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 scandale mélancolique (darlice) (flashback)

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Alice Rivera

Alice Rivera
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MessageSujet: scandale mélancolique (darlice) (flashback)   scandale mélancolique (darlice) (flashback) EmptyMar 6 Fév - 12:47

C’est toujours pareil, la même peur, la même angoisse, comme un serpent qui monte sournoisement dans la gorge jusqu’à l’étouffer. C’est un manque de repères, un réveil dans le noir et s’assurer qu’il y a tout à côté d’elle, le cœur battant la chamade, tâtonner pour allumer la lumière sur son téléphone. C’est pas chez elle. Y a plus de chez elle. Depuis un moment, et le souvenir de Carmen qui balance son sac par la fenêtre, change la serrure, le regard perdu de ses frères derrière la vitre. Echec. Combien de mois déjà ? Elle ne sait plus, caresse l’idée d’appeler son père, de se perdre dans le Nevada ou bien l’Arizona, avoir sa propre moto comme lui, intégrer la bande. Tu parles. Trop lâche qu’elle est Alice, incapable de faire trois pas, de s’éloigner vraiment. Gamine, seize ans dans les jambes et l’impression qu’elle vient tout juste de naitre. Elle étouffe. Agonise. Ca la prend par la gorge, elle bataille.
Respire. Elle se redresse un peu, plaque les genoux contre sa poitrine, ferme les yeux et essaye de calmer sa respiration. Respire. Parce que ça elle sait faire, ça elle connait. Respire. Elle passe une main dans ses cheveux noirs en pagaille, résiste à l’envie de composer le numéro de la maison pour entendre le son de la voix d’un de ses frères, de sa tant, même de sa mère. Respire. Appeler Malo, appeler Nash, appeler quelqu’un. Mais y a personne.
Juste du noir. Noir. Encore du noir.
Elle tire le duvet sur ses jambes, sur ses épaules, cache sa tête en dessous comme si ça pouvait changer quelque chose. Elle veut pas pleurer Alice. Parce qu’elle pleure jamais. Mais ces derniers temps dans le noir ça la prend, parce qu’elle se rend compte que tout fout le camp, sa vie, le temps, tout. Y a tout qui lui file entre les doigts, et l’insomnie qui la frappe de plus en plus ; Début d’un long combat pendant la nuit, mais ce ne sont que les prémices. Elle ne sait pas encore Alice. Elle ne le saura que bien plus tard. Quand elle regrettera.
Après plusieurs minutes, elle relaisse tomber le duvet, décide de se lever finalement, maigre équilibre sur ses jambes fatiguées, elle tangue un instant, essaye de prendre ses repères. Elle ne s’y fait pas. Elle ne s’y fera sans doute jamais. C’est temporaire de toute façon, temporaire depuis quelques mois, ne pas avoir à dormir dans le froid. Sans faire de bruit Alice attrape ce qui lui tombe sous la main, pull qui traine là, un livre corné qu’elle a lu et relu, son vieux carnet. Y a pas grand-chose à quoi elle tient, quelques affaires qui ne la quitteront jamais, mais le reste elle a apprit à ne jamais s’y attacher. C’est son père qui le lui a rabâché, après tous ces étés dans la forêt, dans les grottes, sous terre à crapahuter, à apprendre à survivre pour quand le monde entier aura flambé.
C’est vers la cuisine qu’elle se dirige, allume la lumière avant de refermer la porte derrière elle, fait comme chez elle puisque de toute façon il lui a dit que c’était bon. C’est la machine à café qui chauffe, le pull enfilé sur ses épaules pour la couvrir, le cendrier tiré vers elle alors qu’elle s’allume une clope qui traine. Trop tôt pour un joint, pas envie d’avoir le gout âcre dans la bouche, besoin de se booster, de sortir de sa torpeur quotidienne. Café fumant dans les mains, filtre coincé entre ses lèvres, et les pages qu’elle tourne, encore, encore, se laisse porter par l’histoire qui défile devant ses yeux.
Elle n’a jamais été bonne à l’école Alice, mauvaise, foutue cancre. Mais les livres elle connait, elle aime ça. Don Quichotte, un cliché pour la latina qu’elle est, mais l’espagnole sous ses yeux la calme un peu, comme une impression d’être à la maison, chez elle. Elle ne le comprend pas pourtant, ce foutu Alonso, même après avoir lu et relu les mêmes pages encore et encore. Peut être qu’elle aimerait être un peu plus comme lui, moins à broyer du noir, à essayer de trouver un peu plus d’espoir. Elle ne sait pas. Nouvelle cigarette, nouveau café et les aiguilles qui tournent, encore, encore, elle se perd dans les lignes d’encre qui deviennent trop fades, le monde qui devient trop flou. Alice qui voyage, perdue au milieu des moulins déformés, assez plongée dans son rêve éveillé pour ne pas entendre la porte s’ouvrir, assez pour ne pas l’entendre entrer.


