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 tirer les ficelles.

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JJ O'Reilly

JJ O'Reilly
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MessageSujet: tirer les ficelles.   tirer les ficelles. EmptyLun 1 Oct - 10:40

Cette vérité a quelque chose de dégueulasse. D'inacceptable. Comme si tout n'était pas vraiment vrai. Comme si on avait changé quelques paramètres sans me demander mon avis. Et ça me contrarie. Je n'arrive pas non plus à encaisser l'idée que ça puisse me rayer définitivement l'accès aux kids. Si un jour ça doit se terminer, ce sera parce que je l'ai décidé. Mais ce ne sont certainement pas eux, et encore moins Samih tout seul, qui décideront de mon départ. Je veux qu'ils s'en mordent les doigts, surtout Samih. Je veux qu'il sache à quel point il a commis une erreur. A quel point il s'est planté, me blessant terriblement au passage. Ses regards et ses mots, comme s'il valait mieux que moi. Comme si je n'étais qu'une merde qu'on abandonne derrière soi sans se retourner. Lâché par mon frère à cause de Trixia. Toujours elle. J'irais la voir ensuite. J'irais lui faire payer les couleuvres qu'elle a lâché. Vérité ou mensonge, ça n'a plus aucune importance à ce niveau. Elle doit payer. Et Assia aussi. Elle n'aurait jamais dû parler, encore moins à la traitresse. Toutes des putes, toutes les mêmes. A s'unir contre moi pour me pourrir la vie. A oublier les rancœurs de la trahison de Trix pour essayer de me faire tomber. Union pourrie que je vais flinguer, démolir. Elles m'ont sous-estimé. Et autant venant de Trixia ça n'a rien d'étonnant. Autant Assia devrait savoir. Elle a cru que je n'étais plus qu'un lointain cauchemar, de ceux qui finissent par se dissiper pour laisser place à la lumière. Mais elle s'est plantée. Je vais revenir tout assombrir et y aura plus d'horizon pour elle. Plus d'espoir, je vais tout passer en noir. Et elle ne pourra s'en prendre qu'à elle-même.

Je me retrouve devant la porte de son appartement, sans plus savoir comment je suis arrivé là. Absence. Mes pas m'ont automatiquement conduit à elle alors que je ruminais depuis des jours. Depuis ma sortie. Depuis que Samih me l'a dit. Il s'est cru plus malin que moi, plus fort. Il a cru qu'il aurait le dernier mot. Que tout était terminé. Mais ça ne fait que commencer. Il vient tout juste de lancer quelque chose et personne encore ne sait dans quoi ils se sont tous embarqué à vouloir m'éjecter. Sangsue affamée, j'les lâcherais pas jusqu'à avoir tout obtenu d'eux. Jusqu'à ce que je n'ai plus rien à en tirer. Pour l'instant j'ai encore besoin d'eux pour survivre. Don et sa clique ne me suffisent pas. Ryan ne me suffit pas.

