En allant te coucher, t'es clairement content de ta journée. T'as bossé au coco sunset jusqu'en milieu d'après-midi, et aucun client particulièrement emmerdant n'a pointé son cul, et t'as même récolté quelques jolis pourboires. Après ton service, t'as profité un peu de ton après-midi à tybee island, à flâner sur les plages en attendant que deux potes te rejoignent. Linge, maillot de bain, quelques bières, et vous êtes restés posés sur le sable chaud à vous dorer les fesses, vous rafraîchissant de temps en temps dans l'eau, bref, la vida loca. Un burger avant de rentrer à la maison, une bonne douche, et t'avais squatté la tv jusqu'à tard, une autre bière à la main, vu qu'Alma ... bref, t'avais aucune idée de où elle se trouvait. Sauf qu'à un moment, t'allais pas rester toute la nuit devant la télé, à chiller devant netflix, alors seulement vêtu de ton caleçon, tu t'enfermes dans ta chambre, avant de te poser dans ton lit. De longues minutes à glander sur ton téléphone, à vérifier tes réseaux sociaux, bref le truc habituel chez les jeunes, avant de finalement t'endormir. T'es pas de ceux restant longtemps allongés dans le noir, sans trouver le sommeil, à penser à tout et à rien. En général, tu fermes les yeux, et quelques minutes plus tard t'es déjà loin. Sauf quand tu te réveilles en sueur, assailli par les cauchemars des scènes de ton enfance, de ton adolescence. Mais c'est un autre problème.

...

Un bruit étrange. T'es habitué à te réveiller quand un son inhabituel retenti dans l'appartement. Un truc qui en Syrie devenait un réflexe salvateur, et plus d'une fois tu t'en es sorti en vie grâce à ça. Il y a quelqu'un à ta fenêtre, accessible par les escaliers de secours. Les rideaux sont ouvertes, tu aperçois une silhouette. C'est une femme. Ça te calme un peu. Parce que déjà t'étais prêt à prendre le pistolet caché dans le tiroir de ta table de chevet et à le charger. Tu te redresses un peu, sur tes coudes, baillant à moitié, le sommeil chassé à grande vitesse par la petite poussée d'adrénaline. Une voleuse ? T'en sais rien. Mais la fenêtre s'ouvre, parce qu'avec cette chaleur, tu laisses toujours l'un des battant entre-ouvert pour laisser entrer un peu d'air. Ton coeur cogne fort dans ta poitrine, parce que tu sais pas ce qui est en train d'arriver.

Il est tard. Très tard. Elle sait pas vraiment quelle heure il est, incapable de regarder sa montre, la vision un peu flou, le pas léger. Il est tard et ça elle le sait. Suffisamment tard pour s’incruster au cimetière sans que personne ne la remarque, escalader les grilles et se laisser tomber lestement sur la pelouse. Elle titube un instant, hésite, vacille, avant de se redresser, atterrissage en beauté. Il est tard et elle a suffisamment bu pour avoir le courage d’aller là-bas, quelques minutes de marche pour s’arrêter devant deux tombes. Alijah Feliciano – père aimant. « conneries » alors qu’elle se retient de cracher sur la plaque, les yeux qui soudain se bordent de larmes, alors qu’elle se laisse tomber au sol. Tobias Levi – ami fidèle ou une bêtise du genre. « Menteurs menteurs » qu’elle marmonne tout bas avant de soupirer. Pas la première fois qu’elle vient les voir depuis l’enterrement. Pas la première fois mais ça fait toujours aussi mal, comme un trou dans la poitrine alors qu’elle s’allonge à côté de la pierre tombale, les yeux rivés vers le ciel. On voit les étoiles pour une fois, pas de nuage pour bloquer la vue. Ah quelle idiote. Alors qu’elle essuie les larmes qui se mettent à couler de plus belle, ferme les yeux un instant, se laisse happer. « Vous me manquez » tous, tous, tous. Y a plus personne pour l’aimer autant qu’elle voudrait, border son cœur maladif de chaleur abusive. Gouffre sans fond, elle avale tout, sentiments sur sentiments.

