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halina 4ver, je ne t'oublierai jamais ▹ posts envoyés : 2387 ▹ points : 29 ▹ pseudo : mathie (miserunt) ▹ crédits : moi (avatar) & tumblr (profil) & bonnie/skate vibes (icones) ▹ avatar : sid ellisdon ▹ signe particulier : les mains toujours écorchées, l'air sombre, il zone et ne donne pas envie d'être approché.
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| Sujet: sursis. (jalina) Mer 16 Mai - 11:53 | |
| Ça doit faire dix minutes maintenant qu'il est bloqué devant la porte de la caravane d'Halina. Il n'arrive pas à franchir le pas. Le cœur qui se serre bien trop fort à chaque fois qu'il pense à ce qu'il va lui annoncer. Il ferme les yeux et inspire une dernière fois une grosse bouffée d'oxygène, comme s'il s'apprêtait à plonger en apnée pour une durée bien trop longue. Et qu'il risquait d'y laisser ses poumons. Il cogne trois coups légers à la porte avant de l'ouvrir et de glisser sa tête dans l’entrebâillement. — Hey, c'moi. Qu'il murmure doucement pour la prévenir avant de rentrer complètement. Il referme derrière lui, ses gestes sont calmes comme toujours. Et il la rejoint sur la banquette où elle traine. Il s'assoit à côté d'elle, sa main qu'il glisse dans ses cheveux comme une tendre caresse avant de l'attirer vers lui pour déposer un baiser sur sa tempe. Puis, il se love contre elle, passe son bras droit autour de ses épaules pour venir la blottir contre lui. Sa main gauche s'aventure jusqu'à elle, attrapant l'une des siennes et commençant à jouer doucement avec ses doigts. Il laisse le silence les envelopper encore quelques secondes. Dernier répit avant le grand plongeon. Il profite, savoure autant qu'il peut parce qu'il sait que dans quelques secondes, il va tout briser. Il la serre un peu plus fort contre lui, comme pour s'assurer qu'elle ne va pas voler en éclats quand il lui dira. Il ne sait pas comment elle va réagir et ça lui fait peur. — On a un souci. Qu'il lâche enfin, la voix basse et étrangement tranquille. Comme pour minimiser la chose, pour éviter de l'affoler. Il dit "on", parce qu'ils sont tous les deux dans cette galère. C'est pas juste elle. C'est lui et elle. C'est eux. Parce qu'il est là, toujours là, qu'il la laisse pas tomber, que ses problèmes sont les siens aussi. Il souffle. — Il est en prison. Jusqu'à la fin du mois d'juillet. Il déglutit, sa mâchoire qui se contracte. Il ne sait pas ce qu'il va devoir affronter, gérer. Il ne sait pas si Hali va s'écrouler, exploser ou rester patiente. Il ne sait pas, il redoute le pire. |
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1000 x 0 = kurt ▹ posts envoyés : 912 ▹ points : 4 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : hallow (avatar), beerus (code signa), pomme, depeche mode (textes) ▹ avatar : stephanie cam ▹ signe particulier : suite a un accident lors d'une représentation elle a perdu toute sensibilité à la main droite. elle ne la contrôle que difficilement et a du mal à l'utiliser.
