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 hysteria (sam)

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Seven Popescu

Seven Popescu
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MessageSujet: hysteria (sam)   hysteria (sam) EmptyMer 13 Juil - 21:12

Ça gueule autour de lui, ça gueule dans sa tête, ça gueule dans son cœur. Il bat tellement vite qu'on l'dirait prêt à bondir hors de sa cage thoracique pour aller faire des claquettes sur le parquet et Seven se marre, de ce rire un peu hystérique, un peu maniaque, un peu flippant. Il sait même plus ce qu'il a pris mais il sait qu'il a abusé, plus que jamais. Ses pupilles sont tellement dilatées qu'on voit presque plus la couleur de ses iris et il transpire à grosses gouttes, au bord de la liquéfaction. Il sait même plus où il est, ni avec qui. Il s'en fout. Il a juste envie de tout oublier, tout envoyer chier. Qu'on lui foute la paix et qu'il puisse se déchirer jusqu'à en crever. Il tourne sur lui-même en emportant une fille avec lui, et ils rigolent comme des cons quand ils s'écrasent sur le sol avec fracas. Tant pis si ça réveille toutes les douleurs parsemées dans l'corps de Sev, du bout de ses orteils jusqu'au sommet d'son crâne. Il a des bleus partout et une gueule de boxeur, des bosses et des égratignures éparpillées comme une carte au trésor, des traces d'étranglement qui commencent à s'effacer autour de son cou et la peau encore à vif sur ses deux poings. Il porte fièrement les traces de sa p'tite entrevue avec JJ et il fait rien pour aider tout c'bordel à cicatriser, tant pis si ses os grincent et qu'ça fait un mal de chien. Ça sera toujours moins douloureux que l'truc qui le prend aux tripes et qui s'insinue dans ses veines pour monter jusqu'à son myocarde, empoisonnant son organisme tout entier. C'truc qui lui hurle trahison dès qu'il pense à Dam, c'truc qui le fait culpabiliser quand il pense à comment elle a fini à cause de lui et ses manipulations vengeresses à deux balles. Un truc qui lui raidit tous les muscles et qui lui donne envie d'se tirer loin d'ici quand il repense à Iulia et à sa visite, réveillant tout son désamour pour la tribu Popescu. Un truc qui lui hurle qu'il est dégueulasse dès qu'il repense à l'autre soir avec JJ et à tout c'qui se passerait si les autres savaient – qu'il s'agisse des Kids ou des Yobbos, même topo, il s'dit qu'ils pourraient bien s'allier pour le bouffer puis l'jeter dans le caniveau. Un truc qui le fait trembler dès qu'il pense à Samih et à tout c'qu'il a fait, à tout c'qu'il mériterait, à la tête qu'il aurait en s'faisant saigner à blanc comme du bétail. Putain d'merde. Faut pas qu'il pense à tout ça, sinon il va vriller. Mais est-c'qu'il ne l'a pas déjà fait ? Là, à s'foutre dans un état pareil ? C'est pas son genre, à Sev. Certes il se drogue et c'est plus un secret pour personne, mais il essaie toujours de limiter les dégâts. Il peut pas s'permettre de finir complètement camé. Il se repère à Damian en fait – tant qu'il consomme moins qu'elle, tout va bien, il va bien. Elle est sa boussole d'la débauche mais elle est devenue détraquée, elle montre plus la bonne direction et Seven a perdu l'nord. Trop de choses qui s'accumulent et v'là le résultat, y a un fusible qui a sauté, y a plus de pilote aux commandes. Y a plus que la rage, la rancœur, la violence, la folie. Y a plus que les travers d'un gosse qui s'est paumé et qui jette le blâme au monde entier.

Faut qu'il bouge. Faut qu'il évacue. Faut qu'il cogne. Il a besoin d'un coupable. Il a besoin d'sortir ce trop plein, cette gadoue noire qui lui embourbe le cœur et l'esprit, ce monstre qui le consume de l'intérieur. Samih. Tout est d'la faute de Samih. C'est lui qui a frappé l'premier, c'est lui qui a fait de Sev un pantin désarticulé, à deux doigts d'le tuer. C'est lui qui gueule partout que Sev a violé Assia alors qu'il l'a jamais touchée, c'est lui qui l'fait passer pour un cafard de la pire espèce. Il est p't'être pas un enfant de chœur, mais il supporte pas d'être accusé d'un truc qu'il a pas fait. Et si les autres s'mettent à le croire ? Sa bande fait mine de n'pas en croire un mot, mais s'ils mentaient ? S'ils faisaient semblant d'continuer à l'aimer alors qu'ils le méprisent ? Il devient parano mais il peut pas s'en empêcher – ça aussi, c'est à cause de Samih. Il a même foutu la merde entre Sev et Dam, c'est lui qui l'a poussée à la faute, c'est lui qui l'a forcée à trahir Seven en volant d'la came pour la lui refiler. C'est à cause de lui que Sev a dû payer d'sa propre poche, histoire de pas s'faire casser les dents par son boss une énième fois. C'est à cause de lui que Sev a fait en sorte que Dam n'ait plus accès à la moindre drogue, juste pour se venger, juste pour lui faire mal, juste pour la voir crever. C'est lui qui s'occupe des Kids alors c'est à cause de lui qu'ils sont aussi cons et que JJ est un taré, donc c'est aussi à cause de lui qu'il s'est passé tout ça dans la ruelle l'autre soir. C'est à cause de lui que JJ sait l'secret de Seven et c'est à cause de lui qu'ils en ont créé un autre encore pire tous les deux. C'est la faute de Samih si Sev est sur les nerfs, si tout part en couille, s'il tremble de rage toute la journée et qu'il en dort plus. C'est la faute de Samih s'il est complètement défoncé à l'heure actuelle. C'est la faute de Samih. Tout est d'la faute de Samih. Tout, absolument tout. Et il va devoir le payer. Seven s'le répète comme un mantra alors qu'il arpente les rues avec l'allure d'un dingue, les yeux aussi explosés que sa tronche et une lueur dangereuse dans l'regard. Il va l'trouver. Il va l'buter. Oui, c'est ça. Il va en faire du charpie et tant pis pour les conséquences, il en a plus rien à foutre. T'façon, s'il le tue, il ira même pas en taule. Il est sûr que l'reste des Kids viendront lui faire la peau avant ça. Cette pensée l'fait éclater de rire et il s'met à chanter, l'air complètement illuminé. Il est en train de péter une durite. Vraiment.

Le chant s'transforme en sifflement quand il arrive dans le quartier des Kids, là où ils ont élu domicile et là où il sait que Samih travaille. Il sait absolument pas quelle heure il est mais il s'en tape, il va d'abord passer voir au supermarché s'il trouve sa cible. Sinon, il ira directement chez les irlandais. Oui. Seul, sans aucun plan, sans possibilité d'avoir des renforts. C'est du suicide. Mais il se sent invincible ; la drogue lui donne des ailes et il a l'impression que rien n'peut l'atteindre, qu'il peut tous les défoncer et que chaque coup qu'il récoltera n'fera que le rendre plus fort. Il s'prend pour un vilain de jeu vidéo, celui au dernier niveau que t'arrives pas à battre peu importe combien tu t'acharnes sur lui, celui qui t'fout les boules parce qu'il gagne en puissance à chaque attaque ratée que tu lui portes. Il s'prend pour le roi du monde, pour Chuck Norris, pour le plus grand ninja de l'univers. Il s'la joue Icare mais il est persuadé qu'il brûle encore plus fort que le soleil et qu'il pourra lui faire de l'ombre. La réalité ? Elle est loin. Y a plus que sa haine. Et il s'remet à rire en arrivant devant l'enseigne du p'tit magasin, passant les portes avec un sourire franchement inquiétant. « DING DONG MOTHERFUCKER. DIIIIING DOOOONG ! » Voilà. Maintenant, tout l'monde sait qu'il est là. Il s'dirige vers le premier rayon qu'il voit et il pose la main sur l'étalage, avant de s'mettre à marcher en laissant son bras glisser tout le long de l'étagère. Tout c'qui est posé dessus va s'écraser au sol, mais il trouve que c'est pas assez drôle d'voir des boîtes de céréales faire les dominos. Alors il trottine jusqu'au rayon d'alcool, comme si tout était parfaitement normal. Il a pas encore vu Sam mais il doit être occupé à son poste, et à vrai dire il a vu personne du tout. En même temps, il est tellement focalisé sur c'qu'il fait qu'il capterait même pas s'il bousculait des gens au passage. « SANTÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ ! » Il réitère la même opération qu'avec les céréales, mais là, c'est carrément mieux. Les bouteilles s'explosent au sol avec fracas, créant une marre dégueulasse sur le carrelage déjà pas bien reluisant. Il rigole de plus belle, comme un foutu psychopathe. Et puis il s'avance jusqu'à arriver vers la caisse, qui est pas loin de l'étalage de fruits et légumes. Là, il aperçoit Samih. Et il le fixe de ce regard fou, qui laisse deviner tout d'suite qu'un truc tourne pas rond. « SALUT CONNARD. » Il s'attarde pas vraiment, fonçant vers la verdure pour choper des tomates, et s'mettre à les envoyer dans la direction de Sam. Il arrive même pas à le toucher – soit parce que Scully évite merveilleusement bien les balles comme dans Matrix, soit parce qu'il vise très mal à cause de son état. « TU M'DOIS UN SACHET D'ECSTA ESPÈCE D'ENCULÉ, J'SUIS VENU T'AMENER L'ADDITION. » Les tomates, c'est nul. Alors il change et il attrape le truc le plus gros qu'il voit : une pastèque. Il l'envoie de toute ses forces et manque la tête de Sam de peu, très peu. « PUTAIN ! » Nouveau changement de tactique. Y a les paniers en plastique dédiés à la clientèle qui traînent à côté d'la caisse. Il en attrape deux et les envoie sur Samih. Bam. Victoire, il l'a eu. Et c'est que maintenant qu'il remarque ce qui semble être le propriétaire des lieux, qui gesticule et qui l'regarde avec des yeux comme des soucoupes. Oui mais ça va pas être possible, là. Il est venu faire la peau de Scully, qu'on vienne pas l'emmerder. « TA GUEUUUUULE, J'SUIS VENU POUR LUI, PAS POUR TOI. » Il hurle depuis le début et il s'en rend même pas compte, y a un bourdonnement dans ses oreilles et des tambours dans sa poitrine. C'est l'son de la guerre qui s'agite dans son squelette, le chaos qu'il s'apprête à semer. Et à récolter. Faut pas s'leurrer – il est venu les mains vides et il est déjà en sale état. Son seul avantage, c'est la folie qui l'anime pour l'instant. Il est p't'être pas le plus costaud des deux, mais il a rien à perdre. Et y a pas plus dangereux que ça.
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Samih Scully

