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 Let the cat out of the bag (leobra)

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MessageSujet: Let the cat out of the bag (leobra)   Let the cat out of the bag (leobra) EmptyMar 14 Fév - 0:08



LEOBRA
you're my remedy
Le skate Park était silencieux, presque vide, aux premières lueurs, on aurait pu croire qu’il était dessert. Au détail près qu’une blonde était paumée au milieu du gouffre, du trou, celui parmi lequel les skateurs ne font que passer, sans s’arrêter… mais Barbra, elle, était au fond du gouffre littéralement comme métaphoriquement. Coincée dans cet abîme, physiquement, trop saoule pour grimper, trop potiche pour y arriver et  poétiquement, elle était trop détruite pour remonter la pente. Elle était, couchée, sur le tarmac, froid. Mais elle ne sentait même plus le froid. Telle Elsa, elle était libérée, libérée de son poids, sa mère. Elle ne l’aimait pas de toute manière. Elle ne l’aidait pas de toute manière. Elle ne l’a amenée que vers le bas. Sa mère. Sa mère qui n’est plus. Alors Barbra regarde les étoiles, les fixent, alors qu’elle entendait la douce voix de Léo dans son téléphone rose. Bien sûr. ‘T'apprends vite dis donc ! ‘ Qu’est-ce qu’il croit ? Elle sait tout faire Barbra, elle est fière Barbra, c’est une battante Barbra. Elle les enterrera tous la blonde, elle sauvera maia la blonde, elle pourrait même rendre sobre Seven si elle le voulait. C’est juste qu’elle le veut pas. Ouais. C’est juste ça, en tout cas, c’est ce que sa petite voix lui souffle à l’oreille, sans arrêt, comme une mélodie de fond. Parce que Barbra elle sait qu’elle doit être forte, parce que les apparences ya que ça qui compte.   Alors Léo, peut bien se moquer, même si elle ment, elle aurait pu, très bien. C’est une vraie fille Barbra. ‘Bah écoute, j'aimerais bien voir ça.’ Hein ? Quoi ? Pas possible. Impossible. No way. Pour voir ça, il faudrait qu’il se ramène, qui la voit comme !a. NON. Hors de question. Elle pourrait lui faire croire, filmer sa tête en faisant semblant de rouler. Ca pourrait être crédible non ? Non ? Panique. Sourire. Sourire. Sourire ? Un léger sourire, à l’idée de le voir ? A l’idée qu’il se moque d’elle ? Son visage lui fit mal, tellement le sourire n’était plus depuis longtemps, depuis ce coup de téléphone.  Le croque-mort, le croque-vie plutôt. Alors oui, Léo avait réussi… peut-être était-il le destin, la personnification de l’ange gardien. Il était blond après tout, tous les anges étaient blonds non ? Bon ils étaient purs aussi, et niveau pureté on peut repasser avec Léo… Alors il faut essayer de le dissuader, c’est un homme, Léo, il faut le toucher dans son égo. ‘tu tiens vraiment à me voir te ridiculiser ? Non crois-moi tu veux pas’ . Elle aurait pu raccrocher, elle ne pouvait pas. Son téléphone était sa bouée de sauvetage, son bout de glace, et le Titanic coulait. Elle voulait être rose, pas jack.