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| Sujet: Re: sursis. (jalina) Jeu 17 Mai - 9:03 | |
| Je ne peux que fixer cette perle, celle qui éclate sur ma rétine tant elle brille, cette putain de perle qui s'est cassée la gueule de mon costume. Je tente de le rafistoler moi-même, dans l'espace trop réduit de ma caravane, parce qu'il est carrément hors de question que je file tout ça à Pia pour qu'elle le racommode, elle ferait péter d'autres coutures par simple esprit de vengeance, j'en suis persuadée. Alors, l'aiguille entre mes doigts je tente maladroitement de passer le fil dans le chat. C'est pas facile quand un a une main sur deux d'inutile. Je commence à m'impatienter. J'ai jamais été du genre patiente. Jamais su me concentrer sur quelque chose, vraiment. C'est pathologique chez les Kida, on est du genre électron libre qui se percutent contre les corps, en mouvement constant. Heureusement, les coups contre ma porte me donne l'excuse parfaite pour faire une pause. Le fil sur le bout de la langue, je remonte mon regard. Jax passe sa tête dans l'encadrement. Je lui souris. Tiens, tu tombes bien. Tu sais coudre toi ? Sans doute, ici on est du genre polyvalent. Mais sa mine renfermée m'arrête une seconde. Mon coeur loupe un battement quand il s'approche de moi, sans vraiment que je sache si c'était ses angoisses que je perçois derrière ses yeux fuyants qui me figent, ou bien simplement qu'il soit là. Je le suis silencieusement des yeux jusqu'à ce qu'il se poste à côté de moi. Je pose délicatement l'aiguille et le fil sur la petite table face à moi, et me tourne vers lui. Chaque geste qu'il fait me donne des frissons. C'est comme ça avec Jax, silencieux et intense, à chaque fois.
On a un souci. Mes pupilles sautent de ses mains à ses yeux. Je fronce légèrement les sourcils, jusqu'à ce que ça fasse tilt. Zyki. Il a dû lui parler. Zyki sait que Jax est au courant, il lui a sûrement déjà proposé de s'allier pour former une sorte de gang de justicier à la X-men pour me venger. Je me mords la lèvre. Oh, ouais... Que j'amorce un peu honteuse. Il va m'en vouloir d'avoir mis mon frère dans la confidence. Zyki n'est pas vraiment le genre de type sur qui on peut compter pour une mission pareille. Mais c'est comme si Jax ne m'avait même pas entendu. Et sans attendre, il tire la goupille, explosion imminente. Il est en prison. Jusqu'à la fin du mois d'juillet.
Je lâche Jax pendant qu'une grande vague de froid se fracasse contre moi. Je recule de quelques centimètres. Quoi ? Que j'hoquette. Je fixe le vide. Comment ça en prison ? Comment ça jusqu'à juillet ? C'est pas... Possible. Mais je reste en suspend dans le vide, sans trop savoir ce que j'en pense. C'est normalement ce qu'on doit vouloir, quand quelqu'un vous agresse. Qu'il finisse en prison. Mais ce n'est pas ce que je veux, et ce n'est pas ce que j'ai demandé à Jax. Parce que je ne supporte même pas de le voir s'en sortir de cette manière. Jusqu'à juillet hein ? Comment un monstre comme ça ne peut être enfermé que quelques mois ? Je me lève, le coeur battant à tout rompre dans mon corps en surtension. Je fais quelques pas, en me passant une main dans les cheveux, les yeux perdus, écarquillés, fixant rien et tout à la fois. Pourquoi... pourquoi il est là-bas ? Pour quel petit délit stupide il a pu être incarcéré ? Est-ce qu'il s'est dit que ça serait mieux de se faire arrêté pour une connerie, disparaître loin de ses démons pour s'assurer une sécurité ? J'en sais foutre rien. JJ ne se rend même pas compte de ce qu'il fait, et il est trop stupide pour élaborer le moindre plan. C'est pas... j'veux pas qu'il... J'veux pas qu'il y soit, je veux pas qu'il en sorte. J'veux pas qu'il ne soit puni pour on ne sait quelle connerie d'adolescent. J'veux qu'il comprenne à quel point il a tout foutu en l'air. Pour moi. Pour lui. |
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| Sujet: Re: sursis. (jalina) Jeu 17 Mai - 22:58 | |
