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 Coup d'vent (Jjay)

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Meadbh O'Driscoll

Meadbh O'Driscoll
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MessageSujet: Coup d'vent (Jjay)   Coup d'vent (Jjay) EmptyJeu 13 Sep - 20:41

Tu étais supposée commencer ton service dans un quart d’heure à peine et pourtant, c’est dans la direction opposée que tu allais en cette fin d’après-midi, loin de te soucier d’un tel détail. A vrai dire, tu n’avais pas la moindre intention de t’y rendre ce soir, comptant sur tes charmants collègues pour te couvrir si le patron venait à vous rendre visite. Ça n’arrivait pas souvent en revanche, ce qui était fréquent, c’était cette manie que tu avais de poser des lapins à aux autres serveurs du bar. La plupart du temps, ils n’osaient rien dire mais quand il s’agissait de Ty, c’était une autre histoire ; il avait toujours été le premier à te foutre dedans quand l’occasion se présentait…Quel enfoiré celui-là ! Une chance qu’il ait démissionné en début de semaine ! Le nouveau qui le remplaçait ne savait pas encore à quoi s’en tenir avec toi alors ouais, tu espérais qu’il serait là pour assumer ton travail à ta place sans oser s’offusquer. Au pire, tu prétendrais une bonne grippe. Voilà, problème résolu. Tu le chassais donc de ton esprit.
Bougeant un peu des doigts, tu grimaçais alors que les anses du sachet te sciaient les phalanges et tout en sachant que ce n’était que déplacer le problème, tu changeais le sac de main, gonflant tes joues pour souffler face à l’effort. Il exagérait, tu pensais qu’il s’agissait d’une petite pièce de rien du tout, pas d’un truc qui pesait trois tonnes ! La prochaine fois qu’on te demanderait de « juste » aller récupérer un truc, tu demanderais d’abord de quoi il s’agissait ! Mais il était trop tard désormais, tu avais déjà dit oui et en plus, tu avais fait la moitié du chemin, tu n’allais quand même pas revenir en arrière et lui dire de se démerder tout seul. Non, si tu lui étais moins attachée, tu te serais contentée de bazarder son bordel dans la rue en lui textant d’aller le récupérer s’il y tenait tant que ça où alors de se le foutre au cul. Evidemment, ce n’était pas à Knox que tu oserais faire ce coup-là alors tu ravalais ton énervement, posant un instant le sac à terre histoire de souffler un peu, agitant tes doigts meurtris, réanimant ces derniers avant de reprendre le sachet et pousser la porte de l’immeuble pour y disparaître.
Tu n’en avais pas pour longtemps, à cette heure-ci ils n’étaient probablement pas là où alors en train de pioncer, qu’est-ce que t’en savais de ce qu’ils faisaient quand le soleil était encore haut dans le ciel ? Tu n’avais pas l’intention de t’attarder mais même en passant en coup de vent, tu trouvais moyen de croiser l’autre enflure des Yobbos. Une chance qu’il ait l’air pressé alors te gardant bien de te faire remarquer, tu rasais les murs pour l’éviter avant d’accélérer le mouvement pour gravir les dernières marches et pousser la porte à la serrure cassée. Pas b’soin de t’attarder, il n’y avait personne et déposant la pièce électronique bien en évidence sur la table, tu attendis quelques minutes histoire de laisser le temps à Seven de dégager la voie. Deux minutes ? Trois ? Tu aurais pu te servir un truc à boire, t’étais con. Tant pis, une autre fois. Jetant un peu d’œil par la fenêtre, tu vérifiais qu’il ne soit plus dans les parages avant de ressortir à ton tour, t’arrêtant juste devant la porte de l’immeuble, le temps de fouiller dans ton sac à la recherche de tes clopes. Tu les avais bien mérité, non ?
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MessageSujet: Re: Coup d'vent (Jjay)   Coup d'vent (Jjay) EmptyMer 19 Sep - 11:46

Certains diraient que ça ne se fait pas. Suivre quelqu'un, l'espionner. Mais comme je n'ai jamais été du genre à en avoir quelque chose à foutre de ce que disent les gens, j'le fais quand même. Ça fait quoi, une semaine maintenant ? Que je suis May un peu partout dès que j'ai le temps. Je ne devrais pas, si Don savait c'est sûr qu'il enverrait toute son armée m'éclater la gueule. Mais il ne sait pas. Personne ne sait. Même pas May. J'suis plutôt bon. Ou alors elle est aveugle. Sûrement un mélange des deux. Je n'ai pas pu remettre les pieds au loft, entre Don et Sam qui s'y opposent - pour des raisons différentes (et d'ailleurs Don a une meilleure raison que Sam mais passons) - c'était compliqué. De toute façon, je ne veux pas prendre le risque de croiser Daire. Je ne dois plus être le bienvenue pour elle non plus. Je ne suis sûrement plus que le paria qu'on est bien content d'avoir faire disparaitre du paysage. Cal est également mort à mes yeux, ce petit enfoiré n'est jamais venu me voir. C'est sûr que Daire lui a monté la tête contre moi. Il n'a pas dû être dur à convaincre, une pipe et on en parle plus. Ouais, j'suis sûr qu'ils baisent ces deux-là. Et que c'est Daire qui pilote. En mode reine castratrice. Elle doit probablement tenir Sam par les couilles aussi. Y a que moi qu'elle a pas eu, j'ai jamais aimé les femmes dominantes. Elle doit probablement se prendre pour la chef maintenant que Sam n'est plus dans le paysage. Sam, le chef. Quelle blague. Ce mec se fait diriger par toutes ses meufs. C'est moi qui aurait dû être à la tête du truc. C'est moi qui aurait dû être leur chef. J'ai été trop sympa, j'ai laissé couler trop de choses. J'suis bien content de ne plus faire partie de leur bande de merde. Mais May, c'est différent. J'aurais bien suivi Eanna aussi, mais elle a l'air d'être introuvable. Elle se planque toujours ? Elle a subitement arrêté de répondre aux sms que je lui envoyais depuis la prison, elle m'a grillé peut-être ? Non, j'aurais eu droit à une scène. Le silence, ce n'est pas son truc. Et ça m'énerve de ne pas savoir, de ne pas comprendre. J'ai passé du temps à la chercher, j'ai fouillé dans tous les endroits qu'elle fréquente, j'suis même allé dans le restaurant où elle est censée travailler. Rien. Comme si elle s'était évaporée. Et ça commence à doucement me taper sur le système. Alors, heureusement il reste May. Elle est facile à trouver elle. Toujours à trainer partout. J'ai hésité plusieurs fois à aller lui parler. Après tout, elle avait fini par venir me voir en prison et ça c'était plutôt bien passé. Elle n'était pas fâchée contre moi, au contraire. Elle était même venue me demander conseils, parce qu'elle n'a confiance qu'en moi. Pourtant, ça ne suffit pas à me faire transgresser les règles imposées. Je n'ai pas le droit de lui parler. Alors je ne lui parle pas. En revanche, Don n'a rien dit sur le fait de la stalker. Quand on impose des conditions, faut être précis. Et puis, faut bien que quelqu'un garde un œil sur elle. J'suis pas con, j'ai bien compris qu'elle s'était attirée des ennuis malgré qu'elle ait fait comme si tout était sous contrôle. Comme si tout allait bien et qu'elle ne risquait rien. J'suis pas con putain. J'suis pas con.

Alors quand je la vois sortir de son boulot avec un sac lourd de toute évidence, je me braque. C'est le truc qu'elle a volé dont elle m'a parlé ? Je lui avais dit de s'en débarrasser y a plus d'un mois. Pourquoi elle n'écoute jamais rien cette conne. Je pince les lèvres, contrarié et souffle tout en me mettant à la suivre à distance. Elle s'enfonce dans Kayton et je ne peux pas m'empêcher de me dire que ça pue cette histoire. Qu'elle trafique je ne sais quoi et qu'en mon absence, y a plus personne pour surveiller ses faits et gestes. Résultat, elle fait n'importe quoi. J'ai envie de lui bondir dessus, de lui arracher ce qu'elle cache des mains et de découvrir ce que c'est. De lui faire avouer toutes les merdes dans lesquelles elle trempe bêtement. J'suis convaincu que tout ça la dépasse. Qu'elle a foutu les pieds dans un truc trop grand pour elle et qu'elle ne sait plus comment en sortir. Et sans moi pour lui filer un coup de main, elle court à sa perte. Elle marche, elle marche, elle marche. Et ça commence à me gonfler de marcher autant. J'ai apprécié les premiers jours après ma libération, la sensation de pouvoir marcher à l'infini, sans murs pour m'arrêter. Mais ça m'a vite lassé. Faudrait que je revole une voiture. Où que je vienne récupérer celle que j'avais volé pour les kids. Après tout, c'était mon œuvre, donc techniquement elle m'appartient plus qu'aux autres. Putain d'ingrats qui s'approprient mes affaires. D'ailleurs tout ce que j'avais est toujours au loft. Plus aucune affaire. Je vis comme un démuni. Bon, un démuni qui se fait loger/nourrir/blanchir dans la baraque de riche d'Otto, mais quand même. Ce n'est pas une raison. Faut que je me retrouve des fringues et ça me fait chier. J'ai une tête à faire du shopping ? Et on ne peut pas dire que la garde robe de l'autre pédale soit à mon goût.

Je m'arrête quand je la vois rentrer dans un immeuble. C'est quoi ça encore ? On ne connait personne qui vit ici. Qu'est-ce qu'elle fout-là ? Je viens me gratter le crâne de façon frénétique, nerveux. La curiosité qui me démange de plus en plus. L'envie de lui remettre les idées en place également. Je viens humecter mes lèvres et soupire trois fois de suite avant de finalement me résigner et venir m'asseoir sur le capot d'une voiture. Je m'allume une clope et j'attends. Je rentre, je ne rentre pas ? J'hésite. J'ai vraiment envie de savoir putain. C'est le premier truc vraiment louche qu'elle fait depuis que je la suis. Ça cache forcément quelque chose. Je me mets à taper nerveusement du pieds par terre, en plein conflit intérieur. Jusqu'à ce que. — Hein ? Je me relève brusquement, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte, la clope qui tombe par terre sans que je n'y prête attention. — Oh putain les enculés. Je serre les poings, fulminant, alors que je viens de voir Seven sortir du même bâtiment. Elle se fout de ma gueule cette petite pute. Elle manigance avec l'ennemi ? Vraiment ? Je vois rouge. La colère qui éclate mes cellules, l'envie de violence qui débarque comme un tsunami et me recouvre entièrement. Seven part dans la direction opposée à moi et j'hésite à le rattraper pour lui éclater la tronche sur le bitume. Mais déjà il disparait dans une rue adjacente et finalement, toute mon attention se reporte sur May. Alors elle, je ne vais pas la louper. Cette sale petite garce. Je vais pour tirer sur ma clope et réalise seulement à ce moment-là que je ne l'ai plus. Je siffle d'agacement et me met à tourner sur moi-même, la cherchant du regard. Lorsque je la trouve, je me baisse et la ramasse, la rallume et recommence à la fumer rapidement, le souffle irrégulier. Je prends à peine le temps de respirer. J'avale et recrache la fumée à chaque inspiration, le bâtonnet qui se consume en un rien de temps. Elle finit par ressortir - sans son sac, putain - et part dans la même direction que Seven. Ils se foutent vraiment de ma gueule. On s'absente 5 mois et c'est l'anarchie. Pire que des sales gosses mal élevés. Je jette la cigarette par terre et m'élance. Je cours jusqu'à sa hauteur et je lui empoigne violemment le bras, tirant dessus pour l'obliger à s'arrêter et à se retourner. — Sale petite pute ! Les mots qui fusent sans filtre, les accusations qui tombent avant même d'avoir entendu sa version des faits. Pas besoin, je sais très bien ce que j'ai vu. Je l'envoie valser contre le mur le plus proche, ma main qui vient alors se caler sur sa gorge pour l'immobiliser. Y a pas de douceur, pas de joie de se retrouver enfin. Juste une foutue rancune qui alimente mon égo froissé. Le goût de la trahison qui tapisse déjà mon palais ; elle est coupable. Mon visage qui se rapproche du sien, regard menaçant alors que je crache mes mots avec rage. — Qu'est-ce que tu fous avec Seven ?! Le corps vibrant de haine, ma main autour de sa gorge qui la secoue un peu. Comme pour la réveiller, lui faire prendre conscience de sa bêtise. — Putain, je disparais quelques mois et c'est comme ça que tu me remercies pour tout ce que j'ai fait pour toi ? En pactisant avec cette bande d'enfoirés ?! La pression de mes doigts qui se resserrent un peu plus, prédateur qui ne veut pas laisser filer sa proie. Babines retroussées dans une moue méprisante. Ma patience est au point mort, ses explications ont intérêt à être brèves et rapides, sinon c'est elle qui viendra goûter le trottoir finalement.
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MessageSujet: Re: Coup d'vent (Jjay)   Coup d'vent (Jjay) EmptyJeu 20 Sep - 22:00

