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| quand tu diras que c'est ma faute (madney) | |
| Auteur | Message |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 14:34 | |
| Il fait nuit quand il se gare devant le motel. Ses mains passent sur son crâne et il inspire expire longuement, comme s'il s'apprêtait à entrer en apnée. C'est pas si loin de la vérité – ça fait un moment qu'il n'arrive plus à respirer, quand elle est là.
Les semelles de ses godasses qui râpent le sol, il se traîne jusqu'à l'accueil en silence, mains enfoncées dans les poches et épaules voûtées. Épuisé d'avance. Il contourne le comptoir déserté pour se faufiler dans la pièce annexe, apercevant Mads posée là. Sa carcasse s'appuie mollement contre l'encadrement de la porte alors qu'il croise finalement les bras contre son torse, lâchant dans un souffle : « Hey. » Leurs regards se croisent, ça lui pince le cœur et il ne cherche même plus à le cacher.
Y a un moment de silence avant qu'il reprenne, la voix basse et le ton posé, même si ses yeux trahissent l'amertume. À croire que ça devient une constante entre eux. « T'as perdu ton portable ? » Il se doute bien que non. C'est juste qu'elle préfère esquiver comme elle le fait toujours, jouer à l'autruche chaque fois qu'il tente d'aborder un sujet sérieux. Avec Mads il a trop souvent l'impression de parler à un mur, ses mots qui se heurtent au béton et se perdent dans le vide qu'elle laisse. Elle fuit, chaque fois.
Il n'est pas le seul à être lâche.
« T'as pas répondu. » Pause. Il ne la quitte pas des yeux. « C'est pas grave, on peut continuer la discussion de vive voix. » Sûrement qu'elle ne veut ni l'écouter ni lui répondre, mais il s'en fout. Il lui laisse pas vraiment le choix, il est fatigué de toujours la laisser s'en tirer trop facilement. Au fond il sait qu'il devrait juste abandonner et lâcher l'affaire comme il le fait toujours, mais ce soir, il a pas envie. Ce soir, sa patience est aussi usée que lui. |
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Bip bip ▹ posts envoyés : 1301 ▹ points : 38 ▹ pseudo : miserunt (mathie) ▹ crédits : ailahoz (avatar) moi (gif) & whi (profil) ▹ avatar : mimi elashiry ▹ signe particulier : air mauvais, moue boudeuse, la crinière sauvage qui vient toujours cacher son visage ; tenues provocantes et allure d'allumeuse, pourtant elle n'assume rien et s'indigne lorsqu'on la drague un peu trop.
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 14:47 | |
| — Et Sidney, il va bien ? Elle fronce les sourcils, ses doigts qui se serrent sur son téléphone alors qu'elle pose un regard inquisiteur sur sa mère. — C'est à lui que tu parles depuis tout à l'heure, non ? Elle hausse les épaules. — Entre autres, ouais. Mais elle n'a pas envie de poursuivre sur cette voie-là. Elle se lève précipitamment, venant border sa mère précieusement. — Faut que tu dormes maintenant. Tu m'appelles si y a un souci, je repasse dans une heure de toute façon. Baiser délicat qu'elle dépose sur le front de sa mère, cette dernière qui attrape son poignet au passage pour le serrer aussi fort qu'elle peut, tendre. Mads s'éloigne et au moment ou elle attrape la poignée, sa mère la coupe dans son élan. — Chérie ? Elle se tourne vers elle. La voix de sa mère est si basse. — Sois gentille avec Sidney. Silence. Y a juste les échos de son coeur qui vient de s'écraser par terre. Elle baisse les yeux, un peu perturbée par les mots de sa mère. Cette dernière ne s'occupe déjà plus d'elle, elle a déjà fermé les yeux, fatiguée par ses médicaments. Et Mads s'en va sans dire un mot, referme délicatement la porte et retourne dans le bureau. Elle reste postée là, un peu bêtement. Elle finit par relire le dernier sms de Sidney. Mais rien ne se passe. Elle remet l'objet dans la poche de son short et va s'isoler dans la pièce à l'arrière, déphasée.
— Hey. Elle sursaute à moitié et relève la tête vers la voix. Sidney est là, dans l'encadrement de la porte. Calme, comme toujours. Elle détourne le regard, comme si ça lui demandait trop d'efforts de maintenir la tête levée vers lui. Elle est prostrée sur la chaise, des papiers entre les mains, elle ne se souvient même pas les avoir pris à un moment donné. — T'as perdu ton portable ? Elle plisse le front, sa question qui ne trouve pas de sens dans sa tête. Elle ne comprend pas. Alors elle relève la tête, des points d'interrogations au fond des yeux. — T'as pas répondu. Elle hausse les épaules. — Ben c'est qu'y avait rien à répondre. Qu'elle lâche froidement, ne cachant même pas le fait qu'il l'emmerde royalement avec ses remarques. — C'est pas grave, on peut continuer la discussion de vive voix. Elle se lève, excédée, lâchant un soupir bruyant, un peu insolent. Elle s'approche de lui. — J'ai pas l'temps pour tes états d'âmes. Elle lui colle les feuilles qu'elle tient entre les mains sur le torse. — Tu gères en compta ou pas ? Moi j'pige rien. Et elle quitte la petite pièce pour retourner à l'accueil, s'affairant à brasser l'air, le vide. Elle espère qu'il va comprendre le message et ne pas insister. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 15:08 | |
| « Ben c'est qu'y avait rien à répondre. » Classique. Il baisse la tête, ses lèvres qui s'étirent légèrement, dans un sourire désabusé. Elle est froide et ça devrait suffire à le faire abandonner – d'habitude ça marche. Mais plus rien n'est comme d'habitude, plus depuis un moment déjà et il a l'impression que tout leur équilibre se casse la gueule sans qu'ils ne réussissent à se relever. Comme s'ils devaient réapprendre à marcher ensemble.
Il insiste. Le soupir de Mads le tend, mais il se contente de la regarder approcher, silencieux. « J'ai pas l'temps pour tes états d'âmes. » C'est à son tour de soupirer, avant de sursauter quand elle lui colle un paquet de feuilles contre le torse. Il l'attrape machinalement, mais c'est toujours elle qu'il fixe. « Tu gères en compta ou pas ? Moi j'pige rien. » Elle lui laisse pas le temps de répondre avant de s'éclipser, le laissant comme un con.
Il lui faut plusieurs secondes avant d'enfin se décider à la suivre.
Il abandonne les feuilles sur le comptoir, n'y jetant qu'un bref coup d'œil, peu intéressé. « Je regarderai ça tout à l'heure. D'abord, j'veux qu'on discute. » Il l'observe mais elle fait mine de l'ignorer, à s'agiter dans le vide comme si elle espérait que ça suffise à le faire taire. Cette fois, ça n'marche pas. « Mads. » Elle continue. Il perd patience. Ses yeux restent braqués sur elle alors qu'il s'approche, l'attrapant par les épaules doucement, pourtant assez ferme pour la forcer à se tourner et lui faire face. « J'te parle. » Il plante son regard dans le sien, sourcils froncés et traits tirés. « J'en ai marre de te voir esquiver. » À croire qu'elle n'est bonne qu'à ça de toute façon, balancer des grenades et se tirer en courant, faire la sourde oreille quand elle le laisse à l'agonie. Elle a toujours été plus douée que lui pour faire semblant. « Tu dis que tu veux pas m'voir, pis tu changes d'avis cinq minutes après pour que j'te rende service. Tu trouves ça normal ? » |
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Bip bip ▹ posts envoyés : 1301 ▹ points : 38 ▹ pseudo : miserunt (mathie) ▹ crédits : ailahoz (avatar) moi (gif) & whi (profil) ▹ avatar : mimi elashiry ▹ signe particulier : air mauvais, moue boudeuse, la crinière sauvage qui vient toujours cacher son visage ; tenues provocantes et allure d'allumeuse, pourtant elle n'assume rien et s'indigne lorsqu'on la drague un peu trop.
