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| (flashback) Béton armé (stebra) | |
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Barbie Cœur de Pétasse ▹ posts envoyés : 696 ▹ points : 24 ▹ pseudo : bangkok. ▹ crédits : neon cathedral ; vocivus ; afanen. ▹ avatar : Sahara Ray. ▹ signe particulier : Les tatouages qui marquent sa peau, l'air superficiel pour mieux berner ses proies.
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| Sujet: (flashback) Béton armé (stebra) Dim 1 Avr - 21:33 | |
| Elle fulmine, pieds qui frappe contre le carrelage alors qu’elle attend, depuis trop longtemps déjà. Ca l’agace, Barbra, parce qu’on la fait jamais attendre, c’est plutôt elle qu’on attend, c’est elle qui arrive quand elle le désire, probablement parce qu’elle vaut mieux que les autres et qu’ils peuvent bien attendre qu’elle se décide. Mais là, la gamine a pas le choix ; une convocation chez le principal est jamais bon signe alors inutile d’en rajouter à son cas en décidant de ne pas venir. Non pas qu’elle en ait quelque chose à faire des cours. Elle en a pas besoin, Barbie. Quand on a un visage comme le sien, on a pas besoin d’apprendre, ni d’avoir de grandes idées, parce que la beauté suffit à s’en sortir. Sa mère le lui a dit alors c’est forcément vrai. La porte du bureau s’ouvre enfin, on l’invite à entrer. Elle s’assoit face au principal, visiblement peu ravi. « Mlle Marshall, j’imagine que vous savez pourquoi vous êtes ici. » qu’il déclare, alors qu’elle fait mine de réfléchir à ce qui pourrait bien l’avoir mené ici – la liste est trop longue. Pourtant, elle affiche un air innocent, hausse les épaules. « Pas vraiment, monsieur, je vois pas ce que j’ai pu faire de mal. » L’homme lève les yeux au ciel, excédé. « Vous avez séché presque tous vos cours cette semaine. » « Non, j’étais malade et.. » Elle a même pas le temps de finir que déjà, il la coupe. « Ne me prenez pas pour un imbécile. On a reçu des photos de vous en compagnie d’un garçon, photos qui ont été prises alors que vous étiez censée être en cours. » Et cette fois ci, il gagne, Barbra qui se retrouve sans voix, totalement surprise. Son cerveau s’affole, cherche un moyen de s’en tirer sans grand succès. Elle commence à jouer avec ses doigts, nerveuse, alors que le principal ne la lâche pas du regard, l’air sévère. « Vous devriez songer à reprendre en main votre éducation, Mlle Marshall. Cette attitude ne vous mènera à rien de bon. » Elle se retient de lever les yeux au ciel. Il comprend pas qu’elle a pas besoin de tout ça pour s’en sortir, qu’elle y arrivera toujours, même sans leurs connaissances et leurs savoirs inutiles. « En attendant, vous viendrez réfléchir à la question en retenue, chaque samedi matin pendant deux mois. » Et cette fois c’est trop, le sang qui ne fait qu’un tour, Barbra qui bouillonne. « Attendez, j’résume un peu là.. » Elle marque une pause, fronce les sourcils. « Donc je sèche volontairement les cours pendant une semaine et votre solution, c’est d’me rajouter des heures le samedi en espérant que j’vais venir ? Vraiment ? » Elle est peut-être pas parmi les têtes de sa classe, mais ça lui semble peu pertinent, voir même totalement stupide comme sanction. « Evitez ce genre de commentaires si vous ne voulez pas aggraver votre cas. Et vous feriez mieux de venir, si vous voulez éviter l’exclusion. » Sa mâchoire se serre alors qu’elle n’entend plus rien, colère qui inonde son cœur et qui régit son être. Elle supporte pas d’être piégée ainsi et elle veut plus qu’une chose : trouver un responsable sur lequel se défouler.
