rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
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| Sujet: adieu bientôt Sam 13 Oct - 0:15 | |
| T’es sur de toi gamine ? il la dévisage sur le pas de la porte, bras croisés, il doute encore. « Certaine, j’en ai besoin » alors qu’elle ouvre son sac, commence à déplier ses affaires pour les ranger dans les tiroirs. J’ai dis à ta mère qu’on t’avais trouvé l’endroit idéal. Un rire qui lui échappe alors qu’elle secoue la tête. Entendre parler de sa mère est surement la dernière chose dont elle a envie maintenant. « Elle doit jubiler, ne plus avoir à me supporter » loin, très loin de Savannah. Elle a tourné les talons Alice, elle a fermé la porte. C’était ça ou couler, besoin de s’éloigner pour ne pas crever, réapprendre à respirer. T’es vache, Carmen est une conne mais elle est pas sans cœur. Peut-être. Elle mange ses mots, ne réplique rien. Il ne sait plus Connor. Ca fait déjà trop longtemps qu’il n’a plus vu son ancienne femme, qu’il n’a pas vu l’aigreur sur le visage de la Rivera, celle qu’il a aimé autrefois, fougueuse, rencontrée lors d’un voyage au Mexique, le temps d’un an, le temps d’Alice. Je vais y aller, je reviens te voir vendredi pour les visites il vient la prendre dans ses bras, elle s’accroche un instant à lui, respire l’odeur du cuir usé, gamine elle lui vole son bandana alors qu’il la laisse faire, elle l’attache autour de son bras, comme un sort de protection. « Merci papa » qu’elle murmure, alors qu’il tourne les talons, ferme la porte. Comme un vide quand elle se retrouve seule dans la chambre, pas une chambre aseptisée comme celle de l’hôpital de Savannah, jolie maison aménagée pour les cas désespérés comme elle, ceux qu’on des traces le long des bras, des bleus, réminiscence des nuits passées à se planter tout et n’importe quoi dans les veines, dans l’espoir de trouver un échappatoire. Assise en tailleur sur son lit elle fait défiler les images sur son téléphone, photos, messages qu’elle lit en diagonale, de ses frères, ça plaque un rare sourire sur ses lèvres fatiguées. Elle leur manque déjà. Tu parles. Ces derniers temps ils ne l’ont plus vu, aspirée par sa spirale dégueulasse, à errer dans les rues plutôt que venir se réfugier dans l’appart bondé des Rivera. Y a les messages pour Tito aussi. Photo floue qu’elle lui envoie, selfie maladroite avec écrit un : plus que 40 jours en néon dessus. Chaque jour elle fera le décompte. Chaque jour elle lui en enverra une. Pour lui prouver, qu’elle peut s’améliorer. Et que lui aussi. Il a faillit la perdre Tito, après la découverte du corps de Rhoan sans vie après le concert. Il a faillit la perdre oui, quand elle a cru crever, les larmes, la peur, la douleur. Besoin de plus, shoot de morphine dans les veines pour se calmer – pas suffisant – héroïne chauffée, quatre ans sans craquer, le rush si violent, les larmes aussi, disparaitre, complètement. Il a faillit la perdre et pour ça elle ne se le pardonnera pas. Pour ça elle a décidé de partir. Ils se sont mis d’accord, quand elle a appelé son père en larmes, quand elle lui a demandé de venir l’aider, de l’argent pour le voyage, lui trouver une place dans une maison spécialisée. On va s’en sortir, ensemble alors qu’ils ont enterré le troisième, quand elle s’est agrippée un peu trop fort à Tito, les ongles enfoncés dans la peau pour pas chuter. On va s’en sortir, pour lui pour Rhoan, lien effiloché entre leurs existences risibles, quand ils se sont rencontrés dans ce squat pourris, quand ils ont utilisé leurs vices pour en faire quelque chose de bien plus beau. STELLARR505. C’est terminé. Mais c’est pas la fin. Promis juré. Goût amer sur la langue, la certitude qu’un jour elle fera autre chose, Tito aussi. C’est promis.