| — Tiens, tu tombes bien. Tu sais coudre toi ? Et il aurait aimé que tout soit si simple. Il aurait pouvoir lui répondre que oui, s'asseoir à côté d'elle en silence et réparer son costume. Et c'est plus fort que lui, y a un truc qui se tord dans sa poitrine. C'est de sa faute à lui si elle ne peut pas réparer le costume. C'est de sa faute à lui si sa main est endommagée. Ça a beau s'être passé il y a des années, elle a beau ne lui en avoir jamais voulu, ça ne passe pas. Ça ne passera jamais. Il est celui qui a brisé ses rêves au cirque. Et on ne se pardonne jamais de briser la vie de ceux qu'on aime. Il se contente de hocher distraitement la tête, sans y mettre plus de conviction avant de la rejoindre. Mais elle comprend tout de suite que quelque chose ne va pas. Elle dépose son aiguille et le fil sur la table pour lui donner toute son attention alors qu'il s'installe contre elle. Et les mots qu'il va devoir prononcer le tuent à l'avance. Mais il n'a pas le choix, il s'élance. Et il ne comprend pas sa réaction lorsqu'il lui dit qu'ils ont un souci. Cependant il ne s'attarde pas dessus, maintenant qu'il a trouvé le courage de commencer, il ne doit plus s'arrêter ou il va encore rebrousser chemin. Ça fait déjà une semaine qu'il le sait. Une semaine qu'il garde ça pour lui. Et il lâche la bombe. Hali réagit aussitôt. Elle se décolle de lui, plongée dans une incompréhension glacée. Et ça lui fait mal de la voir comme ça. — Quoi ? C'est pas.. Il ne dit rien, ne bouge pas, lui laisse le temps de digérer la nouvelle. Elle finit par se lever, ne tenant pas en place. Elle devient nerveuse, fait les cent pas, ses doigts qui glissent frénétiquement entre ses cheveux. — Pourquoi... pourquoi il est là-bas ? Il souffle discrètement, sa poitrine qui se gonfle avant de se vider dans un mouvement lent et contenu. — Je n'sais pas. J'ai pas demandé. C'est important ? Si elle a besoin de savoir, il saura et pourra lui dire. Mais sur le coup, ça ne lui a pas semblé primordial. A vrai dire, poser la question ne lui avait même pas traversé l'esprit. — C'est pas... j'veux pas qu'il... Jax finit par se lever. Il la rejoint et l'attrape pour l'arrêter. Il vient poser ses mains sur son visage pour la forcer à le regarder, pour qu'elle puisse se raccrocher à quelque chose. A lui. — Hali. Je sais que c'n'est pas ce que tu voulais. Que c'n'est pas ce qui était prévu. Ses pouces qui caressent sa peau blême. — Mais j'peux pas l'atteindre là-bas. On a pas d'autres choix que d'attendre. Il se rapproche d'elle, son regard qui ne quitte plus le sien. — J'suis là. J'vais t'aider à tenir le coup jusqu'à juillet. On va y arriver. De toute façon, ils n'ont pas le choix. Et il a comme l'impression qu'ils sont condamnés jusqu'à fin juillet eux aussi. Ça a comme un arrière goût d'injustice. La victime qu'on puni au lieu d'aider. Et il sait que ce sentiment risque d'être insupportable pour elle. Qu'elle ne va pas l'accepter. Mais pour cette fois, Jax est impuissant. Il ne peut rien faire. Et ça aussi, il a du mal à l'encaisser. Comme un énième échec. |
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| Sujet: Re: sursis. (jalina) Mar 22 Mai - 0:05 | |
| Je n'sais pas. J'ai pas demandé. C'est important ? Je sais pas ce qui est important. Je sais pas si j'ai envie de savoir. Chaque fois que JJ déboule dans mon esprit c'est comme s'il mettait par terre tout ce que j'ai pris soin de réparer, qu'il brisait tout à nouveau. Peut-être que je ne devrais pas chercher à savoir, pas chercher à me venger. Tout simplement l'éviter, faire ma vie de mon côté, m'enfuir loin avec Jax, oublier tant que je peux. De toute façon le mal est fait et plus rien ne pourra jamais l'effacer. Ni la détermination froide, quasi robotique de Jax à satisfaire ma folie vengeresse. J'ai pas réfléchi au moment où je lui ai demandé. Une connerie si énorme que je n'ose même pas le formuler dans ma tête. Un crime pour venger un autre