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Rest In Prison
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MessageSujet: Re: hysteria (sam)   hysteria (sam) EmptyJeu 21 Juil - 9:49

Radjit avait vécu a Bombay jusqu’à ses trente sept ans où il y était marié à une indienne magnifique, et ensemble ils avaient quatre enfants. Trois filles et un cadet. A Bombay, il était un marchand d’épices, il avait un excellent contact avec les gens, dans leur quartier tout le monde l’appréciait. Mais vous saviez ce que les hommes appréciaient le plus chez lui ? Sa femme. Après avoir découvert que Kala couchait non seulement avec son dentiste mais également son boucher, il avait décidé de changer de vie. Son frère vivait à Savannah depuis dix ans, il avait fait fortune là-bas dans l’informatique. Ca semblait être the American Dream. Alors, Radjit avait pris un avion, depuis vingt ans qu’il vivait en Georgie, il n’avait jamais revu ni sa femme ni ses enfants et ne s’en portait pas plus mal. Il était de toute façon trop occupé à faire tourner la petite supérette du coin de la rue, remplir les rayonnages et fidéliser une clientèle confiante. Il s’était remarié, avec Alysson, une jolie jeune femme pleine de vie, mais un brin autoritaire. C’était d’ailleurs elle qui avait imposé à son mari d’engager quelqu’un pour l’aider. Ce pauvre Radjit passait bien trop de temps au travail, et trop peu avec elle. Ainsi, l’indien expatrié avait rédigé une petite annonce. Il s’en souvenait comme si c’était hier. Recherche personne sérieuse et aimable pour tenir la caisse et faire l’inventaire. Me contacter au plus vite. A peine avait-il scotché le papelard sur la porte d’entrée que les clochettes de celles-ci avaient retentit. Là, un type aux yeux énormes était entré en baissant sa capuche. Je… suis intéressé par votre offre. avait-il dit, un peu timide. Radjit lui avait fait un grand sourire. Ce garçon avait l’air tout à fait charmant, un peu bizarre sur les bords mais très sérieux. Aujourd’hui, il regrettait son choix tous les jours de sa vie.

Bon, je vais dans la remise pour faire l’inventaire, est-ce que tu te sens de rester seul ici ? Je suis à seulement dix mètres. Prévint Radjit. Sam, qui était entrain de rouler un pétard (depuis le début, Radjit pensait simplement que son employé fumait des roulées) haussa les épaules. Il n’appréciait pas beaucoup qu’on le prenne pour un handicapé mental. Pourtant…. Ah non, stop ! Il n’était pas handicapé, et ce n’était pas de sa faute si, seulement trois jours plus tôt, Joe était arrivé et avait fait tout un cinéma pour rien du tout. Non, parce que la dernière fois que je t’ai laissé seul a été une grosse erreur. rappela l’indien avec son accent si reconnaissable. Sam hésitait entre lui sortir un truc tellement grossier et méchant que son patron ne lui ferait plus jamais de remarques de ce genre. Mais, il opta plutôt pour une deuxième option. Après avoir humidifié la feuille slim pour la coller, il releva les yeux et sourit. Encore une fois, je vous remercie d’avoir passé l’éponge pour l’autre coup. Je ne sais pas comment réagirait ma famille si je perdais mon travail. sa « famille » c’était ainsi que Sam appelait les Kids auprès de son patron. Il avait parlé de « frères et sœurs à charge » juste après avoir embauché pour négocier une prime. Mais Radjit les connaissaient à peu près tous et il était désormais sûr et certain que Sam et ses petits copains ne partageaient pas le même ADN. Du coup, cela ne faisait que le flipper davantage, et il était depuis persuadé que Sam faisait partie de la mafia. D’ailleurs il ajouta doucement : JJ deviendrait fou de rage, je pense ! Là, Radjit avala sa salive avec difficulté. Il marmonna un « bien, bien… » évasif et disparu dans la remise. Sam esquissa un sourire et, après avoir regardé à droite, puis à gauche, il alluma son pétard. (il avait désactivé tous les détecteurs de fumée il y a des mois de ça).

DING DONG MOTHERFUCKER. DIIIIING DOOOONG ! Sam, qui était entrain de dormir sur sa caisse se redressa subitement. Ah non, non, MAIS NON ! Mais ce n'était pas possible ! C'était le retour du babouin ou un autre des One Directions qui débarquaient ? Hey mais NOOON ! En entendant le bruit de céréales écrasées et de pot de beurre de cacahuètes qui se suicident, Sam ferma les yeux, jeta un coup d'oeil vers la remise. Bon, Radjit ne semblait pas s'en être aperçut pour le moment, avec un peu de chance, le perturbateur arrêterait de péter des trucs avant même qu'il ne soit sortit de la réserve, Sam arriverait à le faire partir et il remettrait en place le rayon petit dej'. Ou alors, il pouvait partir par le rayon fruits et légumes, disparaitre dans les rues, et ne jamais revenir. Ouais, c'était bien ça. Le bruit de verres brisés qui provenait du rayon alcool termina de convaincre Sam, qui ramassa doucement son sac à dos et commença à ranger toutes ses affaires, avec une lenteur peu commune. Le type était tout simplement incapable de se dépêcher dans sa vie, que ce soit pour encaisser un mec qui achète des capotes avec sa maitresse ou pour fuir un danger imminent. Par contre, quand il s'agit de faire l'amour... HEY MAIS, J'TE PERMETS PAS ! Ca vaaaa, je rigole ! N'empêche qu'heureusement que je suis là pour.... On va vraiment parler de ça ? D'ailleurs, je vais vraiment parler avec moi-même ?

SALUT CONNARD. Hurla le perturbateur. Bon, c'était Seven. Sam tomba face à lui au moment où il fermait le zip de son sac à dos d'adolescent (vous savez, les eastpack que vous vouliez tellement au collège que vous auriez pu tuer père et mère pour ça, surtout qu'une drôle de légende locale raconte que ce sac est garanti à vie, du coup vous étiez là "mais mamaaaaan, c'est grave intéressant !" en racontant des conneries sur un plan marketing détaillé, SWOT sur la marque, bref) Là, debout à côté de sa caisse, sac à dos sur une épaule tel le petit rebelle des bois qu'il était, Sam dévisagea son vieil ennemi. Sérieusement ? Ouais, sérieusement ! C'était sans doute le message que le drogué avait voulu lancer en même temps que ses tomates (même si celles ci atterrir six mètres trop à gauche). Sam les regarda simplement passer avec un regard blasé. Putain, pourquoi lui ? C'est vrai quoi. Et comme si ce dangereux psychopathe slash violeur de soeur avait lu dans ses pensées, il s'expliqua de suite : TU M'DOIS UN SACHET D'ECSTA ESPÈCE D'ENCULÉ, J'SUIS VENU T'AMENER L'ADDITION. OOOH il parlait de ces pilules diaboliques qui lui avaient donné l'envie de gerber, kéblo la mâchoire et la chiasse pendant trois jours ? Ces trucs du diable qu'il avait donné au premier clodo qu'il avait croisé le lendemain ? Oui, l'ecsta avait juste été une énorme erreur parmi les erreurs de sa vie. Il avait déprimé pendant des jours après ça, enfin, rien de nouveau sous le soleil mec. Bah si, parce que la descente l'avait encore plus déprimé, il avait chialé pendant toute une nuit en repensant à feu Sphinx son chat atrocement tué par son oncle Pat. Vous vous rendez compte ? Arrange toi avec Damian, c'est elle qui est trop débile pour différencier le morphine de l'ecsta. Enfin, mec, toi t'as déjà vu de la morphine multicolore ? T'as été un peu con sur les bords toi aussi... Oui bah merde, lui était en pleine crise de manque. Mais apparemment, cette remarque sur la petite protégée de Seven ne lui plu pas des masses, le dealer pris une pastèque des deux mains et l'envoya droit sur Sam, qui cette fois dû se décaler sur la droite pour l'esquiver. Et merde, en fait il savait viser. Rien d'étonnant tout ces cons d'américains avaient les gènes du football US dans les veines. Ni une ni deux, des paniers en plastiques volèrent dans sa direction, et BAM le voilà amputé d'un bras. MAIS T'ES FOU PUTAIN ! ragea Sam en se tenant son bras endolori, avant de faire tomber sur le sol son sac à dos, prêt à se battre. C'était physiologique, quand il voyait Seven il pétait un câble. Mais voilà, il fut arrêté dans son délire par Radjit qui débarqua en courant, les yeux grands ouverts. MAIS QU'EST CE QUI SE PASSE ? hurla le propriétaire. Ah non, fuis comme le vent Gandhi, ce n'est pas ton combat ! Sam resta silencieux une seconde, le temps pour Seven de congédier le patron. Ce dernier le regarda avec des yeux ronds, les cligna plusieurs fois. Il était partagé entre l'envie de déménager loin d'ici à la seconde et l'autre de sortir un faux pistolet et menacer de tirer. Au lieu de ça, il sortit la phrase la plus débile du monde. JE.. JE VOUS PREVIENS JE VAIS M'ENERVER ! Sam se tourna légèrement vers son patron avec un sourire compatissant. Je vais... appeler la police ! ajouta le patron. Sam acquiesça vivement. Bonne idée, vous pourrez leur dire qu'un drogué violeur est ici ! Radjit se décomposa. Un... un... QUOI ? Il avala sa salive avec difficulté et devint tout blanc, en plus que Michael Jackson. Le mec était à deux doigts de se faire dessus et, rapidement avant la prochaine attaque de Seven, Sam le poussa dans la direction de la remise. Planquez-vous ! conseilla-t-il avant de se tourner vers Seven, sans se préoccuper de savoir si son patron avait écouté ses conseils ou pas. Là, il s'approcha de Seven, encore, encore, et encore plus près, jusqu'à être là, juste devant lui. Il l'empoigna par le col, profitant de l'état déplorable du gars pour le prendre par surprise. J'en ai marre de vous, que ça soit ton abruti de copain Joe ou toi. Vous allez me foutre la paix ou j'te tue tout de suite. Je m'en fou de ton ecsta et je m'en fou que tu sois énervé, va chialer ailleurs. hein, quoi, j'ai vraiment dis ça ? Non, c'était moi. Aaah ok, ça s'explique alors. Sam finit par lâcher Seven en le poussant violemment en arrière dans les salades, espérant comme un idiot que ça suffirait à le faire fuir.
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MessageSujet: Re: hysteria (sam)   hysteria (sam) EmptyVen 29 Juil - 16:37