Dernière édition par Alice Rivera le Dim 18 Fév - 23:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: scandale mélancolique (darlice) (flashback)   scandale mélancolique (darlice) (flashback) EmptyMar 13 Fév - 15:58

Ce n’est pas une bonne journée.
Trop de gris glissé dans le jour pour qu’il puisse peindre d’or le monde qui l’entoure, mal de crâne qui n’en finit plus de s’étaler, putain d'impression que les choses commencent déjà à stagner. Darcy il n’aime pas le matin de toute façon et la semi-lucidité que ça laisse, la lumière vive qui éclaire les choses de façon trop crue, trop réaliste, l’esprit embrumé et tranchant à la fois,  comme si chaque excès devait être payé une fois que la nuit soit retournée se coucher. L’éveil c’est le moment où il voit le bord du gouffre se rapprocher, bien avant que l'optimisme ou les drogues ne viennent tout arranger, c’est l’instant où sa conscience le tranche en deux, avec l'envie de simplement rester sous les draps pour ne plus jamais s’en échapper. Il le fait souvent Darcy, ça prolonge jusqu’à ce que le soleil soit haut dans le ciel, parfois il se dit qu’il devrait commencer chaque journée avec un peu de douceur dans les veines, ça l’aiderait sûrement à mieux démarrer. Parce que l’extérieur a quelque chose de  menaçant lorsqu’on vient d’ouvrir les yeux.

Mais aujourd’hui il n’a pas eu le temps de traîner autant qu’il le voudrait, soirée passée chez un de ses rares potes que les études absorbent encore alors il déambule dans les rues Darcy, mauvaise humeur qui s’efface progressivement. Faut rentrer maintenant. Et ça lui glisse un sourire aux lèvres à Darcy parce qu’il sait que là-bas il y a Alice qui l’attend. Enfin qui l’attend. Pas vraiment, mais c’est plus plaisant à imaginer de cette façon-là. Il aime bien sa compagnie même si c’est pas forcément très sain, qu’elle est surtout là parce qu’elle a pas vraiment eu le choix mais Darcy ça lui plaît bien, il exècre la solitude et tous le poids que ça jette sur ses épaules et puis faut dire qu’elle est jolie Alice, à sa façon ; avec ses longs cheveux noirs en bataille et son air toujours égaré. Sûrement qu’elle l’est bien assez pour ne pas avoir besoin de simuler.

