ϟ prénom(s) : Fanny. Elle l'a répété souvent devant la glace ce prénom. Fanny. Ça sonne fragile. Doux. Délicat. Ça sonne minuscule. On imagine une petite blonde au yeux bleu, menue , mignonne comme tout. Fanny. Elle a fini par s'y habituer. Mais même aujourd'hui, devant le miroir, elle ne peut s'empêcher de penser qu'il est trop petit pour elle se prénom. Fanny. ϟ nom : Delcourt. C'est français. Élégant. Difficilement prononçable pour les gens d'ici. Un peu exotique. Lui non plus, elle ne trouve pas qu'il lui aille très bien. Elle s'imagine toujours les gens déçus en la découvrant elle après avoir lu son nom. Parce que c'est bien connue, les françaises ça rentre dans du 34 et sa défile sur les podium. La blague.ϟ âge : 22 printemps. Toute jeune, toute fraîche. A peine entré dans l'âge adulte.  ϟ lieu de naissance : Elle est née à Atlanta. ϟ nationalité : Elle est Franco-Américaine. Françaises de par son père. Américaine de par sa mère. Elle a de la famille de l'autre côté de l'Atlantique, y a passé quelques vacances, connaît la langue de molière mais fait rarement étalage de cette particularité sur la place public. ϟ origine(s) : Un melting pot. Française bien sûr, américaine aussi mais également italienne par sa grand-mère et suisse par son grand-père. Un sacrée produite du mélange des cultures.  ϟ étude/emploi(s) : Étudiante en médecine. De celles qui bossent jusqu'à pas d'heure, qui s’endorment sur leur bouquin et en oublient de manger. De celles qui en veulent. Pre-med a été difficile, mais elle a bien conscience que le pire reste à venir et elle ne lâchera rien, pas maintenant, pas après tout ses efforts.  ϟ statut civil : En couple. Depuis 6 ans. Des fois ça sonne un peu comme depuis toujours. Mais pour toujours ? Peut-être pas. Elle n'en est plus si sûr. Et ça fait mal alors, elle préfère ne pas y penser. Fermer les yeux très fort et faire comme si. Comme si tout allait bien. Comme si ça ne devait jamais avoir de fin. ϟ caractère : Fanny c'est une battante. Une des ces filles qui a la niaque. Qui a la rage. Il n'y a rien qu'elle ne pourrait accomplir cette gosse. Rien qui ne lui fera baisser les bras. Être la meilleure dans tout ce qu'elle entreprend, c'est comme ça qu'elle a toujours vécue sa vie.Quitte à si perdre elle-même parfois. Quitte à jouer des coudes et à bousculer quelque personne sur son chemin. Et pourtant..... aussi douée soit-elle, aussi compétente, brillante et forte, Fanny ne s'aime pas. Fanny ne sait jamais aimée. D'aussi longtemps qu'elle s'en souvienne, il y a toujours eu cette petite voix qui lui répétait qu'elle n'était pas assez bien, pas assez belle, pas assez intelligente, pas assez drôle, gentille, aimable, intéressante. Certain pensent parfois que cela est du à son image, à son poids qui fait aujourd'hui dire qu'elle a de belle rondeur mais qui était de l'obésité quand elle était plus jeune. Mais ce n'est pas vrai. Ce n'était pas parce qu'elle était grosse qu'elle ne s'aimait pas la petite. C'est parce qu'elle ne s'aimait pas qu'elle était grosse. Elle aurait pu ressemblé à une poupée Barbie que ça n'aurait rien changé, elle aurait trouvé autre chose à détester dans sa petite personne. Et ça la ronge, doucement mais sûrement, cette image qu'elle a d'elle même. Ça l'a rend compliquée, toujours à fleur de peau, à faire des montagnes de grain de sable. Quand on n'imagine pas pouvoir être aimée, on finit par très bien réussir à se faire détester. Fanny c'est un volcan en perpétuel explosion. C'est cette fille d'une jalousie maladive qui épuise. Cette fille qui hurle de toute la force des ses poumons pour tenter de faire sortir le mal être par tout les pores de sa peau. Celle qui prend tout trop à cœur, trop personnellement, qui se vexe, qui pleure, qui rage, qui se noie dans ses propres peur. Et qui se déteste un peu plus jour après jour pour ça aussi.  Parce que quand elle entre en crise Fanny, il reste tout de même une part d'elle-même qui se rend compte que ce n'est pas normale, qu'elle ne devrait pas agir ainsi, qu'elle est ridicule, qu'elle se blesse autant qu'elle blesse les autres et que c'est complètement irrationnel. Mais c'est surtout plus fort qu'elle. Il y a des jours où elle ne se reconnaît même plus elle même. Parce que sous toute cette colère, Fanny c'est tellement plus que ça. Et si elle arrivait à faire taire la petite voix dans sa tête qui la rabaisse constamment, elle aussi pourrait le voir. Qu'elle est loin d'être bête. Elle est même sacrément brillante. Et marrant aussi. Avec son drôle d'humour un peu caustique mais toujours plein de bienveillance. Elle est douce. Et fondamentalement adorable. Avec son cœur qu'elle porte en étendard, son empathie, sa compassion. Et cette curiosité chevillée au corps qui lui fait s'intéresser à tout et à tout le monde. Trouvé fascinant la moindre information. Qui la fait lire tout ce qui lui tombe sous la main, s'intéresser à la musique, à la peinture, au cinéma. Qui lui remplis la tête d'une tonne de savoir qu'elle sait partager au monde sans jamais donner l'impression de l'étaler à la face de tous avec morgue. Fanny, elle pourrait être formidable. Mais ce cœur qu'elle laisse au premier plan, il est plein de petit trou qu'on y a fait avec le temps et pour protéger ce qu'il en reste, elle devient le dragon de son propre donjon.  ϟ groupe : damaged