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 15:18 | |
| — Je regarderai ça tout à l'heure. D'abord, j'veux qu'on discute. Elle prend sur elle pour ne pas l'envoyer chier tout de suite. Pour ne pas lui dire de rentrer chez lui puisque c'est comme ça. Elle a trop besoin de lui, mais elle ne l'avoue pas. Elle continue de ranger des choses déjà rangées. Elle n'arrête pas en ce moment. Elle refait dix fois les mêmes choses sans même s'en apercevoir, comme un toc. — Mads. Elle n'écoute pas. Continue, comme si sa survie en dépendait. Et quand il l'attrape par les épaules pour la forcer à se retourner, à le regarder, à s'arrêter, elle a envie de hurler. Elle a l'impression que si elle s'arrête, elle ne repartira jamais. Et ça lui fait peur quelque part. Ses yeux qui le fusillent, les lèvres pincées pour cacher les crocs prêts à lui mordre les mains. — Quoi ?! Qu'elle finit par lâcher, irritée. — J'te parle. Mais elle s'en fout, elle n'a pas envie de parler elle. Pas de ça en tout cas. Pas d'eux, pas de lui, pas d'elle et surtout pas de ce qu'elle ressent. Jamais. — J'en ai marre de te voir esquiver. Elle croise ses bras sur sa poitrine. Ne fait rien pour améliorer la situation. Barre-toi si ça te plait pas, qu'elle a envie de lui dire. Mais elle ne dit rien. Peut-être qu'elle a peur qu'il s'en aille vraiment. — Tu dis que tu veux pas m'voir, pis tu changes d'avis cinq minutes après pour que j'te rende service. Tu trouves ça normal ? Elle souffle, comme un taureau enragé qui en aurait marre de ce foutu torero qui le nargue et le blesse. — Oui, j'vois pas l'souci. Elle s'agite, se défait de son emprise et recommence à tout sortir, tout ranger, frénétiquement. — Y a une différence entre avoir envie d'te voir et avoir besoin d'un coup de main. Et pis t'façon j'comptais juste te refiler la comptabilité pendant que je vais dormir un peu, donc j'allais pas vraiment te voir. Les mots salauds qui glissent tout seuls, presque trop facilement pour que ça ne soit pas suspect même. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 15:42 | |
| « Quoi ?! » Elle attaque mais il reste statique, habitué à la voir sortir de ses gonds – il sait les crocs qu'elle planque difficilement. Il ne bronche pas, toujours calme. Solide. Mais pour combien de temps ?
Il sait que ses questions la dérangent mais il est lassé de n'jamais avoir de réponse. Fatigué de toujours être celui qui fait des concessions, sans voir le moindre changement en face. Elle souffle, il se contente de l'observer. « Oui, j'vois pas l'souci. » Il arque un sourcil et la laisse lui échapper sans chercher à la retenir, simplement planté là.
Il attend. Il sait que le coup de poignard n'est pas loin.
« Y a une différence entre avoir envie d'te voir et avoir besoin d'un coup de main. Et pis t'façon j'comptais juste te refiler la comptabilité pendant que je vais dormir un peu, donc j'allais pas vraiment te voir. » C'est trop fluide, trop facile, comme si elle lui parlait de la pluie et du beau temps. Comme si elle n'avait pas la moindre idée de l'impact que peuvent avoir ses mots – impact qu'ils ont chaque fois et ça commence à être trop pour qu'il reste inébranlable. Sa mâchoire se contracte alors qu'il inspire par le nez, prenant un instant avant d'ouvrir la bouche. « Tu me prends pour qui, exactement ? Ton ami, » son cœur se serre, « ou ton boy ? » Il a beau rester calme, la rancœur suinte dans chacune de ses intonations. « Faut que tu comprennes que j'suis à pas à ta disposition. » Pourtant c'est un peu le cas. Elle demande, il accoure. Si elle est souveraine il n'est rien de plus que son bouffon, sa distraction. Il commence à se demander si elle finira par le jeter, comme un gosse qui s'est lassé de son jouet préféré. « Tu sais que j'suis là quand t'as besoin d'aide, mais c'est pas pour autant que j'peux tout accepter. » Peut-être qu'il l'a trop fait, justement. Peut-être que c'est d'sa faute si elle se croit tout permis.
Il la dévisage et ça fait tellement mal qu'il est forcé de détourner les yeux, un peu dépassé par la situation, par la force de ses sentiments et la douleur qu'elle continue à faire naître en lui sans jamais l'apaiser. « Tu te fous d'ma gueule. » C'est qu'un murmure et au fond il sait pas si ça s'adresse à elle, ou si c'est purement rhétorique. |
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 15:54 | |
| — Tu me prends pour qui, exactement ? Ton ami, Elle fait la sourde oreille face à son cœur qui réagit. — ou ton boy ? Elle s'arrête enfin, pivote pour lui refaire face et le dévisage, le regard dur teinté d'incompréhension. Mais elle n'a toujours pas la patience d'affronter ce qu'elle qualifie de petite crise existentielle. Elle pose une main sur sa hanche, l'autre prend appui sur le rebord du bureau, la tête légèrement penchée sur le côté alors qu'elle le laisse parler, sans le lâcher du regard. Les yeux mauvais. — Faut que tu comprennes que j'suis à pas à ta disposition. Elle ne devrait rien dire, ne pas réagir, mais c'est plus fort qu'elle. Y a l'envie de lui faire mal qui la démange. Comme elle a eu mal quand il n'était pas là. Alors elle hausse un sourcil, comme si elle était sceptique, comme si elle lui disait : t'es sûr ? C'est mesquin, trop, même pour elle. — Tu sais que j'suis là quand t'as besoin d'aide, mais c'est pas pour autant que j'peux tout accepter. Elle lâche un bref soupir condescendant avant de se remettre en mouvement, détournant son regard de lui comme si tout ce qu'il disait n'avait aucun sens, aucune importance. Elle attrape un classeur, fait mine de le parcourir alors qu'elle n'arrive même pas à déchiffrer les mots qui filent sous ses yeux. Son cerveau est concentré ailleurs. — Tu te fous d'ma gueule. Et c'est trop, elle en a marre. Elle a tenté de se taire, d'éviter, de fuir, mais il n'a rien voulu entendre. Il a insisté, encore et encore. Et elle a bien compris qu'il va continuer jusqu'à obtenir gain de cause. Le classeur qu'elle claque violemment contre le bureau, accès de colère incontrôlé, survenu de nulle part. — BON ! Qu'elle gueule, comme une mère énervée qui voudrait mettre fin au caprice de son fils. Elle ne le regarde toujours pas, lâche jusqu'au bout. — Si t'es venu pour raconter des conneries tu peux t'en aller. Sinon, j'veux bien que tu regardes cette putain de compta de merde. Elle se tourne vers lui, une feuille en main qu'elle froisse sans s'en rendre compte. Elle a envie de la déchiqueter cette putain de feuille. Ses yeux ravagés par un terrible orage. — Mon ami, tu parles. Qu'elle ajoute en grognant, mauvaise, avant de se détourner de lui. La rancœur n'est toujours pas passée. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 16:25 | |
| Spectateur de son p'tit manège, il fait mine de rester imperturbable. Il continue sur sa lancée et ignore les attaques silencieuses de Mads – le haussement de sourcil, les soupirs, l'indifférence. Il aimerait faire croire que ça n'le touche pas, mais c'est le cas. Ça fait mal. Trop. Il en vient à regretter d'être venu, incapable de continuer à la regarder.
