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 coeur hanté. (jaxel)

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Jax Roses

Jax Roses
halina 4ver, je ne t'oublierai jamais
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MessageSujet: coeur hanté. (jaxel)   coeur hanté. (jaxel) EmptyVen 13 Juil - 15:49

Ça ne la fera pas revenir. Il peut bien cogner de toutes ses forces sur ce gars, Salem ne reviendra pas. On ne ressuscite pas les morts, même si on le souhaite ardemment. Salem est partie et défigurer ce mec n'y changera rien. Le craquement de ses os ne le calme pas. Salem est morte et il n'a rien pu faire. Battre cet homme à mort ne la lui rendra pas. On n'échange pas une envie contre une autre. Il voudrait pourtant. Il pourrait sacrifier mille vies juste pour elle. Il est suffisamment désespéré pour ça. Prêt à tout, prêt au pire. Son poing s'écrase encore trois fois sur le visage inerte de sa cible avant qu'il ne se résigne à s'arrêter. Haletant, les cheveux en bataille, des perles de sang un peu partout sur ses mains, ses avant-bras et ses vêtements. Sur son visage aussi. Il relâche le col de sa victime et se relève subitement, le corps encore vibrant d'adrénaline. Il titube un peu, comme s'il venait de prendre un shoot un peu trop chargé. Sa vision qui se trouble par intermittence, le sang qui vient battre contre ses tempes. Il a l'impression de l'entendre, de le sentir. Et ça raisonne dans sa boite crânienne, bientôt il n'entend plus que ça, vacarme assourdissant. Nausée qui le force à s'appuyer contre le mur pour ne pas s'écrouler. Et il reste ainsi pendant de longues minutes, cherchant à reprendre sa respiration. Et, petit à petit, le calme revient. Glacial. Il se redresse, passe le revers de sa main sur sa bouche et récupère son couteau. Il ne lui a que très peu servi ce soir. Il voulait sentir les chaires qui s'éclatent contre les siennes. Il voulait casser, briser, libérer cette force destructrice qui l'anime. Qui le ronge de l'intérieur. Comme des milliers de petits monstres qui dévoreraient tout pour ne laisser derrière eux qu'un trou béant d'où pourraient s'échapper ses titans. Il marche jusqu'à la salle-de-bain et se nettoie approximativement. Il retire son t-shirt imbibé d'hémoglobine, pour éviter d'en foutre partout. Il s'observe un instant dans la glace, le torse découvert, ses tatouages mis à nu. Et il a subitement la sensation de ressentir les doigts brûlants d'Hagar qui glissaient dessus, en lui demandant ce qu'ils signifiaient, les uns après les autres. Souvenir brutal qu'il chasse aussitôt de son esprit alors qu'il se détourne du miroir et quitte la pièce. Il prend le temps de faire le tour de la pièce, de s'assurer de ne laisser aucune trace derrière lui. Et il s'en va sans se retourner. Il n'a pas récupéré d'argent ce soir mais il s'en fout, il ne vient plus pour ça depuis longtemps. Ceux qui ne remboursent pas sont devenus son terrain de jeu, son exutoire. Et il prie à chaque fois pour qu'ils n'aient pas l'argent, qu'il puisse alors se défouler sur eux. Libérer le kraken et les dévorer pour oublier un instant la souffrance qui le consume.

