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 if you leave me now you'll take the biggest part of me (Tosher)

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Asher Bloomberg

Asher Bloomberg
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MessageSujet: if you leave me now you'll take the biggest part of me (Tosher)   if you leave me now you'll take the biggest part of me (Tosher) EmptyVen 23 Fév - 19:54

Adrénaline qui roule dans le sang. Pas de la bonne, pas comme avant. Pas comme quand ils se retrouvaient dans un bar du centre historique pour boire des bières jusqu’à plus pisser droit, pas quand ils rentraient à moitié débraillés à l’appart pour se foutre à poil l’instant d’après. Pas comme quand ils se souriaient d’un bout à l’autre d’une pièce, se comprenaient en un regard, se rejoignaient aux chiottes pour baiser salement, l’instinct le plus primaire aux aguets comme de vulgaires animaux. Adrénaline mélangée à frayeur, c’est plus marrant sûrement, plus excitant, ça a des relents de nausée, le cœur qui se balade n’importe où dans la poitrine, la ceinture de sécurité même pas attachée pour l’empêcher de prendre la tangente. Un feu grillé, ça fait combien de points en moins déjà ? Moins, autant, ou plus que le fait de taper des textos au volant ? Putain il marmonne quand il échappe l’appareil, les doigts trop tremblants et les muscles tendus, il évite tout juste un piéton en se penchant pour le ramasser. Décide finalement de foutre le gyrophare sur le toit et d’enclencher la sirène, histoire de ne pas se prendre un concert de klaxons en pleine gueule à chaque carrefour. Ça tambourine comme pas permis, concert de djembé dans sa cage thoracique, ça se bouscule et ça gifle, la question qui revient sans cesse, il a fait quoi putain il a fait quoi, l’absence de réponse manifeste. Il sait ce qu’il a fait, il le connait sur le bout des doigts. Il sait ce qu’il a fait, et il aimerait vraiment se tromper, pour une fois, il aimerait être à côté de la plaque, obligé de reprendre depuis le début. Sauf que c’est pas un conte de fées, pas un livre pour enfants. Sauf qu’il n’y a pas de princesse, sauf que le prince s’est fait la malle et qu’il a vécu avec le chasseur, quelque temps. Pas de paillettes et pas de rose, pas d’happy ending, pas de baisers et de nains qui dansent dans une mine. Juste deux connards qui jouent à se rattraper à chaque fois qu’ils sont sur le point de tomber, le pied qui glisse de la falaise et les phalanges accrochées à la pierre, les ongles qui se retournent et la peau qui se lacère. Je me pends, tu te piques, le premier de nous deux qui mourra. Aura foutu la grosse merde.
La vérité c’est qu’il n’y a plus aucun son qui lui parvient vraiment, plus aucune lumière qui ne trouve grâce à ses yeux. Y a la route qui s’étale, les mètres qui deviennent des kilomètres, ils habitent dans le même quartier mais il a l’impression qu’il met une éternité à arriver à l’église au drapeau arc-en-ciel, une autre éternité à garer la Mustang sur un bout de trottoir, le pare-chocs qui dépasse largement sur la route. Frein à main qui se serre bien trop brutalement. Rien à foutre. Rien à foutre et il ouvre la portière à la volée, la ferme tout juste, ne prend même pas la peine de la verrouiller. La maison est juste là, Toad est juste là, y a de grandes chances qu’il ait fini par tourner de l’œil depuis le dernier message, s’il a vraiment fait ce qu’Asher pense, ce dont il le sait capable. Son poing s’abat sur le bois vermoulu de la porte d’entrée, plusieurs fois. « TOAD ! » Il hurle, les voisins vont sûrement débarquer en masse, surtout qu’il avait foutu la sirène plein pot. De nouveau il tape, quasiment à en faire s’écrouler la baraque. Il est sûr qu’il en faudrait pas tellement plus pour qu’elle s’effondre comme un château de cartes. « PUTAIN TOAD OUVRE », nouveau cri, nouvelle sommation, il essaie bêtement d’appuyer sur la poignée et ça fonctionne, fallait bien que la négligence habituelle du pasteur ait un côté positif.