Quand le classeur claque sur le bureau, il sursaute. « BON ! » Ses yeux reviennent se poser sur elle, mais c'est elle qui regarde ailleurs. C'est elle qui continue de fuir. « Si t'es venu pour raconter des conneries tu peux t'en aller. Sinon, j'veux bien que tu regardes cette putain de compta de merde. » La feuille qu'elle froisse avec la même hargne qu'elle met à fracasser son cœur, encore et encore et encore comme si elle n'avait pas la moindre pitié « Mon ami, tu parles. » Encore une fois, elle se détourne. Il reste figé sur place, foudroyé par ses mots et sa rage et sa rancœur, cocktail explosif qui le détruit de l'intérieur. Ça rampe en lui comme un poison, ça lui ronge les entrailles jusqu'à ne laisser qu'un champ de ruines au creux d'sa cage thoracique. Elle le dévaste plus facilement qu'une putain de bombe nucléaire, et tout ça sans même daigner le regarder.
Il se met à rire. Doucement d'abord, dans un souffle. Et puis c'est les nerfs qui lâchent, le désespoir qui prend le dessus, le volume qui augmente. Ses mains viennent planquer son visage et il rit, alors qu'une part de lui a envie de chialer.
Quand il finit par reprendre son souffle, il se borne à n'pas la regarder.
« J'en ai rien à foutre de ta compta. Et j'crois que toi non plus. » Elle a même pas l'air d'y tenir tant que ça, c'est qu'un prétexte derrière lequel se cacher, un rempart à brandir entre eux pour qu'elle puisse garder sa distance de sécurité. « Tu vois, c'est exactement pour ça que j'voulais plus te voir. » Il écarte les bras sans savoir ce qu'il désigne exactement – elle, lui, tout ce qu'ils sont devenus. Son regard qui revient enfin se poser sur elle, dur, amer. « C'est pas possible de discuter avec toi. Dès qu'un truc va pas dans ton sens, tu te braques et tu m'en mets plein la gueule. » Il n'a plus envie de prendre sur lui et se taire, encaisser en silence pour la préserver. Si elle veut pas l'épargner, il le fera pas non plus.
Il s'approche, le pas lent, la colère sourde qui perce à travers ses yeux sombres. Sa démarche est calme et son ton est froid, pourtant dans ses veines c'est le brasier. « Arrête de me prendre de haut comme si j'faisais un caprice. C'est toi qui t'comportes comme une gamine pourrie gâtée, pas moi. » C'est son tour de balancer des accusations, à croire qu'y en a pas un pour rattraper l'autre finalement. Ils n'arrivent qu'à se laisser tomber, ces derniers temps. |
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 16:40 | |
| Il se met à rire, il craque. Suffit de le voir, il est à bout. Il n'en peut plus. D'elle, sûrement. De tout. Des années qui se sont entassées comme du poison. Par sa faute à elle, comme tout le temps. Elle le regarde le temps qu'il rit et ça lui fait un mal de chien. Un truc violent. Parce qu'elle perçoit nettement tout ce qu'il y a derrière. Et ça fait écho à sa propre détresse. Celle qu'elle n'écoute pas, jamais. Et dès qu'il retire ses mains de son visage, elle détourne la tête. Elle n'y arrive pas, elle n'y arrive plus. Elle a trop peur de tout ce qu'elle peut voir dans son regard. Elle a trop peur de craquer, de plus y arriver, de ne plus tenir. Visiblement, lui aussi puisqu'il ne la regarde pas non plus quand il se remet à parler. — J'en ai rien à foutre de ta compta. Et j'crois que toi non plus. Elle voudrait dire que si, que c'est très important. Juste pour le faire chier, juste pour le contredire. Mais ses lèvres sont scellées. C'est sûrement mieux comme ça. Elle a retenu la leçon, enfin c'est ce qu'elle croit. — Tu vois, c'est exactement pour ça que j'voulais plus te voir. Elle se braque en entendant ses mots. Se recroqueville sur elle-même pour encaisser le choc un peu trop violent. Son myocarde qui se dissout sous l'acide de ses paroles. Elle voudrait qu'il parte, elle a envie de pleurer. Elle n'aurait pas dû lui dire de venir. — C'est pas possible de discuter avec toi. Dès qu'un truc va pas dans ton sens, tu te braques et tu m'en mets plein la gueule. Elle n'a même plus la force de nier, de faire semblant. C'est beaucoup trop flagrant pour qu'elle s'entête dans cette voie. Elle déglutit, ne dit plus rien. Elle ne bouge même plus, comme suspendue au-dessus du vide sur un fil. En équilibre. Et Sidney qui joue les bourrasques de vent autour d'elle. Du coin de l'oeil, elle le voit approcher. Elle voudrait lui hurler de s'en aller. Ou prendre la fuite elle-même pour aller s'enfermer quelque part. Mais elle ne réagit pas. Y a juste ses muscles qui se contractent et son souffle qu'elle retient. — Arrête de me prendre de haut comme si j'faisais un caprice. C'est toi qui t'comportes comme une gamine pourrie gâtée, pas moi. Et y a les mots de sa mère qui reviennent tourner en boucle dans sa tête. Elle ne sait pas quoi en faire. Et Sid est trop prêt. Et sa colère lui fait trop mal. Comme si leurs douleurs se répondaient. Elle reste comme ça encore quelques secondes. Et finalement, elle se remet en mouvement. Lentement. Prudemment. Elle lui passe devant, le force à se décaler alors qu'elle vient s'asseoir sur la chaise à roulettes. Elle attrape le classeur et le fait glisser devant elle, dans un calme olympien. Elle attrape un crayon de papier et d'une voix parfaitement maitrisée elle brise enfin le silence dans lequel elle s'était plongée. — C'est pas grave je comprends, je vais me débrouiller pour la compta. Et voilà qu'elle fait mine de lire les lignes de chiffres qui défilent sous son regard embué. Complètement bloquée. Incapable de se déverrouiller. |
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 17:20 | |
| Elle ne réagit pas. Il la voit se figer, son regard qui continue de le fuir alors qu'il s'entête à la fixer. Il attend, laisse les mots s'incruster dans la tête de Mads et résonner en échos. Sûrement qu'il le regrettera, plus tard. Quand la colère sera redescendue et qu'il s'en voudra d'avoir été si dur, d'avoir laissé sa patience s'envoler. Mais pour l'instant ça crame en lui et il reste braqué sur elle, refusant de lui laisser la moindre échappatoire.
Quand elle se met en mouvement, il retient son souffle.
Elle se contente de forcer le passage pour s'éloigner de lui, trop lente, trop raide, on dirait un automate. Il se tourne pour la suivre du regard alors qu'elle s'assoit, ses sourcils qui se froncent. Elle a l'air plus calme que lui, c'est pas normal. « C'est pas grave je comprends, je vais me débrouiller pour la compta. » Elle se concentre sur le classeur comme si c'était la seule chose qui importait, comme si tout l'reste du discours de Sid avait été effacé de sa mémoire immédiate. Elle fait rien, elle crie pas, elle le frappe pas. Elle reste là à l'ignorer et il voudrait hurler putain, il donnerait tout pour qu'elle lui offre les grands éclats auxquels il est habitué. Ça il sait gérer, il sait encaisser même quand ça fait trop mal. Mais quand elle l'ignore, il perd tous ses moyens.
« Mads. » Elle répond pas. Elle le regarde pas. Il a l'impression d'être invisible et ça lui file la nausée.
Peut-être qu'il devrait partir, ne pas prononcer un mot de plus et s'en aller sans un regard en arrière. Mimer le mur contre lequel il se fracasse à longueur de temps.
Il sait qu'il en est pas capable. Pas une deuxième fois.