Alors je frappe trois coups, pas trop forts pour ne pas l'alerter. Comme si elle pouvait s'en douter. Une chance pour moi, il n'y a pas de judas à sa porte. C'est donc en toute confiance qu'elle l'ouvre. Son regard qui change du tout au tout quand elle me voit. Le visage qui blêmit et la peur qui éclate dans le fond de ses prunelles - elle sait pourquoi je suis là. Je n'ai pas le temps de dire un mot qu'elle tente déjà de refermer la porte mais je cale mon pied dans l'embrasure pour l'en empêcher et mes deux mains atterrissent violemment contre le bois pour repousser la porte en arrière. — Pas super l'accueil ! Que je raille, mauvais. Elle échappe un léger cri alors qu'elle se retrouve propulsé de quelques pas en arrière sous mon impact. Je m'invite à l'intérieur et claque la porte derrière moi avant de la refermer à clé - histoire de ne pas être dérangés. Elle recule de plusieurs pas, le souffle haletant. Elle tente de se redonner un peu de contenance et brandit une main devant elle comme pour m'arrêter. — Va-t-en JJ, t'as rien à faire ici ! Je hausse un sourcil, pas convaincu. J'approche, tout en faisant mine de réfléchir. L'espace entre nous qui se réduit progressivement bien qu'elle continue de reculer, déviant sa trajectoire lorsqu'un mur l'arrête. — Hm. Au contraire, je crois qu'on a quelque chose à régler toi et moi. Je m'arrête et elle fait de même, une main toujours devant elle - comme si ça allait pouvoir la protéger de quoi que ce soit. Comme si j'étais un animal sauvage qu'elle tentait de calmer pour éviter l'attaque. Mais y a des fauves comme ça, qu'on ne peut pas amadouer. Je me précipite sur elle brusquement, elle crie et tente une échappée mais je suis plus rapide. Ma main qui attrape sa nuque alors qu'elle est dos à moi et je la tire vers moi, lui faisant perdre l'équilibre. Ses pieds qui glissent sur le sol et très vite elle n'a plus d'appuis dessus, elle tente désespérément de se remettre debout mais ses pieds ne font que glisser sur le parquet nickel. — Arrête, l-lâche moi ! Qu'elle articule difficilement, ses mains qui tentent d'atteindre mon avant bras pour me faire lâcher. Mais y a rien à faire. J'suis comme les chiens d'attaque, une fois la cible entre les crocs, y a plus moyen de me faire céder. Je la tire comme ça jusqu'au canapé, de mes deux mains. Et elle se débat, elle s'agite, tente de crier pour me rappeler à l'ordre. Elle s'égosille dans le vent, il est déjà trop tard. Tout a déjà pété dans mon cerveau, je n'ai plus le moindre contrôle. Il ne reste plus que cette envie mordante de l'anéantir. Et je vais devoir lutter contre si je veux arriver à mes fins - c'est particulièrement frustrant. Je la propulse sur le canapé, la libérant de mes mains au passage. Mais sans attendre je viens me hisser sur elle et m'assois dessus pour l'immobiliser, ses bras coincés entre mes cuisses. Et cette position éveille en moi d'autres envies douloureuses que je vais peiner à brider. Chaleur brûlante dans le bas ventre, tension brute qui se remarque sous mon jean. Je sais qu'elle l'a vu car déjà ses yeux se gorgent de larmes d'appréhension. Mais je reste sage, me contente de saisir ses joues entre mes doigts et de les enfoncer dedans, lui arrachant une grimace de douleur au passage. — Détends toi Assia, j'suis là pour discuter. Pour toute réponse, je n'ai droit qu'à son souffle irrégulier et son regard méfiant. Je marque une pause et humecte mes lèvres avant de reprendre. — Il s'est passé un truc incroyable en prison. Elle ne m'écoute pas vraiment, continue de s'agiter entre mes jambes - mauvaise idée. Son corps qui ondule sous mes cuisses ne m'aide franchement pas à rester concentré. Alors je serre plus fort et je pèse de tout mon poids sur son ventre pour lui couper le souffle. — J'ai buté un mec. Silence. Elle ne bouge plus. Je hausse les épaules, mon regard qui se perd dans le vide. — Rien d'important, juste un négro. Je souffle par le nez avant de rebaisser les yeux sur elle. Elle est livide, l'effroi qui brille au fond des ses prunelles. Je souris. — Mais tu vois, maintenant, je sais que j'en suis capable. Et j'ai pas le moindre remord. Elle