Y’a la clef qui tourne dans la serrure, deux fois, le métal qui crisse contre les doigts. Une odeur de tabac froid qu’il en vient presque à trouver agréable et le silence qui règne comme si Alice avait prit la fuite, qu’elle avait déjà déserté. Mais elle est là pourtant, étalée sur le canapé avec une énième clope entre les lèvres ; une tasse de café à moitié vide et des cernes sous les yeux ; Elle n’entend rien Alice, elle fait semblant quand Darcy s’affale de travers sur l’espace qu’il reste, jetant un coup d’œil à la couverture usée. Don Quichotte. Il l’a lu, il y a longtemps, et ça lui parait ironique de voir la gamine absorbée comme ça par l’histoire d’un homme si différent de ce qu’elle incarne, surement que ça veut dire qu’elle aimerait bien en être capable, voir plus de beauté et d'espoir elle aussi . « J’ai jamais rien capté à l’espagnol. » Alice lève les yeux, enfin, avec un regard qu’il a un peu du mal à déchiffrer. Il fait genre Darcy, mais elle doit bien savoir qu’il  a aussi dévoré cette histoire, dans une autre langue peut-être, mais avec la même avidité. C’est une drôle de passion qui les lie quand on y pense, tellement démodée, désuète, se perdre dans les rêves recouverts d’encre ; laisser la plume graver de nouvelles illusions sur le support usée de leurs pensées. « mais c’est toujours mieux que lui qui a rien compris à l’humanité » il critique Darcy mais sûrement qu’il lui ressemble un peu par instant, à déformer le réel pour devenir le héros de sa propre existence. La principale différence c’est qu’il sait que les hommes méritent plus d’être abusé que sauvés. Il laisse ses yeux courir sur le papier, attrape une phrase, un mot par endroit sans pour autant saisir le sens « cette foutue langue me donne des envies de défonce sur la plage. Sans princesses, sans chevaliers, juste du soleil, de la musique, des filles. » elle est pas bavarde Alice aujourd’hui. Mauvaise journée pour elle aussi. Mais ça a encore tout le temps de changer. Il tire un tiroir de la table basse pioche dans l’une des nombreuses boîtes qui s’y cache, en tire deux simples joints, sourire aux lèvres. « Ou alors toi et  moi sur un canapé défoncé, au choix. T’en veux ? » On a qu’à fermer les yeux.

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MessageSujet: Re: scandale mélancolique (darlice) (flashback)   scandale mélancolique (darlice) (flashback) EmptyDim 18 Fév - 23:11

C’est plus simple, ne pas tourner la tête, le laisser s’installer à côté d’elle et faire semblant. Continuer à lire, sérieusement, religieusement, une page puis deux. J’ai jamais rien capté à l’espagnol. Il vient briser le silence. La magie. Déjà elle se retrouve tirée dans le monde réel, tourne la tête pour le dévisager pendant qu’elle souffle un nuage de fumé vers le plafond. Y a quelque chose dans son regard quand elle le contemple, un brin d’ennui mêlé à un rire qui ne sort pas vraiment. Et du silence, toujours du silence. Sauf peut être le bruit du livre qu’elle referme sèchement qui prouve qu’elle est un tant soit peu en vie. Mais c’est toujours mieux que lui qui a rien compris à l’humanité. Le sourcil qui se lève, elle se tourne un peu plus, en tailleur sur le canapé pour pouvoir être totalement face à lui, cigarette sur sa fin qu’elle vient écraser dans le cendrier. cette foutue langue me donne des envies de défonce sur la plage. Sans princesses, sans chevaliers, juste du soleil, de la musique, des filles. Un ricanement qui lui échappe, ses lèvres qui s’étirent lentement en un sourire un peu désabusé. Elle hausse les épaules avant d’envoyer le livre un peu plus loin, au sol, ça résonne dans la pièce, pourrait presque faire sursauter les autres. S’il y avait des autres. Mais y a qu’eux deux. Ou alors toi et moi sur un canapé défoncé, au choix. T’en veux ? Y a sa main qui s’empare d’un des deux, rapide, elle retourne le ranger dans le tiroir avant de sortir son briquet pour le tendre à Darcy. « Un seul ça suffira » elle attend qu’il le place entre ses lèvres, allume la flamme avant de poser le briquet sur la table, remplacer l’essence par de la caféine, elle porte sa tasse à ses lèvres. « Tu rentre tard. » ou tôt. Non pas qu’elle le flic. C’est pas son rôle à elle. Elle s’en fout. Elle est juste là parce qu’il veut bien d’elle dans son appartement, lui offrir un toit le temps qu’elle retombe sur ses jambes, que tout arrête de foutre le camp. « Et le soleil c’est nul » peau trop blanche, cernes trop violettes, elle a passé suffisamment d’été en Californie avec son père, à Los Angeles pour savoir qu’elle déteste ça. Savannah c’est pas mieux remarque. L’envie de fuir au nord, s’enterrer sous la neige au Canada. Ca serait plus simple. « Si Don Quichotte ça t’évoque que des clichés digne de clip de rap, je serais vraiment déçue » qu’elle finit par marmonner alors qu’elle vient lui voler le joint pour tirer à son tour dessus. Elle ferme les yeux Alice, recrache doucement la fumée, savoure. Elle aime ça, quand fumer éteint un truc dans son cerveau, y a plus toutes ces questions qui tournent en rond, ça lui permet de faire le point, juste un instant, chasser le reste et placer un sourire sincère sur son visage. C’est rare. Trop rare. Alors elle profite comme elle peut Alice, vide le fond de sa tasse avant de soupirer. « Tout ça parce que t’es nul en espagnol. Tu sais tu peux me demander hein, je peux t’apprendre c’est pas compliqué » l’accent qui force un peu elle hausse les épaules avant de se mettre à rigoler, un peu plus détendue maintenant, comme l’impression que tout n’est pas si mal ici. Et de nouveau elle le regarde. Darcy. Elle sait pas trop. Elle sait plus trop. Comme un flou quand elle essaye de repenser au début, ça se mélange avec un peu tout, les autres, Nash qui fait la gueule, Samson qui déraille un peu. « T’étais où pour être autant de mauvaise humeur hein ? » parce qu’on ne critique pas Don Quichotte sans raison, elle voit bien un reste de tension dans son regard, surement qu’elle pourrait demander plus mais c’est pas son genre. Alors elle attend la réponse, lui rend son joint et s’enfonce dans le canapé un peu plus, les mains sur le ventre elle laisse son esprit vagabonder. Un peu. Beaucoup. Toujours plus loin. S’éloigner de la réalité.
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MessageSujet: Re: scandale mélancolique (darlice) (flashback)   scandale mélancolique (darlice) (flashback) EmptyLun 9 Avr - 17:24

