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| Tu me fais rêver, surtout quand tu meurs. (Seven) | |
| Auteur | Message |
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⊹ life can hurt ▹ posts envoyés : 1438 ▹ points : 90 ▹ pseudo : imnohuman ▹ crédits : BALACLAVA (ava) ASTRA (sign) VOCIVUS (icons) ▹ avatar : Jena Goldsack ▹ signe particulier : Un joli cul.
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| Sujet: Tu me fais rêver, surtout quand tu meurs. (Seven) Mar 18 Sep - 23:54 | |
| La rage pulsait en tes veines alors que tu remontais les rues de Kayton d’un pas vif, frappant le sol de tes semelles blanches, usées par tes régulières balades sur le sable chaud de Tybee Island. Dire que cette pute s’était pointée chez vous, entrant dans l’appartement comme si elle avait quelque chose à y foutre, comme si elle était autorisée à entrer dans votre intimité. Pas seulement la tienne et celle de Cal, mais celle de toute la bande. Et Cal ? Cal qui l’avait laissée faire ? Tu n’en revenais pas ! Cette fille allait bousiller sa vie mais lui, il laissait faire sans rien dire ! Pire encore, toute cette histoire allait te retomber dessus comme si c’était toi qui avait foutu Jake en cloque ! Comme si c’était toi qui était à blâmer dans cette histoire ! T’y pouvais quoi toi, s’ils étaient aussi cons que ça ? Une chose de certaine, les murs du loft devaient probablement encore trembler vu la force avec laquelle tu avais claqué la porte, fuyant dans les rues de Savannah. Et pour aller où ? Tu n’en avais pas la moindre idée. Où pouvais-tu bien aller au beau milieu de la semaine en ce milieu de soirée ? Il n’y avait personne qui te venait à l’esprit, personne avec qui tu étais assez proche pour aller squatter jusqu’au lendemain. Et puisqu’une galère ne venait jamais seule, voilà que les épais nuages se dégorgèrent enfin de leur eau, trempant en moins de deux les pavés de la ville. C’était tout bonnement dégueulasse que de sentir l’eau te couler dans le dos et les cheveux te coller au visage. Les gouttes froides ruisselaient le long de tes cuisses nues, tout juste vêtues d’un short de jean. Tu n’étais pas habillée par affronter le mauvais temps mais tu n’avais pas non plus prévu de sortir de base… Parvenue au pied d’un immeuble trop bien connu désormais, tu t’arrêtais un instant, yeux plissés, pour regarder vers leur fenêtre. Rien. Pas de lumière. Etait-ce un hasard si tes pas t’avaient mené jusqu’à l’appartement des frères Love ? Tu étais bien incapable de répondre à cette question et tu ne cherchais même pas à te convaincre toi-même, t’engouffrant dans l’immeuble avant que tu n’attrapes sérieusement la crève. Montant les escaliers d’un pas plus calme, plus mesuré cette fois, tu pinçais des lèvres, le cœur battant. Et s’ils étaient là ? L’appartement semblait vide mais s’ils dormaient ? S’ils étaient occupés ? D’avance, tu savais que Knox n’hésiterait pas une seule seconde pour te dire de dégager et Crash ? Peut-être qu’il serait plus sympa, peut-être qu’il voudrait bien que tu restes ? De toute manière, maintenant que tu étais là, tu n’allais pas faire demi-tour alors un peu timidement, tu frappais à la porte. Rien. Doucement, tu ouvris alors la porte, passant le visage dans l’embrasure avant d’ouvrir plus franchement la porte. Il n’y avait personne. Une chance pour toi que la porte soit cassée, hein ! C’était un signe de destin, c’était obligé ! Alors sans plus te gêner, tu refermais la porte pour regarder autour de toi et redécouvrir l’appartement, plongé dans l’obscurité et vide de toute vie, en dehors de la tienne. Un long frisson te parcouru l’échine et si tu aurais pu incriminer l’eau glaciale dans ton dos, tu savais très bien qu’il ne s’agissait pas de ça. Alors sans plus te gêner, tu attrapais la télécommande pour allumer la télé et lancer un programme au hasard, pourvu que tu ne sois plus dans ce silence oppressant. Plus hardie encore, tu contournais le bar de la kitchenette pour explorer leur frigo, puis leurs placards. Tu ne tardais pas à trouver le café et sans plus te gêner, tu lançais une machine. Voilà qui te ferait du bien. A choisir, t’aurais préféré de quelque chose de fort mais là tout de suite, t’étais glacée. Puisqu’ils n’étaient pas là, ils ne verraient pas non plus d’objection à ce que tu te serves dans leurs affaires, après tout, Knox avait bien dit qu’il s’en fichait, qu’il faisait ce qui lui plaisait, pourquoi tu te gênerais ? Retirant ton pull, tu le jetais sur le radiateur, probablement éteint, avant d’aller te servir dans leur bordel, à la recherche d’un pull…propre non sans doute pas mais au moins mettable. T’aurais pu avoir une pensée presque romantique à cette idée mais l’odeur de transpiration du premier qui te tomba entre les mains chassa aussi vite ce genre de pensées débiles. Le suivant fut plus acceptable et tu l’enfilais avant de te laisser tomber sur le canapé-lit qu’ils ne refermaient jamais. « Putain de Jake… » soufflais-tu avant de rouler sur le ventre pour regarder la télévision. « Merde le café ! » te redressais-tu en te relevant, allant te verser la boisson noire dans une tasse que tu lavais d’un bref coup d’eau. Maintenant enfin tu pouvais te poser un peu, tu pourrais par exemple trouver une bonne excuse pour expliquer ta présence aux jumeaux quand ils rentreraient. Mais ça, tu pouvais le faire devant un film, non ?
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il est gay ▹ posts envoyés : 5420 ▹ points : 58 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : miserunt 666 (av+gif) ▹ avatar : sasha trautvein ▹ signe particulier : dents en vrac et sourire pété, yeux cernés, le nez qui saigne trop souvent et les mains toujours déglinguées.
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| Sujet: Re: Tu me fais rêver, surtout quand tu meurs. (Seven) Dim 30 Sep - 17:55 | |
| Le pas pressé, chaque mouvement se fait en rythme avec le marteau-piqueur qui a élu domicile dans sa tête. Ça dure depuis qu'il s'est levé ou peut-être avant – peut-être qu'il s'est juste pas couché. Il sait même plus s'il a dormi ou non, il a perdu le fil du jour de la nuit et de toutes les heures entre les deux. Tout ce qu'il sait c'est que la veille il est sorti avec Knox, mais il ne lui reste que des flashs. Les stroboscopes, les basses, les pilules, les coups, la rue, des gens partout puis plus personne, chaleur d'enfer puis vent glacial, l'écho des vagues et la rage. Les morceaux sont trop éparpillés pour qu'il puisse reconstituer sa soirée. Dans l'fond quelle importance ; les trous noirs sont fréquents et ne le dérangent plus depuis longtemps. Mais il trouve ni ses clés de voiture, ni la voiture elle-même. Son appartement mis à sac en vain, sa rage est sourde, et sa frustration, dévorante. Tout ce qu'il voudrait c'est prendre le volant et souder son pied à la pédale d'accélérateur. Tant pis s'il finit par aller s'encastrer dans un mur, de toute façon c'est tout ce qui l'attend. Si même Nash n'a pas pu s'en sortir c'est qu'y a pas d'issue pour lui non plus. Sûrement qu'y en a jamais eu.
Il ressasse et il rumine, le regard aussi noir que les valises sous ses yeux. Tellement en colère qu'il sait plus contre qui l'être.
Il sent même pas la pluie qui se met à tomber, qui imbibe son t-shirt et plaque ses cheveux contre son front. Il avance encore et encore, traverse tout le quartier pour finir par arriver devant l'immeuble pourri des Love. Allure de chien mouillé, clébard abandonné, il ressemble à rien avec sa gueule de travers et ses mains abîmées.
