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 FLASHBACK - t'es pas tout seul en manque de secours (Keiran)

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Anca Popescu

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MessageSujet: FLASHBACK - t'es pas tout seul en manque de secours (Keiran)   FLASHBACK - t'es pas tout seul en manque de secours  (Keiran) EmptyDim 28 Aoû - 0:50

Trigger Warning - le texte qui suit parle de sujets sensible (suicide et scarifications) donc bref, évitez de lire si ce genre de topic vous touchent  heartbeat merci !



Keiran&Anca-  je vois plus de larmes que d'étoiles dans tes yeux



Y a que de la douleur dans sa tête, dans son corps, dans son cœur. Une douleur sourde teintée de tristesse. De désespoir. Ça l’englobe toute entière, ça la bouffe intérieurement, ça la détruit doucement mais surement.
Y a sur ses bras, ses tentatives d’évasion. Mais on a refermé la porte, à coup de bandage et d’agrafes. Pour éviter le sang de s’évider, d’évacuer son âme par la même occasion. On lui dit que c’est pour son bien. On lui dit que c’est pour le mieux. On lui dit qu’elle les remerciera plus tard, de pas l’avoir laissé crever. Mais Anca ce qu’ils ont fait c’est bien pire : égoïstement ils ont décidé de la laisser vivre.
Sur sa peau, sur ses os, y a les cicatrices de son malheur, fleurissant en zébrures. Fines ou larges, faites avec hésitation ou détermination, elles forment un tableau presque beau, si on considère la douleur comme un art. Pour Anca c’est juste un exutoire, un moyen d’expulser un peu de négativité, de réussir à supporter, un jour de plus les autres.

Dans les films quand les gens essayent de crever, ils s’ouvrent les veines. Misérablement. A coup de lames de rasoirs, ils coupent en long et en large et en travers leurs poignets tremblants. Mais toujours horizontalement. Pas étonnant qu’ils finissent toujours par se faire « sauver ».  Mais elle savait Anca, parce qu’à l’école elle a bien écouté, elle a pris des notes, et elle a tout préparé. Ouais elle était pas conne Anca. Elle a enfoncé la lame, verticalement, ouvrant l’artère cubitale avec une précision chirurgicale. Faut dire qu’elle était douée. Putain de douée.
Elle s’était allongée au sol Anca, contre la porte pour bloquer l’entrée et elle avait fermé les yeux. Laissant le sang s’écouler en même temps que sa vie. Goutte par goutte, Anca se noie dans une mer vermillon, poisseuse, trouble. Une douce torpeur l’enveloppe, étouffant ses angoisses, ses regrets, lui offrant le repos qu’elle a toujours désiré.

T’es qu’une ratée Anca, même crever tu sais pas

Alors ouais, Ioan l’a sauvé. C’est lui qui l’a ramassé sur le carrelage, les poignets lacérés, la robe teintée de rouge et les yeux vitreux. Ouais c’est lui qui a bandé ses plaies, c’est lui qui a fait le choix de la retenir, de l’empêcher de se casser. Mais tu sais Ioan, c’est pas parce que t’es un perdant que tu dois aussi enchainer ta sœur. Hypocrite, égoïste, peut-on vraiment parler de famille ?
Elle s’était réveillée dans une chambre aseptisée, le corps en morceaux et le cœur glacé par la réalité. Elle a hurlé Anca, elle a pleuré Anca, elle a voulu arracher ses bandages, déchirer ses points de suture à coup de dents, à coup de griffes. En finir une deuxième fois. Parce qu’elle ne supporte plus de ressentir tout ça, de vivre tout ça. Les douleurs, les brimades, la destruction minutieuse de tout ce qu’elle avait construit pour se protéger, son amour, son putain d’amour nécrosé. Et quand on l’attache au lit pour l’empêcher de s’échapper, quand on infiltre dans ses veines un tranquillisant, Anca sent à nouveau ses lèvres sur son corps. Sur sa peau. Comme des brûlures. Des lames plantées entre ses côtes pour mieux la torturer.

T’es qu’une ratée Anca, même lui en vouloir, tu sais pas.