   Il roule prudemment, pour ne pas attirer l'attention de la police. Fenêtres ouvertes, il a laissé le poste de radio éteint, se laissant envelopper par les bruits nocturnes. L'air frais de la nuit qui détend ses muscles bridés, il fait le vide avant de rentrer. Halina n'a pas besoin de le subir dans cet état. Mais ses plans sont contrariés lorsqu'il perçoit du mouvement au bout de la rue et il lui semble reconnaître cette silhouette. Il éteint ses phares et se gare discrètement le long du trottoir, observant la scène de loin. Plus de doute, c'est bien Ninel. Il plisse les yeux, ne comprend pas ce qu'elle fabrique ici à une heure pareille. Et l'idée de la voir préparer un mauvais coup le met hors de lui. C'est me pire moment pour risquer de se faire remarquer, après ce qui est arrivé au cirque. Il sort de la voiture dès qu'il la voit s'engouffrer dans un jardin et remonte la rue en courant, le pas léger pour ne pas se faire entendre. Quand il arrive à la hauteur du portillon, Ninel a disparue. Il regarde autour de lui ; personne. Il passe le portillon et pénètre dans le jardin à son tour, gravissant rapidement les marches qui mènent au perron de l'immense maison. La Mercer House. Il en a déjà entendu parler. Pourquoi Ninel voudrait y aller ? Il l'imagine difficilement en mal de sensations fortes, à vouloir se faire quelques frayeurs parmi les fantômes. Pas depuis ce qui lui est arrivé en tout cas. Il actionne la poignée, méfiant et la porte s'ouvre sans résister, signe que quelqu'un est déjà passé par-là. Il sent déjà la colère et l'impatience se réveiller sous sa peau, comme des milliers de fourmis rouges déchainées. Il tend l'oreille, écoute, attend. Et quand il lui semble percevoir du bruit à l'étage, il monte l'escalier sans un bruit et se laisser guider. Rapidement, il repère les mouvements d'une faible lumière dans une des pièces, celle d'un téléphone probablement. Il pousse la porte et reconnait aussitôt Ninel, de dos, en train de farfouiller pour trouver il ne sait quoi. Hors de lui, il ouvre brutalement la porte, dans un grand fracas et fonce droit sur elle. Il lui empoigne violemment le haut du bras pour la retenir et l'obliger à lui faire face. Mais sa poigne est si brutale qu'il la soulève presque du sol, l'attirant vers lui, le visage déformé par la rage et la déception. — Tu t'fous d'ma gueule Ninel ? Il hurle presque, la voix qui tremble d'émotion. Il se laisse déborder, n'est pas encore redescendu de son overdose de violence, il n'arrive pas à se maitriser. Il laisse entrevoir trop nettement les failles qui s'empilent et s'agrandissent depuis des mois. Il la secoue, comme s'il voulait la faire revenir à la raison. — Tu crois que c'est l'moment de faire ça ? Tu crois que j'ai l'temps d'assurer tes arrières putain ? Tu crois que j'ai envie que tu te fasses choper et ramener à la frontière toi aussi, hein ?! Fou furieux, ses mots sont chargés d'une agressivité encore jamais dévoilée. Comme s'il allait subitement exploser en mille morceaux. Voler en éclats. Son cœur l'a déjà fait, organe mort qui a laissé dans sa poitrine de longues trainées de sang ineffaçables. Et son cerveau semble être le prochain sur la liste.
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Ninel Kida

Ninel Kida
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MessageSujet: Re: coeur hanté. (jaxel)   coeur hanté. (jaxel) EmptyMar 31 Juil - 23:52


Les nuits à errer. Pour éviter de réaliser qu’il n’y a plus vraiment de rêves dans ses songes. Pour éviter Jax et Pia et Halina qui s’font prison à la “maison”. Y a plus de maison. Au moins ce soir, il y a un semblant d’aventure, une péripétie dans la nuit. Comme avant mais sans couleurs. J’ai un objectif précis et il y a une finalité encore plus nécessaire qu’avant : c’est plus la survie du cirque qui compte, c’est la nôtre. Et tous les moyens sont bons. Faire ressurgir quelques talents cachés. Corps furtif, doigts graciles, âme fouineuse. C’est pas la meilleure part de moi qui revient, mais c’est déjà quelque chose. Surtout quand il faut que retrouver les épaulettes et galons du général Mercer. Ça vaudrait une petite fortune il paraît. Encore faut-il les retrouver dans une baraque hantée datant du 19e siècle et déjà dépouillée un milliers de fois au moins. Il y a peu de chance que je les trouve, mais sait-on jamais. J’ai rien d’autre à faire que de fouiller cette maison de fond en combles, peu importe la sensation qui grouille dans mon ventre… de ne pas être au bon endroit au bon moment. Pas à minuit passé, flanqué entre le bien et le mal. Sauf que peu importe l’heure, cette impression est devenue constante où que je sois, peu importe avec qui. L’anticipation et les craintes tapissant mes os comme l’ombre d’un démon plantée dans l’dos. Les sens qui saturent presque au moindre bruit. Comme les premiers jours sans lumière et sans nourriture lors de la capture. Alors j’essaye de me concentrer et de ne pas laisser mes pensées emmêlées se précipiter sur le moindre doute. Y a que comme ça que j’arriverais peut-être à m’réparer. En fonctionnant par défi, comme un pas après l’autre. Même si j’patauge, et même si j’recule et retombe plus bas plus tard. J’essaye j’essaye j’essaye j’essaye. Et puis j’préfère la compagnie des revenants et me convaincs que ce n’est que ça. Esprits plus torturés que le mien. Fantômes-arlequins.