Ecoute, là je suis dehors, et je suis genre, super fatigué donc j'ai pas intérêt à me déplacer pour rien. Quand j'arrive, j'veux une démo de tes talents. Ca roule ?  Non, ça roule pas. Ca roule pas du tout. Ca roule absolument pas. Putain il se ramène. La panique monte dans le cerveau de Barbra, elle aurait voulu crier, bouger, évacuer mais elle restait planter là, coucher sur le tarmac froid à regarder les étoiles… Ok, lui montrer son désintérêt, ça ça peut fonctionner. Si il dit qu’il veut pas faire le trajet pour rien, lui dire qu’il va le faire pour rien. Lui dire qu’elle ne vaut pas la peine, c’est facile ça, de dire la vérité, lui dire qu’elle n’en veut pas la peine. 'si t’es si fatiguée, t’as qu’à pas venir. Moi j’ai rien demandé, j’en peux rien si tu me fais pas confiance. Ne vient pas'   Et elle raccroche ouais. C’était un vient pas qui en cachait un « stp viens ». Parce que oui. Elle était seule et oui son cœur l’avait menée ici. Et oui elle avait besoin d’aide, elle avait besoin d’un ange gardien aux cheveux blonds et elle avait besoin d’un jack pour lui tenir la main. Parce qu’elle n’avait plus Joe, son meilleur ami, parce que la distance les avaient achevés, parce qu’elle n’avait pas été assez forte pour les sauver. Parce qu’elle n’avait plus Maia, parce qu’elle était trop faible pour l’admettre devant celle qui lui vouait tant d’administration. Parce qu’elle ne faisait plus confiance aux kids. Parce que les kids c’était pour Barbie, cette partie d’elle qui n’était plus l’ombre d’elle-même aujourd’hui. C’était pour ça qu’elle était venue ici, par instinct, parce que la Barbra meurtrie c’était révélée ici. Parce que c’était ici qu’elle avait pris le pas sur Barbie. Elle n’était plus la bombasse, plus la séductrice, elle était la fille aux visages sans maquillage, bouffie par les larmes.

Et l’angoisse, parce qu’elle lui avait dit de pas venir, parce qu’elle avait raccroché, que sa voix n’était plus. Et s’il l’avait pris à la lettre ? Et si il ne venait pas ? Parce que c’était Léonard, son anarchiste. C’était ses cheveux, son rire, son regard et son corps. Parce que oui, barbie était attirée, et oui barbra était attirée. Bien dieu, elle voulait lui sauter dessus chaque seconde. Mais elle ne pouvait pas, parce que cette petite mélodie de fond lui disait, de ne pas gâcher cette fois, de ne pas gâcher cette bouée. Parce que si t’invites Jack a monté sur l’iceberg, tu vas le tuer, et tu vas mourir avec. Et puis léo, il voyait pas barbie, c’était pas grave si barbra pleurait parce que c’était pas barbie. Avec lui, elle pourrait peut-être enfin dire les mots. Alors elle attendait dans le gouffre comme une conne, impatiente et pas impatiente. Apeurée qu’il est écouté sur la lettre. Elle regardait les étoiles. Les étoiles. Elle fit un fuck, un énorme fuck vers le ciel. On ne sait jamais. Si sa mère s’y trouvait. Putain si elle s’y trouvait, elle pouvait la voir lui faire un énorme fuck. Parce qu’elle la détestait sa mère, parce qu’elle l’aimait sa mère, parce qu’elle l’avait ignoré, parce qu’elle l’avait détruit. Elle pouvait pas juste mourir en paix, en silence ?  Et puis, elle entendit les bruits de pas, ses pas, l’espoir, son léo.  Elle se surprit à avoir une larme sur le coin de la joue, l’unique preuve physique du soulagement. Putain. Il était venu. Putain. Il était là. Pour elle. Pour elle. Alors, son bras toujours vers le ciel, elle leva la tête vers l’extrémité du trou. … Le pire dans tout ça c’est qu’elle avait même pas de skate.