Il n’y voit rien. Il fait noir comme dans une grotte, y a juste la télé allumée dans un coin de la pièce, un genre de télé achat, le truc qui passe en plein milieu de la nuit. Il est trois heures du matin, remarque. Y a plus grand-chose à cette heure-là normalement, juste des programmes pour les insomniaques et les ivrognes, ceux qui ne ferment pas l’œil pour une raison plus ou moins catholiques. Et puis y a son regard qui tombe sur la silhouette de Toad, échouée au pied du canapé. Le garrot à peine desserré, une seringue à côté du bras. L’espace d’un instant il doute, ignore s’il est encore vivant, s’il est juste dans les vapes. S’il y a un bout de lui qui s’aperçoit qu’il n’est pas seul, qu’y a son connard d’ex qui vient de rappliquer à la seconde où il a évoqué la connerie, parce que cette dernière semblait d’une évidence flagrante et qu’il aurait été sacrément stupide de ne pas deviner de quoi il s’agissait.
C’est dans ces moments qu’on agit à l’instinct, il paraît. Dans ces moments qu’on se barre ou qu’on reste, comme un soldat face à la mort, les deux mains sur le fusil ou les jambes qui se carapatent. Il n’y a pas une seule once d’hésitation à avoir pour Asher, lorsqu’il se rue sur  le corps immobile, lorsqu’il le soulève délicatement pour l’appuyer contre l’assise du canapé, « reste avec moi Toad » il souffle, sa main qui tapote la joue du pasteur, le pouce et l’index qui écartent les paupières de son œil droit pour voir s’il est toujours un peu présent, s’il n’est pas tout à fait parti. « T’as pas intérêt de crever putain, j’te jure que si tu crèves », phrase suspendue dans l’air. De toute façon, il dit plus ça pour lui que pour Toad, façon de se rassurer, de ne pas paniquer. De ne pas trop paniquer. Il a du mal à cacher l’effroi qui l’anime, les doigts qui tremblent, s’accrochent péniblement aux cheveux blonds, caressent ses tempes. Et la main libre qui rattrape le téléphone qu’il avait flanqué dans la poche arrière de son jean, compose le numéro des urgences. « Allo, j’ai mon ami qui est en train de faire une overdose je crois, j’sais pas quoi faire », la voix qui vrille, qui se brise, les yeux rivés sur Toad qui ne réagit pas, pas assez, « faudrait envoyer quelqu’un » il ajoute, le pouce qui effleure toujours nerveusement la joue du pasteur. Dingue comme il l’aime. Dingue comme il a peur de le perdre.
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MessageSujet: Re: if you leave me now you'll take the biggest part of me (Tosher)   if you leave me now you'll take the biggest part of me (Tosher) EmptyJeu 15 Mar - 23:50

Pardon.

J’ai oublié.

