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 Les pôles (LTF)

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Meadbh O'Driscoll

Meadbh O'Driscoll
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MessageSujet: Les pôles (LTF)   Les pôles (LTF) EmptyMar 7 Aoû - 11:22

Il ne savait pas à quoi s’attendre alors qu’il parcourait la petite pièce aux quatre murs parfaitement immaculés illuminés par une fenêtre rectangulaire, bien sécurisée à deux mètres du sol. Un néon blanc pendant au-dessus de la table métallique fixée au sol, il était éteint. Les rayons de soleil suffisaient à éclairer la pièce mais bien vite, la chaleur rendrait cette dernière étouffante. Il sentait déjà ses mains devenir moites et sa chemise coller dans son dos. Nervosité oblige.
C’était la première fois qu’il faisait ça et cette pièce, dans sa criarde simplicité, lui donnait froid dans le dos. Combien avaient déjà foulé ce sol de béton lisse ? Combien de visiteurs avaient déjà usés leur costume sur les chaises de plastique ? Combien de mots avaient déjà été murmurés dans la plus grande confidence, yeux dans les yeux ? Devait-il rester assis ? Ou se lever et attendre debout ? Il n’en savait rien et cette incertitude ne faisait qu’augmenter son stress. Jamais il n’aurait imaginé ressentir une telle anxiété. C’était pourtant facile de coucher les mots sur le papier, romancer les témoignages et creuser les pistes des archives.
Son dossier, il le connaissait bien. Il ne comptait plus les heures qu’il avait passé à étudier son cheminement, sa personnalité. Il avait presque l’impression de la connaître à force de travailler sur son cas. Se sentirait-il familier avec elle quand elle franchirait ces portes ? De quelle manière devrait-il s’adresser à elle ? Saurait-il cacher la fascination qu’elle avait su faire naitre en lui depuis qu’il avait choisi d’étudier son cas ?
Le bruit criard des portes qui s’ouvraient mirent pourtant fin à son indécision, assis, debout, quelle importance après tout ? Les semelles de caoutchouc dur des gardiens claquèrent sur le sol à mesure qu’ils s’approchaient pour finalement, laisser la dernière porte à barreaux blancs s’ouvrir.
Il ne la vit pas tout de suite. Deux gardiens à la figure autoritaire la précédaient et quand ils s’écartèrent pour la laisser passer, il en resta un instant figé. Les pieds cloués au sol, le cœur arrêté.

Il ne savait pas bien à quoi il s’attendait, voilà tant d’années qu’il s’était contenté des photos et des vidéos que les archives avaient bien voulu lui transmettre pour son mémoire. Il s’était fait tant de films sur elle et la voilà enfin, en chair et en os, bien campée devant lui. Il s’était imaginé une femme chétive, perdue, apeurée, brimée par son histoire…ou alors une femme dont le vécu l’avait attrapée et les années de prison engloutie. Il n’en était rien. Elle se tenait juste là, la silhouette impeccable et les épaules bien droite entre les gardiens comme si ces derniers n’étaient de simples accompagnants, des figurants. Ils étaient sans doute capables de l’écraser sous leur masse et pourtant, elle ne semblait ne rien craindre.
- Détenue, asseyez-vous, les bras bien tendus entre la boucle ! annonça le gardien en tirant la chaise pour qu’elle y prenne place, déverrouillant l’une des menottes pour faire passer cette dernière dans l’anneau métallique soudé sur la table de fer. Sans mot dire, elle s’exécuta sous le regard ébahi de l’étudiant qui ne sut que faire de lui.
- Vous avez une demi-heure. Si quelque chose tourne mal ou si vous en avez terminé, appelez-nous, un gardien sera campé juste là. Pas de contact, pas de messes basses.

[...]
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MessageSujet: Re: Les pôles (LTF)   Les pôles (LTF) EmptyMar 7 Aoû - 21:16

