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 fury in yout head (trix)

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Trixia Cunningham

Trixia Cunningham
⊹ life can hurt
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▹ crédits : hoodwink
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MessageSujet: fury in yout head (trix)   fury in yout head (trix) EmptyJeu 4 Oct - 0:10


cunning(ham), trixia

you were wrong. there is something more dangerous in this world than a humiliated man : a nasty woman.

   
anecdotes



   01 ; Y a pas d'amour dans l'histoire de Trixia, aucun, jamais. Il y a seulement la triste mésaventure d'une gamine crédule et complexée, embobinée par un énième garçon médiocre et libidineux, désireux de devenir homme. Ce n'est même pas un scénario de film, il faut des héros pour faire des comédies romantiques, des personnages attachants, ou beaux à la rigueur. Pas des pestiférés sans argent ni charisme. Le conte de fée de Trix c'est ça, une gonzesse engrossée dans des chiottes dégueulasses, quelque part entre la douleur d'une première fois pas tout à fait consentie (qui aurait été appelée un viol, partout ailleurs que dans ce milieu désoeuvré) et la nausée persistante de la boisson. Elle a fini par sangloter doucement en sentant la substance mouillée, visqueuse, entre ses cuisses, ignorant tout ce qui venait de se produire. Elle avait mal, au ventre et au coeur et la petite frappe s'en moquait bien, ravi de s'être vidé les burnes. Il l'a fréquentée, pourtant, cette fille pataude, toujours d'humeur changeante. Il a abusé de sa naïveté pour la conduire là où les autres nanas, jeunes, inexpérimentées, n'allaient pas, il a dévoré sa candeur à coups de reins brutaux et l'a achevée sous les coups en apprenant cette grossesse indésirable, indésirée. Et puis il s'en est allé, s'évanouissant de Chicago et du visage tuméfié de cette fille à moitié folle, enceinte. Shelby a haï Trixia avant même sa naissance. Elle l'a haïe de toute ses forces, espérant la déloger. Elle se frappait la tête contre le mur de désarroi et puis le ventre aussi, un ventre bleu d'hématomes et rouge griffures. Une fois, elle a même essayé de se charcuter avec des aiguilles à tricoter pour déloger ce foetus répugnant qui condamnait ses espoirs d'un ailleurs plus beau. Mais Trixia était déjà une enragée de la vie, une enragée tout court qui donnait des coups de pieds violents pour se manifester et qui s'accrocha malgré tout. Malgré Shelby. Trixia, elle porte en elle la haine originelle. Celle du père. Sans un abruti venu fourrager dans le vagin d'une folle à lier, elle ne serait pas là. Elle ne serait pas comme ça. Elle serait ailleurs, dans le monde des vivants, celui qui a des problèmes de riche, des loisirs des riches, des amours qui élèvent au lieu d'engluer comme du pétrole. Le portrait familial, il a été fait au vitriol : un salaud fantôme et une schizophrène aux hallucinations auditives constantes. Trixia a subi la négligence de sa mère mais aussi sa violence. La plus sournoise, la psychologique, celle des mots mais aussi la physique. Elle a connu bien avant Savannah la douce mélodie des poings sur une chair tendre, elle sait les nuances de bleus. Pas de la couleur, elle emmerde le bleu klein, cyan et toutes ces conneries. Elle, elle connaît le cycle de vie de l'hématome, des plaies, des griffures, des brûlures de cigarettes. Elle sait où on peut frapper discrètement, ou combien de jours elle doit se faire oublier pour effacer une arcade sourcilière bousillée. Parce que Trixia, malgré la haine farouche qu'elle porte à sa mère, elle l'a toujours préservée du monde extérieur. des professeurs trop curieux, des médecins qui faisaient du zèle, elle se disait que Shelby l'aimerait davantage si elle entrait dans ses danses, si elle participait à ses délires religieux, si elle disait rien, jamais. Alors elle pilait tout net, faisait l'école de la rue au lieu de celle de l'apprentissage et tout ce qu'elle sait, c'est au bitume qu'elle le doit.