J’ai oublié d’lui d’mander pardon. Mais c’est trop tard. Le tourbillon d’pensées se fait d’jà avaler par ma meilleure copine, elle engloutit tout, recrache que des demi-mots, des demi-sens, mon cœur qui balance, s’fait massacrer par de lointains échos : viens pas, j’t’en supplie, viens pas. Ou viens, s’te plaît ? J’sais plus. J’sais plus c’que j’voulais. Est-ce que j’ai honte de moi ? Oui. Non. J’ai pas honte, j’ai plus honte. J’suis heureux. Putain d’extase cotonneuse, dans laquelle j’me vautre trop facilement. J’suis chez moi. Retour à la maison, à planer dans les nuages au-dessus d’mon corps, nuages ou fumée des trois joints qu’il m’a fallu avant d’pouvoir planter la seringue dans mon bras. J’suis heureux. Pardon, Asher, j’suis heureux, maintenant. Ça me manquait. La sensation me manquait, le vide qui se comble, les pensées qui s’font la malle, j’m’envole, y’a plus d’plancher dur et froid sous moi, j’suis plus là à crever de mal pour tout c’qui va pas. Seth, Asher. Et Ezra qu’est plus là. Disparu. Reviens, Ezra. Mais pas ce soir. Surtout reviens pas ce soir pour me trouver dans cet état. Pourquoi ? J’sais pas. J’sais plus. J’sens plus. L’angoisse qui pique les entrailles, le malaise, la honte, tout est parti. C’est ce foutu bruit blanc qui quitte plus mes tympans, le noir qui repose, battements du cœur qui ralentissent, s’écartent les uns des autres. J’suis presque mort ? Est-ce que j’vois cette putain d’lumière blanche, où c’est rien qu’l’écran d’la télé qui m’éblouit ? La lumière blanche, pitié, celle au bout du tunnel, s’il vous plaît. C’était débile, d’arrêter l’héro. J’avais oublié qu’c’était si bon, que j’pouvais me téléporter partout ailleurs, qu’j’avais plus à supporter le présent, le passé, le futur. Rien à penser, rien à assumer. Que dalle. Juste ces sensations vaporeuses, le corps qui s’endort, répond plus trop. La douleur qui s’éloigne. J’suis presque mort, pas vrai ? C’est mon heure, je crois, j’y crois, oui, parce qu’au fond d’moi, y’a quelqu’un qui sait que j’veux pas me réveiller après ça. Jamais.
Jamais.

Pardon.

J’aurais pas dû. J’étais bourré, hier, déchiré, j’me sentais seul, j’me sentais mal. J’connaissais cette ruelle, parce que, tu sais, même si on est un ex-camé, qu’on espère rester un ex, on a toujours les réflexes, on sait quand même où en trouver. Au cas où. J’suis désolé. Y’avait ce type, du coup, toujours cette même gueule dégueulasse qu’ont tous les dealeurs, de la bonne, qu’il a dit, évidemment, il va pas dire qu’il vend de la merde. C’est pas grave, au fond, j’me contente toujours d’la merde, c’est tout c’que j’mérite, après tout. Le pire, c’est peut-être que j’avais l’argent sur moi. J’ai aligné les billets sans broncher, j’avais prévu les billets, parce que c’était là, dans un coin d’mon crâne, ça dormait, et ça s’agitait dans son sommeil, ces derniers temps. Parfois j’me d’mande si la désintox a vraiment marché, si ça aurait pas dû partir, tout ça. Si j’aurais pas dû arrêter d’me dire que la vie était plus belle en compagnie d’héroïne. J’sais pas. Mais c’est jamais parti, le manque, même s’il me submergeait moins, même si j’pouvais y résister. J’ai jamais guéri à c’point. Mais hier, au moins, j’avais l’excuse d’être bourré. Aujourd’hui, y’a pas d’excuse, rien qu’une seringue qui gît au sol. J’me suis camé en étant lucide. J’ai attendu d’être lucide. Et j’l’ai quand même fait.
J’l’ai quand même fait.

Pardon.

Asher. J’crois qu’j’t’ai entendu entrer. Enfin, j’sais pas. J’ai entendu crier, taper. C’était mon nom, qu’tu hurlais ? Peut-être. J’sais pas. C’est toi ? Ou j’ai seulement envie qu’ce soit toi ? Peut-être que t’es pas vraiment là. Peut-être que j’t’hallucine, peut-être que j’t’ai même jamais envoyé ces messages. C’était con d’les envoyer, de toute façon. J’aurais pas dû. Tu peux rien y faire. J’suis heureux, maintenant. Asher, Asher, Asher, je répète. Mais tu m’entends pas. J’crois pas. Y’a ta main contre ma joue. T’as toujours les mains si chaudes, Asher. J’aime tellement tes mains brûlantes, Asher. T’as tout fait fondre, putain de volcan en éruption, toutes mes barrières, tous mes remparts. T’as juste tout saccagé. Et j’suis heureux qu’tu l’aies fait. Et j’te déteste de l’avoir fait, parce que tu t’es bousillé, parce que j’t’ai bousillé. Mais j’suis heureux, maintenant. Tout ira bien, maintenant, d’accord ? Tu m’entends toujours pas. « Faut pas… » C’est moi qui parle ? J’crois qu’j’essaye d’attraper ta main. Sur ma joue. J’veux qu’elle reste là. J’veux qu’elle y reste à jamais. Mais mes phalanges t’atteignent pas. J’suis même plus sûr d’avoir encore des doigts. « Appelle pas… » J’soupire. Appelle pas, ça sert à rien. J’veux pas partir loin d’toi. Ils vont m’emmener loin d’toi. J’veux pas y retourner. Ils ont pas réussi à m’soigner, d’toute façon. « J’vais bien… J’suis heureux… J’t’avais dit d’pas venir… Mais t’es là. »

