nous demandons un minimum de 10 anecdotes, vous pouvez cependant en faire plus si vous le souhaitez.

   01 ; Jericho a reçu un diagnostic d'autisme alors qu'il approchait de ses cinq ans. S'il a appris à accepter cette part de lui-même et les qualités qu'elle lui offre (sa façon si intense de percevoir le monde, son mode de pensée aussi rapide qu'inédit, ainsi qu'une grande ouverture d'esprit sur la différence), ce ne fut pas le cas de sa famille. Sa mère s'est évertuée à le changer, le soumettant à mille et mille thérapies qui n'ont eu guère d'autre effet que de lui rappeler qu'il n'était pas le fils qu'elle aurait voulu avoir. Quant à son père, il était devenu son punching-ball préféré, avec pour prétexte sa "désobéissance", son "refus d'obtempérer". Il hésite toujours à en parler aujourd'hui, craignant que l'abus ne recommence encore et encore. Il préfère qu'on lui colle l'étiquette de "Weirdo" et qu'on l'évite, plutôt qu'on connaisse son diagnostic et qu'on commence à le prendre en pitié ou à tenter de le manipuler.

   02 ; Il travaille au cimetière de Savannah depuis une année maintenant. Sans soutien de la part de ses parents, qu'il a fui à sa majorité pour démarrer une nouvelle vie  il n'est pas parvenu à suivre ses études de littérature convenablement et a dû s'avouer vaincu devant ses difficultés à faire preuve d'autonomie de travail. Après avoir enchaîné plusieurs petits boulots ici ou là sans grand succès, il s'est jeté sur la place de Gardien du cimetière lorsqu'elle s'est avérée vacante. Personne ne se précipitait vraiment pour prendre la suite, à dire vrai. S'il apprécie le calme dont il peut bénéficier dans son métier, malgré les pleurs et autres enterrements ici ou là, il ne peut s'empêcher de penser qu'il aurait pu mieux faire si sa famille l'avait accepté tel qu'il était et aidé à avancer.

 03 ; Jericho ne se sépare jamais de son baladeur mp3, une antiquité qui aurait bien besoin d'être remplacée, mais à laquelle il continue de s'accrocher comme on le ferait d'un doudou. La musique est son rayon de soleil, le seul moyen pour lui de supporter le vacarme de la vie et de mettre de l'ordre dans ses pensées aussi vivaces que tumultueuses. La musique le sauve, jour après jour. La musique le maintient en vie et lui donne de l'espoir. Elle lui offre aussi des sujets de conversation, lorsqu'il a du mal à interagir avec son prochain. Ses groupes/chanteurs préférés ? Red, Poets of the Fall, Sleeping at Last et... les covers de Glee. Oui, c'est cheesy à souhait, mais il assume.

 04 ; Jericho aime traîner dans l'église de son quartier. Il n'est pas particulièrement croyant, même s'il ne peut pas affirmer à 100 % qu'il n'y a pas une espèce de force supérieure au-dessus de l'espèce humaine, mais il apprécie le calme de l'endroit et l'atmosphère qui y règne. C'est son refuge, outre le cimetière, lorsque le monde est trop. Trop bruyant, trop violent, trop lumineux... Trop, tout simplement. Il propose ses services de temps à autre, bénévolement, pour nettoyer les lieux ou aider à réparer les dégâts faits par quelques vandales.

05 ; Jericho est un cinéphile, un passionné de films et séries en tout genre. C'est plus qu'une passion, c'est une obsession pour lui. Les films, comme la musique, ont été ses meilleurs amis durant ses jeunes années et il conserve pour eux une profonde affection. Jericho ne se contente pas de regarder un film. Il le vit, de bout en bout. Il l'analyse, le décortique, le revoit encore et encore. Il connaît toutes sortes d'anecdotes sur toutes sortes de films et se fait un plaisir de les partager, ignorant parfois que ce qu'il a à dire n'intéresse pas vraiment son interlocuteur...

06 ; Jericho est un piètre cuisinier. Il est incapable de suivre une recette et oublie une fois sur deux son plat dans le four. Il a déclenché plusieurs fois l'alarme incendie de son appartement en essayant de cuisiner quelque chose, des événements qui l'ont secoué et qui l'ont convaincu que sa place n'était pas aux fourneaux. Depuis, Jericho dédie une bonne partie de son budget aux plats préparés et/ou livrés. Pas de risque d'incendie ou de sirène qui lui casse les oreilles...

07 ; Jericho a fait une tentative de suicide, durant son adolescence. C'était la thérapie de trop, la baffe de trop, l'injure de trop, l'humiliation de trop. Quelque chose s'était... brisé, en lui. Il n'avait pas vu d'autre issue, pas d'autre solution. Juste la mort. Une délivrance éternelle. Mais sa mère l'a surpris, la lame sur la peau. Et ses cris l'ont arrêté, lui ont fait réaliser ce qu'il était en train de faire. Et il a alors pris la mesure de ce qu'il avait failli perdre : l'occasion de vivre, d'enfin vivre, pour la première fois de son existence. Il n'avait pas encore eu cette chance. Et il était bien décidé à la saisir, dès que possible.

08 ; Sa voix est monocorde. Malgré des cours de théâtre, Jericho s'exprime généralement sur le même ton, à toute vitesse, ses cordes vocales tentant de suivre le rythme de ses pensées sans toujours y parvenir. Ainsi, le jeune homme bafouille, s'embrouille, bégaie, mâche ses mots, allant jusqu'à être tout bonnement incompréhensible. Parler est inutilement difficile. Jericho préfère mille fois taper sur le clavier de son ordinateur ou de son téléphone. Il peut aller aussi vite qu'il veut, ses doigts ne le lâchent jamais, au moins. Et il peut faire des belles phrases. De la poésie, parfois. De l'introspection, souvent. Ecrire l'aide à mettre de l'ordre. A se comprendre un peu plus. A se faire comprendre, aussi.

09 ; L'alcool l'aide à avoir l'air un peu plus "typique". Lorsqu'il boit, Jericho est plus aisé dans les jeux sociaux, plus tolérant de son environnement, plus à même d'entretenir des conversations et de donner l'impression qu'il est complètement comme les autres. Mais ça ne dure pas. L'alcool le rend aussi somnolent, ce qui finit par faire surgir incohérence et confusion. Il a aussi du mal à savoir quand s'arrêter, ce pourquoi il n'est pas rare de le retrouver dans les toilettes lorsqu'il prend part à une soirée quelconque.

10 ; Il tient un journal, qu'il consigne sur son téléphone portable. C'était sur un conseil de son thérapeute, qu'il voit toujours, qu'il s'est lancé dans cet exercice, voilà plusieurs mois de cela. Relire ce qu'il a écrit et analyser des situations vécues avec le recul lui permet d'appréhender un peu plus facilement son monde.

11 ; Jericho arbore régulièrement des lunettes de soleil, opaques. De cette façon, il n'a pas à croiser le regard des gens et cela le préserve de la luminosité naturelle, un peu trop intense pour ses yeux sensibles.