Savannah avait été secouée par tant d’ouragans et tempêtes qu’il était étonnant que les murs des maisons tiennent encore debout. Le maire t’avait semblé bien enthousiaste dans son interview donnée dans le journal, beaucoup trop pour être réaliste alors tu ne lui avais accordé qu’une attention distraite avant de sauter directement à l’article des Londonniennes. La journaliste, cette fragile, n’avait visiblement rien compris à l’univers des frères Love et dès la fin de la lecture, tu avais jeté le journal d’un soupire. Evidemment, elle n’avait pas compris, comment pourrait-elle comprendre le total abandon de soi ? Du peu que tu avais côtoyé Knox ces derniers mois, tu avais été ébahie par ce lâcher prise dont il était capable lorsqu’il laissait juste sa rage se dévoiler sous la confidence des flashs lumineux de l’entrepôt. Toi à côté, tu n’étais même pas capable de dire ce que tu pensais, encore moins ce que tu ressentais.
Poussant un petit soupire, tu jetais le journal dans la première poubelle croisée avant de marcher à grand pas vers le premier stand de bouffe que tu croisais, payais un hotdog avant de poursuivre jusqu’à la buvette pour y récupérer une bière que tu coinçais entre ton bras et tes seins, le temps d’envoyer un texto. Bordel, comment se faisait-il qu’il n’y ait personne d’intéressant quand il se passait un truc cool ?
Squatter toute seule, tu n’aimais pas, mais alors pas du tout…C’est pourtant ce que tu fis en t’installant sur la petite colline histoire d’être aux premières loges pour voir le feu d’artifice prévu ce soir.

Le feu d'artifice... mouai ! Otto n'était pas vraiment certain que ça vaille le coup, ça n'avait jamais valu le coup les autres fois. Beaucoup de gens, beaucoup de bruits, beaucoup d'alcool et de fumette à des prix exorbitant et pourtant... pourtant il n'y avait pas grand chose d'autre à foutre Otto et rester chez lui ne l'enchantait guère. Alors il s'y était rendu, envoyant un sms au passage à Lenny au cas où pour lui proposer de l'y rejoindre si il le souhaitait avant de se perdre dans la foule. Enfin se perdre... il était difficile de perdre Otto car il était un putain de lampadaire ! Et il était même certain qu'il brillerait sans doute plus que le feux d'artifice lui même. Des baskets lumineuses, un skinny jean argenté, un débardeur blanc avec des éclaboussures de peinture phosphorescente, un sweatshirt blanc aux manches bleu fluo laissé ouvert et tombant sur ses épaules, des goggles lumineuses sur le front, tout un tas de bracelet de toutes les couleurs et, bien entendue, sa fameuse ceinture de tête de Barbies décapitées qui avait retrouvé sa place dans sa tenue depuis quelques temps déjà avec Lulu, le gode bleu XXL.

Alors oui, si lui pouvait se perdre, on ne pouvait par contre pas le perdre de vu ! Et les regards se tournaient vers lui quand il passait entre les gens, lui décrochant un sourire, appréciant cet effet qu'il provoquait avec ses looks même si c'était plus marrant avec les petites vieilles de Tybee Island qu'il choquait. Enfin bref, à défaut de savoir quoi faire il était allé automatiquement se chercher une bière et de la bouffe avant de déambuler ici et là en espérant trouver... quelque chose... Il était donc naturellement allé vers la colline, voir si il pouvait trouver une place pour lui et Lenny si il décidait de venir, manquant de trébucher sur quelqu'un qu'il n'avait pas vu car il avançait la bouteille dans la bouche et la tête balancée bien en arrière « Woops, mes excuses ! » lâcha-t-il en baissant les yeux vers une jeune femme, reconnaissant étrangement son visage avant de lâcher un nouveau « Woops... » en se rendant compte qu'il s'agissait d'une Kid... une putain de Kid... oh pour le coup il se souvenait d'eux vu la raclée qu'il s'était prit par ces derniers même si c'était surtout les mecs mais bref... les Kids quoi ! Cela dit... est-ce que JJ était dans les alentours ? Il tourna la tête ici et là en vain... quoi qu'avait-il de l'espoir de le revoir ou peur ? Il serra les dents avant de regarder la jeune femme « Il est où ton gang ? Savoir dans quelle direction je dois me casser... »