T’es là.

Pas vrai ?
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MessageSujet: Re: if you leave me now you'll take the biggest part of me (Tosher)   if you leave me now you'll take the biggest part of me (Tosher) EmptyMer 21 Mar - 23:34

Tu n’as pas le droit.

T’aurais pu, tu sais, la première fois. T’aurais pu dire « j’ai pas envie de ça » dans l’église, quand il te suppliait de le serrer contre lui, d’oublier que c’était la pire idée au monde, que deux personnes aussi esquintées ne pouvaient décemment pas se recoudre réciproquement, qu’il en faudrait bien une pour tirer le fil et emporter tout l’ouvrage avec elle, défaire les coutures, faire sauter les attaches. T’aurais pu le repousser, lui dire qu’il déconnait, t’aurais pu faire ce qui semblait convenable, décent, ce qu’aucun de vous deux n’aurait finalement regretté à l’heure de faire les comptes, remettre ta soutane et donner ta messe, t’aurais pu fermer la porte de la sacristie à triple tour, donner un coup sur la poignée pour vérifier que ça tenait, t’aurais pu lui dire de revenir te voir quand il aurait dessaoulé, quelques jours plus tard, quand l’envie de baiser serait passée, t’aurais pu lui dire de pas trop bander sur tes bancs d’église, que ça faisait mauvais genre, que les gens parleraient un peu, beaucoup. T’aurais pu ne pas accepter ses rendez-vous nocturnes, les messages au piano, t’aurais pu lui dire que c’était ringard et absolument pas romantique, lui demander pour quel genre de mec il te prenait, à te faire la sérénade comme ça, à espérer que tu tombes le caleçon sans broncher, t’aurais pu t’offusquer, lutter, taper du poing sur la table, refuses ses avances comme on refuse de se rendre sur le champ de bataille, de baisser les armes. T’aurais pu refuser la soirée à l’Inferno, prétexter un gros rhume ou un autre rencard, le laisser lécher le gosier de sa collègue blonde sous les flashs stroboscopiques, t’aurais pu refuser de le suivre dehors, de retourner à l’intérieur pour te faire sauter dans un chiotte sordide, t’aurais pu éviter de paumer tes soupirs contre la porte de métal, laisser ça pour les gens romantiques. T’aurais pu éviter de lui dire que tu avais retrouvé ton mari, pile le soir où il s’était pris une balle en pleine hanche, t’aurais pu jouer la carte du mystère, j’ai des trucs à régler dans ma vie mais promis après on en parle, t’aurais pu lui dire que tu ne voulais pas venir à l’hosto, ça pue ces endroits-là, en plus t’y étais vingt minutes plutôt, y avait encore ton mari sur un pieu, dans une salle. T’aurais pu lui dire que tu refusais de l’écouter, que tu refusais de le suivre, que tu refusais de le pleurer, que tu refusais qu’il te quitte, t’aurais pu t’apercevoir que cette histoire était une erreur depuis le début, passer la marche arrière, remettre les pendules à zéro, t’aurais pu débrayer et faire une sortie de route, t’écraser sur un platane, t’aurais pu le laisser crever entre deux piqures de morphine pendant que t’aurais toi aussi volé vers les anges.

T’aurais pu. Tu ne l’as pas fait.

Alors, tu n’as pas le droit.

Il en faut des efforts à Asher pour ne pas l’écouter, pour ignorer ses murmures, ses ordres ridicules qu’il lui intime dans un souffle trop faible, il n’a aucune directive à lui donner, surtout pas maintenant qu’il est en plein trip, surtout pas maintenant qu’il est aux portes de la mort, qu’y a son cœur qui se fait la malle, ses yeux trop vitreux, trop absents, lui qui avait tellement l’habitude de ne pas le lâcher du regard, et c’est sûrement pour le faire taire qu’il siffle un « la ferme » dans sa direction, agrippe vaguement son t-shirt. La ferme, ça veut tout et rien dire, surtout ne la ferme pas, surtout ne t’en vas pas, surtout si tu vois une lumière tu cours à l’exact opposé. « S’il vous plait dépêchez-vous, c’est la maison collée à l’église. » Il attend qu’elle ait tout enregistré, ose à peine toucher Toad. Peur, dégoût. Peur, ouais. Peur de le voir glisser entre ses doigts, peur qu’il lui crève dans la paume, qu’il ait juste à fermer ses yeux et à le laisser partir et il ne peut pas, et il ne veut pas, parce qu’il ne s’est jamais imaginé une vie sans lui et que ça lui semble impossible à concevoir, impossible à accepter, impossible à envisager, impossible impossible impossible et ça claque dans sa tête alors qu’il raccroche, une fois qu’il est bien sûr que l’opératrice a noté son appel. Les mains qui entreprennent d’écarter ses mèches collées par la sueur, de forcer ses yeux à ne pas tout à fait le quitter, à ne pas tout à fait l’ignorer, à rester un petit instant conscient, alerte, à ne pas se laisser emporter par les vagues. « T’as pas le droit. » Il l’avait dit, il l’avait pensé, y a tellement de choses qui se bousculent dans sa tête qu’il en oublierait son nom. Souffle ténu, le sien plus que celui de Toad, à un soupçon de basculer dans la panique. T’as pas le droit, il souffle, et il ne l’a jamais autant pensé, il n’a pas le droit de lui faire ça, de leur faire ça, pas le droit d’abandonner tout ce pour quoi il s’est battu, l’église et Ezra qui l’attend quelque part, et Seth putain, Seth, il n’a pas le droit, pour tous ceux-là, pour lui-même, surtout. « T’as pas le droit, Toad, t’as pas le droit de me dire des trucs comme ça et t’as certainement pas le droit de les penser. » Que t’es heureux là, que t’es heureux comme ça, à deux doigts de la mort cérébrale. Que t’es heureux sans moi. Et la panique, la vraie, s’empare de lui, force des sanglots au fond de sa gorge, des tremblement jusqu’au bout de ses doigts. « Je t’aime Toad, je fais comment si tu pars, putain, je fais comment si tu me lâches, je fais comment si tu préfères planer dans les nuages plutôt qu’être avec moi, je fais comment si tu m’abandonnes, putain je fais COMMENT. » Et le dernier mot est crié, vociféré, la voix qui se brise alors qu’il s’appuie contre le canapé, pose la tête du pasteur sur ses genoux. Moment de grâce. Moment d’agonie. La sienne, Toad ne veut pas crever de toute évidence. Soupir soulagé, peut-être que c’était une toute petite dose, peut-être qu’il ira mieux demain. Peut-être, ça ne veut pas dire sûrement. Peut-être, ça ressemble un peu trop à un espoir.  
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MessageSujet: Re: if you leave me now you'll take the biggest part of me (Tosher)   if you leave me now you'll take the biggest part of me (Tosher) EmptyDim 8 Avr - 20:20

