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 the perks of being a wallflower (Letto)

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MessageSujet: the perks of being a wallflower (Letto)   the perks of being a wallflower (Letto) EmptyVen 26 Jan - 21:14

Ça doit faire dix minutes maintenant qu’il est immobile au milieu du trottoir en face de la maison d’Otto, comme tétanisé devant cet enchevêtrement de cubes et de vitres aux dimensions démesurées. Otto l’avait prévenu, que c’était une maison moderne, mais Lenny n’avait pas compris que moderne rimait avec gigantesque, dans sa famille. Jamais de sa vie il n’a vu de telles maisons. Enfin, si, de loin, en passant à Tybee Island, mais c’est tout. De près, c’est bien plus imposant. Et jamais de sa vie, encore, il n’a mis les pieds dans une maison pareille. Il lui suffit de la regarder un peu trop longtemps pour se sentir intimidé, comme lorsqu’il regarde un adulte dans les yeux. Lui, il n’a connu qu’un appartement modeste – à présent il se dit qu’il était même microscopique, il doit probablement faire la taille de la chambre d’Otto – et des maisons sans prétention chez ses familles d’accueil, jamais d’étalage de richesses comme ce qui se dresse devant lui. Il sait que la famille d’Otto n’a pas de problème d’argent, après tout Otto lui a tout avoué, il avait même parlé de grosse baraque au bord de la mer s’il se souvient bien, dans les cabines d’essayage d’un magasin. Il a l’impression que c’était il y a une éternité, et il y a sa gorge qui se serre en se reprochant tout le temps qu’il a perdu à éviter Otto. Tout s’est bien passé, au final, tout s’est bien passé, il se répète, comme s’il n’arrivait pas à y croire. Au fond, il avait beau savoir, il ne s’attendait pas à ça, il n’a pas prévu que ce serait aussi grand, aussi luxueux, aussi ostentatoire. C’est une chose de savoir que les parents d’Otto sont riches, c’est autre chose d’y être confronté de plein fouet. C’est étrange, parce que ça le ramène à l’incompréhension qui l’a assailli quand Otto lui a révélé son secret, pourquoi faire semblant d’être pauvre, s’imposer de vivre dans la rue dans des conditions abjectes lorsqu’on a tout. C’est une sensation qu’il avait oubliée, mise de côté pour vivre son idylle sans se poser de questions. Mais ça lui semble violent, tout à coup, comme si la vérité venait seulement de lui exploser en plein visage. Et puis il y a cette autre certitude : ils vont le détester. Il en est sûr, bien convaincu qu’il ne sera jamais à sa place là-dedans, même la cave doit avoir été pensée par un architecte d’intérieur. Ils vont le détester, lui et ses baskets usées, ses cheveux mal coupés et son air de chiot perdu. Ça lui donne envie de faire demi-tour, de prendre ses jambes à son cou, de courir jusqu’à ce qu’il ne puisse plus respirer. Mais il y a Otto à l’intérieur, et il se raccroche à cette idée pour trouver le courage de sonner à la porte. Il lui a dit qu’il n’y aurait personne quand il arriverait, alors il est plus ou moins rassuré. Il aura le temps de s’enfuir plus tard, avant que toute la famille ne soit rentrée. Il prend une longue inspiration, et finit par franchir la route d’un pas hésitant pour approcher le seuil, le doigt tremblant qui appuie sur la sonnette. Et il se dit qu’il est encore temps de partir, en prétextant qu’il est malade lorsqu’Otto ouvrira.
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Otto Hard

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MessageSujet: Re: the perks of being a wallflower (Letto)   the perks of being a wallflower (Letto) EmptyLun 19 Mar - 16:53

