Je cours. Je m'enfuis. Putain de ville sale. Je m'enfuis , j'suis pas à l'aise dans mes baskets trouées mais, j'cours vite. Je sais déjà plus pourquoi je cours. Je suis plus tout à fait sûr qu'on me poursuivait. C'est peut-être les recrudescence d'acides qui m'font perdre un peu le sens des événements . J'ai un peu oublier dans quel sens tourne la terre , fasciné par les lumières de la ville qui pue et qui pourris. J'suis dans mon élément ici. Ça me dérange pas , qu'ici tout brûle. Ça me dérange pas de m'enfuir. D'entendre des voix , au loin qui cherchent à me retrouvé. C'est pas tout à fait devenu une habitude mais, presque. C'est pas tout à fait devenu une habitude mais, je sais que j'ai la tendance à provoquer le chaos. On danse lui et moi. C'est mon meilleurs pote quand il reste plus personne d'autre que lui, entre la terreur et la destruction. On s'entends bien , il me comprends. C'est devenu peu à peu la seule relation stable de ma vie. Moi et le Chaos. Le chaos et moi. On s'attire des ennuis et puis on fuit à toute jambe. Juste pour se sentir exister un peu. Lui et moi , toujours dans la même équipe, même quand le chaos m'fait mal. Même quand il m'entraine dans ses situations qui pourraient très facilement , d'un claquement de doigt, détruire le peu que j'ai crée. Même si j'sais toujours pas ce que c'est. Et parfois même il me chuchote dans les oreilles le chaos. Il me parle et puis il me pousse. Il me hurle parfois. Il m'incite. Je l'entends me répété , le chaos, qu'on pourrait brûler le monde tout les deux. Laisser tout cramer et puis j'suis pas une khaleesie, moi. J'vais pas renaitre de mes putains de cendres avec des dragons tout autours. J'suis pas une putain de reine. Si j'laisse tout brûler, ce sera juste pour le putain de spectacle. J'ai décidé de que je profiterais du spectacle, extincteur en mains. Ça fait longtemps que tout crame dans ma vie, que je remplace les solutions par des problèmes. Peut-être bien que j'ai peur de m'ennuyer, que je préfère la sensation des poumons qui brûlent à l'intérieur , qui expirent avec force l'air trop froid qui se déchire dans un râle extatique d'épuisement généralisé. Peut-être que je préfère la sensation du sang qui dégouline , palpitant mon arcade sourcilière. J'cours dans les petites rues , j'entends mon nom au loin. Ils disent qu'ils vont me saigner et j'ai parfois quelques doutes.
Parfois j'me demande, si je devrais pas m'arrêter de courir. Les laisser faire. La douleurs ça empêche l'ennuis. Tout sauf ce putain de vide qui court à l'intérieur de moi. Tout sauf cette envie de foutre le feu au monde, boire jusqu'à devenir inflammable , servir de combustible. Juste pour qu'il se passe quelque chose. Peut-être bien que c'est ce qu'il me faut. Me faire passer à tabac pour arrêter de m'ennuyer ? J'en sais rien. Y'a jamais rien qui calme cette putain d’émotion angoissante qui pulse à l'intérieur. J'crois que je ferais sans doute n'importe quoi pour éviter le vide qui me guette. Comme éclater une pinte de bière , juste pour le plaisir de le faire , sur la gueule d'un vieux biker barbu, juste pour le plaisir de le faire. Regarder la bière s'éclabousser contre leurs visages rouge d'une rage que j'aime trop voir dans les yeux des autres. Le plaisir non feint d'avoir provoquer quelque chose chez quelqu'un. J'irais jusqu'à faire ça , plus loin même s'il faut. Si ça me permet de vivre quelque chose de palpitant. Je sais plus trop où j'suis , ni l'heure qu'il est. J'crois qu'il est trop tôt pour se faire courser par des mecs après avoir éclaté une pinte sur la gueule d'un type. Il est trop tôt , j'suis même pas ivre. C'était juste comme ça. Pour rigoler et puis j'ai ris. Mon rire a fendu le bar , il a éteint toute les voix, mon rire. Il a laisser que le bruit de la bague du type qui s'écrase contre mon arcade. Et quand on s'est fait sortir, j'me suis mis à courir, ils se sont mit à me poursuivre. J'suis tout seul et ils sont pleins. Alors je traverse le pont et puis j'me laisse glissé sur les voies. J'cours vers un endroit que je connais que trop bien.