Elle en peut plus Anca, des paroles rassurantes des médecins, et de son regard à lui. Froid. Calculateur. Comme s’il se demandait à quelle sauce il allait la manger, comment est-ce qu’il allait pouvoir la torturer sous prétexte d’essayer de la soigner. Elle a envie de le massacrer Anca. Lui et ses questions à la con, ses silences pesants, sa main tendue comme pour sceller un pacte. Mais elle joue le jeu. Elle pose sa petite paume dans la sienne, comme pour accepter la salvation qu’il lui offre. crétin.  A la prochaine occasion elle se fera sauter la cervelle. Ca sera bien plus simple. Bien plus définitif. Et même Ioan et ses grands yeux apeurés ne pourra rien faire pour la sauver.
Elle résiste Anca, à l’envie de se scier les veines à coup de couteau à beurre. Parait qu’elle aurait même le droit de sortir, pour respirer un peu, retrouver goût à la liberté. Aux gens. L’homme est un animal social selon un certain philosophe. Alors quoi de mieux pour la soigner que le contact ? C’est mal la connaitre. C’est la sous-estimer. Elle les laisse se baigner dans leur autosatisfaction d’avoir l’impression de faire quelque chose d’utile dans leur vie. Ils ont l’air si content de la pousser dans son fauteuil roulant en direction de la salle commune. Parait qu’elle va pouvoir se faire pleins d’amis là bas. Comme si elle avait besoin de ça. D’autres ratés comme elle pour lui rappeler qu’elle vient de tout foirer.  
Promis juré, le premier qui l’approche elle lui crache à la gueule.


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MessageSujet: Re: FLASHBACK - t'es pas tout seul en manque de secours (Keiran)   FLASHBACK - t'es pas tout seul en manque de secours  (Keiran) EmptyDim 28 Aoû - 20:49

Je me souviens avoir essayé de me relever. De remonter la pente, de pas me laisser sombrer au plus profond. J'avais tout pour être heureux non ? Du moins, mes parents avaient de quoi l'être. Leur fils avait enfin une petite amie et qui plus est, elle était tombée enceinte. Comment j'avais pu faire cette connerie. Me laisser au plus bas, m'ignorer totalement moi même au point d'agir pour les autres et pas pour moi. Tout ça c'était qu'une illusion, que j'ai été un peu bête de croire. Comment on peut passer sa vie à cacher ce qu'on est réellement, juste pour le petit bonheur des autres ? Qui peut être assez bête pour faire ça à part moi ? C'est peut-être aussi parce que toute mon enfance j'ai été conditionné comme ça. J'ai pensé que c'était mal, qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas chez moi et que tout irait mieux si je pouvais rentrer dans le moule qu'on avait préparé pour moi depuis ma naissance.

Pourtant, j'ai sombré. C'était plus possible pour moi. C'était pas comme ça que je voulais ma vie. Et j'allais devenir complètement fou si je ne faisais pas un choix. Pourtant, le fait qu'elle veuille garder cet enfant m'a totalement anéanti. Plus possible de retourner en arrière maintenant, j'avais plus aucun échappatoire maintenant. Quel est le connard qui irait lâcher une fille après l'avoir mise enceinte, surtout avec la raison " je suis gay, je l'ai toujours su mais je t'ai menti ". Je me suis menti à moi-même, également. Parce que j'ai cru être capable de pouvoir mettre tout ça de côté, qu'est-ce que j'ai été bête.