Autour de lui, tout n'est que brouillard. Une tempête de rage et de haine, un tourbillon dans lequel il s'est emprisonné tout seul sans la moindre échappatoire possible. Euphorique. Instable. Incontrôlable. La lueur dans ses yeux clignote comme une alerte au danger et il répond plus de rien, Seven. Il laisse juste sa colère guider chacun de ses faits et gestes, chaque mot gueulé à tue-tête dans la supérette. Il s'en donne à cœur joie, vandalise les étalages et rit comme un maniaque. Histoire qu'on sache bien qu'il est là. Histoire qu'on le loupe pas. Parce que lui, sa cible, il la loupera pas. Et elle est là – Sam, planté avec son sac perché sur une épaule, avec la gueule d'un mauvais élève qui rentre après s'être pris trois heures de colle. « Sérieusement ? » Sérieusement quoi, au juste ? Seven sait pas. Il comprend pas la question. En fait, il écoute même pas, déjà accaparé par les tomates qu'il s'éclate à lancer comme une mitraillette, sans qu'elles atteignent leur cible. Il est frustré, et Samih n'a même pas bougé. Toujours scotché là, pourtant visiblement prêt à partir. Parce que c'est un putain de lâche. Parce qu'il a senti les emmerdes arriver et qu'il préfère fuir que les affronter. Y a rien d'plus lamentable que ça. « T'ALLAIS VRAIMENT T'BARRER COMME ÇA ? T'AS PEUR ? TAFIOLE. » Il gueule et il gueule, tellement que sa voix en devient rauque, brisée sur les dernières syllabes. Il s'égosille comme un taré, continuant de balancer tout c'qu'il trouve sur sa victime, passant à la pastèque – qui le loupe malheureusement de peu. T'façon, va en falloir plus que ça, pour l'écraser. Il est bien placé pour l'savoir, Sev. Il a pas oublié son p'tit séjour à l'hôpital à cause de Scully, les blessures qui ont déformé son visage pendant plusieurs jours, les traces qui encrassaient son épiderme et les douleurs qui ont duré des semaines. Chaque cellule de son être hurle vengeance dès qu'il aperçoit la silhouette du loser en chef, mais il a encore jamais sauté l'pas. Parce qu'il voulait un plan. Parce qu'il voulait s'assurer d'gagner, maintenant qu'il sait à quel point ce connard peut être dangereux. P't'être même le pire de tous les Kids ; ou du moins, celui dont Seven se méfie le plus. Mais tout ça, c'est oublié. Parce que ses neurones sont grillés par la drogue, son ego boosté et son arrogance atteignant des sommets. Et il continue de s'niquer les cordes vocales, scandant au remboursement, comme s'il venait juste pour une histoire de drogue, une histoire de fric. C'est plus que ça – tellement plus profond, tellement plus viscéral. Mais il est trop à l'ouest pour l'exprimer, et dans l'fond, il en a même pas envie. Pas besoin. Sam sait déjà. Il sait qu'il sait, parce que c'est réciproque. Pas pour les mêmes raisons. Pas pour les bonnes, du côté de Scully. Parce qu'il est embourbé dans un putain d'mensonge que Sev comprend pas, qui l'enrage complètement et qu'il sait pas comment effacer. Mais tout c'que l'autre trouve à faire, c'est en rajouter une couche. Enfoncer l'clou. Exciter la bête ; putain, c'est comme jeter du sang dans une piscine infestée d'requins. C'est exactement c'qu'il fait, en balançant plus de haine dans l'esprit déjà gangrené de Seven. « Arrange toi avec Damian, c'est elle qui est trop débile pour différencier le morphine de l'ecsta. » Il croit quoi ? Qu'il l'a laissée s'en sortir comme ça ? Évidemment qu'non. Évidemment qu'elle aussi, elle a payé pour son affront. Et c'est bien ça l'problème – même s'il veut pas l'avouer, y a la culpabilité qui s'est incrustée dans son myocarde et qui l'empêche de pomper correctement. Ça fait un mal de chien, putain. Et tout ça, c'est la faute de Sam. « PARLE PAS D'ELLE SALE FILS DE PUTE ! » Et les paniers volent. Touché. Pas coulé. « MAIS T'ES FOU PUTAIN ! » Ouais, il sait. Complètement fou d'rage.

« MAIS QU'EST-CE QUI SE PASSE ? » Pour toute réponse, Seven l'envoie chier royalement, signalant qu'il est venu pour Sam et uniquement Sam. Qu'on le laisse faire ce pourquoi il est venu. Qu'on le laisse le massacrer en paix – il veut laisser personne se foutre en travers de son chemin. Pas même un pauvre type qu'a rien demandé à personne, et qui voit son commerce s'faire vandaliser par un gangster en carton. Il a qu'à mieux choisir ses employés, le con. « JE.. JE VOUS PRÉVIENS JE VAIS M'ÉNERVER ! » Seven éclate de rire, comme si c'était la meilleure blague de l'année. C'est un peu l'cas. Il aimerait bien voir le type en colère tiens, qu'il essaie de s'approcher pour tester. Et il en rajoute une couche, essayant de n'pas se démonter face à l'éclat de folie palpable de Sev. « Je vais... appeler la police ! » De mieux en mieux, dis donc. « BAH VAS-Y CONNARD. » Mais au même moment, Samih prend la parole : « Bonne idée, vous pourrez leur dire qu'un drogué violeur est ici ! » Si Sev n'entend que la fin d'la phrase, ça lui suffit pourtant amplement. Il braque ses prunelles sur le Kids à nouveau, un air sombre tirant ses traits déjà bien amochés, ses poings se serrant jusqu'à ce que les jointures en deviennent blanches comme la mort. « RÉPÈTE ÇA POUR VOIR. » Drogué, certes. Il va pas contredire – surtout pas vu l'état dans lequel il est actuellement. Même si pour le coup, venant de Sam, il trouve ça franchement drôle. Il est pas beaucoup mieux, l'irlandais. On en reparle, de sa crise de manque qui l'a poussé à prendre de l'ecsta ? Pardon, à voler de l'ecsta. En menaçant Dam. En se pointant chez Sev. En foutant la merde. Mais alors pour la partie violeur, y a erreur sur la personne. Et Sev a toujours pas pigé pourquoi Samih est tellement persuadé qu'il est l'responsable. Il sait qu'il peut être un connard parfois, mais il a jamais violé personne, putain. À part une fois, dans la ruelle. Mais c'était que JJ et c'était juste sa main dans son froc, ça compte pas vraiment. « Planquez-vous ! » Seven lance un dernier regard complètement dingue au propriétaire, qui a l'air ravi d'écouter le conseil de Samih en s'faisant pousser vers la remise. Qu'il se planque, ouais. La suite sera probablement pas jolie à voir.

Y a Sam qui fonce vers lui et sa réaction n'se fait pas attendre. « ME TOUCHE PAS OU J'TE NIQUE. » Mais Sam s'en fout, venant l'empoigner par le col alors que Sev s'agite dans des mouvements incohérents, tout sauf coordonnés. Les gestes bordéliques d'un type déchiré. Enragé. Qui n'a plus rien à perdre, animé par cette fougue pitoyable qui caractérise les désespérés. Ses yeux naviguent à une allure folle à travers toute la pièce avant de se vriller dans ceux de son assaillant. Il pose ses mains sur les poignets de Samih, serrant pour le faire lâcher prise – sans succès. « J'en ai marre de vous, que ça soit ton abruti de copain Joe ou toi. » Qu'est-c'que Joe vient foutre là-dedans ? Et surtout, qu'est-c'qui lui fait croire que lui et Sev sont copains ? C'est pas l'cas. Ils le seront jamais d'après Sev – et sûrement d'après Joe aussi. Ils s'aiment pas. Se supportent pas. Se tolèrent difficilement quand Jimmy est là, pour faire bonne figure, parce qu'ils sont dans le même clan. La même meute. Rien d'plus, rien d'moins. Alors franchement, qu'on vienne pas lui parler de ce con. Il a rien à foutre dans ce combat. Là, c'est Sam et Sev. Rien qu'eux. Rien que ce connard de leader à deux balles, et lui. Y a plus rien qui compte. Reste plus qu'sa fureur qui lui dévore les tripes en voyant ces grands yeux globuleux. « Vous allez me foutre la paix ou j'te tue tout de suite. Je m'en fous de ton ecsta et je m'en fous que tu sois énervé, va chialer ailleurs. » Il s'met à rire, avec l'hystérie d'un grand malade, ses éclats pulvérisés en plein vol quand il s'fait jeter dans les salades. Il s'étale sur les cagettes comme une merde, lâchant une vocifération alors qu'il sent la douleur s'emparer d'sa carcasse. Mais il s'en préoccupe pas. Il se redresse, attrape une salade au passage et court se ruer sur Sam dans un cri de guerre aussi effrayant que pathétique, le faisant reculer jusqu'au meuble derrière lui pour l'acculer, le coincer. « TIENS, ENCULÉ. » Il lui fout la salade sur la tronche en appuyant de toutes ses forces, frottant comme s'il espérait incruster les feuilles dans la peau de sa victime. Comme s'il espérait le transformer en petit bonhomme vert. « TU KIFFES HEIN ? Allez p'tite merde, crie comme Justin Bieber, dis-moi baby baby baby ohhhh ! » Les yeux exorbités, la voix complètement enrouée, le cœur qui a trop d'ratés. Il contrôle plus rien. Et sa main libre s'accroche à sa gorge, serrant de toutes ses forces pour l'étouffer, pour s'assurer qu'il puisse plus respirer. « Crève. Crève. Crève. Crève. » C'est comme une prière, comme un chant satanique. Et il lâche la salade, abattant son poing désormais libéré dans le nez de Sam, qui craque sous l'impact. Puis il l'amène près de son autre paluche, pour serrer sa gorge encore plus fort, même si ses doigts s'mettent à trembler, même s'il perd complètement pieds. Il a envie d'le tuer. Prendre sa vie, lui cracher à la gueule, et pisser sur son cadavre. « Ils sont où les concombres ? J'vais t'en enfoncer un dans l'cul, sale bâtard. Comme ça tu pourras vraiment m'traiter de violeur et là, ça s'ra la vérité. » Comme s'il était prêt à exécuter ses paroles – c'est un peu le cas, il a plus aucune limite, totalement aveuglé par la drogue et la rage – il s'met à zieuter les étalages, cherchant de quoi mettre en œuvre la menace. Mais tout c'qu'il voit, c'est les trucs inutiles, des boîtes de camembert entassées au frais, des tampons de l'autre côté, et des trucs bizarres qui ressemblent à des quenelles ou des boudins, il sait pas trop. Mais sa poigne se desserre sur le cou de Sam et son attention se porte ailleurs, laissant à l'autre une porte de sortie. Il se transforme lui-même en proie, trop con pour s'en rendre compte.


