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 lithium (sebra)

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Barbra Marshall

Barbra Marshall
Barbie Cœur de Pétasse
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MessageSujet: lithium (sebra)   lithium (sebra) EmptyMar 24 Juil - 21:33

Vous pouvez sortir. Ça sonne comme une libération, ça lui donne l’impression de pouvoir enfin à nouveau respirer. Elle était restée que deux nuits et pourtant, ça semblait avoir duré bien plus longtemps que ça. Peut-être à cause de cette sensation de passer beaucoup trop de temps entre des murs trop blancs ces dernières semaines. L’impuissance qui en découle, sentiment qu’elle a toujours détesté ressentir. Elle veut tout contrôler, Barbra, reine des manipulations en tout genre pour que tout aille toujours dans son sens. Sauf que là, tout lui échappe, qu’elle fait que subir et que ce rôle de victime à répétitions l’empêche de passer à autre chose. C’est difficile de tout ignorer quand des marques viennent abimer sa peau trop blanche, difficile de faire semblant quand on l’interroge sans cesse sur l’origine de ses bleus. Elle remonte pourtant toujours la pente, la gamine, parce qu’elle a jamais accepté la défaite, parce qu’elle est trop fière pour renoncer, même quand elle enchaîne les coups durs. Portable à la main, elle hésite pas un instant avant d’envoyer un message à Seven. Elle sait pas vraiment pourquoi c’est à lui qu’elle pense en premier pour ça, Barbra. Peut-être parce qu’au fond, c’est en lui qu’elle a le plus confiance. Peut-être parce qu’elle sait que malgré toutes leurs conneries, il répondra toujours présent. Elle aurait pu appeler Frankie ou Kurtis, sauf qu’elle a pas tellement envie qu’on lui pose trop de questions ou qu’on lui fasse la morale – surtout que pour une fois, rien n’est de sa faute mais rien ne garantit non plus que les autres la croiront, elle et sa tendance à toujours s’attirer des ennuis. Alors c’est Seven qu’elle appelle, en partie aussi parce qu’ils sont un peu trop similaires, qu’ils sont probablement les deux gosses de la bande qui attirent le plus de problème, aussi, et ça pousse à une certaine forme de solidarité.

Mais avant de sortir, il y a encore les recommandations des médecins, les conseils sur les cachets à prendre et Barbra se contente de faire acte de présence physiquement alors que son esprit est ailleurs, n’importe où mais pas ici, lieu qui commence à devenir un peu trop familier pour elle. Elle hoche la tête et saisit les pilules qu’elle claque au fond de son sac avant de se lever vite, un peu trop vite. Elle serre les dents quand ses côtes la lancent – ça devrait passer dans quelques jours d’après les médecins, mais en attendant, ça fait un mal de chien et elle se retient de pas envoyer une volée de reproches aux spécialistes qui sont pas foutus de trouver un moyen pour qu’elle ait plus mal du tout. Elle dit rien, Barbra, parce qu’elle craint un peu trop qu’il la garde plus longtemps et qu’elle préfère encore avoir mal chez elle plutôt qu’être bourrée de morphine ou autre antidouleur ici. Barbie esquive soigneusement son reflet dans les vitres quand elle se dirige vers la sortie, parce qu’elle veut pas voir ce qu’elle a toujours considéré comme étant son seul atout maquillé de bleus. Et c’est peut-être ça qui la tourmente le plus. De plus être jolie, d’être abimée à l’extérieur, là où tout le monde peut le voir. C’est pas si grave que ça si son cœur est brisé puisque personne le voit, qu’elle est la seule à le savoir. Son physique, par contre, c’est bien plus grave, parce qu’elle sait utiliser que ça et que s’il y a plus ça, peut-être que les Yobbos se débarrasseront d’elle, déchet ingrat qui a perdu toute son utilité. Elle déglutit, serre les poings alors qu’elle franchit les portes automatiques de l’hôpital. C’est l’air frais qui remet ses idées en place, qui l’empêche de creuser davantage dans des idées trop sombres qui feraient que l’affliger davantage. Après tout, c’est que temporaire – dans quelques temps, elle sera aussi belle qu’avant. Et même la gueule abimée, elle reste probablement plus désirable que la moitié des connes de cette ville et c’est ça qui lui importe le plus.