02 ; Trixia n'a pas compris le comment du pourquoi. Si c'était la secte qui la vampirisait, les voix toujours plus fortes, les coups qui pleuvaient sur elle ou la drogue qui n'aidait en rien ... Mais un jour, ils se sont pointés pour venir la cueillir. Et Shelby, pour la première fois, elle l'a protégée. Elle a hurlé comme si une main invisible venait de crever son ventre pour fourrager ses entrailles et les dérouler jusqu'à les piétiner. Elle a dit non. Un non du coeur, un non guttural et sans compromission. Un non infini qui force le respect. Mais pas le leur. Sans le réaliser, Trix a été arrachée à sa mère et jetée dans un orphelinat morne. Quelle chance avait-elle, la môme mutique ? Avec son regard grave, d'adulte, son corps martyrisé et son incapacité à sourire, elle n'était jamais adoptée. On la trouvait jolie, la poupée, on venait lui parler, la cajoler, lui offrir des poupées ignobles et lui conter une vie meilleure dans un futur hypothétique auquel elle se montrait bien incapable de croire. Comment imaginer un avenir radieux alors qu'on ignore même jusqu'au mot ? Trixia ne connaissait rien à l'affection, alors les jolis contes de ces parents qui sentaient bons ... elle ne les écoutait pas.  C'est comme ça, qu'elle a atterri chez eux. La famille qui n'a jamais rien promis ou demandé. Ni donné. Là pour récolter les allocs  et rien d'autre. La cruauté s'est substituée à la folie, les négligences ont succédé aux coups et la méchanceté organique de Shelby est venue à lui manquer, métamorphosant sa haine en autre chose. Une forme de tendresse un peu déviante. Parce qu'eux ne la haïssaient pas, ne l'aimaient pas. Se contentaient de l'annihiler totalement en l'ignorant ostensiblement, considérant la gosse comme un meuble encombrant d'une grande valeur. Et à trop rester avec elle-même, Trixia n'a su que se construire de traviole, consolider ses déviances et saccager toute lumière.

   03 ; Trixia, elle a le cerveau niqué, elle est fucked up, extrême, calculatrice et inflammable. Elle est de ces filles qu'on ne comprendra pas, jamais, et pourtant, il suffirait de savoir. Il suffirait de regarder dans le fond de ses yeux ternes où ne brille pas grand chose, si ce n'est l'immense brasier de la désolation car, elle n'a jamais eu beaucoup de raisons d'aimer sa vie. C'est une grande égoïste qui a dû s'élever toute seule derrière le spectre effrayant d'une mère violente, qui faisait pleuvoir les coups enragés, les injures perfides. Et elle, elle la regardait avec la haine au fond des yeux et la rage au bord des lèvres, convaincue qu'elle la tuerait, un jour, elle et ses voix de cinglée. Mais même la haine, finit par s'estomper. Et puis si Trix est aussi bancale, c'est que l'absence du père lui a manqué, toujours. La gosse l'imaginait comme un preux chevalier sur son cheval blanc qui surgirait un jour du levant pour venir la sauver de cette vie terne et souillée. Avec les années, ce désir ardent s'est mué en rancoeur.