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Leonard River

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MessageSujet: Re: Let the cat out of the bag (leobra)   Let the cat out of the bag (leobra) EmptyVen 3 Mar - 14:48

'si t’es si fatiguée, t’as qu’à pas venir. Moi j’ai rien demandé, j’en peux rien si tu me fais pas confiance. Ne vient pas' Elle balance ça comme on balance violemment son téléphone sur le sol sur le coup de la colère avant de regretter deux minutes plus tard. Elle balance ça, d'une voix trop sèche pour que ça fasse vrai. Leo comprit en vérité tout l'inverse et il n'y eut pas un instant où il hésita à faire demi-tour. Il rangea son téléphone dans la poche parce qu'il tomba sur les bip sourd d'une conversation avortée. Son bus arriva cinq minutes plus tard, il monta dedans et s'enfonça dans un siège libre, qui l'emmenait dans sa banlieue natale. Il profitait des dix minutes qui le séparait du skate park pour rouler une cigarette, essayer de réveiller ses yeux assommés par le travail acharné qu'il avait fourni pour Jeff, et aussi assommés par le joint qu'il avait fumé juste avant de grimper dans le bus. Ses cheveux emmêlés créait une masse informe sur le sommet de son crâne aux traits tirés par la fatigue. Son corps flottait dans un débardeur, une veste à capuche et un jean, ses chaussures à peine lacées menaçaient de rester au sol à chaque pas. Il n'était pas apprêté, il ne l'était jamais en fait. Il portait des vêtements parce que le nudisme était mal vu -et qu'on était en mars- mais c'était bien la seule raison. Leo était une âme nue qui se montrait à qui voulait bien voir. Barbra était son exact opposé. Et c'est pour ça qu'il devait absolument aller la voir. Pour qu'elle retire un peu de maquillage, l'alcool aidant, elle se confierait peut-être comme la dernière fois. Leo avait aimé ce qu'il avait vu, entendu et vécu. Il aimait ce souvenir et le chérissait. Et si Barbra l'avait appelé, c'était sans doute réciproque. Ce qu'il ne comprenait pas c'était pourquoi elle avait tant de mal à l'admettre, à faire un pas vers lui, un pas de trop peut-être.

Le bus s'arrêta à son arrêt, Leo se releva et descendit d'un pas sautillant, le temps d'allumer sa cigarette et il était déjà arrivé au skate park. Il regarda autour de lui, cherchant en vain la blonde. Peut-être était-elle partie en sachant qu'il viendrait quand même. Peut-être, qu'elle n'avait pas envie de montrer un petit bout d'elle, qu'elle n'était pas prête. Il hésita à sortir son téléphone pour la contacter. Y avait un mélange d'envie de la voir et d'inquiétude. Il voulait l'obliger à être honnête, ou du moins, faire en sorte qu'elle se sente assez en confiance pour le faire. Mais il n'eut pas besoin de la contacter car, au moment où il s'approcha du précipice, il la vit allongée au milieu, insulter le ciel et toutes les étoiles à la fois. Il haussa un sourcil et s'assit au bord du trou, la clope dans la bouche, il mit ses mains sur le béton pour s'aider à descendre. Barbra lui lança un regard à ce moment-là. Dans ses yeux de biches la lumière du lampadaire se reflétait et éclatait dans toutes ces petites larmes qui coulaient. Leo s'approcha en trottinant vers elle, léger comme une plume, comme de l'air. Peut-être parce qu'il avait gerbé sa peine quelques heures auparavant, peut-être parce que l'idée de passer une soirée avec Barbra le remplissait de joie. Elle ne le trouvait ni hypocrite, ni indigne, ni traitre. Elle le voyait comme l'archétype même du gars bien dans ses baskets et ouvert au monde, ce type qu'il était certes, même s'il avait été salit par son quotidien. Faut pas se mentir on aime toujours plaire aux autres. Surtout s'il s'agit d'une magnifique blonde avec un coeur tout mou.

Il arriva enfin à sa hauteur, debout à côté d'elle il se pencha en avant laissant ses cheveux tomber autour de son visage. Salut. il ponctua avec un sourire. Il voyait ses larmes, mais il ne lui fit pas remarquer. Rien de pire qu'un type qui énonce une grande vérité gênante. Alors, au lieu de ça, il se contenta de s'asseoir à ses côtés, en tailleur et de tirer sur sa cigarette avant de lui tendre gentiment. Je suis content que tu m'aies appelé. dit-il. Même si elle n'avait pas envie de le voir, et qu'elle lui avait raccroché au nez. Lui était content d'être là pour explorer avec elle leur lien, permettre de mieux se connaître et qui sait faire en sorte qu'elle se sente enfin elle-même à ses côtés. Tu vas finir par me dire ce qui t'arrive ? Demanda-t-il en regardant le ciel. Il adorait les étoiles. Moira lui tenait tout un speech là-dessus dès qu'elle en avait l'occasion et c'était toujours passionnant. Ca permettait généralement de relativiser. Alors il se pencha en arrière, s'accoudant sur le sol pour mieux observer le ciel noir.