En deux pas il la rejoint, sa paume qui vient s'abattre sur le classeur dans un bruit sourd, ses doigts qui cachent les chiffres qu'elle se borne à contempler. « Arrête. » C'est à mi-chemin entre l'ordre et la supplique, sa voix vibrante de colère qui se brise sur la fin. « Pourquoi tu fais ça ? » Il comprend pas à quoi elle joue. Il comprend même pas comment ils ont pu en arriver là, comment les choses ont pu dégringoler au point qu'ils ne réussissent même plus à communiquer. « Parle-moi putain. » C'est tout ce qu'il demande. Qu'elle parle, qu'elle réponde, qu'ils puissent enfin avoir une vraie discussion. Mais Mads ne lui donne jamais ce qu'il veut.
« Tu vois pas que j'suis fatigué ? J'te comprends même plus, Mads. » Il veut essayer de percer à travers le brouillard encore une fois, lui tendre la main pour l'aider à traverser, pour qu'elle revienne du même côté que lui. Il veut croire que ce qu'ils ont vaut plus que ça – ce silence au goût amer. « J'ai pas envie d'te perdre. » Aveu douloureux, sa gorge qui se noue alors qu'il ne la quitte plus des yeux. « S'te plaît. » Me laisse pas. Et me force pas à te laisser. |
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 17:38 | |
| Le silence qui s'éternise un instant. Et elle se dit qu'elle a gagné - ou perdu - et qu'il va s'en aller sans insister. Mais elle a tort. C'est tant pis, ou c'est tant mieux, elle ne sait même plus à force. La paume de main de Sidney qui claque les feuilles et lui obstrue la vue. Elle sursaute mais continue de fixer devant elle. Les doigts de Sidney plutôt que les chiffres. C'est toujours mieux que ses yeux. — Mads. Elle lutte, elle n'entend pas. Se persuade qu'il est déjà parti. Que ça va aller, que c'est rien. — Pourquoi tu fais ça ? Elle lutte. Mais c'est trop dur. L'adversaire est trop fort pour elle. — Parle-moi putain. Elle n'arrive plus à lutter. Elle déglutit lentement, cale sa tête dans la paume de sa main, tente de garder son petit air lointain, mais déjà quelques larmes fines s'échappent et roulent sans un bruit. Elle contient trop de choses, il n'y a plus de place à l'intérieur. — Tu vois pas que j'suis fatigué ? J'te comprends même plus, Mads. Elle ne se comprend plus non plus. Elle ne le comprend plus non plus. En fait, y a longtemps qu'elle n'y comprend plus rien. Qu'elle avance à l'aveugle en attendant de voir ce qu'il se passe, en attendant de voir quand est-ce qu'elle se prendra un mur et tombera. Peut-être que ce moment est arrivé. Et une part d'elle s'en veut de mettre Sid dans cet état. L'autre, ne pense qu'à elle-même et à ses propres tracas. Les deux ne sont pas foutues de cohabiter, et la deuxième a salement tendance à prendre le pas sur la première. — J'ai pas envie d'te perdre. Ça l'électrise. Coup de jus violent, comme une détonation. La simple idée qu'il puisse envisager de la perdre s'ils continuent dans cette voie la panique complètement. Il parle encore mais elle n'écoute déjà plus. Elle a bondi, comme apeurée, piquée à vif. Les yeux écarquillés elle le dévisage une seconde avant de finalement abattre ses deux mains sur son torse. Une fois, deux fois, trois fois. Elle avance pour l'obliger à reculer. — Arrête de mentir ! Elle hurle, mais ce n'est pas comme d'habitude. Ce n'est pas la voix dur, chargée de hargne et de colère. Non, c'est strident, c'est terrifié. Dans ses yeux tout se brise. — Tu voulais plus m'voir ! Si on s'est reparlé c'est juste par hasard. T-tu voulais plus m'voir et... ! Elle se met à buter sur les mots, le souffle tremblant, l'émotion qui la prend à la gorge et qui la fait vaciller comme une plume dans la tempête. Elle ne le regarde même plus, elle s'agite, perdue dans le dédale de ses pensées. — Tu m'supportes même plus. C'est qu'une question d'temps avant qu'tu veuilles à nouveau plus m'voir ! Sa voix s'étrangle, les larmes roulent toujours sans faire de vagues. Elle fait mine de le frapper à nouveau, mais elle n'a même plus le cœur à ça. Sa main s'abat mollement sur son torse, elle n'a plus aucune conviction. — Tu finiras par partir. Son cœur qui se froisse, les cris qui s'estompent. Finalement, c'est toujours la même rengaine, la même peur. Celle de le perdre. Cette idée est toujours restée abstraite dans sa tête, mais maintenant qu'elle l'a frôlé d'un peu trop près, ça la rend malade. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 18:15 | |
| Le calme avant l'orage. Une seconde elle semble amorphe, la suivante elle bondit sur ses pieds. Il sursaute, le souffle coupé par le regard qu'elle plante dans le sien – ses yeux écarquillés, ses émotions qui suintent de tous les côtés, ça le heurte comme un poids lourd lancé sur lui à toute allure. Elle se met à le frapper, ses mains qui cognent son torse pour le forcer à reculer sans qu'il cherche à se rebeller. Il accueille chaque contact comme une bénédiction. « Arrête de mentir ! » Sa voix lui perce les tympans comme elle lui perce le cœur, parce que c'est pas d'la rage comme il l'attendait. C'est un cri de détresse. « Tu voulais plus m'voir ! Si on s'est reparlés c'est juste par hasard. T-tu voulais plus m'voir et... ! » Elle a l'air d'une gamine égarée, esseulée, terrifiée. Les émotions qui émanent d'elle sont si vives qu'elles le clouent sur place et lui serrent la gorge. Il est incapable de bouger ou répondre.
C'est à peine s'il arrive à respirer.
« Tu m'supportes même plus. C'est qu'une question d'temps avant qu'tu veuilles à nouveau plus m'voir ! » Ses yeux glissent sur les larmes qui dévalent les joues de Mads et ça lui brûle les entrailles. Il voudrait se précipiter sur elle et les essuyer, effacer toutes les traces et sécher ses yeux, absorber sa tristesse jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Pourtant il reste planté là, les bras ballants. « Tu finiras par partir. »
Silence. Ça plane entre eux, la voix de Mads qui continue à se répéter dans sa boîte crânienne, ses mots qui résonnent en boucle. Il voulait une réaction ; il s'attendait pas à celle-là.
Quand il se met enfin en mouvement, c'est pour l'attraper et l'attirer à lui. Ses bras se referment autour d'elle et il la serre tout contre lui, son menton qui se cale sur le sommet de sa tête. « J'veux pas partir. » Pourtant il a considéré l'idée, c'est vrai. À s'demander si ça serait pas mieux pour lui de tout couper, d'essayer de tout recommencer à zéro. Mais quand il essaie d'imaginer sa vie sans elle, y a que du vide. « C'est pas toi que j'supporte plus, c'est juste... Tout ça. » Toute cette situation, tous ces sentiments qui l'étouffent. Tout ce qu'elle provoque en lui quand elle arrache des morceaux de son cœur à mains nues. « J'voulais plus te voir parce que j'avais besoin de temps. » Parce que tu m'as fait trop mal. Mais ça, il peut pas se résoudre à le dire.
Il s'écarte doucement, juste assez pour pouvoir la regarder. Un bras enroulé autour de sa taille, sa main libre qui vient essuyer ses joues l'une après l'autre délicatement, pour chasser les larmes. Ses yeux cherchent à se fondre dans les siens. « J'serais revenu, tu sais. » Peut-être pas maintenant parce que la plaie n'est pas refermée, mais il l'aurait fait. Il peut pas rester loin d'elle très longtemps – elle devrait le savoir. « En tous cas j'suis là maintenant. » Une main qui se pose dans le bas de son dos, ses doigts qui s'accrochent au tissu de son haut comme s'il avait peur qu'elle s'évapore. L'autre continue de planer autour de son visage, chassant ses cheveux pour mieux la voir, une ligne qui se dessine sur son front en voyant ses yeux rougis par les larmes. « J'aimerais juste qu'on oublie. » Mais il sait que c'est pas aussi simple. Il sait qu'il a été absent quand il ne fallait pas. Il sait que ça fait toujours mal de la regarder, de la toucher. Pourtant il peut pas s'en empêcher, penché vers elle, ses yeux qui la scannent, ses mains qui n'la quittent pas. Elle l'attire comme un aimant. |
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Bip bip ▹ posts envoyés : 1301 ▹ points : 38 ▹ pseudo : miserunt (mathie) ▹ crédits : ailahoz (avatar) moi (gif) & whi (profil) ▹ avatar : mimi elashiry ▹ signe particulier : air mauvais, moue boudeuse, la crinière sauvage qui vient toujours cacher son visage ; tenues provocantes et allure d'allumeuse, pourtant elle n'assume rien et s'indigne lorsqu'on la drague un peu trop.