04 ; Une rancoeur optimale, vengeresse, assez pour que Trixia s'entête (et s'endette) à le retrouver, où qu'il soit. Elle l'a fait, abandonnant Chicago pour Savannah, à presque dix-huit, suivant aveuglément la piste de loubards peu fréquentables non contents de nourrir sa rage en extorquant son fric. Incapable de de discernement lorsqu'il s'agissait de lui, Trix a mordi à l'hameçon, craché son blé et serré le flingue entre ses doigts avant de tout quitter pour reprendre sa vie en main. Qu'elle croyait. C'était facile, au début. Elle l'a cueilli dans un bar, dragué comme la dernière des traînées, la bile aux bord des lèvres, avant de le conduire dans un motel sordide. C'est là qu'elle l'a confronté Trix, la rancoeur amère qui dévorait ses traits poupons. Elle l'a détaillé longuement, ce bourreau tant espéré, tremblante, pour le mettre en joue avec cette arme de pacotille. Elle voulait le tuer pour ce qu'il lui avait fait. Elle voulait voir sa cervelle répandue sur les murs comme menue monnaie de son absence, de ses espoirs déçus. Alors elle l'a écouté, Trix. Elle l'a écouté la supplier, se mettre à genoux, promettre monts et merveilles comme la sous-merde qu'il était. Elle se souvient encore de la sensation grisante du flingue entre ses doigts, du pouvoir qu'il lui conférait et de son palpitant qui battait contre la pulpe de ses doigts. Elle l'a écouté, elle l'a dépouillé, le laissant croire à sa survie. Elle l'a même laissé se relever, convaincue qu'elle le buterait dans les prochaines secondes. De dos comme le lâche qu'il était. C'était ça, la mort qu'il méritait. Mais sa volonté a vacillé, son corps l'a trahie. Un tremblement imperceptible qui part du coeur pour venir se répandre jusqu'à la main armée. Alors le paternel s'est retourné et a glissé dans la faille. Il l'a serré entre ses bras, promis que plus rien ne serait comme avant, qu'il serait là désormais. Qu'il était désolé. Et putain, il aurait dû être aisé pour la baratineuse de talent de comprendre d'où lui venait son don. De réaliser qu'ils étaient identiques, viciés l'un comme l'autre et qu'il lui fallait s'extirper de sa transe. Sauf que non. Elle a accueilli cette étreinte salvatrice, senti ses grands yeux sombres se remplir de larmes, perles de pluie inconnues jusqu'alors. Et puis doucement, la haine s'est dissipée comme un brouillard. Jusqu'à sentir le poids de l'arme lui échapper. Jusqu'au premier coup, plus douloureux que tous les précédents, elle qui chérit pourtant la violence comme une amie. Ce n'est pas la morsure des hématomes qui l'a blessée, Trix. Mais la honte d'avoir été aussi faible. Vulnérable. Trompée et trahie une fois encore par ce connard originel, envolé avec son fric et sa dignité en usant de ses manières à elle. Abîmée, seule et loin de tout ce qu'elle avait initié, Trixia n'a plus rien, si ce n'est son flingue qui lui murmure d'en finir. Et c'est dans cet état d'esprit chaotique qu'elle entra en collision avec Samih.

05 ; Samih. L'âme grise et les poings serrés comme elle, la folie au creux des yeux comme maman, la même envie d'en découdre, mots couteaux et regards d'acier. Samih comme une évidence, un signe du destin, une main tendue pour se draper à nouveau dans sa volonté farouche d'exister, de réussir, de dominer. Elle l'a aimé, comme un animal opportuniste. Elle l'a aimé le temps de lécher ses plaies, elle l'a aimé le temps de se relever, de fourbir ses armes et d'apprendre les codes de ce microcosme, de sa bande d'enfants perdus qui le vénéraient et par extension, se forçaient à la respecter. Elle l'a aimé, Trix, tout court. Son âme sale, ses mots durs, sa bouche, ses reins. Elle l'a embrassé, embrasé, respiré. Mais l'amour, ça ne suffit pas. Jamais. Et petit à petit, sournoisement, le félin a retrouvé ses griffes acérées et rempilé avec ses pires travers. Malgré l'attraction, malgré le respect infini qu'elle éprouve pour lui, malgré tout ce qu'il lui a donné, offert, Trixia a éprouvé l'insatisfaction grondante, chaque jour plus forte. Samih n'était pas suffisant, sa couronne n'était pas suffisante, artefact de papier d'un monde étriqué. Dépossédé du piédestal sur lequel elle l'a temporairement hissé, le Kids est revenu à l'état de proie entre ses canines, obstacle sur l'autoroute de son succès. Son coeur nécrosé aura réussi le miracle de tromper son cerveau retors presque quatre ans. Un record. Mais Trix est partie, attirée par le chant des sirènes d'un homme plus stable. Plus riche. Plus malléable, parfait instrument. Elle a quitté cette famille dysfonctionnelle sans un regard en arrière, évaporée dans une brève douleur comme on arrache un pansement.