Enfin, Barbra repère la voiture de Seven, presse le pas avant de s’y engouffrer. C’est là qu’elle réalise que Seven sait rien, que personne sait, finalement, qu’elle devra expliquer encore et encore – et pour l’instant, elle préfère encore retarder le moment. « Ouais ouais, j’sais, j’ai une sale gueule mais moi au moins j’ai une excuse, contrairement à toi. » Elle préfère agir comme elle le fait toujours, Barbra, le chercher et le provoquer pour s’amuser dans l’espoir vain qu’il l’interroge pas – comme si une insulte suffirait à la distraire suffisamment des ecchymoses qu’elle arbore sur le corps.
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: lithium (sebra)   lithium (sebra) EmptyLun 30 Juil - 21:36

Tu peux venir me chercher ? Y a l'envie de l'envoyer chier juste pour le plaisir de la frustrer – parce qu'elle a pas l'habitude qu'on lui dise non et qu'il sait qu'elle aime pas ça, comme lui. Il aurait pu lui dire d'appeler Kurtis ou Frankie ou n'importe qui, pourtant il a simplement cédé. Parce qu'avec la requête venait le mot hôpital et ça a suffi à piquer son intérêt. Sur le trajet, il fait des paris avec lui-même sur l'état dans lequel elle est et les raisons qui l'ont envoyée à l'hôpital. Dans tous les scénarios, c'est rien de grave. Ça l'est jamais avec eux, de toute façon. On balaie tout du revers de la main, on ravale les peurs et les douleurs et on garde la tête haute. Excès de fierté ridicule, assassin. Sauver les apparences quitte à en crever derrière leur armure.

Sur le parking, il laisse le contact pour avoir la musique – volume bien trop fort et paroles bien trop vulgaires, il récolte un tas de regards désapprobateurs. Il leur offre son sourire de petit con et monte le son. Portable en main, il se perd sur Tinder en occultant le reste, droite, gauche, gauche, droite, gauche et soudain la portière côté passager s'ouvre. Il lève pas vraiment la tête, trop concentré sur la photo qui s'affiche sur son écran alors que la voix de Barbra résonne par-dessus la chanson qui fait vibrer les enceintes. « Ouais ouais, j’sais, j’ai une sale gueule mais moi au moins j’ai une excuse, contrairement à toi. » Il fronce les sourcils et lui accorde enfin son attention, un peu à contrecœur. Mais quand il pose les yeux sur elle, il se tend.

Sa peau est couverte de sales traces qui se déclinent de bleu en violet, les hématomes fleurissent et c'est Barbra qui a l'air fanée.

Ses mâchoires se contractent si fort que ses dents grincent. Pourtant, il affiche un calme remarquable en baissant simplement le volume de la musique, juste assez pour tenir une conversation correctement. « Hm, t'es pas plus moche que d'habitude t'sais. » Ses mots sont désinvoltes mais son ton ne l'est pas, la colère sourde qui pulse dans chaque syllabe et assombrit son regard. Quand il range son portable dans sa poche, ses gestes sont si secs et saccadés qu'il a l'air d'un robot. Il inspire, expire, se tourne vers elle. Ses prunelles qui la scrutent, aussi attentives qu'inquisitrices.

Il attend.

Mais il est pas assez patient pour tenir jusqu'à ce qu'elle se décide d'elle-même, et il est finalement le premier à briser la glace. « Tu vas m'forcer à poser la question ? » Il a pas envie de le faire. Il a pas envie de montrer de l'intérêt. Il le fait jamais – ou en tous cas plus depuis qu'ils ont passé le cap de l'adolescence et des amours foireux, ratés. Il aimerait dire qu'il s'en fout et passer à autre chose mais il en est pas capable, y a ce truc qui gronde au creux d'ses entrailles, comme chaque fois qu'on touche à l'un des siens. C'est discret, planqué, pas assumé. Mais c'est là. Ça attise la rage qui sommeille constamment en lui, les envies de violence qui grouillent dans ses veines et le démangent jusqu'au bout des doigts. C'est comme s'il était couvert d'essence en permanence, et que les gens jouaient à craquer des allumettes à côté de lui.

Aujourd'hui l'allumette c'est Barbra mais elle a déjà été craquée, comme les os qui ont dû accuser les coups. Suffit d'un regard pour le deviner. Et malgré tout ce qui bouillonne déjà en lui, il sort une clope avant de lui balancer le paquet pour qu'elle puisse se servir. Il allume la sienne, tend la main vers elle en attendant qu'elle daigne se pencher vers la flamme qu'il brandit. « J'espère qu'tu t'es pas lancée dans la boxe parce que clairement, t'es nulle à chier. » Il peut pas s'empêcher de ricaner doucement. « T'avais qui en face ? Mohamed Ali ? » Il la connaît. Il sait qu'elle a sûrement pas envie de répondre à ses questions détournées et qu'elle va chercher un moyen d'esquiver. Mais elle le connaît aussi, assez pour savoir qu'il est trop borné. Comme un clébard enragé – une fois que l'os est dans sa gueule, y a plus moyen de le faire lâcher.
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MessageSujet: Re: lithium (sebra)   lithium (sebra) EmptyMer 8 Aoû - 22:46