T’es loin de moi. Tu l’as toujours été. C’était évident, depuis le début. J’parle du tout début, quand t’étais à ton bureau à rédiger ma plainte contre des p’tits cons de vandales. Tu t’en souviens p’t’être plus. Moi j’m’en souviens très bien. J’aurais jamais mis les pieds dans un repaire de flics d’mon plein gré, avant. J’ai passé quelques nuits en cellule de dégrisement, t’sais, j’me suis fait coffrer pour des poings balancés à tort et à travers, aussi, mais dans la rue on règle pas les problèmes comme ça, on s’la ferme chez les poulets, et on attend d’sortir pour remettre le couvert. J’me souviens que j’tremblais un peu, d’vant le commissariat, j’me sentais nerveux, j’transpirais, j’avais presque du mal à respirer, avec mon col de pasteur trop serré. Les regards qu’tes putain d’collègues avaient posé sur moi, leurs sourires en coin, aussi. T’avais été l’seul à être correct, à pas s’foutre de ma gueule, on est dev’nus potes, comme ça. Tu t’souviens, dis ? J’te trouvais bandant, déjà à l’époque, mais j’l’ai pas dit tout haut. T’étais un putain d’flic, ç’aurait été la honte, et puis y’avait pas que ça. Y’avait ton accent british de p’tit bourge, les bonnes manières inculquées qui s’voyaient encore malgré ton vernis de gosse de riches un peu craquelé, ta posture, tes gestes, ta façon d’causer, tes mots, même ton sourire, parfois, tout ça voulait dire qu’on était pas du même monde, qu’t’étais pas pour moi et qu’j’étais pas pour toi, qu’y’avait déjà trois galaxies entre nous, et pourtant y’avait encore rien entre nous. Ni amour, ni Seth, mais on était d’jà à des années lumières l’un d’l’autre. J’ai toujours eu la manie d’choisir des mecs trop bien pour moi.

T’es encore plus loin, maintenant.

Tu m’aurais vu ce soir, la seringue entre le pouce et l’index, j’tremblais même pas. J’aurais impressionné plus d’un prof de médecine, crois-moi, pas une once d’hésitation, piqûre nette et précise, veine touchée en plein dans l’mille, on aurait dit qu’j’ai fait ça toute ma vie. C’est un peu le cas, tu me diras. Je tremble, à présent, je crois. J’ai froid, j’ai chaud, mon souffle se fait court, peut-être, j’sais pas. Serre-moi dans tes bras, s’te plaît. Pourquoi tu m’serres pas dans tes bras ? J’aimerais qu’tu viennes avec moi, là-haut. C’est beau, là-haut, c’est d’un blanc pur, vif, qui t’irradie le cerveau à t’en niquer les rétines, on peut s’y vautrer à deux, c’est moelleux, cotonneux, ça engloutit tout le reste, toutes les douleurs, tous les malheurs. J’veux pas crever dans tes bras, à planer trop haut dans le ciel pour m’en rendre compte. J’veux qu’tu sois là avec moi, sentir tes mains sur moi, mais j’sens plus mon corps, et mes phalanges te cherchent encore sans te trouver. Peut-être qu’elles bougent pas pour de vrai, sensations fantômes au bout des doigts. T’es où, putain ? « Asher… t’es là… » Ça hoquette, ça s’étrangle. J’respire pas si bien qu’ça, au fond, et j’veux pas t’écouter, entendre ta voix rongée par les sanglots. J’suis pas foutu de te regarder, la vue brouillée, trop ébloui par la lumière de la télé (ou une autre lumière, tout est trop blanc, quand on voit flou). J’veux pas penser à ça, à c’qui m’entoure, à c’qui m’arrive, j’veux pas, Asher, j’veux pas, laisse-moi là-haut, s’te plaît, « laisse-moi... là-haut… » Chaque bouffée d’air est difficile, mais ça fait pas mal. Plus rien n’fait mal, « s’te… plaît… j’suis heureux. » J’ai pas compris c’que t’as dit, j’arrive pas à m’concentrer sur ta voix. J’ai pas compris et j’essaye de me repasser le film depuis qu’t’es entré mais j’y arrive pas, au bord de l’inconscience, j’suis fatigué, j’ai déjà oublié, mes yeux qui s’ferment tout seuls. J’te vois plus. J’t’entends encore. Tu pleures ? T’as du mal à respirer, toi aussi ? Ou c’est moi qu’j’entends. J’veux tes mains sur mon visage, encore, j’veux qu’tu m’forces à ouvrir les paupières, j’veux te voir, même flou, t’es quand même beau putain. « Asher… Touche-moi encore, s’te plaît... » Caresse-moi le front, t’as les mains froides, ça fait du bien. J’ai trop chaud, j’dois rougir, j’ai des frissons partout dans l’corps. J’voudrais parler, dire des trucs sensés. J’y arrive pas. « J’suis fatigué. Faut qu’je dorme, maintenant... J’suis bien avec toi. » J’essaye de sourire, du fond d’mon cœur, mais je sais pas si j’y arrive, l’impression d’plus être dans la carcasse qui me sert de corps, d’être à côté, au-dessus, penché sur Asher qu’est penché sur mon corps inerte. Sans vie. Pourtant j’suis encore là. Mes lèvres esquissent un je t’aime.