06 ; Trix, elle imagine que tout lui dû parce qu'elle a souffert, sans penser un seul instant à tous ceux qui se sont fait avoir avant elle, sans rien obtenir en retour. Elle veut de l'amour, ouais, mais elle veut surtout tout le reste. Elle est matérialiste et dépensière, insatisfaite et ambitieuse pour les pires raisons. Elle ne rêve pas à une carrière prolifique, à gravir des échelons ternes d'une entreprise merdique, non. Elle, elle veut la sécurité, la stabilité, l'affection dont on l'a privée, ta totale attention et ton fric aussi. Trixia, elle n'a pas honte de se faire entretenir, de considérer Kurtis comme un distributeur sur pattes. Elle ne s'est jamais imaginée comme une prostituée, pourtant, elle a souvent flirté avec la ligne rouge, à s'acoquiner des hommes toujours prompts à gâter les jolies filles peu farouches, aux casés de longue date, qui alignent les billets en échange de silence. Tout est bon pour renflouer ses poches vides et sa vision du sexe est simple : avant d'être un instrument de plaisir, c'est surtout une monnaie d'échange. Le moyen qui justifie une fin. Alors depuis qu'elle est consciente de ses charmes, elle s'en fout, Trixia, de ceux qui gravitent dans sa bulle, elle s'en fiche qu'ils lui plaisent ou non, qu'ils soient plein d'esprit ou pas, elle n'a toujours vu que ce qu'ils lui rapportaient, comme un placement juteux tant qu'elle est en contrôle, qu'elle décide de sa proie et lui mord la carotide jusqu'à la fin. Peu ont échappé à ce schéma simpliste et celui qui s'en est le plus éloigné a jugé bon de la massacrer en guise de remerciement. Mais la vérité, c’est que ses talents d’enchanteresse sont eux aussi du domaine du fantasme illusoire : elle ne trouve pas le sexe renversant, baise par nécessité, dans une partition connue par coeur. Ce n’est jamais tout à fait elle qui se donne; qui gémit, qui caresse, semble offrir sans jamais rien arracher en retour, si ce n’est les orgasmes. C’est sa doublure qui répète une scène maîtrisée à la perfection, qui enjôle, feint et simule pour dominer, soumettre à son aura et avancer ses pions. Mais c’est un énième traquenard, un mensonge cosmétique : le cul la laisse plus ou moins de marbre, môme toxique déjà morte, sous la beauté vénéneuse et la volonté farouche.

07 ; Elle n'est pas intelligente, Trix, mais les fées qui ont oublié de se pencher sur son berceau ont tout de même compensé nombre de leurs conneries en lui filant suffisamment de matière grise pour se muer en petite maligne. Si elle inspire aisément confiance avec son minois de poupée, il est préférable de ne pas se laisser avoir par ses grands yeux innocents et son petit sourire en coin qui donne chaud : c'est une arnaqueuse. Et de longue date, l'école étant son premier terrain de jeu, là où son ingéniosité prodigieuse était connue de tous : Trix, c'est la môme qui parvient à récupérer les sujets d'examens ou les corrigés et c'est d'ailleurs ainsi qu'elle commença sa carrière de petite délinquante, en vendant à d'autres élèves le fruit de ses trouvailles. Désireuse de gagner un peu d'argent pour s'acheter des fringues neuves et le maquillage qu'elle enviait aux autres filles, elle a très tôt tout marchandé, envoyant valser sa dignité et sa morale dans la caniveau sur l'autel de ses désirs intarissables. Cela a commencé par les corrigés d'examen, les affaires dérobées chez la voisine, et une chose en entraînant une autre, elle est allée plus loin, laissant les puceaux surexcités admirer sa poitrine naissante, sans jamais la toucher. En grandissant, consciente du pouvoir d'attraction de ses courbes et d'un corps d'adolescente nettement plus gracieux que celui dont on l'avait pourvue jusqu'alors, Trix a cessé, consciente qu'elle pouvait en tirer en tirer plus que quelques dollars crasseux. Avec l'âge et l'expérience, elle s'éloigne de la noirceur des gangs de son quartier dont la bienveillance s'étiole avec les années, craintive à l'idée de finir sur le trottoir comme l'une de leurs putes et se laisse emporter par sa haine originelle dans la quête du père. Lorsqu'il s'agit de sa survie ou de son petit confort, Trixia a toujours eu de la suite dans les idées bien qu'avec l'âge, elles soient rapidement devenues plus sombres, moins innocentes et plus répréhensibles. Illusionniste de talent, elle est douée pour faire disparaître les portefeuilles des connards trop occupés à flirter avec elle pour remarquer son manège ou pour trafiquer les bagnoles desdits connards, histoire de s'assurer de leur défaite. Non pas que les courses de voiture l'intéressent, mais à mesure qu'elle sent Kurtis lui échapper, elle est prête à faire un peu d’efforts avec ses copains réfractaires histoire de ne pas le perdre tout à fait. Et de se retrouver à nouveau seule, sans dernière carte à abattre.