Il passe une heure, puis deux, quand la nuit se fait encore plus silencieuse, plus personne, pas même un chat quand elle arpente les rues. Surement qu’ils doivent se demander où elle est passée, l’envie de retourner à l’appartement et de se lover sous la couette, dormir toute la journée. Pourtant ses pas la mènent autre part, sous la fenêtre de Jahmad, ça la fait rire quand elle se rend compte où elle a atterrit. La dernière fois c’était chez Asher qu’elle avait fini comme ça, un an à peine, après les morsures brulantes de Seven, ses doigts autour de son cou, ses lèvres contre les siennes et des bleus au corps. Mais ce soir c’est plus une détresse silencieuse qui la tire vers là, les yeux rivés sur la fenêtre entre ouverte alors qu’instinctivement elle se met à escalader l’escalier de secours. Agile, elle se hisse jusqu’à la fenêtre, les mains qui tâtonnent dans le noir pour ouvrir un peu plus, de quoi passer à l’intérieur de l’appartement. Habitude qu’elle a prit en servant de souris pour des gars qui payent bien, se hisser dans les maisons des gens pour ouvrir les portes aux voleurs, repartir avec quelques billets dans les poches et la certitude de pouvoir bouffer le lendemain.
« Jahmad tu dors ? » qu’elle souffle tout bas quand ses pieds atteignent le sol, sans un bruit, discrète, toujours trop discrète, pourtant cette fois ça n’a pas suffi. « je peux rester ici ce soir ? » qu’elle continue, hésitante, le dos collé au mur, à deux doigts de repartir par là où elle est venue.

Tu peux apercevoir la silhouette entrer dans ta chambre, et tu sais même pas pourquoi, mais tu restes immobile, retenant presque ta respiration de peur de faire du bruit. Parce que l'inconnue, là-bas, elle est parfaitement silencieuse. « Jahmad tu dors ? » Ce murmure qui transperce le silence, tu la reconnais immédiatement. Ton coeur s'apaise, ta respiration redevient normale. Jael. Une personne que t'apprécies beaucoup. Dans son monde parfois. Mais tu l'aimes bien. Elle t'attire. Et tu sens que c'est réciproque. Mais à chaque fois que vous vous apprêtez à sauter le pas, que les choses deviennent plus sérieuse, elle s'éclipse, prétexte sur prétexte, pour t'échapper. Tu t'y es habitué, mais tu perds pas espoir. Votre relation est étrange, mais tu l'aimes bien. Tu passes de supers moments avec elle. Sauf que là, c'est quand même bizarre qu'elle débarque en pleine nuit dans ta chambre alors qu'elle a toujours refusé d'y rester une fois le soleil couché. « Je peux rester ici ce soir ? » Si elle pouvait voir ta tronche, elle n'y verrait que de la surprise. Elle veut dormir chez toi ? Dans ta chambre ? T'es même pas certain que c'est la Jael que tu connaisses, heureusement que sa voix est inimitable. Mais tu sens dans sa voix qu'elle est soucieuse, perturbée. Et comme ami, tu ne peux que te sentir concerné. Alors t'appuies sur le bouton central de ton téléphone, envoyant une faible lumière tout autour. Juste pour qu'elle vienne jusqu'à toi sans se prendre le coin du lit. « Jael ? » Tu te redresses, tu t’assois sur le bord du lit. Une fois la surprise passée, tu lui montres la place à côté de toi. « Ça va ? Bien sûr que tu peux rester. Tu veux quelque chose ? J'ai des t-shirts propres, des shorts ? Tu veux boire un truc ? Manger ? » Parce qu'elle t'a pris par surprise, tu sais pas trop quoi faire, tu sais pas si elle a faim, soif, froid, alors tu proposes tout, dans le doute. Ou peut-être qu'elle veut juste que tu la serres dans tes bras, alors tu te lèves et tu marches vers elle, posant une main sur son épaule fraîche.