J'suis tout seul ici. J'suis tout seul et c'est sans bruit. J'me cache pas vraiment mais j'suis dans la pénombre. C'est bien ici. C'est parfait, ça me va très bien. Les sièges défoncés et les portes cassés, la manque de lumière et puis la pénombre avec qui je partage juste le chaos. Le bruit de mon briquet qui s'allume et qui s'éteint contre mon cône trop bien roulé pour ne pas être habituel. L'odeur de weed qui s'étale contre les parois rouillées. J'fume et c'est calme. Et j'fume encore , jusqu'à perdre la nation du temps. J'sais pas si j'devrais encore me cacher , ici. J'pense que c'est fini maintenant. Qu'ils me retrouveront pas. Pourtant je reste là, j'observe mes mains contre les rayons de la fin de journée , du début de la nuit presque , qui s'infiltrent difficilement en filet rougeâtre contre mes doigts. Je m'amuse bien , quand je suis seul, dans ce monde-là. Celui que j'ai inventé. Je m'amuse bien , à jeter des bouteilles de bières vide contre les parois juste pour faire une musique bizarrement apaisante. Celle de la destruction et du chaos. Et c'est calme ici. C'est calme , tout au bout du train , j'cherche même pas à savoir si je suis seul , il me reste encore trop de lucidité pour ne serait-ce qu'essayer. J'ramasse des petit cailloux sur le sol des voies, m'amuse à les jeter sur le mur en face de moi. Putain de bruit fracassant le trop de calme que je déteste. Et ça me fait rire. Ça me fait beaucoup trop rire , pour que je sois normal. Qu'ils aillent tous se faire enculé avec leurs normalité. La vie ce n'est que création et destruction. J'suis pas une reine , moi. J'suis pas un roi non plus. J'suis certainement pas le plus malin. J'suis certainement pas le plus beau , quand j'essuie du revers de ma manche de sweat-shirt noir le sang qui dégouline , à demi-sec, collant et gluant, sur mon arcade douloureuse. Et ça me fait rire trop fort , cette fois. La douleurs, ça me rends vivant, un peu.
Y'a des pas qui s'approchent de moi et j'me glisse dans la pénombre d'un recoin, parce que c'est peut-être eux. Y'a des pas lent , incertains et moi j'm'enfonce dans l'endroit où on voit sans être vu , le cône au bout des lèvres. J'attends la sentence, peut-être bien que j'me suis pas assez bien cacher.
Livre de Hemingway en main, l'adieu aux armes est ton bouquin préféré, tu as décidé de sortir de chez toi, de la maison dans laquelle tu vis avec ta famille pour te rendre jusqu'au train abandonné. T'aimes bien de temps en temps aller te poser là-bas, penser à autre chose qu'à ta vie monotone qui ne te convient pas forcément beaucoup. Tu avances à pas lents dans le quartier, tu avances doucement avec toujours ton livre sous le bras pendant que tu tires sur ta clope. Rien d'illégal là-dedans, juste une clope mentholée de la marque Winston, ta marque privilégiée de clope que tu aimes par dessus tout. T'avances anxieux et tu croises des types l'air super énervés, tu te mordilles la lèvre, ils ont vraiment des sales gueules. Les motards tu trouves ça flippant, ils ont l'air vraiment dangereux. Et ceux-ci ne t'inspirent aucune sympathie en plus de ça cette bande de motards avancent dans la même direction que la tienne. T'es presque tenté de rebrousser chemin, de retourner chez toi parce que t'as peur qu'ils se retournent et imaginent que tu les suis comme un vulgaire curieux. Alors que ce n'est pas le cas, non tu ne le suis pas tu vas étrangement dans la même direction qu'eux. Tu les entends parler même si ça ne te plaît pas, tu les entends dire qu'un con comme ils disent si bien est partit de ce côté là. L'un d'eux dit que c'est faux que le con est partit de l'autre côté mais il est rapidement remit en place par celui qui semble être le chef. Angoissé tu l'es, te demandant ce qu'il se passe. Apparemment l'un d'eux s'est battu avec celui qu'ils appellent le con et le con se serait enfuit d'une seconde à l'autre dans la direction que vous prenez.