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MessageSujet: Re: Let the cat out of the bag (leobra)   Let the cat out of the bag (leobra) EmptyJeu 9 Mar - 16:16

Elle ne le vit, pas, pas un seul regard vers sa direction et pourtant l’image, l’action se passait clairement dans sa tête. Ses oreilles lui servant de yeux… elle le vit, l’entendit, compris qu’il venait de s’assoir sur le rebord du précipice, surement entre dans le regarder avec des yeux de compassion ou de pitié. Elle n’aimait pas la pitié. Elle n’en voulait pas et elle n’en avait jamais voulu. Barbra s’était créé toute seule pour faire en sorte que jamais personne ne le regarde avec pitié mais plutôt avec envie, jalousie, colère, mépris. Peu importe tant que ce n’est pas la pitié. Elle préfère paraitre pour la blonde aux gros seins, au maquillage parfait, tueur de phoques s’il le fallait, la fille aux robes trop courtes, au décoté trop révélateur, à l’allumeuse, la sexy, le canon. Et il sentit son corps se rapprocher du sien. Ils ne s’étaient jamais touché sensuellement ; jamais embrassé, jamais approchée. Elle qui avait toujours gardé ces distances pour de multiples raisons parfois vrais parfois fausses. Mais le fait est qu’il était difficile d’ignorer l’attirance de Léo, même pour Barbra. Il était à l’opposé des hommes qu’elle fréquentait, enfin… à quelques exceptions prés. Ils parlaient sans vraiment parler, évitant les sujets qui fâchaient ou en réagissant de manière correcte, une manière anormale. Il n’était pas d’une curiosité maladive, du genre des gens qui cherchent à tout prix à savoir des choses sur ta vie, à te poser des questions pour avoir les détails pour pouvoir les répéter et créer le dernier potin à la mode.

Il était là, grandiose, encore plus grand sexy vu d’en bas. Elle avait posé son bras vengeur face au ciel le temps qu’il s’approche d’elle. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’il se disait, alors qu’elle était allongée là, dans ce trou, littéralement et métaphoriquement. Elle ne lui accorda toujours pas son regard, de peur de voir dans les yeux de Léo la pitié qu’elle redoute tant. Pas lui. S’il ne vous plait pas lui. Et alors il se pencha, pour laisser ses cheveux trop rebelles et sensuels à souhait, titillait son visage de porcelaine, qui pour une fois était dénué de maquillage. Salut.  Elle ne lui offrit qu’un sourire, pas un mot. Un sourire c’est tellement plus que des paroles. Un sourire ça vous ouvre le cœur et l’esprit, un sourire c’est la confiance, c’est la connexion entre deux personnes. Des paroles c’est juste des cordes vocales qui bougent. Il s’assit à sa hauteur, se mis à sa hauteur, vint la rejoindre au fond du trou plutôt que s’obstiner à la forcer à se lever. Elle se faisait peut-être des films mais elle avait l’impression qu’il la comprenait et qu’il ne chercherait pas à l’aider contre son plein gré. Ce que tout le monde faisait toujours. Et puis surtout, surtout il n’avait pas une once de pitié dans ses yeux.  Je suis content que tu m'aies appelé. Elle sourit, en coin, dans le coin opposé à Léo, comme si ce sourire essayait de s’échapper et de se cacher du skateur libertaire. Tu n’es pas du genre à écouter les gens apparemment. Elle faisait sa têtue, sa sale tête, sa colérique, mais ce sourire ne voulait pas partir. Elle avait l’alcool qui commençait) perdre son effet, mais une nouvelle drogue avait pointer le bout de son nez. Elle osa un regard vers lui, et remarqua que les étoiles qu’elle haïssait tant se reflétait dans ses beaux yeux azur. Tu vas finir par me dire ce qui t'arrive ? elle aurait pu se confier, elle aurait pu tout simplement lui dire ce qu’elle avait sur le cœur. Elle aurait pu lui parler de sa mère, de son passé, et de sa mort. Elle aurait pu au moins lui faire croire