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Samih Scully

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MessageSujet: Re: hysteria (sam)   hysteria (sam) EmptyMar 2 Aoû - 17:27

Le gars était fou. Pas un peu, pas un petit grain de folie cute ou amusant, non. Le gars était réellement fou. Et ça avait un petit côté réconfortant pour Samih, qui s'effrayait parfois de sa propre folie. Y avait pire, y avait toujours pire en fait. Malheureusement, on espère toujorus que le type plus taré que soit ne soit pas de votre entourage, et ne débarque pas dans votre supérette comme un dingue pour gueuler à plein poumons des trucs sans queue ni tête. Mais bon, Sam avait la poisse depuis le début de sa vie, il ne voyait pas pourquoi les choses se mettraient à changer d'un coup. Alors voilà, même quand il voulait fuir et éviter un combat inutile, c'était perdu d'avance. Sam se retrouva face à Seven et ses munitions. Tant pis. T'ALLAIS VRAIMENT T'BARRER COMME ÇA ? T'AS PEUR ? TAFIOLE. Hurla le gars avec sa voix de grungy. D'ailleurs, Sam se surprit à se dire qu'en chanson ça serait pas mal. Do you wanna leaaaaaaaaaaaaaveeeee ? Arre you affraaaaaaaaaaaaaaaaid ? Chantait-il intérieurement. Ouais, ça rendrait bien. Aucun rapport. De toute façon, Sam n'avait rien à faire. Il restait lamentablement planté là, encore et toujours, et attendit en silence que Seven explique la raison de sa venue ici. Non pas qu'il ait besoin d'une raison pour venir faire chier Sam, après tout, pourquoi pas. Mais là, en l’occurrence y avait une raison. Ah, l'ecsta. Génial.  Alors que Sam tenta de se défendre comme il pouvait en rejetant la faute sur l'autre paumée de Damian Iver, Seven ne sembla pas très bien prendre les choses, menaces et paniers volants à l'appuis. Putain.

C'est exactement à ce moment-là que Radjit choisit d'intervenir. Il avait rassemblé le peu de courage qui lui restait pour menacer le détracteur. Un rire diabolique façon méchant de Disney s'échappa des lèvres de Seven. Sam le regarda en fronçant les sourcils, genre il faisait vraiment peur le gars. Non parce qu'en règle général, fallait être honnête, on se disait qu'il avait la classe. Musicos, beau mec, avec un petit problème de drogue etc... Bah putain, le mythe s'effondrait complètement. Le gars avait juste l'air d'Hannibel Lecteur là, et pas en mode Gaspard Ulliel beau gosse, non, en mode psychopathe qui vous bouffe. Sam avala sa salive, ok, maintenant il avait peur de se faire bouffer. Faut arrêter la parano mon gars. Pas sa faute, c'était pathologique ! Enfin, quand l'indien menaça d'appeler la police il se prit deux encouragements cyniques dans la gueule ce qui lui fit doublement peur. Voilà, maintenant il n'avait plus du tout envie de les appeler. Sauf que, l'insulte de Sam ne passa pas inaperçu. Alors que ce dernier se dépêchait de cacher son patron pendant qu'il en était encore temps, la voix de fou furieux se fit encore entendre : RÉPÈTE ÇA POUR VOIR. Sam s'arrêta une seconde dans sa course vers la cachette et se retourna vers Seven. Oh il voulait qu'il répète ? Il allait le faire. La haine montait en lui chaque fois que cette pensée lui traversait l'esprit, tout ce qu'il voulait c'était le faire avouer, être sur de son coup pour ensuite pouvoir le tuer : DROGUE ET VIOLEUR ! Radjit se liquéfia, lui aussi avait mal entendu et ces mots lui arrachèrent un petit cri apeuré. Sam tu ne devrais pas lui rép... pas le temps de donner son conseil avisé qu'il se retrouva enfermé dans la remise. Radjit était peut-être adorable, mais ce n’était pas vraiment le gars qu’on voulait avoir à ses côtés en période de crise. Et là, c’était une putain de crise.

ME TOUCHE PAS OU J'TE NIQUE. Qu’il gueulait comme un forcené, ce type avait fait brûlé sa raison et sa logique dans une petite cuillère, il ne semblait même plus répondre aux mêmes caractéristiques que le commun des mortels. Seven avait décollé, percé la stratosphère. Il était dans un état dont Samih ne voulait jamais découvrir l’envers du décor. C’est pas comme si c’était déjà le cas ! ironisa sa voix intérieure. Après tout , il était aussi flippant que Seven, ils ne jouaient juste pas dans la même catégorie. Enfin, après avoir mis son patron en sécurité, Sam se retourna en furie sur Seven. FERME TA GUEULE ! Ca y est, il était lancé, Radjit était planqué, il faudrait maintenant affronter le terrible destin que lui réservait cette visite surprise. Il fonça sur Popescu comme un fauve sur une antilope et l’empoigna par le col avec la rage des mauvais jours. Les yeux du drogué (Seven, faut préciser avec eux-deux) tournaient dans leurs orbites. Il ressemblait à un putain de cartoon. Sam voulait la paix, il laissait une dernière porte de sortie à Seven, en fait il lui hurlait de lui flanquer la paix, parce que sinon il ne savait pas comment ça allait se passer. Il ne pouvait pas s’en rendre compte, le roumain, mais Sam luttait pour ne pas céder aux pulsions du fond de son être. Cet autre lui, plus violent, plus méchant, assoiffé de vengeance, qui croassait et demandait qu’on le nourrisse. Celui qui ne pouvait plus se taire, qui regardait la vie de Sam partir en lambeaux depuis le premier jour. Alors casses-toi Seven, casses-toi, par pitié. Mais ce qu’il ne savait pas, Sam, c’est qu’il aurait dû fuir lui aussi. Parce que drogué ou pas, Seven restait un allumé. Dès que Sam le lâcha, Seven reprit le dessus et bondit sur lui. Déséquilibré, l’égyptien se retint au premier meuble (enfin son cul percuta violemment le rebord, ça faisait mal putain !) et là, il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche qu’un goût immonde de légume lui envahit le palet. TIENS, ENCULÉ.   Sam se débattit comme il pu, mais il n’avait ni l’appuis ni la force nécessaire. Seven était animé par un truc fort que lui, le gringalet qu’il était vivait un véritable shoot d’adrénaline. Du coup, tout ce que ce petit égyptien endormi au cannabis pu faire c’est pousser des grognements et essayer de ne pas avaler de la salade. Dans sa tête, passa rapidement l’image de son paternel, qui s’étouffait avec un sandwich au thon. Il revoyait la scène, parce qu’il y avait assisté, le lui de cinq ans, assit en face sur la table de la cuisine, qui regarde le vieux s’étouffer. Ca serait presque beau qu’il finisse étouffé par de la salade lui aussi. Un genre de boucle chronologique romanesque, style tragédie grecque. TU KIFFES HEIN ? Allez p'tite merde, crie comme Justin Bieber, dis-moi baby baby baby ohhhh !   WHAT ? Sam écarquilla les yeux (oui c’est possible) et regarda son interlocuteur. Il avait le visage tellement proche de lui qu’il sentait son haleine pâteuse du mec en plein trip. Il voyait la sueur qui perlait de son front, il voyait sa peau qui se plissait, ses traits tirés, ses cheveux en bordel, ses dents jaunies par la cigarette et ses pupilles dilatées. Seven faisait peur à voir. Sam tenta un coup de poing dans les côtés, mais il se tortillait tellement qu’il  loupa l’impact et le drogué ne le lâcha pas. ACCHHHMMOOII traduction : lâches-moi. Mais tout au contraire, la main libre de Seven s’accrocha à la gorge de Sam, serra, serra, serra. Sam se débattit de plus belle, soudain secoué par un sursaut d’envie de vivre. Secoué par la colère de l’autre qui savait se battre. Il mit ses deux mains sur le poignet de Sev et tenta de se détacher. Il se secouait de toute ses forces. Mais l’air s’infiltrait de plus en plus mal, il sentait tous ses canaux s’obstruer. Putain, PUTAIN ! Il secoua la tête, assez fort pour enfin faire tomber cette fucking salade qu’il avait contre la bouche. Il aurait pensé que ça l’aiderait  respirer, mais pas du tout,  la main de Seven ne lâchait rien. Crève. Crève. Crève. Crève. Sam cracha avec toute la maigre force qu’il avait quelques feuilles de salade. Dans le regard de Sam, la colère et la surprise ont laissé place à la peur. Car l’air commençait vraiment à manquer. Tous les muscles de Samih se raidirent. Il utilisa les quelques grammes d’oxygènes qui lui restaient pour demander, supplier : Arrêtes. c’était inaudible, il n’arrivait même plus à prononcer des sons. Une seconde après, un poing lui fendit une nouvelle fois le nez, ce nez à peine remis de l’altercation avec JJ. Du sang se coagula dans ses narines, la bouche entrouverte, Sam eut un goût d’acier sur la langue. Un filet de bave rougeâtre coula sur les mains de Seven, qui serraient encore et encore sa gorge. Le champs de vision de Sam rétrécissait de plus en plus. Il avait les oreilles bouchées. Sam avait encore les yeux grands ouverts, mais il ne voulait plus rien, son visage se vidait de toutes ses couleur, ses lèvres devenaient bleues. Il ne lâchait pas les poignets de Seven mais n’y mettait plus aucune force, il n’en avait plus en stock. Son cerveau grossissait, allait exploser. Y aurait du Sam partout, sur le sol, sur les murs, dans la bouche de Seven qui était entrain de crier des trucs que Sam ne comprenait pas. Ca serait comme s’il se faisait sauter la tête avec un fusil à pompe. Ca serait un putain de feu d’artifice.  Ils sont où …. dans l'cul, sale bâtard…. violeur … Le dernier mot que capta Sam l’électrifia. Assia. Y a le visage de sa sœur qui s’inscrit dans ses pensées au fer rouge. T’as pas le droit putain, pas devant ce minus, tu sais combien il pèse le gars ? 40 kilos, à tout casser. Tu vas pas crever étranglé parce que Damian s’est gourée de sachet, sérieux ? Je sais que t’es ridicule mais steplait, fait ça pour moi, j’ai pas dignité moi. Le cerveau qui gueule au manque d’oxygène est une expérience assez impressionnante, faut se le dire. La seconde d’après, Sam sentit les mains se desserrer légèrement autour de sa gorge. Il avala une bonne dose d’envie de vivre et il parvint à lever son genou d’un coup sec pour aller frapper dans les valseuses de Popescu.