Ils avaient franchit un cap Otto et Lenny, un grand cap... la chose étant... Otto n'était toujours pas convaincu que cela ait été fait pour les meilleures raisons ! Il avait adoré certes mais... il avait peur que Lenny ne le regrette à présent et puis... et puis d'autre choses auxquels Otto préférait ne pas penser. Cependant, même si ça avait été une grande étape dans leur couple cela ne changeait en rien le fait que... au final il leur restait énormément de chemin à faire ! D'étape à passer et notamment... la présentation de Lenny à sa famille... histoire un peu d'officialiser la chose et pour Otto de laisser derrière lui ce passé de coucheries sans le moindre sentiment, se rangeant enfin. Et disons le... Otto avait un traque d'enfer ! Une boule au ventre tellement grande... il était terrifié à l'idée de cette rencontre mais non pas à cause de l'image que Lenny pourrait renvoyer à ses proches mais au contraire peur de l'effet que cela ferait à Lenny, priant par dessus tout que Lenny... ne prenne pas la fuite ! Du reste ses parents étaient totalement secondaires... hormis son père peut être il ne ressentait toujours pas la moindre affection pour eux. Mais présenter Lenny à ses trois frères, ses protecteurs... ça pour le coup ça risquait d'être... particulièrement stressant pour lui comme pour le petit blond qu'était son coapin.

Pourtant ce dont il aurait dû s'inquiéter avant toute chose Otto... c'était la réaction de Lenny en arrivant ici... dans ce quartier bien sûr mais aussi devant cette baraque... baraque qui faisait passer l'appartement des Lost Boys pour le pire trou au monde. Décidément Otto avait bien trompé son monde, il s'était foutrement bien foutu de la gueule de ses camarades même ! Nullement dans la misère comme la majorité d'entre eux et vivant au contraire dans un luxe qui ferait vomir la plupart... il s'en voulait à présent... il s'en voulait de s'être ainsi moqué d'eux et il détestait toujours autant cette vie dans la richesse qui était la sienne, cette vie qui lui semblait totalement injuste pour tous les autres... mais aujourd'hui il avait prit conscience qu'il devait l'accepter, qu'il devait en tirer partit car, si il ne pouvait pas partager la misère des autres où leur offrir le même train de vie que le sien... il pourrait au moins le faire avec Lenny, lui offrir absolument tout ce dont il rêvait car le pauvre... il en avait tellement bavé qu'aujourd'hui il méritait de pouvoir être choyé. Mais voilà... Lenny allait-il survivre au passage d'un monde à l'autre ? Ça pour le coup... c'était une chose dont il était beaucoup moins certain !

Alors il l'attendait, l'attendait dans le stress, espérant vraiment que Lenny... ne prendrait pas la fuite. Il se doutait bien que ce n'était pas facile à encaisser mais... il avait besoin de lui. En vrai il avait été lâche Otto, car il n'avait pas prévenu sa famille de l'annonce qu'il comptait leur faire, lui permettant ainsi, si Lenny ou même lui avec son blond avaient décidé de prendre la fuite, de ne pas devoir affronter les questionnements des siens car ils ne s'attendraient du coup à rien. Mais tout de même, il avait besoin de Lenny car sinon il sentait que son cœur allait éclater. Et d'ailleurs la sonnette teinta, annonçant, en toute logique, la présence de Lenny. À peine prêt, trop concentré sur le fait que tout soit parfait, Otto avait dû sauter dans un pantalon en vitesse pour rejoindre la porte à toute jambe. C'était limite essoufflé qu'il y arrivait, ouvrant la porte pour découvrir un Lenny à peine plus rassuré que lui tandis que de son côté il se présentait avec une tenue un peu plus original que ces derniers jours mais un peu plus proche de ses moyens avec des vêtements de qualité, de quoi trancher avec son look de chez les Lost Boys. « Tu... tu es venu ! » Qu'il avait lâché, soulagé alors qu'un sourire immense se dessinait sur ses lèvres. « Vas y, entre, ne reste pas sur le pas de la porte. » Ne fuit pas pensait-il surtout « Je... ça va tu as trouvé facilement ? » demandait-il un peu gêné « Tu... » n'es pas trop terrifié par ce que tu vois ? « veux un truc à boire peut être ? Eh euuh... bienvenue. » Qu'il avait alors dit, un petit sourire timide et le rouge aux joues.
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MessageSujet: Re: the perks of being a wallflower (Letto)   the perks of being a wallflower (Letto) EmptyMer 4 Avr - 23:53