Et si j’trouve pas ce qu’il veut, il se passe quoi ? Le gars a l’air réglo, passionné d’histoire mais tendance marché noir. Il veut être sûr de se faire du fric. Mais plus personne n’est réglo, pas vrai ? Des gens prennent d’autres gens pour les revendre, bout par bout. D’autres gens tuent sans raisons. Encore d’autres personnes enlèvent toute liberté à d’autres. Et encore d’autres décident où certains peuvent vivre. C’est ça les autres (et donc aussi moi ?). Y a rien de bien dans tout ça. Y a rien de raisonnable ni de gentil. C’est quoi la définition pour “être humain” ? J’m’active pour ne pas y penser. J’aimerais bien ne plus penser tout court, ne plus rien ressentir du tout, ça doit faire du bien, un peu de paix. J’ai l’impression que c’est loin. Et c’est presque pire d’avoir conscience des changements opérés depuis et petit à petit, quand ça grignote l’âme comme des insectes rongeurs. C’est là, sous la peau, ça attaque les os. Comme la crasse et la moisissure se chargent de cette maison. La poussière et la mousse se sont installées comme des toiles d’araignées. Il ne reste que des débris de meubles qui pourraient s’émietter entre les doigts si on forçait. Des bouts de papier illisibles de l’époque jonchent les étagères, vite relégués au passé par la taille des graffitis d’hier présents sur les murs. Quelques objets inutiles que j’aurais bien pris avec moi pour trésor. À planquer dans la malle sous mon lit, dans cette roulotte qui n’est plus. Donc non, je n’y touche pas. Ça n’a plus d’intérêt et ça n’a plus aucun sens. Je passe dans l’autre pièce, ne parvient pas à retenir l’éternuement qui me chatouille le nez tellement ça sent le renfermé malgré les fenêtres brisées. Est-ce que ça serait planqué dans une cachette secrète dans les murs ? Peu probable pour des bouts de tissus où reposent des étoiles cousues aux fils d’or. Est-ce que ça aurait été abandonné entre les lattes du plancher ? Et si il y avait des souvenirs qui ne nous quittaient jamais ? Comme le sel dans la mer… si ils devenaient une part de nous ? C’est plausible. Lampe torche rivée sur le sol, l’attention fixée sur les entrailles du bois, le fracas de la porte se fiche comme un poignard dans mon dos.
C’est un typhon qui m’tombe dessus. Poigne aussi douloureuse que mémorable. Ça contraste avec le visage froissé et méconnaissable que j’ai en face de moi. Tu t'fous d'ma gueule Ninel ? Y a les mouvements qui font mal, puis y a le son qui claque dans ma tête en différé. Tu crois que c'est l'moment de faire ça ? Tu crois que j'ai l'temps d'assurer tes arrières putain ? Tu crois que j'ai envie que tu te fasses choper et ramener à la frontière toi aussi, hein ?! La bombe puis la déflagration. Le désordre du chaos qui buzze dans les tympans, a figé l’cerveau pendant quelques secondes bourdonnantes. Peut-être le temps d’essayer de raccrocher les wagons et de trouver un sens à ce qui se passe. En vain. On s’comprend plus. Et ça part tout seul. Ma main libre se change en poing et s’abat où il peut. Grâce à cette nouvelle amie nommée panique. Ses os, les miens, j’sais pas ce que j’ai le plus senti percuter : ça m’arrache un cri, mais ça ne m’empêche pas de vouloir sortir de sa grippe, quitte à risquer d’y perdre mon bras. L CHE-MOI !! T’ES PAS MON PÈRE ! ET T’ES PAS JAX NON PLUS !! Tout trébuche. Pensées, mots, voix, raison. Ça se casse la gueule comme notre vie qu’est partie en vrille. VA T’EN ET LAISSE-LES M’EMMENER !! Ça nous arrangera tous les deux en vrai. Et un fardeau en moins. Un ! Les cordes vocales qui se brisent sur la colère et la frayeur. J’suis obligée de me tenir les côtes pour pas m’enfuir, pour pas trembler et tomber encore en morceaux devant lui, à cause de lui. Il me fait peur.