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 18:38 | |
| Il finit par se mouvoir, il l'attrape entre ses bras et la serre contre lui. Mais elle résiste. Elle ne veut pas. Elle se débat sans résultat. Ses mains qu'elle pose sur lui pour tenter de le repousser. Il lui dit qu'il ne veut pas partir mais elle n'écoute pas, elle n'y croit pas. Elle gémit et se dandine. — Arrête, lâche-moi ! Mais il n'obéit pas et c'est sans doute mieux comme ça. Il la garde contre lui et elle finit par se calmer, par arrêter de remuer. Les bras qui retombent mollement le long de son corps et sa tête qui finit par se poser sur son torse ; épuisée. — C'est pas toi que j'supporte plus, c'est juste... Tout ça. Elle ferme les yeux, il ne comprend rien. — C'est pareil putain. C'est pareil... Ou en tout cas, ça conduit au même résultat. Et ce résultat, elle ne l'encaisse pas. — J'voulais plus te voir parce que j'avais besoin de temps. Trois secondes de silence avant qu'elle se mette finalement à sangloter, bousillée par ses mots. A chaque fois qu'il lui qu'il ne voulait plus la voir, c'est un nouveau coup de couteau bien placé. Enfoncé si profondément dans le dos que ça vient transpercer jusqu'à son cœur. Elle ne peut plus l'entendre dire ça une fois de plus où elle va finir par voler en éclats entre ses bras. — Tu comprends pas... Qu'elle souffle tout bas. Il comprend pas que plus il justifie tout ça et pire c'est pour elle. Il a fallut d'une fois, une seule fois pour tout briser. Le lien de confiance est rompu, l'élastique a cédé, ils ont trop tiré dessus. Et Mads a l'impression qu'elle ne pourra plus jamais compter sur lui. Qu'elle ne pourra plus jamais lui faire confiance. Qu'elle doit s'attendre désormais à chaque nouvelle prise de bec à le voir disparaitre. Et ce n'est pas vivable. Il s'écarte un peu, elle le laisse faire. Il tente d'essuyer ses larmes, de capturer son regard mais elle résiste. Elle détourne la tête, comme pour chasser sa main, l'ordonner d'arrêter de la toucher comme s'il pouvait lui faire du bien, alors qu'il lui fait du mal. — J'serais revenu, tu sais. Elle s'en fout qu'il revienne. Il est parti, c'est tout. Elle ne réagit pas. Absente à nouveau. — En tous cas j'suis là maintenant. Il dit ça comme si c'était important, comme si ça réglait tout. Mais ça ne vaut rien à ses yeux. Il est là maintenant, il sera où demain ? Elle a l'impression de voir l'histoire avec son père se répéter. Elle n'arrive pas à digérer. Une cale une main dans le bas de son dos, elle sent ses doigts qui agrippent son t-shirt, elle se tend. Le souffle qui s'accélère sensiblement. De l'autre main il continue l'exploration de son visage, elle le laisse faire comme si ça la laissait de marbre. Comme si elle ne sentait plus rien, même plus le contact de sa main. — J'aimerais juste qu'on oublie. Elle fronce les sourcils. Il aimerait, mais elle ne peut pas. Elle relève enfin les yeux vers lui, mais elle regrette instantanément. Il est là, penché vers elle, si prêt, tout prêt, trop prêt. Et ça la prend d'un coup. Elle part en combustion spontanée. Elle se met à brûler, de partout. Partout. Sa peau, dessous, ses muscles, ses os. Y a tout qui s'embrase et son palpitant qui part en cendres. Dans son regard l'étincelle craque et elle se réveille d'un coup, réagit violemment. Elle le repousse, de toutes ses forces cette fois-ci et se remet à hurler. — ARRÊTE ! Elle recule. — Arrête de faire ça ! Arrête de la regarder comme ça, avec tout ce putain de désir au fond des yeux. C'est contagieux. Son dos qui heurte l'armoire métallique derrière elle. Elle voudrait reculer encore pourtant. S'enfoncer dedans. Disparaitre. Elle a les mains qui tremblent. Ou peut-être le cœur. Elle ne sait plus bien. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 19:09 | |
| « Arrête, lâche-moi ! » Il la sent s'agiter contre lui, mais cette fois il ne la lâche pas. Il serre un peu plus fort, écoutant ses envies plutôt que sa raison, choisissant d'ignorer ce que Mads veut pour une fois, juste une fois. Elle s'apaise et il ferme les yeux une seconde, inspire profondément, son parfum qui s'incruste dans ses narines et lui fait tourner la tête. Tant pis si elle semble trop molle contre lui, comme si elle le laissait faire par dépit, comme si elle baissait simplement les armes. Il serre un peu plus fort. « C'est pareil putain. C'est pareil... » Et il voudrait lui dire que non, lui expliquer que s'il est si usé c'est parce qu'il est fatigué de l'aimer et qu'elle n'y peut rien. Mais il peut pas lui avouer. Pas là, pas comme ça. Alors il ravale tout et lui sert des justifications qui ne semblent pas lui convenir. « Tu comprends pas... » Elle non plus. Il a beau la serrer dans ses bras, y a toujours un gouffre entre eux.
Elle refuse de le regarder mais il insiste, ses gestes qui restent doux même si elle tente de lui échapper. Ses mains flambent au contact de sa peau et il n'arrive même plus à dire si ça vient d'elle ou de lui. Sûrement des deux.
Le mutisme dans lequel elle s'enferme à nouveau ne suffit pas à lui faire perdre ses moyens. Il s'accroche à elle et tant pis si c'est à sens unique – ça l'a toujours été, pas vrai ? Elle est tendue mais immobile, et il se dit que s'il est assez patient elle se calmera, s'il continue à la choyer l'orage passera. Il a oublié qu'il n'a souvent qu'à ouvrir la bouche pour se tirer une balle dans le pied.
Quand elle le repousse c'est brutal, ça le prend au dépourvu et il titube vers l'arrière, la libérant au passage. « ARRÊTE ! » Il serre les dents. Il s'est habitué à tout, il sait encaisser. Tout sauf ce rejet viscéral. « Arrête de faire ça ! » Ses sourcils se froncent et il la dévisage, l'observe se coller contre l'armoire comme si elle voulait passer à travers, mettre toute la distance du monde entre eux. Une nouvelle brèche s'ouvre sur son myocarde. « Quoi ? » Il se redresse doucement pour se tenir bien droit, continuant à la scanner. Calme. Trop calme. « Tu veux que j'arrête de faire quoi, Mads ? » Il devine son trouble sans le comprendre réellement – pas foutu de lire les signaux qu'elle envoie. Il s'approche, un pas après l'autre, prudent comme s'il faisait face à une bête sauvage. « C'est quoi le problème cette fois ? » Il grignote la distance et il sait que c'est dangereux, mais c'est plus fort que lui. Il n'arrive plus à reculer, même si c'est ce que son instinct de survie lui hurle de faire. « J'ai fait quoi de mal ? » Il s'arrête. Quelques centimètres entre eux et il brûle putain il voudrait se jeter contre elle, la toucher encore, la garder contre lui et la supplier de rester. Il se contient. Il a encore la présence d'esprit de n'pas pulvériser toutes les barrières – pas plus qu'ils ne l'ont déjà fait. « J't'écoute, vas-y. » Ses yeux cherchent toujours à accrocher les siens pour les sonder, pour essayer de lire ce qu'elle ne veut pas dire. Mais le message est trop crypté pour lui, et il a perdu le décodeur. |
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Bip bip ▹ posts envoyés : 1301 ▹ points : 38 ▹ pseudo : miserunt (mathie) ▹ crédits : ailahoz (avatar) moi (gif) & whi (profil) ▹ avatar : mimi elashiry ▹ signe particulier : air mauvais, moue boudeuse, la crinière sauvage qui vient toujours cacher son visage ; tenues provocantes et allure d'allumeuse, pourtant elle n'assume rien et s'indigne lorsqu'on la drague un peu trop.