Il a le cœur qui bat à mille à l’heure, en entendant la sonnette qui s’actionne sous son index. Il a l’impression qu’il va exploser dans sa poitrine, ne rien laisser de lui qu’un tas de poussière sur le paillasson. Il y a une part de lui qui espère, bêtement, qu’Otto ne soit pas là, ou qu’il se soit trompé de maison et qu’on lui dise de déguerpir, avec ses vêtements usés et sa dégaine de gamin des rues, même s’il se tient trop droit pour avoir l’air de ça. Il pense même à faire demi-tour, fuir tant qu’il est temps, à un moment, parce qu’il a l’impression qu’il s’écoule une éternité avant que la porte ne s’ouvre et ça lui fait réaliser avec angoisse que la maison doit être encore plus grande qu’il ne se l’imagine, pour qu’Otto prenne tant de secondes à arriver. Mais c’est trop tard, toujours trop tard, il a laissé l’hésitation le paralyser, comme d’habitude, et la porte s’ouvre sur un Otto tout aussi nerveux, mais beaucoup mieux habillé que lui. Et ça le frappe, sorte de choc thermique, il a soudain froid, chaud, ne sait plus, avec ses vieilles affaires élimées, le contraste est flagrant, l’écart trop visible. Il n’a jamais pu se payer ce genre de fringues, Lenny, il les a seulement vues sur les danseurs étoiles de la compagnie de Darja, quand il était gosse, les plus riches du ballet, certainement pas sa mère, danseuse d’arrière-plan. Les matières nobles, douces, brillantes, qu’il n’a pu contempler que de loin, et la comparaison qu’il fait inconsciemment. Si Otto s’habille comme ça, ici, que vont penser sa famille de son copain mal attifé ? Que du mal, forcément, ça se voit comme un éléphant au milieu d’un couloir qu’il n’est pas à sa place, même quand Otto lui dit d’entrer, les yeux qui se perdent un peu partout dans le hall d’entrée trop spacieux, trop lumineux, trop luxueux, trop tout, pour lui qui a été élevé dans un quinze mètres carré au milieu du Bronx. Il a toujours été mal à l’aise avec l’idée d’étaler ses richesses, même avec ses capacités intellectuelles, il n’a jamais pensé au fait qu’il pourrait être riche un jour, l’important étant de pouvoir aider son entourage, et non pas se contenter d’être égoïste en s’offrant tout ce qu’il veut. Il ne mérite pas d’avoir tout ce qu’il veut, et ça renforce son impression de faire tache, dans ce décor, de ne pas être à la hauteur, de ne pas être la personne idéale pour Otto. Il n’ose même pas l’embrasser, en entrant. Otto ne le fait pas non plus, probablement trop stressé pour y penser, mais ça a un effet anxiogène sur Lenny, qui se demande encore s’il a fait quelque chose de mal. Il secoue la tête doucement, pour tenter de chasser toutes ces pensées parasites et angoissantes, sourit légèrement à Otto en fermant la porte derrière lui. « Oui, c’était… facile. La maison toute vitrée, comme tu l’avais dit. C’est… grand. » Il ne sait pas quoi dire d’autre, et il n’a plus envie de regarder autour de lui, cette profusion d’espace vide lui refilant une sorte de vertige, au coin du cœur, il préfère garder son attention rivée sur Otto, qui semble tout aussi gêné que lui. Il se dit que ça doit être à cause des présentations à venir, et il espère vraiment que ce n’est pas pour tout de suite, et qu’il pourra battre en retraite s’il panique. Il se souvient de la rencontre entre Otto et Rhoan comme si c’était hier, et même s’il y a peu de chances que lui ait couché avec un des frères d’Otto – aucune chance, clairement –, il est certain que le karma trouvera quelque chose à faire pour que tout parte en vrille. « Euh… Non merci. » Il dit non, alors qu’il a soif, l’anxiété qui le tiraille lui fait dire n’importe quoi. Il reprend. « Enfin, un verre d’eau, peut-être. » Parce qu’il a la gorge sèche et les mains qui tremblent un peu, à ne pas savoir où il doit déposer sa veste qu’il vient d’enlever, de peur qu’elle n’enlaidisse le paysage. Pas à sa place, vraiment pas. « Ils ne sont pas encore là ? »
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Otto Hard

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MessageSujet: Re: the perks of being a wallflower (Letto)   the perks of being a wallflower (Letto) EmptyJeu 26 Avr - 0:04