pendant quelques instants qu’elle s’en fou. Essayer de le persuader comme elle essaye de se persuader elle-même. Elle aurait pu aussi lui dire à quel point son cœur se déchirait et qu’elle ne comprenait pas. Que sa raison lui disait de ne pas pleurer cette mère qui n’en avait jamais été une. Cette raison qui la forçait à revenir en arrière, aux engueulades, aux insultes et aux gifles. Mais elle n’y arrivait pas, pas encore, même si c’était Léo… Elle le fixa, posa son regard dans le reflet des étoiles dans ses yeux. Une partie d’elle le trouvait si beau, si apaisant qu’elle avait envie de simplement lui sauter dessus, se lever et poser ses deux jambes de chaque côté du corps de son léo, de s’approcher de lui doucement pour laisser monter la tension et de poser ses lèvres sur les siennes, laisser leurs cheveux blonds s’entremêler et s’embrasser comme eux. Mais non. Une part d’elle-même était énervé que sa mère, personnifié par ses étoiles osait s’introduire sur les yeux de Léo. Bah écoute, j’étais en train de faire du skate et puis le skate s’est barré sans moi, c’est pour ça qu’il est plus là. Elle aurait pu rester là à le regarder des heures mais elle avait peur qu’il le voit, même si, bien sûr le bruit de son mouvement parviendrait jusqu’à ses oreille… elle retourna alors son visage pour plonger son regard dans le noir du ciel, beau mais pas aussi beau que Léo. T’as raté quelque chose parce que franchement j’suis devenu une bête. Tenter l’ironie, l’humour, pour éviter la question. Tout allait bien. Non cela n’allait pas. Et en plus y’avait plus d’bières. elle regarda leurs pieds, elle était plus petite, sans ses talons, à nue comme ça. elle semblait si petite.
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MessageSujet: Re: Let the cat out of the bag (leobra)   Let the cat out of the bag (leobra) EmptyLun 10 Avr - 11:01

Beaucoup plus belle que lorsqu'elle portait un maquillage soutenu les deux dernières -et uniques- fois où ils s'étaient croisés, Barbra avait le visage nu. Mais elle paraissait aussi deux fois plus triste. Elle était sans doute de celle qui maquille leur âme plus que leur peau. Et qui par un trait d'eyeliner parfaitement tracé, trace aussi une ligne de sécurité entre elles et les autres. C'était comme dire : tu ne pourras pas passer, tu ne pourras pas voir à quel point mon masque est craquelé, parce que tu vois, j'ai mis du fond de teint. Leo ne fit pas de réflexion, prenant cependant ce sourire, triste mais sincère, qu'elle lui adressa en guise de salutations. Tu n’es pas du genre à écouter les gens apparemment. Il émit un petit rire clair tout en s'installant à côté d'elle. Elle n'avait pas tort, Leo n'était pourtant pas anarchiste mais il n'écoutait pas souvent ce qu'on lui disait. Pas inattention ou parce qu'il n'aimait pas les contraintes, il finissait souvent à faire comme bon lui semblait. Mais ce n'était pas cette facette de sa personnalité qui l'avait amené ici. Il avait entendu son sos à travers ses paroles dures. Mais il ne fit rien d'autre que répondre, d'un ton léger : Non, pas souvent. Et il prit place simplement à côté d'elle, perdant son regard clair dans l'obscurité de la nuit, les pupilles accrochées aux étoiles. Il sentait également le regard de Barbra sur lui, sur ses pommettes saillantes, sur ses yeux captivés, sur la masse informe que formait ses cheveux, sur tout son être. Elle le regardait comme on regarde un genre de sauveur. Et il ne pouvait nier cette espèce d’envie aussi, bien cachée, à peine assumée. Leo le sentait tout ça, il la voyait dans le coin sans pour autant vouloir se tourner vers elle, de peur de la faire fuir. Il ne comprenait toujours pas pourquoi elle se livrait à cette lutte permanente contre elle-même et ses sentiments. Pourquoi elle s’épuisait à