Et c’est ce qu’elle tarde pas à faire aussitôt sortie du bureau. Barbra traverse les couloirs, bousculant au passage les pauvres âmes qui auraient le malheur de rester sur son chemin. La responsable de son malheur est toute désignée et elle ne tarde pas à la trouver, à l’étage, près des casiers. Stella. La voir ne fait qu’attiser sa colère, haine qui tord les traits de son visage. Elle la pousse contre un casier. Heureusement pour elle que les couloirs sont presque vides – même si le contraire ne l’aurait pas arrêté. « C’est quoi ton problème, pétasse ? » Elle serre les poings, envie viscérale d’empoigner ses cheveux pour éclater son visage contre le casier le plus proche. « T’as que ça à foutre, m’suivre pour m’balancer au principal après ? Ta vie doit vraiment être pathétique. » Et c’est pas le cas, Stella qui a tout ce que Barbra a toujours voulu, mais elle l’avouera pas pour autant, préfèrerait encore crever qu’admettre quoi que ce soit. De toute façon, elle a toujours été douée pour se voiler la face, Barbie. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: (flashback) Béton armé (stebra) Mer 18 Avr - 22:38 | |
| Des tests des tests et encore des tests. Elle en a marre de cocher des QCM en ayant à peu près révisé. Le volley et son avenir prometteur lui ont offert quelques passes-droit mais plus maintenant. Ça ne fonctionne plus comme ça quand on est en dernière année. C'est la dernière ligne droite qu’elle se répète. Des examens et une moyenne à décrocher pour être sûre d’avoir la bourse de tous sportifs déjà recrutés pour l’université. Juste ça pour s’assurer de sortir de ce trou-à-rat nommé Savannah. Juste ça pour laisser derrière elle cette famille qui ne la mérite pas, à qui elle ne doit rien. Juste ça pour voler vers ses rêves de compétitions. Les vraies, celles qui comptent, la font vibrer quand ses adversaires sont derrière un filet trop haut. Elle n’a presque plus que ça en tête. Des post-it motivants épinglés au miroir fendu dans sa chambre, attachés à la porte de son casier, dans les couloirs du lycée, dans les vestiaires du gymnases et même dans sa caisse prête à rendre l’âme. Jackson sexy métisse et quaterback comprend, ils ont un deal. Casey blond au faux bronzage australien lui ne pige pas. Et il commence sérieusement à l’emmerder à la coller comme ça. Écoute, j’crois que t’as pas pigé un truc. On n’est pas ensemble, on n’finira pas ensemble, j’t’ai rien promis. Il te reste encore du temps pour aller réellement pécho Jennifer et espérer avoir un appart’ après la remise des diplômes. La-dite nénette à la chevelure de feu et aux hanches extra-large passait pile au même moment dans son champ de vision, donc cqfd. Les deux la reluquent finalement la reluquent au même instant. Elle est plantureuse Jen et doit plaire à ceux qui aiment ça. Mais son sourire est timide quand elle salue Stella et ignore Casey. La blonde n’a qu’une réaction : furtif sourire grimaçant. Ou Tiffany. Une facile quoi. Parce que j’ai plus l’temps. J’ai entraînement. Des examens à réviser, une famille à éviter, alors toiiii… La ferraille qui claque comme un synonyme tacite à “tu peux disposer” aka les débuts d’une capricieuse qui a pris la confiance, au moins ici, entre les quatre murs du bahut où elle réussit mieux que dans son quartier maudit.