C'était la panique, le chaos dans l'esprit d'Otto. Il était stressé, il avait la boule au ventre... il ne savait pas exactement comment ça allait se passer, il ne savait pas non plus comment il voulait que ça se passe... bien bien sûr ! Mais... il y avait plusieurs manières de faire bien et certaines de très mauvaises façons. Seulement voilà... il n'avait pas vraiment le luxe de se prendre la tête pour le moment... ou du moins c'était justement ce luxe qui posait problème alors que Lenny, son copain, l'amour de sa vie et surtout une personne qui n'avait rien allait se retrouver face à tout ça. Mais déjà il était heureux, heureux car Lenny n'avait pas fait demi tour, Lenny était venu, Lenny avait sonné à la porte et était resté le temps que Otto arrive. Mine de rien c'était beaucoup ! C'était même énorme... car il y avait de quoi faire peur, surtout en voyant l'endroit il y avait de quoi prendre ses jambes à son cou et la seule présence du blond l'aidait à se sentir moins stressé... un chouilla en tout cas.

Mais bon... Otto pouvait malgré tout sentir le malaise de Lenny. En même temps... comment lui en vouloir ? Tout ici était fait pour en mettre plein la vue... plein la gueule ouai ! C'était une des choses qu'il avait toujours détesté dans sa condition, cette exposition de richesse, de supériorité alors qu'il n'en était rien... ça lui donnait envie de vomir. « Ouai je sais... trop grand même... je suis désolé... » désolé de lui étaler cette richesse sous les yeux, cette chance dont il avait manqué, cette vie dorée acquise pour rien si ce n'était de naître dans cette famille... Il s'en voulait de ce qu'il était et il aurait vraiment préféré de n'être que le petit gamin des rues qui avaient fini par rejoindre les Lost Boys. Alors certes ça aurait été loin d'être parfait pour prendre soin de Lenny mais il aurait tout donné, aurait fait les efforts... mais non... alors tenter d'utiliser ce qu'il avait pour aider le blond à quitter la misère c'était bien le moins qu'il puisse faire ! Non pas qu'il était sa bonne action, jamais ! Mais... il voulait prendre soin de lui et l'argent lui permettrait au moins ça.

Mais déjà il devait s'occuper de ce qui était à sa portée, déjà... il devait prendre soin de lui maintenant. Il avait donc ce qui s'imposait, il avait joué les hôtes parfait en lui proposant à boire et en lui souhaitant la bienvenue. C'était idiot mais c'était tout ce qui lui était venu pour éviter que le silence ne s'installe. « Un verre d'eau, noté ! » Et il allait vers la cuisine, du moins il comptait le faire avant de se rendre compte d'un truc... de Lenny et de sa veste en main qu'il ne semble pas vraiment où mettre. Il se rapproche donc, prend sa veste délicatement puis la pose sur un des porte manteau sur le mur qui pourraient, en effet, ressembler à des sculptures si on ne faisait pas attention... encore un choix de gros bourgeois de la part de ses parents... « Non, je me suis dit que ce serait mieux si on avait le temps... de se voir un peu avant qu'il n'arrive... » sa voix traduisait complètement son stress, tendant la main à Lenny pour la lui prendre, le rassurer, se rassurer et l'amener vers la cuisine « Tu vas bien toi ? Tu... enfin... désolé, je suis tellement pas à l'aise ici, je l'ai jamais été. C'est pour ça que je t'ai fais venir avant que mes parents rentrent car... je suis terrorisé ! Mais je me disais que te voir me ferait du bien... et ça me fait en effet du bien... » et presque machinalement il l'avait rapproché de lui, le serrant dans ses bras, respirant son odeur au creux de son cou avant de venir l'embrasser. Il se recula alors, lui souriant avant de dire « Mais je suis sûr que ça va bien se passer, ils vont t'adorer, t'es juste parfait ! Ils t'aimeront même mieux que moi ! En même temps c'est pas dur ! » avait-il dit avant de lui servir un verre d'eau « Tu... tu as peut être des questions ? »
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MessageSujet: Re: the perks of being a wallflower (Letto)   the perks of being a wallflower (Letto) EmptySam 12 Mai - 12:23

