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 (FB) (SAL) effrayant c’garçon

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Ariel Walker

Ariel Walker
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MessageSujet: (FB) (SAL) effrayant c’garçon    (FB) (SAL) effrayant c’garçon  EmptyLun 6 Aoû - 21:10

Ce sont les mêmes murs blancs, les mêmes patients qui défilent et filent, entre les mères et leurs enfants, entre les jeunes et leurs rhumes encombrants. T’es à côté d’une vieille qu’attend qu’on s’occupe d’elle, qui r’demande sans cesse quand est-ce que se sera son tour, à ne jamais prendre de détour pour montrer son impatience. Toi tu l’observes du coin de l’oeil en silence.
Elle te saoule.
Elle se plaint, puis parle de ses blessures. Tous ces trucs moches inventés pour les vieux, elle dit avoir même quelques cassures, que ça lui fait bien mal, que c’est infernal, et que ses enfants, ils s’en fichent qu’elle meurt un jour parce qu’on a pas l’temps pour les grands parents. Surtout quand ils ont la mort sur la visage, surtout quand y’a pas d’héritage. Elle te saoule parce que t’es déjà assez malheureux sans son récit miséreux, t’as envie de lui dire qu’c’est à tout âge qu’on peut devenir un naufrage, qu’elle te regarde bien parce que toi t’as mal depuis gamin, qu’le « bon vieux temps », il est parti en courant. Qu’elle elle a fondé une famille avant d’être oublier, elle a eu une vie avant d’crever, qu’t’aimerait bien avoir la même si seulement c’était si facile, que toi personne t’aime et pourtant t’es pas sénile.
Tu dis rien parce que faut rien dire aux vieux.
Faut juste laisser la place avant qu’il l’abandonne, et rester silencieux.
Alors tu fais semblant de trouver tes chaussures intéressantes, à espérer qu’un malpoli s’lève, lui gueule de la fermer, mais t’as toujours de trop gros rêves, l’genre trop ambitieux qu’tu peux pas réaliser.  

Reste plus qu’à compter les secondes, à remplir ta cervelle de milliers de chiffre pour oublier ce pourquoi t’es là, pour oublier que comme la vieille t’es mourant, et que tout ça c’est que de l’acharnement. T’es pas le genre à l’dire aux murs comme elle mais ça s’voit bien que t’es pas éternel, avec ta dégaine frêle. T’as les joues creuses, les vêtements amples, l’corps d’un squelettique sans un regard héroïque, crève la faim qu’entend plus son ventre crier à l’agonie, ce bruit qui revient chaque matin, comme un réveil qui crie « t’as trop maigri ». Mais faut bien que tu sois là,
petit
Pour tous ces gens qui t’regardent, soulagés que leur vie soit pas si merdique, qu’il y a toujours plus tragique.
Qu’il y a toujours un p’tit Ariel. Qui crève la dalle et qu’est malade.

Tu fais rien. Et la vieille elle te voit bien, elle est prête à t’embarquer dans l’une de ses conversations à la con, fais chaud ici, c’est bien long, t’es bien maigre petit, passait où ton aplomb ? Alors tu paniques, et tu fais un geste merdique. Ta main prends un magazine de femme, daté tu ne sais de quelle année, t’arrive pas à la lire et tu cèdes pas à l’envie d’éloigner le papier pour déchiffrer. Ça c’est ton plus grand secret. Même ta mère elle se doute pas que les touches de la télécommande tu les vois plus très bien, que t’appuie souvent au hasard, comme avec ces quelques barquettes de biscuits que tu voles pour remplir les placards. Tu prétends. Tu fais semblant. Ça marche bien jusqu’à maintenant. Tu tournes les pages sans les regarder, les silhouettes de pub flouttées, et les articles illisibles, un patient est appelé, quelques pages tournés, quelqu’un s’assoit à tes côtés, tu lèves la tête sans t’attarder.
Tu relèves la tête.
Putain fait chier.
Il commence à te faire flipper celui-là. Qu’est-ce qu’il te veut ce putain de merdeux ? Tu le surprends trop souvent à le voir derrière ton dos et tu t’imagines qu’il te regarde simplement de haut, à t’observer comme si t’étais une putain d’enquête à élucider. T’as bien eu un peu de courage pour lui parler une fois mais ça ne l’a pas démotiver de s’intéresser à toi. Tu comprends pas. C’est quoi sa motivation ? Effrayant c'garçon. Voilà qu’il te retrouve là. Là où tu ne veux pas. Parce que tu peux pas nier qu’la rumeur est vrai. « Jusqu’ici tu me suis ? », t’as violé le silence, et on t’regarde comme une déficience, tu t’enfonces dans ta chaise pour disparaitre avant de reprendre en chuchotant, « tu peux pas juste me laisser tranquille ? » tu l’regardes dans les yeux, pas longtemps. T’as toujours peur qu’on y voit trop de chose dans ton regard, trop pleins de choses, des pas jolis, des trucs gris, noirs, ce genre de truc qui te flingue un espoir. Et ce garçon il te fait peur. T’as bien l’impression qu’il veut enquêter sur ton regard rempli de terreurs.