Elle a presque la poitrine qui gonfle de fierté quand le faux surfeur se résigne et part la queue entre les jambes docile. Enfin la paix. Et les milliards d’objectifs dans la tête. Système nerveux de métropole, l’ambition qui coule de plus en plus dans ses veines et l’acharnement qui poursuit son futur hors d’ici. Elle est déjà loin dans sa tête alors qu’elle a juste avancer de trois-quatre pas vers les escaliers redescendant au premier étage. Mais faut bien un caillou sur la chaussée. Le petit gravillon qui fait crisser la godasse. Désagréable, parfois incrusté jusque dans la semelle avec l’envie de s’y installer, trouver sa place. Mais aucune chance. Ça se décrottera certainement entre le prochain trottoir et caniveau. Le seul soucis, c’est qu’on les voit rarement venir ces machins-là. Furie blonde similaire à cette sublime métaphore. La bousculade contre le métal tranche les premiers mots virulents de l’impétueuse. T’as que ça à foutre, m’suivre pour m’balancer au principal après ? Ta vie doit vraiment être pathétique. Quelques battements d’cils pour la forme, regard lourd sur la miss, une pensée pour le futur bleu sur son omoplate droite, et son nez, et ses lèvres qui se froissent. T’es qui déjà ?! D’où tu sors ? Qu’est-ce que tu m’veux ? On s’connaît pas. Enfin si. Sauf que le dédain pour Barbra est là que ce soit le cas ou non. La même considération, c’est-à-dire : nulle, nada, zéro… Le gravillon. Dégages, j’ai pas d’temps à perdre avec ton bullshit. Épaule contre épaule. Les os qui cognent. Un prêté pour un rendu. Elle n’a pas l’temps de se préoccuper d’une petite pute jalouse de première année. Qu’elle fasse sa barbie ailleurs. Stella ne sait même pas de quoi elle parle, doutant sérieusement que sa vie soit palpitante et vaille le détour. Des deux, la plus pathétique, c’est Marshall, et elles le savent. Ça brille même dans ce regard en biais qu’elle lui balance, effrontée. Tu devrais pas plutôt retourner aux chiottes. Les mecs t’attendent. Parce que le petit graffiti “Barbra suce pour 5$”, ça ça vient bien d’elle. Elle avait cinq secondes dans son planning.
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Barbie Cœur de Pétasse ▹ posts envoyés : 696 ▹ points : 24 ▹ pseudo : bangkok. ▹ crédits : neon cathedral ; vocivus ; afanen. ▹ avatar : Sahara Ray. ▹ signe particulier : Les tatouages qui marquent sa peau, l'air superficiel pour mieux berner ses proies.
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| Sujet: Re: (flashback) Béton armé (stebra) Mar 24 Avr - 22:47 | |
| C’est rien qu’une histoire de jalousie, haine viscérale sortie de nulle part et alimentée par des chamailleries sans importance. Sauf qu’aux yeux de Barbie, ça en a. Parce que Stella est tout ce qu’elle aimerait être un jour et plus encore. Elle a toujours l’air parfaite, Stella, et de toujours tout contrôler alors que Barbra peine à rassembler les morceaux éparpillés de sa vie. Elle se donne des airs supérieurs, se veut plus grande qu’elle ne l’est réellement et voir quelqu’un réussir alors qu’elle-même peine à garder la tête hors de l’eau lui retourne l’estomac. Alors elle trouve rien de mieux à faire que mener une guerre fatigante et inutile, une guerre qui l’engage elle principalement, parce qu’il y a qu’elle qui est rongée par la haine et la jalousie au point d’attaquer encore et encore. La gamine accuse Stella de tous ces maux et ce qu’elle a appris avec le principal retombe aussi sur le dos de l’aînée. Pourtant, au fond, Barbie sait que c’est pas Stella. Si cette dernière n’hésite pas à la remettre à sa place, elle n’irait pas perdre son temps pour la blonde. Il est plus probable qu’il s’agisse là de la vengeance tordue d’une ex aventure déchoue, vexée d’avoir été utilisé – probablement pour rendre Jimmy jaloux encore une fois. Et même si elle le réalise, Barbra en démord pas pour autant. C’est mieux d’accuser Stella, parce que ça lui donne l’impression qu’elle lui accorde de l’importance, suffisamment en tout cas pour chercher à la faire chuter. Mieux encore, ça voudrait dire qu’elle la considère comme une rivale, comme quelqu’un de menaçant et ça, ça la transporte, Barbie. Parce qu’elle vit pour ça, pour l’importance qu’on lui accorde, pour les regards envieux et les messes basses, pour la jalousie provoquée chez les autres. Elle a pas l’habitude d’être elle-même jalouse, d’où cet acharnement sur la dernière année.