Sam s’écroula sur le sol. Il rampa lentement pendant que Seven s’agrippait l’entrejambe en gueulant des trucs que l’égyptien ne comprenait toujours pas. Il rampa sur peut-être trois mètres, en faisant le bruit d’un vieux phoque en fin de vie qu’on aurait laisser crever sur la banquise. Sa gorge était en feu, l’air s’y infiltrait par vague et lui explosait les poumons. Son cou s’était teinté de rouge, de bleu. Il le toucha du bout des doigts en tremblant. Tout son corps tremblait. Là, dans par terre, il ressemblait à un pauvre animal blessé, chétif. Il s’essuya aussi le nez, non sans grogner de douleur et regarda le dos de sa main couvert de sang. J’vais te… tuer… putain… chuchota-t-il, incapable de parler normalement pour le moment. Mais voilà, Seven s’était redressé. Soudain pris de panique Sam glissa sur le sol à reculons pour mettre le plus de distance entre lui et son agresseur. M’approches paaaas ! s’égosilla-t-il d’une voix d’outre-tombe. Et là, il attrapa les articles du bas des rayonnages et les envoya par terre devant lui, histoire que Seven trébuche sur l’un d’eux ou qu’au moins ça le ralentisse. La respiration de Sam était comme celle d’un type en phase terminal d’un cancer des poumons, de la gorge et de la langue en même temps. Ca faisait un sifflement insupportable. Il paniquait en bafouillant : j’vais te buter, j’vais te buter, j’vais te buter… Et il tremblait encore. Il tremblait il… Ok, calme toi. Laisse-moi faire.

Sam s’accrocha à l’un des rayonnages pour s’aider à se relever un minimum et dès que Seven fut à porter de main il se jeta sur lui, se fondit sur lui, pour les faire tomber tous les deux. Là, par terre, ils se débattirent comme deux asticots pendant quelques secondes jusqu’à ce que Sam n’attrape un boite de conserve qu’il avait fait tomber quelques secondes avant et ne l’abatte sur Seven, en plein sur l’arcade. Le sang coulait. Là il le laissa un moment percuter et essaya de se reprendre lui-même, ses mains tremblaient putain. Et il avait des putains de larmes aux yeux. PUTAN ! C’EST-CE QUE T’AS FAIS A MA SŒUR HEIN ? sa voix était méconnaissable. Il se pencha pour attraper un autre article, il ne savait même pas ce que c’était mais l’envoya sur le bide de Seven. HEEEIN DIS LE ! L’image d’Assia, nue et vulnérable, rouée de coups sur le sol lui revint en mémoire, comme tous les jours en fait. Sam envoya d’autres trucs. Tu t’en aies pris au mauvais gars ! J’te jure, J’TE LE JURE ! pleurnicha-t-il.

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MessageSujet: Re: hysteria (sam)   hysteria (sam) EmptyMer 24 Aoû - 16:52

« DROGUÉ ET VIOLEUR ! » Ça résonne une deuxième fois et Seven a l'sang qui se met à bouillir, ses poings tellement serrés qu'ils en viennent à trembler. Si Sam n'était pas hors de portée, il lui aurait démis la mâchoire. Mais tout c'qu'il peut faire, c'est rester là à l'observer planquer son patron qui proteste une énième fois. « Ta gueule. » Il voulait le gueuler mais faut croire qu'ses cordes vocales ne sont pas d'accord, puisque c'est à peine audible. Ses sourcils se froncent, son regard s'assombrit encore un peu plus, ses mains continuent de vibrer sous les vagues de colère qui l'assaillent. Il aime pas qu'on l'traite de ce qu'il n'est pas. Il aime pas qu'on le dépeigne encore plus détestable qu'il ne l'est déjà. Et toute cette putain d'histoire de viol commence sérieusement à le rendre dingue – comme s'il l'était pas assez comme ça, bordel. Tellement que son cerveau perçoit à peine la carcasse de Sam qui lui fonce dessus, et qu'il comprend trop tard. Empoigné par le col, soudainement trop proche du pire connard que la Terre ait porté, il tarde pas à riposter. Et quand il attrape une salade pour l'enfoncer sur la tronche de Samih, il est animé par un truc plus vraiment humain, plus vraiment lui. C'est les drogues qui agissent ; Seven est parti, Seven est loin, emporté dans l'brouillard qui lui mange le cerveau. Il voit Sam se débattre sans le moindre résultat et ça l'fait rire, un état de jubilation prenant le dessus sur la rage qui lui dicte pourtant chacun d'ses gestes. Il est plus une personne à part entière, là. Il est juste un pantin dont les fils sont tirés par un truc qui lui échappe complètement, un truc qui gronde en lui comme un monstre tapi sous le lit. « ACCHHHMMOOII ! » Hache moi ? C'est c'que Seven entend et il est perplexe le temps d'une seconde, mais il finit par hausser les épaules en jetant un rapide coup d'œil autour de lui. Il veut bien, mais y a pas de hache dans le coin, ni d'objet assez tranchant pour couper Samih en deux. C'est con, pour une fois qu'il était opé, prêt à répondre favorablement. À défaut de pouvoir faire un remake de massacre à la tronçonneuse, il abandonne la salade pour enrouler ses deux mains autour du cou de sa victime. Et serrer, encore, et encore, et encore. Toujours plus fort. Ça fait une putain de montée d'adrénaline dans son organisme, un rush encore mieux que toutes les drogues qu'il a pu tester dans sa vie. C'est le pouvoir. Celui de dominer Samih à cet instant précis, celui de savoir que sa poigne est trop forte pour que le Kids puisse s'en défaire. Le pouvoir de sentir son cou se plier entre ses doigts, sa trachée qui rétrécit, l'air qui se raréfie. Et cette constatation jouissive : Sam a peur. Ça s'lit dans ses yeux qui s'écarquillent un peu – à croire qu'ils vont tomber de leurs orbites. Dans le froissement de ses traits, dans sa bouche qui s'ouvre et se ferme, dans les mots qui semblent glisser sur le bord de ses lèvres sans que Seven puisse les entendre vraiment. Il flippe. Il est effrayé par Sev, par c'qui est en train de se passer, et putain il a l'impression que c'est le truc le plus beau qui lui soit arrivé. Tellement satisfait d'éveiller ce frisson chez son pire ennemi que ça le pousse à serrer encore plus. Il se sent pousser des ailes et en profite pour lancer son poing dans le nez de l'égyptien en prime, histoire que le tableau soit complet. Le sang s'met à couler et il trouve ça fascinant, éblouissant. Il a l'regard fou, qui fait des allers-retours entre le visage de Sam, le filet d'hémoglobine qui s'étale, son cou emprisonné entre des paumes sans pitié. Il loupe pas une miette du spectacle dont il est le metteur en scène macabre, un sourire béat étirant ses lèvres craquelées, lui donnant une expression à mi-chemin entre le Joker et le chat du Cheshire. Les yeux de Sam s'font vitreux, d'la salive teintée de pourpre fuit entre ses lèvres pour glisser jusqu'aux mains de Seven, qui jubile un peu plus à chaque seconde. C'est beau, putain. Savoir qu'il peut le buter, s'il continue. Savoir qu'il va le buter. L'éradiquer de la planète, juste avec la force de ses mains. Il pourrait s'arrêter – il devrait, il le sait. Mais quelque chose l'en empêche. Ce truc, là, qui a vrillé dans sa tête et qui teinte ses yeux d'une folie furieuse. Ce truc, qui a pris le contrôle, lui faisant perdre le sien.

Mais Sam veut pas crever. Seven fait l'erreur de s'détourner quelques secondes, qui suffisent à l'autre pour trouver la force nécessaire à envoyer son genou entre les jambes de son bourreau. Automatiquement, Sev lâche prise et vient coller ses mains à l'endroit de l'impact, en s'mettant à gueuler. « SALE FILS DE PUUUUUTE ! » Il se plie en deux, apercevant vaguement Samih s'écraser au sol et s'mettre à ramper. « TU VAS M'LE PAYER PUTAIN. » C'est tellement fourbe, le coup d'genou. À croire que c'est la marque de fabrique des Kids, ou que Sam et JJ sont aussi lâches l'un que l'autre dans leurs techniques de défense. Il les maudit intérieurement tous les deux, chassant de son esprit l'autre débile de rasé pour se concentrer uniquement sur le pire de tous. Il le cherche du regard un instant, avant d'le voir quelques mètres plus loin, toujours en train de ramper, sifflant comme un ballon qu'on a crevé et qui se dégonfle petit à petit. Il a l'air à l'agonie. Ça arrache un p'tit sourire satisfait à Sev, qui oublie momentanément la douleur qui le lance encore par à-coups. « J'vais venir t'achever, t'inquiètes pas. » Il dit ça avec son foutu sourire, comme si c'était une bonne nouvelle, comme si tout allait bien dans l'meilleur des mondes. Et à nouveau, il lit la peur chez sa victime. C'est magique putain, ça lui donne un regain de force et d'énergie, ça lui donne l'impression d'être invincible. Il redresse ses épaules pour s'tenir bien droit, histoire de paraître encore plus grand face à l'autre qui rampe au sol comme un asticot. À mesure qu'il avance, il le voit se tourner et s'éloigner à reculons, agité par la même panique qu'un animal blessé face à son prédateur. « M’approche paaaas ! » C'est comme un encouragement, ça l'attire encore plus vers lui. Mais à défaut de pouvoir se défendre correctement, Sam fait avec les moyens du bord, s'mettant à balancer tout ce qui lui tombe sous la main en direction des pieds de Seven. Comme si des boîtes de conserve pouvaient suffire à l'arrêter. Certes, ça le ralentit, parce que ça l'oblige à regarder où il met les pieds. Mais ça n'fait que rendre le jeu un peu plus excitant. « T'es qu'un minable, p'tain. » Il s'met à rigoler en évitant les obstacles sans mal, clairement en meilleur état que l'autre abruti qui fait le bruit d'une voiture en fin de vie, bonne pour la casse. « J’vais te buter, j’vais te buter, j’vais te buter… » Faut croire qu'il essaie de se rassurer, le loser. Mais Seven, ça lui fait pas peur. Il trouve ça plutôt drôle en fait, et il continue de s'marrer comme un psychopathe en zigzagant entre les trucs qui atterrissent à ses pieds, établissant déjà une stratégie pour mettre fin à cette comédie ridicule qui porte le nom de Scully. Lui foutre un headshot de son pied droit, pour l'voir s'écraser au sol. Puis sauter à pieds joints sur sa tête, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle explose. Jusqu'à ce qu'il ne reste de lui rien d'plus qu'une flaque sanguinolente, et des restes qu'on n'voudrait même pas donner à un chien. Une fin parfaite pour un connard comme lui.