Grimpant les escaliers quatre à quatre, il prend pas la peine de frapper avant d'entrer. La lumière et le bruit de la télé lui signalent une présence, l'odeur de café le laisse penser qu'il va trouver l'un des jumeaux avec une tasse fumante et une mine blasée. « À quoi ça sert que t'aies un putain d'portable, trouduc ? » C'est pas faute de l'avoir appelé une demi-douzaine de fois. Alors il peste déjà et il se fout bien de savoir s'il va tomber sur Knox ou Crash parce que c'est du pareil au même, parce que de toute manière il sait pas faire la différence entre les deux. Même gueule même silhouette, mais définitivement pas celle qui lui fait face quand il s'engouffre dans la cuisine. Il se fige une seconde et fixe Meadbh en silence, sceptique. Ça l'emmerde qu'elle soit là et ça se voit. Ça l'emmerde parce qu'elle traîne toujours aux mêmes endroits que lui, parce qu'il est fatigué de la croiser au Bloc et maintenant ici, irrité d'la savoir proche des gens qu'il côtoie lui aussi. Pourtant, il se contente de ricaner.
Le dernier souvenir qu'il a d'elle, c'est son corps dénudé et son visage enfoncé dans la terre.
« Ça va ton cul ? » Il espère qu'elle a toujours la trace de la cigarette qu'il a écrasée à même sa chair. Ç'aurait été encore mieux s'il pouvait la voir pour continuer à se foutre d'elle, mais s'il est là c'est pas pour rien – aujourd'hui May n'est clairement pas sa priorité. Il a pas envie de perdre son temps avec elle. Il veut juste trouver ses foutues clés, remettre la main sur sa caisse, et conduire jusqu'à faire taire son chaos intérieur. « Vas-y bouge. » Il fonce droit sur elle et la pousse brusquement, avant de se mettre à fouiller sans aucune méthode. Puisque Knox n'est pas là il doit se débrouiller seul, alors autant vérifier l'appartement même s'il a aucune certitude qu'ils soient passés par ici – ses souvenirs sont trop flous. Il ignore royalement l'irlandaise, concentré sur sa tâche, occupé à envoyer valser tout ce qui lui tombe sous la main pour y voir plus clair. C'est déjà tellement le bordel que les Love verront pas qu'il a ajouté sa pierre à l'édifice. |
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| Sujet: Re: Tu me fais rêver, surtout quand tu meurs. (Seven) Jeu 4 Oct - 0:11 | |
| Tu n’étais pas particulièrement la bienvenue dans cet appartement et pourtant, tu ne pouvais t’empêcher d’y revenir à chaque fois, qu’importe si ses locataires y soient ou non. Pourquoi ? Tu n’en avais pas la moindre idée, il n’était même pas accueillant avec son aménagement sommaire, ses meubles rafistolés et son hygiène plus que douteuse mais il fallait croire que t’aimais ça, le chaos. L’appartement des Love, c’était un peu comme retourner quelques années en arrière dans le loft des Kids, après une énième dispute entre JJ et Daire. Ils étaient forts tous les deux pour faire vibrer les meubles et trembler les murs. Ici, c’était tout pareil. Tu pouvais presque sentir la présence brute des anglais, entendre résonner leurs états d’âmes fracassantes. Knox du moins. Tu pouvais presque l’imaginer fracasser les murs sans le moindre égard pour ses phalanges démolies et sa caution annulée. Cette image te fit sourire toute seule, étrangement attendrie par tant d’émotions à vifs, qu’elles soient réelles ou fantasmées. Est-ce qu’ils se disputaient parfois ? Tu te le demandais bien tiens ! Tu ne les avais jamais vu fâchés l’un contre l’autre et d’une certaine manière, tu aurais aimé connaître cette symbiose avec quelqu’un. Il y avait bien Cal mais ce n’était pas pareil, il vivait sa vie dans son coin et toi la tienne. La preuve, à peine le dos tourné il allait mettre en cloque la première connasse de Savannah. Combien de non-dits résidaient encore entre vous ? Tu n’osais même pas te poser la question pour ne pas avoir à affronter tes propres secrets. Voilà bien six mois au moins que tu ne lui avais plus rien raconté de ce que tu faisais de tes soirées. En dehors de Daire, il n’y avait d’ailleurs aucun Kids pour connaître l’existence de cette nouvelle vie que tu menais, loin des tiens. Presque trop près de l’ennemi même. Tu ne croyais pas si bien dire alors que t’allais récupérer ta tasse, versant le café noir dans cette dernière avant d’y ajouter deux sucres touillant d’un air distrait. Le regard dardé sur le téléviseur, tu regardais sans vraiment voir les images qui défilaient, à peine éclairée par les pixels bleutés dans l’obscurité de l’appartement. C’est le bruit de la porte qui te fit revenir les pieds sur Terre et avant même de le reconnaître, c’est sa voix qui retentit dans l’appartement. Putain... Ton cœur s’accéléra presque aussitôt et tes yeux s’agrandirent l’espace d’une seconde. Qu’est-ce qu’il foutait-là lui ? De tous les scenarios possibles, à aucun moment tu n’avais imaginé croiser Seven ce soir. T’en restais figée, immobile et sur tes gardes, cherchant instinctivement du regard le couteau sale qui gisait dans l’évier. Pas plus que toi, il ne s’attendait à te voir ici et tu eus pour seule satisfaction de voir qu’il n’en était pas ravi. Tant mieux, ce n’était qu’une maigre consolation mais tu savais te contenter de peu. Tâchant de refouler ton appréhension, tu enfilais un masque neutre, feignant ne rien en avoir à faire, de sa présence. Sauf qu’à ton instar, Seven ne savait pas se montrer discret, il ne pouvait pas se contenter de récupérer son bazar et se barrer ! Non, il fallait qu’il cherche la merde avant. Et si possible en essayant de t’atteindre. Raté. Tu te souvenais très bien de cette foutue soirée où certes, t’avais fini dans le pire des états mais tu avais su lui tenir tête et ça, ça valait bien une marque sur le cul. « Mieux que ta gueule on dirait. » répondis-tu d’un ton égal, l’ignorant à nouveau pour te focaliser à nouveau sur la télévision. C’était un vieil épisode de Grey’s Anatomy. Seigneur, ils paraissaient tellement jeunes par rapport à la dernière saison !
Honnêtement, ça aurait pu en rester là. Mais il avait fallu qu’il en redemande, qu’il vienne provoquer le destin. C’était sa faute à lui alors, si d’un mouvement brusque, tu renversais ton café sur sa main. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même si le contenu de ta tasse s’était rependue sur lui. Certes, tu avais aidé le mouvement, tu n’avais rien fait pour éviter le drame, peut-être même que tu avais donné un petit coup de poignet pour améliorer la trajectoire du jet et t’assurer qu’il n’en sortirait pas indemne…Ce n’était que théories mais toi, tu savais très bien ce que tu avais fait. « Mais putain fais gaffe merde ! » gueulais-tu, histoire de monter le ton plus fort que lui, fonçant vers l’évier pour faire couler l’eau froide et d’un mouvement furtif, attraper le couteau d’cuisine. Juste au cas-où. T’avais appris une chose de votre dernière entrevue : il n’y avait pas lieu d’hésiter avec Seven, ce serait à celui qui frapperait le premier. « Tu peux pas faire doucement une fois dans ta vie sérieux ? Viens même pas râler, c’est toi qui m’a poussée ! »
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| Sujet: Re: Tu me fais rêver, surtout quand tu meurs. (Seven) Lun 8 Oct - 21:42 | |
| « Mieux que ta gueule on dirait. » Facile. Ça vole jamais très haut entre eux – entre l'ensemble des Yobbos et des Kids de manière générale. C'est joutes puériles et insultes vues et revues, rien de plus qu'une bande de sales gosses qui se renvoient la balle sans jamais se mettre KO. Pourtant les lignes se franchissent les unes après les autres et l'espoir de faire machine arrière s'amenuise, lentement, sournoisement. Peut-être que ça se terminera dans un bain de sang. Mais ce soir c'est pas son intention et son esprit flou lui permet de rester sous contrôle, il a trop mal au crâne pour vriller sans raison, trop envie de se tirer pour attaquer. Il ricane simplement. « J'préfère avoir ma gueule que m'faire marquer l'cul comme une vache. » Haussement d'épaules. Rideau.