Sa mâchoire se serre, vexée, blessée dans sa fierté. Pourtant c’est elle qui l’a cherché en la provoquant sans avoir la moindre preuve. Barbra se doutait bien que Stella lui aurait répondu – ça n’amoindrit pas pour autant le coup porté à sa fierté. Elle montre rien, hausse les épaules d’un air détaché. « C’est pour ça que tu l’as fait alors ? » Elle lâche rien, les poings serrés et posés contre son corps. Elle est au bord du précipice. C’est qu’elle refoule toujours trop la gamine, accumule encore et encore jusqu’à atteindre le point de non-retour. Et elle semble en être proche ce jour-là, prête à exploser à la provocation de trop. « T’es jalouse parce que les mecs me préfèrent ? » Elle s’enfonce seconde après seconde. Elle se voile les yeux, refuse d’admettre qu’elle est ridicule et qu’elle frôle le pathétique en s’acharnant de la sorte. Seulement, il y a cette colère en elle qui bouillonne et qui l’aveugle suffisamment pour qu’elle continue dans sa lancée, sans craindre les retombées éventuelles. « J'y peux rien si t’es trop coincée pour satisfaire qui que ce soit. J’te donnerai bien des cours mais j’ai pas le temps à cause des conneries que t’as balancé sur moi ! » Elle persiste encore, l’insinuation aux heures de colle gagnées suffisant à l’agacer à nouveau. Et jouer sur ses relations avec les hommes est facile, parce que c’est le seul domaine qu’elle maîtrise, Barbra. Elle a jamais rien su faire d’autre alors elle l’exhibe avec fierté, quitte à s’attirer d’autres railleries au passage. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: (flashback) Béton armé (stebra) Lun 28 Mai - 23:11 | |
| Le brouhaha des élèves est lointain, mais l’effervescence crépite toujours pendant la pause déjeuner. Dehors, en bas dans les couloirs, les clans qu’on devine sans mal et la hiérarchie qui se met en place sans cesse et sans que personne ne contrôle réellement quoi que ce soit. Ou du moins pas les gens comme Barbra. Ceux chez qui c’est clair que c’est la galère. Que tout est une lutte pour trouver sa place. Le pire, c’est qu’elle sait très bien ce que c’est. Stella s’battait aussi quand elle est arrivée en première année. Tout le temps, partout, pour tout. Et si elle en est là en dernière année, c’est pas grâce aux autres, et elle ne va certainement pas laisser une crevarde de débutante l’emmerder. C’est pour ça que tu l’as fait alors ? Oeillade faussement intéressée. De quoi elle parle putain ? T’es jalouse parce que les mecs me préfèrent ? Une, deux, trois secondes. Son rire explose, crépitant du fond de la gorge, à s’tordre le bide, presque les larmes au bord des yeux. Parce qu’elle a l’air fière de dire ça en plus la barbie. Alors que la jalousie, c’est plutôt évident que c’est dans l’sens inverse. Sauf qu’au lieu de l’accepter, d’être une gentille groupie, docile et inintéressante... L’autre blondasse refoule, laisse sa vie merdique imprégner tout c’qu’elle ressent, et elle cherche un exutoire. Normal que celle qu’elle admire soit sa première cible. Y a rien de nouveau dans tout ce bordel. Alors puisque c’est comme ça, elle a intérêt de vraiment assumer. Si tu es si douée que