déglutit péniblement tandis que les larmes se mettent à rouler en silence le long de ses tempes. Je la scrute et y a autre chose dans son regard. Mais je n'arrive pas à comprendre. Émotion indéchiffrable qui se mêle à sa peur. Peut-être du désarroi, quelque chose comme ça. Mais j'y perçois une sorte de tendresse déchue. Et ça me fout en rogne. Je fronce le nez, visage crispé. Alors j'arrête de tourner autour du pot. — Tu vas dire à Samih que Trixia a menti. Qu'elle a fait ça juste pour se venger d'moi et que tu ne lui as jamais dit une chose pareille. Parce que c'est bien Seven qui a fait ça. Babines retroussées, mélange de mépris et de hargne. L'envie de planter les crocs et de faire un carnage. Je vois ses yeux s'arrondirent de surprise. Et elle bafouille. — Q-quoi ? Non ! Ma main relâche son visage un instant, juste le temps de lui retourner une violente gifle. — C’ÉTAIT PAS UNE QUESTION ! Je reviens l'agripper et finalement je me penche sur elle, mes lèvres qui viennent trainer près de son oreille tandis que mon buste écrase le sien. — J'hésiterai pas à recommencer tu sais ? Elle commence à sangloter doucement, malgré ses efforts pour se contenir. Elle a toujours voulu paraitre forte Assia. Mais il m'a suffit d'une fois pour briser tout ça. Ce fut si facile. Comme lâcher par terre un objet en verre. Je me redresse et retire mon t-shirt, elle s'époumone aussitôt. — NON ! Non, arrête, fais pas ça ! Sombre conne. Je l'oblige à me regarder, dirigeant son regard vers mon tatouage. — Ferme ta gueule et regarde. Elle se décompose à nouveau, j'pensais pas qu'elle le pouvait encore. Je ricane un peu. — Comme tu vois, j'ai de nouvelles fréquentations. Et ils se f'ront un plaisir de venir m'aider à m'occuper de toi. On commencera par tous te passer d'ssus, si bien qu'à la fin, tu seras ravie que j'te crève Assia. Tu comprends ? Ses larmes de plus en plus nombreuses, elle hoquète un peu avant de hocher la tête de bas en haut. — Dis-le ! Que j'ordonne, emporté par ce sentiment de puissance si enivrant. Elle ferme les yeux et bredouille. — J'ai compris. Je relâche son visage et viens tapoter sa joue. — C'est bien. Donc dès que je suis partie, tu fais en sorte d'aller voir rapidement Samih en prison et de tout lui raconter d'accord ? Elle tente de ravaler ses sanglots, rouvrant les yeux pour m'affronter. — Oui. Qu'elle souffle tout bas. Je me détends un peu, laisse mes doigts trainer sur ses joues et finalement je hoche la tête de gauche à droite, dépité. — T'as tout gâché Assia. Elle fronce les sourcils, dubitative. — On était bien tous ensemble avant. Mais il a fallut que tu fasses tout un drame pour rien. Tu m'as fuit comme si j'étais un monstre horrible, alors que j't'ai toujours aimé moi. Elle détourne le regard, le visage déformé par une sorte de dégoût. Sale pute. Je plonge sur elle, attrapant ses cheveux pour lui tenir la tête et mes lèvres s'éclatent contre les siennes, lui arrachant un baiser violent. Elle gémit, secoue la tête, mais je n'y fais pas attention. Dès que je la relâche, elle hurle. — LÂCHE-MOI ! Va-t-en JJ ! Je ricane tout en me redressant. — Toi, t'as d'la chance que je veuille que t'ailles voir Samih. Sinon... Je me mords la lèvre inférieure pour réprimer toutes les envies folles qui fourmillent sous ma peau. Si elle arrive devant Samih la gueule explosée il n'y croira pas. Il se doutera de quelque chose. Je n'ai pas le choix. Je me lève, quittant le canapé et elle se redresse aussitôt s'enfonçant dans le canapé, les jambes repliées contre elle en guise de bouclier. Elle me fusille du regard et essuie rapidement ses larmes et sa bouche. Je me crispe. — Salope. Son regard se durcit encore plus. Je remets mon t-shirt, me détourne et m'en vais sans demander mon reste, avant de ne plus pouvoir me maitriser du tout et de ruiner toutes mes chances. Je rouvre la porte et sors sur le pallier. Je me retourne une dernière fois, petit sourire en coin. On se reverra vite, mais ça, elle ne le sait pas encore. Je ferme la porte et m'en vais, me délectant de ma victoire. Le processus est enclenché.
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