Parvenue au point culminant de la butte, tu te fis une jolie place du bout des pieds avant de croiser tes jambes sous toi pour t’installer en tailleurs avec délicatesse. C’est que tu avais un hot-dog et une bière à préserver ! Tu en savourais déjà d’avance de gout et c’est au moment où tu allais enfin pouvoir mordre dedans quand on te bouscula et… « mais putain c’est pas vrai ! » l’empoté venait de renverser ton gobelet de bière. Non mas c’était une blague ? T’avais traversé toute la foule, gravis la montagne et ce débile venait te shooter dedans ! Ses excuses, franchement t’en avais rien à carrer, surtout quand il s’agissait de ta boisson !
Relevant le nez sur le coupable, tu ne mis pas longtemps à le reconnaître. Son nom t’échappait mais clairement, sa tête te revenait et vu sa dégaine, si tu avais eu un doute, ce dernier était aussitôt dissipé : c’était le mec qui avait tenté de rejoindre la famille et comme un chat cruel, JJ l’avait laissé venir pour mieux lui botter le cul ! Honnêtement, il l’avait bien mérité, à vous provoquer comme ça. Comme si vous aviez besoin d’un rigolo comme lui parmi vous. Apparemment, il ne s’était pas amélioré vu sa tenue et tu ne te gênais pas pour le dévisager de la tête aux pieds avec un dédain plus que visible alors que tu ne t’étais même pas pris la peine de te lever. « T’inquiète pas, vu ta dégaine ils vont pas te louper. Tu me dois une bière ! » annonçais-tu en soulevant le gobelet désormais vide. « Tu veux finir ta soirée sans embrouilles ? Répare ta connerie. »

De toutes les personne qu'il aurait pu croiser sur cette colline, pourquoi avait-il fallu que ce soit une Kid ? Cela emmerdait grandement Otto... mais genre vraiment ! Car certes c'était un provocateur mais la dernier leçon qu'il avait reçu de leur part avait en effet réussit à le rendre hyper méfiant et distant avec eux. En plus le pire dans tout ça... c'est qu'il avait prévenu Lenny et que ce dernier lui avait répondu qu'il allait venir... il était hors de question que les Kids aient connaissance de Lenny, ce serait catastrophique ! Déjà qu'il flippait que JJ finisse par péter un câble le concernant... quoi que... ce connard lui avait plus donné de nouvelles depuis des mois... enfoiré ! Mais voilà, c'était pas vraiment pensable. Il répondit rapidement à Otto avant de se concentrer sur la jeune femme qui se tenait en face de lui et à qui il avait renversé la bière. Et, comme il l'avait prévu, la demoiselle était complètement hostile... même si il n'aurait pu dire si c'était car elle l'avait reconnu ou à cause de sa dégaine actuel... un mélange des deux sans doute.

Dans tous les cas il grinça des dents en entendant sa réponse, prêt à prendre ses jambes à son cou. Après tout ce serait si facile de disparaître dans la foule en lui faisant juste un gros doigt... mais il entendait déjà le téléphone vibrer dans sa poche et il ne voulait pas penser au carnage si les Kids décidaient de prendre ça comme une agression et venaient l'agresser lui et Lenny en le cherchant dans la foule. « Et vous vous me devez deux-milles boules d'hôpital... tu me les donnes que je puisse t'acheter une bière ? » Ouai, il ne comptait pas pour autant s'écraser aussi facilement non plus. Bien sûr il comptait pas faire son boss mais il comptait pas non plus tenir sa langue « Et la bonne blague ! Je cherchais pas non plus les embrouilles la première fois et ça vous a pas empêché de me passer à tabac. Tu veux que je répare ma connerie ? Va falloir de meilleurs arguments que ça... » Il regardait sa bière... il avait envie d'en prendre une gorgée mais il savait que ce serait sa carte de sortie si ça dégénérait... il sortit d'ailleurs rapidement son téléphone pour vite répondre à Lenny avant de le ranger comme si de rien était.