ça, va donc sucer le pion et qu’on n’en parle plus. Vous voyez qu’elle peut être sympa, faire dans l’social et tout l’bazar. Elle conseille une junior pour s’en sortir dans la vie, c’est de la pure générosité ça. J'suis étonnée que t’y aies pas pensé toi-même. Non mais vraiment. Choquée déçue malgré le dédain griffant son ricanement. Bon allez, c’est pas l’tout, mais elle a réellement autre chose à foutre que papoter avec une première année qui n’arrête pas d’la coller. Elle a un complexe lesbien ou quoi ? Qu’elle mouille sur quelqu’un d’autre, c’est relou. J'y peux rien si t’es trop coincée pour satisfaire qui que ce soit. J’te donnerai bien des cours mais j’ai pas le temps à cause des conneries que t’as balancé sur moi ! Avancée stoppée. C’est pas possible. Cette meuf est pire qu’elle. Plus diva on meurt. Enfin presque. Elle pourrait être une de ces stars beauf et déjà oubliée, rendue célèbre pour sa furtive participation à Big Brother (aka Secret Story). L’allure de garce en devenir qu’il faudra apprendre à éviter à tout prix un jour ou l’autre. Une prédiction pour tous ceux qui n’savent pas faire face à ce genre de personnalité empoisonnée et ruinée comme Barbra. Écoute. Vu ta jeune, mais si prometteuse réputation, je te conseille de passer un deal direct avec le proviseur. Ses iris scannent la blonde de haut en bas, comme un morceau de viande ambulant sur le marché. Elle observe sans scrupule ce qu’à peu près tous les mecs de la planète voient. Et c’est vrai qu’elle a tout le potentiel là où il faut. Mais la fierté de ne pas être comme Barbra, d’être plus que Barbra, se plante en elle et grimpe comme du lierre dans sa cage thoracique. Encombrante et prête à provoquer son espace vital. Il les préfère comme toi selon la rumeur... C’est-à-dire bien conne. ... Mais tente avec ta mère aussi. L’expérience jouera certainement plus en ta faveur. Et rien que sa gestuelle prouve qu’elle en a fini avec Barbra. La cadette est congédiée d’un simple mouvement d’corps dédaigneux. Stella passant déjà à autre chose. Le portable dégainé, les messages de sa propre mère exigeant qu’elle rapplique au plus vite dégringolent sur le petit écran… Sms qu’elle supprime un à un sans même les lire jusqu’au bout. Parce que c’est toujours la même chose, toujours les mêmes déchets à gérer et qui réussissent à l’atteindre, à l’étouffer, même ici. L’arrogance n’habitait plus la silhouette de Stella quand elle s’éloigna un peu plus. Une tension se coinçait déjà dans ses épaules et plus rien d’autre ne comptait que la rage contre son débris d’mère. Pourtant elle aurait préféré que ce ne soit pas l’cas. Quitte même à ce que la scène et les frasques de barbie aient plus d’importance que ces merdes. Mais non, elle ne suffit pas. Leur entrevue est déjà aux oubliettes. L’autre n’est rien et ne le sera jamais.
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Barbie Cœur de Pétasse ▹ posts envoyés : 696 ▹ points : 24 ▹ pseudo : bangkok. ▹ crédits : neon cathedral ; vocivus ; afanen. ▹ avatar : Sahara Ray. ▹ signe particulier : Les tatouages qui marquent sa peau, l'air superficiel pour mieux berner ses proies.