Même si elle dit rien, il y a une certaine forme de soulagement qui s’empare d’elle quand elle voit Seven. C’est probablement parce que ça la rapproche de chez elle, de sa meute et du sentiment de sécurité que ça engendre. Il y a qu’avec eux qu’elle ressent ça – malgré les coups bas, les insultes, ils sont les seuls en qui elle a pleinement confiance, Seven le premier. Elle a pas loupé la façon dont il s’est tendu en la voyant, mais elle fait semblant d’avoir rien vu, préfère prétendre que tout pourra être comme eux, sans les questions, sans les souvenirs encore trop frais qu’elle devra évoquer pour expliquer son état. Malgré tout elle esquisse un sourire sauf que ça colle pas, qu’il a l’air aussi déplacé à cause de tous les bleus qu’elle a sur le corps. La gamine dit rien alors qu’elle sent le regard de Seven qui la scrute, comme si ça allait l’inciter à cracher le morceau – elle continue même à éviter soigneusement de le regarder, préfère prétendre examiner ce qu’il se passe à travers la vitre. « Quelle question ? » Barbra qui joue la cruche ça a rien d’étonnant, sauf que ça sonne faux, que ça ressemble à ce que c’est : une tentative désespérée pour le divertir, ou peut-être pour l’agacer, pour qu’il s’énerve parce qu’elle le pousse à montrer qu’il se soucie d’elle, même si elle en a de toute façon jamais douter. Faut dire que Barbra se considère comme la meilleure copine qu’il ait jamais eu, en partie parce que le niveau est pas bien haut, et aussi parce que c’est un privilège de l’avoir un jour fréquenté, rose qui reste ancrée dans la chair au fer rouge. Elle s’empare du paquet, glisse une cigarette entre ses lèvres avant de se pencher – non sans sentir ses côtes la lancer – pour allumer le tube de tabac. Elle expire la fumée, secoue la tête. « Nan, c’était ta mère! » qu’elle lance sans réfléchir, avant de soupirer. Son regard qui croise le sien, qui lui dit qu’il lâchera pas tant qu’elle aura pas tout dit. Barbra hésite, l’envie de tout garder pour elle encore un moment, même quelques minutes seulement, qui s’oppose à l’envie de tout déballer, comme un pansement qu’on arrache d’un coup sec pour moins sentir la douleur. « C’est bon, j’vais tout t’dire. » De toute façon, elle devra forcément en parler et Seven finira aussi par savoir. La gamine est déjà agacée en pensant aux questions qu’elle devra essuyer encore et encore à chaque fois qu’elle croisera quelqu’un. L’impression de passer pour une victime encore une fois l’insupporte, et elle envisage brièvement l’idée de mentir sur ce qui est arriver. Après tout, elle pouvait toujours se faire passer pour une héroïne, prétendre qu’elle s’est interposée dans une bagarre pour défendre plus faible qu’elle, sauf que quiconque connaissant Barbra sait que c’est peu crédible – elle ferait pas le moindre effort pour donner l’heure à qui que ce soit si elle en retire pas le moindre intérêt, alors elle risquerait certainement pas d’abimer son visage pour quelqu’un d’autre.

« Juste.. On pourrait aller ailleurs ? » qu’elle demande, doigts qui jouent nerveusement avec sa veste. Son regard parcourt une énième fois le bâtiment face à elle avant de tirer une nouvelle fois sur sa cigarette. « Où tu veux, j’m’en fous. J’te paye même un truc à bouffer s’tu veux. » Barbra hausse les épaules, feignant l’indifférence alors même qu’elle a besoin de s’éloigner autant que possible de cet endroit trop familier. « J’veux juste qu’on s’tire. S’il te plaît. » Elle évite soigneusement son regard parce qu’elle déteste cette sensation, Barbra. C’est qu’elle demande jamais, qu’elle supplie encore moins. Elle prend, la gamine, elle prend jusqu’à ce qu’il reste plus rien, jusqu’à ce qu’elle ait plus rien à gagner. Cette fois, c’est plus vraiment pareil. Ça l’est plus parce qu’elle a pas grand-chose à gagner, mais beaucoup trop à perdre si tout continue ainsi.
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: lithium (sebra)   lithium (sebra) EmptySam 11 Aoû - 13:35

« Quelle question ? » Et ça l'agace qu'elle essaie de jouer la cruche avec lui, parce qu'il sait qu'elle est tout sauf ça. Il connaît une bonne partie de ce qui se planque derrière son masque – et vice versa – alors évidemment qu'avec lui ça prend pas. Il se donne même pas la peine de répondre, soufflant assez fort pour montrer son exaspération, levant les yeux au ciel comme un adolescent blasé. Malgré les années, y a des choses qui changent pas entre eux. Faut croire qu'ils grandiront jamais vraiment.