Ça avait tendance à t’énerver, de croiser cette vermine un peu partout dans la ville mais tu te satisfaisais pleinement en te rappelant à quel point déplaisir était partagé. Vous n’aviez pas échangé le moindre mot dans les escaliers si bien que tu te demandais s’il t’avait au moins vue mais ce n’était pas plus mal ainsi. Tu n’avais rien à lui dire. Dans le doute, tu restais pourtant un long moment dans l’appartement, vide de toute âme, contournant le plan de travail où trônait le sac, envisageant un instant de laisser un petit mot. Et pour dire quoi ? Ils verraient bien que t’avais fait le travail, il n’y avait rien de plus à ajouter et aucun merci à attendre. Tu n’avais pourtant pas rechigné à le faire, surtout maintenant que tu n’avais plus rien pour te scier les doigts.
Attrapant un verre dans le meuble, tu te versais de l’eau du robinet, avalant ce dernier d’un trait avant de jeter un œil par la fenêtre, vérifiant qu’il avait bien disparu. Il était hors de question de tenter ta chance deux fois, tu n’en sortirais pas gagnante. Revenant à la kitchenette, tu renversais le reste d’eau et posais le verre dans l’évier sans même chercher à le nettoyer, ce n’était pas comme si les jumeaux pouvaient se vanter d’être des fées du logis, ils n’auraient qu’à faire eux-mêmes la vaisselle, raisonnais-tu en revenant sur tes pas, dévalant les marches de l’immeuble d’un pas plus léger. Maintenant que tu n’avais plus rien à porter, tu avais l’impression de ne plus rien peser, rebondissant au gré de tes pas jusqu’au pied de l’immeuble où tu te stoppais net, le temps de chercher une cigarette. Cette dernière enfin vissée à tes lèvres, tu l’allumais d’un habile coup de briquet avant de reprendre le chemin. Pour aller où ? Certainement pas au boulot. Peut-être que tu pourrais aller zoner du côté de Tybee Island ? Il faisait encore bon et l’été indien semblait tout décidé à se prolonger quelques jours encore. Voilà une excellente raison pour profiter jusqu’au bout de la chaleur et du soleil. L’hiver viendrait bien assez vite pour que tu dédaignes les derniers rayons de soleil. Soufflant la fumée qui te revint du plus profond de ta respiration, tu te remis en route quand, sans crier gare, on t’agrippait soudain.
Tu n’avais rien vu venir et ta réaction première fut de penser à Seven. Il t’avait attendue et venait finir ce qu’il avait raté par deux fois ? Te laissant croire qu’il te foutrait la paix pour mieux t’en mettre plein la poire dehors ? Tirée en arrière de force, tu n’eus pourtant pas le temps de réfléchir par deux fois, ça n’avait duré qu’une microseconde mais quelle ne fut pas ta surprise de te retrouver nez à nez avec JJ ! Ton hoquet de surprise n’eut rien de feint et de tous les habitants de Savannah, tu n’avais pas pensé tomber sur lui maintenant. Et ce n’était pas seulement JJ, c’était JJ et sa rage incendiaire, celle qui lui retroussait les babines comme un chien sauvage. Les mots qu’il t’adressèrent te firent l’effet d’une violente gifle et tu restais un instant hébétée, choquée. « Quoi ?! » Tu ne comprenais rien à rien et surtout pas ce qui l’avait mis dans une telle colère. Là encore, il te laissait le temps de rien : avec une facilité déconcertante, il te fit voler contre le mur et d’un bruit sourd, ton crâne vint claquer contre les briques, te faisant voir noir l’espace d’une seconde. Est-ce qu’un jour ils allaient arrêter de te foutre dans les murs ces connards ? « Mais putain arrête ! » gueulais-tu d’une voix trop aiguë sous le coup du choc, il n’en avait pourtant pas terminé, venant obstruer ta trachée de sa main, mettant aussi vite fin à ta rébellion, morte dans l’œuf.
Immobilisée, tu ne tentais plus rien pour te dégager, sachant le combat perdu d’avance. Alors lentement, tu entrouvris la bouche pour essayer de capter l’air tant bien que mal, ton regard azur posé sur le sien. Son beau regard de gamin devenu monstre, l’océan devenu déluge. Tu ne comprenais pas, tu ne voyais pas ce que tu avais pu faire de mal. Etait-ce à cause de ta visite en prison ? Il t’avait pourtant semblé calmé sur la fin, certes pas quand les gardiens l’avaient traîné dans sa cage mais il t’avait promis qu’il serait là pour toi. Pas pour t’achever hein, pour te soutenir, c’est ce qu’il avait dit. Alors pourquoi ça maintenant ? Son visage se fit plus proche encore, tu pouvais en voir le plus moindre des détails et malgré son regard orageux, tu ne bougeais pas, respirant profondément. Il allait faire quoi maintenant ? Te cogner ? T’assommer ? t’insulter encore ? Y’avait rien de toute ça qui t’effrayait, tu l’avais déjà vécu, saleté déjà vu que tu aurais préféré effacer de ta mémoire. Puis enfin vint la question. Enfin, tu compris ce qui allait de travers. Seven. Evidemment. Il n’aurait pas dû s’inviter mais un sourire vilain vint imperceptiblement étirer le coin de tes lèvres. « C’est vraiment ton seul problème ? » Oui, Seven serait toujours le principal souci de JJ et tu ne comprenais pas bien pourquoi. Il y avait une telle haine entre eux, ça en devenait presque exaltant mais tu n’étais pas assez folle pour exciter sa colère. Pas quand il te tenait déjà à la gorge, il lui suffisait d’un rien pour t’arracher ton dernier souffle. « Rien du tout. J’lui ai même pas parlé putain, tu m’prends pour qui ? » finis-tu par cracher, le regard chargé de foudre, lèvres retroussées, furieuse qu’il t’ait condamnée avant même d’écouter ta version. Alors quoi, c’était ça ? Il vous éliminait les uns après les autres pour une erreur qu’elle soit vraie ou sortie tout droit de son esprit tordu ? C’est bien ce qu’il avait fait, non ? Il vous avait éliminé comme si vous n’étiez rien, choisissant de tourner le dos à Daire alors qu’elle était venue pour lui putain. Elle était venue et il l’avait ignorée. C’était quoi son putain de problème ? Dents serrées, tu portais alors ta main sur la sienne, essayant de décrocher tes doigts de ta gorge. Les yeux plissés, tu le toisais alors. « J’suis fidèle qu’aux Kids moi et toi ? » lançais-tu d’un ton plein de reproches. Tu es avais imaginé tellement différentes vos retrouvailles, sa libération…Tu avais vraiment espéré qu’elles seraient…différentes. Qu’une nouvelle vie pourrait commencer pour vous tous mais jamais tu n’aurais pensé que cette nouvelle vie se ferait sans JJ. Si JJ n’était plus là, que restait-il de la famille ? Rien. Il était votre point d’ancrage. Il était ton repère, à toi. Et sans même un regard en arrière, il vous avait reniés. Juste comme ça.
Tu n’aurais pas dû penser à ça. Tu aurais dû te concentrer sur la douleur, sur sa rage. Tu aurais dû continuer d’absorber sa colère et surtout pas laisser la déception prendre le contrôle. Mais il était trop tard, la lueur dans ton regard avant changé. Ta froideur et ta propre colère s’étaient déjà effacés et d’un profond soupire, ta prise sur sa main se fit plus douce. « On t’attendait JJ… » Et quand tu disais on, tu voulais dire toi.
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MessageSujet: Re: Coup d'vent (Jjay)   Coup d'vent (Jjay) EmptyVen 19 Oct - 21:04

Sa stupeur et ses protestations me laissent indifférent. Parce que je n'y crois pas pour l'instant. J'aurais aimé qu'on se retrouve autrement. La surprendre à la sortie de son boulot, bras écartés pour qu'elle vienne se jeter dedans. Et puis on serait rentrés ensemble au loft après avoir fait un détour pour acheter des bières. Et la vie aurait repris son cours. Mais Samih en a décidé autrement. Daire aussi. J'ai été obligé d'emprunter une autre route, celle des kids était trop obstruée. Pleine de ronces, toutes les lumières éteintes et un énorme panneau devant m'indiquant que je ne suis plus le bienvenue. Alors j'ai du me démerder autrement. Et on voit le résultat. May qui pactise avec l'ennemi, qui s'adonne à je ne sais quel trafic avec cet enculé de Seven. La seule chose qui me fait plaisir là-dedans, c'est de savoir que Seven est vraiment un enculé. Littéralement. J'le sais, j'étais là. Mais même cette pensée ne parvient pas à me réconforter, pourtant ce fut mon heure de gloire sur lui cette nuit-là. Mais de savoir que May, une kids, ma famille, puisse le fréquenter ça parviendrait presque à inverser les rôles pour lui redonner l'ascendant sur moi. Et je ne laisserait pas faire ça. Clébard enragé, je lui crie dessus, sa gorge piégée dans ma main veineuse. Le sang qui coule dedans semblant s'être épaissi, les laissant apparaitre très nettement un peu partout sous ma peau. Elle finit par arrêter de se débattre, se résignant enfin à être raisonnable. Il vaudrait mieux pour elle qu'elle fasse profil bas à cet instant. — C’est vraiment ton seul problème ? Ma mâchoire qui se serre  dans quelques mouvements nerveux. Le nez qui se retrousse un peu sous l'effet de la contrariété. J'aime pas qu'on me réponde par une autre question. Je n'aime pas qu'elle s'amuse à faire la maligne comme ça. A chercher à minimiser sa connerie en retournant les choses contre moi. Je dois avoir environs 3 milliards de problèmes, mais pour l'instant, c'est elle qui m'en pose un. Et puisque je l'ai sous la main, c'est d'elle dont je m'occupe. Je ferme les yeux, inspire et expire bruyamment, la main qui commence à trembler autour de sa gorge alors que je m'efforce de maintenir une prise raisonnable sur elle. Mais si elle me titille comme ça, je ne vais pas tenir longtemps. — Arrête. Arrête tout d'suite May. Je pose les questions et tu réponds. Les lèvres serrées, les mots sont sifflés entre mes dents, comme du venin mal contenu. Et c'est ce qu'elle finit par faire, hors d'elle, attaquée directement en plein dans sa fierté. Sa loyauté. — Rien du tout. J’lui ai même pas parlé putain, tu m’prends pour qui ? Et sa colère se répercute contre la mienne, dans un duel sans queue ni tête. Ça finit par m'envahir complètement et me laisser démuni. Ma prise qui se fait plus légère alors que mes idées s'emmêlent. Le visage qui se déforme un peu sous l'effet de mon incompréhension. Le front plissé, les sourcils froncés, enragé par cette sensation qui me dévore les entrailles. La sensation d'avoir perdu la main, d'avoir raté trop de choses. Que tout a changé. Que y a plus de retour en arrière possible. Et je n'aime pas ça. — Je - j'sais pas ! Les choses ont bien changé pendant mon absence apparemment et franchement, j'sais plus qui vous êtes. En tout cas, vous êtes pas la famille que j'croyais avoir, ça c'est clair. La voix qui se charge d'une rancœur évidente. Arrière goût de trahison dans mes paroles. Pas un pour s'occuper de moi vraiment pendant que je n'étais plus là. Sam qui me rejette, Daire qui m'abandonne et les deux autres qui n'ont finalement jamais vraiment daigné s'intéresser à moi. Je pensais aussi que ma dernière entrevue avec May avait arrangé tout ça. Que j'avais passé l'éponge, pour son cas au moins. Mais je réalise à cet instant que non. Je n'ai rien pardonné. La blessure est encore à vif. Je me suis retrouvé tout seul en taule et j'ai pas eu une once de soutien. Et cette idée me pèse et me blesse, un peu plus chaque jour depuis mon incarcération. Famille de merde. On m'a toujours répété que c'était dans les galères qu'on voyait qui était vraiment là. Pour qui on comptait vraiment. Et c'est avec une certaine déception que je réalise que je ne compte peut-être que pour ce taré de Nemo. Le seul qui s'est démené pour me retrouver et faire en sorte qu'on doive se voir. Alors, clairement, ça n'a pas été ma meilleure visite. Mais au moins, il s'est donné du mal. Il ne savait même pas où j'étais techniquement, mais il m'a trouvé quand même. Et eux, ils ont fait quoi ? Rien du tout.