Elle n’a pas prévenue grand monde. Pas besoin de toute façon, jamais vraiment portée dans les cœurs des gens. Jamais vraiment la meilleure amie qui manquera. Silencieuse elle a fait ses valises, elle a réglé ses dettes, préparé son départ avec l’aide de Tito, un arrière-goût dans la bouche, le deuil qui lui noircit les yeux, cernes dégueulasses teintées de douleur, de fatigue, d’impuissance. C’est Rhoan retrouvé sur le pavé qui a commencé la danse, puis Nash crevé dans un coin sans prévenir personne, sale coup au ventre, quand elle a entendu les rumeurs. Les enterrements passés, sans grand fracas, tirade déchirante pour le premier, présence invisible pour le second, elle a embrassé ses frères, embrassé sa mère, embrassé ceux qui comptent vraiment. Quelques lettres abandonnées, éparpillées dans les quatre coins de la ville pour ceux pour qui ça compte vraiment.
Pour @Tito Ochoa
- Spoiler:
Hey, cabron. J’ai fait l’effort d’écrire en espagnol pour toi, même si tu devrais bosser ton anglais, tu manques vraiment de pratique là-dedans. Tu sais déjà tout, j’ai pas grand-chose à te dire, mais t’es le premier sur ma maigre liste de lettres à envoyer avant de partir. Tout ça c’est que le début, c’est pas vraiment la fin, tu le sais, je le sais. Avec où sans Rhoan on avancera. Et cette fois-ci tu seras fier de moi. Promis je te laisserais pas tomber, je te décevrais pas. Je ne te décevrais plus. Tu ne le mérite pas. Je t’aime aussi Tito. Sincèrement. Profondément. Pas comme toi tu le voulais. Je pense que je ne le pourrais pas, Darcy a tout bouffé ce qui restait d’amour en moi. Mais je t’aime. Tellement. Tellement. Tellement. Savoir que tu ne seras pas là avec moi pour la désintox me terrifie, la première fois si j’ai tenue c’est grâce à toi. Si on a tenu c’est grâce à toi. T’es mon roc Tito. Putain de roc, qui ne s’effondrera pas. Personne peut te faire chuter. Je t’aime terriblement Tito, et pour ça je dois te laisser, pour que tu puisse avancer. Profite de la vie, t’as plus tes deux boulets aux pieds pour te ralentir. Fonce Tito. Fonce. Profite de tout. Fait pas tout foirer avec Mihail. S’il-te-plait. C’est un Popescu, certes, mais sans doute une des rares graines pas foireuse de cette famille. C’est pas un adieu. Loin de là. On se revoit très vite : 40 jours à tirer c’est pas grand-chose. Surveille ton téléphone espèce d’idiot parce que je vais te spammer. A très vite.
Pour @Malo Ryjkov
- Spoiler:
Malo, Je ne sais pas vraiment où commencer et où terminer. Je ne sais pas vraiment quoi écrire dans cette lettre, je la fixe depuis déjà 10 bonnes minutes sans réussir à coucher ce que je veux sur ce foutu papier. Tu me connais, moi et les mots on est pas vraiment amis, ils viennent jamais quand j’en ai besoin, souvent trop tard la nuit. T’en fais pas. C’est pas une lettre d’adieu. Pas une lettre de départ. Promis. Tu as déjà eu ta dose là-dessus. Je crois. Je m’en vais. Loin. Loin de Savannah. Je m’en vais avec mon père, en Arizonna, il m’a trouvé un endroit pour les gens comme moi, essayer de me soigner, me couper de cette ville qui me bouffe un peu plus chaque année. C’est ce que j’aurais du faire la première fois, quand j’ai fermé la porte sans dire au revoir, quand je suis partie comme une voleuse et que j’ai brisé le cœur de Nash. Le tien aussi. J’aurais du continuer, ne pas m’arrêter mais j’étais trop lâche. Aujourd’hui je pense avoir gagné en maturité, peut être que la mort de Nash m’aura ouvert les yeux. Celle de Rhoan aussi ? Je ne sais pas si tu as entendu mais il est mort. C’est moi qui l’ai trouvé. Au fond c’est risible, on se retrouve de nouveau en parallèle, et il nous faut avancer, pour pas chuter. T’as survécut à Lula. Même si je sais qu’une part de toi est persuadé que non, que t’as été enterré en même temps qu’elle. Mais c’est faux. J’étais là. Tout le temps. J’étais là. T’es bien vivant Malo. Terriblement vivant. Alors tu survivras Nash. Je le sais. Tu nous survivras tous. Parce que c’est comme ça, t’es comme ça. Sans toi on s’écroulerait. Trop altruiste surement. Mais n’oublie pas de te reposer. Un peu. T’as d’autres gens autour de toi. T’as ta meute, ton gang. Les délaisse pas pour tout ça. On se reverra peut être un jour, quand tu pourras être fière de moi. Tu vas voir cette fois ci je vais rester clean. Je l’ai promis à Nash. Tu m’as surement pas vu, mais j’étais là. Les putains d’hellébore sur sa tombe c’était moi. il me manque tellement. T’as mon adresse au dos. A toi de voir ce que tu en feras.