Il a le cœur qui se serre, Lenny, lorsqu’Otto s’excuse pour la démesure de sa maison. Un pincement de culpabilité, l’impression de l’avoir forcé à se sentir désolé d’être né là où il est né. Il a rien demandé, Otto, c’est la loi du hasard, on peut naître dans une famille pleine aux as comme dans une famille fauchée, même si la seconde option reste la plus courante, statistiquement parlant. Et sociologiquement parlant, ça arrive rarement que quelqu’un fasse une ascension fulgurante dans les strates sociales, les tendances montrent qu’on reste toute sa vie dans la même classe, à rêver de mieux quand on n’a pas eu la chance de tout avoir dès le berceau. Sauf quand on s’appelle Otto et qu’on regarde avec envie vers ceux qui sont à la rue. Lenny le sait, tout ça, il a lu Marx et ses confrères, s’est passionné pour des études absurdes, voire vaines, sans jamais trop savoir à quoi ça lui servirait plus tard. Ça n’avait pas réussi à le décourager, pourtant n’avait pas délogé Harvard de son esprit, lui le gamin du Bronx que rien ne prédestinait à une grande carrière. Maintenant qu’il y repense, peut-être qu’il aurait dû se montrer plus terre à terre, viser moins haut. Surtout que les racines de sa motivation s’ancraient tout entières dans le désir de vouloir faire la fierté de Darja, pas dans des pulsions égoïstes d’être riche et influent pour le plaisir de l’être. « Ne sois pas désolé, ce n’est pas… » Ta faute. Il abandonne en cours de route, son filet de voix qui fait un piqué droit vers le silence, mine dépitée, interdit. Ce n’est pas sa faute si sa maison est grande, non, mais c’est un peu sa faute s’ils en sont là maintenant. C’est ce qu’il se prend de plein fouet, Lenny : eux deux, ça n’aurait pas dû arriver. Si Otto était resté dans sa tour d’ivoire, dans sa cage dorée. A sa place. Ça ne serait jamais arrivé. Il n’y aurait pas d’eux deux, seulement deux inconnus que tout oppose. Et il n’arrive pas à savoir si ce qu’ils sont n’est pas trop beau pour être vrai, commence à douter que sa place est dans les bras d’Otto.

Pourtant, Otto est adorable, comme d’habitude, quand il le débarrasse du fardeau de sa veste pour la pendre à ce que Lenny n’aurait jamais pris pour un porte-manteau, il est prévenant comme tout lorsqu’il attrape sa main pour l’entraîner dans la cuisine, à lui expliquer qu’il a prévu un peu de temps sans sa famille pour qu’ils puissent se voir avant. Il est parfait, comme il sait l’être, au moment où il le serre entre ses bras, Lenny qui s’y blottit volontiers, ses yeux qui se ferment l’espace d’une seconde, dans un soupir. Il aurait aimé que cela dure plus longtemps, pour l’éternité, peut-être, qu’ils n’aient plus à réfléchir à quoi que ce soit d’autre, certainement pas à l’avenir. Mais c’est déjà terminé, un baiser pour sceller l’instant, et le temps reprend son cours, Otto qui lui sert son verre d’eau et il s’y réfugie comme s’il voulait s’y noyer. Il sait bien que c’est faux, que la famille d’Otto ne l’appréciera pas au premier regard, comme toutes les autres familles dans lesquelles il a échoué jusque-là. Trop intello, trop je-sais-tout, il n’a jamais été le genre de garçon extraverti que tout le monde aime, et il s’est fait une raison. Mais face à Otto, il se contente d’un léger sourire, un peu contrit, en avalant une énième gorgée d’eau comme s’il venait de traverser le désert. Et il réalise qu’il n’a aucune question à poser à Otto, le blanc sidéral qui s’empare de son cerveau, à lui en filer le tournis. Le cœur en vrac, vaguement nauséeux, il relève les yeux vers Otto, la bouche entrouverte, à chercher les mots. Et puis ça se déverse comme un torrent incontrôlable, deux perles salées qui ruissellent sur ses joues rosies. « Otto, je. Ça va trop vite, tout ça, pour moi. Je ne me sens pas prêt à les rencontrer, je sais que ça va aller, mais je ne me sens pas prêt comme je ne me sentais pas prêt à franchir le pas, la dernière fois. Je n’aurais pas dû te dire que ça allait, je suis désolé, je suis vraiment désolé. » C’est précipité, quand il fait demi-tour, attrape sa veste en choisissant l’issue la plus proche, pas capable d’affronter Otto une minute de plus, ses pieds qui l’éloignent le plus rapidement possible de la maison de verre une fois dehors.