Pour lui, ça s'arrête là.
S'il la bouscule c'est pas pour démarrer une nouvelle guerre, c'est juste pour le plaisir, par envie. Parce qu'elle est là et qu'il voudrait qu'elle ne le soit pas. Il s'attend à une protestation quelconque, une insulte peut-être, un regard haineux sûrement. Rien de plus. C'est elle qui rallume les braises – il crie quand le café brûlant entre en contact avec sa main. « Mais putain fais gaffe merde ! » « TA GUEULE ! » Il se met à agiter sa main frénétiquement, comme si ça pouvait suffire à calmer la douleur. Évidemment ça n'sert à rien et il fonce vers l'évier en même temps qu'elle. Elle attrape quelque chose, il se concentre sur le robinet. L'eau froide calme un peu la brûlure mais il sait que ça ne durera pas. Sa peau est rouge, sûrement que ça finira par faire une cloque. « Sale pute. » Quand il pose enfin les yeux sur elle, il remarque le couteau qu'elle a en main. Il lâche un rire incrédule. Qu'est-ce qu'elle fout ? « Tu peux pas faire doucement une fois dans ta vie sérieux ? Viens même pas râler, c’est toi qui m’a poussée ! » Ses yeux se plissent, son menton se dresse d'un air dédaigneux. Il croit pas une seule seconde à son innocence. « C'est ça ouais, et moi j'ai trébuché. » Il l'a fait exprès et ils le savent tous les deux. Il est convaincu qu'elle a simplement fait la même chose.
Son regard glisse jusqu'à l'arme toujours prisonnière de ses doigts fins. Le rictus qui vient étirer ses lèvres a quelque chose de terriblement satisfait ; à croire qu'il est en train de jubiler. Il prend sa précaution pour de la peur et il se sent déjà surpuissant. « Tu comptes faire quoi avec ça ? » Il la pense pas capable de s'en servir. Persuadé qu'elle fait pas le poids face à lui, et qu'il pourrait la maîtriser avant même qu'elle trouve le courage d'attaquer. Mais il n'attend pas vraiment la réponse, se retournant comme s'il avait soudain perdu tout intérêt en elle, en ce tête-à-tête stupide. Ça pourrait s'arrêter là, une bonne fois pour toutes. Il est pas venu pour se battre ou en tous cas pas avec elle, les Kids sont pas franchement sur sa liste de priorités ces derniers temps. Suffirait qu'il l'ignore. Mais elle l'a brûlé et même s'il a commencé en la bousculant, il trouve que ça mérite punition – parce qu'il juge son agression initiale moins poussée que celle de May. Si elle veut monter d'un cran, il ira encore plus loin.
La cafetière. Meadbh. Il l'attrape et fait volte-face brutalement, lui balançant tout ce qu'il reste du liquide noir sans la moindre hésitation, aspergeant son buste et une partie de son visage.
Œil pour œil, dent pour dent.
Il prend même pas le temps d'admirer son œuvre, reposant le récipient sur le plan de travail, soupirant comme s'il venait d'effectuer une besogne à contrecœur. Comme s'il était déjà lassé par leur nouvelle partie. « Maintenant lâche-moi, j'ai autre chose à foutre. » Et sans un regard de plus, il se détourne une nouvelle fois. Reprenant là où il s'est arrêté quand elle a renversé sa tasse sur lui, pas le moindre signe d'inquiétude dans sa posture. À ses yeux elle est inoffensive de toute façon. S'il l'a fracassée une fois, il peut bien le refaire. Facile. Mais s'il doit recommencer, il s'assurera que cette fois les morceaux ne puissent pas être recollés. |
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| Sujet: Re: Tu me fais rêver, surtout quand tu meurs. (Seven) Sam 13 Oct - 1:03 | |
| T’en revenais pas, qu’il ose te causer juste comme ça, comme si de rien n’était. Comme s’il ne t’avait pas cassé une côté et brûlé, entre-autre la dernière fois que vous vous étiez retrouvés face à face. Est-ce qu’il se rendait au moins compte du délire ? Non bien sûr que non, Seven était tellement attaqué par la came et la connerie que c’était sans doute normal pour lui d’agresser les gens comme bon lui semblait. Et des remords, il n’y en avait pas l’once dans son regard, pas de « j’suis désolé j’ai déconné ». Ce serait croire aux licornes et toi, t’en avais un peu marre de croire à l’impossible. T’avais beau être naïve au possible, il y avait bien une chose que tu avais retenu de cette sale histoire : il n’y avait rien à espérer des gens. Surtout pas d’un Yobbo en fait. Alors pourquoi te faire chier à essayer d’être bien ? ça ne servait à rien. Pas plus qu’il n’était utile de répondre à sa pique pour laquelle tu haussais à peine un sourcil. Haha mort de rire. Il aurait pu en rester là, trouver ce qu’il était venu chercher et repartir, te laissant finir ton film en paix en attendant que la pression redescende. Toi qui était déjà franchement sur les nerfs, c’était carrément pas le moment de venir t’emmerder, surtout que tu n’avais rien demandé. Mais non, là encore c’était trop demandé. Fallait qu’il te bouscule. Bah qu’il ne s’étonne pas si toi, il te fallait le punir en renversant ta tasse sur lui. C’était con, pour une fois qu’il y avait un café ici pour toi. Bah non. Le sacrifice en valait la peine et tu cachais ta satisfaction derrière ta gueulante bien orchestrée. « Oh mais ferme ta gueule avec tes insultes à deux balles » grinçais-tu pour la forme, roulant des yeux dans tes orbites. La vérité c’est que le son de sa voix sous le coup de la douleur, c’était comme une parfaite symphonie à tes oreilles. T’étais ravie même si tu le regardais gesticuler et agiter sa main d’un air torve. Puis comme sorti de nulle part, ton instinct te souffla de te munir de quelque chose, au cas où…Le couteau de l’évier par exemple. L’avoir entre tes doigts le long de ton bras avait quelque chose de rassurant. Lui ça avait l’air de le faire rire. « Pas d’bol » Tu n’allais pas t’excuser non. T’envisageais néanmoins de quitter le ring pour finir ton film mais visiblement, il n’en avait pas terminé et à sa question, tu haussais des épaules. « ça dépend de toi, si tu me fous la paix, rien » annonçais-tu avec ton pragmatisme le plus pur. Ce n’était pas des conneries en plus, t’avais beau serrer tes dents à t’en faire mal à la mâchoire, tu ne voulais pas être celle qui frapperait la première. Sans doute parce que tu avais été bien élevée toi et parce qu’au fond de toi, tu ne pouvais t’empêcher de penser que tout pouvait s’arranger. Sauf Jake et son chiard hein. Seven avait au moins eu le mérite de te divertir et te changer les idées même si franchement, tu t’en serais passée. Ces quelques secondes d’inattention, il eut vite fait de te les faire regretter ! Alors que tu pensais la tempête finie, sans crier gare et surtout, sans donner le moindre avertissement, il te jeta le reste de la cafetière à la tête, t’aspergeant du liquide noir encore brûlant. Tu ne l’avais pas vu venir et comme en écho à son propre cri, tu gueulais de surprise et de douleur, sentant aussitôt la brûlure te mordre la peau si bien que tes yeux s’en embuèrent de larmes. De douleur et surtout, de rage. « MERDE ! » T’avais rien demandé putain, tu voulais juste avoir la paix UN SOIR ! Mais non ! Même quand tu allais à l’autre bout du quartier, on venait te faire chier ! Combien de fois allait-on encore te bousculer, te frapper, te brûler et te blesser ? Combien de fois allait-on encore te manquer de respect ? Seven ne le savait pas mais il venait de faire déborder le vase déjà bien trop rempli et dans un accès de rage, tu retournais le couteau dans ta main, lame vers le bas et de toute tes forces, tu te jetais sur lui alors qu’il s’était détourné de toi. Pas pour le planter là. Non. Avec toute ta rage, tu plantais le couteau à travers sa main dans le bois merdique du bar. « CREVE CONNARD ! » gueulais-tu, emportée par toute la colère trop longtemps emmagasinée, contre lui qui t’avait mise à nue et marquée, contre cette pute de Jake et ton abruti de frère, contre JJ qui vous avait tourné le dos pour ces enfoirés de skinheads, pour Samih qui t’avait demandé de choisir, pour Knox qui prenait un malin plaisir de te jeter dans la fosse aux lions, contre Otto qui t’avait attaquée sans raison et sans doute pour bien d’autres trucs encore. Ce soir, ce serait Seven qui prendrait. Et dans ton élan, tu frappais d’un coup de genou entre ses jambes. Le coup que tu aurais du mettre plusieurs semaines plus tôt déjà. Pure vengeance. Il allait te le faire payer mais pour l’instant, tu avais l’avantage. T’allais pas gâcher ton moment alors d’un revers de bras, t’essuyais ton visage de tes larmes pour dessiner un sourire à la place. « J’espère que t’as bien mal et que ça va s’infecter, vu la pourriture que t’es ça devrait aller vite ! » Le cœur battant, tu n’attendis pas plus longtemps et surtout pas qu’il ait repris pleine possession de ses moyens pour aller te planquer dans la salle de bain et verrouiller la porte derrière toi, le coeur battant à tout rompre alors que tu tapais à toute vitesse un texto. T'étais pas certaine de ce qui allait arriver ce soir. |