   Sa main se pose sur la mienne, elle tente de me faire lâcher prise et au lieu de ça, je recommence à serrer. Un peu plus fort qu'à la base. Les narines qui se dilatent sous l'effet de ma rage. Les poumons qui brulent, les flammes qui se propagent jusqu'à embraser mon cœur aussi. Libérant au passage tout ce qu'il contient. Comme une boite de pandore. Y a des choses comme ça, qu'il vaut mieux ne jamais ouvrir. Et pourtant elle le fait. Elle ouvre la boite en grand, sans hésitation. — J’suis fidèle qu’aux Kids moi et toi ? Mon visage qui se déforme sous l'effet de surprise. Sidéré qu'elle ose me poser cette question, qu'elle essaye de retourner les choses comme si c'était moi qui les avait laissé tomber. Excès de fureur. Ma main libre qui vient gifler son visage avec une violence non retenue. — J't'interdis de dire ça putain. Mon index que je viens légèrement secouer près de son visage, les yeux exorbités par l'indignation qui me traverse. — J'suis le plus fidèle d'entre vous. J'vous pardonne tout, j'accepte tout d'vous. Et vous, vous faites quoi ? Vous m'écartez, vous m'oubliez, vous me laissez POURRIR EN TAULE ! Ma voix qui se brise à moitié tellement je hurle fort. Mon souffle qui s'écrase sur son visage rougit par ma claque. — J’ÉTAIS TOUT SEUL LA-DEDANS ! TOUT SEUL ! Je tremble de rage, encore ébranlé par les souvenirs de mon arrivée. Par les jours de solitude que j'ai pu connaitre. La solitude. Ma pire ennemie. Je peux tout encaisser, tout supporter, tout pardonner. Tant que je ne suis pas tout seul. — Vous me méritez pas putain ! Ils adorent me faire passer pour le monstre du groupe. C'est vrai que je fais le coupable idéal dès qu'un truc va de travers. Mais pourtant ma loyauté envers eux est sans faille. J'suis le seul dans le groupe qui accepterait tout d'eux sans juger. Daire pourrait aller dans un orphelinat et buter tous les gosses que je l'aimerais quand même. De la même façon. Ils pourraient faire n'importe quoi que ça ne changerait rien pour moi. Mais j'ai bien compris que la réciproque n'était pas vraie. Amour à sens unique, encore une fois. L'histoire qui se répète dès que les choses deviennent trop compliquées. J'arrive pas à encaisser.

   — On t’attendait JJ… Ma bouche qui se retrousse dans un mouvement de dégoût. Je la libère enfin et recule d'un pas, secouant la tête de gauche à droite, écœuré par ses mots. N'y croyant pas une seule seconde. — Tu mens. Vous m'attendiez pas. Même pas toi. Mes émotions sont de plus en plus troubles, je m'y perds. Je finis par poser mes mains sur mon visage et tente de me concentrer sur ma respiration. Finalement, je me mets à rire nerveusement. Le visage toujours enfouis entre mes mains. — Putain, j'suis trop con. Que j'échappe entre deux ricanements. Je retire finalement mes mains et écarte les bras une seconde avant de les laisser retomber le long de mon corps, les mains qui claquent le côté de mes cuisses. J'humecte mes lèvres, recommençant à secouer nerveusement la tête. — Tu vois, j'suis encore là à t'parler, à me demander si t'es fidèle aux kids alors que j'fais plus partie d'votre vie. Alors que, putain, qu'est-ce que j'en ai à foutre d'une bande de salopards qui m'ont tous zappé en un claquement de doigts, HEIN ? Colère et déception qui se mêlent dangereusement dans mon esprit. J'écarte à nouveau les bras et les maintient comme ça, comme si j'attendais une réponse de sa part. Pourtant, j'enchaine, me rapprochant un peu. — Samih m'a jarté du groupe, comme si j'étais rien. Comme si ces dix putain de dernières années n'avaient pas comptées. Et j'suis sûr que ça convient à tout le monde, pas vrai ? Je me pavane devant elle, mais le simple fait qu'elle puisse me répondre oui, on a tous voté pour que tu dégages me fait un mal de chien. Plaie ouverte dans la poitrine, purulente. Je ramène mes bras vers moi pour venir m'allumer une nouvelle cigarette. Je ne la regarde plus. Je tire une longue taffe avant de recracher lentement la fumée. — Ben vous en faites pas, j'vais disparaitre. J'ai pas b'soin d'vous de toute façon. C'est pas vrai. J'ai besoin d'eux plus que jamais. Mais j'veux pas qu'elle le sache. Qu'ils le sachent. J'veux pas qu'ils jubilent en sachant que j'me sens pas totalement complet sans eux. Je ne leur donnerait pas ce putain de plaisir.
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Meadbh O'Driscoll

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MessageSujet: Re: Coup d'vent (Jjay)   Coup d'vent (Jjay) EmptySam 20 Oct - 17:42

Tu ne comprenais pas pourquoi il s’en prenait à toi comme ça, la dernière fois que vous vous étiez vus ça s’était pourtant bien passé, non ? Il t’avait promis qu’il ne te laisserait pas dans la merde et maintenant, il venait te crier dessus comme si tu étais en faute ? Et en faute de quoi d’ailleurs ? Tu n’avais rien à te reprocher ! Absolument rien du tout ! Toi qui espérais le retrouver et pouvoir le serrer dans tes bras, t’étais sacrément refroidie et surtout, agacée d’être aussi faible entre ses doigts. Ils n’en avaient pas marre de te prendre pour une poupée de chiffon que l’on pouvait secouer, frapper, déchirer, jeter ? Merde quoi ! ça ne te donnait pas envie de t’écraser sagement et encore moins de rester calme face à sa fureur. Tu savais pourtant que ça ne donnait rien de bon à le provoquer. Gueuler aussi fort que lui ne ferait que l’exciter davantage. Tu les avais déjà vus se disputer lui et Eanna, ça ne finissait jamais bien. Toi tu étais toujours restée spectatrice mais aujourd’hui, c’était toi au-devant de la scène. Toi qui peinait à respirer sous sa main plaquée sur ta gorge.
T’étais en galère mais tu trouvais malgré tout moyen de le provoquer, surtout quand tu compris la raison de sa colère. Seven. Toujours et encore lui. Même quand il n’ouvrait pas la bouche il trouvait moyen de rependre son venin et bousiller vos retrouvailles. Serrant les dents, de colère et sans doute un peu d’appréhension, tu le regardais se fâcher, naseaux frémissants, tremblant, fulminant. Si tu n’étais pas sous sa poigne, tu aurais pu aimer le spectacle. En être spectatrice, c’était moins douloureux. Moins intense peut-être aussi. Tu finis pourtant par céder la première, répondant finalement à sa question non sans en glisser une autre dans la foulée.  Ouais JJ, tu m’prends pour qui ? Et toi, tu te prends pour qui ? T’es qui pour me crier dessus parce que j’ai fait un truc qui ne te plait pas ? Tu ne disais rien mais ta colère ne cessait de grimper et si tu te tenais à carreaux, ce n’était que parce qu’il te tenait en respect, la main sur ta gorge ! Quel enfoiré ! Puis sans crier gare, sa prise se fit moins dure, son expression avait changé comme s’il envisageait pour la première fois qu’il puisse y avoir de l’absurdité dans toute cette histoire, comme s’il découvrait que vous aussi, vous pouviez ressentir quelque chose. Tu te saisis de l’occasion pour rugir à ton tour « Pardon ! Pardon d’avoir essayé de continuer à vivre pendant que toi t’étais en prison ! C’est ça que tu veux que je te dise ? Désolée de pas avoir mis ma vie en pause pour toi ! » Et puis quoi encore ? Vous aussi vous avez galéré sans lui et sans Samih ! Et vous n’étiez ni logé nourris ou blanchis ! Enfin techniquement si, Daire s’occupait de l’intendance du loft mais tout de même, la rouquine avait probablement galéré plus que JJ pour avoir suffisamment d’argent pour vous faire vivre tous. « Arrête de faire la drama sérieux ! J’suis venue et tu m’a gueulé dessus, ça donne super envie ! » ponctuais-tu, la mine renfrognée. D’ailleurs ça changeait quoi pour lui que tu viennes ou non ? T’étais pas Eanna, ça n’avait aucune importance pour lui. Evidemment, tu aurais pu venir plus tôt, plus régulièrement mais pour lui dire quoi ? Plus il se fâchait, plus tu avais l’impression qu’il ne te criait dessus que parce qu’il t’avait sous la main, parce que t’étais une Kids et donc que tu devais prendre pour le groupe complet.
Au fond de toi, tu comprenais pourtant son sentiment, il s’était retrouvé seul en prison et comme lui, tu ne supportais pas la solitude, tu détestais le loft sans vie, tu détestais ta vie sans lui et Samih. Mais il était dehors maintenant et il faisait quoi ? Il gâchait tout plutôt que de profiter pour revenir et reprendre sa vie comme avant. Ce n’était pas ce qu’il avait choisi. Daire était venue pour lui, il n’était pas rentré avec elle. Ça, c’était son choix, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même et tu ne te gênais pas pour poser la question fatidique. Sa réaction fut d’ailleurs sans appel : sa main qui vint te claquer la face, entraînant sur le visage sur le côté dans une cuisante brûlure. Bagatelle comparé à ta colère à cet instant. Tu ne te laissais pourtant pas impressionner par son doigt devant ton nez et à sa tirade, tu plantais ton regard brillant de rage dans le sien, babines retroussées comme un chien prêt à mordre. « Tu te fous de qui putain ? Toi tu acceptes tout ? Mais putain t’es en train de m’allumer parce que j’ai croisé ce fils de pute de Yobbo ! T’as même pas cherché à savoir direct tu m’as condamnée ! Tu vas faire quoi maintenant ? Hein ? HEIN ? Tu vas me fracasser parce que j’ai dit un mot de travers ? Ben vas-y ! Tu seras pas le premier ! »
Tu te fichais bien de gueuler comme une folle mais c’était bien ce qu’il fallait pour recouvrir sa voix, n’écoutant pas le cri de son cœur d’avoir été dans la galère tout seul. Tu avais conscience qu’il y avait eu des torts dans les deux sens, tu ne voulais simplement pas l’admettre, pas maintenant que tu étais dans ta rage.
Et enfin, alors que tu te n’y attendais pas, il te relâchait, s’éloignant comme si le contact de ta peau l’avait brûlé. Tu le détestais pour ça. Tu refusais qu’il se comporte avec toi comme si tu n’étais qu’une saleté d’insecte. Pas lui ! Ta colère s’était peut-être quelque peu écaillée mais JJ avait le chic pour rallumer le feu et si t’avais osé, t’aurais clairement adoré le frapper, juste histoire de lui remettre les idées en place. Il t’aurait tuée en retour mais ça, tu commençais à prendre l’habitude. « C’est toi qui le dit ! Tu t’en fous de ce que je te dis de toute manière, t’écoute rien » sifflais-tu en avalant plusieurs fois comme pour redonner vie à ta gorge. Tu ne pris même pas garde à son rire, hésitant un instant sur ce qu’il convenait de faire à présent. Le planter là ? T’en avais envie, pour le drama mais dans le fond, tu détestais les disputes sans point final. Tu aimais aller au bout pour ensuite être vidée de toute énergie, toute colère. Heureusement pour toi, JJ avait l’art et la manière de faire ressurgir le pire en chacun de vous alors tant pis pour la sortie dramatique, tu t’approchais à ton tour venant te planter devant lui, visage levé vers lui sans marquer la moindre crainte, portée par l’indignation. « T’es vraiment un connard si tu penses ça JJ ! C’est toi qui nous a zappé et tu sais quoi ? Pendant que t’étais à l’ombre, moi j’en ai bavé à payer tes conneries ! Toi, tu t’en fous, tu fais ton blessé mais en attendant, c’est moi qu’ait eut le couteau sous la gorge alors merci pour tout, merci de me rayer de ta vie parce que je suis venue qu’une fois, et à part ça, tu pardonnes tout. Foutage de gueule ouais ! »  feulais-tu sans le quitter des yeux jusqu’à ce qu’il dise le mot de trop. « Pardon ?! » t’exclamais-tu alors qu’il osait mettre en doute votre loyauté. Là, c’en était de trop, il avait achevé ta patiente et d’un geste fou, tu lui attrapais la clope pour la jeter au sol, furieuse qu’il ose dire de telles conneries. « TA GUEULE ! TA GUEULE PARCE QUE TU SAIS RIEN DU TOUT ! » gueulais-tu avant de le pousser violemment au plexus, du moins aussi violemment dont tu étais capable toi, hein. « Je t’interdit de dire ça parce que moi, je t’avais choisi toi ! » criais-tu, la voix brisée en frappant un nouveau coup avant de te détourner de lui, les larmes montées aux yeux. « Ben vas-y disparait alors si on est pas assez bien pour toi ! » terminais-tu en tournant des talons pour qu’il ne puisse pas voir l’émotion qui te nouait la gorge.
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MessageSujet: Re: Coup d'vent (Jjay)   Coup d'vent (Jjay) EmptyLun 22 Oct - 10:58