Le plan est pourtant compromis quand Samih trouve la force de s'relever, et Sev grimace comme un gosse mécontent. Il vient de ruiner tous ses espoirs, va falloir qu'il improvise et ça l'fait chier. Pire encore : il est pris par surprise quand Sam se jette sur lui, lui faisant perdre l'équilibre. Ils tombent tous les deux dans un bruit sourd, la tête de Sev claquant sur le sol alors que la carcasse de Sam l'écrase à moitié. Il réagit pas tout d'suite, un peu sonné alors que son adversaire tente déjà de prendre le dessus. Mais il met pas longtemps à se réveiller et à riposter, alors que les poings valsent des deux côtés, les mains agrippent ce qu'elles peuvent, tirent, griffent, et il est presque sûr qu'y a morsure aussi dans le lot. C'est ridicule – ils sont ridicules. Déchaînés comme un paquet de nerfs emmêlés sur le sol, à se rouler dans tous les sens et frapper l'air plus souvent que la chair. Et puis y a une douleur fulgurante qui prend Sev au niveau de l'arcade, le sonnant à nouveau. Il est aveuglé une seconde, puis il sent l'hémoglobine qui s'met à couler, passant le dos de sa main dessus avant que ça n'atteigne ses yeux. Il les cligne plusieurs fois, jusqu'à ce que sa vision fasse le point sur Samih, qui a finalement réussi à prendre le dessus. « LÂCHE MOI ! » Mais Sam s'en balance, on dirait même qu'il l'entend pas. « C’EST CE QUE T’AS FAIT À MA SŒUR HEIN ? » De quoi ? Putain mais de quoi il parle encore, ce con ? Seven comprend rien et tente juste de se dégager de lui, levant les bras jusqu'à son torse pour essayer de le repousser en se tortillant comme un poisson hors de l'eau. Il est sur le point de réussir à se sortir de là quand on le stoppe en plein élan. Un coup dans le bide, tellement fort qu'il sait d'office que c'est pas les mains de Sam. C'est un putain de bocal à cornichons, et il a jamais imaginé à quel point ces trucs pouvaient être lourds jusqu'à cet instant. Il gémit de douleur, enroulant ses bras autour de son ventre alors qu'il a le souffle coupé par l'impact. « Connard. » Encore une fois, Sam n'écoute pas. C'est son tour d'être pris dans sa folie, sauf que lui, il est pas défoncé comme Seven. Lui, il a pas d'excuse pour être aussi pathétique, là. « HEEEIN DIS LE ! » Et Seven comprend toujours rien à rien. Il continue d'essayer de se libérer sans grand succès, devenu tout mollasson, tout juste bon à se protéger le visage alors que Sam continue d'lui envoyer des trucs dessus. Putain, il va lui faire la peau. « Tu t’en es pris au mauvais gars ! J’te jure, J’TE LE JURE ! » Tu parles, à l'entendre, on l'croirait au bord des sanglots. C'est tellement minable que Sev aurait sûrement pitié, s'il le détestait pas autant. Et ça commence à l'énerver toute cette merde, il est pas venu pour se prendre des paquets de pâtes et des boîtes de conserve dans la gueule. Il est venu pour le buter, merde à la fin. La rage commence à revenir, lentement mais sûrement, alors qu'il trouve enfin la force d'envoyer son poing dans la direction de Sam. Il sait même pas quel endroit il atteint – les côtes ou le tibia, allez savoir. Il s'en fout, ça suffit pour qu'il puisse rouler sur le côté et se redresser, s'foutant à genoux avant de pousser violemment Samih dans les étagères. Il le choppe au col, poussant encore et encore, le forçant à s'allonger à moitié pour le faire rentrer à la place des conserves qu'il a envoyées partout dans le magasin. Sev est obligé de se plier aussi, passant sa tête dans l'étalage pour rester proche de l'autre quand il lui gueule dans les oreilles. « TU M'CASSES LES COUILLES. ARRÊTE DE CHIALER COMME UNE TAPETTE, J'M'EN FOUS DE TA SŒUR ! J'L'AI PAS TOUCHÉE, PUTAIN. » Il le tire vers lui avant de l'envoyer vers le fond de l'étagère, pour le faire cogner sur la paroi. Une chance qu'aucun d'eux soit gros, sinon ils risqueraient de rester coincés là-dedans. Gardant une main sur le col de Samih pour le forcer à rester sagement rangé dans les étagères, comme un article dont personne ne voudrait, il utilise sa main libre pour choper une boîte de raviolis. Faut croire qu'il a carrément oublié cette histoire d'ecsta pour l'instant. Trop énervé par toutes les fausses accusations qui commencent à le peser plus qu'il n'le laisse paraître. « J'en ai ma race putain, trouve-toi une autre obsession et arrête de m'coller aux basques ! » Il lui donne une gifle qui fait claquer sa tête contre l'étagère, avant de le lâcher quelques secondes, juste le temps d'ouvrir sa boîte de conserve. Et puis il vide le contenu sur le visage de Samih, fier de sa connerie, mais ça l'fait même pas rire au final. Il a juste envie d'arracher le couvercle en fer et de l'utiliser pour le saigner, ce bâtard. À la place, il lui jette la boîte à la gueule. « J'sais pas dans quelle langue faut t'le dire, merde ! J'AI PAS VIOLÉ TA SŒUR, TU SAISIS OU PAS ? » Toujours à genoux, il glisse à nouveau son torse au sein de l'étagère où Samih est toujours pris au piège, s'approchant autant qu'il le peut. Il lui tape la joue à plusieurs reprises, suffisamment fort pour que ça fasse l'effet de petites claques répétées, la sauce des raviolis venant s'étaler partout sur ses doigts. « Même si c'est vrai que j'la baiserais bien, c'te salope. » Et il éclate d'un nouveau rire chaotique, imaginant d'ici la tête que ferait Samih s'il couchait vraiment avec sa sœur. Ce serait tellement beau qu'il a presque une envie soudaine de tout mettre en œuvre pour la foutre dans son pieu, la pauvre. « Elle est carrément bonne, j'suis sûr qu'c'est même une fille cool. Toi t'es juste la version ratée. » En guise de point final à sa phrase, il prépare un gros mollard qu'il crache au visage de Sam, comme s'il était déjà pas assez crade comme ça. Et puis il se recule, sortant de l'étalage pour enfin se remettre debout. Faut qu'il trouve un truc pour l'achever. N'importe quoi. Un extincteur pour lui exploser le crâne, ou des couteaux, des ciseaux, il en sait rien. Mais quelque chose. Alors il l'abandonne derrière lui, partant en vadrouille dans les rayons, même si c'est pas franchement indiqué de tourner le dos à son adversaire. T'façon, il se sent trop invincible pour croire que l'autre sera capable de riposter. Alors il se balade comme s'il faisait son shopping malgré le bordel qu'il a semé, et s'arrête au rayon alcool pour choper une bouteille au hasard. Il l'ouvre, en avale trois grosses lampées, et reprend sa route en continuant de boire tranquillement. S'mettant presque à siffloter, examinant chaque article à la recherche du plus cool pour buter Samih.
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MessageSujet: Re: hysteria (sam)   hysteria (sam) EmptyDim 28 Aoû - 16:15

Y a ce sentiment de pouvoir absolu que Sam comprenait totalement. Il avait ressentit la même chose l'autre fois. Il se revoyait parfaitement, à califourchon au dessus de Seven. Au début le roumain avait voulu se défendre, il avait voulu se battre, Sam s'était mangé deux doigts tartes. Et puis, il avait réussit à le sonner avec un crochet du droit. Seven dans les vapes tentait de reprendre le contrôle en vain. Et Sam tapait, encore et encore. A chaque coup du sang giclait, des os se pétaient, son visage se déformaient jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un petit tas d'hématomes et de sang coagulés ensemble. Et Sam savait que rien ne pouvait l'empêcher de tuer ce type. Qu'il était à sa merci. Et c'était la meilleure sensation qu'il n'avait jamais connu. Mieux que les shoot de morphine où le sexe avec Trixia Jones. Mieux que tout. Et puis JJ avait surgit de nul part et avait tiré Sam en arrière, en le prenant sous les bras et en hurlant qu'il devait arrêter. A ce moment précis, Sam ne savait pas si Seven était mort ou vivant. Il aurait voulu qu'il soit mort.
En fait, il était bien vivant.
Retour à la réalité, Sam était entrain d'agoniser. Terrorisé par l'air de sociopathe qui s'inscrit dans les yeux de Seven, Sam était quasi-sûr de crevé là. Seven était un putain de chat sauvage qui n'avait jamais goûté au sang jusqu'à maintenant. Mais tu vas voir gamin, maintenant que t'as goûté ça, tu ne vas pu pouvoir t'en passer. Et dans quelques temps tu seras moi, entrain de lutter pour ne pas buter le premier gars qui passe. Ouais, peut-être. Sam ignorait cette voix intérieure qui résonnait ici et là. Parfois il avait l'impression de l'entendre distinctement comme si c'était quelqu'un qui lui parlait à son oreille, d'autre fois il se rendait bien compte que ce n'était qu'une pensée dans sa tête. Là, il n'en savait rien, trop occupé à voir ses poumons se rétracter, son cerveau se déconnecter et ses artères se boucher. Bonjour, j'suis entrain de crever, est-ce que quelqu'un m'entend ?

Il réussit à se dégager quand même et rampa sur le sol comme un fucking animal qui se serait pris les phares d'une voiture en pleine gueule mais ne serait pas mort sur le coup. Il suffoquait, agonisait. Il faisait franchement pitié et Seven -après avoir gueulé sur ses boules endommagées- ne se priva pas de le faire remarquer : T'es qu'un minable, p'tain. Qu'il déclara avec tout le dégoût dont il disposait. Mais Sam ne s'en occupait pas. Il mettait le plus de distance entre lui et le drogué, c'était vital, primordial. Il essayait de se rassurer comme il pouvait, se promit à lui-même de buter cet enfoiré. Tes belles promesses je m'en tape, tu n'en seras pas capable. Il a raison le roumain, t'es qu'un minable. Si les canaux lacrymo de Sam n'étaient pas bouchés, sans doute qu'il se serait mis à chialer. Mais là toute sa face était asséchée comme un putain de pruneau sec. Il n'avait la force ni pour se venger, ni pour chialer, ni pour faire quoi que ce soit. Il rampait, c'est tout, tentait aussi de respirer sans que ça ne fasse mal.