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| Sujet: Re: Tu me fais rêver, surtout quand tu meurs. (Seven) Dim 21 Oct - 16:05 | |
| « Oh mais ferme ta gueule avec tes insultes à deux balles. » Il ne le fera pas et sûrement qu'elle le sait aussi bien que lui. C'est le seul langage qu'il est prêt à parler avec elle – surtout depuis la soirée où tout a déraillé. Elle récoltera plus rien d'autre que son arrogance et trop d'agressivité. Il se croit tellement supérieur qu'il peut pas s'empêcher de rire en apercevant le couteau qu'elle tient, n'y voyant pas la moindre menace. Rien d'autre qu'une brebis égarée qui fait pas l'poids face au loup affamé. « Ça dépend de toi, si tu me fous la paix, rien. » Peut-être qu'il ferait mieux d'écouter. Tout arrêter là puisque de toute façon il n'a même pas envie de chercher le conflit, recommencer à chercher ses putains de clés et l'ignorer. Il pourrait. Il devrait. Mais elle l'a brûlé et il n'a jamais su laisser passer quoi qu'ce soit.
C'est même pas satisfaisant, de lui balancer le café à la gueule. Ça lui arrache pas un semblant de sourire, rien, sourcils froncés, traits tirés. Y a toujours ce marteau-piqueur dans sa tête et sa main qui crame encore. « MERDE ! » Il la regarde même pas. C'est peut-être la plus fatale de ses erreurs ; il lui prête pas la moindre attention, il la pense aussi inoffensive que ridicule. Il voit pas l'attaque venir. « CRÈVE CONNARD ! » La douleur qui traverse soudain sa main gauche est si fulgurante qu'il hurle et se penche en avant sur le comptoir, une secousse qui parcourt son échine. Réflexe immédiat : il tente de ramener sa main à lui. Ça n'fait que lui arracher une seconde vocifération.
Quand il tourne enfin la tête, il voit le couteau planté de sa chair au bar, dressé bien droit sur le bois. « PUTAIN ! » Putain putain putain elle a pas osé, putain ça fait mal et putain il ose plus bouger et putain ça lui retourne les tripes dans tous les sens. Putain. Il a envie d'la tuer.
Il n'a ni le temps de réfléchir ni d'agir, un coup entre ses jambes vient l'achever. Il serre les cuisses et les dents, sa main libre qui vient se plaquer sur le point d'impact automatiquement. Pourtant la douleur est moindre – ça vaut rien en comparaison de celle qui pulse à travers sa main. « J’espère que t’as bien mal et que ça va s’infecter, vu la pourriture que t’es ça devrait aller vite ! » La voix de Meadbh n'est qu'un bourdonnement, le sang qui bat dans ses tempes prend trop de place et il entend plus rien, l'impression de voir un peu flou aussi. Il arrive quand même à l'apercevoir disparaître en direction de la salle de bains, avant de fermer les yeux et d'accuser le coup, larmes de douleur qui perlent à la lisière de ses cils malgré lui. Le mouvement est rageur quand il les essuie avant qu'elles ne lui échappent, encore plus quand il vient saisir le manche du couteau et qu'il tire sans attendre. Ça lui arrache un nouveau cri, le sang qui se met à couler abondamment, qui dégueulasse tout le plan de travail et vient tacher le sol déjà crasseux. Il attrape le premier bout de tissu qu'il voit – un vieux t-shirt à la propreté plus que douteuse – et l'utilise en garrot foireux, l'enroulant autour de sa main blessée tant bien que mal. Il serre de toutes ses forces, grince des dents et gémit de souffrance. C'est sommaire mais ça suffira à l'empêcher de se vider pour l'instant.
Il tremble de la tête aux pieds quand il saisit le couteau et se dirige vers la salle de bains.
« J'VAIS T'DÉCOUPER. » Mais il a beau essayer d'ouvrir la porte, elle est verrouillée. Il hurle un tas de syllabes incompréhensibles, la rage qui l'empêche d'articuler correctement, l'adrénaline qui surpasse la douleur lancinante. Il recule pour prendre de l'élan et se met à taper son pied contre la porte, au niveau de la serrure. Encore et encore et encore, jusqu'à ce que le bois déjà fragile craque sous ses assauts. Il fonce sur May directement, le couteau qui passe dans sa main blessée alors que l'autre attrape la tignasse brune. Il fait claquer son crâne contre le lavabo si brutalement que le bruit résonne dans toute la pièce, et il recommence. Une fois. Deux. Il perd le compte après trois. Quand elle se ramollit il arrête et la pousse vers la cabine de douche, la faisant tomber en arrière, son buste à l'intérieur et ses jambes qui dépassent dehors sur le carrelage. Dans sa tête c'est le noir complet – y a plus rien qui fonctionne, plus personne aux commandes. Rien d'autre que la rage qui ravage tout et les pulsions qui le contrôlent comme un pantin. Il s'installe à califourchon sur elle, couteau brandi, mais il sait même plus s'il veut la planter ou la mutiler. À défaut il ne fait aucun des deux, utilise la lame pour déchirer son t-shirt comme une chemise et fait subir le même sort à son soutien-gorge, la dénudant une fois de plus. Il peut pas s'empêcher de tracer une ligne au couteau sur sa hanche ; besoin de laisser sa trace, de s'assurer qu'il restera ancré quelque part dans sa peau. Et il tente de tirer sur son short mais à une main c'est trop compliqué alors il abandonne vite, abattant son poing comme une massue sur ses côtes, en guise de punition. Tant bien que mal il se lève, attrape le tuyau de douche et le coince sous son bras le temps d'ouvrir le robinet, côté eau chaude seulement. Il pousse au maximum et sort de la cabine mais reste planté juste devant, pommeau en main, jet dirigé sur la carcasse de May. Il attend. Que l'eau se réchauffe et devienne brûlante, qu'il puisse la cramer sans même avoir besoin d'allumer le bûcher. Son regard fou fixé sur elle, le couteau toujours coincé entre les doigts de sa main trouée. Il est là sans vraiment l'être, le souffle court et les veines saillantes, complètement paumé dans la tornade de violence qui s'est levée en lui. Prêt à l'ébouillanter pour un ego blessé et une revanche détraquée. |
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| Sujet: Re: Tu me fais rêver, surtout quand tu meurs. (Seven) Mar 23 Oct - 17:23 | |
| Pas compliqué de se faire des nouveaux potes aux londoniennes. Les mecs qui y trainent transpirent tous la frustration. Conditionnés à ressembler à la copie d’une copie d’une copie, polie et propre sur elle, qui trouvera un job, respectera la loi et passera ses nerfs à coups de remarque passive-agressive, parce que ça la fout mal de taper le premier con qui vous regarde de travers. Conditionnés à entrer dans le cadre. Ils vivent comme des fauves en cage. Les raves c’est là qu’ils font péter le verrou et ils sont prêts à suivre le premier qui leur dira de suivre leur nature perverse et sanguinaire. Monde d’hypocrites. Ils soupirent de soulagement, et ils te regardent comme un guru parce que t’as eu l’cran de leur dire qu’ils ont le droit d’être déviant. Au final, ils sont un mouton de plus, faut qu’on leur donne la permission. Mais j’ai pas le temps de m’attarder sur la condition humaine, j’ai recruté les trois pequenots de base qui ont un peu trop vrillé à force de venir aux soirées. J’en ai besoin pour gérer un problème. Y a ces types qui ont critiqué les londoniennes, enfin, c’est le bruit qui court. On est donc trois à être posté dans le cul-de-sac, contre les poubelles de la sortie des cuisines de ce resto dans lequel ces connards bossent. J’suis assis sur l’une des poubelles et tape nerveusement mon pied contre la taule, ça résonne contre les murs en brique. L’un des types guettent à l’intersection, l’autre attend patiemment adossé sur la poubelle voisine. La clope entre mes doigts, je zieute la réponse au sms que j’attends.