Pour @Mihail Popescu
- Spoiler:
Mihail, Tu dois te demander pourquoi je t’écris, mais je pars. Loin. J’ai décidé qu’avec la dissolution du groupe c’était pour le mieux. Pour nous deux, Tito et moi. Pour avancer. Je vais me faire soigner en Arizona, passer du temps avec mon père et pour ça je laisse Tito seul. C’est égoïste ce que je vais te demander mais s’il te plait ne le laisse pas. Garde le. Aime le. Fort. Très fort. Je suis pas aveugle. Je suis pas stupide. C’est pas moi dont il a besoin aujourd’hui. C’est surement de quelqu’un comme toi. T’es qu’un gamin et c’est injuste de te demander ça mais je pense qu’il n’y a que toi qui puisse l’atteindre maintenant. Fais attention à lui, traite le de cabron quand il râle trop, une claque derrière la tête ça lui fera pas de mal et s’il abuse menace le en lui disant qu’il finira comme Conchita s’il continue. Il comprendra. Je voulais aussi te remercier. Pour ta fidélité. Pour avoir cru en nous. Sans toi, sans tous les autres j’en serais jamais là. Je serais peut être même pas en vie. Alors merci. C’est peut être la fin des STELLARR505 mais ce n’est pas la fin d’Hellebore. J’espère que tu continuera à me suivre, et à croire en moi.
Pour @Seven Popescu
- Spoiler:
je sais même pas pourquoi j’écris cette lettre. Je sais même pas si tu la liras. Mais sache que je tourne la page. Fais en de même s’il te plait. Tu mérites mieux Seven, qu’une vie de rancœur, de colère, de destruction. J’voudrais revenir à avant, ne jamais te tendre ce premier joint, ne jamais subir tes premiers coups, ne jamais te casser cette foutue côte. Je voudrais effacer tout ça mais on peut pas. C’est comme ça. On est deux poisons toi et moi. Mais on a pas à continuer à l’être. Ouvre les yeux Seven, grandit un peu. Tu verras ça fait du bien. Prouve aux autres que t’es pas un putain de déchet. Que tu vaux plus. Des milliards de dollars pour ceux qui sauront le voir. Sans rancune raclure. Crève pas. Je serais presque triste. P’têtre à un jour, sans nos poings.
Pour @Samih Scully
- Spoiler:
Hey Sam. A l’heure qui l’est je sais pas trop où t’es, prison où dehors, libre ou non. Je vais partir de Savannah. Je sais pas combien de temps, je ne sais même pas si je reviendrais. J’ai besoin de prendre l’air, ça devient irrespirable pour moi. J’ai rechuté y a pas longtemps, j’ai fais l’égoïste, j’me suis injectée la dose que j’avais récupéré pour toi. Ca a merdé. J’vais essayer de tourner la page pour ça. Cadeau empoisonné ou non je sais pas, mais j’ai laissé une boite pour toi, utilise la clé qui est dans l’enveloppe pour la récupérer à la consigne. C’est pas grand-chose mais t’en auras peut être plus besoin que moi. J’arrête. Toi j’en sais rien. Peut être que je fais une connerie en te filant tout ça, peut être que tu vas faire une connerie comme moi. Je l’espère pas. Merci pour ces années Sam. Merci d’avoir été là, à m’écouter. Tu vas me manquer. Ps : passe le bonjour aux voix dans ta tête, arrête de faire semblant, je sais que t’es pas seul. T’en fais pas, on a tous nos démons, certains sont juste plus bruyants que d’autres.