crime. Quand est-ce que ça aura vraiment une fin ? Et il est si loyal envers sa parole tacitement donnée, que tout commence à prendre consistance dans mon esprit. Il a retrouvé JJ pour moi, il le sait en prison. Et si l'Etat ne l'avait pas mis à l'abris, JJ serait peut-être déjà mort. Ma respiration s'accélère alors que je continue de faire les cent pas. Je secoue la tête de droite à gauche, perdue. J'en sais rien.. non... Pas très sûre de moi, en réalité sûre de rien. Mes pensées défilent si vite dans mon crâne que je n'ai même pas le temps de les entendre. Je ne sais pas ce qui agite mes souvenirs enflammées, ma conscience bousillées. Plus rien ne fait sens dans ma tête. Ni ce qui s'est passé, ni ce qui se passera demain. Et alors que je tremble de la tête au pied, Jax m'attrape au vol avec sa fermeté rassurante et son air de héros. Hali. Je sais que c'n'est pas ce que tu voulais. Que c'n'est pas ce qui était prévu. Je lève doucement mes yeux vers lui, voilés d'un brouillard épais dans lequel j'évolue depuis trop de temps maintenant. J'entends sa voix comme étouffée. Etouffée par tout le reste. J'me sens étranglée de regrets, coupable d'un crime encore pas commis, du sang qui ne sera même pas sur mes mains. Là, soudain je m'en veux. Cet air calme qui lisse son visage, ce regard qui se veut rassurant, en fait, c'est tout l'inverse. Mais j'peux pas l'atteindre là-bas. On a pas d'autres choix que d'attendre J’acquiesce machinalement mais je n'écoute qu'à moitié. Je coule doucement dans des doutes qui tiraillent mes entrailles. Comment j'ai pu faire ça ? Comment j'ai pu lui demander ça ? Ma respiration est courte. J'suis là. J'vais t'aider à tenir le coup jusqu'à juillet. On va y arriver. Dans sa voix grave, je n'entends aucun échos à mes doutes. il n'a pas hésité une seconde, à aucun moment. Foutre en l'air sa vie pour moi, aucun problème. Je recule d'un pas, soudainement. Peut-être bien... peut-être bien que c'est un signe. Des années que JJ est un petit délinquant sans envergure, bête comme ses pieds avec ça. Des années que ça dure, et c'est maintenant qu'il se fait enfermer loin d'ici, hors de portée. J'veux dire.. non mais.. J'ai pas réfléchi, Jax. Comment... non... c'est pas possible. J'peux pas. J'peux pas... Non mais sérieusement ! On est complètement tarés. Je parle trop vite et reprend ma course folle dans cette caravane trop petite pour l'angoisse qui grandit en moi, si énorme qu'elle m'écrase complètement. Tout devait se dérouler sans accrocs. Dans ma tête, ça allait se passer comme ça. Je donnais l'identité de JJ, Jax le retrouvait, faisait le nécessaire, me le confirmait tranquillement le jour même, et on tournait la page. Trop naïve, aveuglée par mon envie de le détruire, mon envie de me venger après l'entrevue au bar de City Market. J'ai juré à JJ qu'il aurait à répondre de ses actes. Trop faible pour m'en occuper, j'ai envoyé Jax se sacrifier pour moi. Même Zyki est au courant maintenant. Je m'active donc dans la caravane, cherche dans mes placards. J'attrape une bouteille de vodka et deux shots que je pose d'une main tremblante sur les dix centimètres de plan de travail que j'ai. J'ai de plus en plus de mal à respirer, de plus en plus de mal à me calmer, en pleine crise d'angoisse. Oublie, oublie tout. On pourra jamais. C'était une idée terrible. Jamais il ne pourra oublier. Et moi non plus. Condamnés. Je sers deux shots en renversant une bonne partie par terre et vide le mien d'une traite. Une fois que c'est fait, je fais claquer le verre contre le bois, le bruit résonne et je ferme les yeux. |
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halina 4ver, je ne t'oublierai jamais ▹ posts envoyés : 2387 ▹ points : 29 ▹ pseudo : mathie (miserunt) ▹ crédits : moi (avatar) & tumblr (profil) & bonnie/skate vibes (icones) ▹ avatar : sid ellisdon ▹ signe particulier : les mains toujours écorchées, l'air sombre, il zone et ne donne pas envie d'être approché.