Pardon ! Pardon d’avoir essayé de continuer à vivre pendant que toi t’étais en prison ! C’est ça que tu veux que je te dise ? Désolée de pas avoir mis ma vie en pause pour toi ! Arrête de faire la drama sérieux ! J’suis venue et tu m’a gueulé dessus, ça donne super envie ! Et ça me rend dingue qu'elle puisse minimiser tout ça. Comme si ce qu'elle avait fait n'était pas si grave. Comme si son absence n'avait pas eu d'impact. Comme si c'était moi qui racontait des conneries, qui déraillait. Alors que ce n'est pas vrai. Elle ne veut juste pas ouvrir les yeux, elle ne veut pas admettre qu'elle a merdé. Qu'ils ont tous merdé. — J'ai attendu quatre putain d'mois avant que tu viennes. Quatre mois May. Quatre. Me dit pas que t'as pas eu le temps de venir avant. T'en avais juste rien à foutre. Vous en avez rien à foutre. Mon visage qui se déforme un peu sous l'effet du mépris. Le nez qui se fronce alors que je la regarde de haut. — Moi je s'rais venu te voir. En réalité, je n'en sais rien. Mais comme elle ne peut pas prouver le contraire, je peux bien affirmer ce que je veux. Et une partie de moi se plait à y croire. A penser que moi j'aurais été un Kids exemplaire. Que je serais venu la voir régulièrement, que j'aurais pris des nouvelles, que je l'aurais soutenue. Comme on est censé faire dans une famille. Comme ils auraient tous dû faire avec moi. Et j'y ai cru au début, quand Daire est venue me voir. Je me suis dit que les autres n'allaient pas tarder. Et que Daire reviendrait aussi. Mais y a pas eu d'autres visites.

   Les choses s'accélèrent, le ton monte et ses mots vont trop loin pour que je reste impassible. Alors ma main part toute seule, réflexe incontrôlable. Je m'arrête là, pourtant l'envie de continuer à frapper me dévore de l'intérieur. Je voudrais cogner jusqu'à ce qu'elle se morfonde à mes pieds, avoue qu'elle m'a laissé tomber et qu'elle se confonde en excuses, jusqu'à attirer ma pitié. Mais je ne fais rien de ça, je me contente de grogner mes mots près d'elle, majeur brandit en guise de menace autour de son visage. Et elle me tient tête, la joue rouge et le regard brûlant de colère. Et c'est comme deux tempêtes qui rentreraient en collision. Reste plus qu'à voir laquelle engloutira l'autre. — Tu te fous de qui putain ? Toi tu acceptes tout ? Mais putain t’es en train de m’allumer parce que j’ai croisé ce fils de pute de Yobbo ! T’as même pas cherché à savoir direct tu m’as condamnée ! Tu vas faire quoi maintenant ? Hein ? HEIN ? Tu vas me fracasser parce que j’ai dit un mot de travers ? Ben vas-y ! Tu seras pas le premier ! Piqué à vif par la contradiction qu'elle soulève dans mes propos, je me froisse. Je n'ai jamais vraiment supporté qu'on me fasse remarquer mon incohérence. Alors je me braque, m'enfonce dans mon idée, refuse de reconnaître mon erreur et évite soigneusement le sujet en me focalisant sur autre chose pour ne pas avoir a reconnaitre qu'elle a raison. — Ouais ben ça te f'rait clairement pas de mal de t'prendre des raclées plus souvent ! Que je lui crache au visage, m'époumonant sur elle injustement, tout ça parce que je ne suis finalement juste pas capable de gérer mes émotions. Pas capable de passer outre mes blessures. Pas capable de dire les choses posément. D'exprimer correctement ce que je ressens, ce qui me traverse constamment toujours si violemment. Parfois, je voudrais juste qu'ils puissent entrer dans ma tête pour comprendre le chaos. Pour qu'ils comprennent que je fais pas exprès de hurler, de frapper, de faire toujours exactement l'inverse de ce qu'on attend de moi. Je n'arrive jamais à suivre le fil de mes pensées, ça va trop vite, dans trop de sens. Alors je me contente d'agir au lieu de réfléchir, comme une sorte d'instinct animal. Et je fais tout de travers, ce qui leur donne toujours de bonnes raisons de m'accuser de tous les maux. Et ils savent pas eux ce que ça me fait quand on me pointe toujours du doigt, au moindre faux pas. Comme si je n'étais qu'un putain de monstre dégénéré. Ou un abrutis complet.

   Je finis par la relâcher, parce que j'ai l'impression que tout ça ne mène à rien. Que c'est déjà trop tard. Qu'elle va continuer de nier quoi qu'il arrive. Qu'elle va me servir les mêmes excuses débiles qui ne valent pas un rond. Et elle fera comme Samih et les autres, elle finira par tout refoutre sur mon dos. JJ, coupable par nature. Et Don a dit que je méritais mieux. Que je méritais d'être entouré de gens qui me comprennent et qui m'acceptent. De gens qui ne passeront pas leur temps à me faire des reproches, des gens qui prendront toujours une minute pour moi si j'en ai besoin. Comme lui l'a fait durant plusieurs mois. Je viens frotter mes mains sur mon crâne, baignant de plus en plus dans la confusion. C'est horrible d'être tiraillé comme ça. Entre deux mondes radicalement différents. Et moi je tangue au milieu, sans parvenir à me décider. — C’est toi qui le dit ! Tu t’en fous de ce que je te dis de toute manière, t’écoute rien. Je ne la regarde pas, me contente d'échapper un rire nerveux et de marmonner tout ça. — Ouais, c'moi qui n'écoute rien. P'tain. Je renifle, agacé et viens tirer sur ma clope, recrachant la fumée dans un soupire énervé. Mon regard qui ne se pose même plus sur elle, je me contente d'enchainer, de dire tout ce qui me passe par la tête avec une sorte de lassitude. Ma colère est si amère qu'elle n'est plus explosive. Rage froide, d'apparence tranquille alors que sous l'épaisse couche de glace c'est l'ébullition. Je reviens caler ma cigarette entre mes lèvres et au même moment May fonce droit sur moi, sûre d'elle. Je plante mon regard dans le sien, les lèvres légèrement relevées dans une moue condescendante. Comme si par principe, j'allais refuser de croire tout ce qu'elle allait bien pouvoir me hurler dessus. Et sa hargne n'y changerait rien. — T’es vraiment un connard si tu penses ça JJ ! C’est toi qui nous a zappé et tu sais quoi ? Pendant que t’étais à l’ombre, moi j’en ai bavé à payer tes conneries ! Toi, tu t’en fous, tu fais ton blessé mais en attendant, c’est moi qu’ait eut le couteau sous la gorge alors merci pour tout, merci de me rayer de ta vie parce que je suis venue qu’une fois, et à part ça, tu pardonnes tout. Foutage de gueule ouais ! Ses mots font péter mon enveloppe gelée, les poings qui se serrent et par automatisme je lui hurle après, à peine a-t-elle eu le temps de finir de parler. — J'VOUS AI PAS ZAPPÉ ! T'AS AUCUNE IDÉE DE C'QU'IL S'EST PASSÉ LA-BAS ! T'AS AUCUNE IDÉE DE TOUT C'QU'ILS ONT FAIT POUR MOI ! ALORS FERME TA GUEULE MAY ! FERME TA GUEULE DE SALE PETITE CONNE ÉGOCENTRIQUE ! Mon visage a viré au rouge, le crâne en feu et les veines qui se dessinent nettement sous la peau de mon front et de mes tempes. Et ça pulse de partout, comme un fauve enragé qu'on aurait trop provoqué. Parce que je ne supporte plus qu'on critique mes choix de fréquentations en prison. Sans eux, je me serais fait choper. Sans eux, j'aurais pris perpète. Ou peut-être que je me serais fait buter par un autre black. Sans eux j'aurais pas survécu à la prison. Ils devraient tous leur être reconnaissant de m'avoir aidé à tenir le coup, de m'avoir pris sous leurs ailes et de m'avoir accepté et aidé. Ils parlent de trahison alors que j'ai simplement trouvé un moyen de survivre. Qu'est-ce qu'ils imaginaient exactement ? Que j'allais rester tout seul pendant 5 mois ? Que j'allais rencontrer des enfants de chœurs et qu'on irait faire des rondes tous ensemble dans la cour ? Putain d'hypocrites de merde.