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 19:23 | |
| — Quoi ? Elle suffoque. — Tu veux que j'arrête de faire quoi, Mads ? Elle regrette. Elle regrette tellement d'avoir hurlé ça, d'avoir faibli devant lui. Elle essaye de reconstruire la muraille de ronces qu'elle érige devant lui depuis toujours. Mais ses mains tremblent, elle n'y arrive pas, tout se casse la gueule. Et ça empire quand il s'approche. Elle est collée à l'armoire, désemparée, le regard qui ne le lâche pas comme si elle s'apprêtait à lui bondir dessus d'une seconde à l'autre. Pour le dévorer tout entier. Elle ne voit même pas que c'est déjà fait, que de lui elle n'a laissé qu'une carcasse au fil du temps. — C'est quoi le problème cette fois ? C'est lui le problème. Ça a toujours été lui. Sa poitrine qui se soulève frénétiquement, elle n'arrive pas à se calmer, à se concentrer. La pression ne redescend pas, les vannes ont explosé, c'est trop tard. Tout se déverse à folle allure dans ses veines, ça crame. Son cœur qui cogne. Sa respiration qui s'emballe. Elle a l'impression d'être coincée. D'être piégée. Elle cherche une issue, elle n'en voit aucune. — J'ai fait quoi de mal ? Et ses questions l'assourdissent. Elle n'arrive plus à capter tous ses mots, ça fait trop d'infos. Elle se noie sous ses paroles, n'y voit plus clair et demeure muette. Il est près d'elle. Si près qu'elle sent la chaleur qui émane de son corps. C'est insupportable. Ou peut-être que c'est d'y résister qui l'est. Y a longtemps qu'elle ne fait plus la différence entre les deux. A force de tout rejeter en bloc, elle s'est perdue. Et aujourd'hui, elle ne retrouve plus le chemin. — J't'écoute, vas-y. Un haut le cœur et elle se sent vaciller, en équilibre au bord d'un ravin elle a l'impression que la chute est inévitable. Elle n'a finalement qu'une seule solution, toujours la même : la fuite. Ses yeux qui l'écorchent encore quelques secondes, dans un silence stressant. Jusqu'à ce que finalement. — Faut qu'j'aille voir si ma mère va bien. Excuse bidon, comme toutes les autres, comme toujours. Son regard qui lâche le sien mais bizarrement, elle tombe quand même dans le ravin. Elle ne s'était pas attendue à ça, ça la fait tanguer un instant alors qu'elle s'écarte déjà pour tenter une échappée. S'éloigner de lui, foncer vers la porte, sortir du bureau et aller se réfugier dans la chambre de sa mère. Elle peut essayer au moins. Alors elle essaye. |
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 19:47 | |
| Il a l'impression d'être face à un animal sauvage et il n'arrive plus à savoir s'il est la proie ou le prédateur, elle semble prête à le bouffer et pourtant prise au piège. Il sait pas il sait plus, tout se mélange et il se force à s'arrêter, à n'pas aller trop loin. C'est douloureux. D'être si près, mais pas assez. De brûler d'envie de la serrer contre lui, mais de vouloir ne plus jamais la toucher. Perdu entre deux eaux, y a plus aucun équilibre quand les fondations s'effondrent.
Ses questions se heurtent au silence et il voudrait la secouer, la forcer à répondre, ouvrir son crâne et chercher à l'intérieur pour rassembler toutes les pièces du puzzle. Il attend.
La chute est prévisible.
« Faut qu'j'aille voir si ma mère va bien. » Elle commence à s'éloigner et il reste immobile, regard dans le vague, respiration en suspens. Cœur en sursis. Il sait déjà qu'il est condamné. « Non. » Il bouge, fluide et rapide, ses doigts qui s'enroulent autour du poignet de Mads pour l'empêcher de partir. « Arrête d'esquiver. » Et à nouveau il se rapproche, à nouveau il flirte de trop près avec les limites. Il sent qu'elle est troublée et peut-être que c'est ce qui lui donne un regain de courage – ça et la fatigue qui a rongé sa patience, entaché sa raison. Il lui reste la détermination des désespérés. Ce soir, il la laissera pas filer. « C'est moi. C'est juste moi. » La voix basse, comme pour tenter de l'amadouer, retrouver sa confiance. Lui montrer qu'il ne compte pas la dévorer ; pas comme elle. « Pourquoi tu pètes les plombs ? » Il est si proche qu'il sent sa chaleur à nouveau, pourtant ça suffit pas à effacer le froid qui s'est incrusté dans ses os. Celui qu'elle laisse se répandre un peu plus à chaque fois qu'elle arrache des morceaux de lui. Y aura plus qu'un grand vide, quand elle aura fini. « Pourquoi tu veux me fuir ? » Ses prunelles vrillées aux siennes, ses phalanges qui planent près des siennes sans les toucher. Tout juste un frôlement, la limite pas encore franchie mais devenue trop floue. Il n'arrive plus à se retenir, à faire semblant, à se préserver en gardant ses distances. Peut-être qu'il n'en a plus envie, peut-être qu'il ne veut pas penser aux conséquences pour une fois. Et à trop jouer avec le feu on finit par se brûler, il le sait. Mais les flammes ne lui font plus peur depuis que Mads l'a réduit en cendres. |
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 20:38 | |
| — Non. Le cœur qui chavire, elle accélère. Il est plus rapide, sa main qui entoure son poignet. Trop tard. Obligée de s'arrêter, pourtant la colère ne décroit pas. Elle lui refait face. L'envie de lui en décoller une lui titille les doigts, mais elle ne fait rien. Parce que son regard tombe dans le sien et aussitôt, elle se sent prise en étau. Ça bloque ses mouvements, elle est comme paralysée. — Arrête d'esquiver. Elle ne sait pas comment faire autrement. Elle a fonctionné comme ça toute sa vie. Ce serait comme dire à un droitier de devenir gaucher du jour au lendemain. Ce serait chaotique. Et ça n'aurait aucun sens. Elle le mitraille du regard, voudrait le mettre à terre pour le forcer à la lâcher. Pourtant, elle attend. Il se rapproche et elle brûle. Nuée d'abeilles dans la poitrine. La sensation des ailes d'abord, qui lui noue l'estomac mais qui pourtant la fait se sentir légère. Mais très vite, tout est remplacé par les piqûres, par le venin qui fait se tordre de douleur. — C'est moi. C'est juste moi. Elle a envie de lui dire que c'est justement ça le problème. C'est lui. Lui, ses regards, ses sourires. Ses mains sur elle, son souffle qui griffe son visage. C'est lui du début à la fin. C'est lui, putain. Et elle ne peut pas. Elle détourne les yeux, recule un peu, comme pour instaurer une distance de sécurité. — Pourquoi tu pètes les plombs ? Il avance encore, comble le vide qu'elle tente d'agrandir entre eux. Elle n'en peut plus. Elle serre les poings, voudrait en abattre un sur lui. Mais ne fait rien. — Pourquoi tu veux me fuir ? Et ça fait comme un électrochoc. Elle se raidit. Elle se décide enfin à lui refaire face. Plantée devant lui. Le regard dur, elle a voilé ses faiblesses, s'applique à rebâtir les remparts, inlassablement. — Et toi alors ? Elle se fait sèche, piquante. Elle contre-attaque comme elle peut. Refuse de se laisser apprivoiser. — Tu m'fuis, puis tu reviens. Ça veut dire quoi ? Tu m'fais mal et après tu reviens en prétendant vouloir prendre soin d'moi. A quoi tu joues toi aussi, hein ? Elle tente lamentablement de retourner la situation contre lui. Elle espère le braquer, le faire abandonner. Qu'il finisse par abdiquer et s'en aller. Parce qu'elle, elle n'y arrive plus ce soir. |
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 21:02 | |
| « Et toi alors ? » Le trouble laisse place à l'animosité et il sait pas s'il est déçu ou soulagé. La douleur qui vient lui étreindre la poitrine est familière, vieille amie qui fait partie de son paysage depuis trop longtemps. C'est peut-être la seule chose qui a du sens dans tout ça, finalement. « Tu m'fuis, puis tu reviens. Ça veut dire quoi ? Tu m'fais mal et après tu reviens en prétendant vouloir prendre soin d'moi. A quoi tu joues toi aussi, hein ? » Il pince les lèvres, interdit. Elle lui fait voir la situation sous un autre angle et il sait plus quoi dire, il sait pas comment réagir. Ça lui paraît tellement évident qu'il comprend pas qu'elle comprenne pas.