C’est May, elle pète un câble. “Jle plante” qu’elle m’a répondu.
Je jette mon mégot sur le macadam et saute sur le sol. Faut qu’j’me casse. Le gars qui fait le guet se retourne, soudain paniqué. Oh, ça y est, leur mentor s’en va, ils ont plus aucune couilles. Crash sérieux, déconne pas, ils vont bientôt arriver. Ouais, j’suis Crash pour le moment. J’hausse les épaules d’un air indifférent. Ce sont deux plongeurs d’un resto indien, ils devraient pouvoir s’en sortir sans moi. Suffit juste de les prendre par surprise, les foutre à terre et leur cracher dessus en leur rappelant de plus raconter de merde sur les londoniennes. Au début, ça m’excitait d’y penser. Attraper un mec sans qu’il ne l’ait vu venir, dans une ruelle sombre, balancer mon pied dans leur côtes quand ils seront à terre, jusqu’à ce qu’il crachote du sang entre leurs dents blanches. Mais voir May planter Seven, c’est clairement plus intéressant. J’attrape mon scooter. Les deux gars me suivent. Sérieux, tu nous lâches ? Je monte sur le scooter en faisant tomber la béquille. Ma main qui tremble peine à mettre le contact. Quand le moteur ronronne, je lève des yeux vagues sur eux : J’reviens plus tard. J’dormirais pas cette nuit de toute façon, j’suis trop sur les nerfs pour ça. Et j’ai pris trop de speed. J’ai la peau qui crépite sans que je sache si c’est ce qui m’attend une fois chez moi ou la drogue ingurgitée plus tôt. L’un des mecs me fait un sourire entendu : Tu vas choper une meuf, hein ? J’esquisse un sourire et démarre.
J’monte tranquillement les escaliers, j’écrase ma clope sur la dernière marque et pousse la porte, de toute façon déjà fracturée.
Gosses, Crash et moi on a eu droit à pas mal de spectacle en rentrant de l’école - du temps où on y allait. Papa entrain de coucher avec une nana. Papa ivre mort entrain de vomir. Papa en plein boeuf avec des copains toxico. Papa entrain de se faire menacer au couteau devant la télé. Papa en pleine arrestation. Chez nous, tout le monde allait et venait. Y avait toujours le regard de papa, son iroquoise qui penchait de travers, et ses yeux injectés de sang qui disait “Ca va les gars, pas de souci”. Y avait jamais de souci. J’suis pas tellement choqué par l’état déplorable de mon appartement. Pas tellement choqué par le sang qui s’étale sur la moquette. J’entends l’eau qui coule dans la salle de bain. May a réussi à faire dégager Seven finalement ? Je referme la porte derrière moi d’un grand coup de pied, elel claque contre le bois et rebondit, elle est toujours ouverte en grand mais j’y fais pas gaffe. J’approche de la salle de bain en jetant au passage mes clés sur la table basse. Bon tu m’ex-
La scène de la salle de bain me coupe la chique. On est en plein délire. May est morte (morte ?) et à travers la vapeur qui a envahit toute la pièce, y a que le rouge qui m’éclate sur la rétine. C’est de la charcuterie. What the- Je secoue la tête. Y a tout qui redémarre plus vite d’un coup. Mon coeur s’accélère.. Les connexions se coupent. J’me mets en mode automatique. Les infos fusent mais c’est comme si mon subconscient les emmagasinaient et libérait ma conscience de ces détails. J’vois le couteau de cuisine, le corps à moitié nu de May, le sang partout, le tshirt imbibé autour de la main de Seven, la vapeur d’eau bouillante qui danse autour du corps rouge écarlate de May. Les larmes de Seven, la rage qui a tout dévasté chez lui. Il se contrôle plus. Il comprend plus rien. Mais putain, il s’est passé quoi ? C’est pas cogner pour cogner, comme on le fait parfois avec Seven. Parce que si c’était ça, il se serait déjà arrêté. C’est pas drôle de cogner sur quelqu’un d’inconscient. C’est d’la vengeance. C’est la totale perte de contrôle. SEVEN ! Que j’hurle en me jetant sur lui. Il comprend pas, il comprend rien. Je l’attrape autour du torse par derrière le tire de toutes mes forces en arrière. Il résiste, se débat, on s’écrase en arrière tous les deux. Sous la pression, le pommeau de douche se met à danser dans les airs. J’me reçois une pluie d’acide sur le visage, étouffe un juron. Seven rampe déjà jusqu’à May pour l’achever. Je le dévance et éteint l’eau. ARRÊTE ÇA SEVEN ! Que j’hurle en fonçant à nouveau sur lui. Je le pousse une fois en arrière, une deuxième. J’le plaque contre un mur, fatalement plus fort que lui - plus en état surtout. J’le cogne une bonne fois contre le mur. Une deuxième quand j’sens qu’il se débat. J’finis par le gifler d’un main, mon autre bras sous sa gorge pour l’empêcher de bouger. HÉHO ARRÊTE ! Que j’sors entre deux tentatives. Il arrête pas. Sa colère est contagieuse. Et chaque mouvement qu’il fait avec sa férocité brute percute mes muscles. Ca y est, j’ai des fourmis dans tout le corps, jusque dans mes dents. La tête dans un étau. La montée est toujours la même. Toujours. Je replaque Seven d’un grand coup contre le mur. MAY ? MAY ÇA VA ? Pas de réponse. Mon regard éclaté se repose sur Seven. Qu’est-ce t’as foutu ?
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| Sujet: Re: Tu me fais rêver, surtout quand tu meurs. (Seven) Ven 2 Nov - 17:03 | |
| État second. C'est comme si quelqu'un d'autre avait pris le contrôle de son corps ; la rage. L'impression de regarder de loin, simple spectateur, aux premières loges pour assister au carnage. La douleur devient aussi lointaine que les bruits, ses tympans branchés sur les sons de son organisme plutôt que ceux de l'extérieur. Il n'entend plus l'eau couler – seulement les battements désordonnés de son cœur et l'air qui peine à venir gonfler ses poumons en feu. Il sent même pas la chaleur étouffante qui s'installe dans la pièce, la vapeur qui brouille sa vue et colle une pellicule humide sur son épiderme. Son brasier est intérieur – son sang bout autant que le jet qu'il garde dirigé sur May, il brûle comme elle mais y a aucun moyen de stopper le processus, y a pas de vanne à fermer. Plus vraiment conscient de c'qui se passe, de lui-même, de ses gestes, ses sensations. Il s'est retranché trop loin derrière les remparts de sa colère.