   Et ma rage trouve rapidement un écho chez May. Sa main qui vient m'arracher ma cigarette, déclenchant chez moi une décharge électrique et je passe à deux doigts de lui éclater la tête sur le mur le plus proche. Les yeux exorbités, j'arrête carrément de respirer, poings serrés si fort que mes mains deviennent blanches. — TA GUEULE ! TA GUEULE PARCE QUE TU SAIS RIEN DU TOUT ! Elle vient me pousser en arrière et je sens la rupture arriver. Je tente de l'avertir, le corps crispé, les muscles tétanisés. — Arrête ça, m'cherche pas May. Elle pourra pas dire que je ne l'avais pas prévenue. — Je t’interdit de dire ça parce que moi, je t’avais choisi toi ! Sa voix brisée et ses yeux humides ne m'atteignent pas. J'avance brutalement en avant, la heurtant au passage et la forçant à reculer de quelques pas. Je la dépasse très légèrement et je l'incendie, hors de moi. — ET J'SUIS CENSÉ L'AVOIR DEVINE COMMENT ÇA HEIN ? ENTRE DEUX DE TES SILENCES ? C'est trop facile de me dire maintenant qu'elle m'a choisi moi alors que personne ne s'est réellement manifesté pour me le prouver. Pour me dire : n'écoute pas Samih, il dit des conneries. T'es toujours l'un des nôtres. Elle n'a rien dit et pour moi ça suffit à me prouver qu'elle me ment. — Ben vas-y disparait alors si on est pas assez bien pour toi ! Elle pivote et s'éloigne un peu et ça déchire un truc dans ma poitrine. Parce qu'elle n'essaye même pas de me retenir, de me prouver que j'ai tort. Que je compte vraiment. Et ça fait tout disjoncter dans ma tête. L'impression que tout tourne au ralentit et trop vite à la fois. Que les couleurs et les formes font n'importe quoi autour de moi. J'ai l'impression que le monde est en sourdine et que je n'entends plus que battre mon cœur. Les pulsations s'accélèrent et je craque. Perte de contrôle totale. Je m'élance vers elle, d'abord lentement, comme si j'avais du mal à me mettre en route mais très vite j'arrive à son niveau dans son dos et là, tout s'accélère et se mélange. Ma main droite vient se poser sur sa bouche et mes doigts s'enfoncent dans sa joue, comme pour m'y accrocher. Mon buste qui s'écrase violemment dans son dos et mon bras gauche lui entoure la taille avant de la soulever pour qu'elle ne touche plus terre. Et je la serre contre moi, je la comprime, sans même penser à lui laisser de quoi respirer. Je me contente ensuite de prendre la direction de ma voiture. Deux personnes tentent de m'interpeller tandis que May fait rage entre mes bras, mais je trace, ne les entend même pas. J'arrive rapidement à la voiture, ouvre une portière tant bien que mal et la jette à l'intérieur et sans réfléchir, je lui retourne une violente droite. J'veux pas lui faire mal, juste l'assommer un peu pour qu'elle se tienne tranquille et qu'elle ne saute pas de la voiture en marche. J'aurais préféré un moyen plus doux, mais je n'ai rien pour l'immobiliser. Alors ça ne compte pas vraiment. Je claque la portière et rejoint la place du conducteur, je démarre en trombe et je pars. Mais je ne sais pas où je vais. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. J'ai l'impression que c'était quelqu'un d'autre. Que j'étais là sans l'être vraiment. Un vent de panique me traverse, mes doigts qui tremblent sur le volant, je conduis n'importe comment ; haletant. Mon visage rouge est devenu livide au fur et à mesure que l'accès de rage disparait. J'sais pas quoi faire. J'sais pas quoi faire. On finit par s'enfoncer dans la zone sauvage et marécageuse de Savannah et quand on se retrouve sur un petit chemin de terre isolé je m'arrête. Je reste d'abord quelques instants figé, le moteur toujours en train de tourner. Et quand je l'entends remuer derrière je reviens progressivement à moi. Je coupe le contact et je sors de la voiture, les tripes retournées, nauséeux. — Putain, putain... Je respire fort, tourne en rond, les yeux qui clignent de façon frénétique. Je finis par aller lui ouvrir la portière mais je n'ose pas l'approcher. — May ? Ça va ? J'humecte mes lèvres, ne parvient pas à stabiliser mon regard sur un point précis. Je pose une main sur un dossier pour me tenir en équilibre, un genoux sur la banquette, l'autre toujours posé par terre. Ma main libre vient se poser sur la cuisse de May, tremblante, hésitante. — May, j'suis désolé, je- j'voulais pas t'faire mal j'le jure. J'essaye de rentrer un peu plus dans la voiture, sans savoir si c'est une bonne idée ou pas. — J'voulais pas qu'tu partes... Le regard désemparé, comme un gosse en perdition. — J'suis pas bien quand t'es pas là. La réalité est bien plus égoïste que ça, mais d'une certaine façon j'ai toujours eu conscience de la fragilité émotionnelle de May. Et j'ai bien l'intention de m'en servir pour me tirer de ce nouveau mauvais pas. Je murmure tout bas, comme pour lui prouver que y a pas de danger. — J'te ferais jamais rien, tu l'sais hein ? Sauf que le mal est déjà fait et que je ne le vois toujours pas.
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Meadbh O'Driscoll

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MessageSujet: Re: Coup d'vent (Jjay)   Coup d'vent (Jjay) EmptyLun 22 Oct - 14:12

C’était un peu ça, les Kids. A hurler dans la rue sans vous soucier des gens que vous dérangiez. Tu n’avais aucune pensée pour ces pauvres gens qui avaient l’honneur d’assister à vos retrouvailles passionnées. Et toi qui avait espéré un beau moment, tu tombais de haut. La chute t’avait fait mal et dans ta douleur, tu répondais par la violence, t’en prenant à lui aussi rageusement qu’il le faisait lui-même. Sans te montrer avare du moindre argument, tu lui déversais toute ta rage, l’abreuvant d’excuses plus ou moins réelles pour lui faire comprendre que rien de ce qu’il pouvait te reprocher n’avait la moindre importance par rapport à ce que tu avais vécu toi, dehors, sans lui. Ce n’était pas des conneries en plus, t’étais pas loin d’être une sauf que toi, à sa différence, tu n’avais pas les armes pour te défendre. Ni la force ni même la folie en fait. C’était sans doute la raison pour laquelle tu l’admirais tant. Mais quand cette rage se retournait contre toi, tu n’avais plus aucune envie de rire ou de l’apprécier. Tu avais juste envie de lui rendre coup pour coup, mot pour moi. T’étais comme ça ou alors que tu l’étais devenue, tu ne savais plus trop. C’était eux qui t’avaient rendue comme ça, les Kids et les autres. Mais les autres, qu’ils le veuillent ou non, étaient tous reliés aux Kids. Tous les chemins mènent à Rome qu’on dit…toi tu pensais plutôt l’inverse, tout partait de Rome et ça avait quelque chose de dérangeant, lors de tes rares moments de lucidité.
Heureusement pour JJ, tu n’étais pas décidé à quitter le navire, loin de là. Tu ne faisais pas parti des rats comme Trixia qui sautaient dès que l’bateau prenait l’eau. T’avais suffisamment de ténacité pour tenir bon, enlacer le mat jusqu’à avaler la dernière bouffée d’oxygène avant d’être engloutie par les océans. Qu’il n’ose surtout pas te parler de fidélité parce que s’il osait redire le moindre mot sur ta loyauté, tu le jurais ici même, tu lui éclaterais sa jolie gueule, quitte à ce qu’il te fasse manger chaque pavé de la ville ensuite. Dire qu’il osait te parler de pardon quand il ne tolérait rien de votre part. « C’est beau la famille, on subit à ta place et c’est toi qui te plaint » sifflais-tu, dégoûtée qu’il le prenne comme ça. Elle était bien loin l’époque où il aurait exigé les noms pour aller leur casser la gueule. Tu étais contrariée par cette réaction et cela ne fit que renforcer ta colère qui n’était finalement qu’un écho à la sienne. Il fallait croire que les Kids partageaient tous au fond de leur âme cette rage dévorante. Paradoxalement, plus les années et mois passaient, plus innocent et pur te paraissait Cal. Il était finalement le seul épargné par toute votre merde.
Etait alors venu le temps de vous calmer ? JJ semblait presque prêt à calmer le jeu, s’éloignant de toi pour fumer sa clope, te laissant à nouveau respirer. Tu aurais aimé faire bon usage de cet air qui te revenait enfin aux poumons mais toi, tu préférais l’utiliser pour crier à ton tour, hurler ta colère et ton indignation. Ta cruelle déception aussi. Après tout, qui avait dit que les O’Driscoll devait se la boucler quand les autres foutaient le bordel ? Qui avait dit que vous deviez sagement rester en retrait sans jamais rien exprimer, rien ressentir ? Tu décrochais des mots comme des flèches mais JJ ne voulait rien entendre, rien comprendre. Il gueulait à nouveau et tu serrais des dents en secouant la tête pour ne rien écouter, rien entendre. « ALORS DIS MOI TOUT AU LIEU DE M’AGRESSER PUTAIN ! » gueulais-tu en retour même si tu n’étais pas vraiment certaine d’avoir envie d’entendre ce qui avait réellement pu lui arriver. Tu ne pensais pas avoir les épaules pour, ignorant tout de la force de caractère qui t’habitait réellement. Ce n’était pourtant pas compliqué ce que tu lui demandais, juste de te parler au lieu de te crier dessus comme si tu étais l’unique coupable de tous ses maux. Tu en étais sans doute la moins responsable de tout mais puisqu’il t’avait sous la main, puisque tu étais la petite brebis du groupe, tu serais la coupable idéale. C’était aussi simple que ça. Tu n’étais pas d’accord avec ça alors dans un accès de folie, tu lui arrachais la clope des lèvres pour la jeter rageusement au sol et hurler, une fois de plus. « Parce qu’on a eu le temps de causer depuis ta sortie ? Ah non, t’as préféré m’étrangler ! » sifflais-tu, mauvaise et amère face au constat qu’il était désormais impossible de discuter avec lui. Tu le connaissais suffisamment bien pour savoir que JJ n’était pas capable de raisonner quand il partait en vrille comme ça alors le mieux serait encore de juste partir.
Abandonner l’idée de le retrouver peut-être aussi. Tu ne savais pas encore si tu serais capable de t’y résoudre mais peut-être avais-tu fait le mauvais choix ? Peut-être que Samih avait eu raison depuis le début ? C’est ce que tu étais en train de penser effaçant d’un revers de main les larmes qui avaient débordé de tes yeux.

Fin mot de l’histoire.
Sauf que JJ ne tolérerait pas que l’on appose un point final sans sa permission.
Tu ne l’avais pas entendu venir mais sans crier gare, sa main se referma sur toi, t’empêchant même de crier mais tu tentais malgré tout de ruer contre lui, en vain. JJ était plus fort que toi, plus rapide aussi. Tu n’avais pas la moindre idée de ce qui était en train d’arriver et la panique t’envahit aussitôt. JJ, tu le connaissais depuis si longtemps, tu n’avais aucun doute sur tout ce dont il était capable alors quand il te jeta dans sa voiture, tu tentais de te saisir de ta chance mais ton espoir ne dura qu’une poignée de secondes avant que son poings ne vienne s’abattre contre ton visage et mettre fin au duel.
A croire que t’étais plutôt douée pour le comique de répétition.

Combien de temps étais-tu restée dans le coltard ? Tu n’aurais su le dire mais quand tu rouvris les yeux, tu étais encore en voiture et ta vision mis quelques secondes avant de se calibrer sur ton environnement et surtout, remarquer que les vibrations de la voiture s’étaient tues. La portière avant claqua et quand celle arrière s’ouvrit sur JJ, tu ramenais tes jambes contre ton corps comme signe de protection. Sa question te fila la nausée et tu lui jetais un sale regard avant de te détourner de lui, comme si soudain le paysage des marécages te paraissait plus intéressant que lui. Tu le punissais de ton désintérêt, tu voulais qu’il se sente comme la dernière des merdes, qu’il regrette à s’en morde les doigts. Sa main qui vint se poser sur ta cuisse te fit frémir malgré toi et tu tournais vivement le visage vers lui. « T’es désolé de quoi JJ hein ? » demandais-tu d’un ton qui se voulait glacial. Etait-il désolé de t’avoir brutalisée ? Tétais presque sûre que non. JJ ne se souciait des conséquences de ses actes que lorsqu’il risquait d’en faire les frais. Alors désolé de quoi ? Tu aurais bien aimé le savoir mais il ne te laissait pas vraiment le temps d’y songer plus longtemps, entrant un peu davantage dans l’habitable, te faisant manquer lentement mais surement d’air. Un vague frisson te traversa l’échine mais tu te forçais à ne pas bouger, faisant semblant d’y croire, à son air de gamin pris en faute. Bullshit. Ce n’était pourtant pas aussi difficile que tu l’aurais cru, sans doute parce qu’une part de toi voulait y croire. Parce que malgré la violence, tu l’aimais encore, à ta manière un peu cassée, le cœur à l’envers. « Tu m’as vraiment fait mal JJ… » soufflais-tu en portant ta main à ta pommette endolorie. Elle ne saignait pas mais t’en étais certaine, elle prendrait une belle couleur. Une de plus. Il ferait mieux de pas soulever ton t-shirt alors, il ne serait pas déçu. « Et j’suis pas Eanna non plus. » ajoutais-tu finalement, sachant très bien que tu étais en train d’actionner un levier à l’aveugle, pas certaine de savoir ce qui arriverait alors. Ton amie avait disparu depuis des mois sans plus donner de nouvelles. Tu commençais à croire qu’elle ne l’avait pas fait pour rien mais tu ne l’avais pas mentionnée pour rien. Combien de fois l’avait-il battue, sous vos yeux à tous ? Combien de fois était-il revenu en lui jurant la même chose ? Il allait devoir faire mieux. Beaucoup mieux.
Et doucement, tu viens lu donner sa chance, tendant doucement la main vers son visage, laissant le bout des doigts glisser sur sa peau jusqu’à épouser la forme de sa mâchoire. « Je veux pas la guerre avec toi JJ…mais je suis pas certaine de pouvoir te pardonner ça juste comme ça, tu comprends ? » murmurais-tu en te rapprochant de lui, le cœur battant pour finalement poser ton front contre le sien.
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MessageSujet: Re: Coup d'vent (Jjay)   Coup d'vent (Jjay) EmptyJeu 1 Nov - 10:36