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| Sujet: Re: (flashback) Béton armé (stebra) Jeu 14 Juin - 20:58 | |
| C’est le besoin d’importance qui prime sur la fierté, besoin de se sentir observée et jalousée par ce qu’elle voudrait être un jour. Elle aurait pu procéder autrement, Barbra, faire de Stella une alliée et non une ennemie, mais elle sait pas tellement procéder avec les autres filles. Elle les voit comme de la compétition, comme des obstacles face à ce qu’elle voudrait être, gamine qui se rêve inoubliable et enviée. Elle a pas forcément conscience que son comportement entraîne davantage de paroles négatives que positives sur elle. Ou peut-être que si, qu’elle le sait, mais qu’elle préfère encore qu’on balance des horreurs sur elle plutôt qu’être passée sous silence –fierté égarée à force de trop vouloir être quelqu’un. Et probablement qu’elle aussi, finira égarée, à trop chercher à se faire remarquer, à accumuler les rivaux qui n’en sont pas. Elle pourrait être plus que ça, Barbie, plus que ce qu’on dit d’elle si elle le voulait vraiment, parce qu’elle est pas si conne que ça, qu’elle fait preuve d’une certaine forme d’ambition. Pourtant elle est réduite aux rumeurs fondées et inventées, parce que rien d’autre n’a d’importance pour elle, parce qu’elle voit pas plus loin que le lycée et toutes ces histoires de popularité, à croire que cette reconnaissance gagnée suffirait à combler celle que sa mère refuse de lui octroyer. Les mots qui s’enchaînent et au fond, elle sait que Stella a le dessus – et c’est pas sa réputation de fille facile qui l’aide à s’en sortir, même si elle assume, même si elle essaye d’en faire une force. Son rire qui la méprise, son rire qui résonne encore et encore jusqu’à lui faire serrer les poings. C’est la colère et la frustration de pas s’en tirer qui lui font peu à peu perdre le contrôle, gamine qui peine à avoir autant d’impact que Stella en a sur elle. Et même si Barbra se défend, ça reste minable, souris qui fait rien d’autre que murmurer à l’oreille de la lionne sans obtenir le moindre résultat. Sa mère qui est évoquée cette fois, sa mère, toujours son plus gros point faible, toujours celle qui réussira à la mettre dans tous ses états. Et ça manque pas cette fois-là, colère qui lui retourne l’estomac. C’est pire encore quand Stella tourne les talons, qu’elle veut partit et la laisser plantée là comme si elle en avait fini. Elle devrait peut-être lâcher l’affaire, stopper cette humiliation qu’elle s’impose à elle-même sauf qu’elle a jamais su s’arrêter à temps, Barbra, qu’elle a jamais accepté le rejet et encore moins le mépris. « Tu penses aller où, là ? J’en ai pas terminé avec toi alors tu devras attendre encore un peu avant d’aller pleurer aux toilettes. » Comme si ses paroles minables pouvaient avoir un tel effet sur l’aîné – c’est loin d’être le cas mais Barbra préfère vivre dans le déni et imaginer avoir un quelconque pouvoir. Alors au lieu de retourner dans son coin, elle suit Stella dans les couloirs, rage qui a pris le pas sur sa raison. Elle a pas encaissé l’humiliation, a besoin de se sentir supérieure ou au moins, égale à la blonde. « T’as rien à dire sur ma mère, t’as compris ? Occupe-toi du cul d’la tienne, j’ai entendu dire qu’il tournait bien. » Voix qui raisonne dans le couloir alors qu’elle tente une défense minable, comme si ça suffisait à effacer la victoire de Stella. Stella qui l’écoute toujours pas, Barbra qui voit toujours rouge, qui se sent ignorée et réduite à rien du tout. Elle voit plus rien d’autre que ça, que Stella qui lui tourne le dos et qui se fiche bien d’elle et ça ne fait qu’accroître sa colère à chaque seconde qui passe. « Putain mais j’te parle, Stella ! » Ses mains qui poussent l’aînée. Elle qui voit pas les escaliers si près, trop près. Elle a jamais pensé aux conséquence de ses actes, la gamine, et c’est pas aujourd’hui qu’elle commencera. C'est qu'un mouvement anodin pour lui faire sentir sa présence qu'elle choisit délibérément d'ignorer, rien qu'un geste qui l'aide à exprimer la colère accumulée. Alors elle pousse, sans avoir conscience que la chute sera aussi douloureuse pour elle que pour Stella. |
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| Sujet: Re: (flashback) Béton armé (stebra) | |
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