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| Sujet: Re: sursis. (jalina) Sam 26 Mai - 12:20 | |
| — J'en sais rien.. non... Il la regarde faire les cent pas, en pleine panique. Elle s'agite, s'éparpille comme un tourbillon et ça lui refile le tournis. Alors il se lève, la happe, l'arrête, cherche à capter son regard pour qu'elle se calme, qu'elle prenne appui sur lui et cesse de s'enfoncer. Elle le regarde, mais il voit bien qu'elle n'est pas vraiment là. Que ses mots font écho dans sa tête un peu trop violemment. Que c'est comme une tempête qui ébranle jusqu'à ses fondations et qu'elle est en train de tomber en petits morceaux. Il voudrait pouvoir claquer des doigts pour la réparer, ou bien endosser sa douleur à sa place. Il pourrait tenir le coup pour deux, il en est persuadé. Hali finit par reculer d'un pas, le heurtant un peu au passage. La sensation soudaine de ne pas aider, d'être de trop. Il chasse ces pensées stupides de son esprit et la laisse faire, retirant ses mains de sa peau. Il ne veut pas qu'elle se sente brusquée, encore moins oppressée. Il la connait. Animal sauvage, elle pourrait réagir au quart de tour si elle se sentait encore en danger ou piégée. — Peut-être bien... peut-être bien que c'est un signe. Il fronce les sourcils, pas certain de saisir dans un premier temps. Il la détaille silencieux, attendant patiemment qu'elle s'explique. — J'veux dire.. non mais.. J'ai pas réfléchi, Jax. Comment... non... c'est pas possible. J'peux pas. J'peux pas... Non mais sérieusement ! On est complètement tarés. Et dans un premier temps, c'est le soulagement qui l'étreint. Comme s'il pouvait à nouveau respirer après qu'on lui ai maintenu la tête trop longtemps sous l'eau. Pourtant, il reste stoïque en surface. Il la regarde s'agiter, mais il ne réagit pas encore. Il est focalisé sur ce poids qu'elle vient de lui retirer des épaules et du cœur. Y a comme un espoir, une lumière qui s'infiltre sous sa peau et qui vient tout réchauffer. C'est seulement lorsqu'elle attrape la bouteille de vodka qu'il revient vraiment à lui. Son regard qu'il braque sur elle, son angoisse qu'elle libère par vagues énormes et qui vient saturer l'air. Elle tremble à moitié, sa respiration saccadée qui siffle jusque dans les oreilles de Jax. Il a l'impression de pouvoir entendre jusqu'à ses battements de cœur effrénés. — Oublie, oublie tout. On pourra jamais. C'était une idée terrible. Il s'approche tandis qu'elle rempli les deux shots, en renverse la moitié à coté et se dépêche d'en descendre un. Il attrape le deuxième verre et le descend à son tour, le claquant avec détermination. Puis il l'attire contre elle. Son bras gauche qui passe autour de sa taille et sa main droite qui vient attraper la sienne et aussitôt il se met à bouger lentement, l'invitant à se laisser aller à une danse improvisée. Y a pas d'autres musiques que les pulsations de leurs palpitants déréglés. Et ça suffit, parce qu'ils battent à l'unissons. Il la serre contre elle, comme pour l'empêcher de trembler, comme pour aspirer sa crise d'angoisse et la dissoudre en lui jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. — Y a un truc que je t'ai jamais dit. Il cherche son regard, pour la recouvrir de tendresse, qu'elle puisse plonger dedans, se laisser aller, hors du temps. Loin de cette réalité délavée. — Y