Il la regarde se pencher vers le briquet qu'il tend, observe la légère tension dans ses traits. Il est passé par là assez de fois pour comprendre que son squelette lui fait mal et que chaque mouvement demande trop d'efforts. Pour lui, c'est le quotidien. Pas pour Barbra. Ça le fait bouillonner, même s'il planque tout ça derrière des ricanements et une bonne couche de sarcasme. « Nan, c’était ta mère ! » Classique. « Oh ta gueule. » Tout aussi classique. Mais c'est qu'une façade tout ça, et il suffit que leurs regards se croisent pour que les masques se lézardent – juste un peu, juste assez pour qu'elle finisse par arrêter de jouer la comédie. « C’est bon, j’vais tout t’dire. » Il reste silencieux, attendant simplement qu'elle passe aux aveux. Il a les poings serrés et la mâchoire qui se contracte par à-coups, ses yeux ancrés aux siens pour ne pas continuer à détailler ses ecchymoses encore et encore – ça lui met les nerfs à vif. Il attend. Mais plus elle met du temps à se décider, plus il la soupçonne de vouloir lui mentir. C'est ce qu'ils font de mieux de toute façon, mentir à tout le monde et surtout à eux-mêmes, parce que c'est plus facile que d'assumer leurs faiblesses.

« Juste.. On pourrait aller ailleurs ? » Il tire sur sa clope, prunelles qui glissent sur les doigts nerveux de Barbra, sur l'hôpital qu'elle observe à travers la vitre. C'est rare qu'elle laisse apparaître sa vulnérabilité comme ça. « Où tu veux, j’m’en fous. J’te paye même un truc à bouffer s’tu veux. » Elle hausse les épaules et il ricane, arquant un sourcil moqueur. « J’veux juste qu’on s’tire. S’il te plaît. » Dans sa bouche c'est proche de la supplique et ça le déstabilise une seconde, parce qu'il a pas l'habitude de la voir comme ça. Il voudrait lui demander si ce sont les bleus qui ont bouffé sa fierté, pourtant il se tait. Le silence s'éternise parce qu'il trouve rien de gentil à dire et il reste finalement sur un terrain qu'ils connaissent tous les deux : la raillerie. « Deal. J'vais t'coûter plus cher que toute ta collection de pompes. » Il ment. Parce qu'il est plus friand de fast food que de restaurant étoilé, déjà, et parce que de toute façon il a pas faim – il a presque jamais faim. Peut-être qu'il est trop rempli de rage pour manquer de quoi qu'ce soit d'autre.

Sa clope terminée, il la balance par la fenêtre avant de redémarrer le moteur, poussant le volume de la musique au maximum en quittant le parking à toute allure. Les basses font vibrer l'habitacle et envahissent tout l'espace, ne laissant plus la place aux questions et aux fissures qui font trop mal à voir. Il rappe en rythme avec Tupac, concentré sur ce qu'il fait, pied enfoncé sur la pédale d'accélérateur. Il va trop vite trop fort, comme dans les courses, comme tout le temps. À chaque virage, on dirait qu'ils vont quitter la route et s'encastrer dans le décor.

C'est toujours comme ça, avec lui. Elle a l'habitude de toute façon.

Il finit par ralentir quand ils arrivent près d'une plage, isolée et pas surveillée, elle attire pas les foules. C'est là qu'il vient quand il a besoin de calme et vu la gueule cassée de Barbra, il se dit qu'elle crachera pas sur un peu de tranquillité. Il se gare n'importe comment, presque collé aux barrières qui empêchent les voitures d'accéder à la plage. Quand il sort de la caisse, l'air marin lui fait l'effet d'une claque et lui arrache un sourire. Il attend pas Barbra, s'éloignant déjà vers le littoral, ses pompes qui s'enfoncent dans le sable. Au bout de quelques mètres, il finit quand même par se tourner vers elle, écartant les bras sur les côtés. « J't'attends. » Qu'elle parle maintenant. Il fait des efforts parce qu'il voit qu'elle est en sale état, mais sa patience est plus que limitée. Elle est bien placée pour le savoir.
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MessageSujet: Re: lithium (sebra)   lithium (sebra) EmptyLun 20 Aoû - 0:12