Pour @Nemo Hornigold
- Spoiler:
T’es le dernier. De cette putain de liste. Parce que même après deux heures à gratter sur le papier j’avais aucune idée de quoi t’écrire. Je sais même pas si ça serait pas mieux que je ne t’envoie rien. Que tu t’imagine des choses, fantasmes dégueulasses que je t’offre en signe d’adieu. Mais je suis pas si bonne. Un peu trop égoïste, surement. Mais ça tu le sais déjà. Tu me connais par cœur Nemo. Mieux que je ne me connais moi. Tu connais toutes mes peurs, les vices qui se cachent avec habilité dans mes veines, dans mon cœur. T’as fait cramer un truc en moi Nemo. Personne d’autre le fera. C’est cliché, ça te fera surement gerber, je te vois d’ici lever les yeux au ciel avec ton sourire satisfait sur les lèvres. Je te hais comme je t’aime. A en crever. Comme un putain d’abcès dégueulasse dans le ventre, t’as été cette maladie qui s’est incrustée en moi. Parasite abjecte dans un coin de mon cerveau, on a dansé trop longtemps à se blesser toi et moi pour ne plus savoir comment faire autrement que de s’aimer à s’en détruire. Je t’aime. Cicatrice sur ta poitrine, égoistement je me dis que tu ne m’oublieras pas comme ça. Ne m’oublie jamais. Même quand je serais morte. Bien avant toi. Ne m’oublie jamais Nemo. Jamais. Pense à moi. En permanence. Pense à tout ce qui aurait été, ce pourquoi ça n’aurait pas marché. Y aurait eu la baise – soyons honnête – médiocre mais réconfortante. Y’aurait eu les mains accrochées, les soirées au ciné, film d’horreur du vendredi pour se changer les idées. Y aurait eu les baiser, les vrais, tes dents qui croquent mes lèvres, le gout du sang. Y aurait eu toutes les séances à se marrer comme des cons à l’hopital, Dr. Frankenstein qui aurait finit par nous virer, parce qu’on est insoignable. C’est là qu’il a tort, mais j’y reviendrais plus tard. Pense à la suite Nemo. Ca aurait été quoi ? Ma brosse à dent dans ta salle de bain, une place dans ton lit, à se mater un porno pourri les sens atrophiés par l’ennui. Très vite on aurait commencé à se haïr, se détester, ptêtre que t’aurais finit par tenter de te pendre dans la chambre, je t’aurais sauvé à temps. Puis j’aurais ma première vraie crise, un fauteuil roulant pour moi, une balle ratée pour toi, couple de légume débile, raté, entretenu par l’Etat comme les putains de parasites qu’on est toi et moi. Et puis quoi ? Le mariage ? des gosses ? Me fais pas rire. J’aurais finit par me flinguer. J’aurais réussi moi. Malade jusqu’à la moelle pendant que tu te complais dans ton spleen tout sauf idéal. Bang, bang, j’aurais utilisé ton flingue, celui que tu garde toujours dans le tiroir de gauche. Pour pas continuer. Et après ça ? Hein ? Et après ça ? Je t’aurais même pas offert un crime passionnel, ou peut-être que si, dans une dernière étreinte, lame dans le cœur, écraser ta trachée à la force de mes doigts, verser du cyanure dans ton repas. Roméo et Juliette en plus macabre. Mais non. On aura même pas tout ça. Parce que je vais te décevoir Nemo. Terriblement. Mais c’est pas grave. Je vais te décevoir parce que j’ai décidé de changer. Peut être que tu rigole en lisant ces lignes, j’espère quand même que tu auras un minimum foi en moi. J’ai décidé de changer, de me soigner. Pour de vrai. Pas de la sclérose. Mais du reste. Surement que ça sera pas radical, pas aussi efficace. Mais toujours mieux que cette putain de thérapie où on se morfond tous les jeudi. J’vais jeter à la poubelle celle que t’aime. Ou du moins la moitié. Je serais toujours cette fille qui fume un peu trop en fin de soirée, la poésie macabre au bout des doigts, sur le creux de la langue. Les dents acérées. Je serais juste un peu moins névrosée. Du moins je vais essayer. Je te laisse mon adresse. Pas pour que tu viennes ou une connerie comme ça – je sais que de toute façon tu ne le feras pas – mais pour si jamais tu décide de vraiment crever, de me prévenir à l’avance, que je sache comment me pointer à ton enterrement. Promis juré je chialerais, façon tragédie grecque, je chanterais un truc ridicule, je hurlerais à quel point t’étais le pire de tous et que je te hais je t’aime. Alors préviens moi. Je ne demande que ça. Juste ça. C’est pas beaucoup je crois.
M’oublie pas demain.
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