S’écraser dans le canapé, contempler le plafond, fumée aux lèvres, goût acre dans la gorge. C’est toujours plus sain que jouer avec les aiguilles ou les regarder filer. « Tu rentre tard. » ça lui arrache un sourire à Darcy, qu’elle s’y intéresse. Sûrement qu’il ne s’agit que d’un moyen comme un autre d’orienter la conversation mais ça lui plaît l’intention des autres, la sienne surtout. Non pas que ça ait du sens tout ça, Darcy il a le cœur qui sonne de travers depuis la naissance, ça cogne bizarre à chaque battement. Mais si il y a possibilité de jouer un peu, pourquoi pas, elle est charmante Alice, à sa façon.  « Tu me fliques maintenant ? » Pourquoi pas, ça lui plairait bien. « Et le soleil c’est nul » Il comprendra jamais Darcy, l’amour qu’elle porte au froid, au gris, à l’hiver quand il traîne un peu trop longtemps. Lui il n’y a que quand le soleil brille qu’il se sent entier, presque autant qu’à la nuit tombée. « Si Don Quichotte ça t’évoque que des clichés digne de clip de rap, je serais vraiment déçue » Elle est mignonne quand elle boude, quand elle grogne, elle attrape le joint, s’enfonce à son tour dans le vieux canapé comme pour s’y enfoncer, disparaître, s’éloigner « Tout ça parce que t’es nul en espagnol. Tu sais tu peux me demander hein, je peux t’apprendre c’est pas compliqué » L’accent qu’elle accentue, cheveux sombres dans les yeux, il sent la drogue s’étendre dans son cerveau à mesure qu’il analyse bêtement chaque détail de son visage sans tout à fait parvenir à intégrer. C’est vif et lointain à la fois, un effet trop léger à son goût mais peut-être qu’au fond aujourd’hui ça lui suffit. Il a envie de fracasser les distances, creuser dans le cœur d’Alice pour comprendre à quoi elle ressemble pour de vrai, briser la barrière qu’elle place inconsciemment avec sa mélancolie et ses heures de rêveuse cassée par la réalité.  « , vas-y, j’attends que ça. » Il laisse son regard traîner autour d’eux, désigne sa drôle de boîte à merveille un peu trop brusquement. «ça se dit comment ça ? Et ça ? » ses mains virevoltent vers le café, le briquet, les pilules. Quitte à apprendre à parler comme elle, autant que ça lui soit utile dans la vie de tous les jours, non?

