Sujet: Bendición del domingo // {Famille Mora} Dim 30 Sep - 12:25
Ha! ha! famille nombreuse Famille heureuse Quand on est frère et soeur Ha! ha! c'est le bonheur On a du coeur Quand on naît frère et soeur
Rayon de soleil sur la beach des bitches. Ce quartier est une blague à 24 carats. Mes parents ont claqué toute leur retraite pour s'offrir une petite maison vers l'intérieur des terres et quitter leur précédent quartier de prolos. Une envie brutale de briller dans la cours des péteux ou de se rapprocher de Dieu. Va savoir. Parait que tout s'achète, même les auréoles.
La Dimanche c’est le jour de la petite mort. Asphyxie progressive, sournoise et lente, de chaque convive autour d'une table dominicale que chacun rêverait de quitter avec fracas. Et pourtant, on reste là à féliciter la madre pour sa bouffe sempiternelle aux saveurs proustiennes, le bénédicité récité religieusement par le padre et les gosses, trop grands pour se leurrer, qui bouffent dans un silence de saints. Amen les connards !
Parait que y'a le neveu aujourd'hui. Sa salope de génitrice n'est pas au menu. On va pas inviter une Dalila à la table qui glorifie Samson. Pour ce que ça change : Abraham n'a jamais eu de couilles, avant ou après qu'elle les lui ait coupées. Reste son résidu de sperme à gueule d'angelot en couches. Aussi diaphane que les Mora sont tannés et bruns. Immaculée conception quand tu nous tiens !
Soupir profond. C'est l'heure de se couler dans mon rôle de fantôme. Je n'ai pas envie de sonner, de foutre ce masque de fausse bienveillance et de charité. Je veux brûler ce tas de cons et opérer une vasectomie générale. Histoire qu'on évite la contamination générationnelle. Ça vaut pour moi. Jamais je ne ferais un gosse quand je sais ce qu'on leur réserve dans ce bas monde. Mordillement de lèvre. Claquement de langue sur palais. J'ai tablé sur la lâcheté du frangin pour ne pas avoir craché le morceau aux instances familiales. Qu'il se vautre dans sa tranquillisante culpabilité. Les martyres, ça crève avant de causer. Ça m'arrange.
Sonnette qui retentit. Dévalement d'escaliers.
- Jeeeethroooo ! La mama se tient là, avec son tablier par dessus ses jupons. Elle m'ouvre grand les bras. Un baiser sur chaque joue que je rends mollement. On attendait plus que toi, hijo ! Abraham et Elijah sont déjà là ! - Hola mamá ! C'est une bonne odeur de fabada que je sens là ? - Ouiii ! Ton père en avait envie ! Allez, file te laver les mains. - Si mamá. Si je vais bien ? Oui merci. Ah, pardon, c'est vrai que tu ne m'as pas posé la question.