May n'est rien de plus qu'un bouc émissaire, finalement. Elle paie pour l'ego qu'elle a froissé, la frustration, la rage sourde qui s'est logée entre ses côtes. Le trou qu'elle a fait dans sa main n'est rien comparé à celui qui s'est creusé dans son bide – celui qu'il sait pas comment combler autrement que par la violence. Elle prend pour les autres, pour Anca Mihail JJ Lucian Nash et tout l'reste de la planète, elle prend parce qu'elle lui a fait trop d'affronts, parce qu'elle a voulu le défier. Elle prend parce qu'elle a libéré ce qu'il avait déjà du mal à contenir.
Ça a cessé d'être à propos d'elle dès l'instant où elle a sombré dans l'inconscience.
Elle a viré à l'écarlate et il n'en tire même pas la moindre satisfaction. Y a pas d'émotion sur son visage, rien d'autre que la folie pure, ses yeux écarquillés et sa bouche entrouverte. Il la fixe mais ne la voit plus. Il n'entend rien non plus, ne capte pas la présence d'un intrus dans la pièce. Son prénom qui résonne ne l'atteint pas ; c'est vague, éloigné, comme si ça venait d'en bas d'la rue. Il est pas là.
C'est l'impact contre son dos qui le ramène brutalement à la réalité, comme si on le tirait à nouveau dans le carcan duquel il avait réussi à s'extirper. Tout reprend trop vite, trop fort, ça l'assaille de tous les côtés et il est complètement désorienté. C'est si violent qu'il s'agite d'un coup et se met à hurler sans s'en rendre compte – ça vient des tripes, presque animal. Il lâche le couteau et le pommeau de douche, essayant d'agripper l'étau qui est venu se refermer autour de son torse sans qu'il sache d'où il est venu. Il met un temps à comprendre que ce sont des bras et qu'il y a quelqu'un derrière lui. Ses gestes sont aussi brutaux que chaotiques alors qu'il essaie de se libérer, avec une telle hargne qu'il a l'air prêt à se disloquer. Il comprend à peine qu'ils tombent, sent l'impact sans y faire vraiment attention. Shooté à l'adrénaline, il reste bloqué dans son trip et oublie la douleur – la brûlure qui mord sa peau alors que le tuyau s'agite dans tous les sens, sa main qui le lance terriblement quand il s'appuie dessus pour ramper. Ses yeux toujours vrillés sur May, May May May mais c'est même plus May dans sa tête, c'est juste le pion à abattre, la poupée à démembrer pour enfin avoir la paix. Il voit des pieds passer devant lui, beugle des syllabes sans aucun sens, se relève difficilement. Le bruit de l'eau s'arrête, rapidement remplacé par un bourdonnement insupportable. « ARRÊTE ÇA SEVEN ! » Il a du mal à reconnaître la voix et il voit même pas le visage de celui qui fonce sur lui, recule à peine sous les premiers assauts, jusqu'à avoir l'impression de heurter un train lancé à pleine vitesse. Son squelette grince en se cognant violemment au mur une première fois, son crâne claque contre la paroi quand ça recommence. Pourtant ça suffit pas à l'arrêter – pas pour de bon. Il continue à s'agiter comme un putain de zombie affamé.
La gifle lui fait peu d'effet, c'est le bras contre sa gorge qui lui donne un point d'ancrage. L'air circule mal, ça le force à se concentrer sur ce qui se passe, son regard qui se confronte enfin à celui de son adversaire. « HÉHO ARRÊTE ! » Il reconnaît l'accent incompréhensible, la gueule de travers et les tatouages. Les jumeaux. La violence le fait décider que c'est Knox, mais dans le fond ça n'a pas d'importance. C'est du pareil au même.
Et il continue à se débattre, mais il est trop bordélique pour être efficace, trop diminué aussi – sa main blessée a peu d'impact, et ses nerfs sont trop occupés à péter les plombs pour se concentrer ailleurs. « LÂCHE-MOI ! » Ses dents serrées, c'est à peine articulé. De toute façon, son corps heurte le mur encore une fois, lui coupant la chique. « MAY ? MAY ÇA VA ? » Il a les neurones qui pédalent à l'envers, prunelles maintenant fixées sur Knox, ses phalanges qui s'attaquent à son bras pour tenter de libérer son cou. « Qu’est-ce t’as foutu ? » Il grogne comme une bête enragée, remuant férocement sous sa poigne. « J'AI PAS FINI CASSE-TOI ! » Il veut aller finir le travail, comme si la malmener pouvait détruire ses démons avec elle. Il veut sa peau et pourtant il la déteste même pas, y a pas de haine contre elle, rien d'autre qu'un mépris profond et une colère brûlante, un désir fané et une envie viscérale de lui faire mal. « Mais putain toi tu fais quoi ? » Il comprend pas pourquoi il l'empêche de continuer, pourquoi il joue l'obstacle sur la route de la violence – d'habitude il est plutôt la voix qui lui susurre d'aller toujours plus loin. « Aide-moi à la défoncer au lieu d'la défendre, c'quoi ton problème ? » Il fait pas de différence entre cet accès de violence et tous les autres, il perçoit pas l'aspect malsain de son acharnement. Il voit pas pourquoi Knox est soudainement pris d'une envie de jouer le bouclier humain pour Meadbh. À ses yeux ça n'a aucun sens, et ça n'fait que l'enrager un peu plus à nouveau. « LÂCHE-MOI J'TE DIS ! » Il s'agite encore et toujours puis finit par perdre patience, abattant violemment son genou entre les jambes de Knox, profitant de sa faiblesse momentanée pour se libérer de son emprise. Il lui assène un coup de pied dans la rotule pour lui faire perdre l'équilibre, le pousse pour finir de le faire tomber, puis lève son pied à nouveau, frappe Knox un peu partout sans faire attention aux points d'impact. Il se précipite ensuite sur le couteau qui gît sur le carrelage, regard bloqué sur May qui semble enfin revenir à elle. « Elle aurait jamais dû m'planter cette pute. » Elle aurait jamais dû jouer avec lui, ce soir-là. Elle aurait jamais dû allumer un feu qu'elle était pas foutue d'éteindre. Celui qui le pousse à revenir se percher au-dessus de sa carcasse, couteau toujours en main, un éclat délirant dans l'fond des yeux. Il recommence à tirer sur son short, mais cette fois il a la lame pour l'aider à le déchirer. Il est armé et trop paumé dans sa folie pour se rendre compte de ce qu'il fait. |
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| Sujet: Re: Tu me fais rêver, surtout quand tu meurs. (Seven) Ven 16 Nov - 16:03 | |
| Quand la colère est si forte, ça sert à rien de lui résister. J’ai appris ça au fil du temps. J’ai accepté ça aussi. N’importe quelle tapette vous dira que la violence ne résout. Que les hommes qui battent leur femme sont des monstres, que les gangsters qui agressent d’autres dans la rue sont des sauvages. Faut travailler sur son self control, faut changer, parce que la société vous dit que vous n’êtes pas apte à vivre en communauté. Moi j’peux simplement vous dire que l’absence de violence non plus, ne résout rien. À quoi bon ensevelir vos sentiments sous trois tonnes de faux semblants polis ? Changez qui vous êtes pour vous transformer en enculé de plus qui se fera cracher dessus toute la journée sans répondre, sans se battre. Apprendre à se canaliser ? Quelle connerie. On canalise pas, c’est pas possible. C’est comme une vague. Une fois qu’elle approche, y a qu’à la laisser déferler. Tout saccager. On peut pas la retenir. Juste l’éviter. May était au mauvais endroit, au mauvais moment, avec la mauvaise personne, à faire les mauvais choix. Comme ça semble lui arriver fréquemment. J’vais pas chialer sur son sort, elle savait parfaitement à quoi s’attendre. La seule chose que j’peux faire, c’est me placer là, entre elle et la colère trop vive de Seven. Attendre que la vague passe. Qu’il arrête d’avoir l’impression d’étouffer, l’impression d’imploser. Alors j’gueule, je frappe, je bloque. Je sais pas pourquoi je la protège. Je sais même pas ce qui s’est passé. J’doute pas qu’elle a merdé à un moment donné. Pourquoi je veux qu’il arrête ? Pourquoi j’essaie d’éteindre la flamme ? Foutre rien. Sans doute que ça fait bordel dans ma salle de bain. Seven il gueule, il est complètement à côté de ses pompes. L CHE-MOI ! J'AI PAS FINI CASSE-TOI ! Je le plaque à nouveau contre le mur carrelé. J’y fous toutes mes forces, avortant ses espoirs de m’échapper. Ses ongles grattent ma peau pour tenter de me faire renoncer. Ca serait mal me connaître. SI T’AS FINI LÀ ! Que je rétorque, autoritaire. Elle est inconsciente, fin de la partie. Y a plus rien à en tirer, aucune jouissance à taper sur un cadavre. May est sans doute déjà morte. Mais il l’entend pas de cette oreille, il continue, il comprend pas pourquoi je l’arrête moi qui le tire toujours au plus bas avec moi. Je fronce les sourcils un moment. J’comprend pas tellement moi-même. Aide-moi à la défoncer au lieu d'la défendre, c'quoi ton problème ? J’penche légèrement la tête sur le côté. Tu l’as d’jà défoncé là, stop. Ca marche pas. Y a rien qui marche. Il me file un coup entre les jambes. J’le lâche par réflexe. enfoiré Que j’articule. son pied s’abat sur ma rôtule, ma jambe se tord. J’suis à terre en deux minutes. Il en profite, j’encaisse les coups, comme un grand. Je bloque les abdo, je serre les dents, je tente de repousser sa jambe mais la douleur de mes couilles de mon genoux me paralyse à moitié. Les coups bas hein. Sacré enculé. Un coup d’talon dans la mâchoire m’étourdit quelques secondes, le temps pour lui de plonger sur le couteau. J’le surveille du coin de l’œil en me redressant doucement, assis sur le sol, je déplie ma jambe douloureuse et me calle contre le mur le temps que mon articulation se replace. Elle aurait jamais dû m'planter cette pute. Non, elle aurait pas dû. Mais elle a eu son compte. Je regarde sa main ensanglantée, et celle qui tient le couteau. La colère commence à bouillir au fond de mes entrailles. Je reconnais la crise avant qu’elle m’envahisse. Comme des coups d’électricité. Quoi, t’veux la buter ? J’lui demande avec la voix tremblante de la rage qui s’installe. S’il avait voulu la buter il l’aurait déjà fait. Qu’il fasse traîner sa vengeance ça veut juste dire qu’il sait pas comment évacuer ce qu’il ressent. C’est même plus May le problème. J’ai déjà démoli des mecs sans savoir pourquoi. J’ai déjà buté des mecs sans aucune raison. Mais Seven est un émotif. C’est le genre de gars violent qui viendra pleurer ensuite de regretter absolument tout et que ce n’est pas de sa faute. Qu’il a perdu le contrôle. Un gamin. Un gamin avec un couteau. J’le regarde faire interloqué, il s’approche de son short. Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu fous bordel ? Je demande en m’appuyant au mur pour me relever. À moitié à cloche bien, parce que les rotules ça pardonne pas. Hey ! J’insiste quand je vois qu’il ne m’écoute pas. C’est quoi ce délire encore ? Cette vengeance à deux balles ? Maintenant il veut la désapper ? Sans déconner ! Maintenant ce sont ses hormones qui le travaillent ou quoi ? J’me mets à rire au moment où ma jambe touche le sol et qu’une vive douleur me parcourt tout entier. Un pas de travers, je clopine sur le reste et j’me jette à nouveau sur Seven pour le tirer en arrière. Plus question de parler maintenant, va falloir qu’il comprenne que j’ai dit non. Que j’ai dit stop. J’lui donne un premier coup à l’arrière du crâne, mes phalanges brûlent suite à l’impact. J’entoure son cou avec mon bras, bloque, fort, lui coupe l’oxygène. L’étouffe jusqu’à ce que la pression redescende. Je le tire en arrière de toute mes forces pour l’empêcher de se débattre, l’empêcher de reprendre de l’air. À genoux sur le sol, je serre de toutes mes forces. Ma tête près de son oreille je chuchote, les dents serrées par l’effort. C’est la dernière fois que j’te dis ça gentiment Seven, lâche c’putain d’couteau. Son bras lacère le vide dans un instinct de survie. Mes pupilles explosées se pose vers le corps détruit de May. J’crois la voir bouger, un peu. Alors j’hurle : CHOPPE SON COUTEAU. |
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| Sujet: Re: Tu me fais rêver, surtout quand tu meurs. (Seven) Sam 17 Nov - 8:55 | |
| Ça t’avait pris d’un coup, comme submergée par une vague de rage, destructrice et délicieuse à la fois, un tsunami d’émotions auquel tu n’avais su te soustraire. Tu n’avais pas même essayé, la colère et la douleur s’étaient mêlées pour ne faire plus qu’unes et sans réfléchir aux conséquences, tu lui avais transpercé la main. Qu’il s’estime heureux, tu aurais aussi bien pu le planter dans son cou offert. Fallait croire que dans ta rage, tu n’étais pas meurtrière. Pas encore du moins. Non, ce que tu voulais, c’était lui faire payer, qu’il souffre, qu’il regrette. Mort, rien de tout ça n’aurait pu arriver. Milles émotions t’avaient traversées quand tu avais vu le manche vibrer dans le bois du bar, la rage d’abord puis une intense jubilation alors que tu l’entendais hurler de douleur, le visage baigné de larmes qu’il n’aurait su retenir. Tu avais envie de rire à ce moment là, te rapprocher de la bête et lui demander qui c’était l’soumis maintenant, qui c’est qui chialait comme un bébé. T’oubliais un peu que tu n’avais pas été en meilleur état quand il t’avait renversé la cafetière. Tu oubliais vite et dans ton exaltation, tu en profitais pour lui mettre un autre coup, puérile mais libérateur. Il n’avait eu que ce qu’il méritait, tu ne regrettais pas le moins du monde ton geste. Malheureusement, tu n’eus pas le loisir de profiter de ta vengeance parce que tout de suite après l’intense satisfaction de le voir s’arcbouter de douleur, tu pris conscience de ce que tu venais de faire: lui déclarer la guerre, celle où tous les coups étaient permis. C’est seulement à cet instant que tu compris que plus que jamais, tu t’étais mise en danger. Ce qui vous était arrivé par le passé, ce n’était rien en comparaison à ce que tu venais de provoquer. C’est là que la peur vint surplomber ta joie perverse. Ton refuge dans la salle de bain n’était sans doute pas la meilleure de tes options mais tu n’avais pas réfléchi, ça t’arrivait constamment, de faire des conneries, sous le coup de la panique. Sitôt la porte fermée, tu t’en mordis les doigts, regrettant instantanément de ne pas avoir choisi d’aller te terrer dans l’obscurité de la nuit, à moins que tu ne cherches inconsciemment à mettre un point final à cette bataille ? Parce que si tu fuyais maintenant, tu en étais certaine: il te retrouverait. Et tu ne voulais pas qu’il te retrouve après avoir eu plusieurs jours à macérer sa colère. Le coeur battant, tu extirpais ton portable de ta poche, tapant frénétiquement sur ce dernier pour appeler Knox. Sonneries dans le vide. Tu tapais des textos dans l’espoir qu’il les lise vite. Aussi surprenant soit-il, Knox ne mettait jamais longtemps à répondre, même en pleine bagarre tu l’avais déjà vu s’arrêter parce que son portable sonnait depuis trop longtemps. Etrange bestiole qu’il était. Il restait néanmoins le premier à qui tu pensais pour te sortir de ce pétrin. Lui, ou Crash. Il était ta seconde option, la suivante aurait été JJ. Les mains tremblantes, tu commençais à chercher son numéro quand Knox répondit enfin. Putain mais pose pas de questions et ramène ton cul ! Avais-tu envie de crier, entendant Seven gueuler de l’autre côté de la porte. Le choc sourd contre la porte eut de quoi t’arracher un hoquet de frayeur et le portable en main, tu cherchais désespérément une solution. Dommage pour toi, il n’y en avait aucune: il n’y avait rien pour t’aider. Rien à part l’espoir que Knox t’ait prise au sérieux. Le coeur battant, tu claquais des dents, le dos collé au mur à côté de la porte, cette même porte qui n’en pouvait plus de subir ses assauts enragés. Il hurlait de l’autre côté et chaque coup te fit sursauter. Prise au piège, tu élaborais un plan pour t’échapper: quand la porte céderai, parce qu’elle céderait: rien ne tenait dans cet appartement à commencer par ses locataires, tu profiterais de son élan pour te glisser hors de la salle de bain et courir droit vers la sortie. C’était le plan ouais. Mais les plans ne fonctionnaient que dans ta tête parce qu’au moment où la porte s’ouvrit, ce fut Seven le plus rapide. La suite était prévisible. Tu l’avais vu venir mais tu n’avais rien pu faire, tu ne pouvais pas lutter. Même blessé, il restait beaucoup plus fort que toi, beaucoup plus dingue aussi. Ta propre rage avait laissé place à la panique, merci du cadeau. En véritable poupée de chiffon, il n’eut aucun mal à t’attraper et te cogner contre l’émaille du lavabo. La première fois fut brutale, assez pour te faire rouge, ou blanc ? Il ne te laissait pas le temps de réaliser la douleur, il te cognait sans relâche si bien que tu en perdis conscience, retranchée dans le coltard doux et moelleux, loin de toute réalité. Heureusement pour toi.