Il ressemble aux autres.
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MessageSujet: Re: coeur hanté. (jaxel)   coeur hanté. (jaxel) EmptyLun 13 Aoû - 1:38

La scène vire au cauchemar en quelques secondes. Ça ressemble à un désastre. Elle se met à le frapper, poing fermé, comme une forcenée. Il la regarde sans trop comprendre son accès de violence - putain d'ironie. Pour autant il ne la lâche pas, au contraire même, il renforce sa poigne, réflexe stupide. Mais il a trop peur qu'elle lui échappe - encore. Et qu'elle disparaisse - encore. — Arrête. Qu'il lui ordonne, mais elle n'entend pas. Elle hurle par-dessus et ça le déstabilise. Il fronce les sourcils, ses cris irritent ses nerfs et le rendent encore plus bancale. Il a envie de la faire taire, parce que ça l'énerve, parce que ça lui poignarde les entrailles. Mais il reste stoïque, à la serrer, à la tirer vers lui alors qu'elle ne fait que reculer. Elle veut lui échapper, le fuir ; lui. Et ça le flingue. Il ne veut pas être celui qui la met dans cet état. Il est censé être celui qui l'apaise, qui la protège. Celui vers qui elle peut se tourner en toutes circonstances sans jamais rien craindre de sa part. Pourtant, ce soir, il n'est plus celui-là. Il n'est plus qu'une ombre terrifiante parmi les autres. Ça fait sûrement un moment que c'est comme ça en vérité, mais il n'en prend conscience que ce soir. Et ça le plonge dans un état second. La colère qui tourbillonne dans sa tête, contre lui, contre elle, contre tout, contre trop de choses qu'il ne sait même plus à force. Et les choses ne font qu'empirer quand les cris de Ninel deviennent des mots, particulièrement aiguisés. — LÂCHE-MOI !! T’ES PAS MON PÈRE ! ET T’ES PAS JAX NON PLUS !! Son expression qui se brise, blessé par la virulence et la sincérité de ses mots. Mais il ne se résout pas à la libérer pour autant. Au contraire. Il persiste, le cœur en miettes, mais elle ne le voit même pas. Elle est loin Ninel, perdue dans un monde loin du sien auquel il n'a pas accès. Elle lui en a bloqué l'entrée et il se sent impuissant face à sa douleur. Il voudrait l'aider, mais il en est incapable. Lui même plongé dans un état second depuis la mort de Salem - et ça n'a fait qu'aller de pire en pire avec tout le reste. Au fond, elle a sûrement raison. Il n'est plus Jax. Il ne sait pas vraiment ce qu'il est devenu. Il a l'impression que sa part obscure a tout grignoté et qu'il ne reste en lui que ses plus mauvais côtés. Ceux qu'il a toujours réussi à dompter, à camoufler. Aujourd'hui, ils règnent en maitres dans son esprit. Ils le font parler, agir. Il est devenu tout ce qu'il exècre. Et il a la sensation d'être coincé, piégé ; y a plus de retour possible. — VA T’EN ET LAISSE-LES M’EMMENER !! Et là, c'est plus fort que lui. Il la relâche. Mais la seconde d'après, sa main droite s'écrase sur sa joue. La gifle est partie toute seule, pulsion instinctive déclenchée par une douleur émotionnelle trop vive. Le souffle court, il la fixe alors que le calme semble être étrangement revenu. Les cris brisés par la violence. Il déglutit, haletant désormais. Lui-même sonné par son geste ; il peine à réaliser ce qu'il vient de faire. Il recule de trois pas, abasourdis. — Ninel, je - Les mots lui manquent. Il n'a pas d'excuses, mais de justifications. Rien. Juste cette rage trop douloureuse qui l'anime depuis trop longtemps et qui l'a conduit ce soir à franchir l'ultime limite. Celle qu'il était persuadé de ne jamais bafouer. Il voudrait plonger sur elle, la serrer dans ses bras, lui demander pardon. Lui dire que ses mots étaient trop durs à entendre, qu'il ne peut plus rien encaisser, qu'il sature. Mais il n'ose plus l'approcher. Il n'ose plus rien faire. Son palpitant a éclaté entre cet étau infernal et il se sent subitement vidé de toute substance. Il détourne le regard et passe une main sur son front avant de la laisser se perdre dans ses cheveux. Il souffle discrètement et tente de remettre ses idées en place. Et puisqu'il ne peut pas se jeter à ses pieds pour implorer son pardon, il décide de garder la face. Il se redresse et gonfle la poitrine ; mâle dominant, intransigeant. Il retrouve un air terriblement sévère qui contraste avec la chaleur bienveillante qui animait ses yeux clairs depuis toujours. — Tu reposes ce que tu as pris et on rentre, j'te ramène. Il fait un pas dans sa direction, menaçant. — Et arrête de crier, on va se faire repérer. T'as pas envie qu'ils te choppent et te ramènent à la frontière, crois-moi. Non, tu veux pas. Parce que ça n'aura rien d'une escapade familiale. Et qu'elle sera seule, livrée à elle-même. Et que dieu seul sait ce qui pourrait arriver à une gamine comme elle dans une galère comme ça. Rien que d'y penser il a des envies furieuses. Des envies violentes. Alors tant qu'à faire, il préfère encore qu'elle le déteste viscéralement et qu'elle le craigne, plutôt que de la laisser tomber entre les griffes de ces carnivores ; ils ne feraient qu'une bouchée d'elle.
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Ninel Kida