a quelques années de ça, j'crois que j'avais 16 ou 17 ans, j'sais plus bien. Je t'avais trouvé une figurine d'un cheval de cirque, taillé dans la pierre. Je l'avais volé dans une boutique, on était en France à l'époque. Je voulais te l'offrir pour la St Valentin. J'voulais tout te dire ce jour-là. Mais quand j'suis venu te voir, tu venais de te mettre avec Fabio. Il échappe un petit rire nerveux à l'évocation de ce souvenir. — P'tain, il m'a toujours fait chier ce mec. Il lui offre un petit sourire désabusé. Il aurait aimé que Fabio n'existe jamais. — En voyant ça, j'ai cassé la figurine. J'étais fou de rage. Fou de rage, fou d'amour, quelle différence finalement ? — Mais j'ai fini par récupérer les morceaux malgré tout et je les ai recollé. Il s'arrête de danser doucement. — Tu veux la voir ? Il ne sait pas pourquoi il lui parle de ça maintenant. Ça lui ai venu spontanément. Ça s'est imposé à lui comme la seule solution pour calmer son trouble. De la recentrer sur quelque chose de positif, de beau, de solide. Loin de son bourreau et de savoir s'il faut le tuer ou non. |
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| Sujet: Re: sursis. (jalina) Lun 11 Juin - 15:19 | |
| L’alcool aide un peu. Ca me brûle mais ça cesse pendant une seconde les va-et-vient de mes pensées, le bordel, le vacarme. JJ fait péter mes circuits, chaque fois que j’y pense, c’est comme si je revivais la scène, par flash, même après tout ce temps. Y a la peur, y a le dégoût, y a la colère. Tout ça mélangé qui vit en moi, dans un coin, qui vivra toujours, que je ne peux oublier. Je panique en pensant à ce qu’on a failli faire, Jax et moi. Jusqu’où j’ai été prête à aller, pour me venger. Jusqu’où JJ va me détruire, me dénaturer, foutre en l’air qui je suis, en faire une copie cassée ? Jusqu’où il va détruire ma vie, le futur. Jusqu’à quel point il influera sur la suite, sur toutes les décisions que je prendrais ? Et quand Jax s’approche pour vider à son tour le shot de vodka, je ferme les yeux. Son aura englobe tout autour de moi, comme d’habitude. Il est comme ça Jax, précis, froid, présent. Incroyablement présent dans mon univers, dans ma vie, dans mon organisme. Il doit l’être, quand on est lanceur de couteaux, on n’hésite pas, on est concentré. C’est peut-être ça qui m’a plu chez lui, tout de suite. Peut-être ça qui fait que je l’aime encore. Son sens un peu bizarre du sacrifice, son amour refoulé sous cette carapace de glace. Cette façon qu’il a de me regarder, de comprendre chacune de mes décisions. Même quand je ne comprends pas mes propres décisions. Même quand je dis n’importe quoi. Jax assure mes arrières, comme d’habitude. Comme toujours. Son silence est salvateur. Il apaise. Et pendant un laps de temps que je n’arrive pas a évalué, je ne sens que l’air que j’inspire. Que j’expire. Mes tremblements se calment peu à peu, tandis que je sens ses mains sur moi, l’entraîner contre lui, doucement, tranquillement. Y a pas d’urgence, y en a plus. On danse quelques instants sur une musique qu’on est seuls à entendre. Une musique rien qu’à nous, une qui n’existe pas encore, qui n’existera que dans nos esprits. On remue d’un peu à l’autre, je me laisse guidée, presque timide, avant de m’abandonner toute à lui, de me blottir contre son torse musculeux, de me débarasser d’un poids qui était sur mes