On l’appelle Poppy car elle calme les douleurs comme le pavot. Elle est toujours là, à prendre soin de sa famille, à rafistoler les blessés, car on est violent chez les Popescu, y a que comme ça qu’on apprend à grandir ☆☆☆ Anca aurait aimé être chirurgienne. Elle aurait pu, vu son classement au lycée, mais entre le travail à la maison, s’occuper de sa nièce et les évènements extérieurs, elle a vu ses notes chuter à cause de ses absences. Adieu la bourse pour l’université, Poppy travaille maintenant d’arrache-pied le soir pour obtenir son diplôme d’infirmière ☆☆☆ Troisième fille de la fratrie, elle ne s’est jamais vraiment rebellé, préférant rester avec sa mère pour l’aider et éviter à son père de trop crier. Pour la rébellion elle laissait ça à Iulia, elle était bien meilleur qu’elle dans ce domaine. Toujours aujourd’hui elle vit chez ses parents et essaye d’aider sa mère du mieux qu’elle peut. ☆☆☆ Poppy ne parle pas beaucoup, faut dire que dans une famille de 9, soit on devient grande gueule, soit on se la ferme. Elle, elle a choisit la deuxième option, c’est bien plus simple comme ça. ☆☆☆ Quand elle était au lycée, Poppy rêvait de rejoindre les pompom girls, les filles populaires. Elle leur enviait leur richesse, leurs cheveux blonds, leurs corps élancés, leurs copains princiers. On lui a dit non, et depuis c’est devenue la blague de l’année, Poppy chez les cheerleader, avec ses grosses fesses et ses mouvements raides. Comme si une étrangère comme elle allait y arriver. Pourtant Poppy n’est pas étrangère, sur sa carte d’identité y a bien écrit américaine. ☆☆☆ Quand Iulia est allée en prison, Poppy a cru que son monde allait s’arrêter. Parce que Iulia c’était son modèle, sa bouée, sa grande soeur. Du haut de ses 12 ans, Poppy lui a promis qu’elle s’occuperait de Madalina, et c’est ce qu’elle a fait. Et dès qu’elle a pu elle est retournée voir sa soeur en prison.  ☆☆☆ Poppy a regardé sa famille tomber petit à petit, essayant de rafistoler les morceaux troués, Seven et ses fugues, Iulia et la prison, les autres et leurs bêtises inconnues. C’est à peu près à cette période là que les choses ont commencés empirer pour elle. ☆☆☆ En deuxième année au lycée, Poppy a été invité à une soirée par erreur. Elle a prit son courage a deux mains et s’y est rendue, malgré les interdictions parentales. Elle s’était faite belle pour l’occasion, jolie robe blanche et cheveux lachés, un peu de noir sur les yeux, du rouge aux lèvres. Oui, elle se sentait belle Poppy, peut être pour la première fois de sa vie. Seulement voilà, elle s’est vite rendu compte que c’était pas son monde à elle tout ça : la baraque immense et l’argent, l’alcool , les cigarettes et la drogue. Trop de bruits, de corps qui s’entrechoquent, qui se séparent pour mieux se percuter. Elle a envie de partir, mais on la retient par la main. Il est beau, blond aux yeux bleus, la peau si blanche. Tout le monde connaît Brandon, tout le monde sait qui il est. Alors Poppy se ravise, elle se laisse entraîner. Un verre, puis deux les langues se délient, et après deux heures de discussions il l’embrasse. C’est comme un feu d’artifice dans le ventre de Poppy, elle est heureuse, au paradis. ☆☆☆ Poppy a un petit ami, c’est Brandon et tout le monde se met à l’apprécier. Elle se sent populaire, un peu comme cendrillon qui attend toujours minuit. ☆☆☆ Brandon est insistant. Il veut quelque chose qu’elle n’est pas prête de lui donner, alors il impose, il exige, il menace. Finalement Poppy cède et accepte de coucher avec lui. On lui avait pourtant dit : “fait attention Anca, les garçons c’est des voyons, ils feront tout pour te mettre dans leur lit et ensuite ils te jetterons”. Aujourd’hui, elle se dit qu’elle aurait du écouter. ☆☆☆ Depuis quelques temps, Brandon ne répond plus à  ses appels, il l’ignore quand elle vient le trouver, il n’y a plus de place pour elle sur la table à la cantine. Raté Poppy, les 12 coups de minuits ont sonné et le charme s’est brisé. J’espère que t’es bien accrochée car on vit pas dans un conte de fée. ☆☆☆ Poppy n’a plus envie d’aller au lycée. On l’insulte, on la siffle,on la bouscule dans les couloirs. Hier elle a retrouvé ses livres déchirés dans la poubelle. Tout ça pour quoi ? Pour un gars qui l’a utilisée ? Pourtant Poppy ne baisse pas les bras. elle sera chirurgienne, quoi qu’il en soit. Mais plus le temps passe et plus les choses s’aggravent. Elle a du mal a résister Poppy, d’autant plus qu’à la maison tout n’est pas rose non plus. Il ne reste plus grande monde pour la consoler, le soir, quand elle revient avec les cheveux coupés à coup de cutter. Et puis, elle essaye de cacher, c’est pas grave, juste une bêtise, un faut mouvement en classe de travaux pratiques. Et elle broie un peu plus du noir Poppy. Plus si rêveuse que ça, elle s’évade dans des nuits sans rêves, à coup de somnifères, pour oublier quelques instants. ☆☆☆
On a retrouvé Poppy dans sa chambre, les poignets lacérés. Juste à temps pour la sauver, après tout c’était peut être ce qu’elle voulait : hurler au monde à quel point elle souffrait, à quel point elle avait besoin d’aide. Pour une fois c’est Poppy qu’on doit soigner. Elle reste 5 mois à l'hôpital, 5 mois de thérapie avec Olliver, un psy parfois difficile à supporter. 5 mois pendant lesquels il la répare, efface tout et recommence de zéro, il la prend par la main, la tire, la force à se lever et à s’envoler. Merci Olliver. Merci. Grâce à toi Poppy est sauvée. ☆☆☆ Poppy a eu son diplome haut la main, mais sans bourse pour continuer elle enchaine aujourd’hui les petits boulots : serveuse, femme de ménage, livreuse de journaux… Le soir elle fait de son mieux pour étudier. ☆☆☆ Poppy n’a jamais eu d’autre petit ami ☆☆☆ Poppy n’aime pas les glaces, enfin surtout les slushies ☆☆☆ Poppy cache souvent ses bras, elle n’aime pas montrer ses cicatrices, parler de son moment de faiblesse ☆☆☆ Poppy a plusieurs tatouages : un pavot sur le mollet droit, la date 16/02 au creux du poignets et d’autres bien cachés. ☆☆☆ aujourd’hui Poppy va de l’avant, elle croque la vie à pleine dent et essaye de ne plus jamais pleurer, car il faut qu’elle soit forte, pour rendre sa mère fière, pour montrer que chez les Popescu, on est des battants, pas des perdants et fuck you.