C’est beau la famille, on subit à ta place et c’est toi qui te plaint. Ses mots ne font qu'accentuer encore plus ma colère, pourtant déjà très présente. Parce que je trouve ça injuste qu'elle tente de tout ramener sur elle. Qu'elle tente de faire passer le reste de la bande pour les victimes et moi le méchant. Putain. C'est moi qui suis allé en taule. C'est moi que personne n'est venu voir. C'est moi qui me suis fait agresser plusieurs fois. Par les autres et par les miens. C'est moi que Samih a viré du groupe. Merde, c'est moi qui endure toutes ces saloperies depuis des mois et elle trouve encore et toujours le moyen de tout ramener à elle. Elle est douée pour pleurnicher et se plaindre. Douée pour faire croire à tout le monde qu'elle est si pure et si innocente. Si fragile et délicate. Mais moi je sais que tout ça ce ne sont que des conneries. Elle ne se serait jamais autant épanouie avec nous si elle avait véritablement été ce genre de filles. May est aussi pétée que nous. Son cerveau marche autant de travers que les nôtres. Je finis par prendre du recul, vaine tentative de ne pas perdre complètement le contrôle. Mais très vite, je reviens à la charge. Et je gueule, gesticule, tellement furieux, tellement blessé. Je voudrais pouvoir m'ouvrir la poitrine en deux pour qu'elle voit dans quel état ils m'ont foutu à l'intérieur. Qu'elle comprenne enfin que leur absence m'a flingué et qu'elle arrête de ne penser qu'à sa petite personne. — ALORS DIS MOI TOUT AU LIEU DE M’AGRESSER PUTAIN ! Mes mains qui se posent sur ses épaules le temps pour moi de la repousser en arrière dans un mouvement d'humeur. L'envie de fracasser sa tête sur un mur pour l'obliger à se taire. — NON ! Cri du cœur, cri de rage. Et la suite qui s'enchaine sur un ton chargé de déception et de douleur. — J'te fais plus confiance. Rejet brûlant, comme celui que j'ai dû endurer en prison en attendant leurs visites. Elle continue de s'emporter, dans tous ses états. Et on est comme deux volcans en pleine irruption. Dialogue de sourds. Nos colères ne font que s'entrechoquer de plus en plus l'une contre l'autre, sans aucune possibilité de se mêler pour s'apaiser. Elle finit par m'arracher ma clope de la bouche, jouant un peu trop avec le feu. Je vais finir par l'embraser et faudra pas qu'elle pleure quand il ne restera plus que des cendres d'elle. — Parce qu’on a eu le temps de causer depuis ta sortie ? Ah non, t’as préféré m’étrangler ! Et c'est toujours la même rengaine, la discussion qui n'avance pas. — Faut dire qu'on a pas franchement eu l'temps non plus quand j'étais en prison. Parce que t'es pas venue. Que je balance alors qu'elle me tourne déjà le dos. Et puis, les plombs sautent un à un dans ma tête alors qu'elle baisse les bras. Qu'elle accepte simplement le fait que je veuille plus d'eux. Sûrement parce qu'elle ne veut plus de moi. Sauf que moi je mens. Et je ne suis pas certain que la réciproque soit vraie. Alors je panique, je déraille. Et tout s'enchaine très vite.

   Quand j'arrête enfin la voiture, je ne suis toujours pas totalement redescendu de mon état d'hystérie. Le cœur encore battant, le souffle irrégulier. Je prends le temps de faire quelques pas dehors pour faire redescendre la tension à son minimum avant d'ouvrir la portière pour la rejoindre. Je la vois qui se recroqueville dans son coin et elle détourne la tête. Fuite légitime mais insupportable. Ça me contrarie et ça m'énerve. J'ai envie de lui hurler d'arrêter son cinéma. Qu'elle sait très bien que je ne vais rien lui faire. Qu'elle fait juste semblant pour me faire culpabiliser. Mais ça ne marche pas, ça ne fait que m'agacer. Malgré tout, je reste dans mon rôle assez inconscient de gamin meurtris. Je ne contrôle rien, n'anticipe pas vraiment. Ça me vient spontanément, comme un réflexe de survie pour détourner les conséquences néfastes qui pourraient me retomber dessus. Je m'approche encore plus et c'est seulement lorsque je pose ma main sur sa cuisse qu'elle réagit et se décide enfin à m'affronter. Ses yeux accusateurs qui mitraillent les miens, je mime une moue confuse pour l'amadouer. Dans ma tête ce n'est pas très clair, j'ai du mal à déterminer vraiment ce que je ressens. Peut-être que je joue un rôle à 100%, ou peut-être pas. Moi-même je n'arrive pas à le savoir. Les émotions se mélangent avec mes intentions, tout devient confus et je ne distingue plus rien. — T’es désolé de quoi JJ hein ? Ma voix basse qui s'élève dans un souffle discret, comme pour éteindre l'incendie que j'ai déclenché chez elle. — Pour tout. Au moins comme ça, je suis sûr de ne pas viser à côté. Je m'excuse pour tout ce qu'elle veut. Sincère ou pas, là n'est pas la question. Faut juste qu'elle y croit, faut juste que ça lui fasse plaisir. Je rentre un peu plus dans l'habitacle, tellement grand que je prends un peu toute la place ; courbé au-dessus d'elle. — Tu m’as vraiment fait mal JJ… Qu'elle précise en venant passer sa main sur sa pommette. Mes yeux glissent dessus, sa joue a pris une teinte rouge très nette. Je ramène une jambe sous moi et je m'assois à côté d'elle. Ma main qui chasse doucement la sienne pour venir caresser là où j'ai cogné. — J'me suis pas rendu compte que j'avais frappé si fort. Si, bien sûr que si puisque le but c'était de l'immobiliser. Je me penche en avant et viens déposer un petit baiser sur sa joue, comme si ça allait pouvoir apaiser la douleur. — Pardon. Que je rajoute avant de me reculer, les traits du visage affaissés, comme accablé par la culpabilité d'avoir mal agit en la malmenant de la sorte. — Faudra qu'tu mettes de la glace dessus en rentrant, ok ? Je viens glisser une de ses mèches de cheveux derrière son oreille, geste tendre qui se veut plein de bienveillance. — Et j’suis pas Eanna non plus. Mon visage se transforme en une fraction de seconde. Je m'interromps dans mon mouvement et y a comme un orage terrible qui éclate dans le bleu de mes yeux. Je la fusille du regard, folie passagère qui vient provoquer quelques spasmes dans la région de ma mâchoire. Ma main dans ses cheveux s'échappe et vient attraper brutalement son poignet. Je tire dessus pour la ramener vers moi et je serre, un peu trop fort. — N'parle pas d'Eanna, putain. Voix grave et sèche. Il me faut quelques secondes avant de réussir à reprendre le dessus. Je me calme progressivement et je relâche son poignet tout en détournant la tête. Je viens passer mes doigts autour de ma bouche en soufflant, l'index et le pouce qui glissent le long de ma lèvre inférieure alors que je me perds dans mes pensées un instant. Le silence d'Eanna est en train de me bousiller. Et je ne l'ai pas vue au loft malgré toutes les fois où j'ai zoné dans le coin pour surveiller, animé par la furieuse envie de l'interpeller. Mais elle a l'air de s'être volatilisée. Je suis sûr qu'elle le fait exprès pour me faire chier. Pour se venger. Salope.

   Mais je me fais tirer de mes pensées par la main de May qui passe doucement sur ma mâchoire. Je tourne à nouveau la tête vers elle, un peu interpellé par son geste. La colère disparait aussi sec, l'orage se dissipe et mes yeux redeviennent clairs et calmes. Je l'observe en silence, le rythme cardiaque qui s'accélère un peu. — Je veux pas la guerre avec toi JJ… mais je suis pas certaine de pouvoir te pardonner ça juste comme ça, tu comprends ? Elle m'ouvre grand la porte sans s'en apercevoir et je n'hésite pas une seule seconde pour m'y engouffrer. Elle vient poser son front contre le mien et tous les signaux d'alarmes s'allument dans ma tête. Comme pour me hurler qu'elle me tend une perche. Que ce rapprochement n'est pas anodin. Qu'elle ne veut pas qu'une brève étreinte amicale. Et tout s'enclenche dans ma tête, trop tard pour reculer désormais. Nos souffles qui s'entremêlent et je me rapproche un peu plus d'elle pour réduire la distance. Ma main droite vient se glisser derrière sa nuque, douce mais ferme. — J'comprends. Non, bien sûr que non. Parce que c'est moi qui suis fâché, c'est moi qu'on a blessé. Elle inverse les rôles et ça m'énerve, mais ça reste secondaire à cet instant. Je dis juste ce qu'elle veut entendre pour la garder sagement entre mes griffes. — Mais j'fais pas exprès May. J'deviens fou sans vous. Mes lèvres qui viennent frôler les siennes et qui les caressent lentement alors que je continue de parler. — Sans toi. Et sans plus attendre, je viens presser ma bouche contre la sienne, ma main dans sa nuque qui se fait plus dure pour lui empêcher toute retraite. Une chaleur puissante éclate dans mon ventre et se diffuse aussitôt un peu partout alors que je ferme les yeux. Je me redresse un peu et avance, l'obligeant à venir se coller contre la portière de la voiture derrière elle, l'écrasant un peu en me plaçant ainsi au-dessus d'elle. Mes lèvres qui s'activent contre les siennes de plus en plus fort, les muscles qui se bandent sous l'effet du plaisir, mon corps qui vient presser le sien, trahissant une envie plus grande encore.
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MessageSujet: Re: Coup d'vent (Jjay)   Coup d'vent (Jjay) EmptySam 3 Nov - 16:55

Vous étiez aussi buté l’un que l’autre, à refuser de voir vos torts et vos travers. Tu ne comprenais pas pourquoi il se mettait dans de tels états alors que si, tu étais venue. D’accord, pas aussi souvent qu’il le souhaitait mais t’en savais quoi, toi, de ce qu’il voulait ? Tu ne pensais pas qu’il voudrait te voir, qu’il saurait quoi te dire après les visites de Daire et Eanna. C’était avec elles qu’il partageait le plus, pas toi. Toi t’étais bien pour les petits jeux de vilains quand Eanna n’était pas là, quand il s’ennuyait et qu’il t’avait sous la main. ça ne te dérangeait pas, tu avais toujours gardé tes distances avec eux. Emotionnellement du moins. Physiquement c’était une autre histoire. Plus d’une fois tu avais souris de coin en sentant son regard te suivre dans le loft, peut-être que tu en avais même un peu joué parfois. C’était juste un petit jeu entre vous, de ceux qui risquaient de vous brûler tôt ou tard. Tu ne pensais pas que ça puisse déraper. Il y avait Eanna. Il y avait toujours eu Eanna et aussi charmeuse que tu puisses être, tu n’avais jamais eu l’intention de t’immiscer entre eux. Jamais.
Mais Eanna, existait-elle encore ? Des mois que tu ne l’avais plus vue, plus une seule nouvelle. Tes appels et tes textos étaient restés sans réponse. Cal avait tenté de la retrouver sur les réseaux sociaux mais rien. Elle s’était comme volatilisée et tu avais la désagréable sensation que Samih en savait quelque chose. Il ne resterait pas sagement les bras croisés derrière les barreaux s’il la savait en danger, ou morte. Il vous l’aurait dit, pas vrai ? Même si tu ne lui avais plus parlé depuis votre dispute, tu savais qu’il ne vous abandonnerait pas malgré ça. Samih était plus qu’un ami, il était un frère et un père de substitution avec les responsabilités et les emmerdes que ça engendrait ! Tu ne pensais pas avoir autant de responsabilités vis-à-vis de JJ alors pourquoi se fâchait-il autant contre toi ? Tu n’aurais pas de réponses aujourd’hui. Cette dispute ne menait à rien.
C’est là que tu fis l’erreur de lui tourner le dos.