J'étais seul, dans la cuisine. Et y avait ce couteau, le genre de couteau japonais, avec la lame super fine, qui peut couper en un rien de temps. Il y avait ce couteau et ma tentation, comme une curiosité maladive mais également un besoin que tout s'arrête. La pensée soudaine que si j'étais plus là, j'aurais pas à endurer toute cette souffrance. Je voulais plus avoir à faire à cette vie merdique, et il semblait si simple d'y mettre fin. Ce genre de moments où on a envie d'être lâche et où on se dit que si on sombrait dans un sommeil éternel, plus personne ne pourrait nous dicter notre vie, plus personne ne pourrait nous faire chier. Et putain ce que j'avais envie d'en finir. C'est pas le genre de pulsion qui peut se satisfaire juste en ayant un peu mal et d'ailleurs beaucoup n'auront pas le courage ou bien la lâcheté, comme vous préférez, d'aller plus loin. Ça s'est passé vite pour moi. Parce que j'avais pas envie de me faire souffrir, je voulais me tuer. J'ai pris le couteau et je me suis assis, le bras sur ma table. J'ai contemplé les premières gouttes de sang tomber et se répandre par petits "plocs" sur la table. C'était douloureux, mais je trouve que ça aurait pu être pire. C'était une petite douleur à payer pour la délivrance finalement.

Je me suis senti partir, et j'aurais aimé que ce soit une bonne fois pour toute. Car quand tu te rate, tu regretterai presque d'avoir à endurer tout ce qui suis. La réaction des proches, les cris, les larmes, les médecins, l'hôpital, les diagnostics, le psy ... Et comme je fais partie de ceux qui ont pas réussi à mettre fin à leurs jours, je me suis retrouvé en psychiatrie. Comme si on pouvait pas nous laisser mourir, comme si, en avoir marre de la vie, c'était un problème mental. Et je me suis senti comme trahi. On m'a enfermé là, mais j'étais pas malade. Et je l'ai jamais été. On m'a forcé à parler de ma vie aux médecins et aux psy et j'ai eu du mal à le faire au début. Les mois ont passé. Ma famille venait me voir de temps en temps. J'allais bientôt être papa même, mais je m'en rendais pas vraiment compte parce que j'avais dû mal à m'imaginer revenir à notre appartement comme s'il ne s'était rien passé après cela. Mais j'avais toujours pas eu le courage de lui avouer la vérité... Pourtant il le faudrait bien, je peux pas la laisser comme ça. Je suis qu'un lâche, vraiment.

Ce jour-là, j'étais dans la "salle commune". Moi je trouve que ça ressemble plutôt à un étalage de fous. Ouais, on nous met tous là, et je me dis que parfois, y en a qui doivent bien rigoler, en nous voyant tous. Comme si c'était une sorte de zoo. Entre ceux qui ont voulu se suicider, ceux qui ont eu des soucis avec la drogue ou l'alcool et puis ceux qui ont des maladies mentales. Je vais m'asseoir sur une chaise pour lire un peu, il y a que les livres qui me font du bien en ce moment. Et je regarde autour de moi de temps en temps. Je suis assis juste en face d'une dame d'un certain âge qui fixe la plante verte devant elle à toute heure. Elle bouge jamais, elle reste là. Pas loin d'elle il y a un mec et une fille sûrement à peine plus vieux que moi qui sont en train de parler. Je les connais un peu, tentative de suicide pour la fille, problèmes de drogue pour le gars. Pourtant quand on les voit rire comme ça ensemble, on dirait pas qu'il a pu arriver de telles choses. Et puis je regarde à côté de moi, et je vois une jeune fille en fauteuil. Je l'ai jamais vue auparavant. Il me prend l'envie de faire connaissance, parce que mine de rien, parler à quelqu'un d'autre qu'à un psy ou un médecin parfois ça peut être sympa, on est pas là pour être isolés non plus ...

" Hey, salut ..? "

Je sais pas trop comment l'aborder alors je reste dans la simplicité ...
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Anca Popescu

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MessageSujet: Re: FLASHBACK - t'es pas tout seul en manque de secours (Keiran)   FLASHBACK - t'es pas tout seul en manque de secours  (Keiran) EmptySam 3 Sep - 20:10