C'est qu'elle veut pas comprendre.
Elle se fait sourde et aveugle, il reste muet. Son sourire fatigué revient et il baisse les yeux un instant. Il voudrait lui dire. Il voudrait tout lui balancer à la gueule pour qu'elle ait pas d'autre choix que d'assimiler l'information, mais les mots n'veulent même pas se former dans sa tête. C'est coincé. Ils sont coincés. À tourner en rond pour revenir toujours au même point. Quoi qu'ils fassent c'est toujours pareil, les variantes n'aident pas et c'est chaque fois la même fin.
Quand ses yeux remontent vers elle, y a quelque chose de résigné qui vient les ternir. « Alors quoi ? On s'renvoie les questions et on s'accuse mutuellement ? C'est ça que tu veux faire ? » Pas lui. Il sait même plus ce qu'il veut, il sait plus sur quel pied danser. Son équilibre se fait précaire – tellement qu'il ne voit plus pourquoi se retenir de sauter dans le vide. Une main qui se lève pour venir jusqu'au visage de Mads, à effleurer ses lèvres du bout des doigts. « J'suis fatigué de me battre avec toi. » Ses prunelles braquées sur sa bouche, il n'essaie même plus de faire semblant. C'est à peine s'il a encore assez de force pour lutter. « Dis-moi de partir. » Il sait pas s'il exige ou s'il quémande, si c'est vraiment ce qu'il veut ou s'il espère qu'elle fera tout le contraire. « Si je reste, j'vais encore merder. » S'il reste, il va l'embrasser. Et il sait que c'est bon ni pour lui, ni pour elle. |
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 21:37 | |
| — Alors quoi ? On s'renvoie les questions et on s'accuse mutuellement ? C'est ça que tu veux faire ? Visiblement lui aussi puisqu'il ne répond pas à ses questions. Elle pince les lèvres et lui jette un petit regard condescendant. Comme pour lui montrer qu'il ne vaut pas mieux qu'elle sur ce coup-là. A croire que y en a jamais un pour rattraper l'autre. Ils foncent tous les deux droit dans le même mur. L'impact risque d'être mortel à cette vitesse. Il lève sa main libre et ses doigts viennent frôler ses lèvres. Il recommence. Elle crève. Non, il peut pas faire ça. Pas encore. D'un coup ça cogne trop fort dans sa poitrine et elle n'entend plus que ça. Elle se sent fébrile, elle se sent minuscule. — J'suis fatigué de me battre avec toi. Si seulement il savait à quel point elle aussi ça l'éreinte. A quel point elle voudrait retrouver les vieilles années, ou il n'y avait pas de questions à se poser, pas de douleur à encaisser. Il fixe sa bouche et elle fixe ses yeux. Une drôle de chaleur qui se diffuse dans son bas-ventre et qui s'étale. Il en a envie, elle le sait, parce que elle aussi. Et ça lui semble être la pire idée possible. Pourtant, elle n'en imagine aucune autre. Elle retient presque son souffle, elle n'ose plus bouger de peur de tout briser. — Dis-moi de partir. Elle fronce les sourcils. Ne comprend pas. Et sous sa peau c'est le chaos. Les viscères qui dansent, elle se sent comme une adolescente en plein flirt. Et elle ne sait pas quoi faire de ça. — Si je reste, j'vais encore merder. Et elle aussi. Et elle n'est pas certaine de pouvoir s'arrêter cette fois. Ses lèvres tremblent un peu, elle va parler. Lui dire de se casser. Y a rien d'autre à faire, c'est la seule option. — C'est quand tu pars que tout merde, espèce de con. Putain. C'est pas ça qu'elle était censée dire. C'était l'exact opposé. Elle panique, sa respiration qui va si vite qu'elle peine à laisser l'oxygène rentrer. — Je t'interdis de m'embrasser. C'est soufflé si bas et avec si peu de conviction que ça ne ferait reculer personne. On croirait presque qu'elle vient de le supplier du contraire. La main qu'elle pose sur son t-shirt au même moment pour l'agripper et qui finit de dénaturer les quelques mots qu'elle vient de prononcer. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 21:56 | |
| « C'est quand tu pars que tout merde, espèce de con. » Ça vibre en lui et tout se casse la gueule – son cœur, sa raison, ses bonnes résolutions. Elle ne lui donne ni ce qu'il a demandé, ni l'inverse. C'est le cul entre deux chaises comme trop souvent et il n'ose même plus respirer, ses yeux qui font des allers-retours entre les siens et sa bouche, comme s'il n'arrivait pas à se décider. Ses doigts qui planent toujours près de son souffle et putain il brûle. Dedans, dehors, partout. Il brûle et elle ne fait rien pour l'éteindre. « Je t'interdis de m'embrasser. » Il peut pas s'empêcher de sourire, parce qu'il sait que même elle n'y croit pas. Il sent sa main agripper son t-shirt, son souffle s'accélérer, l'impression qu'elle crame autant que lui. « Tu mens mal. »
Il cède.
Ses lèvres viennent se presser contre les siennes, fermes mais douces, un soupir qui lui échappe contre sa bouche comme s'il était soulagé. Comme s'il retrouvait l'air frais après une trop longue apnée. Il l'embrasse et c'est lent, il prend son temps. Ses paumes qui se calent sur ses joues, sa langue qui part à la rencontre de la sienne, ses lèvres qui épousent les siennes dans une harmonie parfaite. Y a pas de surprise, pas de goût d'urgence – pas comme leurs premiers baisers volés, mal calibrés. Cette fois il sait ce qu'il veut, il sait ce qu'il fait.