Dernière édition par Lenny Kucera le Lun 18 Juin - 0:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: the perks of being a wallflower (Letto)   the perks of being a wallflower (Letto) EmptyVen 1 Juin - 19:10

Comment pouvait-il ne pas être désolé ? Il voyait bien la gêne qu'il provoquait chez Lenny, ce malaise  qu'il avait créer en lui étalant... en lui étalant cette richesse à la gueule comme ça, comme ci de rien était. Toute sa baraque hurlait le privilège et Lenny n'en avait jamais eut aucun. Finalement Otto qui espérait qu'une fois que le petit blond serait là tout irait pour le mieux... c'était en train d'empirer comme jamais. Pourtant il faisait tout Otto, il faisait vraiment tout pour essayer d’apaiser l'amour de sa vie et... lui par la même occasion ! Étant ainsi aux petits soins avec ce dernier pour qu'il puisse sentir qu'il... eh bien qu'il avait une place dans la vie d'Otto, que malgré leurs points de départs il pourrait avoir sa place ici avec lui... il voulait tout lui offrir, tout ! Et il avait fini par le serrer dans ses bras, l'enlaçant, voulant le sentir contre lui et là pour le coup, là... là il se sentait bien, c'était indéniable ! Lenny le faisait se sentir bien quad tout semblait partir en couille autours de lui. Il crevait d'amour pour lui... et il était terrifié que cela finisse par lui glisser entre les doigts, surtout quand on savait que Otto était... Otto.

Il avait alors lâché quelques dernières paroles, des encouragements notamment. Bien sûr qu'il allait plaire à sa famille ! Alors certes... il ne faudrait pas trop qu'il parle des Lost Boys... mais il était gentil, intelligent, dans de bonnes études même si il avait peu d'argent et puis surtout... il avait une bonne influence sur Otto. Ses frères et mêmes ses parents en seraient plus que fan pour avoir réussit à calmer l'enfant terrible de la famille. Tout se passerait à merveille, il en était certain... Mais ce ne fut pas assez. Car Lenny commença à vraiment paniqué. C'était comme si tout le stress qu'il avait accumulé pour arriver jusqu'ici avait fini par éclater. Tout cela allait trop vite pour lui ! Bon ok... à la limite ça il pouvait comprendre ! Ce n'était pas grave, ils reporteraient, il n'avait pas à avoir si peur. Mais ses autres paroles... il n'était pas prêt à franchir le pas ? Otto devint livide, mortifié en comprenant de quoi il voulait parler « Tu... tu veux dire que... » C'était une catastrophe... et pourtant il le savait au fond, il l'avait bien sentit mais non... il avait craqué et maintenant il se rendait compte de ce qu'il avait fait « Lenny je... » je suis désolé ? Qu'est-ce que cela changerait ? Cela ne retirerait en rien ce qu'ils avaient fait, non. Et sur le coup il était resté là figé, figé alors que Lenny prenait la fuite.

Et il aurait pu le laisser partir, pleurer toutes les larmes de son corps, ravager les trucs dans la maison avant de se rouler en boule dans son lit, laissant le temps faire avant de le retrouver. Mais non... non cette fois il ne le laisserait pas partir, pas une nouvelle fois, jamais. Reprenant ses esprit il s'était donc lancé à la poursuite du blond, sprintant comme jamais auparavant jusqu'à le rattraper dans une rue voisine, l'attrapant par la taille et le serrant contre lui, dos contre son torse « Je suis désolé Lenny... je suis tellement désolé... Je... Je ne voulais pas. J'aurais dû le voir... pardon d'avoir été aussi con... pardon d'avoir été aussi con... » il avait commencé à pleurer « Je ne veux pas que tu disparaisses à nouveau. Je t'aime Lenny, je t'aime tellement. » C'était égoïste mais c'était ce qu'il ressentait. Mais que voulait Lenny au juste ? Il desserra lentement sa prise, retournant Lenny face à lui avant de lui demander « Lenny... es-ce que tu... es-ce que tu veux toujours être avec moi ? » Sa voix était tremblante car il savait qu'en cet instant précis... tout pourrait s'écrouler.
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MessageSujet: Re: the perks of being a wallflower (Letto)   the perks of being a wallflower (Letto) EmptyDim 17 Juin - 18:55