T’aurais pu te montrer plus sympathique envers lui mais ce type te mettait mal à l’aise, tout de lui t’énervait, ses manières, sa tenue, ses cheveux, son air de petit pédé, tout quoi. En fait, ça te donnerait presque envie de le taper pour la simple et bonne raison qu’il était là, à te parler de la bande alors que de bande, vous n’en aviez plus que le nom. Ça te mettait en rogne parce que ça te faisait mal de le savoir. Alors tant pis pour lui, Otto prendrait sur lui. En plus JJ avait ouvert le bal, c’était donc ok de faire ta connasse avec lui. Tu ne faisais rien de mal en plus, c’est lui qui était venu te bousculer, c’était à lui de réparer son erreur. Tu n’allais pas le laisser s’en tirer juste comme ça. Surtout s’il ignorait tout de l’incarcération de JJ…Toi qui pensait toute la ville au courant…de toute évidence, Barbie n’était pas informée et tu comptais bien en profiter. « Pas d’notre faute si t’es pas capable de te remettre d’une égratignure. » fis-tu en faisant une moue désintéressée, comme s’il n’avait fait que s’écorcher le genou. Tu savais bien que c’était beaucoup plus que ça. Le fauve y avait mis son cœur, c’était beau. Peut-être bien qu’une dent ou deux avaient volées, tu ne savais plus trop mais tu voulais bien y croire à son histoire d’hôpital. Mais s’il cherchait de la compassion, il était mal tombé. Tu n’étais loyale qu’aux tiens et jamais tu n’irais admettre une de vos erreurs.
Attrapant ton gobelet en plastique, tu le lui tendis d’un regard insistant, le visage fermé. Pas l’ombre d’un sourire. « Ma bière, avant que le reste refroidisse. » simple ordre. Tu n’étais pas certaine qu’il se décide mais tu y mis tout l’aplomb dont tu étais capable. « Tu sais très bien que j’ai qu’un mot à dire pour qu’il vienne terminer ce qu’il a commencé. Entre nous, j’suis pas sure que t’auras d’quoi payer les frais pour te remettre sur pied cette fois. Alors tu ferais mieux de te dépêcher et on fera comme si on ne s’était pas croisés. » Laissant cette fois un sourire cruel fendre ton visage, tu arquais un sourcil. Ce n’était que du bluff mais tu mentais suffisamment chaque jour de ta vie pour être convaincante.

Pas capable de se remettre d'une simple égratignure... la bonne blague... il aurait aimé lui fait goûté à cette « égratignure » elle aussi, voir si elle tiendrait le même discours tiens... malheureusement il n'avait pas la force nécessaire pour pouvoir appliquer ce genre de chose... « Bouhouhou, cette vilaine pique, je vais être blessé dans mon ego ! » Se contenta-t-il donc de répondre, sachant très bien que de toute manière n'importe quel autre argument aurait été utilisé contre lui alors franchement... pourquoi lui donner plus de munitions ? Quoi que... des munitions... Otto aimerait bien leur en donner, ceci sous la forme de balles dans le bide. Ce serait plutôt sympa non ? Un fils de riche famille assassine un gang avec un pistolet à feu rose. Ouai, il voyait déjà le gros titre, ce serait clairement kiffant.

Mais voilà, pour le moment il n'était absolument pas en position de force, très loin de là même ! Du coup il était obligé de serrer les dents, rongeant les freins pour pas juste l'envoyer chier... même si au final c'était un peu ce qu'il faisait mais... disons qu'il aurait pu être bien pire ! Et même son blabla ne l'avait pas aidé à se sortir de cette situation et surtout à éviter de s'écraser comme une sous merde tout ça pour éviter un lynchage en public, surtout si Lenny devait venir, surtout si les autres décidaient de le prendre pour cible et surtout... surtout si JJ finissait par montrer le bout de son nez... non, il était vraiment obligé de faire profil bas « Mais tu te prends pour qui au juste ? La Marquise du bayou ? Fais gaffe, j'en ai vu des meufs traîner avec les Kids et si elles se prenaient toutes pour des princesses au départ elles ont toutes ou presque fini cassée... » surtout celle en contact de JJ... et il savait bien de quoi il parlait, il était plus ou moins une des meufs qu'il touchait, mais en pire, car lui n'était pas une meuf justement. « Alors redescend vite de ton piédestal avant que l'on ne te fasse chuter. » Ouai bon, faire profil bas c'était un peu raté ! « Mais tu sais quoi ? Je vais être sympa, je vais te traiter comme la grande reine que tu es avant que le roi ne perde la tête et ne décide de te couper la tienne, comme dans une version tordue et inversée d'Alice. Alors tenez votre majesté et profitez de ce breuvage tant que vous pouvez ! » avait-il terminé en versant le contenu de son verre dans le sien, ceci d'une certaine hauteur donc l'éclaboussant quelque peu au passage bien que la majorité était bien arrivée à destination.

