apprenti sashimi ▹ posts envoyés : 625 ▹ points : 56 ▹ pseudo : XERXES. ▹ crédits : (a) soeurs d'armes / (s) EXORDIUM. (icon) Tweek. ▹ avatar : Timothée Chalamet ▹ signe particulier : Les yeux verts ouverts sur l'enfer, le cœur malade, le corps malade. Séropositif qu'il est, on lui a dit qu'il allait crever. Un peu malvoyant, c'est qu'un cadavre errant.
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| Sujet: (elmer) goûter improvisé Sam 25 Aoû - 20:55 | |
| Tu fais genre de t’balader, mauvaises intentions envolées, loin de toi, loin de tes doigts qui s’attardent sur le carton de quelques biscuits, pêché mignon, du genre pas très healty. Puis tu t'en éloignes. T’essaie de repérer les cameras discrètement, l’regard qui s’lève comme si tu faisais que rêver évidement, tu fais genre de chercher ton graal sur la plus haute étagère, et merde c’est la galère, y’a une caméra juste derrière, près du néon, qui t’affiche comme un con. J’t’ai vu idiot qu’elle a l’air de dire, à faire un zoom sur ta gueule, ton regard fuyant qui commence à te trahir. Tu te sens déjà coupable avec ta silhouette qui fait des allés retours dans l’rayon, « c'gamin va faire une connerie » qui doit être marqué sur ton front. Si tu te caches dans cette allée, la caméra peut pas te repérer, alors comme un agent infiltré tu t’y glisses, évitant la mémé qui cherche du lait chocolaté ou un autre truc introuvable, t'en sais rien mais ça fait dix minutes qu'elle tourne en rond. Là, tu repères des biscuits, les mêmes que tout à l'heure dans l'fond mais tu fais comme si tu les avais jamais vu. Ils sont beaux, ils sont sans compagnie, la voix est libre pour toi, p’tit ! T’as presque un sourire, ton corps qui s’approche sans rien dire, presque sur la pointe des pieds comme si a tout moment la police pouvait te repérer. L’avantage d’être fauché, c’est qu’t’as pas dans les poches, la sonnerie d’un téléphone qui pourrait te cramer, ni le bruit agaçant de quelques pièces qui en seraient tombées. C’est ton air de suspect, l’ennemi. L’air du gamin pourri, perdu, égaré dans son monde de faim inassouvie. T’es devant l’or que tu vas voler, aucun coffre fort à faire péter, juste la sortie furtive et efficace à envisager. T’es pas très loin d’elle, à deux allées à peine, tu peux faire semblant dans regarder une dernière avant de courir à en perdre haleine. Si tu te fais pas chopper. Mais tu te feras pas chopper. C’est comme pour les comptes de fée, faut y croire, c’est ça le secret. Alors tu regardes à droite, y’a personne, tes doigts qui commencent à tirer la boite vers toi, silencieusement, caméra impuissante et pas de vigile pour virer ta carcasse insignifiante. Puis un regard à gauche. Tu déchantes à une vitesse qui se moque sûrement de la lenteur de la lumière. T’arrives même plus à gober l’air, tu la regardes. Elle te regarde. L’air sûrement dépité de voir si peu de talent, voleur débutant. Elle te regarde sans crier au scandale, termine simplement de bipper le reste des produits de la vieille, plus rapide que toi pour faire ses courses. Tu tentes un sourire innocent, ça marche sûrement pas. Tu regardes la boite comme si le nombre de calories t'intéresser, avant de la reposer sans t'y attarder en comédie improvisée. L’air de rien, tu tournes les yeux vers les autres rayons comme un adieu. Encore une casse qui foire. Heureusement que t’es pas assez ambitieux pour braquer une banque, tu s’rais en prison sans même avoir voler un dollar. Alors un peu dépité, tu commences à te diriger vers la sortie tel un gamin pris sur le fait, tel un gamin qui viendra pas s’excuser, tel un gamin qu’enregistrera pas la leçon aussi. Et tu sais qu’elle te regarde toujours, sûrement qu’elle se moque de toi dans sa tête, qu’elle se retient de pas éclater de rire. Toi, t’as même les joues qui crament sous la honte alors que tu passes devant elle. |
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