Il se déteste. Il se déteste, à presser le pas, la tête baissée pour que personne ne voie les larmes qui ruissellent sur ses joues. Il se déteste parce qu’il ne court pas, les jambes lourdes alors qu’il devrait s’éloigner plus vite, ne pas laisser à Otto l’occasion de le rattraper pour ne pas lui faire davantage de mal. Il se déteste, à avoir dit ce qu’il a dit tout haut, jamais il n’aurait dû lui avouer qu’il ne voulait pas le faire, jamais, sa franchise n’est jamais bonne, elle ne fait que du mal autour de lui, elle blesse plus qu’elle ne répare. Il pensait se soulager d’un poids, mais il n’a fait qu’en rajouter un sur les épaules d’Otto qui doit à présent s’en vouloir tellement pour quelque chose dont il n’avait pas le contrôle. C’est Lenny qui a dit oui, qui a dit que tout allait bien, qu’il voulait le faire, c’est cette pression qu’il voulait faire disparaître, celle de toujours s’imaginer Otto avec d’autres alors que lui osait à peine l’embrasser avec la langue. Il voulait effacer un peu de ce décalage entre lui et ce petit copain trop beau pour être vrai, changer cette relation qu’il n’arrivait pas à appréhender sereinement en quelque chose qu’il comprendrait, en quoi il ferait confiance, quelque chose qui l’empêcherait de penser aux mots trop durs que Peter avait eus envers Otto, qui l’empêcherait de penser qu’il y avait une part de vérité dans tout ça. Il se déteste, déteste sa naïveté, le fait qu’il se laisse toujours influencer dans ses choix, dans ses jugements, même s’il aimerait croire que non, que les paroles des autres n’aient pas autant d’importance à ses yeux, qu’elles ne restent pas irrémédiablement gravées dans sa mémoire au point de le faire douter de tout ce à quoi il croit dès qu’il se sent au plus bas. Otto ne pouvait pas savoir, Otto ne pouvait pas lire ce qu’il y avait dans son esprit à cet instant, c’est injuste de lui dire des choses pareilles, de presque l’accuser alors qu’il avait seulement envie de lui. Il ne lui a pas donné de raisons de douter. Et il n’aurait pas dû lui avouer qu’il aurait préféré qu’il doute, qu’il insiste encore. Tu veux vraiment le faire ? – Peut-être pas tant que ça. C’est trop tard, maintenant, ils ne peuvent pas retourner en arrière, ne pas le faire, c’est trop tard et il n’y a pas à avoir de regrets, ils s’aiment, ça devait arriver, c’était peut-être trop tôt, mais tant pis. Il n’aurait pas dû le dire. Pourquoi est-ce qu’il dit toujours ce qu’il faut pas ?

Il s’immobilise brusquement, lorsqu’il sent les bras entourer sa taille, les larmes qui redoublent et les sanglots qui l’étouffent. Il se penche légèrement en avant, comme pris d’un violent mal de bide, les mains qui s’accrochent aux poignets d’Otto sans pour autant essayer de se défaire de son étreinte. Les pleurs d’Otto à ses oreilles le rendent malade, nauséeux, il ne veut pas entendre les blessures dont il est coupable, préfère enfouir sa tête dans le sable jusqu’à ce que tout ça soit passé. Mais il ne peut pas. Il ne peut pas faire ça à Otto, le repousser alors qu’il vient de lui faire autant de mal, même si c’est par maladresse. Alors quand il l’oblige à se retourner, il se blottit à nouveau contre lui, passant à son tour ses bras autour de sa taille et calant son visage dans son cou, ses larmes venant maculer sa peau. Il a du mal à articuler, ses murmures sont quasiment inaudibles, tandis qu’il répète « C’est pas ta faute, c’est pas ta faute » dans une inlassable ritournelle. Il voudrait lui faire comprendre qu’il n’est coupable de rien, il voudrait lui répondre qu’il l’aime et qu’il n’a aucun problème avec l’idée de rencontrer sa famille, de faire partie de son univers. Il voudrait lui dire que tout va bien, qu’il ne pense plus à Peter ni à Darja, qu’il ne souffre pas lorsqu’il lui parle de sa propre famille ou qu’il remarque que tout les oppose. Il voudrait lui dire tout ça, mais ce serait mentir, et il a déjà assez menti. « Je veux être avec toi. » Il sait qu’Otto n’est pas idiot, qu’il entendra le mais qui pointe au bout de sa phrase, alors il continue à parler, pour ne pas l’écorcher de son silence. « Je veux être avec toi mais ça va trop vite pour moi. J’ai l’impression qu’on s’est lancé dans une version moderne de Roméo et Juliette et. Et. Ça finit mal. J’ai besoin de temps. J’ai besoin de régler certaines choses dans ma vie qui ne te concernent pas. J’ai besoin que tu le comprennes. Je suis désolé », qu’il souffle, pourtant incapable de le lâcher.
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Otto Hard

