la parade, c'est la bonne occasion pour se fondre dans la masse sans forcément qu'on te remarque. t'as enfilé rapidement des fringues et t'as quitté ta piaule discrètement. la clope au bec, t'as rejoint les autres, au défilé. tu ne reconnais pas grand monde, ça t'arrange bien. tu t'installes, adossé contre un mur, et t'observes. la foule, le bruit, ça te détend. t'es bien quand y a du monde autour de toi, pas dans ta solitude. contraste épistolaire d'une âme qui se cherche encore. tu souris en coin, tu regardes à peine les chars qui défilent. le sourire des gens t’écœure de toute évidence. tu poses ton sac à dos sur le sol, t'en sors une bouteille en verre. l'alcool, ça calme les nerfs. t'essaies de l'expliquer à tes vieux, des fois, mais ils ne comprennent pas. tu débouches, tu bois au goulot. une rasade, tu te sens déjà mieux. la musique est entêtante, pas intéressante ni même motivante, juste entêtante. tu tires sur ta clope, les yeux perdus dans le vide. foutue vie, parfois, t'aimerais être ailleurs. mais être ailleurs, c'est être loin de lui. tu le détestes, mais au fond, t'as besoin de lui pour vivre... c'est peut-être ça, le pire dans toute cette histoire.