Jael ? Il est surprit Jahmad, ça s’entend rien qu’à l’intonation dans sa voix, ça arrache un joli rire à a la gamine, quand elle finit par se faufiler, profite de la lumière pour savoir où poser les pieds. C’est un terrain inconnu ici, ou du moins pas vraiment familier. C’est pas un endroit où elle pourrait se déplacer les yeux fermés, pas comme chez elle, dans le bordel ambiant du squat, au milieux des matelas posés par terre, des têtes endormis qu’elle essaye de protéger. Ça va ? Bien sûr que tu peux rester. Tu veux quelque chose ? J'ai des t-shirts propres, des shorts ? Tu veux boire un truc ? Manger ? Elle répond pas tout de suite, souris discrète, elle en profite pour fermer la fenêtre, cacher les dernières preuves de son intrusion. Y a des restes diffus d’alcool dans son sang, juste de quoi ne pas lui faire penser au reste, se concentrer sur lui. « Hey hey hey » les deux mains en évidence, comme pour lui demander de ralentir, c’est toujours tout bas, soufflé comme une confidence entre eux deux, laisser les autres habitants de l’appartement en dehors de ça. « On dirait que tu tire à la mitraillette avec tes questions » de nouveau elle rigole, gamine illusoire, venue à travers un rêve, frissonne sous le contact de la main du jeune homme. « j’veux bien de l’eau » qu’elle finit par avouer, sourire coupable qui s’étale sur son visage alors qu’elle se laisse tomber sur le lit, bataillant pour défaire les boucles compliquées de ses talons compensés. La voilà soudain bien trop petite, 15cm en moins, plus fragile, plus gamine. 18 ans déjà, parfois elle a l’impression d’en avoir seulement 10, le cœur tremblant, paumé quelque part entre la Suisse et la Sicile. « C’est juste, je passais dans le coin » elle se redresse de nouveau, intenable, incapable de rester en place, si elle était seule ptêtre même qu’elle se roulerait un joint, calmer ses nerfs, calmer le reste. Mais elle a rien sur elle ce soir, et elle a pas envie d’embêter Jahmad avec ça. « Et je me suis dis que ça faisait longtemps ? Toi et moi ? » elle se rapproche un peu se met sur la pointe des pieds, la main hésitante. Gamine qui se retient de toucher, trop tactile, on le lui a souvent reproché. Pourtant ça a toujours été une habitude avec lui, mais ce soir y a comme un truc différent. Un truc plus conscient. Elle et lui, ça sonne drôlement.

Tu te rends compte trop tard que t'as l'air débile à la bombarder de questions, comme si il s'agissait d'une enfant ayant besoin qu'on s'occupe d'elle. « On dirait que tu tire à la mitraillette avec tes questions. » Heureusement que l'obscurité et ta peau basanée empêche l'empêchent de voir la légère teinte rosée colorant tes joues. « Désolé. » Mais Jael elle en rigole, elle est comme ça, avant de finalement accepter ton offre pour un peu d'eau. T'as toujours une bouteille sur ta table de chevet, celle-ci elle est encore scellée. Mais avant que tu ne puisses la lui donner, la voilà installée sur ton lit, galérant pour ôter ses talons, ce qui ne manque pas de t'amuser. Elle a l'air, à ses gestes, légèrement ivre. Tu t'en fiches pas mal, t'es aussi du genre à t'envoyer des tonnes de verres en soirée, tu vas pas la juger pour si peu. Jael t'explique qu'elle passait dans le coin, et au fond, ça te fait plaisir qu'elle pense à toi au point de s'introduire dans ta chambre par la fenêtre. Vraiment. Tu sais même pas pourquoi ça te flatte, mais c'est vrai. « Et je me suis dis que ça faisait longtemps ? Toi et moi ? » Elle a raison, penses-tu en te rapprochant avec la bouteille d'eau. Tu ne sais pas trop comment réagir, pas trop quoi faire. C'est vrai qu'avec Jael, vous êtes plutôt tactiles, n'hésitant pas à vous câliner, à vous toucher. Sans jamais aller trop loin, franchir cette ligne rouge. C'est d'autant plus différent avec elle que t'es plutôt un mec sans attaches, ne fréquentant jamais vraiment les femmes comme des petites amies. Et pourtant, depuis quelques temps Jael s'esquivait plus que d'habitude, comme un éloignement dont tu ignores la raison. « Oui. Longtemps. » Des fois tu ne réfléchis pas encore en anglais, alors les mots sortent en saccadant, avec cet accent de loin, du soleil, du désert. Alors laissant toute méfiance de côté, tu entoures Jael de tes bras, l'attirant à toi, sa tête contre ta poitrine. T'as juste envie de la sentir contre toi, sa peau chaude, son souffle, son odeur. Et tu restes en silence, ne sachant que dire, n'en ressentant pas le besoin, la nécessité.

