— Maman elle a dit que tu devais pas conduire en téléphonant. Il soupire, un petit sourire au coin des lèvres tandis qu'il lève les yeux dans son rétroviseur central pour jeter un coup d’œil à ses jumeaux sur la banquette arrière. — J'dois t'laisser, je te rappelle dans la soirée. Il raccroche et jette son téléphone sur le siège passager avant de répondre. — Vous n'allez rien lui dire hein ? Ils se regardent avant de hocher la tête d'un commun accord et de lui faire part de leur décision. — On dira rien... à condition que tu nous achètes des glaces. Il se marre tout en secouant la tête de gauche à droite. — C'est du chantage ça. Et les voilà qui se mettent à hurler et à gigoter dans tous les sens en le suppliant de leur acheter cette douceur glacée. Il secoue la main pour les calmer, le ton enjoué. — Ok, ok, vendu, on va faire un p'tit détour. Hurlements de joie. Il hoche la tête de gauche à droite, amusé et dévie sa trajectoire pour passer par le drive le plus proche.

Vingt minutes plus tard il se gare en bas de leur immeuble et les fait descendre. A peine rentrés dans le hall que déjà les deux terreurs foncent en direction de l'escalier. — LE DERNIER ARRIVÉ EST UN ENCULÉ ! Pause. Il bug tout en relâchant la porte derrière lui. — Attend, quoi ? Mais déjà les jumeaux grimpent les marches à toute allure en criant. Jax s'élance à leur poursuite, furieux. — ALOJZY ! VIENS ICI ! Mais quand il les rattrape enfin, ils se sont déjà faufilés dans l'appartement et se cachent en pouffant derrière leur mère. Elle fixe Jax, un brin amusée. — Quelle entrée. Jax claque la porte derrière lui et fonce sur Alojzy, lui attrapant violemment le bras pour le tirer de sa cachette. Aussitôt, il se met à hurler et à pleurnicher. — Jax, doucement. — Il vient d'me traiter d'enculer. Les yeux de sa femme s'arrondissent de surprise et elle laisse faire, tenant la main de leur autre fils, Miro, afin de l'entrainer dans la cuisine. Dans la chambre des jumeaux, les cris de Jax raisonnent mais les pleurs d'Alojzy sont plus forts encore. Il en ressort cinq minutes plus tard, contrarié, laissant son fils dans sa chambre. Il est puni pour la soirée. Il rejoint Miro et Ola dans la cuisine. Miro le fusille du regard, contrarié que son frère se soit fait engueuler. Fixant son père droit dans les yeux, il énonce. — Papa a téléphoné en conduisant. Ola intervient aussitôt. — Miro, va nourrir les poissons dans le salon. Le gamin se lève et passe à côté de son père qui lui refile un tape derrière la tête. Il soupire, excédé. — Ils m'épuisent. Elle s'approche de lui et glisse ses bras autour de sa nuque. — Tu ne m'as même pas dit bonjour. Il se détend aussitôt et pose ses mains dans le bas de son dos. — Pardon. Qu'il souffle en souriant, avant de venir l'embrasser. L'étreinte se prolonge un instant avant qu'il ne la relâche et ne se penche en avant, pour venir déposer un baiser sur le ventre rond de sa femme. — Le bébé va bien ? Qu'il demande. — Très bien, arrête de t'inquiéter. Elle vient caresser sa joue avant de faire demi-tour. Miro revient au même moment dans la cuisine. — Aide ta mère à mettre la table. Le gosse soupire mais obtempère. Au même moment, on sonne à la porte. — J'vais voir. Il quitte la pièce pour rejoindre l'entrée. Serein, il ouvre la porte en grand.

Pause.
Il blêmit.
— ... Halina ?