Elle fait que repousser l’inévitable, que reculer davantage pour mieux sauter. Elle le sait pourtant, Barbra, qu’elle devra tout raconter, que Seven lâchera rien, chien aussi enragé qu’elle, l’obstination qui toujours créé des étincelles entre eux. Et si elle aurait sans doute menti ou elle aurait même fait en sorte qu’ils se prennent la tête suffisamment longtemps pour qu’il oublie, sauf qu’elle est trop épuisée pour ça, corps vidé de toutes ses forces. Il l’a sans doute compris, parce qu’elle le connaît suffisamment qu’habituellement, il aurait utilisé le moindre aveu de faiblesse pour la pousser à bout et qu’il le fait pas cette fois-là, parce que c’est différent, que c’est plus sérieux que la majorité des conneries que Barbra a l’habitude de faire. Si elle est toujours la première à foncer tête la première dans les ennuis, cette fois elle l’a pas vraiment cherché, ça lui est plutôt tombé dessus, comme ça avait été le cas pour l’enlèvement et que finalement, elle finit par se demander si c’est pas une punition divine envoyée pour la punir de tous ses pêchés. Non pas qu’elle soit croyante, Barbie. Elle croit en rien sinon au pouvoir de l’argent. Mais l’hypothèse ne semble pas si incongrue que ça quand on constate cette série de coups qu’elle doit encaisser ces derniers temps – c’est forcément le karma ou un dieu quelconque qui lui rend les coups qu’elle a elle-même donné. Si c’est le cas, elle compte pas changer, essayer d’être meilleure pour éviter d’éventuels coups du sort, gamine téméraire prête à rentrer en guerre contre le karma afin de revendiquer son droit de vivre sa vie comme elle l’entend – c’est-à-dire en faisant toujours et encore les mauvais choix. Mauvais choix qui l’ont guidé jusqu’ici, sur le siège passager de la voiture de Seven qui roule toujours beaucoup trop vite, même si cette fois, Barbra a pas tellement l’air de s’en apercevoir, paysage qu’elle voit défiler sous ses yeux alors que son esprit est ailleurs. Elle met une poignée de secondes avant de remarquer qu’ils sont arrêtés. Elle met d’autres secondes encore avant de comprendre où ils sont. A peine sortie de la voiture, l’air marin la heurte, semble la tirer de la léthargie dans laquelle elle s’était plongée. Et même si elle connait pas le coin, la gamine s’attarde pas trop sur le paysage, parce que Seven attend, et qu’elle sait qu’il patientera pas plus longtemps.

Alors elle soupire, fait quelques pas pour le rejoindre, regard rivé sur les vagues. « J’sais pas trop ce qu’il s’est passé. » Et c’est vrai, parce qu’elle arrive toujours pas à donner de sens à cette agression. « J’étais chez une pote quand des types ont débarqué chez elle. Des irlandais. » Ca la ferait presque sourire de qualifier Moira de pote alors que c’est franchement pas le cas, mais c’est beaucoup trop compliqué, énième situation tordue dans laquelle elle se retrouve piégée et qu’elle n’a pas envie d’expliquer. « Ils arrêtaient pas de hurler, de réclamer après un mec qui s’appelait Hael. » Les cris qu’elle a l’impression d’entendre raisonner encore, l’ordre de tout leur dire alors même qu’elle ne savait rien. Son corps s’est tendu sans même qu’elle le réalise alors que ses pieds s’enfoncent dans le sable. « Elle connait pas d’Hael, et moi non plus. J’suis même sûre de jamais avoir couché avec un Hael. » Courte pause avant de reprendre. « Enfin… j’suis presque sûre. » qu’elle ajoute quand même par précaution. Le prénom ne lui dit rien, mais elle doit avouer ne pas toujours être très lucide, surtout après certaines soirées. « On disait rien de ce qu’ils voulaient entendre alors ils ont commencé à s’énerver, à frapper encore et encore, même quand on jurait rien savoir, même quand on les suppliait d'arrêter. » Ses doigts tremblants qui se glissent sur son cou par réflexe, l’impression d’encore ressentir les sensations des mains qui serrent autour de sa gorge. Elle se mord la lèvre inférieure un peu trop fort, jusqu’à sentir un gout métallique se répandre dans sa bouche, pour retenir les larmes qui menaçaient de dévaler ses joues. S’il y a bien une chose qu’elle déteste, c’est ça ; elle se sent déjà assez faible comme ça, hors de question d’avoir l’air encore plus pathétique. « Et je.. j’sais pas, ces cons ont dû finir par nous croire parce qu’ils se sont barrés. » Fin du récit qu'elle abrège, détails des coups qu'elle passe volontairement parce que s'attarder serait trop douloureux, parce que Seven a pas besoin de connaître tous les détails. Son regard quitte enfin la mer qu’elle fixait depuis un bon moment pour se poser sur l'autre yobbo. Elle hausse les épaules, tente de prendre un air désinvolte alors que c'est tout son être qui veut crier de douleur, alors qu'elle s'est même jamais sentie aussi faible. «  J’sais pas pourquoi ils en avaient après moi et j’m’en fous. J’veux juste faire comme si rien n’était arrivé. » L’idée de faire un jour payer ces types pour ce qu’ils avaient osé lui faire était belle, tentante mais elle comprenait qu’ils n’étaient pas de la même catégorie, qu’elle serait pas de taille. Alors pour cette fois, elle compte bien suivre le chemin le plus sûr, mais aussi celui qu’elle connaît le mieux : le déni.
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: lithium (sebra)   lithium (sebra) EmptyDim 26 Aoû - 18:24