Il rassembla ensuite ses dernières forces pour se jeter sur Seven, incapable de rendre les armes. Mais cet effort fut rapidement contré par un Seven plus fort et dopé par la drogue qu'il avait sans doute ingéré. Ni une ni deux, Sam se retrouver propulsé contre un rayonnage. Son dos claqua contre les étagères en fer avant qu'il ne se sente pousser encore davantage jusqu'à ce qu'il soit complètement coincé au fond de ce putain de rayon. TU M'CASSES LES COUILLES. ARRÊTE DE CHIALER COMME UNE TAPETTE, J'M'EN FOUS DE TA SŒUR ! J'L'AI PAS TOUCHÉE, PUTAIN. Hurla Seven. Samih, ramené en avant, rejeté en arrière. Il se cogna à nouveau le dos contre le fond de l'étagère et poussa un petit cri de douleur. Son corps semblait se disloquer complètement. Retenu dans le fond, Seven continuait à exposer son point de vue, faire comprendre à Sam qu'il n'avait pas violé Assia. Et pourtant tu le sais ça, non ? Au fond de toi, tu le sais que ce n'est pas Seven, non ?. Mais Sam n'écoutait pas, obsédé par l'idée de survivre à tout ça. Peut-être crèverait-il rangé dans une étagère comme une merde, ça ne l'étonnerait pas trop. Son père s'était bien étouffé avec un sandwich au thon et ce n'était pas plus glorieux. Fin logique à une longue succession d'humiliation, de peine et de désillusion. Samih n'avait jamais eu de chance dans sa foutue vie pourrie. Rien qu'à voir sa tronche y avait un truc qui déconnait dès le début. Il était un putain d'assisté qu'Assia avait sortie de la merde toute sa vie. Il se parlait à lui-même et avait même des débats moraux avec lui-même. Premier signe d'une folie non diagnostiquée qui finirait par le tuer. Sa mère s'était faite violée et tuée, son père était mort comme une merde trois jours plus tard. Dans le genre schéma familiale qui se répète on ne peut pas faire mieux. De quartier craignos il a donc déménagé dans un terrain vague bizarre, vivant dans une maison préparée avec les murs en plastiques et tout le bordel, son oncle ivrogne avait buté son chat et il n'arrivait toujours pas à l'accepter quinze ans plus tard. Il était arrivé au USA clandestinement où sa soeur avait sans doute fait le tapin pour lui payer de la bouffe. Il ne l'avait jamais remercié pour ça d'ailleurs. Après quoi il était tombé sur JJ ou inversement et il avait commencé à fédérer autour de lui, weirdos sans avenir, une belle bande de néo-hors-la-loi, et vivait dans une guerre permanente contre un groupe adverse dont il se fichait éperdument. Il allait crever pour une guerre qui ne le concernait même pas. Tout ça parce que JJ n'avait pas envoyé une putain de carte d'anniversaire à un putain de connard obsessionnel (et aussi parce que son ex-copine se faisait défoncé par un macho). Voilà Samih, voilà c'est quoi ta vie. Alors crever noyé dans une boite de conserve de ravioli et rangé dans un rayonnage, ça semble tout à fait approprié à ta misérable existence. Foutue perte d'espace et d'oxygène que tu es.

Pendant cette introspective déprimante, Sam avait occulté la réalité comme il lui arrivait souvent de le faire. Il avait entendu la voix de Seven comme un bourdonnement lointain. Il avait senti les raviolis, les claques, les coups et les crachats sans pour autant y faire attention. Seules les menaces de Seven au sujet d'Assia avait retenu un minimum son attention. Quand le drogué avait parlé de baisé l'aînée Scully, il l'avait regardé à travers la sauce tomate des ravioli avec l'air le plus haineux dont il disposait. Il tentait de repousser son agresseur par réflexe, il plantait ses ongles dans chaque centimètres carrés de peau qui était à sa portée, lui agrippa l'oreille aussi. Mais ce ne fut pas suffisant. Il continuait, parlait, crachait et tapait. Et puis, il sembla se désintéressé de lui. Le regard injecté de sang de Sam, dans son foutu rayonnage voyait seulement les pieds de Seven, et ces derniers reculèrent d'un mètre ou deux. Ils hésitèrent à partir à gauche et puis, ils s'éloignèrent par la droite. A gauche, y avait la sortie, à droite, y avait le reste de la supérette. Sam avala sa salive - ce qui fit un mal de chien- et ferma son oeil. (l'autre était de toute façon fermé par la boursouflure sous sa paupière). Les bruits de pas s'éloignèrent. Sam ne bougeait pas.
MAIS RELEVE TOI PUTAIN ! Mais bouges de là, mais putain t'es le plus gros débile que j'ai jamais vu de ma vie ! BOUGES, ET VITE ! Il va revenir et te buter. Sam ne bougeait pas. Il était aussi terrorisé qu'on pouvait l'être. Son corps ne répondait plus à rien. J'ai trop mal pour bouger. Qu'il aurait aimé expliquer. JE M'EN TAPE QUE T'AS MAL, RELEVE TOI PUTAIN DE MERDE ON VA SE FAIRE BUTER ! Coopératif, il rassembla le peu de force qui lui resta pour se fait glisser sur le carrelage et sortir du rayonnage, il grimaçait à chaque centimètre de gagné. Quand il arriva sur le carrelage il se contenta de regarder devant lui, l'état déplorable du sol, le verre brisé, la sauce tomate, les ravioli, les cornichons, les boites de conserves, la laitue... Et lui, méga déchet parmi les déchets. Loque humaine. Tu peux pas me faire ça putain de merde. Sérieusement ! Mais aller, RELEVE TOI ! BATS TOI ! BUTES LE ! Il essaya de se relever, une fois. Mais il arriva à peine à bouger un bras avant de se décourager complètement. Il ne savait pas si c'était simplement qu'il laissait tomber ou qu'il ne pouvait plus continuer. L'un ou l'autre. Tu laisses tomber. Moi j'veux pas laisser tomber.

Blackout.

Quand il vit à nouveau en couleurs, Sam était debout dans les rayons et serrait si fort dans sa main un morceau de verres pointus qu'il s'était lui-même coupé la paume. La tronche couverte de rouge (tomate ou sang, à vous de choisir), quatre raviolis dans ses cheveux, il s'approchait de la silhouette devant lui d'une démarche un peu bankable. SEVEN ! Gueula-t-il. Quand Seven se retourna, Sam avait brandit sa lame improvisée et avait fendue profondément la joue de son agresseur. Si bien que le sang s'écoulait à cascade sur la joue de Seven. Il ne lui laissa pas le temps de réagir, qu'il se mit à hurler comme un fou furieux, comme un guerrier qui irait au combat, et se jeta sur lui. La lame perça la peau de Seven comme dans du beurre. Heureusement, Sam ne savait pas viser. Le bout de verre ramasser dans les rayonnages resta plantée de quelques centimètres dans l'épaule du drogué et Sam s'arrêta d'hurler quand il comprit enfin ce qui se passait. Il recula d'un pas, puis de deux pour venir cogner son dos contre les bouteilles d'alcool, l'un d'elle tomba sur le sol, ce qui le fit sursauter. La poussée d'adrénaline qui lui avait permit de se relevée et de planter ce bout de verre dans Seven s'envolait aussi rapidement qu'elle était apparut. Comme une pute qui le ferait se sentir mieux sur le moment, mais dix fois plus mal juste après. Il regarda Seven, ses mains écorchées et ensanglantes. Qu'est-ce que j'ai fais, qu'est-ce que j'ai fais ? Qu'il se demandait en boucle. T'as fais ce que t'avais à faire, ce mec allait te tuer. Sentant ses jambes se mettre à trembler Sam s'essuya le visage de ses mains (ce n'était pas beaucoup mieux en fait) pour essayer de se calmer. Il transpirait. Putain... PUTAIN ! Qu'il se mit à crier, paniquer. Et à l'attention de Seven, il se remit à gueuler : ET JE FAIS QUOI MAINTENANT HEIN ? T'AS VU CE QUE TU ME FAIS FAIRE ? HEIN ? Tout était de la faute de Seven, TOUT ! Tout était toujours de sa faute de toute façon. Ce mec était un aimant à emmerde. OU alors, c'est de ta faute. OU bien c'est de la mienne. J'suis pas encore fixé. Sa respiration s'accéléra. J'TE BUTES C'EST CA ? C'EST CE QUE TU VEUX ? C'est ce que moi je veux en tout cas. Oui mais toi on t'as pas sonné hein, alors ARRETES ! LA FERME, LA-FERME ! se mit à crier Sam contre lui-même en se mettant les mains sur les oreilles, comme il faisait petit, comme Assia le faisait pour lui petits aussi. Ignorant à quel point il semblait fou à l'heure actuelle. Ignorant aussi qu'il avait laissé sa seule arme plantée dans l'épaule de Seven et qu'il était désormais en pleine crise d'angoisse, sans défense, tout à côté de ce drogué.
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MessageSujet: Re: hysteria (sam)   hysteria (sam) EmptyMar 13 Sep - 22:23

La puissance coule dans ses veines. Là, occupé à martyriser Samih, à l'cogner, le pousser, l'humilier. Il s'prend pour le roi du monde et il a l'impression que plus rien n'peut l'arrêter – d'autant plus quand il voit que son adversaire n'arrive même pas à s'défendre correctement, ni à le repousser. Bien sûr qu'il sent ses ongles s'enfoncer dans sa chair, ses mains tenter de l'atteindre, agripper son oreille pour finalement la relâcher. Bien sûr qu'ça laisse des traces sur son épiderme, mais il s'en fout. C'est comme des piqûres de moustique, la sensation désagréable qui l'démange et l'agace et l'énerve, pourtant si dérisoire. Que dalle en comparaison d'la satisfaction que lui prodigue sa domination sur l'adversaire. Seven se marre, Seven gueule, Seven crache. Seven n'est qu'un sale gosse insupportable et ingérable, qui fout du rouge partout sur les murs sans qu'on n'vienne l'en empêcher. Un p'tit con dont l'insolence n'a d'égale que la violence. Mais comme tous les mômes, il se désintéresse rapidement. La concentration rendue trop volatile par la drogue et l'adrénaline. Alors il finit par s'reculer, abandonner Samih à son triste sort : seul, plaqué au fond d'un étalage, couvert de sauce raviolis et d'la salive de son ennemi. C'est jouissif, putain. Mais c'est pas assez. Il veut l'tuer. Il doit l'tuer. C'est le prix à payer, pas vrai ? Pour la fois où il l'a défiguré, où Sev a bien cru qu'il allait y passer – et d'ailleurs, il a jamais su ce qui a empêché Sam d'aller jusqu'au bout d'la manœuvre. Pour les fausses accusations qu'il beugle encore et encore, jusqu'à ce que Sev en ait les oreilles qui saignent et le sang qui bout dangereusement. Pour la drogue qu'il lui a volée et qui fait un trou dans l'stock. Pour avoir effrayé Damian, suffisamment pour qu'elle trahisse Sev en cédant ladite drogue. Pour être responsable de tout c'qui tourne pas rond dans la vie de Seven – et tant pis si c'est pas vrai, tant pis si Samih est pas l'seul à blâmer. Il doit payer. Il doit crever. L'esprit incohérent de Sev en est tellement persuadé qu'il prend ça à la légère, arpentant les rayons tranquillement, subtilisant une bouteille d'alcool en imaginant mille et une façons de l'achever. Il s'rend pas compte, le sauvage. Il réalise même pas c'qu'il veut faire, et toutes les conséquences que ça implique. Il voit qu'le trou béant dans sa poitrine, que la coke n'a pas réussi à combler aujourd'hui, et encore moins l'alcool qu'il continue d'ingurgiter sans qu'ça fasse vraiment effet. Ce gouffre, là, qui fait trop froid dans son cœur et qui le draine à chaque seconde, sans qu'il sache comment le stopper. L'seul truc qui marche un peu, c'est le sang. Celui d'Sam semble particulièrement efficace, gorgé d'la haine qu'ils se portent mutuellement. P't'être que s'il le saigne à blanc, il arrêtera enfin d'avoir mal, il remplira enfin l'abysse qui l'ronge à l'intérieur. C'est l'seul truc qui a du sens en cet instant, alors il s'y accroche désespérément. Tellement qu'il fait plus gaffe à rien, qu'il entend pas les pas arriver derrière lui. « SEVEN ! » Quand il s'tourne, la bouteille qu'il tenait lui échappe et s'écrase au sol avec fracas. Lâchant un cri, il pose la main sur sa joue, où une douleur soudaine l'a pris par surprise. Il sent la chaleur de l'hémoglobine qui coule, l'inflammation d'la peau déchirée. Et quand ses yeux s'posent sur Samih, son souffle se coupe. Il voit ses traits déformés, sa peau dégueulassée par l'pourpre des raviolis et de ses blessures, la folie dans ses yeux. Il comprend. Il a merdé. Comme l'autre fois, Sam a vrillé.