Retrouver Otto, admirer le feu d’artifice ensemble au milieu de la foule, ça a des allures de comédie romantique, et de couple tout à fait normal. Ça lui fait du bien, ça, d’être normal. De ne pas se compliquer la vie, ne pas se prendre la tête sur des questions qui le dépassent, ses angoisses existentielles. Ça lui fait du bien de ne plus être sous le toit de Caïn comme une petite chose fragile qu’il faudrait protéger, de ne plus être en cavale pour échapper aux services sociaux – l’avantage principal de ses dix-huit ans –, il est heureux de sa prise d’indépendance, de sa colocation même si tout ne se déroule pas comme prévu, et surtout de son job dans une librairie modeste du coin. C’est simple, sans prétention, mais il aime cette simplicité, que tout semble facile, au moins en surface. C’est à lui de fermer la librairie ce soir et, à la fois surpris et ravi qu’on lui fasse assez confiance pour ça, il range un peu avant de verrouiller derrière lui et de se diriger vers la colline où il doit rejoindre Otto, les mains dans les poches de sa parka usée, ses boucles blondes à l’air libre, sa sempiternelle casquette à l’envers ayant finalement disparu. Ce n’est pas vraiment utile pour travailler dans le commerce de livres. Il met un petit temps à retrouver Otto parmi les gens disséminés dans l’herbe, au meilleur endroit pour contempler les feux d’artifice bien hauts dans le ciel, il le sait depuis l’année précédente où il n’avait pas pu y aller avec Otto, mais où Caïn l’avait emmené pour lui changer les idées. Lorsqu’il le distingue dans la semi-pénombre – il se demande comment il ne l’a pas remarqué plus tôt vu l’attirail qui le fait sourire tendrement –, Otto est en grande conversation, apparemment, avec une jeune fille qu’il ne connaît pas. Il se rapproche, fronce les sourcils et finalement grimace en voyant Otto remplir le verre de la demoiselle de manière pas très délicate. Visiblement, la situation est tout aussi tendue qu’il l’a ressenti quand Otto le lui a expliqué par texto. Enfin, il a juste dit qu’il y avait des cons. « Hey, je suis là », il lance à Otto, tendant la main vers lui pour attraper la sienne. Il pose les yeux sur la fille, hésitant, mais finit par lui adresser un « bonsoir » pas très assuré.