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MessageSujet: Re: coeur hanté. (jaxel)   coeur hanté. (jaxel) EmptyJeu 23 Aoû - 15:22


Il a déboulé, j’ai hurlé et il m’a giflé.
Il m’a giflé.
Il m’a giflé et la chaleur qui s’est implantée dans ma joue résonne dans toute ma tête et chute jusque sur mon coeur pour l’étouffer. Il aurait pu avoir un fouet et le faire claquer sur mon âme pour la déchirer en deux, ça aurait eu le même effet.
Ninel, je
Ça a bourdonné, arrêt sur image, le temps s’est gelé, secondes en suspension, puis tout s’est éteint comme si il ne faisait pas déjà assez sombre dans ma cage thoracique. J’suis même plus certaine d’entendre mon coeur battre après la balafre que Jax vient d’y incruster. Et ma main cherche à vérifier que j’ai encore une joue, mais je ne ressens plus grand chose. Il n’y a que ce gouffre dans mes entrailles qui ne fait que grandir. Il me narguerait presque, sachant pertinemment que j’ai toujours eu ma place sur les hauteurs… peut-être pour mieux m’y voir tomber.

J’sais pas si j’arrive aussi bien à retenir mes larmes que ce que j’aimerais, mais j’veux pas pleurer, j’veux plus pleurer, surtout pas devant lui. Et malgré le silence qui m’enveloppe, y a peut-être quand même un truc qui s’échappe. Juste une émotion qui perle. Tu reposes ce que tu as pris et on rentre, j'te ramène. Et quand il s’avance, je recule comme si ma vie en dépendait. J’commence à trembler, j’refuse de le regarder, je sais pas quoi faire. Le choc est encore là, écho entre mes os et je réalise que j’étais en apnée. J’aurais jamais cru qu’il pouvait être comme ça. Mais si lui le peut, alors tous les autres aussi. Et si j’avais su avant, peut-être que j’aurais arrêté de donner ma confiance à n’importe qui bien plus tôt. Est-ce qu’il a déjà giflé Halina ? Non, impossible, il l’aime. Mais moi aussi je crois. Un peu moins, c’est normal mais il l’a dit la dernière fois. Si mes fondations s’écroulent, j’suis censée tenir comment moi ? Qu’est-ce qui se passe, je comprends rien… Et arrête de crier, on va se faire repérer. T'as pas envie qu'ils te chopent et te ramènent à la frontière, crois-moi. Non, tu veux pas. Est-ce que je dois me résigner à obéir ? À le suivre comme un petit toutou à qui il mettra une balle si il dérape du droit chemin ? Ce Jax… on dirait un mix entre le père Kida et le père Roses, en mille fois pire. J’sais pas ce qu’on va devenir. Relan d’un sale instinct d’survie, je le suis, je m’approche doucement même si j’sens mes nerfs et mes muscles se tendre par pur réflexe comme si c’était déjà ancré en moi qu’il faut se méfier de ses gestes… Et j’attends qu’il dirige les choses comme il veut, fier patron de poupées tant qu’il peut leur dire quoi, quand, où et comment se briser.