Keiran&Anca-  je vois plus de larmes que d'étoiles dans tes yeux



Ils sont cassés, tous cassés, ridicules dans leur folie, dans leur maladie. Putain, ils lui donnent envie de gerber, envie de dégueuler, envie de se lever et de les tabasser à coup de pieds. Parce qu’ils méritent que ça, pour avoir terminé enfermé ici. Elle plante ses ongles dans les accoudoirs de son fauteuil pour s’empêcher de hurler de frustration. Rappelle-toi Anca, souris, rigole, joue la meuf heureuse et ils te laisseront. Ils te libèreront. Du moins c’est ce qu’ils t’avaient promis à ta sortie d’isolement. C’est pour ça qu’elle avait pas refusé quand on lui avait proposé de sortir de sa chambre pour aller dans la salle commune, rencontrer un peu les autres patients, ses futurs camarades comme les avait appelé l’infirmière trop joviale qui avait prit sa température ce matin.
Alors elle se recroqueville dans son fauteuil Anca. Elle coince ses mains sous ses aisselles, comme pour cacher les bandages qui entourent ses bras. Pour se camoufler, se fondre dans la masse et qu’on la catalogue pas avec les autres ratés. C’est pas une raté Anca. C’est pas une putain de ratée, malgré le nombre de fois qu’on a essayé de lui faire rentrer dans le crâne à coup de pompes, à coup de poings.  Elle entend encore leurs insultes fuser dans ses oreilles, leurs rires déformés, et leurs visages hilares. Surtout le sien, celui de Brandon, de sa jolie bouche tordue dans un rictus presque démoniaque.  Et encore maintenant, s’il venait s’excuser, elle se jetterait dans ses bras pour l’embrasser, pour lui demander de l’aimer. Encore et encore. De la serrer tout contre lui, contre son torse, elle sentirait ses muscles se contracter sous son t-shirt, son dos qu’elle aimait tant. Son cou. Ses putains de mains.
Merde
Anca sent le rouge lui monter aux joues en imaginant la suite. Et encore maintenant elle se surprend à fantasmer sur son ancien copain. Y a rien de plus pathétique pas vrai ? Que de rester bloqué dans le passé, oubliant ce qui s’est passé entre hier et aujourd’hui. Le fait qu’il l’avait trahie alors qu’elle lui avait tout donné.  Un peu comme sa famille. Incapable de la remercier, incapable de se rendre compte du poids déposé sur les épaules de la gamine qu’elle était. Elle n’avait que 16 ans putain. 16 ans et une âme d’adulte dans un corps d’enfant. Elle aurait dû courir le monde, croquer la vie à pleine dent, enchainer les garçons et les soirées. Mais non, au lieu de ça elle se tuait à la tâche, élevait une gamine qui n’était pas la sienne, faisait en sorte que tous ses frères et sœurs aient de quoi vivre, de quoi manger, secondait sa mère à la cuisine matin et soir. Alors ouais, normal qu’elle ait craqué pas vrai ?  Normal qu’elle ai juste voulu crever. Se faire enterrer six pieds sous terre pour aller pourrir, pour que les vers de terre dévore sa chaire en décomposition, la rendant ainsi assimilables pour les plantes du cimetière.
Ha.
Idées noires.
Anca relève la tête pour regarder autour d’elle, l’infirmier qui la poussait a détaché ses mains du fauteuil et s’est éloigné pour s’occuper d’un autre patient. Et la voilà bloquée, incapable de se déplacer sous peine de rouvrir les cicatrices de ses bras, et beaucoup trop faible pour accepter de se lever. Elle est une proie parfaite. Une proie pour tous les connards qui se sentent l’âme charitable et qui vont vouloirs communiquer. Une proie pour ce gars qui s’avance vers elle, un sourire bien trop grand pour être sincère. Anca le fusille du regard : ne viens pas ici, tourne les pieds, va-t-en, dégage, non, non, non Raté. " Hey, salut ..? " Non. Pas salut. Non. Casse toi. Putain. Tu vois pas le regard qu’elle te lance ? Tu vois pas que si elle pouvait te tuer avec ses yeux tu serais tombé raide ? Elle a pas envie de te parler, elle a pas envie de parler à qui que ce soit de toute façon. Ca fait pas parti du contrat. Elle avait juste accepté de se planter là dans la salle, mais pas de communiquer. Pas de sociabiliser.
Alors elle tourne la tête Anca, faisant semblant de ne pas l’avoir entendu, de ne pas l’avoir vu. Sauf que y a ce putain d’infirmier qui a vu toute la scène se dérouler et qui lui lance un regard du genre « toi si tu te bouges pas tu vas vite retourner dans ta salle molletonnée ». Alors la jeune fille prend une inspiration avant de fixer le nouvel arrivant. « Dégage. » C’est dit avec un sourire, le meilleur qu’elle peut offrir, celui qui fait mal aux joues et qui lui donne envie de pleurer. Mais les mots ne suivent pas. Ils sont secs, presque crachés. Beaucoup trop violents pour la petite gamine qu’elle est. Ouais dégage Keiran, parce que t’as pas envie de t’embarquer avec elle. Crois-moi. Y a rien de pire qu’une nana qui a envie de crever pour faire la conversation.