Comment est-ce que tu aurais pu savoir que ça le ferait disjoncter comme ça ?
Ce n’était qu’une fois la voiture vraiment arrêtée que tu repris vraiment tes esprits, ne comprenant pas bien ce qui venait d’arriver. L’espace d’un instant, tu ruais contre lui alors qu’il te soulevait du sol et la seconde suivante, vous étiez au beau milieu de nulle part, perdus dans la nature et enveloppés d’un silence oppressant. Tu n’avais pas la moindre idée de ce qui allait se passer et les jambes repliées, tu le regardais à peine, comme si sa seule vue allait te brûler les rétines. A vrai dire, tu étais terriblement déçue. Toi qui espérait le retrouver le gamin railleur que tu avais si bien connu, tu avais l’impression d’être face à un inconnu au bout du rouleau, pas loin d’être passé hystérique. Tu ne pensais pas mériter cette rage et tu comptais bien le lui signifier en lui demandant de quoi il était désolé. De t’avoir insultée ? Frappée ? Condamnée ? Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez lui putain !
La pression semblait pourtant être redescendue, avait-il eu le temps de se raisonner pendant le trajet ? Tu y croyais en plus ! Il en avait tout l’air du moins alors qu’il avait abandonné sa rage pour revenir à toi désolé. Tu avais envie d’y croire. Ne pas le faire ce serait mettre une croix sur les Kids, ce serait condamner la famille. Tu ne pouvais pas faire ça. Tu ne pouvais pas non plus l’abandonner. C’était JJ merde…
Tes pensées étaient confuses et malgré ta colère, tu n’avais pas envie de te disputer inlassablement avec lui. Tu avais déjà suffisamment d’emmerdes pour ne pas te mettre à dos ton principal allié. JJ était déconnant, tu le savais, tu l’avais déjà vu péter des plombs mais jamais contre toi. Tu voulais pas devenir sa nouvelle cible. Tu ne le supporterais pas alors lentement, tu abandonnais tes airs fâchés pour lentement désamorcer la bombe. Ça avait l’air de fonctionner, ses mains n’étaient plus des armes et ses mots plus des flèches. « Je savais vraiment pas que tu tenais à ce que je vienne, si j’avais su je serais venue, je te jure… » soufflais-tu, sincère. C’était sans doute le mieux que tu puisses faire, t’excuser de l’avoir blessé, de l’avoir laissé tomber et remplacé. Ça, tu ne lui dirais pas. Il y avait des choses qu’il faisait mieux d’ignorer. Ceci dit, sa colère ne justifiait pas qu’il te frappe et tu le lui fis quand même savoir, histoire qu’il ne s’imagine pas pouvoir te prendre pour son punchingball dès que ça allait de travers entre vous. La main posée sur l’impact, tu le laissais te toucher la joue sans le lâcher du regard, te rendant compte que vous n’aviez probablement jamais été aussi proches qu’en cet instant. « Le fait plus » lui dis-tu simplement à l’oreille alors qu’il te déposait un baiser sur la pommette comme on réconfortait les enfants d’un bisou magique. T’avais passé l’âge d’y croire pourtant.
Hochant du menton à son conseil, tu commis l’erreur de mentionner Eanna. Sa réaction fut sans appel : dans son regard bleu, la tempête fit rage et si ses mouvements s’étaient adoucis, à présent ses doigts s’étaient fait étau autour de ton poignet. Serrant les dents, tu te retrouvais attirée à lui par son mouvement brusque. Tu ne desserrais pas les dents mais dans ton regard, c’est une lueur curieuse qui dansa. Réagissait-il mal parce qu’il était peiné de sa disparition ? Tu n’avais pas la moindre idée du point où ils en étaient tous les deux, tout ce que tu voyais, c’est qu’il était dans cette voiture avec toi. Pas elle. Pourquoi ? Ce n’était pas auprès de lui que tu trouverais les réponses, tu avais compris le message. La colère était-elle revenue ? Tu espérais que non. Tu ne pouvais rien tirer de lui quand la colère pulsait dans ses veines. Il n’était pas gérable, y’avait plus de contrôle possible alors tu lâchais prise la première. Tu ne pouvais donc que tenter de l’apaiser, posant timidement tes doigts le long de son visage, lui caressant la mâchoire avec délicatesse. Le silence se fit de plomb dans l’habitacle et tu repris la parole la première, ton regard azur dans le sien. Ton front contre le sien, tu te donnais une image vulnérable, qu’il arrête une fois pour toute de te voir comme une ennemie alors que c’était tout le contraire. « Alors reviens à la maison JJ… » murmurais-tu, ton souffle venant s’écraser sur ses lèvres trop proches, tellement qu’elles commençaient à se frôler. Tu n’étais pas certaine d’avoir le droit de prendre ce genre de décision, surtout quand Samih t’avait spécifié qu’il n’était plus le bienvenu…mais toi, tu avais besoin de JJ. Il appartenait aux Kids, à personne d’autre. D’un dernier mot soufflé, ses lèvres vinrent capturer les tiennes et qu’on se le dise, tu n’avais pas vraiment envie de te dérober. C’était mal sans doute, peut-être bien qu’il ne le faisait que pour s’assurer que tu lui restes loyale, peut-être qu’il songeait à Eanna en ce moment même…Des mauvaises raisons, il y en avait des milliers mais tu avais au moins autant de raisons pour y répondre bien qu’intimidée par celui qui t’avait toujours tant fascinée. Qui te faisait un peu peur parfois aussi. La sonnette d’alarme eut beau retentir quelque part dans ton esprit mais ainsi pressée contre la portière, envahie par la chaleur qui irradiait lentement ton corps entier, tu n’y pris garde. Tu aurais peut-être dû, certainement pas refermer tes doigts sur le col de son pull, l’autre main se glissant le long de son crâne tondu. T’aimais trop cette sensation-là.
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MessageSujet: Re: Coup d'vent (Jjay)   Coup d'vent (Jjay) EmptySam 3 Nov - 21:13

Je savais vraiment pas que tu tenais à ce que je vienne, si j’avais su je serais venue, je te jure… C'est ça finalement que je n'arrive pas à comprendre. Pourquoi est-ce que ça lui semble si surprenant que j'ai voulu qu'elle vienne ? Ça me semble tellement évident pour moi. J'aime tous les Kids, je voulais tous qu'ils viennent me voir. Sans exception. Pourquoi ça a l'air d'être une découverte ? C'est vrai que je ne suis pas toujours hyper démonstratif, que je peux parfois agir de façon à laisser sous-entendre l'inverse même. Mais pas à ce point. J'ai jamais eu de mal à être proche des gens, à leur montrer que je tiens à eux, à réclamer leur attention parce qu'ils comptent et que je veux compter aussi. Alors putain, c'est quoi le problème ? — Mais merde, pourquoi ça t'semble tellement étonnant ? T'aurais pas voulu que j'vienne toi, si les rôles avaient été inversés ? Qu'elle fasse gaffe à sa réponse, je ne suis pas d'humeur à essuyer un non. Enfin, je ne suis globalement jamais d'humeur pour un rejet. Mais là, avec elle, dans cette configuration, après tout ce qu'on s'est jeté à la gueule, je ne pourrais vraiment pas encaisser. J'ai besoin de sentir que je suis important. Que je lui ai manqué. Que si c'était elle qui avait terminé derrière les barreaux elle aurait attendu ma visite tous les jours et qu'à chaque fois la séparation aurait été pénible. J'imagine que ce n'est pas pour rien que chacun de mes entretiens ce sont mal terminés. Je n'ai jamais supporté les au revoir. Parce que le premier que j'ai connu, quand on m'a arraché à mes parents a été insupportable. Y a que moi qui me suis égosillé pour qu'on me lâche. Y a que moi qui me suis débattu, qui ai tendu les mains vers la maison. Mais y avait personne sur le perron. Ce jour-là, mon désespoir n'a pas trouvé d'écho et je crois que ça a brisé quelque chose en moi. Que tout ce que j'ai pu construire par-dessus est devenu bancal. Je ferme les yeux une seconde et soupire rapidement pour me sortir tout ça de la tête. Ce genre de souvenirs à tendance à me retourner les tripes et me mettre de mauvaise humeur. Et je n'ai pas envie de penser à ça là, tout de suite, avec elle, dans cette voiture. Pas alors qu'on est si proches. Pas alors que je lutte pour obtenir son pardon. Je veux qu'elle revienne vers moi. Qu'elle baisse totalement sa garde. Qu'il ne lui reste aucune rancune à mon égard. Ma main caresse sa pommette avant que je ne vienne y déposer un baiser, pour combattre la douleur. Apaiser tout ce qui lui fait mal, même si j'en suis à l'origine. — Le fait plus. Qu'elle murmure à mon oreille et je ne réagis pas, reste silencieux. Je m'éloigne et me contente de lui offrir un petit sourire qu'elle interprétera comme elle voudra. Mais je ne promets rien. Ça ne sert à rien, je n'ai jamais été du genre à tenir mes promesses de toute façon. Et je sais pertinemment que je recommencerai si elle venait à me contrarier de nouveau. C'est pas tant que ça me fasse plaisir d'en arriver là, mais je ne contrôle pas. Je ne contrôle rien.