« J’sais pas trop ce qu’il s’est passé. » Elle a les yeux paumés quelque part sur l'horizon alors que lui la fixe, tendant l'oreille. « J’étais chez une pote quand des types ont débarqué chez elle. Des irlandais. » Son corps se tend comme un arc c'est instantané – dès qu'il entend irlandais c'est aux Kids qu'il pense et ses poils se hérissent en une milliseconde. Mais le regard de Barbra suffit à l'empêcher de vriller trop vite. C'est pas eux. Si c'était le cas elle l'aurait dit directement de toute façon, et ils seraient tous allés leur rendre visite. Il est presque déçu, finalement. « Ils arrêtaient pas de hurler, de réclamer après un mec qui s’appelait Hael. Elle connaît pas d’Hael, et moi non plus. J’suis même sûre de jamais avoir couché avec un Hael. Enfin... j’suis presque sûre.  » Il peut pas s'empêcher de ricaner doucement, œillade en coin qui veut tout dire. Même si elle avait couché avec un Hael, y a de fortes chances pour qu'elle l'ignore ou qu'elle s'en souvienne pas. Là-dessus ils ont toujours été les mêmes, sûrement que ça changera jamais vraiment. Corps à prendre pour compenser les cœurs écorchés. « On disait rien de ce qu’ils voulaient entendre alors ils ont commencé à s’énerver, à frapper encore et encore, même quand on jurait rien savoir, même quand on les suppliait d'arrêter. » Toute trace de son rictus disparaît quand il imagine Barbra ployer sous les coups, ses prunelles qui glissent automatiquement sur les traces qu'il peut voir sur son cou, son visage, ses bras. Ses muscles se crispent en même temps que ses poings, un tic nerveux qui vient faire bouger l'os de sa mâchoire à intervalles réguliers.

Elle a supplié d'arrêter. Rien que pour ça, il voudrait tous les dégommer.

L'envie de cogner est là mais il la ravale parce que de toute façon il a rien sous la main – il en est pas encore réduit à se battre contre le sable. « Et je.. j’sais pas, ces cons ont dû finir par nous croire parce qu’ils se sont barrés. » Leurs regards se croisent et il serre les dents alors qu'elle hausse les épaules, sa colère qui inonde l'air marin peu importe combien il lutte pour la contenir. Ça dégouline par tous ses pores, comme toujours. « J’sais pas pourquoi ils en avaient après moi et j’m’en fous. J’veux juste faire comme si rien n’était arrivé. » Pas lui. Tout ce qu'il veut c'est les trouver et leur faire payer, même s'il sait pas à qui il a affaire. Il a jamais eu peur de se jeter dans la gueule du loup, quitte à se faire déchiqueter au passage. « Si on les retrouve, on leur fait la peau. » On, lui Frankie Kurtis Levi, pas Trixia. On pour pas assumer combien son instinct lui gueule de la venger. Ce truc qui gronde au creux d'ses entrailles quand on marche sur ses plates-bandes, le besoin de protéger ce qui lui appartient – même si Barbra n'a jamais vraiment été à lui, elle fait partie de sa meute et à ses yeux c'est tout comme.

Peut-être qu'il pourrait chercher quelque chose de gentil à dire, quelque chose pour la rassurer et montrer qu'il est là, quelque chose que sortirait une personne normalement constituée. Mais c'est lui et c'est elle, ils se sont jamais encombrés de jolis sentiments et c'est pas maintenant qu'ils vont commencer.

Il la jauge du coin de l'œil. « T'en as pas marre de t'faire secouer ? » C'est la première fois qu'il la voit finir si cabossée, mais les ennuis ne datent pas d'aujourd'hui. Elle y fonce constamment tête baissée et ils le savent tous les deux. Y a qu'à voir le nombre de fois où elle lui demande d'intervenir quand des parieurs arnaqués essaient de s'en prendre à elle. « Va falloir que j't'apprenne à donner une droite comme un homme. » Il ricane à moitié, pourtant y a un fond de vérité. Il a pas envie d'la retrouver cassée encore une fois – il aime pas les nœuds que ça lui fout dans le bide. Ça lui rappelle qu'elle est importante et qu'il est pas aussi désinvolte qu'il aime le faire croire. « Parce que franchement, tu m'fais presque d'la peine avec ta gueule de travers là. Tu ressembles à que dalle. » La moquerie en étendard, ça permet de planquer tout le reste. Faudrait pas qu'elle se mette à croire qu'il s'inquiète pour elle.