Dernière édition par Ariel Walker le Jeu 30 Aoû - 20:36, édité 1 fois
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Sal King

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MessageSujet: Re: (FB) (SAL) effrayant c’garçon    (FB) (SAL) effrayant c’garçon  EmptyLun 20 Aoû - 20:17


effrayant c'garçon
ariel et sal
https://www.youtube.com/watch?v=zNd4apsr3WE

routine que d'être sous les lumières blafardes et creuses. routine que d'à nouveau vérifier si tout s'est bien passé dans les tissus, si les restes évitent de tomber dans la poussière. c'est qu'elle est parfaite cette cicatrice, c'est qu'elle est belle, c'est qu'elle vaut son pesant d'or - presque à vendre sur le marché tant le boulot est d'orfèvre. laide bien sûr, mais laide dans une façon esthétique. sal il a le regard qui flanche, le soupir qui se fait la malle du bord des lèvres alors qu'il s'assoit, c'est le forfait traumatisé des chiens. il pince sa lèvre inférieure, puis mordille sa joue alors qu'il fouille dans son sac pour sortir ses écouteurs, se remettre un poil de metal cette fois-ci, ou un soupçon de pop, du peu qu'il y porte franchement attention. sauf que y'a un regard qui se colle, qui décolle, qui le pousse à l'arrêt, qui se fait assez fort au point de lui faire écarquiller ses yeux sombres. y'a ariel qui se traîne, celui qui tire la gueule jusqu'au sol, même jusqu'au purgatoire, qui tire tellement la tronche qu'il a du mal à l'imaginer sourire de toutes ses dents. l'est étrange ce garçon, à jamais rien dire à personne, à rester dans son coin. ruby a fait les présentations dans les règles, ils se sont pas serrés la main, ils ont à peine échangés quelques mots alors que de son côté il essayait tant bien que mal de percer la carapace de tortue. y'a jamais eu l'effet escompté. il se dit qu'ariel il doit en cacher des choses, dans son dos, sous sa peau, sous le tapis, sous le parquet même - il a envie de creuser à la pioche, pour faire un peu de dégât puis finir à la pelle. il se dit qu'il va passer outre, c'est sans compte sur la remarque de l'autre qui le chope au vol, lui tire une balle dans l'aile, le poussant à se vautrer dans l'herbe. il est juste assis, ça fait face-à-face mal foutu.
- te laisser tranquille de quoi ? tu crois qu't'as le monopole de l'hosto ? il a un semblant de sourire sur la tronche, pas foncièrement moqueur, juste un poil dépité d'être perçu comme un suiveur, un de ces tarés qui rêvent de buter leurs idoles pour laisser leur patte dans le monde. il racle le fond de sa gorge, s'enfonce dans le dossier, jambes étendues. tiens, j'm'en tape à un tel point que j'vais pas te demander ce que tu fous ici. ça t'concerne. d'toute j'ai bien compris que j'te les brisais, mais bon quitte à l'faire, autant bien l'faire, tu vois ? rire qui s'échappe, pas franchement fort. c'est qu'il veut pas totalement le laisser filer, y'a de l'inquiétude qui toujours vient serrer sa gorge quand il voit sa tronche défaite, qui va finir par être immortalisée dans un livre des records - à celui qui aura passé le plus de temps à faire de sa bouche une parenthèse à l'envers.

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MessageSujet: Re: (FB) (SAL) effrayant c’garçon    (FB) (SAL) effrayant c’garçon  EmptyVen 24 Aoû - 18:18

Ça tente de s'apprivoiser comme des animaux. Toi, tu craches tes mots, c'est ton bonjour. c’est le flingue que tu charges pour tirer, c’est le compte à rebours pour la bombe qui va bientôt exploser, puis c'est à son tour. Tu te protèges mal, gamin monté à l’envers, gamin qui fait tout de travers mais t'es comme ça. T'es pas sympa quand on te connaît pas. Le problème c'est qu'il n'y a pas grand monde qui te connait. Après tout tu tires la gueule, et tu sais pas parler. Y’a qu’un hiver glacial sur tes lèvres, les mots qui s’y échappent sans chaleur, sans douceurs, qui partent armés, déjà prêts pour la guerre, tes interactions sociales, c'est toujours le bordel, toujours la galère. C’est Sal, l’ennemi aujourd’hui. Lui, il s’arme d’un sourire qui te fait arquer un sourcil, ses paroles qui te piquent, toi qui est tout de suite sur tes défenses, parano que t’es. En fait, il te voulait rien. Tu vas vraiment pas bien. Les coïncidences aiment juste bien se foutre de ta gueule et te rappelaient à quel point t'es seul. L'genre d'espèce asocial. « J’ai pas dit ça » que tu dis avec la grimace du gamin qui boude, du gamin qu’a pas d’argument. Puis tu tournes la tête ailleurs, ailleurs que son visage juvénile, que ses cheveux en bordel. Tu fais genre de t’être déjà désintéressé de lui, que t’as déjà oublié sa présence, que tu le connais pas. Mais t’as la cervelle qui reste concentré sur lui en réalité, lui qui s’enfonce dans sa chaise que tu vois du coin de l’oeil.
Puis il se tire une balle dans le pieds. T’es pas stupide, t’as bien compris qu’il voulait savoir à dire vrai, dans une autre vie c’est certainement mignon son comportement. Toi, ça t’offense pas, c’est déjà ça. « Je vois ouais… En fait, tu t’emmerdes », constatation, tu hausses les épaules, le pique que tu murmures, ton visage qui tente toujours de la jouer poker face. T’as Ruby dans la tête, et son impatience de vous voir devenir amis. Tu trouves ça con, il en a peut-être pas envie. Et toi ? Ouais, toi non plus t’en as pas envie, ouais.
« Toi t’es là pour ça je suppose ? », tu grattes ton cou pour accompagner tes paroles, après tout, toi t’as jamais dit que tu allais pas lui poser la question. Et son cou t’intrigue. Pas que t’aimerais y déposer les lèvres, ça c’est dégueulasse mais y’a une putain de cicatrice qui s’y montre fièrement. C’est pas spécialement beau à tes yeux, t’es même presque gêné d’y poser l’regard, tes iris verts que tu plantent dans ses yeux. Tu crois bien qu’il est surpris. C’est la première fois que tu lui parles autrement qu’en crachant une timide haine faut dire.
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MessageSujet: Re: (FB) (SAL) effrayant c’garçon    (FB) (SAL) effrayant c’garçon  EmptySam 25 Aoû - 21:51


effrayant c'garçon
ariel et sal
https://www.youtube.com/watch?v=zNd4apsr3WE

faut savoir laisser tomber, poser les armes et enfin hisser le drapeau blanc. il a plus envie sal, de se lancer à corps perdu dans une envie de gratter les parois pour découvrir une oeuvre d'art - trop fatigué, trop gavé par la situation, par ariel qu'est incapable de sourire même qu'un peu. alors il abandonne sans trop de regrets, mais avec une déception dans les prunelles qui se joue de lui - il se penche, farfouille dans son sac pour y trouver son carnet à croquis, déjà plein à craquer. il sait qu'il en a pour un temps d'attente - alors autant le mettre à profit. il tapote du crayon sur la feuille, écoute l'autre d'une oreille alors que son sourire reste - suspendu à sa bouche comme un chat à une branche, menaçant de se prendre le chien posté en bas à la moindre seconde. ça crève les yeux sa raison, ça laisse même pas de doute - il inspire profondément alors qu'il fait les traits.
- ouais. futé inspecteur. remarque c'est écrit sur ma tronche... il inspire profondément, a de nouveau envie de gratter - mais ça fait mal, ça chauffe à l'intérieur comme si une créature allait en sortir. à cette image, il sent un frisson passer dans son échine, il la courbe légèrement alors qu'il appuie sur le crayon, le regard vissé sur ce qui sera pas une oeuvre - seulement un travail personnel, seulement un livre à souvenirs de ce qui lui passait dans la tête à ce moment-là. mais ouais, elle m'fait mal ces derniers temps. la peau est pas mal fragile alors j'ai préféré voir l'médecin qui m'suit depuis que j'suis ici. un chouette type. mais ça j'imagine que c'est l'détail dont tout l'monde se fout. haussement d'épaules, voix paisible, un peu fataliste, il lance une oeillade vers l'étranger, celui dont il saura sans doute rien pas même après quelques mois. ça le tanne de lui renvoyer la question - il ferme sa grande gueule sal, laisse sa frustration s'exprimer par un autre moyen. en tout cas ariel, si tu continues à r'garder comme ça, ça va devenir payant. il se marre, redresse la tête, il garde son rictus sal - incapable de lui en vouloir, de rester dans l'ombre, de pas vouloir s'approche des autres. il vaut pas mieux - il vaut même pire, à toujours percevoir ses vis-à-vis comme des passants plus que comme des fiables qui resteront toujours à ses côtés. il se remet à faire des rythmes avec la mine - c'est vrai qu'ariel pour une fois, avec sa curiosité, il semble se relâcher, à son tour défaire l'armure.

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MessageSujet: Re: (FB) (SAL) effrayant c’garçon    (FB) (SAL) effrayant c’garçon  EmptyVen 31 Aoû - 0:12

Il sourit. Et tu ne sais pas pourquoi. Après tout tu lui as simplement posé une question, tu pensais pas que ça le rendrait si heureux. Ou alors il se moque de toi ? Remarque vu ses premiers mots c’est certainement ça. « Sur ta tronche non, sur ton cou plutôt j’dirais », tu te sens obligé de faire l’insupportable, le mec chiant avec ses remarques à la con, de faux intelligent, pointilleux sur des détails de merde dans le besoin stupide de détruire sa phrase. Tu sais pas ce qui te prends à lui dire ça mais, il t’as piqué avec son « futé inspecteur ». Gnagnagna. Tu baisses un instant tes yeux verts sur son carnet, la feuille vierge qu’il commence bientôt à raturer avec son crayon. Il dessine alors. T’aimes pas les artistes. C’est souvent péteux, à se croire tout permis. C'est facile pour toi de pas aimer les gens, tu trouves toujours une raison qui te console assez bien.
Sal attire à nouveau ton regard sur lui, se sent dans le besoin d’expliquer sa douleur, et la sympathie de son docteur. En somme : ce dont tu te fous un peu. « Ouais, j’t’avoue que j’sais pas trop quoi faire de cette info », ça y est, t’es de nouveau désagréable. Pourtant t’as pas la voix si méchante, peut-être trop honnête pour ne pas heurter, les filtres qui séparent ta cervelle et ta bouche sont un peu usés, faut dire qu’la vie elle a jamais pris de pincettes avec toi alors tu fais pareil. T’es pas du genre à parler de la météo, ou à tourner autour du pot. Ça t’emmerde juste et le silence c'est bien aussi. Puis t’as jamais été bon pour tenir une discussion, avec toi ça se casse vite la gueule comme des « ça va ? - oui. » et les secondes suivantes plutôt gênantes. Du coup, tu te perds dans ton observation, tes pupilles qui louchent sur sa cicatrice dont tu détailles toute l’imperfection. Tu te demandes un instant comment il s’est fait ça avant de te dire qu’au pire, c’est pas tes affaires et que tu as déjà posé une question. Tu as déjà assez parlé. Et puis, il te surprend. Toi tu dévies rapidement les yeux, fuyant, coupable à deux balles qui rougit un peu, cette teinte qui trahie la frustration de ne pas avoir été plus discret. Après tout Ariel, tu t’es donné l’image du gars qui se fout de tout, faut pas que tu trahisses cette façade sinon… Y’a pas de sinon en fait. T'es juste un peu con. « C’est con j’ai pas d’argent, heureusement que la vue m’intéresse pas des masses » parce que faut pas qu’il s’emballe l’autre. Puis après quoi ? Vous devenez potes et allez au skate Park ensemble la nuit ? Faut pas rêver non plus.
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MessageSujet: Re: (FB) (SAL) effrayant c’garçon    (FB) (SAL) effrayant c’garçon  EmptySam 1 Sep - 21:13


effrayant c'garçon
ariel et sal
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plus ça avance, plus il se dit que doit y'avoir un souci de gravité chez ariel. y'a pas que son corps qu'est attiré par le sol, y'a tout le reste aussi - c'est presque étonnant que ses yeux sortent pas de ses orbites, pour rejoindre ses chaussures. en attendant ce qui le frappe, c'est le sourire - sourire qu'existe pas, sourire fantôme, sourire spectre mais pas poltergeist. il secoue rien du tout, fait rien du tout, ça fait une parenthèse bien à l'envers - il voudrait en rire, un peu taper dans la taquinerie. mais il se tait sal, parce que de lui il connaît que peu, juste des rumeurs ici ou là, rumeurs dont il se fout - parce qu'il écoute jamais ce qui se raconte dans les oreilles des vipères. il continue de gribouiller, s'attarde d'abord sur les gens en face, puis prend exemple sur l'autre - ariel il a une gueule bizarre taillée au burin, c'est fin et marqué, c'est pas normal, pas banal, il se détache un peu des autres. l'est maigre, pas maigre rachitique, juste maigre comme une brindille - c'en est joli. il roule des yeux, laisse planer un petit rictus pas franchement mauvais - juste piqué de curiosité.
- ouais c'est ça, t'as cru que j'voyais pas ton oeil de travers ? haussement de sourcils, il feint l'étonnement pour meubler sa face - pour créer un décalage, entre l'un qu'exprime rien, et l'autre qu'exprime trop. il se retient de bailler, fait un peut craquer sa nuque - le bout du crayon qui continue de frétiller, lancer une vague musique au milieu des bip, des bambins qui chouinent et des appels à la pelle. il voudrait bien trouver un sujet de conversation intéressant - y'a rien qui lui vient sur l'instant. c'est glauque ici. il s'attend pas à une réponse, c'est juste qu'il a tendance à exprimer ses pensées. c'est juste pour lui le blanc c'est devenu tout ce qu'il peut plus blairer - pour ça qu'il se complaît dans le noir, à plus vouloir être aveuglé. il en a vue des saloperies, sal, à commencer par ceux qui partent et ceux qui viennent, les condamnés, les abandonnés, ceux qui peuvent plus rien se payer - il sait qu'il a eu du cul, d'avoir un père friqué pour avoir rendu service au pays, et une mère qui porte des perles de sa grand-mère, sa famille a jamais eu de quoi se plaindre.
- j'ai l'impression qu'une fois qu't'y rentres, c'est comme signer un abonnement. au final t'y reviens toujours. ou c'est une genre de malédiction. y'a parfois des décalages de plusieurs années, de plusieurs mois, plusieurs jours, plusieurs heures. il relève pas le nez pour autant, il se doute qu'il va se faire rembarrer - il se prépare au silence de morgue, à juste trouver refuge dans ses gribouillages d'artiste miniature.

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MessageSujet: Re: (FB) (SAL) effrayant c’garçon    (FB) (SAL) effrayant c’garçon  EmptyMar 11 Sep - 18:33


“on s'apprivoise comme les animaux” &
C’est la première fois que tu lui adresses la parole plus deux minutes, la première fois que tu lui donnes le son de ta voix pour quelques mots, quelques mots différents des autres, de ceux murmurés, crachés dans les couloirs du lycée. Casse-toi. Arrête de m’suivre. J’pas besoin de toi. Cette fois-ci tu lui parles, même un peu, même si t’as peut-être les phrases qui se finissent pas, que la voix s’éteint avant le point, que t’es même un peu gêné parce que dans un sens tu vas vers lui, tu fais un pas, même petit. T’es peut-être froid, les mots maladroits, t’as peut-être pas bien appris les codes, que si c’est trop méchant faut pas le dire, que si tu t’en fous, faut faire genre, que si tu veux pas parler faut te forcer. T’y arrives pas toi. Tu te dis que c’est mieux qu’on ne t’entende pas trop, puis Sal a l’air d’être un pro, à discuter comme ça, à aligner quelques mots, si simplement que ça. Peut-être même qu’il pourrait se faire la discussion tout seul. Ça te dérangerait pas. Tu parles pas, mais t’as au moins les oreilles qui fonctionnent. Puis il sourit. Il sourit beaucoup, ça détonne avec le reste, avec les murs blancs, et les passants en stresse. « Oeil de travers de quoi ? J’vois pas de quoi tu parles », t’es pas le genre à assumer la moindre chose, à nier dès que c’est possible même pour des trucs à la con, juste pour faire semblant d’avoir raison. Pourtant tu zieutes bien sur son papier, sali par son crayon, à dessiner une silhouette tu crois, tu sais pas trop, tu l’as reconnais pas. Des garçons fins, y’en a pas mal. « c'est glauque ici », tu poses les yeux sur les patients, toutes ces gueules que tu n’aimes pas voir parce qu’elles attendent, comme toi qu’attend ton contrôle, parce qu’elles sont malades, comme toi, parce qu’elles font la gueule, comme toi. Tout est trop comme toi. Ça te plait pas. « Ouais », quoi dire de plus ? Encore une fois tu sais pas. Tu serais presque prêt à t’excuser pour être si mauvais, même pas capable de développer, même pas capable de relancer. Alors c’est Sal qui le fait. Une fois encore.
« j'ai l'impression qu'une fois qu't'y rentres, c'est comme signer un abonnement. au final t'y reviens toujours. ou c'est une genre de malédiction. », t’échappes un souffle, une trace de rire, vite fanée. Tu ris et t’as aussi envie de pleurer. S’il savait. T’aimerais bien que ton abonnement se termine, que tu puisses le résigner n’importe quand, maintenant. Une malédiction ouais. Offerte aléatoirement. « Si tu savais… » que tu chuchotes, la seule phrase qui dépassera tes pensées. Tu viens te frotter les yeux, la fatigue qui te revient, la fatigue de cette routine, du destin qui s’amuse avec toi, un coup ça va, un coup ça va pas. C’est ça ta malédiction à toi. C’est le loto. « T’as de la chance quand même », tu veux qu’il le sache. Que c’est une cicatrice, que ça lui fait peut-être mal parfois mais c’est pas elle qui lui arrachera la vie, il l’a vaincu avant, il a était plus fort que l’ennemi. Il a de la chance, il devrait s'en vanter, peut-être même montrer sa cicatrice comme un trophée. Toi t’aimerais bien que le docteur te le dise, « c’est fini. Plus qu’une cicatrice ! », mais les blessures, elles se comptent par centaines. Dans ton corps, autour de toi. Tu le vois bien tout ça. Tu vois bien que tu fais du mal à ta mère malgré toi. Mais qu’est-ce que tu peux y faire ? Se battre, c’est sympa ouais, mais c’est que même les rhumes deviennent dangereux.
 
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MessageSujet: Re: (FB) (SAL) effrayant c’garçon    (FB) (SAL) effrayant c’garçon  EmptyVen 14 Sep - 21:20