C’est la douleur lancinante de ton crâne qui te fit revenir à toi. Lentement, comme si le temps s’était distendu. Le sang pulsait dans ton crâne comme un tambour insupportable, un faible gémissement vint s’y ajouter et doucement, tu ouvris les yeux. Tu n’y voyais rien, rien qu’un filtre rouge et une vague impression d’agitation devant toi. Tu n’étais pas encore vraiment là, tu ne voyais rien de l’affrontement des deux titans. Seule ta douleur vint te percuter de plein fouet alors que tu basculais sur le côté pour vomir le peu qu’il te restait dans l’estomac. Effort surhumain qui t’arrachait des larmes de douleur et sur ton bras que tu te passais sur les lèvres, y restait une longue traînée de sang. D’où il venait ? T’étais trop naze pour réfléchir, coupée en deux par une quinte de toux humide et chaude qui t’emplit la bouche et le nez de l’odeur métallique que tu ne reconnaissais que trop bien. T’étais encore loin d’être consciente et pourtant, sans le moindre égard pour toi, la douleur vint envahir ton esprit d’un million de signaux d’alarmes. Ton crâne, tes côtes, tes bronches, tes mains, ton visage, tes bras, tes jambes, tout avait été meurtri. C’était ton corps tout entier qui hurlait sa douleur et pleurer ne servait plus à rien. La vision trouble, tu tremblais comme une feuille, les dents sauvagement plantées dans ta lèvre, osant à peine respirer et bouger. Le visage de Seven devant tes yeux ne t’inspira à cet instant rien d’autre qu’un profond soulagement. Parce que s’il était revenu, c’était pour finir ce qu’il avait commencé et là tout de suite, tu ne voyais aucune objection à ce qu’il le fasse. C’était trop, beaucoup plus que ce que tu ne pouvais supporter alors t’en vins presque à espérer qu’il se décide au lieu de s’amuser à découper tes fringues. L’idée de te défendre ne te vint pas à l’esprit. C’était drôle la manière dont le cerveau humain cessait de répondre au moindre pépin, hein ? T’aurais pu rire si le moindre mouvement ne te donnait pas l’impression de crever, c’était la côte le problème. Tu le savais parce qu’il l’avait déjà cassée, ce n’était que du réchauffé. Mais réchauffé ou pas, t’avais l’impression qu’on t’écrasait de l’intérieur à chaque infime mouvement. Le visage de Seven fut rapidement éloigné sans que tu n’ai fait quoique ce soit pour le faire disparaître et cette fois, tu réalisais enfin que vous n’étiez plus seuls et que tu avais probablement loupé un épisode où deux. Knox était là. Knox qui luttait contre Seven. Il avait fini par venir ! A moins que t’étais à nouveau dans le coltard et tu le rêvais ? Qu’importe, qu’il soit réel ou imaginaire, ses bras s’étaient enroulés autour du cou de Seven et à la seule force de ses bras, il le privait d’oxygène. S’il pouvait aussi le priver de vie, ce serait bien ? Est-ce que tu te sentirais mieux de le savoir mort, la nuque brisée ou étouffée ? Sans doute pas. Tu t’en fichais. Ce qui comptait, c’était Knox, ne pas le décevoir, ne pas l’avoir fait déplacer pour rien alors insidieusement, tu chassais l’idée de lui dire de laisser tomber, de laisser Seven t’achever pour que la douleur cesse. Parce qu’aussi consciente que tu étais, aussi vive était ta douleur mais dans tout ce chaos, tu te rattachais à Knox et à ce qu’il te hurlait de faire. Prendre le couteau. D’un grognement, tu commençais à bouger et dans la foulée tu subis un nouvel assaut de douleur depuis tes côtes qui se teintaient méchamment de noir mais vaillante - ou conne, tu poursuivis tes efforts jusqu’à te glisser jusqu’à eux. Seven battait les airs des bras mais ses mouvements se firent de plus en plus mous à mesure que l’air lui manquait. Parfait, car tes propres mouvements manquaient d’énergie. D’une grimace douloureuse, tu parvins malgré tout à attraper son bras, s’en suivit d’un ridicule rodéo jusqu’à parvenir à lui arracher des mains le couteau et te reculer aussitôt, comme si tu craignais te faire contaminer par sa colère. C’était une maladie chez lui, clairement. Te redressant en subissant chaque geste les dents serrées, tu te rendis compte que t’étais quasiment dénudée, le short à moitié découpé, tu n’avais pourtant aucun souvenir de ça. Qu’est-ce qu’il t’avait fait ? Tu ne comprenais pas tout mais tu avais encore beaucoup trop mal au crâne pour réfléchir. Tu tenais à peine debout en proie à de nombreux vertiges qui te firent chanceler jusqu’à aller t’appuyer contre le lavabo devenu couleur vermeil. Tu n’avais pas fière allure mais t’étais debout. En piteux états mais entre toi et Seven, c’était toi qui campait sur tes deux pieds. T’essuyant à nouveau les lèvres d’un revers de bras, tu abandonnais l’idée de cracher le sang qui te remontait, regardant le spectacle qui s’offrait sous tes yeux. Tu ne trouvais même rien à dire. Si ce n’était que, après toutes ces émotions, il n’en restait plus aucune. Tu regardais Knox neutraliser Seven et tu ne ressentais plus qu’une profonde indifférence. « Il a déchiré ton pull » c’est la seule chose qui te vint, regrettant qu’il ait ruiné ce dernier. Entre-nous, c’était sans doute le plus infime de vos soucis en ce moment même. |
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| Sujet: Re: Tu me fais rêver, surtout quand tu meurs. (Seven) | |
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| | | | Tu me fais rêver, surtout quand tu meurs. (Seven) | |
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