cacher l’attirance qu’elle ressentait pour lui, alors qu’il lui renvoyait constamment des signaux positifs. Elle était sans doute de celle qui ont un petit ami et qui pense fermement que la fidélité et la monogamie sont des modèles à suivre. Pourquoi pas. Tant pis. Leo ne demandait rien, il recevait ce qu’on lui donnait, voilà tout. Ah, si, il y avait bien une chose qu’il demandait : ce qui avait bien pu lui arriver. Pourquoi était-elle dans cet état ? Pourquoi elle l’avait appelé ? Mais Barbra ne semblait pas prête à le partager, inventant une belle histoire autour du skate et de ses progrès soit-disant spectaculaire. Leo esquissa un sourire. Elle détourna les yeux, noyée par son mensonge trop gros pour ne serait-ce que paraître vrai. T’as raté quelque chose parce que franchement j’suis devenu une bête. Leo finit par s’allonger complètement sur le sol à ses côtés, mettant son avant-bras derrière sa tête pour s’en servir d’oreiller. Il soupira, sans aucune animosité, simplement parce qu’il avait toute cette journée sur les bras et qu’il était crevé. Il laissa s’installer un silence, ni pesant, ni rassurant. Un silence qui voulait bien sûr dire qu’il ne la croyait pas du tout. Il ferma une seconde les yeux, happé en quelques secondes par l’épuisement, comme s’il sombrait dans le sommeil à bord d’une barque en plein océan agité. Il ouvrit alors les yeux subitement et se redressa, se mit en tailleur, se tourna vers Barbra, sérieux. Ok, y a deux possibilités. Dans la première, je fais comme si je te croyais, on prend le skate et tu me montres comment tu t’en sors, j’t’apprends deux ou trois trucs et on se change les idées. Une option qui ne demandait rien d’autres qu’un bon jeu d’acteur. Elle ferait comme si tout allait bien et il ferait comme s’il ne voyait rien. Au bout d’un moment, ils laisseraient de côté leurs problèmes respectifs derrière eux et en profiteront pour passer un bon moment. Mais demain, quand le jour se lèvera rien n’aura changé. Ils ne seront pas plus proches que la veille et aucun de leur problème n’aura disparu. Leo l’avait appris à ses dépends. Il avait essayé de faire comme si de rien n’était, comme si ce n’était pas grave d’avoir été viré, de retourner quémander auprès de Jeff un poste, et d’avoir choisi de rejoindre cet univers gerbant. Il pouvait bien l’ignorer, le mal s’insinuait encore plus profondément dans ses veines, dans sa chaire, dans ses os. Ce n’était pas pour rien qu’à peine quelques mois après avoir retrouvé l’équipe de Virtual, il avait replongé dans de vieux schémas toxics. Ça, c’était la première option. Deuxième possibilité, tu me dis ce qui t’arrive, tu me dis pourquoi t’es ici toute seule, et pourquoi tu m’as appelé, on en cause, et on essaie de régler le souci ensemble. Il planta son regard dans les yeux tristes de la blonde. Il la regardait si intensément qu’on aurait dit qu’il cherchait à pénétrer son âme. Il insistait, tout son corps insistait pour qu’elle choisisse la deuxième option. Parce qu’il avait besoin qu’elle soit honnête, il en avait terriblement envie. On a dépassé le stade du paraître, tu crois pas ? Balança-t-il. Mais il semblait qu’ils n’y avaient jamais vraiment été, à ce stade. Que Leo avait su voir dès la première approche le vrai visage de la blonde. Et c’était peut-être ce qui lui faisait le plus peur. Peut-être qu’elle n’était pas prête à se dévoiler, parce que justement Leo savait voir comme les autres n’avaient jamais cherché à la voir. Ce qui est nouveau est toujours terrifiant, tout comme ce qui est sincère. J’t’aime bien tu sais, vraiment. T’as pas besoin de jouer un rôle tu sais, encore moins avec moi. Car il ne la jugerait pas, jamais. Et qu’il était de toute façon mal placé pour le faire. Sa fragilité, c’était ce qu’il préférait chez elle.