08 ; Depuis qu'elle a arraché les mauvaises herbes de ses sentiments, l'amour la fait gerber. C'est un problème de riche, les intrigues minables de ceux qui n'en ont pas d'autres. Quand t'as trimé dans ta vie, quand ton compte en banque tire la gueule et que t'as l'ego en miettes ... t'as pas le temps pour ça, pas le temps pour suturer les coeurs brisés et faiblir. Ça a toujours été sa philosophie de vie, à Trix. L'amour, c'est qu'une divine comédie, quelque chose qu'on doit feindre pour obtenir davantage. Elle a eu des relations pourtant, mais la plupart ont été construites sur le même modèle fait de voix caressantes, de sexe débridé et de laisse invisible autour des nuques de ses proies inconscientes de leur condition. Trixia a baisé des gosses de riches, des caïds, elle a baisé des corps pour monnayer un avantage, pour manipuler, pour tromper, pour se protéger. Elle a toujours fait l'amour dictée moins par ses désirs que par son instinct de survie qui mélange tout, et son ambition dévorante qui oublie le reste. Jusqu'à la goutte d'acide pour enrayer une mécanique bien huilée, celle qui lui souffle qu'elle n'est rien qu'une pute déguisée, qui monnaye ses reins et son affection éphémère dans l'espoir d'y gagner davantage. Et ça la débecte, Trix qui se croit indépendante et capable de s'en sortir sans l'aide de personne, alors elle fout le feu à ses grands plans sur la comète et retombe sur ses pattes. Jusqu'à la prochaine fois.

09 ; Trixia n'a jamais été une fille à filles. Souvent détestée à l'enfance, elle a pris l'habitude d'éviter les nanas et n'a jamais connu l'effervescence d'une grande bande de filles. La vérité ? Elles l'intimident un peu, moins qu'elles-mêmes se méfient d'elle, mais un peu quand même tant elle ne sait pas interagir convenablement avec ses semblables. Avec les hommes qu'elle méprise aisément, c'est facile : elle instaure un rapport de séduction poussé dont elle connaît toutes les ficelles. C'est presque comme répéter un texte appris par coeur, tous les jours de sa vie. Avec les gonzesses en revanche, Trix ignore comment se conduire pour ne pas déclencher leur ires instantanément et ses talents de petite manipulatrice s'étiolent. Parce qu'il y a quelque chose d'irritant dans son comportement qui semble toujours conduire droit à la compétition, même implicite. Toujours sur le fil, silencieuse puis explosive, Trix charme puis agace et souvent les deux en même temps dans une posture de meuf hautaine qui sait parfaitement comment parvenir à ses fins... tout en ayant un don inconscient pour l'auto-destruction méticuleuse. Mesquine ou câline, maligne ou pétrie de doutes, elle cultive une ambivalence qui la rend difficile à suivre ou à comprendre, même pour elle-même. Ballottée par une existence de laquelle elle n'attend rien et tout à la fois, Trixia est plus vulnérable (euphémisme, le bon mot serait esquintée) que ne le laissent paraître ses répliques de petite conne, ses sourires en coin insolents et sa façon de danser autour des ennuis comme si rien ne l'atteignait. A la réflexion, il est normal que les filles ne l'apprécient pas, voyant en elle la prédatrice peu scrupuleuse qu'elle est souvent pour survivre. Et c'est un foutu paradoxe parce qu'elle, elle possède les défauts les plus féminins qui soient : la jalousie, l'hystérie, la rancune, la séduction létale, elle est à la fois nymphe et harpie, sirène et déesse. Femme avec un F majuscule malgré tout ce qu'elle pense, malgré des instincts prédateurs et masculins.

10 ; Son caractère volcanique est souvent confondu avec de l'arrogance ou la sensation d'être supérieure aux autres. C'est faux. En substance, Trix ne s'aime pas plus qu'elle aime les autres, c'est là l'une de ses tragédies : elle n'aime personne. Les opales attentives ne manqueront pas d'aviser les légères stries qui décorent sa peau laiteuse, toutes récoltées à l'adolescente. Consciente que quelque chose ne tournait pas rond chez elle et effrayée à l'idée de devenir aussi folle que sa génitrice, Trixia s'ouvrait. Elle coupait avec une lame chauffée à blanc, d'un calme chirurgical, et écartait la plaie pour observer le liquide opaque, rougeoyant qui s'en écoulait. Elle imaginait son sang noir, vicié, puant. Malade. Mais il était normal, bien qu'elle n'ait jamais éprouvé cette sensation. Trix n'est pas suicidaire, elle ne s'est jamais scarifiée pour se blesser, pour se faire du mal, pour se punir ou bien mourir. Seulement pour vérifier que le monstre tapi à l'intérieur de sa mère ne vivait pas en elle aussi. Mais non, elle a seulement la haine qui brûle ses veines et de la glace au lieu du coeur.