Ses pas s'arrêtent quand ils atteignent le littoral, et il enlève ses pompes rapidement, sourire en coin de lèvres quand il tourne la tête vers elle. « Prête pour un bain d'minuit ? » Il fait encore jour mais y a personne d'autre qu'eux alors ils peuvent se désaper sans risque. Mains sur sa ceinture, il arque un sourcil d'un air de défi. La vérité c'est qu'il teste. Il veut s'assurer qu'ils l'ont pas fracassée au point d'lui faire perdre son insolence.
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Barbra Marshall

Barbra Marshall
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MessageSujet: Re: lithium (sebra)   lithium (sebra) EmptyDim 9 Sep - 22:35

L’anticipation qui lui ronge l’estomac alors qu’elle vide son sac, qu’elle raconte ce qui est réellement arrivé. Elle avait de toute façon pas la force de mentir, pas la force d’un affrontement inutile qui ferait que l’isoler. Pourtant, entre Seven et elle c’est toujours plus tempêtes que confessions, insultes que déclarations. Faut croire qu’ils arrivent à mettre ça entre parenthèses, pas longtemps, quelques instants, assez en tout cas pour qu’elle se montre vulnérable et se confie. Et ça l’étonne pas de voir Seven  se tendre, le besoin de violence pour répondre, peut-être parce que c’est la seule réponse qu’il connaît – et peut-être aussi que c’est pour ça que Barbra lui raconte tout. Elle sait qu’il hésitera pas à les fracasser s’il les croise (et probablement que les autres yobbos aussi s’en donneraient à cœur joie), qu’il hésitera pas à frapper quand elle semble ne plus en avoir la force. Parce que même si elle se prétend indépendante et au-dessus de tout, il y a ces moments où elle sait pas comment réagir, ces moments où elle est tellement perdue qu’elle a besoin qu’on réponde à sa place. Alors elle dit rien, parce qu’il y a rien à dire, parce que quelque part, elle a obtenu ce qu’elle voulait, et parce que c’est déjà trop, trop de paroles, trop de sentimentalisme et ça lui paraît déplacé. Ça a jamais été la norme pour elle et ça le sera jamais, les mots durs qu’elle préfère aux aveux bidons, les mots durs qu’elle croit plus facilement que n’importe quel compliment.  

Elle tourne la tête vers Seven, lève les yeux au ciel. A croire qu’elle choisissait de finir fracassée. Peut-être que parfois, elle a une part de responsabilité, parce qu’elle l’ouvre quand il faut pas, parce qu’elle renonce jamais et qu’elle s’ennuie un peu trop quand sa vie est trop calme. Malgré ça, il y a quand même un sourire qui vient étirer ses lèvres, alors qu’elle semble réfléchir. « Ouais, enfin.. Si j’sais m’battre, à quoi tu serviras ? J’aurais plus besoin de toi!» qu’elle crache à nouveau parce que c’est plus facile, parce que c’est un terrain plus familier qu’elle maîtrise davantage. Bien sûr qu’elle ment, que Seven lui sert pas qu’à ça, mais elle a pas besoin de le dire. Ils ont déjà beaucoup trop frôlé le sentimentalisme, et elle aime pas ça, Barbra. « Dis c’que tu veux, même comme ça, j’reste plus bonne que toutes les meufs que tu peux bien te taper. » Il y a de la fierté dans sa voix, comme si le fait d’être la plus jolie d’un tableau de chasse était l’accomplissement d’une vie – sans doute que c’est pathétique, mais elle s’en rend même pas compte. Elle suit Seven du regard, intriguée, alors qu’il s’approche toujours plus du littoral. Elle hésite même pas quand il lui lance un semblant de défi, cigarette qu’elle balance avant de faire quelques pas. « Dis-le que c’est qu’une excuse pour m’mater ! » Elle tarde pas à retirer ses vêtements un par un, pense même pas aux personnes qui pourraient éventuellement passer. Et peut-être qu’elle est un peu plus longue à se déshabiller, barbie, parce que ses côtes la lancent trop, qu’elle est obligée de serrer les dents pour pas exprimer sa douleur, mais elle le fait quand même, les bleus qu’elle dévoile malgré elle alors qu’elle fait de son mieux pour les ignorer. Elle se dépêche de rentrer dans l’eau, l’eau trop froide d’ailleurs, ce qui la pousse à lâcher un « putain ! » Elle renonce pas pour autant, s’enfonce un peu plus dans l’eau avant de se retourner vers Seven. « J’te jure que si j’me retrouve à l’hôpital encore une fois à cause d’une hypo.. » Elle marque une pause, cherche ses mots. « une hippocampe ? T’sais, le truc quand tu crèves de froid là ? »  Elle hausse les épaules, pas vraiment sûre d’elle et ça lui est égal – elle connaît toutes les marques de rouge à lèvre qui puissent exister alors on va pas l’emmerder parce qu’elle connaît pas le nom d’une foutue maladie. « Bref, si j’crève de froid, c’est toi qui va payer, Popescu. » Et malgré la menace, malgré la douleur qui parcoure encore son corps, elle sourit légèrement, Barbra, parce qu’elle est là à emmerder Seven, à faire n’importe quoi, le retour en terrain familier comme si rien n’était jamais arrivé.
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Seven Popescu