Ils ne semblent pas capter ta présence, pourtant tu avances doucement pour être à une certaine distance d'eux, furieux comme ils sont tu ne veux pas attirer davantage leurs foudres. Terrifié, on peut dire que tu l'es, pourtant tu ressens le besoin d'aller te poser dans le train abandonné, donc tu avances en espérant que. Tu avances et finalement le mec de tout à l'heure, celui qui disait que le con a prit la direction opposée insiste davantage pour qu'ils aillent vers cette fameuse direction et cette bande de détraqués décident de le suivre. Ils se retournent et te passent devant sans le moindre mot. Y t'ont pas calculé en fait, comme si tu n'existais pas, un misérable fantôme parmi d'autres. Tu ne vas pas mentir, t'en es plutôt heureux toi qui craignais qu'ils ne s'en prennent à toi. Donc tu avances toujours jusqu'à ce fameux train que tu apprécies énormément, tu avances le sourire aux lèvres tandis que tu arrives jusqu'au train, tu le vois là ce train, tu le vois abandonné sur des rails, les vitres du train sont brisées, il y a des mégots de clopes de partout sur le sol, des cannettes de bières, des seringues. Oui tout ça tu le savais déjà, ici il y a énormément de camés qui y viennent pensant sûrement être à l'abri des regards ainsi que des flics. Pis y'a pas mal de SDF aussi qui trainent ici. Tu files à l'intérieur du train, t'es seul ici, y'a personne pour te faire chier, tu te poses au fond du train, allongeant tes jambes sur la banquette du train tout en ouvrant ton livre à la page à laquelle tu t'étais arrêté, tu lis ton bouquin avec plaisir. Cette plume qu'il avait Hemingway... C'est fascinant. Cet homme était quelqu'un de bien. T'en es convaincu. Tu lis les premières pages avec plaisir jusqu'à ce que soudainement tu entendes quelqu'un ou quelque chose. C'est difficile à dire. C'est comme quelque chose qui cogne contre le train et ça te fait sérieusement flipper. Toi qui es plutôt du genre superstitieux tu imagines tout de suite le pire. Un fantôme ? Ou pire un démon ? T'es angoissé. Il y aurait donc des fantômes ici ? Pour ainsi dire t'es soudainement blanc comme un cul et tu te redresses, fermant ton bouquin en murmurant un « что это за ублюдок?* » En russe, langue que ton père t'a apprise il y a de cela plusieurs années. Tu soupires tout en sortant du train, t'as la trouille c'est un fait indéniable mais t'as bien envie de voir ce qu'il se passe. Au loin tu entends des bruits de pas et de l'autre côté, côté arrière du train tu entends des rires. Tu décides de ne pas te concentrer sur les bruits de pas et plutôt sur les rires que tu as entendu. Il s'agit donc d'un plaisantin qui voulait te faire peur ? Probablement. Tu avances dans la direction de l'arrière du train et tu vois un type tatoué comme pas possible, tu écarquilles les yeux te demandant encore sur quel genre de cinglé tu es tombé et tu blêmis. « Bonsoir. » Tu dis simplement. Que dire d'autre après tout ? T'as été bien élevé, tu croises quelqu'un tu le salues même si tu ne le connais pas c'est la moindre des politesses. Le type semble ailleurs, tu le scrutes longuement et il te met mal à l'aise, c'est les tatous ça, même si les tatous ça te fait kiffer il n'en reste pas moins que quand ils sont en abondance sur un corps ça a un air un peu flippant et lui justement il a l'air flippant. Entre ses tatous et son arcade sourcilière qui saigne il a le parfait profil du mec qu'il ne faut pas faire chier...
*: Quel est cet enculé
Dysfonction
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum