Letter to : @Seven Popescu

(une trace rouge-à-lèvres ouvre le mot)

Seven,

T’as le droit de prendre soin de toi. Tu peux arrêter de te punir Seven. T’es pas aussi mauvais que tu le crois. Ta sensibilité compliquée va me manquer. Je t’aurais adoré du premier jour jusqu'au dernier.

A bientôt ♡
Serena

Letter to : @Asher Bloomberg

Asher,

Je ne voulais pas te laisser avec un souvenir amer. Cette photographie de notre dernier moment passé ensemble que nos mémoires ont malheureusement enregistrée… ce n’était pas la plus jolie, pas la meilleure, ce n’était pas nous. On souffrait tous les deux, et pour une fois, nos mots ne nous correspondaient pas, en tout cas pas les miens. Je voulais m’excuser. Je voulais te dire combien tu comptes. Je sais que je parle encore au présent alors que demain sera probablement mon dernier jour. Mais tu compteras toujours même quand je ne serai plus là pour le montrer. Tu comptes quand tu t’installes dans la vie des gens, quand tu t’autorises à le faire, quand tu veux bien y croire encore. Parce que je sais combien tu peux donner pour les autres. S’il te plaît, n’abandonne jamais cette partie de toi qui peut te faire souffrir, mais qui est aussi la plus belle de toi.
N’oublies pas ce que tu es capable de faire, combien tu es capable d’aimer. Ne t’arrêtes jamais. C’est trop rare dans notre monde.

Je t’aime

Serena

Letter to : @Noa Soares  

Noa,

Grésillante Noa, je suis partie en voyage sans te prévenir, sans t’emmener, j’espère que tu me pardonneras. Je sais qu’on s’était dit que le prochain serait pour nous deux. Mais je n’ai pas eu le temps, et puis  je me suis faite surprendre par Leo. Est-ce que tu pourras veiller sur lui pour moi ? Même si je ne doute pas que vous vous en sortirez très bien dans votre vie, une fois que vous aurez choisi votre combat personnel, un seul et unique enjeu qui vous conduira loin loin, vous vous sentirez peut-être plus accomplis que jamais. C’est tout ce que je te souhaite Noa. Vois ça comme une seule et unique grande fête avec quelques obstacles pour t’obliger à garder le rythme. Quelques silences obligatoires pour préserver tes ondes et ton énergie. On en a déjà discuté, ta vie est à composer comme une partition géante, infinie.
Ah… ça va me manquer de ne plus pouvoir parler musique avec toi ! Et de la bonne musique (pas comme celle de mes parents :) ) En parlant de ça, même si appeler ma voix une musique est un risque que je ne veux pas courir, je te redonne les paroles de la berceuse que je te chuchotais parfois (je sais que tu l’aimais bien en fait) N’oublie pas le ton, c’est mieux avec mon tempo qu’en version original si si ! (Ninna nanna, ninna oooh)
Promets-moi de toujours continuer à partager toutes tes passions. (fais-le devant ma constellation, je te surveillerais avant de me réincarner peut-être en lama aux côtés de Betty, qui sait ?) (tu crois que Jorge s’occupe bien d’elle ? l’adoption de bébé lama c’est une responsabilité, je compte sur toi) Je m’égare haha !

Une dernière chose fabuleuse Noa : prends soin de ton coeur.

Je t’aime

Serena

Letter to : @Jael Feliciano

Jaja,

Je crois qu’on se trompe tous sur toi. On croit que tu tourbillonnes tout le temps en riant et en rêvant. De la peinture et des perles plein les mains. Mais je pense que tu caches beaucoup de secrets tout au fond de ton coeur cadenassé. Je suis triste de ne pas avoir réussi à l’ouvrir. Mais je suis aussi désolée de t’avoir moi-même menti. Je suis bien repartie en voyage. La seule chose qui s’écarte de la réalité, c’est qu’il s’agit d’un aller simple. Je ne reviens pas. Le périple s’arrête là pour moi. Promis, je garde le sourire, même quand ça fait mal. Un peu comme toi. Peut-être que sur la fin, je te ressemble un peu. Et j’en suis fière. Ta douceur et ton imagination… en toute sincérité, j’espère avoir pu t’en piquer un peu pour mieux vivre mes derniers moments. J’ai du sable entre mes orteils, ça me chatouille et me rappelle nos batailles de polochons à l’arrière de ma boutique. L’huile de coco embaume l’air et ça me fait penser à ce moment où on a essayé de démêler la tignasse de Leo. Une bonne leçon de savoir qu’il vaut mieux éviter. Je vois de petits bouts de toi un peu partout, et ça me fait du bien. Merci pour tous ces petits moments volés au temps. Tu es une perle, tu es précieuse ma Jaja. Si j’ai un conseil à te donner malgré ma maigre expérience de vie : n’aie pas peur d’être audacieuse Jael, c’est ta seule liberté.

Je t’aime

Serena

P.S. : Tu trouveras aussi dans l’enveloppe le bail et tous les papiers de ma boutique à ton nom. Elle est à toi. Ton refuge ou tout ce que tu veux (de mes machines à coudre et à tisser aussi d’ailleurs). Fais-en ce que tu veux.

Letter to : @Caïn Devaux

Caïn,

Je t’écris d’ailleurs et ça sera la dernière fois. Tu l’as peut-être senti, et honnêtement, je ne l’espère pas. Tu sais que j’ai toujours préféré les surprises.

Jme trompe peut-être, mais j’ai l’intime conviction que tu as toujours couru dans ta vie le coeur en premier. Dénudé et sans bouclier. C’est beau, mais ça peut être violent. Je sais que tu le sais. Et c’est peut-être vain de te le redire, mais fais attention à toi. Parce que pour moi, tu n’as jamais représenté cette mort dont tu m’as souvent parlé. Est-ce que j’ai le droit de dire que tu as représenté mon roi, une famille, un univers de ma galaxie à part entière ? Je crois oui, ce sont peut-être les derniers moments où je serai lucide. Alors je vais t’avouer autre chose : j’ai l’impression de te connaître et t’aimer depuis plus longtemps que ce qu’on a réellement connu. Étrange, non ?
Haha désolée, je crois que ça va être décousue pour toi, parce que j’ai toujours aimé me perdre en ta présence si rassurante. Je suis en confiance avec toi. Tout ça pour dire que j’aimerais que tu essaies une chose pour moi : reconnais que la vie est trop courte pour être en colère plus de dix minutes par jour. C’est ton défi loufoque et débile. Pas plus de dix minutes par jour. Et si tu as envie de plus : respire. Inspire. Laisse l’air rentrer dans tes poumons, tourner sur lui-même dans ton ventre, tiens cinq secondes en apnée, puis expire lentement. Souffle. Tu te souviens de ça pas vrai ? Cette farfelue méditation que tu n’as pas voulu prendre au sérieux soi-disant parce que je te châtouillais les abdos et te soufflais dans le cou (n’est-ce pas ?) Tente le coup de temps en temps. Je serais là pour guider le mouvement. Partenaires et amis de toujours. Nos rituels, toutes ces petits choses qui composent la recette de notre relation… tout ça va terriblement me manquer et j’espère pouvoir les garder peu importe où j’irai quand le soleil ne me réchauffera plus. J’espère qu’on pourra parler à travers tes cartes. J’espère que je pourrais encore te spoiler toutes les répliques des films de gangster que tu voudras voir. Je crois que je pourrais avoir envie de te hanter de cette façon quelques temps, mais pas trop longtemps. Parce que tu as une vie à vivre. N’oublie pas de sortir du Troisième Oeil, de laisser des satellites devenir tes gravités. Y a pas de mal à en avoir des tas, que ça s’empile, que les gens remplissent ta vie comme tu encres leurs peaux. Je veux que ce soit riche et fou. Je veux entendre ton rire de là où je suis. Tu crois que tu vas y arriver ? Promets.

En parlant de tatouage, j’adore celui que tu as laissé le long de ma colonne vertébrale. Tu n’auras jamais autant vu juste. Pour te remercier, je m’y essaye aussi.Je te laisse des bouts de papier. Des petits notes que je trouve importantes. Je me suis appliquée dans la calligraphie au cas où tu aies envie de les encrer sur des gens à qui tu sens que ça parlerait. (peut-être même à toi ?) J’ai toujours eu confiance en toi, ton instinct, tes sens. Je suis sûre que tu feras bon usage de mon écriture et de mes derniers mots.

Je t’aime

Serena


(les petits mots)

make the most of your time here
dance your life
always trust magic
the beckoning of lovely

Letter to : @Leonard River

Leo,

Je ne sais pas si je pourrais te laisser quelque chose. J’aurais voulu te donner plus, te rendre tout ce que tu m’as donné. C’est mon seul regret. Que je vais essayer d’effacer de mon esprit et de mon coeur pour mieux profiter de mon dernier jour avec toi. Et prépares-toi, je vais te dire des choses très niaises (je pense que c’est à cause du coktail bizarroïde de Sebastian).
Ça me fait drôle de dire ça, de parler du temps alors que je préfère le présent et surtout celui-ci, avec toi. Mais j’aurais aimé avoir plus de temps avec toi. Je voulais plus de temps pour boire des mojitos et t’entraîner sur de vieux standards italiens. J’ai eu la chance d’avoir un aperçu de la carte qui remplit ton coeur et ta tête. C’est gigantesque et sans frontière. Comme ton âme est grande et sait voir l’extraordinaire au milieu de l’ordinaire parce que l’un ne va pas sans l’autre pour toi et c’est ça le plus beau. Et je sais que tu aimes rencontrer l’inconnu et les nouveautés. Alors pourquoi tu ne prends pas plus de risques pour vivre mieux ce que tu aimes vraiment ? Si un jour tu veux des enfants, fais-en ! (oh mon dieu, t’imaginer papa, un petit bout blond accroché à ta jambe, à la fois impressionné et émerveillé par le monde, il aura le meilleur pillier pour le découvrir. ça c’est d’la vision héhé) (je me perds encore haha, qu’est-ce que je disais… Si tu ne veux rester que que quelques jours, quelques semaines, quelques mois quelque part, puis repartir : fais-le. Je crois que Noa et moi aurions fini par te battre dans notre version du trivial pursuit dédié aux aéroports du monde haha ! Tu te traînes Leo, tu te traînes. Ça ne te ressemble pas. Même si cette semaine rien que nous deux, je t’ai retrouvé comme je t’ai toujours aimé. Tu m’as tellement manqué.

Mais dis-moi Leo, est-ce que tu crois qu’on peut renaître même quand on est encore en vie ?
Moi oui.
J’y crois dur comme fer.

Serena (et Zucchero) qui t’aimera d’où qu’elle soit