Désolé. les excuses qu’elle écarte à peine du bout des doigts, sourire plaqué sur le visage, parce qu’il en faudra toujours plus pour la secouer. Désolé c’est plutôt à elle de le dire ce soir, de débarquer comme ça, pas sa faute tu sais Jahmad, elle a le cœur un peu à l’eau ces derniers temps, elle se noie un peu trop.
La voilà qui s’agite, môme en équilibre, évanescente, elle s’imagine en rêve dans un délire que ferait Jahmad, à moitié réveillé. Pieds libérés la voilà trop proche ou pas assez, l’envie de s’assurer que c’est pas éphémère tout ça. Bouteille d’eau tendue, elle l’attrape maladroitement, les gestes un peu flous, la fatigue surement. Oui. Longtemps. Qu’ils ne se sont pas vu tous les deux, qu’ils n’ont pas passé un peu de temps, juste ensemble, à oublier le reste, les mains brûlantes et le cœur qui cogne. Un peu comme ce soir, quand il l’attire contre lui, soudain trop petite, au creux de son étreinte. Y a la bouteille qu’elle envoi valser, même pas ouverte, tant pis, ça sera une autre fois, alors qu’elle glisse ses bras autour de la taille du jeune homme, retrouver sa place.
Il a toujours été là Jahmad, différent, amusant, de ceux rencontrés au détour d’une soirée, à danser. Il connait pas grand-chose d’elle et inversement, ça a toujours été mieux comme ça, s’embrasser au lieu de parler, s’inventer toutes les vies possibles pour qu’il puisse imaginer. Il doit se douter qu’elle a pas une vie très glorieuse, le rouge dans les yeux trop souvent, bleus sur les veines, bleus sur le corps, gamine poupée, du genre en chiffon qui se fait malmener au quotidien. « t’es réel ce soir ? » une petite voix qui lui échappe, alors qu’elle ferme les yeux, le front posé contre sa poitrine, elle serre surement un peu trop fort, pour s’assurer qu’il ne s’envole pas comme les autres. Pas ce soir. Elle non plus elle ne bougera pas. « Tu me le promets Jahmad ? » de ne pas l’abandonner comme les autres, briser un peu plus son cœur en morceaux, comme Peter, comme Merle, comme Mihail, comme tous ceux avant et tout ceux surement après. Elle a jamais été doué pour les garder.

« T'es réel ce soir ? »  Tu préfères ne pas répondre, répondant à son étreinte, forte, en passant tes bras encore plus largement autour de Jael. Tu sens qu'elle a besoin d'être réconfortée, comme protégée, alors tu poses ton menton sur sa tête, espérant qu'elle comprenne. « Tu me le promets Jahmad ? » Tu déposes un baiser sur son front, t'étonnant toi-même de tes gestes. D'habitude tu n'es pas quelqu'un de très câlin, de très affectueux. Toute ton enfance, ton adolescence même, on t'a enseigné qu'un homme ne doit pas dévoiler ses sentiments, ne doit pas faire preuve de tendresse. Tu t'es au fil des années forgé une carapace résistant aux balles, aux arènes de combat, à la mort même. Et pourtant avec Jael, tu te mets à nu à une rapidité étonnante. Tu ne sais pas pourquoi. Ton cerveau te hurles d'arrêter, de redevenir le Jahmad imperturbable, insondable. Et pourtant une petite voix te conseille d'être toi, de te laisser aller, de t'abandonner à elle. « Je suis là pour toi. » D'une main, tu soulèves son visage, plantant ton regard dans ses yeux que tu peux apercevoir malgré l'obscurité. « Je te le promets. » Et sans réfléchir, tu l'embrasses, d'un baiser long, patient. Tu veux vraiment lui faire comprendre que tu es là pour elle, et que si elle a besoin de toi, elle pourra toujours venir, qu'importe l'heure, qu'importe l'endroit.