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MessageSujet: Re: FLASHBACK - t'es pas tout seul en manque de secours (Keiran)   FLASHBACK - t'es pas tout seul en manque de secours  (Keiran) EmptyVen 9 Sep - 18:47

Je me suis assis pas loin d'elle et je l'ai regardée. On venait juste de la laisser ici, dans son fauteuil, comme pour dire "Bon, on t'a posée là, occupe toi", enfin je le ressentais un peu comme ça. Je me suis demandé si elle revenait d'isolement, notamment parce que je ne l'ai jamais vue, et que visiblement elle était internée depuis au moins quelques jours. Elle croisait les bras sur sa poitrine, comme pour cacher ses bras. Bras sûrement blessés comme les miens peuvent l'être, comme ceux de plusieurs personnes dans cette pièce d'ailleurs. Le genre de blessures qui nous fait presque moins mal que la souffrance que l'on peut ressentir, parce que la souffrance physique nous semble moins dure à supporter. Du moins, c'est l'impression générale que j'en ai eue en parlant avec d'autres patients dans le même cas. Ça me donne le réflexe de porter mes yeux à mes poignets. Ça fait un moment que les plaies se sont refermées, laissant place à des cicatrices légèrement rouges, que je porterais sûrement encore des mois, des années même. Peut-être qu'elles finiront par disparaître, mais elles seront toujours là au fond, c'est comme ça.

Bref ! J'essayais de relativiser, c'est un truc un concept un peu dur dans un endroit pareil, mais je n'ai pas envie de passer ma vie enfermé ici. Pourtant, tous les rêves que j'avais pu avoir, ils se sont comme envolés, parce que je n'ai plus vraiment d'espoir pour la suite. Pour le psy, il me suffirait d'assumer, de sortir du placard comme il dit pour que mes soucis s'envolent, mais c'est pas si simple, après tout, je vais avoir un enfant, et c'est pas le genre de choses que je peux dire à la personne qui m'aime. " Ouais salut, bah en fait, j'aime les mecs depuis le début, du coup je veux plus être avec toi " Nan, c'est jamais si simple et je me disais que ça serait mieux si jamais plus jamais à réfléchir ...

Je vois la jeune fille tourner la tête de l'autre sens, un peu comme pour m'ignorer, comme si elle ne m'avait pas entendu. J'allais reprendre la parole quand j'ai remarqué qu'un infirmier regardait vers elle. Elle m'a regardé, avec un grand sourire, du coup je m'attendais à autre chose qu'un "Dégage". Ah, je pensais pas à ce genre de "salut", mais bon ... Pourquoi pas ... J'ai passé une main dans mes cheveux avec un air un peu gêné, pour le coup ça m'avait un peu pris de cours et je savais pas quoi dire, mais j'ai décidé d'essayer à nouveau, parce que rester seul avec ses idées noires, quand on est dépressif, suicidaire, c'est jamais la meilleure des choses à faire non ? Je me disais qu'on pouvait tous essayer de s'aider un peu et de discuter l'un avec l'autre, mais c'est pas toujours si facile que ça en à l'air hein ?