Otto Hard
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MessageSujet: Re: the perks of being a wallflower (Letto)   the perks of being a wallflower (Letto) EmptyDim 29 Juil - 18:13

C'était trop... beaucoup trop pour le pauvre Lenny et, de la même manière, c'était trop pour Otto. Clairement les deux n'avaient pas les épaules pour... aimer ? Enfin ils s'aiment, il n'y avait pas de doute ! Mais ce n'étaient que deux pauvres âmes perdus qui n'avaient jamais imaginé leur avenir autrement que seul, à voir les autres évoluer mais pas eux. Alors imaginer un avenir ? Une vie ensembles ? Quelque chose de concret ? Forcément c'était terrifiant et Otto était persuadé que dans la situation inverse il aurait fait exactement la même chose, il aurait prit la fuite. Mais voilà, Otto refusait de l'abandonner, il voulait s'assurer que tout allait bien, le rassurer, lui dire qu'il était là pour lui donc forcément il était partit à sa poursuite, le rattrapant, tentant de s'excuser, lui dire à quel point il était désolé mais surtout le serrant fort dans ses bras comme ci il avait cette terrible impression que son petit blond, celui qui avait révéler le vrai cœur se cachant sous son cœur de plastique, était en train de lui échapper, surtout après ce qu'il lui avait révélé juste avant de se mettre à courir et qui lui donnait l'impression d'avoir été un monstre, plus encore sachant ce qu'il lui cachait en plus.

Dans tous les cas ils ont l'air beau tous les deux, à pleurer comme des madeleines dans les bras l'un de l'autre... mais cela ne fait que prouver comme leur équilibre est fragile et c'est terrifiant. Du reste, pas sa faute ? Il a quand même l'impression que ça l'est... surtout qu'au fond il savait mais il avait continué, voulant croire des mots qui clairement sonnaient faux alors pas sa faute... franchement il en doutait « Mais j'aurais dû le savoir... j'aurais dû le voir et m'arrêter... » Finalement ce connard de Peter avait raison... il allait briser le blond, ni plus ni moins. Et le siens aussi... il allait être brisé dans l'opération et les paroles du blond créèrent un millier de fissure dans ce dernier. Il voulait être avec lui... mais ça allait trop vite... il avait peur du dénouement et préférait prendre du recule, de la distance... Cela sonnait comme quelque chose qui terrifiait Otto, comme un break qui au final n'était qu'une jolie façon de dire que c'était terminé. Cela le secoua plus qu'il n'aurait voulu le montrer, devenant pale, faisant un pas en arrière et se faisant violence pour ne pas lâcher Lenny, ses mains glissant le long de ses bras pour lui attraper les siennes « Tu... tu... tu veux qu'on fasse un break ? » sa voix était tremblante, pas du tout assuré et à l'intérieur de lui son cœur fraîchement découvert était en train de s'effondrer, ne laissant qu'un tapis de fragments inertes. Les larmes lui montèrent au visage et finalement il lâcha Lenny, tentant de les essuyer frénétiquement « Mais je... pourtant je croyais qu'on... Je pourrais t'aider et... » il devait faire des efforts, ne pas se laisser emporté par l'émotion « Je comprend... » Il ne comprenait pas non... mais pour Lenny il devait faire l'effort d'essayer, de ne pas l'accabler « Je t'attendrais je te le promet. Et... je suis désolé. » cette fois il ne pouvais plus épongé ses larmes, il était en train de s'effondrer, donc il fit ce que Lenny avait fait quelques minutes plus tôt : Il prit la fuite pour ne pas qu'il le voit se briser devant lui.
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