu'on buvait un truc. Genre chocolat chaud. J'ai même du jus d'orange. » Elle le regarde, sourit délicatement et elle répond : « Je veux bien un choco... » Et elle s'arrête aussitôt. Elle croise les bras, se relève instantanément et ajoute avec agacement : « Tu crois quoi Serghei ? Que m'offrir une boisson me rendra amnésique ? Je veux des réponses, et je les veux maintenant. » Elle le fusille du regard, parce qu'il l'agace à détourner la conversation, parce qu'elle est vexée qu'il la pense si influençable. Elle se dirige vers la cuisine, sort deux tasses et commence à préparer deux chocolat chaud tout en maugréant assez fort pour qu'il l'entende : « Pourquoi t'es sortie toute seule ? A ton avis ! Pas croyable d'être comme ça, pas croyable. » Et elle rumine dans son coin, et elle cherche en vain une explication qu'elle ne peut pas inventer, une explication qui ne vient pas. Soudain elle se fige. Non... Non ça ne peut pas être cela. Elle tourne le visage vers lui et questionne à nouveau : « Ne me dis pas que tu t'es battu avec un de tes frères ! Ne me dis pas ça ! Je crois que je ne m'en remettrai pas. » Parce que c'est la seule explication qui lui vient en tête. Parce que sinon, il lui dirait ce qu'il s'est réellement passé. La mère déteste voir ses enfants se battre, c'est déjà assez compliqué de gérer Ioan et Seven, alors si maintenant Serghei se met à frapper un autre membre de la fratrie, ils ne s'en sortiraient jamais. Elle craint le pire, et ses mains tremblent lorsqu'elle dépose une tasse devant son fils. Elle s'installe à nouveau à ses côtés et ajoute : « Je ne partirai pas tant que je ne saurai pas toute la vérité. » Et comme elle se doute qu'il a envie de la voir disparaître au plus vite, elle espère que cette menace portera ses fruits, et qu'enfin, il acceptera de lever le voile sur ces maudits yeux rouges.
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MessageSujet: Re: Do you want to kill me ? - Serghei   Do you want to kill me ? - Serghei EmptyDim 9 Avr - 22:05

Il y a longtemps que j'ai arrêté de me questionner sur le fait que je me comporte de la sorte avec ma mère. Parce que, très objectivement, je pourrais lui en vouloir. Ou je devrais, je sais pas trop. Pour toutes ces fois où elle a détourné les yeux quand le paternel nous a apprenait la vie, pour cette image que j'ai des femmes et que je lui dois en partie. Pour ce genre de trucs. Mais bon, tout ça, c'est des conneries de psy. C'est ma mère, point. Et vu que je peux pas redire grand-chose à la façon dont elle vit, parce que ça impliquerait forcément de me remettre en question, de m'interroger sur ce qui cloche chez moi et probablement de péter un câble, je préfère faire ce que je fais de mieux. Je veille sur elle. Comme je peux. Oh, je dis pas que je suis vraiment doué dans l'exercice hein, je pourrais certainement mieux m'occuper d'elle, aider à ce que ce voile qui embue parfois ses yeux se fasse plus rare, voire inexistant. Mais j'y arrive pas. Je me contente de l'accompagner quand elle en a besoin, d'être aussi fidèle au poste que possible et de lui faire des petits cadeaux de temps en temps. Rien de bien important, faudrait pas que le paternel s'énerve, on sait jamais. Mais juste de quoi l'aider à se rappeler qu'elle est pas aussi seule qu'elle pourrait le croire. Enfin, si elle croit, ce qui est pas forcément le cas. A dire vrai, j'ai du mal à savoir ce qu'elle a vraiment en tête et je me demande si j'ai vraiment le droit de savoir. Comme si c'était sacré. Ouais, je sais, c'est con comme idée hein, mais je peux pas m'en empêcher.