Intimidé par le ton autoritaire du gardien, l’étudiant hocha vivement du menton avant de baisser le regard sur la détenue qui lui faisait face, toujours aussi peu décidé quand à l’attitude à adopter. Il n’avait pas la moindre idée de la femme qu’il pensait trouver en venant au pénitencier de Costal State mais à présent qu’il l’avait face à lui, il restait sans-voix. Elle était assise-là, menottée à la table, les manches de son uniforme retroussés, dévoilant entre l’index et le pouce de sa main droite un tatouage de trèfle irlandais mais son regard était perdu ailleurs, quelque part de l’autre côté de la fenêtre, rêvant peut-être de la vie qu’elle aurait pu mener si les barreaux et les chaînes ne la retenaient pas prisonnière. Dix-huit ans s’étaient déjà écoulés sans qu’elle ne puisse sentir les rayons de soleil lui caresser le visage, sa peau s’était éclaircie par rapport aux photos d’antan mais son visage était resté le même. Peut-être qu’il s’était creusé de quelques rires, au bord de ses lèvres et au coin de ses yeux mais elle n’avait pas beaucoup changé. Ses cheveux étaient tressés dans son dos mais il se surprit à se demander ce que ça donnait quand elle les lâchait, quand ils venaient de sécher sous la chaleur du mois d’aout, comme ils semblaient l’avoir été sur les photos qu’il avait pu obtenir d’elle à vingt ans. La prison brisait des vies mais elle, elle semblait intemporelle.
Combien de temps l’avait-il dévisagée de la sorte ? Il n’aurait su le dire mais son cœur rata un battement quand il se rendit compte que son regard s’était baissé sur lui et qu’elle le regardait avec cette intensité qu’il avait déjà remarqué sur les photos qu’il avait pu étudier. Sans trop savoir pourquoi, il s’était attendu à ce que son regard soit perçant, dur…La vérité était tout autre. Son regard avait quelque chose de doux, rieur même. Se rendait-elle seulement compte qu’elle était enchaînée ? Que c’était elle la prisonnière des deux et non pas juste une mère de famille recevant chez elle des visiteurs inattendus, prête à leur offrir une bonne tasse de café ? Parce que c’est ce qu’elle dégageait, quelque chose de profondément chaleureux et pour la première fois depuis plusieurs années de travail et de recherches, il eut un doute quant à sa culpabilité. Etait-ce seulement possible que cette femme ait commis une telle atrocité ?
Bien plus troublé qu’il ne voulait bien l’admettre, l’étudiant sortit enfin de son silence, feignant avoir terminé ses rêveries alors que sa tête en était soudain emplie.
- Je suis désolé, je m’attendais à…Enfin, on avait échangé par courrier, je suis Nate Lanengren…merci de me recevoir Madame..euh…
- May.
- Oui…comme je vous l’avais annoncé, je travaille sur un mémoire et votre affaire avait retenu mon attention alors si vous voulez bien je…
- Est-ce que ce sera publié ?
- Euh oui au niveau de l’université.
- J’aurais adoré qu’on en fasse un film, comme dans Monster, vous l’avez vu ? reprit-elle sans réellement écouter les réponses hésitantes de l’étudiant qui cherchait ses mots, impressionné par le décor sans doute. Meadbh ne cherchait pourtant pas à augmenter son trouble, le déstabiliser ne lui apportait rien. Peut-être faisait-elle simplement la conversation ? Nate ne l’avait pas suffisamment côtoyée pour interpréter son attitude nonchalante bien que polie. Elle ne semblait pas hostile et de toute évidence, l’idée que l’on s’intéresse à elle ne lui déplaisait pas.
- J’aimerais revenir sur certains points si vous n’y voyez pas d’objection ? reprit-il en prenant place face à elle, posant avec délicatesse son carnet de notes devant lui, gardant néanmoins bien sagement son bic en main. Mauvaise idée, voilà qu’il jouait déjà avec.
- Je serais ravie de vous aider…sourit-elle d’une voix douce avant de s’avancer imperceptiblement, levant une main avant d’être stoppée dans son mouvement par la menotte. Tant pis. Son regard lagon se posa pourtant sur le jeune étudiant et quelque chose dans son regard se mit à briller. Mais j’aimerais quelque chose en contrepartie…Vous savez, le temps est long ici, surtout quand les moyens manquent…commençait-elle avant laisser le coin de sa lèvre s’élever d’un sourire amusé, comme si elle s’apprêtait à partager un bon potin. « Je voudrais être rémunérée, sur ma note. Est-ce que vous pouvez faire quelque chose pour moi Nate ? »

[...]
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MessageSujet: Re: Les pôles (LTF)   Les pôles (LTF) EmptyMer 8 Aoû - 0:40

Etait-ce autorisé, ce genre de transaction ? Nate se surprit à envisager avec le plus grand sérieux la demande de la détenue. Dans le fond, elle ne demandait pas la lune, pas vrai ? Que représentaient cent dollars ? Pas grand-chose à ses yeux mais pour elle ? Tu connaissais le système des prisons, le travail y était mal rémunéré et tu avais suffisamment étudié son dossier pour savoir qu’elle n’avait plus personne dehors. Sa famille en Irlande semblait avoir définitivement disparu du tableau et son frère n’avait plus la force de la soutenir. Qui aurait cru qu’elle choisirait cette vie-là ? Nate en était certain, Meadbh avait mis le doigt dans un engrenage qui l’avait bien largement dépassée et un rien aurait pu la sauver de l’enfer. Alors oui, il considérait sa demande, se demandant un bref instant avec qui il pactisait, l’ange déchu où le diable déguisé en douce quarantenaire ?
- C’est entendu. Oui je vais vous verser quelque chose pour votre aide.
Satisfaite, May se redressa légèrement, visiblement prête à entendre les questions qu’avait à lui poser l’étudiant en psychologie criminelle. Etait-ce un futur profiler comme à la télévision ? A vrai dire, elle n’était pas certaine de comprendre ce qu’il pouvait réellement chercher dans son dossier mais l’attention qu’il lui portait lui suffisait. Comme elle l’avait dit, le temps était long en prison, comme arrêté entre deux secondes, deux décennies. Il lui restait encore sept ans à tirer, que pouvait-elle faire de plus intéressant que de s’occuper à jouer les héroïnes d’histoires tragiques. Elle ne craignait pas les ennuis de toute manière, elle avait déjà été condamnée, il ne pouvait plus rien lui arriver d’autre, pas vrai ?
- Je veux d’abord connaître le sujet exact. Pas question se servir de singe pour amuser la galerie ! prévins-t-elle néanmoins, arquant un sourcil, se refermant l’espace d’un instant. May n’avait jamais supporté qu’on la prenne pour une imbécile, aussi douée soit-elle dans ce rôle. Elle n’était plus une gamine et il était hors de question qu’elle se fasse discréditer alors qu’elle avait purgé les trois quarts de sa peine.
- Bien sûr, je travaille sur les crimes passionnels et votre histoire…je crois qu’elle en est un parfait exemple. Enfin…sans vouloir vous catégoriser, jamais je ne me permettrais de faire de votre histoire un simple fait divers ! Je veux dire..euh, ce que je veux dire c’est que…
May cessa de l’écouter laissant son regard se perdre sur la surface brillante du métal de la table. Ainsi donc, l’étudiant s’imaginait avoir compris son histoire. Quelle était la suite ? Allait-il la réécrire avec de jolis mots pour en faire un récit tragique dans lequel, elle tenait le beau rôle ? Peut-être qu’au fond d’elle restait-il une trace de naïveté, doux espoir de voir naître un joli article à son sujet et non pas un autre papelard pour rappeler à quel point elle était monstrueuse ? Le risque était présent mais May était joueuse.
- Vous pensez vraiment que c’était passionnel ? Allons, j’étais droguée à l’époque, ça avait simplement mal tourné…
- Euh..sans vouloir vous contredire, le rapport toxicologique était pourtant clair : aucune trace de drogues dans votre organisme…
Nate semblait prêt à se fondre dans le décor tant il était mal à l’aise face à son propre aplomb. Qui était-il pour mieux connaitre qu’elle son histoire ? Contre-toute attente, la détenue laissa pourtant ses lèvres s’étirer d’un sourire amusé, posant ses mains bien à plat sur la table, juste devant elle.
- Vous avez bien révisé mon dossier Nate. Je ne sais pas si je dois me sentir flatée ou inquiète mais je vous en prie, racontez-moi donc ce que vous pensez savoir. Je vous jure, je suis vraiment curieuse.

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MessageSujet: Re: Les pôles (LTF)   Les pôles (LTF) EmptyMer 8 Aoû - 22:55

Etait-ce la chaleur de la pièce ou Meadbh qui le rendait fébrile ? Il n’était pas certain d’avoir la réponse à la question ni de vouloir la connaître, une chose de certaine : s’il pensait la connaître, il se rendait aujourd’hui compte qu’il n’en était rien. Il avait beau s’être approprié sa vie à travers ses recherches, finalement que savait-il réellement d’elle ? Il avait tout en main, lu chaque rapport, chaque expertise et pourtant, aussi probantes étaient les preuves, il manquait la pièce maîtresse pour mettre un point final à l’affaire, ce même point qui lui permettrait de terminer son mémoire. Alors sans oser la regarder droit dans les yeux, il lui récita les faits, rappela les passages importants pour la suite non sans la surveiller du coin de regard pour étudier son comportement.
Eprouvait-elle des remords lorsqu’il lui raconta, à sa manière, la version de l’histoire ? Il n’en avait pas l’impression mais elle ne restait pas de marbre pour autant. Aussi longues avaient été ses études, il devait admettre qu’il avait du mal à reconnaître la femme qu’il avait décrit dans son travail. Il l’avait prise pour une passionnée, une grande émotive capable du meilleur comme du pire pour se faire aimer, obtenir le respect de ses pairs…mais face à lui, Meadbh semblait si calme, si sereine…ça ne collait pas. C’était tout juste comme s’il ne lui racontait pas le dernier film qu’il avait pu voir au cinéma, elle manifestait son intérêt mais d’une telle modération qu’il en vint à se demander s’il ne s’était pas fourvoyé. Cette sensation ne le quitta pas tout au long du récit.
- Il ne manque plus qu’une seule chose pour que les pièces du puzzle s’assemblent : le mobile. Termina-t-il en posant son regard dans ceux de la détenue, la suppliant silencieusement de dire ou faire quelque chose de fou, juste pour concorder avec sa version.
- Qu’est-ce que ça peut changer ?
Mais tout ! avait-il envie de hurler face à tant de passivité. Il regrettait de ne pas avoir les photos en sa possession pour les lui mettre sous le nez. Comment cette femme pouvait-elle rester aussi calme et chaleureuse quand il venait de lui raconter comment elle avait tué son compagnon, d’une manière presque inimaginable. Que c’était-il passé dans cet appartement miteux qu’ils partageaient depuis des années, qu’avait-il pu se passer pour qu’elle trace un trait pourpre d’une oreille à l’autre, le laissant se vider de son sang sur son propre lit ? Leur lit ? N’était-ce pas symbolique ?
- J’ai besoin de savoir…j’ai besoin de connaître la dernière pièce du puzzle…C’était le terme exact. Il en avait besoin. C’était devenu une obsession pour lui. Elle n’avait plus rien de rationnelle, l’affaire n’était pourtant pas exceptionnelle et les médias s’en étaient bien vite détournés mais lui non.
Immobile, les dents serrées, il la regarda avec toute l’intensité dont il était capable. Et finalement, elle se pencha vers lui, autant que lui permettait ses menottes, laissant un sourire dévoiler ses dents, le regard brillant d’une étrange lueur.
- Et moi j’ai besoin de beaucoup d’argent sur mon compte. A combien estimez-vous la valeur de ma réponse ? Et si on disait 5000 ? Ce n’est pas trop cher payé pour un point final, je trouve…énonça-t-elle d’une voix douce avant de se redresser et tirer sur ses menottes, se retournant vers le gardien. « On a fini pour aujourd’hui ! »

Sans se retourner, May retourna à sa cellule, n’accordant pas le moindre regard à sa colocataire de chambre, allant directement se coucher sur sa couchette, un sourire satisfait dessiné sur ses lèvres. Ce garçon, Nate, venait de lui faire sa journée. Non seulement il allait lui remplir son compte parce qu’elle était certaine qu’il reviendrait mais surtout, grâce à lui, elle revivait ce glorieux moment. Il pensait savoir ce qui s’était passé, s’était imaginé une romance tumultueuse et s’imaginait obtenir les dernières clés en découvrant son mobile…mais le pauvre était complètement à côté de la plaque ! Ce n’était pas par amour qu’elle l’avait tué. C’était tellement plus que ça !
Fermant les yeux, elle se replongea dix-huit ans en arrière et se revit dans leur chambre alors qu’il se moquait d’elle. Il se croyait au-dessus de tout et tout particulièrement d’elle, n’avait-il donc pas vu qu’elle l’avait rattrapé depuis bien longtemps déjà ? Elle le lui avait dit d’un sourire, venant se coller dans son dos, un bras autour de ses épaules, le menton posé à côté de son visage tandis qu’il nettoyait la lame de son couteau avec un pan de son t-shirt. Il avait ri à gorge déployée et d’un murmure incandescent, elle lui avait demandé s’il voulait qu’elle lui prouve le contraire. Ouais, il voulait bien voir ça qu’il avait répondu, lui tendant sans réfléchir le couteau qu’elle lui réclamait d’une main tendue. May lui avait alors montré. Toute collée à lui, dressée sur ses genoux, elle lui avait glissé la lame sous la gorge d’un mouvement assuré et avec toute la tendresse dont elle était capable, elle en fit jaillir le sang, ce sang qu’il avait tant fait couler par le passé. « Et là, j’ai pas gagné ? » avait-elle murmuré à voix basse, les lèvres contre son oreille alors qu’il se débattait contre elle à la recherche de l’air qui ne lui viendrait plus, le cœur palpitant dans le vide. Après tout, il n’avait jamais été fait que de vide. Comme le sien sans doute. Son cœur n’avait jamais battu pour personne d’autre qu’elle-même.
Et ce soir, elle s’était sentie envahie d’un merveilleux sentiment de victoire, berçant contre elle le corps sans vie de son meilleur partenaire de jeu.

Et couchée dans sa chambre de neuf mètres carrés, May souriait.
Elle avait gagné. C’était ça le mobile. Un jeu.
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