Le sort du blond t’était complètement égal et tu te moquais bien de savoir s’il avait été battu à raison…ou non. Si JJ l’avait démonté, c’est qu’il y avait probablement une raison et tu n’allais certainement pas commencer à le remettre en question maintenant. Tu n’éprouvais donc aucune compassion pour Otto, ne cherchant pas une seule seconde à te mettre à sa place. Tu étais comme ça, un peu bornée et beaucoup trop loyale aux Kids pour envisager d’adopter un autre point de vue. Alors voilà, Otto n’aurait qu’à faire avec, tu n’avais pas l’intention de faire le moindre effort, loin de te douter des envies de meurtres du jeune homme. A vrai dire, tu ne le prenais même pas au sérieux et sans t’en rendre compte, tu adoptais le même comportement que ceux qui te faisaient du mal, à se comporter avec toi comme si tu n’étais pas même digne de salir leur semelle.
Comme eux, tu n’essayais même pas d’argumenter ou comprendre, insistant simplement sur la seule chose que tu estimais en droit de réclamer : ta bière foutue. C’était quoi son putain de problème ? N’importe qui l’aurait fait, ou presque, vu la situation. Pourquoi fallait-il qu’il fasse son compliqué ? Tu l’aurais vraiment laissé tranquille après ça. Mais non, le gamin se sentait pousser des ailes à essayer de regler ses comptes avec toi, essayant de t’attaquer via JJ. Tu le regardais de biais en arquant du sourcil, l’air de dire sérieusement ? « Merci du conseil mais c’est pour ça qu’on ne prend pas de fragiles, donc tu vois… » soufflais-tu en le pointant du regard, l’air de signifier qu’il l’était lui. Dans le fond, il avait sans doute raison mais tu n’y songeais même pas. Vous étiez une famille, unis comme les doigts de la main et même si vous passiez votre temps à vous chercher des embrouilles, jamais vous ne vous laissiez tomber. Dans la théorie.
Otto poursuivait pourtant, comme un train lancé à plein régime et tu crus même y percevoir une menace que tu ne pris pas au sérieux, te contentant de lui tendre ton gobelet pour qu’il t’en cherche un autre. Ce à quoi tu t’attendais moins, c’est qu’il te reverse directement la sienne dedans, éclaboussant tout sur le passage « Mais putain t’es sérieux ? » t’énervais-tu en sautant agilement sur tes pieds, sans renverser ton verre, exercice dont tu étais devenue douée à force de picoler avec les Kids. Tu n’eus pourtant pas le temps de lui exploser à la figure car un autre garçon vous rejoignis et si tu étais partie pour lui taper dedans, comme on t’avait bien appris, tu fis soudain volte-face pour dévisager le dernier arrivant. Aussitôt, ton visage se transforma pour laisser un joli sourire faire disparaître les stigmates de ta colère. D’un mouvement habile, tu fouillais ta poche pour en extraire ton portable, activant le clavier avant de relever le regard sur lui. « Bonsoir. Ne bouge-pas ! » fis-tu en prenant un cliché des deux garçons. Tu en vérifiais la qualité avant de sourire en envoyer par MMS la photo puis reporter ton attention sur le brun. « May et toi, tu es ? » fis-tu en lui adressant un autre sourire te retournant finalement vers Otto, tout sourire sorti, la lueur vicieuse dans le regard alors que tu vins lui rendre son gobelet, le lui claquant contre la poitrine au point de le lui faire éclater. « Oups. T’aurais mieux faire de me la chercher cette bière. Je te laisse le temps de regretter » soufflais-tu d’un soupire rêveur. Il avait joué, plus qu’à voir quel lot lui réserverait l’avenir, c’est-à-dire JJ. Quand il sera sorti de prison évidemment mais ça, il ne le savait pas. « Byyyye ? » repris-tu en arquant les sourcils histoire de leur faire comprendre de virer de TON coin.

@Otto Hard @Lenny Kucera

Otto refusait de s’aplatir face à un Kid, même une fille. Il en avait marre juste marre de se faire traiter comme un putain de punching ball sans raison apparente. Il avait déjà assez de JJ, il ne voulait pas en encaisser plus. Alors ouai il voulait essayer de faire bonne figure mais là... il commençait à en avoir sérieusement ras le cul ! Car au final il avait beau dire quoi que ce soit, la meuf qui se trouvait en face de lui en avait juste tellement rien à foutre... alors soit, quitte à en avoir rien a foutre il comptait la lui donner sa bière... en ayant rien a foutre des conséquences non plus ! Versant sa bière dans son gobelet et en en foutant partout au passage, la faisant sans la moindre surprise râler « Qu'est-ce t'as à beugler ? Ton verre il est plein non ? Comme ça tout le monde est content et je me ca... » Il se casse... c'était ce qu'il voulait dire, qu'à présent il pouvait se casser... mais c'était sans compter sur ce qui allait lui tomber dessus.

Car oui Lenny... Lenny qu'il avait invité à voir le feu d'artifice, Lenny qui avait dit qu'il ne tarderait pas, Lenny... qui venait tout juste de le rejoindre alors qu'il devait lui envoyer un sms quand il serait là pour se retrouver ailleurs. Mais non, son si beau copain et charmant copain avait débarqué au milieu de cette scène de ménage, lui attrapant la main et... rendant Otto livide en imaginant ce qui pouvait bien traverser l'esprit de May « Lenny ?! On devait se retrouver plus... » avait-il dit sans pouvoir terminé, s'étant tourné vers son copain, ayant tout de même attrapé sa main en voyant la sienne se rapproché, avant de voir l'autre connasse lever son téléphone portable pour prendre une photo et... l'envoyer semble-t-il. Et là c'était la terreur... la terreur en imaginant ce qui pourrait arriver à Lenny par sa faute et la faute de cette connasse. Alors quand cette dernière le provoqua une dernière fois... il explosa ! La poussant en arrière pour la faire tomber, lâchant Lenny pour se jeter à califourchon sur elle, sortant un cran d'arrêt qu'il avait apprit à transporter partout et le lui calant sous la gorge « Ah qui tu l'as envoyé salope ?! Je te jure, vous touchez à un cheveux de Lenny et je vous crève tous ! » son regard était noir et déterminé et il pensait chaque mot, si un seul d'entre eux y touchait... il ne serait satisfit que quand il les aurait tous défoncé. Cependant c'était un bien triste spectacle qu'il offrait à Lenny... mais aussi aux regards curieux autours qui, pour le moment, n'avait pas eut la bonne idée d'appeler la sécurité.