On n’entend pas un murmure.
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MessageSujet: Re: if you leave me now you'll take the biggest part of me (Tosher)   if you leave me now you'll take the biggest part of me (Tosher) EmptyDim 8 Avr - 22:20

Bang. Balle en pleine tête, y a plus qu’à ramasser les morceaux de cervelle, effacer le sang qui s’est répandu un peu partout, qui a giclé sur les murs et le mobilier dans un feu d’artifice sanglant, bang il lui tire dessus et ne s’en rend même pas compte, au seuil de l’inconscience, le chasseur qui bute son gibier juste avant d’être bouffé par un autre prédateur. Bang, les mots, leur force, les trois phrases murmurées dans le plus paisible des chaos, soupçon de mort dans l’haleine distante du pasteur. Ça ne sent pas le putride, c’est autre chose, quelque chose de plus subtil, pernicieux, un parfum d’alcool et d’éther, de pharmacie, de médocs, quelque chose d’âpre qui gratte la gorge, démange le cœur. Il aimerait mettre le doigt dessus, se rappeler, vivre autre chose que les flashs d’images qui lui reviennent de plusieurs jours à l’hôpital après une corde serrée autour du cou. Bang, il compte l’achever longtemps comme ça, à palabrer sur des fantasmes, lui narrer un monde imaginaire qui ne sera jamais le leur ? La boule grossit dans sa gorge, il est proche de l’indigestion, aimerait juste comprendre pourquoi ça lui fait ça, pourquoi il a ce sentiment déroutant de culpabilité, cette angoisse qui enserre ses flancs, le fait se rapprocher chaque instant un peu plus de la mort par procuration, au fur et à mesure qu’il regarde Toad partir. Bang, faudrait qu’il l’achève maintenant, qu’il ferme les yeux pour ne plus les rouvrir, faudrait qu’il évite de respirer, paraît que ça fait mal quand tout le corps refuse, quand les muscles se tendent pour mettre un sens interdit devant l’air, le sommer de faire demi-tour. L’étincelle de vie s’éteint bêtement, il n’aurait jamais pensé le voir comme ça, aussi proche du rien, poupée de chiffon dans ses bras. Il n’aurait jamais pensé le voir comme ça, dans le même état que lui quelques mois plus tôt, à ne plus savoir où il est. Y a pas grand-chose entre le fait de nouer une corde et d’appuyer sur la gâchette d’une seringue, pas grand-chose à part l’honnêteté. Il aurait préféré qu’il lui dise, un autre jour à un autre moment, qu’il lui avoue je veux mourir. Ça n’aurait pas été moins douloureux, sûrement pas, mais il aurait au moins pu se préparer, éviter de le trouver à deux doigts du décès et ne rien pouvoir faire pour l’empêcher. Y a qu’à attendre. Qu’à le garder éveiller et prier pour que les médecins trouvent le chemin assez vite. Avec un coup de chance, ils auront poussé sur l’accélérateur, compris que la situation demandait une assistance urgente. Avec un peu de chance, il survivra. Espoir stupide, naïf, Asher n’a jamais été du genre à attendre après les signes, à courir après les fées, les pieds trop sur terre pour vraiment s’envoler. Même s’il le voulait, il ne pourrait pas rejoindre Toad là où il est maintenant, dans l’endroit qu’il devine beau, coloré, indolore.