Elle lui rend le joint, une drôle de tristesse dans le regard « T’étais où pour être autant de mauvaise humeur hein ? » ça l’agace à nouveau tout d’un coup, les vestiges de la soirée qui défilent dans son esprit, la tension dans l’air et ses sourires à lui, menaces voilées jusqu’à ce que la défonce vienne tout arranger. Il se souvient même plus ce qui a déconné à la base, peut-être ce mec qui en faisait trop, avec ses grandes études et ses mille projets, ouais, peut-être ça, ce foutu miroir inversé dans lequel il aurait préféré ne pas avoir à contempler son reflet. Y’a la paranoïa aussi, quand ça rampe dans son esprit, la sensation qu’il va être trahi, ça l’empêche d’y voir clair, d’apprécier les gens comme il devrait. « J’suis pas de mauvaise humeur » plus maintenant, plus vraiment. De retour dans son cocon, étrangement il a l’impression qu’Alice ne le trahira pas. Où est-ce qu’elle pourrait bien aller de toute façon ? « J’étais juste chez un pote, il nous a viré à cinq heure du mat’ sans prévenir et hier soir c’était… bizarre, tendu j’sais pas. » Sûrement qu’il ne devrait pas lui raconter ça, mais il a le sentiment de pouvoir être relativement transparent avec elle. Il tire sur le joint un peu trop fort, sans savoir pourquoi il est amer Darcy, il y a quelque chose en lui qui menace d’exploser, un sentiment violent, envahissant. Alors il se concentre sur la présence d’Alice, sur les volutes dans son esprit. Ici il n’a pas besoin de spectateurs pour se sentir exister, c’est moins une prison depuis qu’elle est là pour effacer la solitude, la foutue lucidité.

Alors il sourit Darcy, pose la tête sur son épaule comme un gamin, désigne la boîte posée aux pieds d’Alice. « C’est quoi ce truc ? Tu veux devenir blonde maintenant ? » Il aime bien ses cheveux sombres Darcy mais faut avouer que ça lui donnerait un petit quelque chose en plus de se trimballer avec une crinière décolorée. Il rigole un peu, attrape une mèche, fait mine de l’analyser. Ça l’aide à aplanir ses doutes de se concentrer sur elle, fini la gamine qu’il a connu, c'est Alice qui occupe tout l'espace maintenant.
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MessageSujet: Re: scandale mélancolique (darlice) (flashback)   scandale mélancolique (darlice) (flashback) EmptyVen 27 Avr - 23:29

Tu me fliques maintenant ? dans tes rêves connard, sourire distant sur les lèvres quand elle secoue la tête, ne répond pas à ça. Non. Elle ne le flique pas. Ou peut-être un peu. Faut dire qu’elle vit chez lui et que ça se remarque facilement quand il rentre à des heures indécentes. Mais elle ne dit rien Alice. Parce qu’il n’y a rien à dire. Oiseau de nuit qu’il est Darcy, à voguer dans ses soirées tout sauf mondaines, poudre de fée au bout des doigts, il est comme le lapin blanc à s’agiter devant elle, la tirant vers le terrier pour chuter au Wonderland. Quelle blague. Pourtant c’est la vérité. Mais elle l’étouffe Alice, fait semblant d’autre chose, change le sujet, continue l’offensive parce que c’est plus facile. Bang, bang, bang. Les mots qui sortent quand elle s’affale sur le canapé à ses côtés. Bang, bang, bang. Elle fait que critiquer. Encore. Amusement dans la voix, comme au début d’un jeu, ils lancent les dés sans vraiment savoir où ils vont finir par arriver.
sí , vas-y, j’attends que ça. yeux levés au ciel devant cette piètre imitation, l’accent trop faux, elle pourrait le frapper pour le punir. Mais elle ne fait rien, se contente de le suivre du regard, lueur amusée au fond des pupilles. ça se dit comment ça ? Et ça ? « Café, encendor, libertad » elle s’arrête sur les pillules, pensive, comme un goût de mauvaise fois dans la bouche. Liberté pourquoi ? Vie merdique qu’elle se plait à esquiver. Il le sait Darcy, elle est lucide sur cet aspect-là, on ne s’improvise pas dealer sans avoir conscience de l’effet que sa marchandise a sur ses clients. Liberté. Et ça fait mal au cœur. « T’es fatiguant » tape sur la main pour l’empêcher de continuer son petit jeu, faire semblant que ça ne la touche pas.