Pas un mot, pas un regard, juste nos pas étouffés dans la grande demeure hantée. L’air est si lourd qu’il pourrait y avoir du plomb dedans pour nous intoxiquer. Remarque ça abrégerait la situation… Mais l’escalier apparaissant à ma droite a des airs de sortie de secours. Mes jambes filent plus vite que mes pensées quand j’ai déjà grimpé un étage et me lance à l’assaut du second en quête d’une pièce avec une porte qui ferme. Et quand je déplace difficilement une commode pour bloquer la porte, j’ai l’impression que mes muscles pleurent d’avoir dû fuir Jax. Sans mon meilleur ami et cousin Zyki, c’est lui le plus proche, c’est lui mon héros. Lui et Halina en seule famille qui me reste, alors ça me tue de réagir comme ça, mais faut qu’il arrête. Faut qu’ils arrêtent tous de me pousser dans mes retranchements ou j’vais tomber et plus jamais me relever ! J’échangerai pas une prison pour une autre Jax. Peu importe si il m’entend ou pas, si il m’a suivi ou non, j’m’échapperais autant que je pourrais… la fenêtre, puis le balconnet dans le viseur… comme un semblant de déjà-vu... Et même si c’est Jax, j’lui interdirais d’avoir des otages. Surtout pas moi, il n’a pas le droit de me faire ça.
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MessageSujet: Re: coeur hanté. (jaxel)   coeur hanté. (jaxel) EmptyDim 2 Sep - 11:53

Le silence qui suit la détonation est terrible. Ils s'observent, dans le même état. Bourreau  et victime tout deux ébranlés par la violence qui vient de les traverser. Elle vient lentement toucher sa joue, comme pour s'assurer que tout ça est bien réel. Et ça l'est. Et ça le tue. Sa respiration est redevenue calme, trop même et ça en devient suspect. Il se maitrise, si fort qu'il ralentit même ses pulsations sans s'en rendre compte. Âme coupable et cœur à l'agonie. Il ne peut pas remonter les secondes pour changer tout ça, alors il décide d'avancer. Et tant pis si ça fait encore plus mal. Si ça le conforte dans un rôle qui ne lui va pas ; celui du méchant. Il ne sait pas comment se dépêtrer de ça et il ne supporte plus de voir la confiance en lui de Ninel voler en éclat dans ses grands yeux abasourdis. Il ne supporte plus rien en réalité. Alors il se braque, se ferme à tout. Coquille solide qui ne laisse plus rien entrer, ni même sortir. Émotions menottées, bâillonnées. Ne reste plus qu'un masque froid, métal puissant qu'on ne peut pas déformer. Les muscles bandés, il reprend la parole et ordonne avant de se mettre en mouvement. Mais elle recule, si vivement qu'il s'arrête. Il n'entend plus que les débris de son myocarde usé tomber au sol, aux pieds de Ninel. Il n'insiste pas, ne cherche pas à la toucher, à l'attraper. Il a trop peur de la sentir se briser entre ses doigts puissants. Il lui laisse le temps qu'il faut. Elle finit par bouger, s'approcher et il part devant, la laissant le suivre dans son sillage. Elle ne le regarde même plus, comme si ça allait pouvoir lui faire mal aussi. Alors il préfère ne pas la regarder non plus, pas certain de supporter son regard fuyant. Ils sortent de la pièce et commencent à remonter le couloir dans un silence de plomb. Ça pèse lourdement sur ses épaules déjà bien chargées, mais il reste droit ; colosse inébranlable. De ceux qui traversent le temps et les âges, élimé par les intempéries mais incassable. Pourtant ces derniers temps les choses semblent changer. Les fissures proviennent de l'intérieur, menaçant toutes ses fondations. Il menace de s'écrouler à chaque instant et risque d'en emporter plus d'un dans son éboulement. Plus d'une.