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MessageSujet: Re: Let the cat out of the bag (leobra)   Let the cat out of the bag (leobra) EmptyLun 15 Mai - 9:13

Elle s’autorisa à l’observer, chacun de ses traits. Même imparfait lui semblait parfait. La masse de ces cheveux blonds qui se livraient bataille comme elle avait l’impression de livrer bataille contre le monde entier. Elle aurait pu craquer. Une grande partie d’elle-même voulait passer sa main dans ses cheveux. Son cœur qui n’en faisait qu’à sa tête. Elle qui l’avait toujours suivi, ce cœur impulsif. Mais elle ne resta qu’à observer les traits de léo. Emmagasiner le plus de ses traits dans sa mémoire comme si c’était un papillon rare. Ne pas oser le toucher par autre chose que le regard de peur qu’il s’envole ce papillon. Elle essaya de comprendre dans la forme de ces cils pourquoi elle se sentait si bien en sa compagnie, par quel sortilège il arrivait à lui faire se sentir différente et à sa place dans ce monde pour une fois. C’était l’anarchiste, le libertaire, celui qui se livrait à la vie sans trop y réfléchir. Elle pensait être de celles qui se livraient à la vie et à ses plaisirs sans même se donner une réflexion. Et pourtant, face à cet homme qu’elle avait tant de mal à saisir, elle se rendait compte qu’elle était toujours dans le contrôle et dans la manipulation. Et encore aujourd’hui, elle n’osait se laisser aller à ses pulsions de peur que ce papillon s’envole. Elle utilisa ses quelques secondes qui semblèrent des éternités à ses yeux pour prendre un peu de lui par son regard. Comme si elle posait sa pate sur l’âme de Léo en le regardant ainsi. Elle avait envie d’être la fille qui lui fallait. Elle ne voulait plus être cette Barbra, cette fille que pourtant tout le monde enviait. Personne ne voit que derrière ses sourires se cachent de la profonde tristesse… une estime d’elle-même en éclat.
Et puis elle s’échappa. De peur que le papillon ne remarque son regard intense. Elle qui avait toujours su comment manipuler les hommes se retrouver à avoir des sueurs froides. Comment faire. Comment faire pour que Léo ne s’envole pas sans elle. Elle avait tellement peur de le perdre qu’elle ne faisait rien. Comme quand un oiseau se pose sur ton bras et que tu te figes, pour que l’oiseau ne s’éloigne pas. Un silence s’installa. Un silence qui l’apaisait et la stressait. S’ennuyait-il ? Voulait-il partir ? Regrettait-il d’être venu ? Et il mit un terme à ses questions plus douloureuse que des coups de couteau en se redressant et en se tourna vers elle. Sérieux. Mais sans vraiment l’être. Ok, y a deux possibilités. Dans la première, je fais comme si je te croyais, on prend le skate et tu me montres comment tu t’en sors, j’t’apprends deux ou trois trucs et on se change les idées.