11 ; Jalouse et possessive, Trix a besoin de compter pour les autres même si eux ne comptent pas spécialement pour elle. Elle ne vit que pour s'imprimer dans les mémoires ou sur les peaux, convaincue qu'elle ne peut exister qu'à travers d'autres. Excessive comme elle l'est, personne ne l'oublie et elle se nourrit de cette conviction pour tirer un jour supplémentaire sans se sentir noyée de détresse. ☆ Dans la liste de ses menus défauts on compte un penchant pour la mythomanie, la cleptomanie assumée et surtout... une bonne dose de mauvaise foi. ☆ Trixia porte toujours une touche de rouge sur elle, du sac aux chaussures, d'une robe à ses lèvres, d'une écharpe à un élastique, elle n'oublie jamais d'ajouter à ses tenues une teinte de pourpre, première couleur visible par l'oeil humain, comme un torero cherchant à déstabiliser sa proie. ☆ Elle s'est fait ligaturer les trompes, Trixia, refusant qu'un monstre dans son genre engendre un monstre, de poursuivre ce cercle vicieux, d'infliger à une âme innocente ce qu'on lui a fait subir, à elle.

Prénom ; trixia, prénom putassier qu'elle déteste viscéralement, qui pue la classe moyenne, une odeur âcre qu'elle vomit et qui la fait passer pour une vulgaire girl next door. pourtant, la classe moyenne, c'est bien plus flatteur que la lie de ce monde d'où elle provient réellement, la môme. alors elle est rapidement devenue trix. plus court, vif et électrique, un surnom annonciateur des cicatrices qui criblent sa peau et des effluves scandaleuses qui la nimbent.
   Nom ; cunningham. ça claque comme un fouet et annonce la couleur : cunning, rusée, maligne. sournoise aussi. patronyme prophétique pour gamine opportuniste.
   Âge ; vingt-quatre années d'ambitions désoeuvrées, vouées à l'échec. de chutes enragées. de volonté inviolée. trixia veut mieux que ça, même si elle a pleinement conscience de ne pas valoir mieux que ça.
   Lieu de naissance ; les bas-fonds de chicago, poupée de chiffon et de bitume qui n'a de cesse de se relever à chaque fois que le destin prend son pied à la faire trébucher.
   Nationalité ; américaine.
   Origine ; un soupçon d'exotisme enchanteur. le teint couleur soleil zénith et les perls d'amande au creux de ses opales parlent à sa place : il y a plus en elle que le sang vicié de la lie de l'amérique.
   Statut ; éternelle opportunistee, colon sanguinaire qui vampirise jusqu'à l'âme, trixia est avant tout une marionnettiste de talent. (faussement) docile tant que le jeu en vaut la chandelle, elle agit comme un parasite : s'infiltre dans les synapses jusqu'à contrôler son hôte. et peu importe qu'il l'utilise en retour, tant qu'elle y gagne suffisamment. en couple avec kurtis depuis deux ans, elle semble avoir trouvé une forme d'équilibre bancal quelque part entre sa solitude qui fait résonner la sienne et l'étreinte accueillante de ses billets verts. pourtant, derrière les manifestations criantes d'affection, le sexe débridé et les mots doux roucoulés contre sa peau, trixia demeure désastreusement détachée, derrière le masque de sa divine comédie. elle chérit kurtis, oui, mais seulement comme on apprécie un sac de luxe ou une paire d'escarpins ostentatoires : en surface, jusqu'à s'en lasser, rêver à mieux, se dire que la vie serait moins amère avec ce nouvel accessoire désiré. la vérité, la crue, la laide est très simple : kurtis est dispensable. un avantage en nature appréciable, jusqu'à ce que ses névroses de fille de rien ne la noient un peu plus et qu'elle désire grimper plus vite cette échelle sociale qui persiste à lui échapper.
   Orientation sexuelle ; opportuniste, c'est suffisant. tant que tu jouis d'un statut enviable dans sa partie d'échecs à taille humaine, trixia te convoitera comme une friandise. mais son attention est éphémère, jamais acquise, souvent teinté du mépris tiède de celle suffisamment lucide sur la vie pour voir plus loin que toi.
   Emploi/étude ; trixia, elle aurait pu être prodigieuse mais dans une volonté destructrice qui ne la quitte jamais, elle a décidé d'être... rien, rien d'autre qu'un écran de fumée muni de désirs inatteignables pour nourrir la rancoeur originelle. le néant le plus complet. elle est ambitieuse mais pas carriériste et trimer pour gagner à peine de quoi boucler le mois lui semble d'un inénarrable mauvais goût. alors elle passe son tour, lorsque sa propre survie ne lui hurle pas d'aller endosser un rôle de serveuse. en ce moment, elle jouit de sa position confortable auprès de son cher et tendre pour laisser libre court à son oisiveté : elle occupe ses journées en petites arnaques pour se faire la main, lorsqu'elle ne joue pas à la reine des glaces dans cette grande demeure souvent vide.
   Caractère ;  opportuniste, envieuse, féroce, insatiable, insatisfaite notoire et névrosée chronique, sarcastique, piquante, blessante et blessée, excessive, impatiente, manipulatrice, déviante, indépendante et égoïste sauf lorsqu'elle se ment à elle-même et de tigre se fait chat, insaisissable, maligne,  lunatique, souvent glaciale, parfois brûlante, dangereuse, solitaire, féline, effrontée, frondeuse, inconsciente, inconstante, mauvaise, contradictoire, à fleur de peau mais souffre peu d'empathie, frustrée, jalouse, possessive, vengeresse, lascive, instable, tête brûlée, caractérielle, égocentrique, hautaine, distante, écorchée.
   Groupe ; damaged.
   Crédits ;  ici.
   