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ariel et sal
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il sait pas ce qui dérange exactement. si c'est la forme du bâtiment, les couleurs qui manquent clairement ou tout simplement les gens qui passent ici. faut croire qu'une fois que la porte est fermée, tout est laissé derrière. que même sourire ça fait trop mal, que y'a que des larmes ou du soulagement qui parfois passent la barrière des lèvres. il sait que ça a braillé, il sait que ça a gueulé, il sait que ça a supplié, il sait que ça a prié aussi pour sa gueule - depuis il se dit qu'il devrait remercier un certain seigneur, depuis il se dit aussi qu'il est juste le chanceux aux dés qui à la place d'avoir taxé le un, s'est retrouvé avec un double six. il renifle un peu, se fond dans ses fringues, y cherche un peu plus de bonheur, de chaleur alors que ça continue de s'affiner sur sa page - les modèles vivants, c'est des plaies, même si y'en a certains qui semblent morts, inertes. y'a ariel à côté qui piaille à peine, tout juste, à croire qu'il essaie mais qu'il se fait pas entendre - façon oisillon qui passe sous un coup de râteau trop violent. pourtant ça l'amuse, ça continue de le faire sourire un peu en coin, à mi-timidement, à mi-sincèrement. il s'en mordille la joue, y'a le constat terrible qui vient en appel - paraît que sal a de la chance, il veut alors bien le croire, bien se dire qu'il est clairement pas de ceux qui se font jeter dans le fond du panier et qu'ont pas la certitude de pouvoir en sortir. il inspire profondément, hoche mollement la tête.
- comparé à pas mal, ouais. j'ai eu d'la chance. il dira jamais le contraire, il aime pas se plaindre, il aime pas geindre, et si ça lui arrive de se regarder, de pas se blairer au point de vouloir tout couper, il le tait, il se le garde. parce que sal il a pas la manie de faire la grande gueule qui couine à tout va, il préfère le faire dans son coin, ravaler les mots, gerber les émotions par le biais de ses prunelles - parfois de sa bouche. il laisse planer un genre de rire fatigué.
- c'qui est drôle c'est d'voir que d'un service à l'autre, t'as quasi rien qui change. côté gosses t'as juste deux-trois stickers de pieuvres qui squattent les murs. à vouloir recréer la faune marine, ils ont su que mettre de la poudre aux yeux, cachant derrière des effets peu laborieux. quitte à vouloir faire genre, j'sais pas, autant essayer d'colorier les murs. pas laisser c'blanc. l'blanc aura jamais paru aussi inquiétant. il hausse mollement ses épaules, pousse un profond soupir. il s'attaque aux yeux un poil en amandes, il s'attaque à ce qui fait de l'être ce qu'il est - paraît que chacun peut se reconnaître à la lueur de vie là, quelque part entre le noir, la couleur et le blanc.

- 'tain même les chaises craignent.
il étale un peu plus ses jambes - trop longues, trop grandes, qui du jour au lendemain se sont mises à pousser, sans savoir s'arrêter. il fait craquer ses omoplates, s'impatiente vaguement, sal. faut dire qu'il étouffe - faut dire qu'ils y crèvent ici plus qu'ils y survivent.

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Ariel Walker

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MessageSujet: Re: (FB) (SAL) effrayant c’garçon    (FB) (SAL) effrayant c’garçon  EmptySam 29 Sep - 19:56


“on s'apprivoise comme les animaux” &
Y’a ce sourire qui s’coince sur ses lèvres à lui, les yeux rivés sur son gribouillis, toi qui le fixe sans discrétion, partie avec ta mauvaise langue, celle qui crache, celle qui menace. Il bat le record des mots, cent de plus que toi, peut-être plus, tu comptes pas, tu préfères l’écouter et c’est bizarre. Tu te savais pas si attentionné. C’est ça le mot ? Comment on nomme ceux qui ferment leur gueule mais qu’écoutent ce qu’on a à leur dire ? T’es peut-être un psy en fait. C’genre de personne qui sert à rien mais qu’on met quand même dans le décor. Décor blanc, les chaises qui se fondent au mur, juste les tenues bleues des infirmières qui jurent avec ces tons trop claires. Faudrait presque les lunettes, blanc qui rappelle pas la neige d’hiver et le père noël, blanc comme un t’vas mourir petit, blanc comme un y’en a un qui vient d’clamser au deuxième étage d'ailleurs. C’est pas la joie, c’est un blanc gris. Un gris pas joli. Tu préfères regarder l’épaisseur des cheveux de Sal, gamin plus grand que toi, ça t’enfonces dans ta chaise, tu boudes un petit peu, à fixer tes yeux sur ses jambes qui touchent presque la table, toi t’as l’impression de toucher à peine le sol. Tu fais la moue. Pourquoi t’as pas grandi toi ?
Sal il a de la chance. La chance d’être grand aussi. Pendant deux secondes, t’aimerais bien être lui. Savoir ce que ça fait d’voir la vie de haut, plus haut que toi, savoir ce que ça fait d’se sentir vivant, pouvoir courir, s’écorcher les genoux sans crier écartez vous ! Sans devoir affronter les mauvais jours d’hivers, où tu trembles devant les 40 degrés afficher sur le thermomètre. Bar de fer sous le bras, l’corps affaibli obligé d’rester cloué au lit. C’est pas long deux secondes. C’est assez pour que t’en sois gêné. C’est bizarre de regarder un garçon pendant plus de deux secondes. Quand tu tournes la tête vers le mur blanc qu’a toujours pas jauni, t’es persuadé de pas paraitre bizarre, que de toute façon tu te mords toujours le bout de la lèvre, que t’as toujours le regard un peu fuyant. Avec Sal ou non.
Et ça doit être bien nul de discuter avec toi, vraiment à chier, voilà qu’on revoie les choix de l’architecte, un peu de couleurs par ci par là, ça s’rait peut-être mieux. Y’a pas assez de violet, pas assez d’bleu. « C’est vrai, j’aime pas l’blanc, c’peut-être à cause d’eux », tu hausses les épaules, décalage avec l’autre, même gueule détaché, même attitude d’vant l’public désespéré. Haussement d’épaules comme un tout pareil ouais. « Ils vont pas s’casser l’cul de toute, l’salaire sera toujours l'même pour eux », les gens rien que des crevards. T'es pas vraiment aller vérifier, l'idée te plait comme ça.

Tu reposes les yeux sur lui, ton oeil droit que tu frottes sous l’envie d’fermer les yeux, d’user un quelconque pouvoir, quelque chose qui te ferait voler, quelque chose qui peint les murs, qui change d’endroit. Tu reposes l’œil sur son dessin et ça te fait tout drôle, t’as l’corps qui bug, ton deuxième œil qui s’ouvre pour vérifier, passer derrière l’autre qui fait mal son boulot à imaginer ta gueule sur un papier. Mais putain c’est vrai. C’est tes yeux fatigués sur ce papier. « C’est qui ? » parce que tu fais le mec incertain, sait-on jamais, tu veux pas passer pour celui égocentrique, à s’voir partout même quand y’a pas de miroir, après tout t'as un peu la vue qui flanche, tu te fais peut-être des idées, paranoïa qu'atteint le stade ultime. Mais putain, manquerait plus la couleur pale d’un vert atténué par le soleil que tu te croirais devant ton reflet.
 
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Sal King

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MessageSujet: Re: (FB) (SAL) effrayant c’garçon    (FB) (SAL) effrayant c’garçon  EmptyDim 7 Oct - 16:49


effrayant c'garçon
ariel et sal
https://www.youtube.com/watch?v=zNd4apsr3WE

un de ces quatre il saura relativiser, un de ces quatre il saura la jouer grand bonhomme qu'enlève son tee-shirt trop grand, son col roulé et sa tignasse pour enfin s'affirmer. du genre qui fait de sa différence une forme - ces conneries qui parcourent les postes motivants ou les briquets qui se vendent à cinquante centimes pièce. en attendant sal il préfère rester dans son malheur, se complaire un peu dedans, se foutre de sa gueule plus que celle des autres - tirer la sienne jusqu'au plus bas puis peu importe ce qu'ils en disent, seulement essayer de se donner un moyen d'exister. ça le fait marrer de se dire qu'au final, ariel, il a l'air d'en carrer quelque chose de ce qui se raconte, ce qui se dit, à croire qu'il est humain finalement, avec failles qui bouffent, mais humain quand même qui outre l'énervement est capable de présenter pléthore de sentiments sur sa face. reste encore à énumérer lesquelles. il sourit un peu sal, parce que ce qu'il gribouille ça a le don d'attiser sa curiosité, de le sortir de son muret pour qu'il redresse le bout de son pif, pour qu'il essaie au moins de voir le monde sous un oeil nouveau. il sourit. sourit encore. sourit toujours avant de terminer un dernier mouvement. c'est qu'un croquis. il le terminera pas. il inspire profondément.
- j'sais pas, à toi de m'dire.
haussement d'épaules.
y'a une dame qui s'exprime.
- sal king ?
il se redresse, fait office de présence. il arrache la feuille, lui laisse le crayon entre les doigts - qu'il en fasse ce qu'il veule, qu'il le déchire, qu'il le garde, qu'il y mette quelques bâtons ou un trou noir, ça fera souvenir de mauvaise augure.

- allez courage.
foutage de gueule, parce que y'a pas de courage qui tienne, seulement des emmerdes qui s'accumulent sous les pompes et une vie déjà foirée avant même d'avoir pu commencer. y se traîne, sal, son sac sur l'épaule à se dire parfois qu'il aurait sans doute dû y rester sous les canines de duke - soupir à l'appui, il disparaît, se fond dans les murs blancs façon crise d'angoisse qui fait voir des étoiles filantes.

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