La colère qui transparaissait sur le visage de la fille s’évapore brusquement, laissant place à un charmant sourire qui rend Lenny plutôt perplexe. Il se demande un instant si c’est hypocrite ou non, car, de toute évidence, elle râlait sur Otto une seconde avant. Du coin de l’œil, il observe son copain qui a l’air totalement surpris de le voir là, et il a même l’impression qu’il a pâli, sur le coup. Il ne sait pas trop, sa phrase reste inachevée et la fille lui lance de ne pas bouger. Confus, il se tourne à nouveau vers elle, le temps de constater qu’elle les prend en photo, tous les deux, main dans la main. Il ne comprend pas, les joues qui rougissent légèrement, répond par réflexe quand elle se présente : « Lenny. » Il n’a pas réfléchi, et il regrette soudainement, en la voyant se retourner vers Otto, son sourire ayant pris une note tout à fait perfide, vicieuse, à présent. Impossible de savoir ce qui se passe, mais la tension est palpable, entre Otto et elle. D’ailleurs, elle veut visiblement se débarrasser d’eux, avec son bye plus qu’insistant. Lenny s’en fiche un peu, il préfère s’éloigner que de voir Otto aussi énervé. Les yeux qui cherchent à croiser ceux de son petit ami, il ne capte pas directement le moment où leurs doigts se séparent d’un mouvement net et où Otto plaque la demoiselle à terre. La scène qui se déroule sous ses pupilles lui paraît tellement absurde, irréelle, qu’il reste immobile, estomaqué, sans pouvoir dire quelque chose, ni entamer le moindre geste pour l’arrêter. C’est avec un temps de latence qu’il remarque l’éclat brillant contre la gorge de la jeune femme, essayant de se remémorer les paroles qui viennent de franchir les lèvres d’Otto, pleines de rage et de menace. Envoyer quoi ? Il a du mal à faire les liens rapidement, assommé, il ne sait pas du tout comment réagir, comme beaucoup d’autres gens autour d’eux, qui les regardent avec curiosité sans appeler à l’aide. Il appellerait bien à l’aide, lui, à scruter la foule à la recherche d’un visage connu, mais rien. Il a l’impression que ça fait des heures que ça dure, pourtant ça n’a pris qu’une poignée de secondes à peine, avant qu’il ne s’abaisse, empoigne le bras d’Otto, celui qui tient le cran d’arrêt, à deux mains, tirant en arrière de toutes ses forces. « Arrête, qu’est-ce qui te prend ? » Il ne s’entend pas, mais il hurle presque, l’angoisse prenant le dessus sur sa voix qui s’étrangle sur la fin. « Otto, lâche-la. Lâche-la, allez. Elle ne m’a rien fait. » Naïf. Mais c’est vrai, là. Du moins pour l’instant.