Il y a le joint qu’elle récupère, tire dessus un peu, savoure le tout avant de le rendre à son propriétaire, instant d’hésitation avant de parler. J’suis pas de mauvaise humeur. Pourtant au début c’est ce qu’il émanait, ça pulsait de partout, comme des mauvaises ondes, à fracasser sa petite bulle de sécurité. Mais c’est pas grave, il a le droit, elle le laisse faire Alice. Puis il devient comme ça, l’envie de passer une main dans ses cheveux pour dégager son visage ennuyé, le mélange d’émotion qu’il arrive à transposer. J’étais juste chez un pote, il nous a viré à cinq heure du mat’ sans prévenir et hier soir c’était… bizarre, tendu j’sais pas. Elle se rapproche un peu, plus attentive, se met en tailleur sur le canapé pour faire face complètement à Darcy. « Tendu ? Comment ça ? T’as des soucis ? » c’est pas la première fois et surement que ça sera pas la dernière. Elle se rappelle des courses avec Nash, à rire comme des cons avant de se remettre à tracer pour pas se faire choper. Les emmerdes ça connait leur bande. Et ça connait Darcy encore plus du coup. Mais il n’en parle jamais vraiment. Ou peut être qu’elle n’avait jamais fait attention avant. Mais ce soir y a comme de l’intérêt dans sa voix, dans sa posture, lui montrer qu’elle est là. Repayer de façon infime ce qu’elle lui doit pour l’avoir sauvée. « Tu peux me parler tu sais ça ? Chui muette comme une tombe » et le pire c’est que c’est vrai. Combien de secrets qu’elle a enterré au plus profond, jetant la clé pour ne plus y penser.

Puis il est là, un peu trop près. Sa tête sur son épaule à elle, il envoi valser le reste avec son air moqueur quand il montre la boite de décoloration qu’elle a acheté dans la journée. C’est quoi ce truc ? Tu veux devenir blonde maintenant ? « Bah c’est pas ce que vous aimez vous les mecs ? Les blondes aux gros seins ? » comme une blague qu’elle lance en secouant la tête. Non pas que ça l’intéresse ce que les mecs pensent d’elle. Elle a déjà donné Alice, avec Nash y a pas si longtemps que ça. Comme une putain d’erreur dans l’équation, ça met un goût de regret dans la bouche et ça l’étale sur la ligne d’horizon. « Non c’est juste…Je sais pas je suis passée devant et j’ai eu envie. Pour faire chier ma mère » même si Carmen ne verra sans doute pas l’atrocité qu’elle se prépare à faire subir à ses cheveux. Imaginer juste la tête de sa mère découvrant sa chevelure décolorée suffit à lui mettre un sourire amusé sur le visage. « Pourquoi cette question ? T’es jaloux ? Toi aussi tu veux te décolorer les cheveux ? » finalement elle ose, la main qui se perd dans ses mèches folles, les écarte de devant ses yeux. Regarde Darcy je fais le premier pas qu’elle a envie de murmurer, mais elle se retient, retire sa main finalement avant d’attraper le joint pour occuper ses doigts, cacher son malaise.
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