Et là, clairement, j'ai merdé. Parce que ma rencontre avec la pétasse blonde m'a pas mal remué et que ouais, une part de moi a totalement zappé le fait qu'on était dimanche, que je devais endosser le rôle du fils toujours à son poste. Ou alors, je pourrais me mentir et dire qu'en fait, je voulais pas qu'elle me voit dans cet état. Oh, c'est pas entièrement faux, mais ce serait faux-cul de vraiment me retrancher derrière ça. Je peux quand même pas m'empêcher de faire claquer ma langue sur mon palais en signe d'agacement quand elle lève les yeux au ciel sans me répondre. Quand je vois la tête qu'elle fait, j'ai pas à me demander de qui je tiens mon côté buté. Même s'il semblerait que je tienne plus de mon père… ouais, ça fait chier. Enfin bref, l'agacement et la colère font place à l'inquiétude et autant dire que ça m'arrange pas des masses. Parce que ma mauvaise conscience va monter d'un cran, bien évidemment et que ne pas lui raconter les choses risque d'être un rien compliqué. Je suis même pas sûr d'arriver à trouver une histoire crédible en fait.

Je tente de détourner le sujet en parlant des cookies, qui sont vraiment super bons, mais autant dire que c'est l'epic fail. Mais genre vraiment. Je me prends même un coup et je lâche un "hééééé !" en me frottant le bras. Avant d'en bouffer un autre. Et de finir momentanément aveugle quand je me prends le linge sur la gueule, suivi des gouttes.

"Ah putain ! J'imagine que c'est trop tard pour te dire que je venais d'en mettre et que je devais attendre six heures, hein."

Je soupire longuement avant de désigner mes yeux de la main.

"Ca ! Ca se reproduira plus m'man !"

Ouais j'élude brillamment - si, si, je vous jure que c'est brillant - son autre question, tentant une nouvelle diversion. Et, l'espace d'une seconde, j'ai l'espoir que ça ait marché. Mais ce serait mal connaitre la matriarche Popescu. Dans le genre tête de mule elle se pose là. Remarquez, il faut au moins pour survivre dans cette famille. La ténacité, c'est la base de la survie. Quand on l'est plus, on lâche pied, d'une façon ou d'une autre. En se barrant, en se repliant sur soi, en craquant, en se fissurant. Et y a aucun des options qui me va, que je peux me permettre. Ouais, pour moi, c'est un luxe de pouvoir craquer et tout envoyer bouler. Comme si j'avais vraiment le droit de le faire, sans arriver à saisir pourquoi. Ca m'empêche pas d'en vouloir à ceux qui l'ont fait, bien au contraire. Je peux quand même pas m'empêcher de secouer la tête avec un sourire avant de lâcher, dans même y réfléchir.

"Je suis pas handicapé, je pouvais les faire m'man. Et ça te rendra pas amnésique mais ça t'aidera peut-être à arrêter de croire que le ciel m'est tombé sur la tête ou une connerie dans le genre."

Je peux pas m'empêcher de me marrer en la voyant ruminer dans son coin, résistant à l'envie furieuse de me gratter les yeux. Ouais, double dose de gouttes, c'était pas le meilleur plan du jour. Mais je vais éviter de lui dire hein, elle serait capable de m'engueuler pour ça. Et de s'en vouloir. Et ce serait le drame. Tout ça en même temps ou presque. N'empêche que, quand elle parle des frangins, je me fige à mon tour. Me battre avec l'un d'entre eux ? Mais genre, lequel ? Valerian que j'ai toujours pas recroisé depuis son retour d'entre les morts ? Seven ? … remarquez, ce serait fort possible, ça finit souvent comme ça les rares fois où on tombe l'un sur l'autre. Quant aux autres, je pourrais pas les toucher, elle craque un peu là. Et, bien évidemment, au lieu de calmer le jeu, je peux pas m'empêcher de rétorquer, d'un ton narquois.

"Nan, quand je me bats avec mes frères, ça finit dans le sang, pas à coup de bombe au poivre. On a plus de classe que ça."

… oui, c'était très con de dire ça. Elle va me faire une syncope, me passer une brassée et j'en passe. Je pique le nez sur mon chocolat chaud, comme si de rien était. Je reprends un cookie, histoire de me donner une contenance avant de soupirer.,

"Je me doute bien que tu partiras pas m'man. Mais je peux te demander un truc ? Pourquoi est-ce que l'assurance que ça se reproduira pas te suffit pas ?"

Je sais pas pourquoi, mais j'ai comme un doute sur le fait que j'ai pas de nouveau merdé en posant cette question. Mais je lui jette un bref coup d'œil, guettant sa réaction.
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