ϟ Votre pire souvenir ? L'adolescence est un combat. Contre soi, contre les autres. C'est fait de plein de petite mesquinerie, d'attaque gratuite et d'apprentissage de la dure réalité de la vie. L'adolescence est une plaie. Pour tout le monde. Ceux qui prétendent le contraire vous mentent. Ou ont oublié. Mais l'adolescence quand vous faites 100 kilo c'est bien au delà de ça. L'adolescence quand vous faite 100 kilos c'est l'enfer sur terre. Son pire souvenir ? L'ensemble des années collèges. Tout se mélange en un seul souvenir grisâtre, sans couleur, où chaque jour il devenait un peu plus dure de se convaincre de sortir du lit. Le collège, ces années qu'elle voudrait réussir à enfuir au fond de son crâne pour ne plus jamais y repenser. Les choses ont commencé à s'améliorer au lycée quand elle a quitté Atlanta pour Okatie. Quand elle a prit un nouveau départ. Quand elle a rencontré Arthi. C'est peut-être ça qui lui fait fermer les yeux si fort sur la mascarade qu'ils sont devenu.

ϟ Quelles sont les personnes en qui vous avez le plus confiance ? Personne ? Il y a quelques années elle aurait pu dire Arthi. Mais ça c'était avant. On ne peut pas vraiment dire que ça ait duré longtemps. C'est un peu triste quand on y pense. 6 ans ensemble et incapable de se faire confiance. Elle s'en veut souvent de ne pas être capable de lâcher prise complètement. Mais c'est comme ça ironiquement, son petit ami est sûrement la personne à qui elle fait le moins confiance au monde.Elle ferme les yeux et prétend le croire quand il jure tous les grands dieux ne jamais l'avoir trompée mais au fond d'elle, ça ne prend pas, pas vraiment. Et puis il y a Bo. Bo le gentil, le sage, celui qui ne mentirait pas, jamais. Oui, c'est peut-être à lui qu'elle fait le plus confiance. Par dépit plus qu'autre chose. Parce qu'il n'y a que lui. Parce que sans ça c'est juste elle contre le monde et ça... ça c'est beaucoup trop dure.

ϟ Avez-vous perdu un être cher au cours de votre vie ? Oui. Et non. Il y a ces photos sur la cheminé, cette gosse qu'on ne nomme pas mais qui a toujours été là, à l'observer. Cette gosse qu'on ne nomme pas. Dont personne ne parle. Une cousine sûrement. Ou l'enfant d'une amie. Elle sait souvent dit ça Fanny. Mais dans le fond, inconsciemment elle a sûrement toujours su. Parce qu'elle n'a jamais demandé. Comme si au fond d'elle-même elle savait déjà que le sujet était tabou. La gosse sur la photo qui sourie de toutes ces petites dents blanches, c'est ça sœur. Celle qu'on ne lui a jamais dit avoir. Celle qui est morte avant qu'elle ne naisse. Celle dont l'ombre plane au dessus de sa vie. Sans que jamais personne n'en parle. Sans que jamais personne ne l'évoque. Juste les photos. Le tabou. Et les questions sans réponse qui reste au fond de la gorge. Par peur d'apprendre ce qu'on ne veut pas dire.