épaules depuis longtemps maintenant. L’espace d’une seconde, rien d’autre n’existe, seulement nos corps suspendus dans ce vide, et cette musique qui résonne dans nos coeurs. Celle de l’histoire d’amour, la nôtre, qui existe depuis si longtemps maintenant. Qui a peut-être toujours existé. L’amour qu’on a eu du mal à s’avouer, à se dire. Tous ces mots qu’on ne prononçait pas. Tous ces rendez-vous manqués, ces regards croisés, depuis le tout début de notre vie. Je me rends compte à ce moment-là, que Jax je ne connais depuis mes premières heures de vie. J’aimerais me souvenir, même si c’est impossible, du premier regard qu’il a posé sur moi. Sans doute qu’il n’était pas plus haut que trois pommes, avec Zyki, à s’accrocher à mon berceau, celui que tous les Kida ont occupé depuis des générations. Je me demande si ça a été une évidence entre nous. Qu’un lien s’est fait à ce moment-là. Ou si notre amour il me l’a planté dans le bras ce jour où il a manqué son lancé. J’en sais rien. Et c’est comme s’il entendait mes pensées, car quand sa voix brise le doux silence, c’est presque pour répondre à mes questions : Y a un truc que je t'ai jamais dit. Je ne bouge pas, reste lovée contre lui. Y a quelques années de ça, j'crois que j'avais 16 ou 17 ans, j'sais plus bien. Je t'avais trouvé une figurine d'un cheval de cirque, taillé dans la pierre. Je l'avais volé dans une boutique, on était en France à l'époque. Je voulais te l'offrir pour la St Valentin. J'voulais tout te dire ce jour-là. Mais quand j'suis venu te voir, tu venais de te mettre avec Fabio. Un hoquet de rire répond au sien. Je trouve presque ça ridicule qu’il soit jaloux de Fabio, parce que l’affection que j’ai pu avoir pour ce type, n’égale en rien celle que je peux avoir pour Jax, en fait, y a pas de comparaison possible. Tout est si clair maintenant, dans ma tête, si limpide. Je me recule légèrement, sans stopper nos pas de danses lents, je le regarde dans les yeux, j’ai envie de voir ses sentiments. En voyant ça, j'ai cassé la figurine. J'étais fou de rage. Mais j'ai fini par récupérer les morceaux malgré tout et je les ai recollé. On s’arrête en même temps. Je ne cille pas. J’ai du mal à comprendre, vraiment. Du mal à comprendre à quel point il m’aime. Du mal à appréhender la chose. Peut-être autant que moi je l’aime. Peut-être même plus. J’en sais rien ça semble abstrait tant c’est nouveau. Je ne réagis pas, je me contente de le fixer le visage incroyablement impassible : Tu veux la voir ? Un sourire s’esquisse, j’hoche la tête pour dire oui sans trouver la force de prononcer les mots. JJ s’est envolé l’espace d’une seconde, le temps que je le suive, presque gênée pour retrouver la statuette. Le temps qu’il la sorte de nulle part, du fin fond de son coeur sûrement. Qu’il me tente la figurine abimée puis reconstruite. De ses mains. Solide maintenant qu’il a tout réparé. Et quand il me la glisse entre mes mains frêles, y a comme un éclair dans mon cerveau. Le parallèle est parfait. Il est parfait. J’crois que c’est le genre de certitude qui n’arrive qu’une fois. Alors, je laisse échapper sans même m’en rendre compte, glissant mes yeux dans les yeux sans détourner le regard :Épouse-moi.
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| Sujet: Re: sursis. (jalina) | |
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