interview

   Depuis combien de temps votre personnage est-il à Savannah ; depuis six ans, dans cette quête aveugle du père, dans cette haine corrosive qui ne brisa qu'elle. elle est arrivée en conquistador, rétines brûlantes et poings serrés, prête à bousiller celui qui cristallisait toute sa haine originelle, tous ses manques : celui qui est parti, la laissant en proie à la folie maternelle. et puis elle est restée, enroulant ses racines toxiques autour du myocarde de samih.

   Fait-il des choses illégales ou au contraire, est-il plutôt sage ; trixia n'est pas portée sur la morale. la seul question qu'elle se pose ? qu'est-ce que cela pourrait lui rapporter. seule sa survie l'intéresse, elle a dû trop longtemps ne compter que sur elle-même pour développer les jolies qualités humaines qui lui font défaut et font, qu'invariablement, elle ne récolte que le mépris qu'elle a tout fait pour attiser. si l'illégalité ne lui fait pas peur, en revanche trix se rêve plus maligne et préfère être celle qui souffle les mauvaises idées aux bonnes oreilles plutôt que de se salir les mains elle-même.

   A-t-il des penchants pour l'alcool ou la drogue ? les deux ? aucun ? ; trix s'enivre, mais toujours avec modération. une modération que les veaux raillent et moquent dès qu'elle refuse le verre de trop et qu'elle garde le cap. parce que la gamine, elle n'a que son contrôle pour elle, sa faculté à rester maîtresse du masque de ses traits, de son corps vicié qui rêve pourtant de s'élever puis d'arroser ce putain de monde d'essence. elle a peur de la môme abusée encore tapie en elle, craint les émotions refoulées depuis si longtemps qui pourraient venir la submerger comme un raz-de-marée. alors trixia, elle est dans la maîtrise d'elle-même, lorsque la colère ne s'invite pas trop fort. et l'histoire lui donne raison : la drogue ne lui a jamais rien apporté de mieux que les fluides dégueulasses d'un irlandais dégénéré.

   Qu'est-ce qu'on trouve sur sa table de nuit ; le fléau des apparences, tout pour indiquer un signe extérieur de richesse ou de réussite qu'elle est bien loin de représenter. en ce moment, il y trône un cadavre de grand cru sifflé tardivement avec kurtis un soir d'errance, un bouquin pompeux qu'elle ne lira jamais et un bracelet bon chic bon genre offert par son mec qu'elle déteste et ne portera sans doute jamais.