Pas l'temps de bouger, pas l'temps de parler. L'autre se met à gueuler comme un grand taré, avant de se ruer sur lui comme une furie. Seven essaie de limiter l'impact en tendant les bras, mais ça sert à rien. Sam lui fait l'effet d'un putain d'boulet de canon. Mais c'est rien, ça. Rien en comparaison de l'éclair de douleur qui lui transperce l'épaule, lui arrachant cette fois un hurlement guttural. L'une de ses mains s'agrippe au t-shirt de Samih par réflexe, alors que l'autre se porte vers l'endroit qui brûle, brûle comme un volcan, brûle comme si on venait d'le marquer au fer rouge. Il baisse le regard vers son épaule, et s'remet à hurler en observant le morceau de verre qui s'y est logé. « PUTAAAAIN ! MERDE PUTAIN D'ENCULÉ DE TA MÈRE ! » Il lâche prise sur Sam, le voyant même pas reculer, trop concentré sur l'éclat planté dans sa peau. Il vient d'se faire poignarder. Bordel. Poignarder. La douleur nique son trip et l'fait redescendre d'un coup, la nausée tordant ses tripes alors que sa respiration se saccade. « Putain... PUTAIN ! » Les cris de Sam font écho aux siens, alors que ses mains s'mettent à trembler de manière incontrôlable. Il est figé sur place, bloqué sur le corps étranger qui trône dans sa chair, la grosse tache pourpre qui encercle le tout et la sensation lancinante qui le déchire de l'intérieur. « ET JE FAIS QUOI MAINTENANT HEIN ? T'AS VU CE QUE TU ME FAIS FAIRE ? HEIN ? » S'il était en état, sûrement qu'il lui aurait beuglé dessus en réponse, l'insultant de tous les noms pour avoir osé le planter. Pendant une seconde, il s'demande même si Samih a atteint sa cible ou s'il est déçu. P't'être bien qu'il comptait toucher le cœur, la gorge ou même la tête. P't'être bien que Sev a eu d'la chance. P't'être bien que c'est pas passé loin. « J'TE BUTE C'EST ÇA ? C'EST CE QUE TU VEUX ? » Il continue de s'égosiller, mais cette fois, Seven n'en a plus rien à foutre. Le sang commence à sécher sur sa joue, une traînée dégueulasse s'étalant jusqu'à son cou. Il en a sur les mains, sur les fringues, un truc énorme dans le tissu qui entoure son épaule, et qui a l'air franchement inquiétant. Le choc passe et laisse place à un mélange de rage et d'panique, alors qu'il a un réflexe très con. Il chope le morceau d'verre et tente de tirer dessus, dans l'espoir de le sortir de là, de le dégager d'sa peau. Mais il s'arrête bien vite, alors que la douleur lui arrache une nouvelle protestation, lui mettant presque les larmes aux yeux. Ok, mauvaise idée. Faut pas qu'il y touche. Et ça fait tellement mal qu'il ose même plus bouger le bras atteint, le gardant comme un poids mort contre son flanc. Le verre a presque l'air de le narguer, lui rappelant trop bien ses dix ans et la myriade d'éclats juste comme celui-là, qui lui ont laissé un tapis de cicatrices dans le dos. Les souvenirs remontent et lui serrent le cœur – les coups qu'il était censé apprendre à parer, celui de trop qui l'a propulsé dans cet écrin acéré, l'regard sévère de son père alors qu'il chialait, le séjour à l'hôpital. Les balafres qui courent de ses omoplates à ses reins, comme des crevasses qui suintent de crasse. Histoire qu'il puisse jamais oublier d'où il vient, peu importe c'qu'il peut dire ou faire. Les tremblements d'ses poings s'accentuent alors que la fureur prend le pas sur la douleur. Le souffle court, il vibre comme une grenade prête à péter. Déjà dégoupillée.

« LA FERME, LA FERME ! » Ses yeux s'lèvent enfin sur Sam, qui se tient les oreilles, l'air d'être au bord d'la rupture. L'air d'être un putain de cinglé, bon à s'faire interner. Et Seven, plein d'bonne volonté, se dit qu'il ferait mieux d'abréger ses souffrances. Rendre service au monde entier, et l'éradiquer une bonne fois pour toutes. « FILS DE PUTE. » Ses dents sont tellement serrées qu'c'est à peine compréhensible, et cette fois, c'est son tour de se jeter sur Sam. Leurs carcasses heurtent l'étalage, faisant tomber une dizaine de bouteilles sur le carrelage dans un fracas assourdissant. La douleur éclate dans l'épaule de Sev comme une bombe mais il l'ignore, dopé par l'adrénaline et la rage. Il vient éclater son front dans l'nez du chef des Kids, un craquement résonnant sous l'impact. Et il profite de l'avantage que ça lui donne pour lui faire perdre l'équilibre avec un croche-patte déloyal, utilisant ses mains pour le pousser et lui laisser aucune chance de s'rattraper. Sam s'écrase au sol sous le regard haineux de Sev, qui le surplombe de toute sa taille, tremblant d'la tête aux pieds. Il lève le pied et l'assène violemment dans l'abdomen de sa victime, sans la moindre pitié. « Ça c'est pour avoir essayé d'me buter l'autre fois, et parce que t'as cru qu'tu pouvais recommencer en m'poignardant. » Il réitère l'opération, visant les côtes avec une précision implacable. « Ça c'est pour l'ecsta qu'tu m'as volé. » Un nouveau coup, entre les jambes cette fois-ci. « Ça c'est pour t'être attaqué à Damian, sale chien. » Encore un autre, dans le ventre à nouveau. « Ça c'est pour continuer d'gueuler que j'ai violé ta sœur, alors qu'on sait tous qu'c'est pas moi. P't'être même que c'est toi qui l'a fait, hein, connard ? T'es tellement taré qu'ça m'étonnerait pas. » Il vise le crâne, même si Sam a l'air d'chercher à se protéger avec ses bras. « Et ça c'est parce que t'es une sale merde, un moins qu'rien, une sale crevure qui finira sans personne. Même Trixia elle a pas voulu d'toi. » Et il est prêt à continuer, à donner des coups d'pieds jusqu'à briser tous les os de Samih, jusqu'à l'réduire en bouillie, en faire du charpie. Le tuer pour faire taire le chaos dans sa propre tête, la tempête qui lui torture le cœur et la douleur qui continue d'lui incendier l'épaule à lui donner envie de se l'arracher. Il assène encore deux autres coups, plus faibles que les autres pourtant, rattrapé par son corps qui commence à trop fatiguer. Mais il est stoppé par des bruits d'pas, et une silhouette qui s'campe à quelques mètres en face d'eux. Ses prunelles, assombries par la haine, se vrillent dans celles de l'intrus. Tremblant, pas franchement rassuré mais là quand même, le patron de Sam le dévisage. Sûrement qu'il est venu voir pourquoi il entend plus gueuler – p't'être même qu'il a cru qu'la voie était libre, le pauvre. Mais maintenant il est là, portable à la main, visiblement prêt à appeler les flics. Figé comme la proie face au chasseur. Et Seven réalise, enfin. Le carnage qu'il est en train d'faire, sa carcasse qui s'arrête plus de trembler – au début il croyait que c'était juste la fureur, mais y a aussi la douleur et le sang qui coule lentement autour du morceau de verre. La supérette ressemble à champ d'bataille et il fait partie des blessés d'guerre, autant que Samih. S'il reste là, il est dans la merde. Il a peur d'utiliser toute son énergie restante sur ses deux adversaires et d'plus réussir à partir, de s'faire coincer, de finir piégé. Et p't'être qu'au fond, il a aussi un peu peur de l'envie d'tuer Sam qui danse encore dans sa poitrine. C'est qu'un sale merdier tout ça, un champ d'ruines auquel ils ont foutu l'feu mais Sev veut pas faire partie des cendres. L'adrénaline retombe, les drogues ont stoppé leurs derniers effets ; reste plus qu'le désespoir, la colère, la souffrance, le sang qui lui fait remonter l'cœur au bord des lèvres. Il réfléchit plus. Y a juste son instinct qui lui hurle de s'tirer, et son épaule qui le rappelle à l'ordre. Alors il baisse les yeux, offre un dernier coup d'pied à Samih, tellement peu convaincant qu'c'est pathétique. Et il fait volte-face, si vite que sa tête tourne. Mais c'est pas assez pour l'arrêter ; il s'met en marche, accélère le pas jusqu'à la sortie, avant de finalement commencer à courir hors de là, hors de c'brasier qui prend des airs d'Enfer. Il est agressé par l'oxygène et les bruits extérieurs, comme un brutal retour à la réalité. Et il continue d'courir comme un dératé, incapable de s'arrêter. Il sait pas où il va, il sait qu'il a une sale gueule, il s'en fout. Il fuit. Mais sûrement que c'qu'il essaie tellement de semer, ça reste là, toujours là. Ancré au fond d'lui.
(RP TERMINÉ)
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