Ses mains glissent de leur poste, ses doigts qui viennent s'accrocher à ses hanches alors qu'il la rapproche un peu plus de lui, comme s'il ne voulait plus laisser aucun espace entre eux. Il ne veut plus de cette distance à la con, de ces barrières qu'il s'impose pour se protéger, pour empêcher le pire. Y aura pas de retour en arrière. Ce soir il se jette dans l'vide et il n'a pas de parachute, rien pour empêcher sa carcasse d'aller se disloquer des dizaines de mètres plus bas. Peut-être qu'il regrettera, plus tard, quand elle le réduira en charpie. Mais quitte à se faire cramer les ailes, autant faire en sorte qu'il n'en reste plus rien à la fin. Il préfère se crasher que voler à moitié. |
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Bip bip ▹ posts envoyés : 1301 ▹ points : 38 ▹ pseudo : miserunt (mathie) ▹ crédits : ailahoz (avatar) moi (gif) & whi (profil) ▹ avatar : mimi elashiry ▹ signe particulier : air mauvais, moue boudeuse, la crinière sauvage qui vient toujours cacher son visage ; tenues provocantes et allure d'allumeuse, pourtant elle n'assume rien et s'indigne lorsqu'on la drague un peu trop.
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 22:17 | |
| Il sourit. Elle se contracte quand elle comprend. C'est trop tard. — Tu mens mal. Elle voudrait lui dire qu'elle ne mens pas. Qu'il n'a pas intérêt à faire ça. Mais les mots restent coincés quelque part au fin fond de sa tête, plus personne ne les écoute à cet instant. Le déni s'est fait piétiner, il est vaincu pour la soirée. Sidney qui finit par faire disparaitre l'espace qui les sépare encore et très vite, elle retrouve la douceur de ses lèvres sur les siennes. Nuée de papillons cette fois, y a plus de douleur. Elle ouvre grand les yeux, le souffle court, les épaules qui remontent comme si elle était surprise alors qu'elle n'attendait que ça. Et finalement, elle se laisse aller. Elle se détend, le soupir de Sid qui trouve écho dans le sien alors qu'elle vient placer ses mains derrière sa nuque dans des mouvements anormalement calmes. Les yeux qu'elle ferme enfin et son cœur qui cogne fort, comme s'il cherchait à sortir pour retrouver celui de Sid. Pour ne plus se faire avoir, il en a assez d'être brimé, ce soir c'est le grand gagnant et ça lui donne des ailes. Ses lèvres qu'elle mouve avec tendresse, et elle a l'impression que c'est encore une première fois. Pourtant, c'est la quatrième. Mais elle s'en fout, elle oublie les fois précédentes. Les mains de Sidney qui finissent par aller agripper ses hanches et elle ne se fait pas prier. Le cerveau a été mis sur mute, bâillonné. Elle se cambre contre lui, ses doigts s'éloignent et c'est finalement avec ses bras qu'elle entoure sa nuque, qu'elle l'attire vers elle. Elle se hisse sur la pointe des pieds, toute petite face à lui et cette sensation lui plaît. Les sentiments grisés par une émotion nouvelle, plus de chaines, plus de faux semblants. Elle intensifie le baiser, comme si elle avait peur qu'il se termine. Comme si elle avait peur de l'après. Et elle voudrait plus que ça encore, mais elle n'ose pas réclamer. Elle a trop peur que tout s'effrite comme la dernière fois. Mais cette fois-ci, ce n'est ni lui, ni elle, qui viendra tout gâcher. Présence hostile qui débarque, la voix qui matraque. — Hey, c'est vous qui faites tout c'bruit ?! Elle sursaute, relâche Sidney aussitôt, ses lèvres qui s'arrachent brutalement aux siennes alors qu'elle le repousse violemment en arrière pour réinstaurer un maximum de distance entre eux. Réflexe stupide. Elle se met face au client, les joues rouges. Elle passe nerveusement ses doigts dans ses cheveux pour les ramener plusieurs fois de suite derrière son oreille, bégayant un peu, confuse. — Je, non, oui, j'suis désolée. On est désolés. L'homme les dévisage, mécontent. — Vous avez vu l'heure ? Non, elle ne sait pas. Elle a perdu la notion du temps à partir du moment où il est arrivé. — Désolée, vraiment. De toute façon, il allait partir. Elle se tourne vers Sid, elle est devenue livide désormais. Elle peine à soutenir son regard. — Merci d'être passé. C'est glacial. Et elle est trop gênée pour s'en soucier. Le client qui dévisage Sidney, comme pour s'assurer qu'il va bien s'en aller et laisser l'ensemble du motel dormir tranquillement. Elle n'arrive plus à se tenir tranquille. Le coeur s'est fait rattraper et on l'a refoutu dans sa cage. Fin de la promenade, retour à la réalité. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) Mar 17 Avr - 22:47 | |
| Elle se détend contre lui, elle s'abandonne et pendant un instant il oublie tout. C'est comme s'ils étaient suspendus hors du temps, comme si plus rien n'existait à part eux et leur baiser. Elle s'accroche à lui et son myocarde s'affole, l'impression qu'il va bondir hors de sa poitrine et plonger à ses pieds – pas besoin, elle l'a déjà entre ses mains. Elle se cambre contre lui et il perd pied, une main qui quitte sa hanche et glisse dans son dos, se faufile doucement sous son t-shirt pour se loger au creux de ses reins, contre sa peau. Il voudrait plus, tellement plus. Il voudrait que ça ne s'arrête jamais, qu'ils restent comme ça pour l'éternité, sans qu'aucun d'eux ne fasse éclater leur bulle. Pour une fois elle est calme, pour une fois il se tait.
Mais il devrait savoir que les trêves ne durent jamais.
« Hey, c'est vous qui faites tout c'bruit ?! » Il n'a pas le temps d'enregistrer l'information, encore moins de réagir. Mads sursaute et le repousse si brutalement qu'il se heurte au coin du bureau, une douleur aiguë qui se fait sentir dans son flanc. Il grogne avant de se tourner vers l'intrus, les joues rougies et les sourcils froncés. « Je, non, oui, j'suis désolée. On est désolés. » Un peu dépassé, il se contente de hocher le menton comme pour appuyer ses mots, l'esprit encore bloqué sur elle et ses lèvres sa chaleur la texture de sa peau. Elle, juste elle. « Vous avez vu l'heure ? » Il donnerait tout pour que le type s'en aille, pour qu'ils puissent reprendre là où ils se sont arrêtés. Mais au fond, il sait. C'est trop tard.
« Désolée, vraiment. De toute façon, il allait partir. » Sa tête se tourne vivement vers elle, la confusion qui se lit dans son regard. Il devine sans mal sa gêne, sent bien qu'elle n'a qu'une envie : fuir. Comme toujours. « Merci d'être passé. » C'est froid, comme la lame qu'elle lui enfonce en plein cœur. Il sent le regard de l'autre peser sur lui, mais il ne voit qu'elle. Il la dévisage en silence, comme s'il attendait qu'elle se rétracte. Qu'elle fasse quelque chose pour s'excuser ou le retenir ou lui faire comprendre que c'est pas fini. Il sait pas, n'importe quoi.
Elle ne lui donne rien. Et elle lui a tout pris.
La douleur dans son flanc n'est rien en comparaison de celle qui se propage dans sa poitrine ; il voudrait se creuser la peau pour s'arracher le cœur. Il se contente de la fixer, calme. Les traits qui se sont durcis, le regard sombre, les lèvres tordues dans un rictus lassé. « T'avais raison, tu vois. J'm'en vais. » Il hausse les épaules comme si c'était pas important, comme si elle ne l'avait pas explosé en plein vol encore une fois. Celle de trop, peut-être. J'veux pas partir. Mais c'est elle qui l'y pousse.
Il pivote, l'échine courbée comme si on lui avait collé une enclume sur le dos. Sourire poli en direction du client mécontent. « Désolé du dérangement. Ça n'arrivera plus. » P't'être que c'est pas vraiment à lui, qu'il s'adresse. Il ne vérifie pas si elle a compris, il ne se retourne pas, ne lui adresse pas un regard, pas un au revoir. Rien d'autre que le silence. Le même qui lui vrillera le crâne quand il se glissera entre ses draps. Seul.
( RP TERMINÉ ) |
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| Sujet: Re: quand tu diras que c'est ma faute (madney) | |
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| | | | quand tu diras que c'est ma faute (madney) | |
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