Il est là, trop présent, brûlant contre sa peau. Il est là, elle sent, son souffle, son cœur qui bat, la réalité de son existence. Il est là et c’est tout ce qui compte. Jahmad. Celui rencontré au détour d’une soirée, celui avec qui oublier un instant, quelques minutes, secondes, le reste, les autres, les gens. Jahmad, et son accent qui rappel autre chose, un pays différent. Jahmad qu’a continué à la chercher, malgré les échecs, malgré le reste, malgré les chutes. Il ne semble pas s’en formaliser, des délires de Jael, de ce qui lui passe par la tête quand elle s’éclipse à chaque soirée, chat errant indomptable qui vient pourtant réclamer des caresses en passant par la fenêtre pour s’incruster.
Il la laisse parler, exposer ses plaintes, ses peurs. Peur qu’il ne soit pas vraiment là même si tout le contraire le prouve. Elle tremble un peu Jael, surement un mélange de fatigue, de tristesse et d’alcool, pas son genre pourtant de jouer les poivrots le soir. Jamais son genre. Mais c’est différent aujourd’hui, comme si la réalité la frappait en pleine gueule, c’est amer, aigre dans la bouche. Mais y a Jahmad. Baiser sur son front qui la fait froncer les sourcils alors qu’elle relève les yeux pour le regarder. Baiser sur le front qui envoie les vieux démons en arrière, simulacre d’eau bénite et de crucifix. Je suis là pour toi. C’est qu’ils disent tous ça malheureusement, alors qu’elle se laisse faire, alors qu’elle avale chacun de ses mots, chacune de ses phrases. Je te le promets. Chacune de ses promesses. Même si les promesses c’est que du vent, elle l’a apprit à ses dépends tout au long de sa vie, quand ils ont tous tourné le dos, qu’ils l’ont laissé dans la rue, avec juste ses larmes pour pleurer. Mais elle les avales à chaque fois ces foutues promesses, naïve, idiote, l’espoir qui gonfle toujours ses veines un peu trop fort. Ca lui arrache un léger sourire, un rire étouffé qui disparait bien vite quand Jahmad l’embrasse.
C’était pas prévu ça. Pas vraiment prévu non. Pourtant y a comme un soupire de soulagement qui voudrait s’échapper. L’impression d’atterrir quelque part, d’avoir un endroit où se réceptionner. C’est qu’un baiser, un parmi tous ceux qu’ils ont échangés. Mais c’est autre chose ce soir. Comme une preuve de ses mots, un peu de chaleur à partager. Alors elle s’accroche un peu plus à lui Jael, les mains qui se perdent dans son dos, ne pas le lâcher, plus jamais le lâcher. Encore. Toujours. Elle l’embrasse à son tour, efface le reste. Respire un peu.
« Merci » qu’elle murmure tout bas quand elle s’écarte un peu. Merci pour être toi, pour être là. Elle plaque de nouveau un baiser sur ses lèvres, sur sa joue, sourire satisfait sur le visage alors que Jael lui attrape la main. « J’ai faim en fait » princesse qui exige, elle a bien prévu de passer du temps ici ce soir, se perdre un peu plus, alors elle se permet des caprices. Elle a plus l’habitude d’en pousser comme ça, depuis que Peter est en prison et que c’est elle qui gère les marmots. Alors dans ses yeux y a des étoiles quand elle regarde Jahmad, le défiant de la mettre à la porte l’estomac vide.