   D'un coup, les pas de Ninel deviennent précipités et s'éloignent de lui. Il agite la tête et pivote rapidement, la cherchant du regard. Il la voit disparaitre dans l'escalier et il lui faut quelques instants pour réagir. Comme si son cerveau n'arrivait pas à assimiler le fait que Ninel soit en train de fuir. De le fuir. Il fronce les sourcils alors qu'une colère sourde se diffuse brutalement dans ses veines. Et ça lui donne l'impulsion nécessaire pour se lancer à sa poursuite ; sans réfléchir. Il devient le traqueur et Ninel la proie. Comment ont-ils pu en arriver là ? Quand il arrive à l'étage, toutes les portes sont déjà fermées, il n'a pas vu dans laquelle elle a disparue. Alors il crie. — NINEL ! Jusqu'à entendre un bruit lourd dans une des pièces. Il s'y précipite, enclenche la poignée et pousse la porte. Mais celle-ci ne s'ouvre que d'un centimètre, bloquée par quelque chose. Il ne comprend pas et se met à forcer, la main crispée autour de la poignée. — J’échangerai pas une prison pour une autre Jax. Grondement dans sa poitrine tandis que son rythme cardiaque s'envole. Il continue de forcer, s'impatiente, devient brutal. — Qu'est-ce que tu racontes ? Qu'il vocifère, perturbé par ce qu'elle vient de lui dire. — T'es pas en prison ici, j'essaye juste de t'protéger Ninel. Pourtant, il le hurle si fort, si violemment, que ça ne semble pas crédible. Les émotions se mélangent dans sa tête et il n'y voit plus clair. Panique, douleur, colère et incompréhension. Ça a des allures de cocktail molotov et Ninel vient d'y mettre le feu. Son poing cogne une première fois la porte. — OUVRE MOI ! Sa patience s'effrite. Il tape encore et bientôt, c'est une rafale de coups de poing qui s'abat sur le bois ancien. Ça craque ; le bois, sa main. Les fissures sous sa peau qui s'agrandissent à chaque coup. Et puis, ça cède enfin et son poing traverse carrément la porte. Et c'est comme un électrochoc. Il retire son bras qui se fait griffer par l'écorce brisée et il recule d'un pas, le souffle court. Qu'est-ce qu'il est en train de faire ? Il ferme les yeux une seconde, cherche à se calmer, à rassembler ses esprits. Quand il les rouvre, il tombe nez à nez avec l'état désastreux de sa main. Son visage se froisse. C'est en travaillant qu'il se fait mal normalement. Pas en essayant de veiller sur les siens. Douleur fulgurante qui déchire son cœur. Il relève la tête vers la porte et ne récolte que le silence. La honte l'assaille brusquement et lui donne mal au ventre. Les mots restent coincés dans sa gorge, bloqués par une culpabilité encore jamais ressentie. Il secoue la tête, désarmé. Il ne veut pas être le monstre. Il est censé être le phare dans la tempête de Ninel. Pas la vague qui viendra l'engloutir dans  l'obscurité. Il entrouvre la bouche, voudrait s'excuser. Mais les mots lui semblent terriblement ridicules à cet instant. Alors il abandonne. Il n'a aucune idée de la meilleure chose à faire. Aucune idée de ce dont Ninel a besoin. C'est peut-être ça le fond du problème finalement. Son incapacité à l'aider l'a rendu fou. Alors il tourne les talons et file à toute allure. Dévale les escaliers et sort de la maison sans se retourner.  La maison est peut-être hantée, mais ce n'est rien comparé aux démons qui sévissent dans sa tête ce soir.

RP TERMINÉ.
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