" Je m'appelle Keiran. Et toi ? "

Deuxième tentative, j'espère que ça sera un peu plus fructueux...
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MessageSujet: Re: FLASHBACK - t'es pas tout seul en manque de secours (Keiran)   FLASHBACK - t'es pas tout seul en manque de secours  (Keiran) EmptyJeu 15 Sep - 19:43


Keiran&Anca-  je vois plus de larmes que d'étoiles dans tes yeux



En fait il a pas l’air de comprendre le grand dadais qui se tiens en face d’Anca. Il a pas l’air de comprendre qu’elle a juste pas envie de communiquer, qu’elle a juste pas envie de parler. Qu’elle voudrait retourner dans sa chambre, s’y enfermer et ne plus jamais voir personne. Voila. Elle a besoin de sa putain de solitude, de sa pénombre, sans un médecin ou un connard d’infirmier pour venir l’emmerder.
Elle sentait encore au bout de ses doigts le fourmillement léger de l’agonie, la douce sensation qu’elle avait eu, pendant que ses veines se vidaient petit à petit sur le carrelage, la laissant dériver. Y avait plus de lumière, y avait plus de peur, y avait plus de bruit, y avait plus de haine. Juste du silence, et une torpeur presque jouissive, si elle avait été encore capable d’éprouver quoi que ce soit. Non, en fait elle avait éprouvé quelque chose. Un sentiment de plénitude. De repos. Comme si enfin on l’autorisait à se poser, à souffler. Bon sang, si elle avait su elle aurait coupé plus tôt, plus profond, elle aurait fermé la porte à clé. Et dans sa tête Anca fait une liste, des choses à faire et à ne pas faire, pour mieux réussir à son prochain essai.
Parce qu’il y aura un prochain essai.
Sans aucun doute.
Et cette fois ci elle fera en sorte de ne pas à être à demi consciente quand on la trouvera. Parce qu’elle avait vu cette douleur dans le regard de Ioan, pendant qu’il hurlait, pendant qu’il tremblait, pressant les serviettes contre ses poignets lacérés pour l’empêcher de se vider. Et cette douleur, putain, elle s’était planté dans son cœur, comme une mauvaise herbe. Et ça, les médecins l’avaient bien compris. Et ils arrosaient un peu plus cette graine à coup de culpabilité et de remords, pour qu’elle accepte d’être sauvé. Car si tu meurs Anca, qui est-ce qui protègera ta famille hein ? Pas Elena, surement pas. Iulia est en prison, et Cezar….Cezar c’est une bonne question. Le reste c’est que des gamins, beaucoup trop jeunes pour cette foutue responsabilité. Alors t’as pas le droit de mourir Anca pas vrai ? Est-ce que tu veux voir Ioan pleurer encore une fois ? Est-ce que tu veux vraiment voir son cœur se briser à nouveau ?
Je m'appelle Keiran. Et toi ? Elle doit se faire violence pour pas hurler. De toute façon elle pourrait pas. Elle a pas la force, bourrée de médicaments pour la shooter, pour la contrôler, pour effacer ses émotions. Ouais, Anca elle est vidée comme un poisson, plus rien à l’intérieur, juste une carcasse vide de sentiments. Et une envie de gerbe omniprésente. Elle ferme les yeux, inspirant un grand coup avant de planter son regard dans celui du fameux Keiran. « Tu comprends pas l’anglais ? Dégage ? Je savais que y avait des débiles en HP mais là c’est grave… » Un rire amère traverse sa gorge. Putain fallait qu’elle tombe sur l’attardé de service, qui se croyait investit d’une mission divine : faire la conversation avec Anca pour lui remonter le moral. Mais si elle était ici, les bras bandés, le cul vissé dans son fauteuil, c’est qu’il y avait bien une raison pas vrai ? Ouais. Une raison. Elle avait essayé de se tuer bordel. Et quand on a envie de crever, on a pas spécialement envie que les gens au sourire de bien heureux viennent nous vomir leur bonheur au visage. C’est fou ça, ce comportement d’égoïste. Mais il bouge pas Keiran. Non. Il bouge pas, il reste campé sur ses positions. Putain insupportable. Elle lui foutrait bien une gifle si ça risquait pas de la renvoyer direct en isolement. « Si je te dis mon nom tu me fous la paix ? Boschet » Looser. Elle crache ce dernier mot en roumain sans vraiment s’en rendre compte.


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