Tu ne le prenais pas au sérieux Otto, il n’était guère plus qu’une grosse blague, tout en lui te mettait mal à l’aise, à commencer par ses longs cheveux blonds, son air renfrogné et sa tenue trop voyante. Tu avais beau être d’une tolérance acceptable, lui dépassait tes limites et puis, tu n’étais pas la seule à le tenir en horreur, n’est-ce pas ? Puisque JJ lui avait mis la dérouillée de sa vie, c’est qu’il ne l’avait sans doute pas volé, c’est du moins ce que tu voulais bien croire. C’est donc avec le plus grand dédain du monde que tu tentais de le faire partir, d’un aurevoir craché avec tout le venin dont tu étais capable. Tu avais de quoi lui faire regretter son attitude, tout allait pour le mieux du monde, pas vrai ? C’était dommage pour le dénommé Lenny qui n’y pouvait rien dans cette histoire mais Otto n’aurait qu’à lui expliquer. Puis s’il lui arrivait quelque chose, ce serait pas de ta faute, t’avait été bien sympa jusqu’à présent, c’est lui qui avait joué au con. Bref, tu te sentais dans ton bon droit, tu n’en doutais même pas une seule seconde en fait.
Ce à quoi tu ne t’attendais pas en revanche, c’est à ce qu’il se jette brutalement sur toi avant de s’assoir sur toi, te faisant ruer comme tu savais si bien le faire. Du moins jusqu’à ce qu’un éclat brillant scintille sous ton regard. Et là, tu t’immobilisais un instant. Le temps de croiser son regard et laisser cette lueur mauvaise traverser tes prunelles. « Tu verras bientôt » soufflais-tu avant de t’avancer vers lui, comme si tu tentais de rapprocher ton visage du sien, appuyant juste davantage ta peau tendue de ta gorge contre sa lame. « Ben alors, vas-y ! T’as voulu devenir un Kid’s alors c’est l’moment ! » le provoquais-tu d’un souffle que lui-seul pouvait entendre et ce jusqu’à sentir la lame cisailler ta peau et peut-être même y faire perler le sang.
Suicidaire ? Loin de là ! Tout ce que tu voulais, c’était endosser le rôle de la victime et ça, tu le faisais à merveille auprès des tiens et même auprès de ceux qui commençaient à s’approcher. Ce fut pourtant son petit-ami qui intervint le premier, tirant en Otto en arrière et enfin libérée, tu te redressais en portant ta main à ta gorge. « T’es complètement malade ! T’as essayé de me buter espère de cinglé ! » Oh et tu t’assurais que ça se sache et surtout, tu ferais en sorte que ça parvienne aux bonnes oreilles, il pouvait en être certain ! Te tournant finalement vers Lenny, tu hochais négativement de la tête « Vire le de là putain ! »

@Otto Hard @Lenny Kucera

Il avait totalement perdu les pédales Otto. En même ce qu'elle avait fait, ce que cette fille comptait faire... Oh il les connaissait bien les Kids, très très bien ! Des fouteurs de merde et aussi... de profonds homophobes. Et si il se fichait bien de ce qu'ils pouvaient lui faire à lui, ce n'était pas le cas quand la personne à risque était Lenny. C'était ça au final qui avait dégoupillé la grenade, cette photo prise et qui pourrait tellement mettre en danger la seule personne qu'il voulait protéger par dessus tout alors même que lui même ne faisait que le faire souffrir à répétition. Il se reprochait en effet bien assez de choses concernant le blond, il refusait de devoir se reprocher ça en plus... mais c'était trop tard ! Il avait eut beau se jeter sur cette fille, plaçant une lame sous sa gorge, c'était putain de trop tard. Déjà elle jouait avec lui, le défiant de continuer, mais surtout son crime avait déjà été commis et le geste d'Otto ne ferait qu'empirer les choses, il le savait maintenant. En quelque secondes il venait de bousiller encore un peu plus la vie de Lenny... un Lenny terrifié qui lui attrapait le bras et tentait de le faire lâcher prise.

Il avait d'ailleurs fini par céder, ce regard assassin tourné vers May et le couteau toujours bien serré entre ses doigts avant de regarder Lenny avec toute la culpabilité du monde. Finalement il rangea son couteau, suivant Lenny, s'éloignant de cette démone qui venait de rendre sa vie... encore plus compliqué. Une fois plus loin il se mit à fondre en larmes, s'accrochant à Lenny « Je... je suis désolé ! Je voulais juste qu'on passe un bon moment... je voulais juste qu'on soit tous les deux... » Il serra alors les poings, les dents, avant d'ajouter « Et maintenant par ma faute il va t'arriver quelque chose ! Cette fille... elle et ses potes ils me détestent ! Et ils ont ta photo, ils savent que t'existes maintenant et il vont se venger je le sais ! » Et c'était sa faute, c'était uniquement sa faute, il le savait très bien. Il n'avait fait que merder encore et encore « Je suis bon qu'à te faire du mal. Qu'importe mes efforts je suis juste bon à te faire souffrir, Peter avait raison. » lâcha-t-il, se souvenant du discours que le chef des LB lui avait fait avant son départ, ne sachant pas qu'il avait eut un discours semblable avec Lenny « Je suis désolé Lenny, je suis tellement désolé. » Il était à bout, il n'arrivait plus à contenir ses émotions, tout était en train d'éclater. « Je voulais juste voir ce putain de feu d'artifice avec toi... et te voir sourire comme à nos débuts. »