Seven Popescu
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MessageSujet: Re: lithium (sebra)   lithium (sebra) EmptyDim 16 Sep - 14:54

« Ouais, enfin.. Si j’sais m’battre, à quoi tu serviras ? J’aurais plus besoin de toi ! » Ils reviennent enfin sur un terrain qu'ils savent gérer tous les deux – les moqueries et les piques qu'on se lance sans y penser, sans que ça veuille dire grand-chose non plus. Il arque un sourcil, affichant un faux air confus. « Ben... Ouais. C'est l'but, j'en ai marre que tu m'colles aux basques tu vois ? » Comme s'il voulait se débarrasser d'elle. Ses lèvres s'étirent en coin sans qu'il puisse les en empêcher, rictus narquois empreint d'une complicité qu'il cherche même pas à camoufler. C'est toujours les mêmes choses qui finissent par planer entre eux. « Dis c’que tu veux, même comme ça, j’reste plus bonne que toutes les meufs que tu peux bien te taper. » Il fait mine de la jauger de haut en bas avec une petite moue, à croire qu'il cherche vraiment à évaluer si elle a raison, à la comparer avec les autres filles qui défilent entre ses doigts. Sûrement qu'elle a pas tout à fait tort. Ses critères ont tendance à être bas et plus le temps passe, moins il fait attention à ce qui peut bien finir entre ses draps. Barbra elle est belle, il le sait, elle le sait – c'est pour ça qu'il peut pas lui donner raison. « Ça va j'te donne les encouragements du jury, t'inquiètes. Deux-trois efforts et tu réussiras p't'être à grimper dans la moyenne haute. » C'est que des puérilités ridicules et il y plonge volontiers, parce que ça lui prouve qu'elle est pas aussi cassée qu'elle en a l'air.

Mais pour en être sûr, il peut pas faire autrement que la défier.

« Dis-le que c’est qu’une excuse pour m’mater ! » Il défait sa propre ceinture alors qu'elle commence déjà à suivre le mouvement. Un ricanement. « Depuis quand j'ai besoin d'une excuse ? » Il s'est jamais caché. Ni avant qu'ils soient ensemble, ni quand ils l'étaient, ni maintenant qu'ils le sont plus. S'il veut regarder il regarde, elle le sait aussi bien que lui. Alors il laisse ses yeux glisser sur elle longuement, juste pour appuyer ses mots, petit rictus qui tord sa bouche. Ça se fige un peu à mesure qu'il la voit retirer les couches difficilement – il devine sans mal la douleur dans ses os, celle qu'il connaît par cœur. Ce qu'il observe c'est plus ses courbes c'est juste les traces, les foutues galaxies d'hématomes qui le font grincer des dents.

Il reste silencieux.
Ce n'est qu'une fois qu'elle entre dans l'eau en jurant qu'il semble sortir de sa léthargie.

Il reprend là où il s'était arrêté, ses phalanges qui s'affairent sur son pantalon pour le retirer. « J’te jure que si j’me retrouve à l’hôpital encore une fois à cause d’une hypo.. une hippocampe ? T’sais, le truc quand tu crèves de froid là ? » Ça lui arrache un nouveau ricanement alors qu'il continue de se déshabiller, secouant doucement la tête. « Une hippocampe ouais. » Il prend même pas la peine de la corriger ; ça sert à rien, d'ici cinq minutes elle aura oublié. Elle l'a jamais impressionné par son intellect alors il s'en formalise pas. C'est pas important. « Bref, si j’crève de froid, c’est toi qui vas payer, Popescu. » Elle sourit. Lui aussi. Même si elle a la chair parsemée d'ecchymoses, elle reste Barbra. Dans l'fond c'est la seule chose qui compte.

Abandonnant ses dernières fringues dans le sable, il la rejoint en courant pour l'éclabousser – tant pis s'il sent ses muscles se crisper au contact de la mer trop froide. Il attrape ses bras pour l'entraîner avec lui et la forcer à tomber dans l'eau. Pas de pitié, pas de délicatesse non plus. Sûrement qu'il est un peu trop brutal, que c'est douloureux pour elle, mais il est de ceux qui combattent le mal par le mal. Et malgré les failles montrées rien ne change ; peu importe ses blessures, il la verra jamais comme une petite chose à protéger. Alors il chahute un peu qu'elle le veuille ou non, et il finit par plaquer son corps contre le sien en prétextant que c'est pour éviter l'hippocampe. P't'être qu'il veut vérifier une dernière fois qu'elle est bien entière. Et s'ils repartent dans des joutes verbales et des rictus moqueurs c'est que tout va bien, que tout peut toujours être effacé. Rien d'autre que des jeux d'enfants et des provocations comme un concours, on renfile les masques et les armures. Entre les vagues, c'est plus facile d'oublier les écorchures.


( RP TERMINÉ )
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