   Elle a le malheur de mentionner Eanna et l'ambiance change du tout au tout. Mais ça ne dure pas longtemps. Parce qu'elle comprend qu'il ne faut pas qu'elle insiste. Alors elle demeure silencieuse et l'orage passe, jusqu'à disparaitre totalement lorsque sa main vient se poser sur l'angle de ma mâchoire. Front contre front, encore une fois l'ambiance bascule pour quelque chose qu'on ne connait pas encore. Pas entre nous, pas comme ça. L'électricité qui grésille entre nos bouches et qui se faufile de partout dans mes veines. Ça surcharge la tension déjà bien présente sous ma peau et je frôle le court circuit. Le silence s'étire tandis que mon souffle s'accélère et vient balayer le visage de May. — Alors reviens à la maison JJ… Et ça me fait mal. Mon visage se crispe, mes sourcils se froncent. Je voudrais putain, je voudrais tellement. Rentrer chez moi, retrouver mon lit, mes habitudes, les miens. Mais putain, y a tout qui déconne. Samih déconne, Daire déconne. Et c'est moi qui en fait les frais. Et May aussi au passage. — J'peux pas... Pas encore. Que je murmure et ça me coûte. Parce que je ne sais pas quand tout ça va changer. Quand je vais réussir à rétablir l'ordre des choses. Mais j'y travaille, j'ai déjà tout prévu. Y a plus qu'à attendre que l'effet domino s'enclenche. — Mais j'suis là quand même maintenant. Tu peux compter sur moi May, j'te jure. Probablement pas. Ou en tout cas pas de la façon dont elle voudrait. Mais ça n'a pas d'importance, je veux juste lui donner ce qu'elle veut entendre - ou presque. Et le frôlement de nos lèvres termine de m'achever. A peine ai-je fini de parler que je me mets en mouvement. Nos bouches qui se rencontrent pour la première fois, goût sucré qui provoque une décharge de plaisir dans mon cerveau et c'est tout qui déraille. Je viens la contraindre contre la portière, mon corps qui surplombe le sien et elle ne proteste pas. Ça ne fait que m'encourager à continuer, convaincu désormais qu'elle n'attendait finalement que ça depuis toujours. Ses mains qui viennent à ma rencontre, l'une qui s'agrippe à mon col, l'autre qui cale à l'arrière de mon crâne. Et je réalise à quel point ce genre de contact physique à pu me manquer. Pas que le sexe, non. C'est un tout. C'est cette proximité, la tendresse des gestes, le bruit des baisers, l'odeur de l'autre, le contact d'une peau brûlante et toutes ces sensations. Et je réalise à quel point la chaleur d'un corps endormis à côté du mien a pu me manquer pendant toutes ces nuits en prison. Besoin permanent d'une présence, la solitude n'a fait que me flinguer un peu plus derrière les barreaux. Don et les autres n'ont pas pu combler tout ce qui me fait défaut. Et avec Otto c'est trop compliqué pour que j'en profite pleinement, sans que ma conscience ne me torture. Et j'ai envie de la douceur des lignes d'un corps féminin, de la rondeur d'une petite poitrine, de la cambrure de leur dos, de mes doigts qui plongent dans leurs cheveux. J'ai envie de cette fragilité entre mes bras. Je réalise que l'envie d'être aimé est encore plus puissante que l'envie de baiser. Je me redresse subitement, rompant le contact de nos lèvres et je viens m'asseoir correctement sur la banquette avant de l'attraper pour la forcer à s'installer à califourchon sur moi. Et très vite mes bras viennent encercler sa taille pour la presser contre moi. Mes mains qui se font fortes dans son dos, celle de droite qui finit par aller se nicher dans ses cheveux, mes doigts qui s'emmêlent entre les mèches et qui s'y agrippent, comme si j'avais peur qu'elle ne m'échappe. Et je recommence à l'embrasser, avec une ardeur un peu désespérée. Comme un drogué en manque a qui on viendrait enfin d'apporter sa dose. C'est un coup à frôler l'overdose. Mes lèvres s'échappent et viennent marquer sa peau de baisers. Ses joues, sa mâchoire, son cou. Et je continue de la serrer contre moi, avide de sentir son corps vibrer contre le mien, au même rythme. Mon souffle chaud qui caresse sa peau, tremblant d'une envie que je ne cherche même pas à refouler. Persuadé que c'est réciproque. A aucun moment je n'envisage le contraire. Mes mains finissent par quitter son dos et je la libère de l'étreinte de mes bras. Mais très vite, je viens attraper son visage entre mes doigts. La tenant fermement mais sans lui faire mal pour autant. J'arrête son visage pas très loin du mien et nos regards s'accrochent, je me perds un peu dans le sien. Ou peut-être que c'est l'inverse, j'en sais trop rien. On n'entend plus que le bruit de nos respirations effrénées. Le silence qui nous enveloppe, ça a quelque chose de presque réconfortant. Comme si j'avais tout mis sur pause le temps d'un instant. Et puis, je reprends la parole. — Dis moi que j't'ai manqué. Je me penche brièvement vers elle pour l'embrasser avant de me laisser retomber contre le dossier. — Dis moi que c'était dur sans moi. Faut qu'elle le dise, que je l'entende. Faut qu'elle le répète encore et encore, jusqu'à ce que j'y crois. Jusqu'à ce que ça m'apaise. Que ça comble le vide dans ma poitrine. Je relâche son visage et je me redresse pour venir coller mon torse contre elle, ma tête qui vient se nicher dans sa nuque, recommençant à laisser trainer mes lèvres sur sa peau. — Dis moi qu'tu veux plus que j'parte. Que je murmure tout bas, au creux de son oreille. Et mes mains deviennent aventureuses, se glissent sous son t-shirt. Mes doigts qui accrochent sa peau, qui viennent presser ses hanches avant de finalement commencer à essayer de lui retirer son t-shirt.
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MessageSujet: Re: Coup d'vent (Jjay)   Coup d'vent (Jjay) EmptyLun 5 Nov - 0:16

Tu haussais légèrement de l’épaule alors qu’il inversait les rôles. L’air de dire, je sais pas. Le truc, c’est que tu savais très bien quelle aurait été ta position: s’ils étaient venus, tu en aurais été ravie mais s’ils n’étaient pas venus, tu n’en aurais pas fait une histoire, parce que tu vivais les choses autrement que lui. Tu étais tellement persuadée d’être secondaire à tous, qu’il ne te serais pas venu à l’idée de leur en vouloir pour leur absence. Tu ne te croyais pas assez importante dans leur vie pour ça. Ce complexe d’infériorité te bouffait lentement mais surement et altérait clairement ton jugement et surtout, tes relations aux autres. En te persuadant d’être secondaire, un plan B voir même C, tu te tirais toute seule une balle dans le pied. C’était presque maladif, cette manière que tu avais de te sous-estimer et te dénigrer avec tant de cruauté. Tu manquais tant de confiance en toi que tu survolais le monde entier comme si rien ne pouvait d’atteindre alors que si, tu le cachais juste très bien. Pas étonnant que la moindre attention envers toi te faisait partir en vrille. Pire qu’une junkie. Un peu d’attention, d’affection et tu le vivais comme un shot d’héroïne, anesthésiant le temps d’une soirée tes vieux démons, ouvrant la porte à d’autres, plus pervers encore. Tu ne t’en rendais même plus compte mais tu étais prête à vendre ton âme au Diable pour peur que ce dernier t’emmenait danser. Pas grave si c’était parmi les flammes de l’enfer, tu voulais bien lui jurer allégeance aussi longtemps qu’il te ferait tournoyer dans sa spirale infernale.
JJ était un des Diables. Mais il n’était pas le seul et tu n’étais pas décidée à le lui dire. A vrai dire, coincée entre lui et la portière, tu ne pensais à aucun autre en ce moment-même. Tu ne pouvais décemment pas penser aux absents quand tu avais face à toi celui qui t’avait tant fait vibrer ces dernières années. Tu n’avais peut-être été que spectatrice mais tu n’avais jamais cessé de le regarder avec fascination, complètement subjuguée par la force de son caractère, son aisance et son rire d’enfant-démon. Tu l’adorais de manière inconditionnelle et c’est sans doute ce qui te rendait justement aveugle à tout le reste. T’étais là, presque offerte sur un plateau d’argent, ne te rendant même pas compte qu’à force de danser dans les flammes de l’enfer, tu finirais par brûler. Lui non, lui était le maître des lieux.
Du chaos, il était le roi.
Et toi, tu n’y résistais pas, pas vrai ?
Tu ne résistais pas à l’envie de faire la paix avec JJ. Tu ne voulais pas qu’il te rejette, qu’il te raye de sa liste alors s’il le fallait, tu étais prête à tout pour lui prouver que tu lui étais restée loyale malgré ce qu’il pouvait s’imaginer et surtout ce que tu avais pu faire en son absence. S’il savait, il serait sans doute fou de rage alors dans le doute, tu fis comme si tu n’avais rien à te reprocher, comme si tu n’avais fait que ça, de l’attendre sagement qu’il rentre à la maison. Ce serait bien mal te connaître en vérité. Heureusement, tu mentais bien, assez pour te persuader toi-même qu’il n’y avait jamais eu que lui. Tu étais néanmoins sincère quand tu lui demandais de revenir à la maison, avec toi, avec vous tous. Indirectement, tu lui rappelais quelle était sa vraie place, c’est à dire avec les Kids et certainement pas avec la bande des nazis comme l’avait pesté Daire après être rentrée bredouille. La déception fut pourtant grande quand il déclina l’offre et cela se vit probablement sur ton visage. Ça aurait été si beau de pouvoir rentrer comme si de rien n’était et reprendre le cours normal de vos vies. « A cause de Samih ? J’irais lui parler si tu veux ? » Proposais-tu sans le quitter du regard, accrochée à lui comme si tu craignais qu’il ne s’évapore dans la nature.
JJ n’avait pourtant nullement l’intention de partir maintenant et il te le fit vite comprendre en happant tes lèvres des siennes d’un baiser qui très vite, n’eut plus rien d’innocent. Le moment où tu aurais du calmer le jeu sans doute. Ce n’est pourtant pas ce que tu fis, grisée par l’intensité de vos confidences et enfin exaltée, par la joie de l’avoir retrouvé enfin. Tu ne t’attendais pourtant pas à de telles retrouvailles, si ces dernières avaient mal commencées, à présent la tournure était toute autre et jamais vous n’aviez été si proches l’un de l’autre. A vrai dire, jamais tu n’aurais imaginé te retrouver dans ce cas de figure et malgré une vague dernière pensée pour Eanna, tu cédais sans remord à ses baisers auxquels il trouvait sans mal un écho.
Tu n’allais jamais plus loin avec les hommes que tu séduisais pour les dépouiller. Avec n’importe qui d’autre, tu serais déjà en train d’imaginer la manière dont tu te sortirais de ce mauvais pas. Mais là tout de suite, tu n’avais pas envie que ça s’arrête. Bien au contraire, tu te surpris à apprécier la chaleur qu’il faisait naître en ton sein. Et pour la première fois, ce fut lui le premier à y mettre fin. Surprise, tu le regardais avec un air interrogateur, ne comprenant pas tout de suite ce qu’il était en train de faire mais le temps mort fut de courte durée: avec une facilité déconcertante, il t’avait ramenée auprès de lui et tu te retrouvais à le surplomber, le découvrant sous un angle nouveau. Il était beau comme ça JJ, quand il te regardait de ses yeux bleus dilatés et de son sourire aux lèvres rougies. Ses mains se faisaient étau autour de ta taille mais tu n’y trouvais rien à redire, enivrée par la joie de le retrouver, de l’avoir pour toi.
Sa main dans tes cheveux, tu te cambrais inconsciemment contre lui, ne pouvait décemment pas ignorer son désir, tu ne contrôlais pas grand chose, répondant juste à une danse que tu ne connaissais pas jusqu’à présent mais qui te venait instinctivement à mesure que vos baisers se firent brûlants. Tu ne voulais pas qu’il s’arrête, t’en perdais la tête. La raison. C’était n’importe quoi, mais le cou offert, tu ne voulais surtout pas qu’il cesse de t’incendier de ses baisers.
Quand son étreinte se desserra, tu ne songeais pas une seule seconde à t’échapper et ensuite, il fut trop tard pour le faire, le visage capturé entre ses mains. Ton coeur s’accélère, tu n’as aucune idée de ce qu’il compte faire mais beaucoup trop docile, tu le laissais faire, attendant qu’il décide pour toi, pour vous. Les mots qui suivirent te frappèrent pourtant de plein fouet, plus brutalement encore que ceux qu’il avait pu te cracher avec hargne. Tu n’avais jamais vu sa détresse jusqu’à cet instant et quelque part en toi, ton coeur se brisa de le voir si triste. Tu ne pouvais pas le laisser dans cet état, tu ne pouvais pas l’abandonner une nouvelle fois ! JJ, c’était la famille. Il avait toujours été là pour toi ces dernières années, qu’importe tes sentiments, tu ne pouvais pas le laisser dans sa détresse.
Attrapant son visage à ton tour, tu le forçais à te regarder, tu voulais qu’il te voit vraiment, qu’il comprenne qu’il pourrait toujours compter sur toi. « Je t’aime JJ ! Je t’aime tellement ! J’ai besoin de toi, d’accord ? » tu ponctuais tes mots de baisers, le souffle court, te rapprochant de lui pour l’inonder de baisers le long de sa mâchoire. « Je ferais n’importe quoi pour toi » soufflais-tu, frissonnante au contact de ses main sur ta peau, te rendant compte que tu le pensais vraiment. Et pour la première fois, tu te sentais prête à sacrifier ce que tu avais de plus précieux. Parce qu’il en avait plus besoin que toi peut-être, parce que tu avais envie de lui sans doute aussi. Ça avait toujours été lui, non ? « JJ… » commençais-tu sans trouver quoi dire de plus, te cambrant un peu davantage pour qu’il puisse te ôter le haut, dévoilant sous ses yeux ta poitrine au galbe rond si propre à la jeunesse. « Embrasse-moi encore… » terminais-tu en un souffle.
Quand tu décidais de signer, tu le faisais corps et âme. T’aurais tout le temps de lire les petites lignes plus tard.
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