Touche-moi encore. Il obéit. Faiblesse ultime de l’amoureux, Caïn aurait aimé leur tirer les cartes à coup sûr. La paume contre son front, il dévie lentement vers sa joue, fait des petits cercles avec le pouce histoire de se donner une contenance, d’écrire encore un bout d’histoire en laissant ses empreintes sur le pasteur, comme s’il n’en était pas déjà recouvert. « Je suis là », il souffle une fois le calme retrouvé, juste deux-trois autres larmes qui dégringolent sur ses joues, pas suffisamment pour éveiller un brin de conscience chez Toad. Il est parti. Trop loin, trop vite. Il est parti, y a que des bouts de lui qui restent, un semblant de cervelle qui sait qu’il est là, qu’il n’y a pas un univers entre eux, pour une fois. Vite, putain, vite, il est sûr qu’il tient le compte des secondes entre le moment où il a raccroché et maintenant. Même pas une minute, il jurerait qu’il en est à cinquante-sept. Doucement il se penche, l’embrasse. Il ignore s’il ressent quelque chose à cet instant, si une partie de lui se rend compte de la faiblesse légendaire dont il fait encore preuve, la bouche pour dernier salut. Peut-être qu’il en a juste envie, égoïstement, parfaitement conscient qu’il ne pourra pas lui dire de s’éloigner, d’arrêter. Peut-être aussi qu’il a compris son je t’aime, qu’il a vu les lèvres bouger, qu’il a compris ce qu’elles essayaient de leur dire avec toute la perspicacité qui est la sienne. « Faut que tu tiennes le coup mon amour, ok », il murmure maintenant, le visage trop proche de celui de Toad, les yeux rivés sur ses paupières, à essayer de se souvenir de quelle teinte de bleu sont ses iris. Cyan. Ciel. Cobalt. Il s’en fout, putain. Crève et j’crève aussi, j’te jure que c’est un pari que j’peux tenir, essaie d’me demander si j’suis capable. « Tu t’souviens quand on s’est rencontré, j’suis sûr que t’aurais pas pensé qu’on en serait là tous les deux aujourd’hui. Moi non plus. » Le ton est nostalgique, presque gai, petit rire au bord des lèvres, dernier masque avant celui de la tragédie, les larmes qui menacent de perler à chaque instant. Ne pas lui donner cette satisfaction. Il se marrerait s’il savait qu’il a réussi à le faire chialer. « Faut qu’on ait notre fin heureuse, Shashawnee. »  Il n’a jamais utilisé son vrai prénom que pour se foutre de lui ou lui faire des reproches. Drôle comme la vie peut prendre un tour inattendu. Putain de pasteur, à lui faire espérer que le conte de fées n’est pas inaccessible, qu’il y aura un heureux pour toujours et que le bandeau déroulant de fin de film n’aura pas pour décor un salon mal éclairé et un cadavre encerclé de seringues. « J’t’ai pas dit, mais j’ai un fils, tu sais. Tu l’aimerais. Il a deux mois mais il a déjà des grands yeux qui regardent partout. » C’est con putain, c’est con de raconter sa vie, con de faire comme si de rien n’était, le pouce qui caresse inlassablement son visage trop pâle, trop chaud. La voix dans sa tête lui dit de se taire. Il n’a jamais vraiment écouté ses conseils, de toute façon. « J’veux t’épouser, Toad, et j’veux que tu m’aides à élever Matei, j’y arriverai pas sinon. J’y arriverai pas sans toi. » Il ment, il ment et il le sait, y aura toujours Elena, peut-être même qu’elle ne le laissera pas le garder ni le voir, pas suffisamment souvent, presque jamais. Mais si ça peut aider Toad à se raccrocher au fil de la vie, ça vaut le coup d’essayer. « Me quitte pas. » M’oublie pas, dans ton sommeil. M’oublie pas et ne pars pas.
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