   Que pense-t-il des armes aux usa ; trixia possède une arme à feu au contact létal. celle qui aurait dû crever la peau du père, celle qui lui a conféré toute la confiance du monde entre ses phalanges avant de peser trop lourd et de s'effriter comme du sable. celle qui a une fois encore vacillé face à jj. alors elle n'a pas plus d'avis sur la question : la politique ne l'intéresse pas, c'est le problème de ceux qui n'en ont pas, un ballet de marionnettistes aux ficelles grossières.

   S'il pouvait retourner dans le passé, que changerait-il ; version optimiste : elle apprendrait peut-être à sourire davantage à l'orphelinat pour plumer une bonne petite famille bien comme il faut. version lucide : elle apprendrait à putain d'appuyer sur la détente. elle exploserait le crâne de son géniteur et la face de rat d'o'reilly.

   Généralement, dans quels genres d'endroits traine-t-il ; au sein de son territoire, fait de sang et de bitume. et trix, elle affectionne aussi son terrain de chasse, là où glisser des proies tendres sous ses canines effilées : elle se grime, ment et utilise, remporte les parties, dérobe les coeurs ou les reins et fait s'alléger les porte-monnaies.

   Il vit plutôt le jour ou la nuit ; définitivement la nuit. elle a parfois l'air d'une belle de jour comme ça, dans une illusion plutôt solide, mais trix est sombre et froide et se plaît mieux dans l'obscurité.

   S'il pouvait changer une chose chez lui, qu'est-ce que ce serait ; rien. non pas parce qu'elle est parfaite, la gamine ravagée, mais parce que ses failles, ses bleus au coeur et les cicatrices gigantesques qu'elle se traîne, c'est sa putain de force. c'est de là qu'elle tire sa rage, ses grands plans sur la comète et sa façon débectable de te regarder de haut.

   A-t-il des projets d'avenir ; l o l. l'avenir ne l'intéresse pas. pas vraiment. seul le présent compte et il a rarement été aussi proche de lui convenir, un peu. kurtis lui offre suffisamment pour ne pas la voir glisser entre ses doigts, levi semble disposé à lui servir de bouclier (bien qu'elle n'en ait pas besoin) contre ses abrutis de copain et le seul élément perturbateur capable de mettre à mal son besoin de baiser le destin et ses dés pipés en réussissant malgré eux ... pourrit en prison.

   Décris ton personnage en deux ou trois phrases ; la rage au creux du bide, de ceux qui n'ont jamais rien eu et désirent t o u t, l'esprit déviant et l'égo(ïsme) chevillé au coeur. complexe, difficile à cerner, impossible à comprendre, il est aisé de s'en méfier et encore plus facile de commettre l'erreur de vouloir la sauver d'elle-même.

   
liens


   proposez-nous au minimum 2 idées de liens que vous recherchez éventuellement, mais ça peut être autant que vous voulez.

   F (21-27) ; trix a du mal à se lier, c'est un euphémisme. encore plus avec les femmes, qui lui apparaissent comme des créatures mystérieuses qui semblent voir plus clair que leurs congénères mâles dans son jeu. elle en est une, et pourtant les codes dont elle use avec les hommes ne prennent pas avec elles. au contraire, ça a tendance à les irriter, cette séduction factice, cette domination écrasante et sa façon d'être en guerre contre la terre entière. pourtant, elle les méprise moins que les hommes et je lui aimerais beaucoup une amitié assez solide, pas bienveillante parce que ça ne colle pas avec le personnage mais quelque chose de fort, bien que conflictuel et toxique. un semblant de loyauté, jusqu'à preuve du contraire.

   M (tranche d'âge libre) ; à chicago comme ici, trixia a un bon passé (et présent) d'arnaqueuse. de palpitants dérobés, de portefeuilles subtilisés, de sentiments feints, de chantages peu subtils. les liens peuvent être (faussement) positifs tant que la proie accepte sa condition sous ses canines, ou carrément tortueux/négatifs pour ceux qu'elle a abandonnés derrière, une fois drainés, ou pour ceux qui ont fini par réaliser les petites manipulations dont ils étaient victimes.
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