Cette idée lui plaisait. Parce qu’elle avait envie de fun. Elle voulait lui montrait qu’elle était fun, qu’elle n’était pas juste jolie, juste elle. Cela ne l’avait jamais dérangé. La plupart des hommes ne veulent que ça. Une jolie fille. Une fille « bonne ». Pour cramer et pour le lit. Elle n’avait jamais eu besoin de plus que son corps pour avoir ce qu’elle voulait. Mais elle avait l’impression que Léo était différent. Léo était un oiseau libre. Un oiseau libre qu’elle voulait égoïstement gardé pour elle. Elle aurait pu céder mais elle savait qu’avec lui, son cœur voulait autre chose. Plus. Elle savait qu’elle devait être plus qu’une jolie fille pour prétendre à ce papillon rare là. Deuxième possibilité, tu me dis ce qui t’arrive, tu me dis pourquoi t’es ici toute seule, et pourquoi tu m’as appelé, on en cause, et on essaie de régler le souci ensemble. Les yeux dans les siens. Cherchant en vain une solution. Léo cachait ses démons aussi. Elle le savait. Cela se voyait. Il était doué pour dissimuler ses ombres qui se cachaient dans sa tête mais pourtant elle le voyait ses ombres car elle avait les mêmes derrière ses iris. Elle avait envie de lui dire mais également envie de paraitre forte. Léo était du genre à préférer les filles fun aux filles dépressives. Et elle avait cruellement besoin d’être celle dont Léo avait besoin. Parce que quand elle se couchait le soir, d’avoir bu pour oublier que sa vie n’en valait pas la peine, elle pensait à lui. Et cela lui faisait peur.
On a dépassé le stade du paraître, tu crois pas ? non elle ne croyait pas. Elle croyait qu’il allait s’envoler encore. C’était dur pour elle de croire qu’un homme aussi insaisissable pouvait accepter de rester prêt d’elle et d’être là pour elle. Voyait-il qu’elle passait son temps à essayer d’être celle qui ne le ferait pas s’envoler derrière ses grands airs de fille sûre d’elle. Elle ne répondit pas, le laissa parler, le laisser entrer dans son cœur. Elle avait envie d’être honnête avec lui, mais si elle l’était il s’enfuirait. Elle avait envie de lui dire qu’elle avait craqué pour lui, et qu’en sa compagnie tout allait mieux, juste par sa présence. Qu’elle se sentait différente et à sa place et qu’elle arrivait même à s’aimer un peu. Elle voulait lui sauter dessus là tout de suite et lui montrer tout ca physiquement parce que c’était comme ça qu’elle le montrait barbra. J’t’aime bien tu sais, vraiment. T’as pas besoin de jouer un rôle tu sais, encore moins avec moi. Une petite larme coulait sur le bord de sa joue. Elle pris une grande respiration. Elle allait bouger, elle allait se rapprocher de ce papillon rare pour le toucher, pour lui montrer qu’elle n’était pas qu’un simple arbre mais qu’elle bougeait et qu’elle était encore en vie. Encore pour l’instant. Elle. Ma mère est morte.
Elle laissa toujours son regard vers lui, en attendant sa réaction. Mais elle se rendait compte qu’elle venait probablement de lancer une bombe. Il ne la connaissait pas. Elle allait lui dévoiler un peu de sa vie, et son cœur était pris de panique. Pas parce qu’elle se dévoilait et qu’elle se dévoilait rarement mais parce qu’elle avait peur qu’il s’enfuie. Trop compliqué. Trop de drames. Elle avait peur qu’il se rende compte que ce n’était pas juste du fun avec elle et que cela être plus compliqué que ce qu’il pensait.
On n’était pas proches. On l’a jamais été. C’était… tu sais… pas vraiment une bonne mère. Mais…
Sa voix s’enroua laissant transparaitre qu’elle était plus une mère que ce qu’elle voulait l’accepter. Elle regarda le sol alors, comme si elle pouvait s’accrocher à ce monde par le regard. En baissant la tête, pour ne plus affronter Léo. Parce qu’elle s’entendait au jugement. Elle s’entendait à une phrase bateau et puis à un
Lléo qui trouve un prétexte pour se casser. Et elle allait se retrouver toute seule. Encore. Je suis toute seule maintenant. Elle ne pleurait pas. Elle était juste, exténuée d’avoir retenue tout ça trop longtemps. Elle lui avait dévoilait un peu de son âme, cette âme dont elle était si honteuse. Elle n’avait jamais été une bonne fille mais depuis sa rencontre avec Léo, cette mauvaise fille ne lui convenait plus.
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